Homélie de la Messe de l'Aurore
Méditation du bienheureux Guerric (suite du 22 septembre), prière au Saint-Esprit ; ce qui nous dépasse est en nous et le ravissement nous place dans la vie divine de la grâce, le souffle du Saint-Esprit répand dans la demeure intérieure de la grâce qui est en nous dans ce sommeil mystérieux cette invisibilité, le Saint-Esprit souffle à l’intérieur du Père et du Fils et ils mettent à l’intérieur de cette gestation qui est à l’intérieur de nous, année après année, une conception qui grandit, une conception qui fleurit, qui donne son parfum et puis qui donne aussi son fruit ; nous sommes comme la Femme de l’Apocalypse : toute personne qui est fidèle, qui croit profondément, qui est dans la grâce sanctifiante est une incarnation vivante de la grâce sanctifiante, de la vie surnaturelle, de la vie intime de Dieu, le Saint-Esprit souffle à l’intérieur d’elle et fait grandir l’intimité profonde de Dieu qui engendre, de Dieu qui émane et de Dieu qui conçoit ; notre vie sur la terre, à cause de la lumière surnaturelle, à cause de la vie divine, à cause de la consistance, de la réalité palpable de Dieu qui vit en nous, fait de notre humanité un autre univers ; que sera cet enfant ? ; la Femme de l’Apocalypse est en gestation, elle représente chaque chrétien, elle pousse le cri de la conception originelle du Christ lorsqu’il embrasse la nature humaine ; son enfantement ne se verra pas, il sera rendu eucharistique, il va être gardé des ténèbres, il va être préservé de toutes les souffrances de l’enfantement par lequel il est passé pour être recueilli, déposé dans l’indivisibilité de Dieu et pour le rassasiement de Dieu lui-même ; nous avons été créés pour être comme Marie ce tabernacle de la mort mais aussi le tabernacle de la manifestation éternelle à l’intérieur de Dieu de la consolation de Celui qui est désir d’amour éternellement et qui nous regarde comme étant sa manifestation ; être en paix, une paix royale, une paix invincible, une paix souveraine, une confiance pacifique, pacifiante ; Marie est le désert de Dieu, Marie est la source de Dieu, elle est l’engendrante de Dieu dans cet enfantement, elle est la Mère de Dieu qui engendre le Fils de Dieu ; dès que tu es conçu par Dieu sur la terre, tu es aussitôt engendré de Dieu par le baptême que tu vas recevoir et le Oui qui va s’opérer en toi pour qu’il y ait une identification entre Dieu, la Mère de Dieu et le fils de Dieu qui est toi-même, tu es ce quatrième qui rassemble les trois manifestation de la vérité réelle et vivante de Dieu ; la signification de ma vie, c’est Dieu, c’est Marie, c’est l’Hostie, la conception, son parfum, son épanouissement et son fruit éternel ; notre seul désir, c’est d’habiter la maison du Seigneur tous les jours de notre vie ; notre seul souci, c’est la paix, c’est que tout se passe en dehors des ténèbres, en dehors de la peur, en dehors du mauvais souci, en dehors des vociférations, en dehors du mensonge, en dehors du crime, en dehors de la réprobation, en dehors de la perdition ; nous ne sommes pas perdus puisque Dieu est là ; Jésus est tout pour nous, il nous a donné Marie, nous avons pris Marie chez nous et Marie et nous nous sommes Un ; dans la Croix glorieuse il n’y a que de la grâce, de la paix, le voile s’est déchiré entre la conception incréée de Dieu et la conception de la Jérusalem glorieuse qui est le tabernacle de la Très Sainte Trinité sans voile ; Jésus a ce souci d’expliquer aux apôtres : « Ouvrez grandes vos oreilles, écoutez bien, j’ai été conçu dans l’humanité qui vous parle aujourd’hui pour l’instant terminal de la Croix, ma conception est faite pour être conjointe à la Croix, je dois être soulevé de terre et disparaître de la visibilité, dans cette bonne terre de l’accueil de Dieu dans l’Esprit Saint et sa conception, dites Oui à votre arrivée dans l’existence par les mains de Dieu le Père, ouvrez grandes vos oreilles pour dire : « Me voici » et que ce soit mon « Me voici », le « Me voici » de ma Mère qui fait d’elle la Mère de la Divinité de Dieu réalisant ce Nazareth glorieux, votre vie sur la terre est pour aller jusqu’à ce stade de merveille pacifique qui est le Noël glorieux » ; c’est une chose très réconfortante de pouvoir connaître le visage de ce que nous sommes, d’en connaître le parfum, le ravissement, d’en être déjà ravis, pour le voir déjà à l’avance, pour en vivre déjà, non seulement dans l’espérance, mais aussi dans l’amour, parce que dans l’amour nous savons qui nous aimons et nous savons pourquoi nous l’aimons