LES DÉMOLISSEURS
Prophéties de
Je vis
différentes parties de la terre : mon guide me nomma
l’Europe et me montrant un coin sablonneux, il me dit ces paroles
remarquables : Voici
Il me montra
ensuite un point plus au nord, en disant :
- Voilà
Les habitants
étaient d’un orgueil inouï. Je vis qu’on armait et qu’on travaillait de tous
les côtés. Tout était sombre et menaçant.
Je vis là
saint Basile et d’autres encore. Je vis sur le château aux toits étincelants,
le malin qui se tenait aux
aguets.
[Comment alors ne
point reconnaître la cathédrale saint Basile sur la place Rouge, à Moscou ? Ses toits étincelants : les huit coupoles en
bulbes recouvertes de faïence polychrome ? Une
cathédrale ? Non un château, un monument profane. Désaffectée, l’église
est devenue Musée de l’histoire] [1][1]
Je vis que
parmi les démons enchaînés par le Christ, lors de sa descente aux enfers,
quelques-uns ont été déliés, il n’y a pas longtemps et ont suscité cette secte.
J’ai vu que d’autres seront relâchés de deux générations en deux
générations. (19 octobre 1823)
[Enfin,
le monde allait commencer ! Sous lui se levèrent des hommes porteurs
de lumières. Et le siècle reçut le beau nom
de Siècle des Lumières....]
Je vis, avec leurs terribles
conséquences, les mesures que les propagateurs des lumières prenaient, partout où ils arrivaient au pouvoir et
à l’influence, pour abolir le culte divin ainsi que toutes les pratiques et les
exercices de piété, ou pour en faire quelque chose d’aussi vain que l’étaient les grands mots de
"lumière", de "charité", "d’esprit", sous
lesquels ils cherchaient à cacher à eux-mêmes et aux autres le vide désolant de
leurs entreprises ou Dieu n’était
pour rien..
Mon guide me
conduisit autour de toute la terre : il me fallut
parcourir sans cesse d’immenses cavernes
faites de ténèbres et où je vis un immense quantité de personnes errant de tous
côtés et occupés à des oeuvres
ténébreuses.
Il semblait
que je parcourusse tous les points habités du globe, n’y voyant rien que le
monde du vice.
Souvent je
voyais de nouvelles troupes d’hommes tomber comme d’en haut dans cet
aveuglement du vice. Je ne vis pas que rien s’améliorât... Il me fallut rentrer
dans les ténèbres et considérer de nouveau la malice, l’aveuglement, la
perversité, les pièges tendus, les passions vindicatives, l’orgueil, la
fourberie, l’envie, l’avarice, la discorde, le meurtre, la luxure et l’horrible
impiété des hommes, toutes choses qui pourtant ne leur étaient d’aucun profit,
mais les rendaient de plus en plus aveugles et misérables et les enfonçaient
dans les ténèbres de plus en plus profondes.
Souvent j’eus
l’impression que des villes entières se trouvaient placées sur une
croûte de terre très mince et couraient risque de s’écrouler bientôt dans
l’abîme.
Je vis ces
hommes creuser eux-mêmes pour d’autres des fosses légèrement recouvertes : mais je ne vis pas de gens de bien dans ces ténèbres, ni aucun,
par conséquent tomber dans les fosses.
Je vis tous ces méchants comme de grands espaces ténébreux s’étendant de côté
et d’autre ; je les voyais pêle-mêle comme dans la confusion
tumultueuse d’une grande foire, formant
divers groupes qui s’excitaient au mal et des masses qui se mêlaient les unes
aux autres ; ils commettaient toutes sortes d’actes coupables
et chaque péché en entraînait un autre.
Souvent, il me semblait que je m’enfonçais plus profondément encore dans la
nuit. Le chemin descendait une pente
escarpée ; c’était quelque chose
d’horriblement effrayant et qui, s’étendait
autour de la terre entière. Je vis des peuples de toutes les couleurs, portant
les costumes les plus divers et tous
plongés dans ces abominations.
[La pente escarpée
est une image qui convient fort bien à ce phénomène aujourd’hui si sensible de l’accélération de l’histoire.]
Souvent je
me réveillais pleine d’angoisse et de terreur ; je voyais la
lune briller paisiblement à travers
la fenêtre, et je priais Dieu en gémissant de ne plus me faire voir ces
effrayantes images.
Mais bientôt il me fallait
redescendre dans ces terribles espaces ténébreux et voir les abominations
qui s’y commettaient. Je me trouvais une fois dans une sphère de péché …
… tellement horrible que je crus
être dans l’enfer et que je me mis à crier et à gémir. Alors mon guide me dit : "Je suis près de toi, et l’enfer ne peut pas être là où je
suis"
Il me sembla
voir un lieu très étendu qui recevait davantage la clarté du jour. C’était
comme l’image d’une ville appartenant à la partie du monde que nous habitons.
Un horrible spectacle m’y fut montré. Je vis crucifier Notre Seigneur
Jésus-Christ. Je frissonnais jusqu’à la moelle des os : car il n’y avait là que des hommes de notre époque. C’était un martyre
du Seigneur bien plus affreux et bien plus cruel que celui qu’il eut à souffrir des juifs
[Ce que
Je vis là
avec horreur un grand nombre de gens de ma connaissance, même de prêtres. Beaucoup de lignes et de
ramifications partant des gens qui erraient dans les ténèbres aboutissaient à
cet endroit. (Le lieu de la nouvelle crucifixion)
[Le
corps mystique est en agonie sur toute la terre....En vérité, c’est Jésus lui-même que l’on insulte et
que l’on opprime à travers ses pauvres restes de sainteté vécue.]
Je vis une
foule innombrable de malheureux opprimés, tourmentés et persécutés de nos jours
en plusieurs lieux,
et je vis toujours qu’on maltraitait par là Jésus-Christ en personne. Nous sommes à une époque déplorable où il n’y a plus de
refuge contre le mal : un épais nuage
de péché pèse sur le monde entier, et
je vois des homme faire les choses les plus abominables avec une
tranquillité et une indifférence complètes. Je vis tout cela dans plusieurs
visions pendant que mon âme était conduite à travers divers pays sur toute la terre.
[Le péché n’est
point chose nouvelle. Mais la nouveauté est dans le péché qui ne se sait plus
péché .... Que sera-ce quand le Mal sera lui-même sera érigé en religion ? Le temps de l’Antéchrist, si clairement
annoncé dans
Je vis de
nouveaux martyrs, non pas du temps présent (1820), mais du temps à venir.
J’ai vu des
gens de la secte secrète saper sans relâche la grande Église...
Et j’ai vu
près d’eux une horrible Bête qui était montée de la mer. Elle avait une queue comme
celle d’un poisson, des griffes comme celles d’un lion, et plusieurs têtes qui entouraient
comme une couronne une tête plus grande. Sa gueule était large et rouge.
Elle était
tachetée comme un tigre et se montrait très familière avec les démolisseurs.
Elle se couchait souvent au milieu d’eux pendant qu’ils travaillaient ; souvent aussi, ils allaient la
trouver dans la caverne où elle se cachait quelquefois.
[Anne-Catherine,
cette ignorante, n’avait sans doute jamais lu l’Apocalypse dont pourtant, elle voit la bête du chapitre XIII... L’Empire qui venait d’asservir l’Église Napoléon
s’emparant du Pape ....Plus tard l’on verra les impérialismes allemand et russe, si semblables et si contraires,
vouloir étendre leur hégémonie à
l’univers. Mais quand viendra le dernier, le Prince de ce monde, sans
doute voudra-t-il, pour que son emprise soit totale, dominer sur les âmes comme
il régnera sur les peuples, nouveau Dieu sur
la terre.]
Pendant ce temps, je vis ça et là,
dans le monde entier, beaucoup de gens bons et pieux, surtout des ecclésiastiques, vexés, emprisonnés et opprimés, et j’eus
le sentiment qu’ils deviendraient un
jour des martyrs.
Comme
l’Église était déjà en grande partie démolie, si bien qu’il ne restait plus
debout que le choeur avec l’autel, je vis ces démolisseurs pénétrer
dans l’Église avec
Quand
Mais voici,
l’enceinte étant tombée, que
[La
femme enceinte, mais c’est la femme en proie aux douleurs de l’enfantement que
nous montre l Apocalypse. Qu’est-elle donc ?
Je vis
l’Église de saint Pierre et une énorme quantité d’hommes qui travaillaient à la
renverser, mais j’en vis aussi d’autres qui y faisaient des réparations.
Des lignes de
manoeuvres occupés de ce double travail s’étendaient à travers le monde entier et je fus
étonnée de l’ensemble avec lequel tout se faisait. Les démolisseurs détachaient
de gros morceaux ;
c’était particulièrement des sectaires en grand nombre et avec eux des apostats. Ces gens, en faisant leur travail de
destruction, semblaient suivre certaines prescriptions et une certaine règle : ils portaient des tabliers blancs bordés d’un ruban bleu et garnis de poches, avec des truelles fichées dans
la ceinture. Ils avaient d’ailleurs des vêtements de toute espèce ; il se trouvait parmi eux des hommes de distinction, grands et gros avec des uniformes et des croix, lesquels, toutefois ne mettaient pas eux-mêmes la
main à l’ouvrage, mais marquaient sur les murs avec la truelle, les places où
il fallait démolir.
Je vis avec horreur
qu’il y avait aussi parmi eux des prêtres catholiques.
Déjà toute la
partie antérieure de l’église était abattue ; il n’y restait plus
debout que le sanctuaire avec le Saint-Sacrement.
J’ai vu l’église de saint-Pierre :
elle était démolie, à l’exception du choeur
et du maître-autel (10 septembre 1820).
J’eus encore
le tableau des démolisseurs s’attaquant à l’église de saint Pierre ; je vis encore comment, à la fin, Marie étendit son manteau
au-dessus de l’église et comment les ennemis de Dieu furent chassés.
Mai 1823 -
J’ai eu de nouveau la vision de la secte secrète sapant de tous côtés l’église
de saint Pierre. Ils travaillaient avec des instruments de toute espèce et
couraient ça et là, emportant des pierres qu’ils en avaient détachées. Ils
furent obligés de laisser l’autel, ils ne purent pas l’enlever. Je vis profaner et
voler une image de Marie.
Je me
plaignis au Pape et lui demandais comment il pouvait tolérer qu’il y ait tant
de prêtres parmi les démolisseurs.
Je vis à
cette occasion pourquoi l’Église a été fondée à Rome ; c’est parce que c’est là le centre
du monde et que tous les peuples s’y rattachent par quelques rapports. Je vis aussi que Rome restera debout comme une île,
comme un rocher au milieu de la mer, quand
tout, autour d’elle, tombera en ruine.
[Si toutes les lois
naturelles et surnaturelles ne sont pas aujourd’hui totalement ruinées, elles
sont cependant largement fissurées, certaines ne paraissant plus tenir que par
miracle]
Lorsque je
vis les démolisseurs, je fus émerveillée de leur grande habilité.
Ils avaient toutes sortes de
machines ; tout se
faisait suivant un plan ; rien ne
s’écroulait de soi-même. Ils ne faisaient pas de bruit ; ils faisaient attention à tout ; ils avaient recours à des ruses de toute espèce, et les pierres semblaient souvent
disparaître de leurs mains.
Quelques-uns d’entre eux
rebâtissaient ; ils détruisaient ce qui est
saint et grand et ce qu’ils édifiaient n’était que du vide, du creux, du superflu. Ils emportaient les pierres de
l’autel et en faisaient un perron à l’entrée.
L’OBSCURCISSEMENT DE
L’ÉGLISE
Je vis
l’Église terrestre, c’est-à-dire la société des fidèles sur la terre, le
troupeau du Christ dans
son état de passage sur la terre, complètement obscurcie et désolée.
Je vis les
manquements et la décadence du sacerdoce, ainsi que leurs causes. Je vis les châtiments
qui se préparent.
Les serviteurs de l’Église sont si
lâches ! Ils ne font plus usage de la force
qu’ils possèdent dans le sacerdoce.
Ah ! Si jamais les âmes réclament ce qui est leur dû par le clergé qui leur
occasionne tant de pertes par son
incurie et son indifférence, ce sera quelque chose de terrible !
Ils auront à
rendre compte pour tout l’amour, toutes les consolations, toutes les
exhortations, toutes les instructions touchant les devoirs de la
religion, qu’ils ne nous donnent pas, pour toutes les bénédictions qu’ils ne
distribuent pas, quoique la force de la main de Jésus soit sur eux, pour tout
ce qu’ils omettent de faire à la ressemblance de Jésus.
Je vis des
reliques jetées à l’aventure et d’autres choses du même genre.
