Homélie de la Messe de l'Aurore, Jeudi 15 août
Solennité de l'Assomption de la Vierge Marie, Patronne principale de la France
Méditation du Magnificat : Nous fêtons dans la joie la glorieuse Assomption.
L’Eglise a choisi comme jour de sa Fête le jour où on a dédié à Jérusalem l’une des toutes premières églises érigées en son honneur. C’était au 5ème siècle. Nous célébrons la merveille que Dieu a faite lorsque l’Immaculée Mère de Dieu « dans l’accomplissement de sa vie terrestre a été assumée et élevée en son corps et en son âme à la Gloire du Ciel ». Il a fallu mille neuf cents ans pour que l’Eglise définisse le Dogme de l’Assomption avec le Pape Pie XII, environ cent ans après que son prédécesseur eut annoncé les fécondités de la merveille que Dieu a faite dans son Immaculée Conception en la faisant apparaître dans la nature humaine sauvée du péché par le Christ dès le premier instant de sa Conception, Image parfaite de l’Immaculée Conception de Dieu. Mais au terme de sa vie terrestre, l’Assomption de Marie va découler de sa Maternité Divine. Son Immaculée Conception à cause de sa fidélité a pu voir découler d’Elle la Maternité Divine dans la Paternité de Dieu, cette Maternité Divine qui a son tour va faire surgir en Elle de quoi être élevée dans son corps et dans son âme jusqu’à l’Assomption. Dieu a « préservé de la dégradation du tombeau le corps qui avait porté son propre Fils et mis au monde l’Auteur de la vie ». La Maternité Divine de Marie que l’Eglise fête chaque 1er janvier est un Don de Dieu pour le monde entier et pour Dieu Lui-même voulant s’unir sa création entière. Le monde entier a reçu de cette Maternité Divine une grâce, un trésor inestimable, une transformation dans la Lumière inespérée et pourtant annoncée. De la même manière son Assomption personnelle inaugure pour le monde entier un don totalement nouveau, une merveille nouvelle, une grâce : elle inaugure comme un Principe l’assomption de l’humanité toute entière en Dieu. La Femme dont le « signe grandiose apparaît dans le Ciel » aux yeux de Saint Jean dans l’Apocalypse (11, 19 à 12, 10) est à la fois Marie et à la fois cette assomption de l’humanité dans son corps et dans son âme, et qui est la substance, la grâce, la vie intime et cachée, visible et invisible de l’Eglise. Puisque la Femme dont le « signe grandiose apparaît dans le Ciel » aux yeux de Saint Jean est à la fois Marie et l’Eglise, l’Assomption de Marie fait d’Elle la « parfaite Image de l’Eglise qui doit apparaître visiblement, de l’Eglise à venir, Aurore de l’Eglise triomphante ». Telle est l’Assomption de Marie. Marie « guide et soutient l’espérance du peuple de Dieu encore en pèlerinage ». En fêtant et en définissant l’Assomption de Marie, la foi de l’humanité est soulevée dans la contemplation divine de Marie, elle contemple Marie, elle contemple le Principe vivant et personnel qui « partage le Triomphe du Christ et règne pour toujours avec Lui » pour être inscrite comme une grâce d’attention aux choses et aux réalités d’en-haut. L’Eglise fixe son regard sur Elle. C’est une grâce d’attention que nous demandons à Dieu par son intercession. Nous sommes tout attentifs aux choses d’en-haut pour obtenir d’être « élevés avec Elle dans la Gloire ». Il est donc venu le temps de nous inscrire dans cette élévation avec Elle dans la Gloire de la Résurrection de l’âme et du corps. Comme Marie, nous savons que nous portons dans notre corps inscrit dans la grâce du Christ la réalité vivante de la Résurrection, car nos corps sont des Temples du Saint-Esprit et des germes d’éternité, et l’Eglise ouvre le temps à l’intérieur duquel ces germes d’éternité doivent commencer à éclore. « Un signe grandiose est apparu dans le ciel : la Femme ayant le Soleil pour manteau, la lune sous ses pieds et sur sa tête une couronne de douze étoiles », et Elle enfante, Elle met au monde le Fils, un Engendré, pour être enlevé jusqu’au Face à Face de Dieu et de son Trône