Et c’est
ainsi que me fut montré que pour une infinité de personnes qui avaient bonne
volonté, l’accès aux sources de la grâce du coeur de Jésus se trouvait empêché
et fermé par la suppression des exercices de dévotion, par la
clôture et la profanation des églises.
J’ai eu une
vision touchant les fautes innombrables des pasteurs et l’omission de tous
leurs devoirs envers leur troupeau. Je vis beaucoup de bons et pieux
évêques, mais ils étaient mous et faibles et le mauvais parti prenant
souvent le dessus.
Tout cela m’a
fait connaître que la récitation de la généalogie de Notre Seigneur devant le
Saint-Sacrement, à
J’ai aussi connu par là, que de même
que, parmi les ancêtres de Jésus-Christ, selon la chair, plusieurs ne furent
pas des saints et furent même des pécheurs sans cesser d’être des degrés de
l’échelle de Jacob, par lesquels Dieu descendit jusqu’à l’humanité, de même
aussi les évêques indignes restent capables de consacrer le Saint-Sacrement et
de conférer la prêtrise avec tous les pouvoirs qui y sont attachés.
Je vis dans
une ville, une réunion d’ecclésiastiques, de laïques et de femmes, lesquels
étaient assis ensemble, faisant bonne chère et se livrant à des badinages
frivoles, et au-dessus d’eux, un brouillard obscur qui aboutissait à une plaine
plongée dans les ténèbres. Au milieu de ce brouillard, je vis Satan siéger sous
une forme hideuse et, autour de lui, autant de compagnons qu’il y avait de
personnes dans la réunion qui était au-dessous.
Tous ces
mauvais esprits étaient continuellement en mouvement et occupés à pousser
au mal cette réunion de personnes. Ils leur parlaient à l’oreille et agissaient
sur eux de toutes les manières possibles. Ces gens étaient dans un état
d’excitation sensuelle très dangereux et engagés dans des conversations
folâtres et provocantes. Les ecclésiastiques étaient de ceux qui ont pour
principe "Il faut vivre et laisser vivre. Il ne faut pas à notre époque
affecter de se tenir à part ni faire le misanthrope : il faut se réjouir avec ceux qui se réjouissent".
Comme il (Satan) parlait de
son droit et que ce langage me surprenait beaucoup, je fus instruite que
réellement il acquérait un droit positif quand une personne baptisée qui avait reçu
par Jésus-Christ le pouvoir de le vaincre se livrait au contraire à lui par le péché
librement et volontairement.
Je vois une
quantité d’ecclésiastiques frappés d’excommunication, qui ne semblent pas s’en
inquiéter ni même le savoir. Et pourtant, ils sont excommuniés, quand ils
prennent part à des entreprises, qu’ils entrent dans des associations et
adhèrent à des opinions sur lesquelles pèse l’anathème. Je vois ces hommes
entourés d’un brouillard comme d’un mur de séparation. On voit par là
combien Dieu tient compte des décrets, des ordres et des défenses du Chef de l’Église et
les maintient en vigueur quand même les hommes ne s’en inquiètent pas, les
renient ou s’en moquent.
Il me fut
montré que les païens d’autrefois adoraient humblement d’autres dieux qu’eux-mêmes.
Leur culte (à ces païens) valait mieux
que le culte de ceux-ci qui s’adoraient eux-mêmes en mille
idoles et ne laissaient aucune place au Seigneur parmi ces idoles.
Je vis
combien seraient funestes les suites de cette contrefaçon d’Église. Je la vis
s’accroître, je vis des hérétiques de toutes les conditions venir dans
la ville (Rome).
[Cette affirmation de
l’homme dans l’Église a eu pour conséquence de réduire
Je vis
croître la tiédeur du clergé local, je vis un grand obscurcissement se faire.
Alors la
vision s’agrandit de tous côtés. Je vis partout les communautés catholiques
opprimées, vexées, resserrées et privées de liberté. Je vis beaucoup d’églises
fermées. Je vis de grandes misères se produire partout. Je vis des guerres et
du sang versé. Je vis le peuple farouche, ignorant, intervenir avec violence.
Cela
ne durera pas longtemps.
Je vis le
secours arriver au moment de la plus extrême détresse.
L’ÉGLISE DES APOSTATS
Je vis
l’Église des apostats prendre de grands accroissements. Je vis les ténèbres qui
en partaient se répandre alentour et je vis beaucoup de gens délaisser l’Église
légitime et se diriger vers l’autre, disant : "Là tout est plus beau plus naturel et mieux ordonné".
Je vis des
choses déplorables : on jouait, on buvait, on bavardait, on faisait la
cour aux femmes dans l’église, en un mot on y commettait toutes sortes
d’abomination. Les prêtres laissaient tout faire et disaient la messe
avec beaucoup d’irrévérence. J’en vis peu qui eussent encore de la piété et
jugeassent sainement les choses. Tout cela m’affligea beaucoup.
Alors, mon
Époux céleste m’attacha par le milieu du corps comme lui-même avait été attaché
à la colonne et il me dit : "C’est ainsi que l’Église sera encore
liée, c’est ainsi qu’elle sera étroitement serrée avant qu’elle puisse se
relever".
Il (mon Époux céleste) me montra
aussi dans des tableaux innombrables la déplorable conduite des chrétiens et
des ecclésiastiques, dans des sphères de plus en plus vastes s’étendant à
travers le monde entier et où mon pays était compris C’était un tableau immense
et indiciblement triste qu’il est impossible de décrire. Il me fut aussi montré
qu’il n’y a presque plus de chrétiens dans l’ancien sens du mot. Cette vision
m’a remplie de tristesse.
Je vis dans
l’avenir la religion tombée très bas et se conservant seulement par endroits
dans quelques chaumières et dans quelques familles que Dieu a protégées aussi
des désastres de la guerre.
12 septembre
1820 - Je vis bâtir une église étrange et au rebours de toutes les règles.
Le choeur était divisé en trois parties, dont chacune était plus haute que
l’autre de quelques degrés. Au-dessous était un sombre caveau plein de
brouillard.
….Sur la
première partie je vis traîner un siège
[Il nous est dit plus
loin que ce siège est celui du prédicateur.]
....Sur la seconde, un bassin plein d’eau. L’eau seule paraissait avoir quelque
chose de sanctifié.
[Tous les sacrements
ayant été rejetés ou profanés, seule demeurerait l’eau du baptême, en sorte que tous les "chrétiens ",
quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, pourraient entrer dans cette église.]
....Sur la plus élevée une table. Tout dans cette église, était obscur, à
contre-sens et sans vie : il n’y avait
que dérision et que ruine.
[Toute l’Église
sera-t-elle réduite à cette église ? Non
Dieu merci ! L’Église authentique demeure :]
Je vis dans
le voisinage une autre église où régnait la clarté et qui était pourvue de
toute espèce de grâces d’en haut. J’y vis les anges monter et descendre, j’y
vis de la vie et de l’accroissement....
Pourtant
l’Église traditionnelle était comme un arbre plein de sève en comparaison de
l’autre qui ressemblait à un coffre plein d’objets inanimés. Celle-là était
comme un oiseau qui plane, celle-ci comme un dragon de papier, avec une
queue chargée de rubans et d’écriteaux, qui se traîne sur un chaume au lieu de
voler. Je vis que beaucoup des instruments qui étaient dans la nouvelle
église, comme par exemple des flèches et des dards, n’étaient rassemblés que
pour être employés contre l’église vivante.
Ils
pétrissaient du pain dans le caveau d’en bas ; mais il n’en
résultait rien et on travaillait en pure
perte.
Je vis aussi
de hommes aux petits manteaux ("aux petits manteaux ecclésiastiques"
a déjà précisé Anne Catherine) porter du bois devant les gradins où se trouvait
le siège du prédicateur, allumer du feu, souffler de toutes leur
forces et se donner une peine extrême, mais tout cela ne produisait qu’une
fumée et une vapeur abominables.
[Ces clercs,
"théologiens" , Au lieu du feu de
la charité qui embrase et de la lumière de la foi qui éclaire, ils ne
produisent qu’une suffocante fumée; ils ne prient ni n’adorent. Mais on
les voit, par contre, animés d’une autre
sorte de flamme : l’ardente et bouillonnante fureur des fanatiques…]
Alors, ils
firent un trou dans le haut avec un tuyau au-dessus, mais la fumée ne voulait
pas monter et tout
restait plongé dans une obscurité où l’on étouffait.
12 novembre
1820 - Je voyageais à travers une contrée sombre et froide et j’arrivais dans
la grande ville (Rome). J’y vis de nouveau la grande et singulière église
qu’on y construisait ;
il n’y
avait là, rien qui fut saint ; je
vis cela de la même manière que je vis une oeuvre catholique, ecclésiastique, à
laquelle travaillent en commun des anges, des saints et des chrétiens; mais ici
le concours était donné sous d’autres formes plus mécaniques.
Je ne vis
pas un seul ange, ni un seul saint coopérer cette oeuvre. Mais je vis beaucoup
plus loin sur l’arrière-plan, le trône d’un peuple sauvage armé d’épieux, et
une figure qui riait et qui disait : "Bâtis-la aussi
solidement que tu voudras, nous la renverserons.
Une église
souterraine, une église dans l’Église, s’y insinuant comme le ver dans le
fruit, la nouvelle église des ténèbres où l’on y mine et y étouffe la
religion si habilement qu’il ne reste à peine qu’une centaine de prêtres (à
Rome, sans doute) qui ne soient pas séduits. Je ne puis dire comment cela se
fait,
mais je vois le brouillard et les ténèbres s’étendre de plus en plus. Cependant, il
y a 3 églises dont ils ne peuvent s’emparer : ce sont celles
de :
- Saint-Pierre
- Sainte-Marie Majeure
- Saint-Michel
Ils
travaillent continuellement à les démolir mais ils n’en viennent pas à bout.
Tous travaillent à démolir, même les ecclésiastiques. Une grande
dévastation est proche.
Je vis
beaucoup d’abominations dans un grand détail ; je reconnus
Rome et je vis l’Église opprimée et
sa décadence à l’intérieur et à l’extérieur.
Je vis une
verte prairie [(c’est
un des symboles de l’Église : les
frais pâturages où le troupeau est conduit sous la houlette des bons
pasteurs)] beaucoup de
gens parmi lesquels il y avait des savants, se réunir à part
[Ils sont ceux déjà
que dénonçait saint Paul, qui viendront dans les derniers temps, quand les
hommes, lassés d’une vérité si constante, seront avides de nouveautés.]
... et il apparut
une nouvelle église dans laquelle ils se trouvèrent rassemblés. Cette église était
ronde avec une coupole grise et tant de gens y affluaient que je ne comprenais pas comment
l’édifice pouvait les contenir tous. C’était comme un peuple entier.
Cependant, elle (la nouvelle église) devenait de plus en plus sombre et noire (elle n’était au commencement que grise) et
tout ce qui s’y faisait était comme une vapeur noire. Ces ténèbres se
répandirent au-dehors et toute verdure se flétrit ; plusieurs paroisses des environs furent envahies par l’obscurité et la
sécheresse et la prairie, à une grande distance,
devint comme un sombre marécage.
Je vis alors
plusieurs troupes de gens bien intentionnés courir vers un côté de la prairie où il y
avait encore de la verdure et de la lumière.
Je ne puis trouver de termes pour
décrire l’action terrible, sinistre, meurtrière, de cette église. Toute verdure
se desséchait, les arbres mouraient, les jardins perdaient leur parure. Je vis,
comme on peut voir dans une vision, les ténèbres produire leur effet une grande
distance ; partout où elles arrivaient,
s’étendait comme une corde noire. Je ne sais pas ce que devinrent toutes les
personnes qui étaient entrées dans l’église. C’était comme si elle dévorait les
hommes : elle devenait de plus en plus noire, elle
ressemblait tout à fait à du charbon de forge et s’écaillait d’une manière
affreuse.
Après cela (après la vision
horrible de l’église noire) j’allais,
guidée par trois anges, dans un lieu
verdoyant (donc, où la saine doctrine n’a pas été contaminée) entouré de murs,
grand à peu près comme le cimetière
qui est ici devant la porte.
[Ces murs : la
mystérieuse barrière que Dieu met au mystère d’iniquité afin qu’il ne puisse
attenter à celui que Jésus, à travers Pierre, a dit devoir à jamais préserver ?
Ce minuscule enclos parait désigner le noyau des chrétiens demeurés fidèles au Pape.]
J’y fus
placée comme sur une banquette élevée. Je ne sais pas si j’étais vivante ou
morte, mais j’avais
une grande robe blanche.
[Assurément elle est
morte, car vêtue de la robe des élus. Aussi, il semble, en ces temps d’extrême petitesse de l’Église authentique, Anne
Catherine sera peut-être portée à la gloire des autels (canonisation en
2004), mais surtout, grâce à sa position élevée, sera-t-elle devenue très
visible. C’est que Dieu, dans sa Providence, l’avait réservé pour ces heures
dangereuses.]
Le plus grand
des trois me dit : "Dieu soit loué ! Il reste encore ici
de la lumière et de la verdure".
Alors, il tomba du ciel, entre moi et l’église noire, comme une pluie de perles
brillantes et de pierres précieuses éblouissantes.
Les grâces, figurées par les
perles, et les lumières, signifiées par les pierreries éblouissantes, sont les fruits que porteront, aux jours
opportuns, les souffrances d’Anne-Catherine, consenties dans la compassion, ainsi que les révélations
qu’elle reçut concernant le soir des nations.
Et l’un de
mes compagnons (l’un des 3 anges) m’ordonna de
les recueillir. Telle vient, à son heure, la rétribution de la justice, et la
munificence de Dieu
Puis ils me
quittèrent. Je ne sais s’ils partirent tous ; je me souviens seulement
que, dans la grande anxiété que me
causait l’église noire, je n’eus pas le courage de recueillir les pierres précieuses. Mais lorsque l’Ange revint à moi, il
me demanda si je les avais recueillies et je lui répondis que non ; sur quoi
il m’ordonna de le faire tout de suite.
[Les
jours d’iniquité de l’église noire étant venus, il semblerait que les
avertissements et les enseignements contenus dans les
visions dussent être, comme à nouveau rendus publics.]
Alors, je me
traînais en avant et je trouvais encore trois petites pierres avec des facettes
taillées comme des cristaux. Elles étaient rangées par ordre : la première était bleue, la seconde d’un rouge clair, la troisième d’un blanc brillant et transparent. Je les
portais à mes deux autres compagnons qui étaient plus petits que le premier,
et, tout en marchant ça et là, ils les frottèrent
les unes contre les autres et en firent jaillir les plus belles couleurs et les plus beaux rayons de lumière qui se
répandirent partout.
Là où ils
arrivaient, la verdure renaissait, la lumière et la vie se propageait. Je vis
aussi d’un côté l’église ténébreuse se dégrader.
[Elle
n’est donc pas anéantie, mais amoindrie. Ceci semble indiquer un temps de
transition, où décroît la ténébreuse dérision.]
Puis, tout à
coup, une très grande foule se répandit dans la contrée verdoyante et éclairée,
se dirigeant vers une ville lumineuse. La sainte cité Jérusalem, victorieuse de la triomphante
Babylone !
Tout y est (dans cette fausse église) foncièrement mauvais ; c’est la communion des profanes. Je ne puis dire combien tout ce qu’ils font est
abominable, pernicieux et vain. Ils
veulent être un seul corps en quelque autre chose que le Seigneur. Il s’est formé un corps, une communauté en dehors
du corps de Jésus qui est l’Église : une
fausse église sans rédempteur, dont
le mystère est de n’avoir pas de mystère.
J’eus une
vision où je vis les autres dans la fausse église, édifice carré, sans clocher,
noir et sale, avec un comble élevé. Ils étaient en grande intimité avec
l’esprit qui y règne. Cette église est pleine d’immondices, de vanités, de sottise et
d’obscurité. Presque aucun d’eux ne connaît les ténèbres au milieu desquelles
il travaille. Tout y est pur en apparence : ce
n’est que du vide. Elle est pleine d’orgueil et de présomption, et
avec cela destructrice et conduisant au mal avec toute espèce de beaux dehors. Son danger est dans son innocence
apparente.
Ils font et
veulent des choses différentes : en certains lieux leur action est
inoffensive ; ailleurs ils
travaillent à corrompre un petit nombre de gens savants, et ainsi tous viennent
ensemble aboutir à un centre, à une chose mauvaise par son origine, à un
travail et à une action en dehors de Jésus-Christ pour lequel seul toute
vie est sanctifiée et hors duquel toute pensée et toute action restent l’empire de la mort et du démon.
Je me
trouvais dans un navire tout percé et j’étais couchée au fond, à la seule
petite place qui fut encore intacte : les gens étaient
assis sur les deux bords du navire. Je priais continuellement pour
qu’ils ne fussent pas précipités dans les flots ; cependant ils me maltraitèrent
et me donnèrent des coups de pieds. Je voyais à chaque instant le navire au moment de couler et j’étais malade à mourir.
[Non,
ce n’est pas là le vaisseau de Pierre, car le pilote, le Pape, n’y est point…]
Enfin, ils
furent forcés de me conduire à terre où mes amis m’attendaient pour me mener
dans un autre endroit.
[Hélas, ils périront
les abusés, dans l’instant même où "le petit reste" pénétrera dans l’enclos de Jérusalem, là où pousse l’arbre de vie
qui porte douze fois des fruits, les donnant une fois par mois, dont les
feuilles servent à la guérison des nations, Apo
22, 2]
Je priais
toujours pour que ces malheureux débarquassent aussi mais à peine étais-je sur
le rivage que le navire coula à fond et aucun de ceux qui y étaient ne se
sauva, ce qui me remplit de tristesse. Dans l’endroit où j’allais, il y avait une
grande abondance de fruits.
Quand je
regardais au-dessous de moi, je vis très distinctement, à travers un crêpe de
couleur sombre, les erreurs, les égarements et les péchés innombrables des
hommes, et avec quelle sottise et quelle méchanceté ils agissaient contre toute
vérité et toute raison.
Je vis des
scènes de toutes espèces :
je revis le navire en détresse, portant ces hommes convaincus de leur immense mérite et
admirés aussi bien par d’autres, passer près de moi sur une mer dangereuse et je
m’attendais à chaque instant à le voir périr. Je connaissais parmi eux des prêtres
et je souffris de grand coeur pour
les aider à venir à résipiscence.
Je vois tant
de traîtres ! Ils ne
peuvent pas souffrir qu’on dise : "cela
va mal". Tout est bien à leurs
yeux pourvu qu’ils puissent se glorifier avec le monde !
LE
PAPE TRAHI
Je vis le
Pape en prières ; il était entouré de faux amis qui souvent
faisaient le contraire de ce qu’il
disait.
Je vis le saint Père dans une grande
tribulation et une grande angoisse touchant l’Église. Je le vis très
entouré de trahisons.
Ils veulent enlever
au pasteur le pâturage qui est à lui ! Ils veulent en imposer
un qui livre tout aux ennemis !
Alors saisie de colère, je levais le poing en disant : Coquins d’allemands! Attendez ! Vous n’y réussirez pas ! Le pasteur est sur un rocher ! Vous prêtres, vous ne bougez pas ! Vous dormez et la bergerie brûle par tous les
bouts ! Vous ne faites rien ! Oh, comme vous pleurerez cela un jour !
[La deuxième
prophétie parait s’appliquer à des événements d’une gravité jusqu’alors
inconnue. Parce que le Pape refuse à entrer dans le tourbillon dévastateur qui
se veut novateur, les pasteurs de perdition s’en prennent au Suprême Pasteur.]
Je vis que,
dans certains cas d’extrême détresse, il (le
Pape) a des visions et des apparitions.
[Quant à ceux qui
récusent aujourd’hui le Pape, craignons qu’ils ne soient demain les premiers à acclamer le Ravisseur qui s’introduira dans
LE
PROTESTANTISME
Je vis, sous
l’image de plusieurs jardins formant un cercle autour de moi, les rapports du
Pape avec les évêques. Je vis le Pape lui-même sur son trône, placé comme
dans un jardin. Je vis dans divers jardins, les droits et les pouvoirs de ces
évêques et de ces évêchés, sous forme de plantes, de fleurs et de fruits, et
je vis des rapports, des courants, des influences, comme des fils ou des rayons
allant du siège de Rome aux jardins. Je vis sur la terre, dans ces jardins, l’autorité
spirituelle du moment :
je vis en l’air, au-dessus d’eux (dans l’avenir), l’approche de nouveaux
évêques. Ainsi, par exemple, je vis dans l’air, au-dessus d’un jardin où se
trouvait le sévère supérieur (l’évêque d’alors, sévère parce que ferme dans la foi),
un nouvel évêque avec la crosse, la mitre et tout le reste. Je vis autour de lui des protestants qui
voulaient le faire descendre dans le jardin, mais non avec les conditions que
le Pape avait exigées.
[Pour qu’un évêque
catholique soit entouré de protestants, il faut que bien des barrières aient
été renversées …]
Ils
cherchaient à s’y glisser par toute espèce de moyens : ils bouleversaient certaines parties du jardin où y jetaient de mauvaises semences. Je les vis tantôt dans un
endroit, tantôt dans un autre,
cultiver, ou laisser en friche, démolir et ne pas enlever les décombres, etc.
Tout était plein de pièges et de
ruines. Je les vis intercepter et détourner les voies qui allaient au Pape.
[Une étape pourtant
-sans doute la dernière- ne parait pas avoir été franchie :]
Je vis
ensuite que, quand ils introduisaient l’évêque de la manière qu’ils s’étaient
proposés ; il était intrus, introduit contre la volonté du
Pape et qu’il ne possédait pas légitimement l’autorité spirituelle.
Je vis, à ce
que je crois, presque tous les évêques du monde, mais un petit nombre seulement
parfaitement sain.
[Ceci,
vraisemblablement, lors de la grande Tribulation.]
Je vis tout
ce qui tient au protestantisme prendre de plus en plus le dessus, et la
religion tomber en décadence complète.
II y avait à
Rome, même parmi les prélats, bien des personnes de sentiments peu catholiques
qui travaillaient au succès de cette affaire. Je vis aussi en Allemagne des ecclésiastiques
mondains et des protestants éclairés manifester des désirs et former un plan pour la
fusion des confessions religieuses et pour la suppression de l’autorité papale. Et ce plan avait, à Rome même, des fauteurs parmi les
prélats
Ils
bâtissaient une grande église étrange et extravagante ; tout le monde devait y entrer pour s’y unir et y posséder les mêmes
droits ; évangéliques, catholiques, sectes de toute espèce : ce
devait être une vraie communion des profanes où il n’y aurait qu’un pasteur et un troupeau. Il devait aussi y avoir un Pape mais
qui ne posséderait rien et serait salarié.
Tout était préparé d’avance et bien des choses étaient déjà faites ; mais à l’endroit de l’autel, il n’y avait que désolation et abomination.
PROFANATION
DE L’EUCHARISTIE
Je vis bien
souvent Jésus lui-même cruellement immolé sur l’autel par la célébration
indigne et criminelle
des saints mystères. Je vis devant des prêtres sacrilèges, la sainte hostie
reposer sur l’autel comme un enfant Jésus
vivant qu’ils coupaient en morceaux avec la patène et qu’ils martyrisaient
horriblement. Leur messe, quoique accomplissant réellement le saint sacrifice,
m’apparaissait comme un horrible assassinat.
[La dévotion au
Saint-Sacrement tomberait tout à fait en décadence,]
Je vois les
ennemis du Saint-Sacrement qui ferment les églises et empêchent qu’on l’adore, s’attirer un
terrible châtiment. Je les vois malades et au lit de la mort sans prêtre et
sans sacrement.
L’ANARCHIE
DANS L’ÉGLISE
Il n’y a
qu’une Église, l’Église catholique romaine ! Et quand il ne
resterait sur la terre qu’un seul catholique, celui-ci constituerait
l’Église une, universelle, c’est-à-dire catholique, l’Église de Jésus-Christ,
contre laquelle les portes de l’enfer ne prévaudront pas.
C’est
quelque chose de très grand, mais aussi quelque chose d’impossible sans la
vraie lumière, sans la simplicité et la pureté, que de vivre selon la foi de
cette sainte Église.
Je vois chez
tous, même chez les meilleurs d’entre eux, un orgueil effrayant, mais chez
aucun l’humilité, la simplicité et l’obéissance. Ils sont terriblement vains
de la séparation dans laquelle ils vivent. Ils parlent de foi, de lumière, de
christianisme vivant ;
mais ils méprisent et outragent la sainte Église dans laquelle seule il
faut chercher la lumière et la vie.
Ils se
placent au-dessus de tout pouvoir et de toute hiérarchie ecclésiastique et ne connaissent
ni la soumission ni le respect envers l’autorité spirituelle. Dans leur présomption,
ils prétendent mieux comprendre toutes choses que les chefs de l’Église et même que les
saints docteurs. Ils rejettent les bonnes oeuvres et veulent pourtant posséder
toute perfection, eux qui, avec leur prétendue lumière, ne jugent nécessaires
ni obéissance, ni règles de discipline, ni mortification, ni pénitence. Je
les vois toujours s’éloigner de plus en plus de l’Église, et je vois beaucoup
de mal provenir d’eux.
Aucun
égarement n’amène des conséquences aussi désastreuses et n’est aussi difficile
à guérir
que cet orgueil de l’esprit par suite duquel l’homme pécheur prétend arriver à
la suprême union avec Dieu sans passer par le chemin laborieux de la pénitence,
sans pratiquer même les premières et les plus nécessaires des vertus
chrétiennes et sans autre guide que le sentiment intime et la lumière qui est
censée donner à l’âme la certitude infaillible que le Christ opère en
elle.
Ces
"éclairés" je les vois toujours dans un certain rapport avec la venue
de l’Antéchrist, car eux aussi, par leurs menées, coopèrent l’accomplissement
du mystère d’iniquité.
I - LES DÉMOLISSEURS (suite)
JÉSUS ! JÉSUS
! JÉSUS !
[Est-ce
donc le temps de l’Antéchrist ?]
Le Christ
pour nous ! Le Christ en nous !
[Ne
nous étonnons donc pas que ce pestilentiel mysticisme
- soit éclos dans le marais puritain protestant
contre le Pape.]
Ils avaient
rejeté tout jugement de l’autorité légitime de l’Église, qui seule, a reçu son
pouvoir de Dieu, qui seule a mission pour pouvoir décider de la vérité ou de la
fausseté de ces sortes de manifestations intérieures ; ils
s’étaient mis au-dessus des règles de la foi et des commandements divins et avaient, par là,
renversé toute barrière qui eu pu préserver ces infortunés de ce mal dont
l’influence désastreuse faisait lever comme une semence de malédiction partout où ils portaient leurs pas.
[Il
en est de cette prolifération de sectes à l’approche du
second avènement ce qu’il en fut lors du premier :]
Il (Jésus) leur
parla
des différentes sectes religieuses qui existaient alors et qu’il leur
représenta comme des sépulcres blanchis et pleins de la corruption la plus
affreuse.
Elle
vit la cessation du sacrifice (eucharistie)
à l’époque de l’Antéchrist.
27 juin 1822 - J’ai eu un
pénible travail à faire dans une église (symbolisant
ici l’Église) où l’on avait, par crainte d’une profanation, caché et
muré le Saint-Sacrement dans un pilier où l’on disait la messe en
secret dans un caveau au-dessous de la sacristie. Je ne ‘ puis dire où
cela se passait : l’église était très vieille et j’avais une frayeur
mortelle que le sacrement ne fut exposé à un danger. Alors mon conducteur
m’exhorta de nouveau à prier et à demander à toutes mes connaissances des prières pour
la conversion des pécheurs et surtout pour que les prêtres aient une foi ferme : "car des
temps très difficiles approchent" : les non-catholiques cherchent par tous les
moyens possibles à disputer et à enlever à l’Église tout ce qui est de son
domaine. La confusion deviendra de plus en plus grande.
L’HÉDONISME
ET
C’était le temps où
dans les chaires des professeurs comme dans celles des prédicateurs :
On gardait le
silence sur
Ce n’était
pas seulement pour les incrédules et les ennemis de Dieu qui combattaient la sainte Église
avec toutes les armes de la violence et de la ruse que
J’ai eu
encore une vision sur la grande tribulation, soit chez nous, soit dans des pays
éloignés.
Il me semblait voir qu’on exigeait du clergé, une concession qu’il ne pouvait
pas faire. J’ai vu beaucoup de vieux prêtres et quelques vieux franciscains
qui toutefois ne portaient pas l’habit de leur ordre et notamment un
ecclésiastique très âgé, pleurer bien amèrement (12 avril 1820)
J’en vis
d’autres, parmi lesquels tous des tièdes, se prêter volontiers à ce qu’on demandait
d’eux.
Je vis les
vieux, qui étaient restés fidèles se soumettre à la défense
avec une grande affliction et fermer leurs églises. Je vis beaucoup d’autres
gens pieux, paysans et bourgeois,
s’attacher à eux : c’était comme si l’on se divisait en deux partis, un bon et un mauvais.
LE
ROSAIRE, ARME DU COMBAT ESCHATOLOGIQUE
Comme les
propagateurs des lumières portaient une haine toute spéciale à la dévotion du rosaire,
l’importance de cette dévotion me fut montrée dans une vision d’un sens très profond.
Après cela, Anne-Catherine fit la description du Rosaire ; mais il fut impossible au Pèlerin de reproduire
ses paroles, elle-même, à l’état de
veille, D’Espagne, Anne-Catherine est transportée en Irlande, ne pouvant bien
exprimer ce qu’elle avait vu…Les divers AVE MARIA étaient des étoiles formées
de certaines pierres précieuses sur lesquelles les Patriarches et les ancêtres
de Marie étaient figurées des scènes qui se rapportaient la préparation de
l’Incarnation et de
Ainsi ce rosaire embrassait le ciel
et la terre, Dieu, la nature, l’histoire, restauration de toute chose et de
l’homme par le Rédempteur qui est né de Marie ; et chaque figure, chaque
matière, chaque couleur, suivant sa signification essentielle, était employée à
l’accomplissement de cette œuvre d’art divin.
J’arrivais
chez saint Pierre et saint Paul (Rome) et je vis un
monde ténébreux plein de détresse, de confusion et de corruption.
Je vis le
saint Père dans une grande tribulation et une grande angoisse touchant
l’Église.
Je vis
l’Église de saint Pierre qu’un petit homme portait sur ses épaules. Il avait
quelque chose de juif dans les traits du visage. La chose semblait très dangereuse.
Marie se tenait debout sur l’Église du côté du Nord et étendait son manteau pour la protéger.
Le petit
homme paraissait succomber. Il paraissait être encore laïque et je le
connaissais.
Les douze
apôtres que je vois toujours comme de nouveaux apôtres devaient l’aider à porter son
fardeau : mais ils venaient un peu trop lentement. Il paraissait au moment de tomber sous
le faix, alors enfin, ils arrivèrent tous, se mirent dessous et plusieurs anges
leur
vinrent en aide. C’était seulement le pavé (les fondations) et la partie postérieure de l’Église (le choeur et l’autel).
Tout le reste
avait été démoli par la secte et par les serviteurs de l’Église eux-mêmes.
Ils portèrent
l’Église dans un autre endroit (que le Vatican ?) et il me sembla que plusieurs palais tombaient
devant eux comme des champs d’épis qu’on moissonne.
Quand même il
ne resterait qu’un seul chrétien catholique, l’Église pourrait triompher de nouveau.
[Il
se pourrait aussi que dans ce pressentiment d’une église des ténèbres, laquelle
aurait supplanté la véritable église, ou bien même
se serait implantée en son lieu, un Pape -ou plutôt,
en la conjoncture, un anti-Pape- ait été installé ]
Lorsque je
vis l’Église de saint Pierre dans son état de ruine et comment tant
d’ecclésiastiques travaillaient, eux aussi, à l’oeuvre de destruction, sans
qu’aucun d’eux voulut le faire ouvertement devant un autre, j’en ressentis une
telle affliction que je criais vers Jésus de toutes mes forces, implorant sa
miséricorde. Alors je vis devant moi mon époux céleste sous la forme d’un jeune
homme et il me parla longtemps. Il dit, entre autres choses, que cette
translation de l’Église d’un lieu à un autre signifiait qu’elle paraîtrait
en complète décadence, mais qu’elle reposait sur ces porteurs et qu’elle se relèverait
avec leur aide. Quand même il ne resterait qu’un seul chrétien catholique, l’Église
pourrait triompher de nouveau, car elle n’a pas son fondement dans l’intelligence
et les conseils des hommes. Il me montra alors comme quoi il n’avait jamais manqué de
personnes priant et souffrant pour l’Église.
Il me fit voir tout ce que lui-même avait
souffert pour elle, quelle vertu il avait donné aux mérites et aux travaux des martyrs et
comment il endurerait de nouveau toutes les souffrances inimaginables s’il lui
était possible de souffrir encore. Il me montra aussi dans des tableaux
innombrables la déplorable conduite des chrétiens et des ecclésiastiques,
dans des sphères de plus en plus vastes s’étendant à travers le monde
entier et où mon pays était compris, puis il m’exhorta à persévérer dans
la prière et la souffrance. C’était un tableau immense et indiciblement
triste qu’il est impossible de décrire. Il me fut aussi montré qu’il n’y a
presque plus de chrétiens dans l’ancien sens du mot, de même que tous les juifs
qui existent encore aujourd’hui sont de purs pharisiens, seulement encore
plus endurcis que les anciens : il n’y a que le peuple de Judith en Afrique qui
ressemble aux Juifs d’autrefois. Cette vision m’a remplie de tristesse.
L’ORAGE
Je vis un grand
orage venir du Nord. Il s’avançait en demi-cercle vers la ville à la haute tour (Vienne) et il
s’étendit aussi vers le couchant. Je vis au loin des combats et des raies de sang
dans le ciel au-dessus de plusieurs endroits, et je vis approcher des
malheurs et des misères infinies pour l’Église.
J’ai vu sur
cette ville (Rome) de terribles
menaces venant du Nord.
Je vis le
sacrifice d’Isaac sur le mont Calvaire. Le derrière de l’autel était tourné au Nord : les
patriarches plaçaient toujours ainsi l’autel parce que le mal était venu du Nord.
Ô ville, ô
ville (Rome) De quoi es-tu menacée ? L’orage est
proche. Prends bien garde ! Mais j’espère que tu resteras inébranlable.
Je vis Rome
dans un état si déplorable que la moindre étincelle pouvait mettre le feu partout. Je
vis
Un jour,
étant en extase, je m’écrias à haute voix en gémissant : "Je vois
l’Église complètement isolée et comme tout à fait délaissée. Il semble que tout
le monde s’enfuit. Tout est en lutte autour d’elle. Partout je vois de grandes
misères, la haine, la trahison et le ressentiment, le trouble,
l’abandon et un aveuglement complet.
On s’était dans
l’Église fabriqué un Christ à sa convenance, on l’avait revêtu de ses utopies,
en sorte qu’il ne lui restait d’autre grandeur que l’exacerbation de l’orgueil
de l’homme. Et l’on voit là, soudain, au plus fort du désastre, que ce Dieu ne
peut rien. Car celui-là
n’est plus le Christ
Je vois d’un
point central et ténébreux partir des messagers pour porter quelque chose
en plusieurs lieux : cela sort de leur bouche comme une vapeur
noire qui tombe sur la poitrine des auditeurs et allume en eux la haine et la rage.
[Le
contenu global de la vision prophétique nous parait faire état d’une double
crise : d’une part une
invasion étrangère venant du Nord; d’autre part une confusion sans exemple dans
le sein de l’Église. Mais l’Église demeure, fût-ce au
plus profond des catacombes : l’Église des opprimés.]
Je prie
ardemment pour les opprimés. Sur des lieux où prient quelques personnes, je
vois descendre la lumière, sur d’autres d’épaisses ténèbres. La situation
est terrible. Combien j’ai prié.
VIENNE
J’ai eu la vision
d’une grande église avec une tour très haute et très artistement travaillée, située dans
une grande vile, près d’un large fleuve. Le patron de l’église était saint
Étienne, et je vis près de lui un autre saint qui fut martyrisé après lui.
Auprès de
cette église, je vis beaucoup de gens de distinction, parmi lesquels plusieurs étrangers,
avec des tabliers et des truelles. Ils semblaient envoyés là pour démolir cette
église qui était couverte en ardoise et sa belle tour. Toute sorte de gens du
pays se réunissaient à eux :
il y avait là jusqu’à des prêtres et des
religieux.
[Il
n’est trop clair qu’il s’agit là des attaques menées par
Je vis
ensuite cinq figures d’hommes entrer dans cette église (la cathédrale de Vienne), trois qui
semblaient prêtres étaient revêtus d’ornements sacerdotaux pesants et antiques ; les deux autres étaient des ecclésiastiques tout jeunes qui paraissaient
appelés aux saints ordres. Il me
sembla aussi que ceux-ci reçurent la
sainte communion et qu’ils étaient destinés à réveiller la vie dans les âmes.
Tout à coup,
une flamme partit de la tour, se répandit sur le toit et il semblait que tout
dût être consumé. Je pensai alors au large fleuve qui longeait l’un des
côtés de la ville, me demandant si on ne pourrait pas avec son eau éteindre le
feu. Mais les flammes blessèrent beaucoup de ceux qui avaient mis la
main au travail de démolition : elles les chassèrent et l’Église
resta debout. Cependant je vis qu’elle ne serait ainsi sauvée qu’après le grand
orage qui approchait.
Cet incendie
dont l’aspect était effrayant, indiquait en premier lieu un grand danger, en
second lieu une nouvelle splendeur de l’Église après la tempête. Dans ce pays,
ils ont déjà commencé à ruiner l’Église au moyen des écoles qu’ils
livrent à l’incrédulité.
Je vis un
grand orage venir du Nord. Il avançait en demi cercle vers la ville à la haute
tour et il s’étendit aussi vers le couchant (
Les
protestants se mirent partout à attaquer l’Église.
Mais
les serviteurs de l’Eglise sont si lâches ! Ils ne font pas usage de la
force qu’ils possèdent dans le sacerdoce. Je ne pus m’empêcher de pleurer
amèrement à cette vue.
PARIS
Dans un
endroit, il me sembla qu’on minait en-dessous une grande ville où le mal était
à son
comble. Il y avait plusieurs diables occupés à ce travail. Ils étaient déjà
très avancés et je croyais qu’avec tant et de si pesants édifices elle
allait bientôt s’effondrer. J’ai souvent eu, à propos de Paris, l’impression
qu’il devait être ainsi englouti : je vois tant de cavernes au-dessous,
mais qui ne ressemblent pas aux grottes souterraines de Rome avec les sculptures
dont elles sont ornées.
[Ici,
semble-t-il, se juxtaposent visions symboliques et tableaux réels :
les menées souterraines des
ennemis de
Je vis une
affreuse corruption, de grandes misères et des abominations horribles dans la capitale (de
Il me sembla
qu’elle était près de s’engloutir : j’eus l’impression qu’il n y
resterait pas pierre sur pierre.
Quand
j’arrive dans un pays, je vois le plus souvent dans sa capitale, comme dans un
point central, l’état général de ce pays sous forme de nuit, de brouillard,
de froid ; je vois aussi de très près les sièges principaux de la perdition, je
comprends tout et je vois en tableaux où sont les plus grands dangers. De ces
foyers de corruption, je vois des écoulements et des bourbiers se répandre à
travers le pays comme des canaux empoisonnés et je vois au
milieu de tout cela les gens pieux en prière, les églises où repose le
Saint-Sacrement, les corps innombrables des saints et des bienheureux,
toutes les oeuvres de vertu, d’humilité, de foi, exercer une action qui
soulage, qui apaise, qui arrête le mal, qui aide où il le faut. Ensuite j’ai
des visions où des méchants comme des bons passent devant mes yeux.
Je vois
planer sur certains lieux et certaines villes, des apparitions effrayantes qui
les menacent de grands dangers ou même d’une destruction totale. Je vois
tel lieu s’enfoncer en quelque sorte dans la nuit : dans un
autre, je vois le sang couler à flots dans des batailles livrées en l’air, dans
les nuages.
Et ces
dangers, ces châtiments, je ne les vois pas comme des choses isolées, mais je
les vois comme des conséquences de ce qui se passe dans d’autres contrées où le
péché éclate en violences et en combats acharnés et je vois le péché
devenir la verge qui frappe les coupables.
Une nuit (Anne-Catherine "voyageait" surtout la nuit)
elle fut transportée par toute la terre :
Je traversais la
vigne (le diocèse) de saint-Ludger (Munster) où je trouvais toutes choses en
souffrance comme auparavant et je passais par la vigne de saint-Liboire (Paderborn) où j’ai travaillé en
dernier lieu et que je trouvais en voie d’amélioration.
Il s’agit de
travaux mystiques accomplis dans la mystérieuse économie de
Je passais
par le lieu (Prague) où reposent saint
Jean Népomucène, saint Wenceslas, sainte Ludmile et d’autres saints. Il y avait
beaucoup de saints, mais parmi les vivants peu de prêtres Pie X
et il me sembla que les personnes bonnes et pieuses se tenaient cachées ordinairement.
J’allais
toujours vers le midi (après être montée au
nord-est) et je passais devant la grande ville (Vienne) que domine une haute tour et autour
de laquelle il y a beaucoup d’avenues et de faubourgs. Je laissais cette ville à
gauche et je traversais une région de hautes montagnes (les
Alpes autrichiennes) où il y avait encore ça et là, beaucoup de gens
pieux, spécialement parmi ceux qui vivaient dispersés : puis, allant toujours
au midi, j’arrivais dans la ville maritime (Venise)
où j’ai vu récemment saint Ignace et ses compagnons. Je vis, là aussi, une grande
corruption : je vis saint Marc et d’autres saints. J’allais dans la vigne de
saint Ambroise (le diocèse de Milan).
Je me rappelle à ce sujet beaucoup de visions et de grâces obtenues par
l’intercession de saint Ambroise, notamment l’action exercée par lui sur saint Augustin.
J’ai appris beaucoup de choses sur lui et, entre autres, qu’il avait connu une personne
ayant, à un certain degré, le don de reconnaître les reliques. J’eus des
visions ce sujet et je crois qu’il a parlé de cela dans un de ses écrits.
J’arrivais
chez saint Pierre et saint Paul (Rome)
et je vis un monde ténébreux plein de détresse, de confusion et de corruption. J’ai
vu sur cette ville de terribles menaces venant du Nord.
Partant de
là, je traversais l’eau (
Je vis les
ténèbres répandues par toute cette contrée sur laquelle reposait un trésor de mérites et de
grâces venant du saint (saint Ignace).
Je me trouvais au point central du pays. Je reconnus
l’endroit où, longtemps auparavant, j’avais vu dans une vision des innocents
jetés dans une fournaise ardente.
La vision de
la fournaise ardente est peut-être symbolique. Sans doute y faut-il discerner
le martyre d’innocentes victimes, prêtres, religieux et religieuses, torturés,
mis à mort, dans le déferlement contre l’Église de la haine
satanique.
Ici, le
Pèlerin rappelle :
Le mois de
mars d’auparavant, elle avait vu sous la figure d’une fournaise ardente où l’on
jetait
des innocents, la condamnation de gens irréprochables et la destruction de la
foi et des bonnes moeurs dans la patrie de saint Ignace : sur quoi elle
fut informée que ceux qui chauffaient la fournaise, les satellites et les
juges iniques auraient un sort pareil à celui qu’ils préparaient maintenant aux
innocents.
Je vis de nouveau
les ennemis du dedans (il s’agit donc bien d’une guerre civile)
s’avançant de tous les côtés et ceux qui attisaient le feu jetés eux-mêmes dans
la fournaise.
[Selon
qu’il arrive fréquemment dans la vision prophétique, les faits sont moins
enchaînés chronologiquement que reliés dans leurs
causes et leurs effets.]
Je vis d’énormes abominations se
répandrent sur le pays. Mon guide me dit : "Aujourd’hui, Babel est ici". Et je vis par tout le pays
une longue chaîne de sociétés secrètes, avec un travail comme à Babel, et je vis l’enchaînement de ces choses, jusqu’à
la construction de la tour, dans un
tissu fin comme une toile d’araignée, s’étendant à travers tous les lieux et toute
l’histoire : toutefois le produit suprême de
cette floraison était Sémiramis, la femme diabolique.
[Et,
certes, s’étendant à tous les lieux et à toute l’histoire, quoique centrée sur
l’Espagne, la vision la
déborde infiniment. Or, sur Babylone règne la reine de
Babylone, Sémiramis,
Je vis
détruire tout ce qui était sacré et l’impiété et l’hérésie faire irruption.
On était
aussi menacé d’une guerre civile prochaine et d’une crise intérieure qui allait
tout détruire.
[C’est
donc bien en Espagne que
D’Espagne,
Anne-Catherine est transportée en Irlande :
De ce
malheureux pays (l’Espagne) je fus conduite par-dessus la mer, à peu
près vers le nord, dans une de où a été saint Patrice.
Il n y avait guère que des
catholiques, mais ils étaient très opprimés : ils avaient pourtant des
rapports avec le Pape, mais en secret. Il y avait encore beaucoup de bons dans ce
pays parce que les gens étaient unis entre eux.
Et
maintenant, l’Angleterre :
De l’île de
Saint-Patrice, j’arrivais par-dessus un bras de mer (mer d’Irlande) une
autre grande île. Elle était sombre, brumeuse et froide.
Nous savons
comment il faut entendre cela : non dans un sens physique mais symbolique.
Je vis ça et
là quelques groupes de pieux sectaires.
[Pour
Anne-Catherine, toute forme de christianisme qui n’était pas catholique romaine
était au moins entachée de schisme, et donc
constituait une "secte". Toutefois, ici, dans l’Église anglicane,
elle voit de pieux fidèles.]
...du reste
tout y était dans une grande fermentation.
Presque tout
le peuple était divisé en deux partis, et ils étaient occupés d’intrigues ténébreuses
et dégoûtantes. [C’est sûrement une caractéristique de
l’Angleterre d’être divisée en deux partis ou deux fractions
rivales ; en religion :
Le parti le
plus nombreux était le plus mauvais ; le moins nombreux avait les soldats
à ses ordres ; il ne valait pas non plus grand’ chose, mais pourtant il
valait mieux. Je vis une grande confusion et une lutte qui approchait et je vis
le parti le moins nombreux avoir le dessus.[Ces
lignes semblent présager une révolution, peut-être une guerre civile.]
Il y avait
dans tout cela d’abominables manoeuvres : on se trahissait mutuellement, tous
se surveillaient les uns les autres et chacun aux temps passés : combien de
saints rois, d’évêques, de propagateurs du christianisme qui semblait être
l’espion de son voisin. Au-dessus de ce pays je vis une grande quantité d’amis de
Dieu appartenant étaient venus de là ‘en Allemagne travailler à notre
profit ! (Anne-Catherine parle ici en allemande). Je vis
sainte Walburge, le roi Édouard, Edgar et aussi sainte Ursule (tous saints britanniques). J’ai vu
beaucoup de misères dans le pays froid et brumeux : j’y ai vu de
l’opulence, des vices et de nombreux vaisseaux.
De là,
j’allais au levant, par-delà la mer, dans une contrée froide où je vis sainte
Brigitte, saint Canut (Knud : roi de Danemark et patron de ce pays)
et saint Éric (roi de Suède). Ce pays
était plus tranquille et plus pauvre que le précédent, mais il était aussi
froid, brumeux et sombre. Il y avait beaucoup de fer (les
gisements de fer, d’un minerai très pur, en Suède centrale et en Laponie) et
peu de fertilité. Je ne sais ce que j’y ai fait ou vu. Tout le monde y
était protestant.
[Anne-Catherine
décrit de façon fort claire
De là,
j’allais dans une immense contrée (
Ils
bâtissaient de grandes églises et croyaient avoir la raison pour eux. Je vis
qu’on armait et qu’on travaillait de tous les côtés : tout était sombre et menaçant. Je vis là saint Basile et d’autres encore. Je vis sur le château aux toits
étincelants (la cathédrale saint Basile sur la place Rouge) le malin qui se tenait aux aguets.
Je vois
planer sur certains lieux et certaines villes, des apparitions effrayantes qui
les menacent de grands dangers ou même d’une destruction totale. Je vois tel
lieu s’enfoncer en quelque sorte dans la nuit ; dans un autre, je vois le sang couler à flots dans des batailles livrées
en l’air, dans les nuages, et souvent, il s’en détache un tableau séparé d’un
aspect plus frappant qui a sa signification propre. Et ces dangers, ces
châtiments, je ne les vois pas comme
choses isolées, mais je les vois comme des conséquence de ce qui se passe en d’autres contrées où le péché éclate en violences
et en combats acharnés, et je vois le péché devenir la verge qui frappe les coupables.
[On
remarque, en toutes ces visions, un constant mélange de réalité et de
symbolisme : ainsi de cette réalité d’aujourd’hui qui devait paraître fort étrange aux yeux
de l’extatique : la guerre des temps futurs menée non plus sur terre,
mais dans les airs !]
Pendant que
tout cela sort comme un développement des tableaux ténébreux que je vois sur la
terre dans ces pays, je vois les bons germes lumineux qui son en eux donner naissance
à des tableaux placés dans une région plus élevée. Je vois au-dessus de chaque
pays un monde de lumière qui représente tout ce qui s’est fait pour lui par des
saints, enfants de ce pays, ce qu’ils ont fait descendre sur lui par les
mérites de Jésus-Christ des trésors de grâce de l’église.
Je vois
au-dessus d’églises dévastées (sans doute moins ruinées matériellement que spirituellement !) planer des églises dans la lumière,
je vois les évêques et les docteurs, les martyrs, les confesseurs, les voyants
et tous les privilégiés de la grâce qui ont vécu là ; j’entre dans
des tableaux où figurent leurs miracles et les grâces qu’ils on reçus, et je
vois les visions, les révélations, les apparitions les plus importantes qu’ils
aient eues ; je vois toutes leurs voies et leurs relations l’action qu’ils ont
exercée de près et de loin, l’enchaînement de leurs travaux et les effets
produits par eux jusqu’aux distances les plus éloignées. Je vois tout ce
qui a été fait, comment cela a été anéanti ; et comment toutefois la bénédiction
demeure toujours sur les voies qu’ils ont parcourues, comment ils restent toujours en
union avec leur patrie et leur troupeau par l’intermédiaire de gens pieux qui gardent leur
mémoire et particulièrement comment leurs ossements, là où ils reposent, sont,
par suite d’un rapport intime qui les rattache à eux, des sources de leur
charité et de leur intercession.
[Aussi
bien, l’Ennemi qui sait, lui, où sont ses adversaires les plus efficaces après
la très redoutable Vierge Marie, s’est-il acharné,
par théologiens interposés, à abolir le culte des saints
et à vider les églises de leurs images et de leurs reliques !]
Sans
le secours de Dieu, on ne pourrait pas contempler tant de misères et
d’abominations auprès de cette charité et de cette miséricorde, sans en mourir
de douleur.
Je vis la
terre comme une surface ronde qui était couverte d’obscurité et de ténèbres.
[Et
c’est là, sans doute, vision allégorique de la nuit spirituelle tombée sur le
monde et des ravages causés dans les âmes au terme de la
grande apostasie. Mais parallèlement, l’homme ayant
maudit Dieu, la malédiction impuissante contre Dieu, retombe sur l’homme et
sur toute la nature.]
Dieu avait
fait don à l’homme pour qu’il la gouverne avec sagesse, de la création tout
entière. Son premier péché déjà la lui rendit, sinon hostile, à tout le moins
avare et dure.
[Mais
voilà qu’une chose toute nouvelle est pour lors en train de se produire : l’homme qui s’est spirituellement suicidé en se coupant de Dieu, et comme pris d’une
frénésie de meurtre, de clonage
contre Dieu, prolonge son abomination en partant assassiner la nature : OGM, hybrides,
désolations scientifiques de toutes sortes !]
Tout se
desséchait et semblait périr. Je vis cela avec des détails innombrables chez
des créatures de toutes espèces, telles que les arbres, les arbrisseaux, les
plantes, les fleurs et les champs. C’était comme si l’eau était pompée dans
les ruisseaux, les fontaines, les fleuves et les mers, ou comme si elle
retournait à sa source, aux eaux qui sont au-dessus du firmament et
autour du paradis. Je traversais la terre désolée et je vis les fleuves comme
des lignes menues, les mers comme de noirs abîmes où l’on ne voyait plus qu’au
centre quelques flaques d’eau. Tout le reste était une vase épaisse et trouble
dans laquelle je voyais des animaux et des poissons énormes embourbés et luttant
contre la mort. J’allais assez loin pour pouvoir reconnaître le rivage de
la mer où j’avais vu autrefois noyer saint Clément. Je vis aussi
des lieux et des hommes dans le plus triste état de confusion et déperdition et
je vis, à mesure que la terre devenait plus désolée et plus aride, les
oeuvres ténébreuses des hommes aller croissant.
Je vis beaucoup d’abominations
dans un grand détail…
[conséquence directe :]
Je reconnus Rome et je vis l’Église
opprimée et sa décadence à l’intérieur et à l’extérieur.
L’Église était toute rouge de sang,
et il me fut dit qu’elle serait lavée dans le sang.
[Elle a
donc eu sa part dans la production de cette désolation].
50
OU 60 ANS AVANT L’AN 2000
Au milieu de
l’enfer était un abîme affreux : Lucifer y fut précipité chargé
de chaînes, une épaisse fumée
l’environnait de toutes parts. Sa destinée était réglée par une loi que Dieu
lui-même avait posée ; je vis que
cinquante ou soixante ans, si je ne me trompe, avant l’an 2000, Lucifer devait sortir pour quelques temps
de l’abîme.
Je vis
plusieurs autres dates que j’ai oubliées, d’autres démons devaient aussi être
mis en liberté à une époque plus ou moins éloignée, afin de tenter les hommes
et de servir d’instruments à la justice divine. Plusieurs de ces
démons doivent sortir de l’abîme à cette époque-ci et d’autres d’ici à peu de
temps.
Je vis que
les apôtres furent envoyés dans la plus grande partie de la terre pour y
abattre partout le pouvoir de satan et pour y apporter la bénédiction, et que
les contrées où ils opérèrent étaient elles celles qui avaient été le plus
fortement empoisonnées par l’ennemi.
Si ces pays
n’ont pas persévéré dans la foi chrétienne et sont maintenant laissés à l’abandon,
ça a été, comme je l’ai vu, par une sage disposition de la providence. Ils
devaient être seulement bénis et en quelque sorte fumés pour l’avenir, et ils
restent en friche afin qu’ensemencés à nouveau, ils portent des fruits abondants
quand les autres (donc ceux chez lesquels la semence a levé, les nations
chrétiennes) seront à leur tour laissés sans culture.
GLOIRE CRÉPUSCULAIRE DE L’ÉGLISE
Alors je vis
rebâtir l’Église très promptement et avec plus de magnificence que jamais.
Je vis une femme
pleine de majesté s’avancer dans la grande place qui est devant l’Église. Elle avait
son ample manteau relevé sur les deux bras et elle s’éleva doucement en l’air.
Elle se posa
sur le dôme et étendit sur toute l’étendue de l’Église son manteau qui
semblait rayonner d’or. Les démolisseurs venaient de prendre un instant de repos, mais,
quand ils voulurent se remettre à l’oeuvre, il leur fut absolument impossible d’approcher
de l’espace couvert par le manteau.
Puis je vis,
dans le lointain, s’approcher de grandes cohortes, rangées en cercle tout
autour de l’Église, les unes sur la terre, les autres dans le ciel. La première
était composée de jeunes hommes et de jeunes filles, la seconde de gens mariés
de toute condition parmi lesquels des rois et des reines, la troisième de
religieux, la quatrième de gens de guerre. En avant de ceux-ci, je vis un homme
monté sur un cheval blanc. La dernière troupe était composée de
bourgeois et de paysans dont beaucoup étaient marqués au front d’une croix
rouge.
Alors la
bataille s’engagea dans le ciel : Michel et ses anges combattirent le
Dragon. Celui-ci riposta, appuyé par ses Anges, mais ils eurent le
dessous et furent chassés du ciel. On le jeta donc,
l’énorme Dragon !
J’ai vu l’Église de
saint Pierre : elle était dénudée, à l’exception du choeur et du
maître-autel. Puis il vint de toutes les parties du monde des prêtres et des
laïques qui refirent les murs de pierre.
Pendant
qu’ils s’approchaient, des captifs et des opprimés furent délivrés et se
joignent à eux.
Tous les
démolisseurs et les conjurés furent chassés de partout devant eux et furent,
sans savoir comment, réunis en une seule masse confuse et couverte d’un
brouillard. Ils ne savaient ni ce qu’ils avaient fait, ni ce qu’ils devaient
faire, et ils couraient, donnant de la tête les uns contre les autres, ce
que je les vois souvent faire. Lorsqu’ils furent tous réunis en une seule
masse, je les vis abandonner leur travail de démolition de l’église et se
perdre dans les divers groupes.
Alors, je vis
rebâtir l’Église très promptement et avec plus de magnificence que jamais : car
les gens de toutes les cohortes se faisaient passer des pierres d’un bout du
monde à l’autre. Lorsque les groupes les plus éloignés s’approchèrent, celui
qui était le plus près du centre se retira derrière les autres,
C’était comme s’ils présentaient divers travaux de la prière et les groupe
de soldats les oeuvres de la guerre. Je vis dans celui-ci des amis et des
ennemis appartenant à toutes les nations. C’étaient purement des gens de guerre
comme les nôtres (la voyante veut dire comme les
soldats de son temps) et revêtus de même.
Le cercle
qu’ils formaient n’était pas fermé, mais il y avait vers le nord un grand
intervalle vide et sombre : c’était comme un trou, comme un précipice. J’eus le
sentiment qu’il y avait là, une terre couverte de ténèbres.
Je vis aussi
une partie de ce groupe (celui, semble-t-il, des gens de guerre) rester en
arrière : ils ne voulaient pas aller en avant et tous avaient l’air sombre et
restaient serrés les uns contre les autres. Dans tous ces groupes, je vis beaucoup
de personnes qui devaient souffrir le martyre pour Jésus : il y avait
encore là beaucoup de méchants (ce qui implique que la conversion,
pour être générale n’était cependant pas totale) et une autre séparation devait
plus tard avoir lieu.
Cependant, je
vis l’Église complètement restaurée ; au-dessus d’elle, sur une montagne, l’Agneau de Dieu entouré d’une troupe de vierges
tenant des palmes à la main, et aussi les cinq cercles formés des cohortes
célestes correspondant à ceux d’en bas qui appartiennent à la terre.
Je vis de
grandes troupes venant de plusieurs pays se diriger vers un point et des
combats se livrer partout. Je vis au milieu d’eux une grande tache noire comme un
énorme trou ; ceux qui combattaient à l’entour devenaient de moins
en moins nombreux, comme si plusieurs y fussent tombés sans qu’on le remarquât.
Pendant ce
temps, je vis encore au milieu des désastres les douze hommes dont j’ai déjà parlé,
dispersés en diverses contrées sans rien savoir les uns des autres, recevoir
des rayons de l’eau vive. Je vis que tous faisaient le même travail de divers
côtés ; qu’ils ne savaient pas d’où il leur était commandé et que quand une chose
était faite, une autre leur était donnée à faire. Ils étaient toujours
douze dont aucun n’avait plus de quarante ans. Je vis que tous recevaient de
Dieu ce qui s’était perdu et qu’ils opéraient le bien de tous les côtés ; ils
étaient tous catholiques. Je vis aussi, chez les ténébreux destructeurs, de
faux prophètes et les gens qui travaillaient contre les écrits
des douze nouveaux apôtres.
Comme les
rangs de ceux qui combattaient autour de l’abîme ténébreux allaient
s’éclaircissant de plus en plus, et comme pendant le combat toute une ville
avait disparu, les douze hommes apostoliques gagnaient sans cesse un grand
nombre d’adhérents, et de l’autre ville (Rome la véritable ville de Dieu)
partit comme un coin lumineux qui entra dans le disque sombre.
LES
DEUX CITÉS
Je vis dans
deux sphères opposées l’empire de Satan et l’empire du Sauveur. Je vis la ville
de Satan et une femme, la prostituée de Babylone, avec leurs prophètes et leurs
prophétesses, leur thaumaturges et leurs apôtres. Là tout était riche,
brillant, magnifique, comparé à l’empire du Sauveur. J’y ai vu des rois, des
empereurs, des prêtres superbement vêtus et montés sur des chars. Satan avait un trône
magnifique.
En même temps je
vis l’empire du Sauveur, pauvre et à peine visible sur la terre, plongé dans le
deuil et la désolation. L’Église me fut présentée tout à la fois sous les
traits de
MARIE,
PROTECTRICE DE L’ÉGLISE
Je vis
au-dessus de l’Église (Saint Pierre de Rome, constante allégorie de l’Église en
ces visions) fort amoindrie, une femme majestueuse revêtue d’un manteau
bleu de ciel qui s’étalait au loin, et portant une couronne d’étoiles sur la
tête.
J’aperçus une
sorte de large manteau qui allait toujours en s’élargissant et qui finit par embrasser
tout un monde avec ses habitants. En même temps, ce symbole fut pour moi une image du
temps présent, et je vis des prêtres faire des trous dans ce manteau et
regarder à travers.
Je vis dans une
grande ville une église qui était la moindre devenir la première.
Les nouveaux
apôtres se réunirent tous dans la lumière. J’ai cru me voir au premier rang avec
d’autres que je connaissais. Maintenant, tout refleurissait. Je vis un nouveau
Pape très ferme, je
vis aussi le noir abîme se rétrécir déplus en plus : à la fin, il était arrivé à ce point qu’un seau d’eau pouvait en couvrir l’ouverture.
En dernier lieu,
je vis encore trois groupes ou trois réunions d’hommes s’unir à a lumière. Ils avaient
parmi eux des gens de bien éclairés, et ils entrèrent dans l’Église. Les eaux
abondaient de toutes part : tout était vert et fleuri. Je vis bâtir des
églises et des couvents.
Mais je vis
aussi le secours arriver au moment de la plus extrême détresse.
Je vis de
nouveau la sainte Vierge monter sur l’Église et étendre son manteau. Lorsque j’eus ce
dernier spectacle, je ne vis plus le Pape actuel. Je vis un de ses successeurs.
Je le vis à la fois doux et sévère. Il savait s’attacher les bons prêtres et
repousser loin de lui les mauvais.
"Je vis
tout se renouveler et une Église qui s’élevait jusqu’au ciel.
LE
COMBAT DE SAINT MICHEL
Déjà toute
la partie antérieure de l’église était abattue : il n y restait plus debout que le sanctuaire avec le Saint-Sacrement. J’étais
accablée de tristesse et je me demandais toujours où était donc cet homme que j’avais vu autrefois
se tenir sur l’Église pour la défendre, portant un vêtement rouge et tenant une bannière blanche.
Je vis de
nouveau l’église de saint Pierre avec sa haute coupole. Saint Michel se tenait
au sommet, brillant de lumière, portant un vêtement rouge de sang et tenant
à la main un grand étendard de guerre.
Sur la
terre, il y avait un grand combat. Des verts et des bleus combattaient contre
des blancs, et ces blancs qui avaient au-dessus d’eux une épée rouge et
flamboyante, paraissaient avoir le dessous ; mais tous
ignoraient pourquoi ils combattaient.
L’Église
était toute rouge de sang comme l’ange, et il me fut dit qu’elle serait lavée
dans le sang.
Plus le
combat durait, plus la couleur sanglante s’effaçait de l’Église et elle devint
de plus en plus transparente. Cependant, l’ange descendit, alla aux blancs et je
le vis plusieurs fois en avant de toutes leurs cohortes.
Alors, ils
furent animés d’un courage merveilleux sans qu’ils sussent d’où ça leur venait ; c’était
l’ange qui multipliait ses coups parmi les ennemis, lesquels s’enfuirent de
tous côtés. Le glaive de feu qui était au-dessus du blanc victorieux, disparut
alors.
Pendant le
combat, des troupes d’ennemis passaient continuellement de leur côté et une fois il en
vint une très nombreuse.
Au-dessus du
champ de bataille, des troupes de saints parurent dans l’air : ils
montraient, indiquaient ce qu’il fallait faire, faisaient des signes
avec la main : tous étaient différents entre eux, mais inspirés d’un
même esprit et agissant dans un même esprit.
Lorsque
l’ange fut descendu du haut de l’Église, je vis au-dessus de lui dans le ciel
une grande croix lumineuse à laquelle le Sauveur était attaché ; de ses plaies
sortaient des faisceaux de rayons resplendissants qui se répandaient
sur le monde. Les plaies étaient rouges et semblables à des portes
éclatantes dont le centre était de la couleur du soleil. Il ne portait pas
de couronne d’épine, mais de toutes les plaies de la tête partaient des rayons
qui se dirigeaient horizontalement sur le monde.
Les rayons
de ses mains, du côté et des pieds avaient les couleurs de l’arc en ciel
; ils se divisaient en lignes très menues, quelquefois aussi ils se
réunissaient et atteignaient ainsi des villages, des villes, des maisons sur
toute la surface du globe. Je les vis ça et là, tantôt de loin, tantôt de près,
tomber sur divers mourants et aspirer les âmes qui, entrant dans un de ces
rayons colorés, pénétraient dans la plaie du Seigneur. Les rayons de la plaie
du côté se répandaient sur l’Église placée au-dessous, comme un courant
abondant et très large. L’Église en était toute illuminée, et je vis la
plupart des âmes entrer dans le Seigneur par ce courant de rayons.
Je vis aussi
planer à la surface du ciel un coeur resplendissant d’une lumière rouge, duquel
partait
une voie de rayons blancs qui conduisaient dans la plaie du côté...
...Et une
autre voie qui se répandait sur l’Église et sur beaucoup de pays...
...Ces
rayons attiraient à eux un grand nombre d’âmes qui, par le coeur et la voie lumineuse,
entraient dans le côté de Jésus. Il me fut dit que ce coeur était Marie.
J’eus encore
la vision d’une immense bataille. Toute la plaine était couverte d’une immense fumée : il y avait
des taillis remplis de soldats d’où l’on tirait continuellement. C’était un lien bas : on voyait de
grandes villes dans le lointain. Je vis saint Michel descendre avec une nombreuse
troupe d’anges et séparer les combattants. Mais cela n’arrivera que quand tout
semblera perdu. Un chef invoquera saint Michel et alors la victoire descendra. ‘
Elle
ignorait l’époque de cette bataille. Elle dit une fois que cela arriverait en
Italie, non loin de Rome où beaucoup d’anciennes choses seraient
détruites et où beaucoup de saintes choses nouvelles (c’est-à-dire
inconnues jusqu’alors) reparaîtraient un jour.
Saint Michel
descendit dans l’église (démolie à l’exception du choeur et du maître-hôtel) revêtu de son
armure, et il arrêta en les menaçant de son épée, plusieurs mauvais pasteurs qui
voulaient y pénétrer.
Il les
chassa dans un coin obscur où ils s’assirent, se regardant les uns les
autres. La partie de l’Église qui était démolie fut en peu d’instants entourée
d’un léger clayonnage, de manière à ce que l’on pût y célébrer parfaitement
le service divin. Puis il vint de toutes les parties du monde des prêtres et
des laïques, qui refirent les murs de pierre ; car les démolisseurs n’avaient
pas pu ébranler les fortes pierres des fondements.
Je vis la
fille du roi des rois attaquée et persécutée. Elle pleurait beaucoup sur tout
le sang qui allait se répandre et promenait ses regards sur une tribu de
vierges fortes qui devaient combattre à ses côtés. J’eus beaucoup à faire
avec elle et je la suppliais de penser à mon pays et à certaines contrées que
je lui recommandais. Je demandais pour les prêtres quelque chose de ses trésors
; elle me répondit : "oui, j’ai de grands trésors, mais on les
foule aux pieds."
Elle portait
un vêtement bleu de ciel.
Là-dessus, je
reçus de mon conducteur une nouvelle exhortation à prier moi-même et à exciter tout
le monde, autant que possible, à prier pour les pêcheurs et en particulier pour
les prêtres égarés.
"De bien MAUVAIS TEMPS vont venir", me dit-il.
Les
non-catholiques séduiront bien des gens et chercheront par tous les moyens imaginables à
tout enlever à l’Église. Il s’ensuivra une grande confusion.
J’eus une
autre vision où je vis comment on préparait l’armure de la fille du roi. Une multitude de
personnes y contribuaient. Et ce qu’elles apportaient consistait en prières en bonnes
oeuvres, en victoires sur elles-mêmes et en travaux de toute espèce. Tout cela
allait de main en main jusqu’au ciel, et, là, chaque chose, après avoir subi
un travail particulier, devenait une pièce de l’armure dont on revêtait
Je vis la
bataille. Les ennemis étaient infiniment plus nombreux mais la petite troupe
fidèle abattait des rangs entiers. Pendant le combat,
APRÈS
L’ORAGE, la foi se rétablira.
Cependant, de
l’autre côté, ceux qui rebâtissaient se mirent à travailler avec une incroyable
activité.
Il vint des hommes d’un très grand âge, importants, oubliés, puis beaucoup de jeunes gens
forts et vigoureux, des femmes, des enfants, des ecclésiastiques et des
séculiers, et l’édifice fut bientôt restauré entièrement.
Je vis alors
un nouveau Pape venir avec une procession. Il était plus jeune et beaucoup plus
sévère que le précédent. On le reçut avec une grande pompe. Il semblait prêt à consacrer
l’Église (saint Pierre de Rome) mais j’entendis une voix disant qu’une nouvelle
consécration
n’était pas nécessaire, que le très Saint-Sacrement y était toujours resté.
On devait
alors célébrer très solennellement une double fête : un jubilé
universel et la restauration de l’Église. Le Pape avant le commencement
de la fête, avait déjà disposé ses gens qui repoussèrent et renvoyèrent
de l’assemblée des fidèles, sans trouver aucune contradiction, une foule de
membres du haut et du bas clergé.
Je vis
qu’ils quittèrent l’assemblée en murmurant et pleins de colère. Le Pape pris à
son service de tout autres personnes, ecclésiastiques et même laïques.
Alors commença la grande solennité dans l’Église de saint Pierre.
Les hommes
au tablier blanc continuaient à travailler à leur oeuvre de démolition sans bruit et avec
circonspection, quand les autres ne les voyaient pas : ils étaient
craintifs et leurs yeux guettaient.
À la fête de
"J’ai vu
ces jours-ci, des choses merveilleuses touchant l’Église. L’Église de saint
Pierre était presque entièrement détruite par la secte : mais les
travaux de la secte furent aussi détruits et tout ce qui leur appartenait, ses
tabliers et son attirail furent brûlés par le bourreau sur une place marquée d’infamie.
C’était purement du cuir de cheval et la puanteur en était si grande
qu’elle m’a rendue malade.
J’ai vu dans
cette vision
L’Époux
célèbre son mariage, c’est à dire son indissoluble union avec l’Église, comme
se renouvelant constamment, et pour la présenter à Dieu le Père, pure et
sans tache dans tous ses membres, il verse incessamment des torrents de
grâce. Mais chacun de ses dons doit être porté en compte, et, parmi ceux qui
les reçoivent, un petit nombre seulement pourrait se trouver
en règle pour cette reddition de comptes, si l’Époux de l’Église ne préparait
pas à toutes les époques des instruments qui recueillent ce que d’autres
laissent perdre, qui font valoir les talents que d’autres enfouissent, qui
paient les dettes contractées par d’autres.
Avant de
s’être manifesté en chair dans la plénitude des temps pour conclure dans son
sang le nouveau mariage, il avait, par le mystère de l’Immaculée Conception,
préparé Marie pour être le type primordial et éternellement immaculé
de l’Église.
II y a vingt
ans maintenant que mon fiancé m’a conduite dans la maison nuptiale et m’a mise sur un
rude lit de fiancée où je suis encore gisante.
Tout ce qui
touche l’Église lui est montré en visions d’une simplicité et d’une profondeur merveilleuses
dans les chambres de
Je me
trouvais dans
Elle avait
sur la tête une couronne, sur la poitrine beaucoup de bijoux, trois chaînes et
trois agrafes de
clinquant auxquelles étaient suspendues une quantité d’instruments, défigures représentant des écrevisses, des grenouilles, des
crapauds, des sauterelles, et aussi de petites cornes, des anneaux, des sifflets, etc. Son vêtement était écarlate. (Ne serait-elle pas amenée par la révolution ?). Sur son
épaule s’agitait un hibou, lui parlant à l’oreille, tantôt à gauche, tantôt à droite : il semblait être son esprit familier.
Cette femme,
avec toute sa suite et de nombreux bagages, entra pompeusement dans la maison de
noces et en chassa tous ceux qui s y trouvaient.
Les vieux
messieurs et les ecclésiastiques eurent à peine le temps de ramasser leurs
livres et leurs papiers, tous furent obligés de sortir, les uns plein d’horreur,
les autres pleins de sympathie pour la courtisane. Quelques uns allèrent à
l’Église (probablement de petits noyaux restés fidèles, minuscules
églises du silence), d’autres dans diverses directions, marchant en
groupes séparés.
Elle renversa
tout ce qui était dans la maison, jusqu’à la table et aux verres qui étaient dessus.
Il n y eut
que la chambre où étaient les habits de la fiancée et la salle que j’avais vu
se transformer en une église consacrée à
Chose
remarquable, la courtisane, tout son attirail et ses livres fourmillaient de
vers luisants, et elle avait l’odeur infecte de ce scarabée brillant qui sent
si mauvais. Les femmes qui l’entouraient étaient des prophétesses magnétiques :
elles
prophétisaient et la soutenaient.
Mais cette
ignoble fiancée voulait se marier et, qui plus est, à un jeune prêtre pieux et éclairé. Je
crois que c’était un des douze que je vois souvent opérer des oeuvres
importantes sous l’influence de l’Esprit-Saint. Il s’était enfui
de la maison devant cette femme. Elle le fit revenir en
lui adressant les paroles les plus flatteuses.
Quand il
arriva, elle lui montra tout et voulait tout remettre en ses mains. Il s’arrêta
quelques temps (donc il entra dans l’église de la
courtisane !) : mais comme elle se montrait avec lui pressante et
sans retenue, et qu’elle employait tous les moyens imaginables
pour le porter à la prendre pour femme, il prit un air très grave et très imposant : il la maudit ainsi que tous
ses manèges, comme étant ceux d’une infâme courtisane, et se retira. (Sans doute ce
jeune prêtre jouira-t-il d’une autorité considérable, soit par sa sainteté, soit par le
rang qu’il occupera dans l’Église -Pape, peut-être ?- soit par les deux choses ensemble. L’on comprend alors combien la courtisane
attend de lui confirmation
de la doctrine de perdition qu’elle a introduite dans
Alors je vis
tout ce qui était avec elle s’enfuir, céder la place, mourir et noircir. Toute
Alors, quand
tout fut réduit en poussière et que le silence régna partout, le jeune prêtre revint et
avec lui deux autres dont l’un, qui était un homme âgé, semblait envoyé de
Rome. (
Il (le
vieillard) portait une croix qu’il planta devant
Il s’éleva
un orage impétueux qui passa à travers la maison et il en sortit une vapeur
noire qui s’en alla au loin vers une grande ville où elle se partagea en
nuages de diverses grandeurs. (Cette vapeur noire
: les doctrines
détestables qui avaient obscurci l’Église. Le tout,
hier, hideusement cohérent, se sépara en hérésies distinctes (en petites
chapelles) qui trouvèrent refuge dans une ville lointaine)
Quant à la
maison, elle fut de nouveau occupée par un nombre choisi parmi les anciens habitants
(les prêtres et les fidèles qui avaient résisté à l’infâme séduction). On y
installa aussi quelques-uns de ceux qui étaient venus avec l’impure fiancée et
qui s’étaient convertis.
TOUT FUT PURIFIÉ ET COMMENÇA À PROSPÉRER, Le jardin, les peuples, les diocèses aussi redevint en son premier état.
L’ÉGLISE
DE PHILADELPHIE
Je vis une
grande fête dans l’Église qui, après la victoire remportée, rayonnait comme un soleil.
Je vis un
nouveau Pape très austère et très énergique.
Je vis avant le
commencement de la fête, beaucoup d’évêques et de pasteurs chassés par lui parce qu’ils
étaient mauvais.
Je vis alors tout près d’être
exaucée, la prière "QUE TON RÈGNE VIENNE !"
Le 27
décembre, jour de la fête de saint Jean l’Évangéliste, elle vit l’Église
romaine BRILLANTE
COMME UN SOLEIL. Il en partait des rayons qui se répandaient sur le monde entier "Il me fut dit que cela se
rapportait à l Apocalypse de saint Jean, sur laquelle diverses personnes dans l’Église doivent recevoir
des lumières et cette lumière tombera tout entière sur l’Église.
Pendant que
le combat s’achevait sur la terre l’église et l’ange, qui disparut bientôt,
étaient devenus blancs et lumineux. La croix aussi s’évanouit et à sa place se
tenait debout sur l’église une grande femme brillante de lumière qui
étendait au loin au-dessus d’elle son manteau d’or rayonnant.
Ap 3,12
Celui qui
vaincra, j’en ferai une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus ; et
j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle
Jérusalem, qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau.
Je ressentis
une profonde impression de l’approche du royaume de Dieu. Je sentis une splendeur et une vie
supérieure se manifester dans toute la nature, et une sainte émotion s’emparer de tous
les hommes, comme au temps où la naissance du Seigneur était proche, je sentis
tellement l’approche du royaume de Dieu que je me sentis forcée de courir à sa rencontre et
de pousser des cris de joie.
J’ai eu déjà
le sentiment de l’avènement de Marie dans ses premiers ancêtres. Je vis leur
souche s’ennoblir à mesure qu’elle approchait du point où elle produirait cette
fleur. Je vis arriver Marie ; comment cela, je ne
puis l’exprimer ; c’est de la même
manière que j’ai toujours le
pressentiment d’un rapprochement du royaume de Dieu. Je ne puis le comparer
qu’à cet autre sentiment dont je parlais. Je l’ai vu s’approcher, attiré par
l’ardent désir de beaucoup de chrétiens, pleins d’humilité, d’amour et de foi ;
c’était le désir qui l’attirait.
LE
RENOUVEAU DE L’ÉGLISE
Dans
l’Église, on vit s’opérer une RÉCONCILIATION accompagnée de témoignages d’humilité.
Je vis des évêques et des pasteurs s’approcher les uns des autres et échanger leurs livres
:
les
sectes reconnaissaient l’Église à sa merveilleuse victoire et aux clartés de la révélation
qu’elles avaient vues de leurs yeux rayonner sur elle.
J’étais dans
le jardin de
Je vis
plusieurs saints revêtus d’antiques habits sacerdotaux qui nettoyaient diverses
parties de l’église et enlevaient les toiles d’araignées. La porte était
ouverte, l’Agisse devenait de plus en plus lumineuse. C’était comme si les
maîtres faisaient le travail des domestiques : car ceux qui étaient dans
Il y avait
pourtant là un grand mouvement. Il semblait qu’ils dussent entrer quand
l’église serait tout à fait remise en état: mais quelques-uns alors devaient
être chassés et mis de côté.
Pendant que
l’église devenait de plus en plus belle et plus lumineuse, il jaillit tout à
coup dans son enceinte une belle source limpide qui répand de tous côtés une
eau pure comme du cristal, sortit à travers les murs et, coulant dans le
jardin, y ranima tout.
À l’effusion
de cette source, tout devint lumineux et plus joyeux (le Paraclet étant le dispensateur de la joie)
et je vis au-dessus d’elle un autel resplendissant comme un esprit céleste,
comme une manifestation et une croissance future.
Il semblait
que tout allait toujours croissant dans l’église, murs, toits, décorations,
corps de l’édifice, enfin tout ; et les saints continuaient à
travailler et le mouvement était de plus en plus grand dans
Alors j’eus
une nouvelle vision. Je vis la sainte Vierge au-dessus de l’Église (il s’agit toujours ici de
Saint-Pierre de Rome, constant symbole de l’Église en ces visions), et autour d’elle des
apôtres et des évêques. Je vis au-dessous (en ce
monde-ci) de grandes processions et des cérémonies solennelles.
Je vis de
grandes bénédictions répandues d’en haut et beaucoup de changements. Je vis aussi le
Pape ordonner et régler tout cela. Je vis surgir des hommes pauvres et simples
dont plusieurs étaient encore jeunes. Je vis beaucoup d’anciens dignitaires
ecclésiastiques qui, s’étant mis au service des mauvais évêques, avaient
laissé en oubli les intérêts de l’Église, se traîner sur des béquilles,
comme boiteux et paralytiques (et, cette, l’image
est symbolique) ; ils furent amenés par deux
conducteurs et reçurent leur pardon.
Toutefois :
Je vis une quantité de mauvais
évêques, qui avaient cru pouvoir faire quelque chose d’eux mêmes et qui ne
recevaient pas pour leurs travaux la force du Christ par l’intermédiaire de
leurs saints prédécesseurs et de l’Église, chassé et remplacés par d’autres.
Les ennemis qui avaient pris la
fuite dans le combat ne furent pas poursuivis ; mais ils se dispersèrent de
tous côtés.
Je vis le sacerdoce et les ordres
religieux se relever après une longue décadence. Il me semble qu’une masse de
gens pieux avait surgi et que tout sortait d’eux et se développait.
Je vis dans l’Église de saint Pierre,
à Rome, une grande fête avec beaucoup de lumières et je vis que le saint Père,
ainsi que beaucoup d’autres, a été fortifié par le Saint Esprit.
Je vis aussi en divers lieux du
monde, la lumière descendre sur les douze hommes que je vois si souvent comme
douze nouveaux apôtres ou prophètes de l’Église.
LE PAPE FUTUR
Je le vis à la fois doux et sévère.
Il savait s’attacher les bons prêtres et repousser loin de lui les mauvais. Je
vis tout se renouveler et une église qui s’élevait jusqu’au ciel.
Je vis un nouveau Pape très ferme.
Il y a eu dans l’Église
spirituelle une fête d’action de grâces ; il y avait là une gloire splendide,
un trône magnifiquement orné, Saint Paul, Saint Augustin et d’autres saints
convertis (serait-il, ce futur Pape, un converti
?) figuraient là d’une manière toute spéciale. C’était une fête où
l’Église triomphante remerciait Dieu d’une grande grâce qui ne doit arriver à
sa maturité que dans l’avenir (la vision est du
27 janvier 1822, jour où l’on fêtait dans le diocèse de Munster,
J’ai vu aussi dans cette vision beaucoup de
chrétiens rentrer dans l’Église. Ils entraient à travers les murs de l’Église.
Je vis que ce Pape doit être sévère
et qu’il éloignera de lui les évêques tièdes et froids. Mais beaucoup de temps
doit encore s’écouler jusque-là.
Je le vis (ce
futur Pape) en bas dans l’église entouré d’autres hommes pieux : il
avait été lié avec ce vieux prêtre que j’ai vu mourir à Rome, il y a quelques
jours.
Le jeune homme était déjà dans les
ordres et il semblait qu’il reçut aujourd’hui (2 janvier 1822) une dignité. Il n’est pas Romain mais italien,
d’un endroit qui n’est pas très éloigné de Rome, et il appartient, je crois, à une pieuse famille princière.
LE
LIVRE AUX SEPT SCEAUX
Il y eut une
grande solennité dans l’Église et je vs au-dessus d’elle une nuée lumineuse sur
laquelle
descendaient des apôtres et de saints évêques qui se réunissaient en choeurs
au-dessus de l’autel. Je vis parmi eux saint Augustin, saint Ambroise et
tous ceux qui ont beaucoup travaillé à l’exaltation de l’Église.
C’était une grande solennité ; la messe fut célébrée, et je vis au milieu de
l’église un grand livre ouvert où
pendaient trois sceaux du côté le plus long et deux sceaux à chacun des autres côtés. Je vis aussi en haut l’apôtre saint
Jean et j’appris que c’étaient des révélations qu’il avait eues à Patmos. Le livre était placé sur un pupitre dans le choeur. Avant que ce livre fût ouvert, il
était arrivé quelque chose que j’ai oublié. C’est dommage qu’il y ait cette lacune dans la vision.
Le 27
décembre, jour de la fête de saint Jean l’Évangéliste, je vis l’Église romaine brillante
comme un soleil. Il en partait des rayons qui se répandaient sur le monde
entier.
Il me fut
dit que cela se rapportait à l’Apocalypse de saint Jean, sur laquelle diverses personnes
dans l’Église doivent recevoir des lumières et cette lumière tombera tout
entière sur l’Église.
[Nous
allons, une fois encore, retrouver cette secrète et mystique nécessité à la
sixième
Trompette. Quand elle sonne, c’est le signe
que les temps sont accomplis, puisque le livre est ouvert. Cependant le septième sceau n’est pas brisé. Voici, la sixième trompette ayant
retenti, qu’un "petit livre",
et "ouvert", est présenté
à Jean, qu’il doit avaler. Le petit Livre étant ouvert,
LE
RETOUR A L’UNITÉ CHRÉTIENNE
[Mais
quelle est donc cette chose qui advint avant que le Livre ne soit ouvert et
qu’Anne Catherine dit avoir oubliée ? Ne serait-ce pas, précisément, la rupture du
sixième sceau?]
Or, le Pape n’était
pas dans l’Église. Il était caché
[S’il
était caché, c’est qu’un autre peut-être, avait usurpé sa place ?]
Je crois que
ceux qui étaient dans l’Église [ceux qui
faisaient encore partie de la véritable église
par leur attachement secret au Pape invisible ?] ne savaient
pas où il était. Je ne sais plus s’il priait ou s’il était mort, mais je vis
que tous les assistants, prêtres et laïques, devaient poser la main sur un
certain passage du livre des Évangiles et que sur beaucoup d’entre eux,
descendait comme un signe particulier, une lumière que leur transmettaient les saints
apôtres et les saints évêques. Je vis aussi que plusieurs ne faisaient cela que
pour la forme.
L’Église d’iniquité enfin vaincue,
l’Église restaurée rassemble ses fidèles.
[Mais
tant et tant, séducteurs ou séduits dans l’église des mauvais jours, se
rallieront-ils si facilement ? Car,
hélas ! On le sait, l’iniquité se dressera une dernière fois dans l’apogée de la suprême Abomination de la
désolation aux jours de l’homme de péché. Combien, parmi les ralliés,
seront-ils à faire amende honorable que pour ne point perdre une place ?]
Je vis
beaucoup d’anciens dignitaires ecclésiastiques qui s’étant mis au service des
mauvais évêques, avaient laissé en oubli les intérêts de l’Église, se traîner
sur des béquilles, comme boiteux et paralytiques ; ils furent
amenés par deux conducteurs et reçurent leur pardon.
Au dehors, autour de l’Église, je vis
arriver beaucoup de juifs qui voulaient entrer, MAIS QUI NE LE
POUVAIENT PAS ENCORE.
[Or,
c’est Israël tout entier (Israël en tant que peuple) qui doit enfin reconnaître
et adorer Celui qu’il a crucifié. Et
là, peut-être, ne se donneront-ils pas, demain, d’un
élan unanime, à l Antéchrist qui, lui, sera le maître du monde
?]
À la fin
ceux qui n’étaient pas entrés au commencement arrivèrent, formant une multitude
innombrable : mais je vis alors le livre se fermer tout à coup,
comme sous l’impulsion d’un pouvoir
surnaturel.
Tout au fond,
dans le lointain, je vis un sanglant et terrible combat et je vis spécialement une immense
bataille du côté du nord et du couchant.
Ce fut une
grande vision très imposante. Je regrette beaucoup d’avoir oublié l’endroit du
livre sur lequel on devait mettre le doigt.
[Mais
si le livre ici se ferme, n’ayons pas la témérité de le vouloir ouvrir.]
J’ai appris,
par une vision, que vers la fin du monde, une bataille sera livrée contre l’Antéchrist,
dans la plaine de Mageddo.