Le mystère de la purification de la Vierge, de
la consécration de Jésus et de sa présentation au Temple
de Jérusalem.
Fruit du mystère : la gloire d’Israël
L’Evangile du 3 janvier montre Jean-Baptiste qui dit que le baptême
qu’il est en train d’apposer sur Jésus, ouvre le ciel et
manifeste à Israël que la gloire de Dieu est au milieu d’eux.
Elle est venue d’Israël et se manifeste à Israël. C’est
l’Agneau de Dieu. Le Messie, par qui tout a été créé,
a pris chair du peuple d’Israël tout entier, dans le peuple d’Israël,
et Il a sauvé le monde en étant offert comme un agneau. C’est
la gloire d’Israël.
Nous pouvons aller à Jérusalem aujourd’hui, et proclamer
partout, comme Jean-Baptiste, en criant bien fort : ‘vous savez, la gloire
des juifs, la gloire d’Israël, c’est Jésus crucifié’.
C’est ce qu’il y a de plus extraordinaire dans la vocation d’Israël.
Ce quatrième mystère joyeux est simplement la purification de
toute la création de manière à ce qu’on voie la splendeur
de Dieu à l’intérieur du mystère de l’incarnation
rédemptrice. Jusqu’à maintenant, on ne peut pas dire qu’il
y avait quelque chose de manifestement rédempteur dans les mystères
joyeux. Mais à partir de maintenant, à partir de ce mystère,
oui.
En quoi a consisté la présentation de Jésus dans le temple
?
Après la naissance, il a fallu attendre huit jours, pour respecter les
règles de la Torah. Des prêtres sont venus dans la grotte de Bethléem,
ils ont pris un petit instrument, ils ont circoncis Jésus, puisque c’était
le premier né, ils ont donc coupé un morceau de chair sur son
prépuce, le sang a coulé – il coule d’ailleurs toujours
assez abondamment – et le nom de Jésus lui a été
donné. Il y a dû y avoir des difficultés, puisque son père
ne s’appelait pas Jésus. Je ne pense pas qu’il y ait eu beaucoup
de discussions, mais il y a certainement eu suffisamment de lumière.
Les bergers l’avaient vue, il y a peut-être eu une lumière
semblable le jour de l’imposition du Nom de Jésus, puisqu’il
est dit, nous l’avons vu dans l’un des Evangiles de ces jours-ci,
que c’est l’Ange qui avait donné le Nom de Jésus.
L’Ange Gabriel avait dit à Marie : ‘tu lui donneras le nom
de Jésus’, et trois mois plus tard, l’Ange Gabriel dit à
Joseph : ‘tu lui donneras le nom de Jésus’, et dans l’Evangile
que nous avons lu il y a quelques jours : ‘le nom de Jésus que
l’Ange lui avait donné’. C’est significatif, cela veut
bien dire qu’il y a bien eu intervention de l’Ange une troisième
fois. Le nom de Jésus vient du Ciel, il ne vient pas de la Torah, il
vient de Marie et Joseph dans le ciel. Donc le jour de la circoncision, il y
a forcément eu une lumière particulière qui est descendue
et qui a permis aux prêtres d’accepter que ce nom de Jésus
lui soit imposé.
Nous fêtons le nom de Jésus le 2 janvier de chaque année,
puisque c’est huit jours après Noël.
C’est la fête du nom de Jésus. Ce nom de Jésus par
lequel tout doit être sauvé : Yeshwah.
Le nom de Dieu était imprononçable, il était strictement
interdit de prononcer le nom d’Elohim :
(Yod, Hè, Vav, Hè) sauf dans certaines circonstances et à
condition que ce soit dans certaines parties du Temple et par certains personnages
consacrés qui représentaient le Messie par une grâce de
Dieu et selon la volonté émise par le Messie dans la Torah, et
donc c’était la bouche du Christ ainsi incarné qui prononçait
le nom de Dieu une fois par an. La Torah et la tradition expliquaient qu’on
ne pourrait prononcer le nom de Dieu que lorsqu’il aura été
manifesté dans le Messie.
Yehwah se trouve donc incarné par le Messie, c’est pourquoi le
rajout dans le nom de Dieu du Shin , la lettre de l’incarnation, la vingt
et une nième lettre de l’alphabet hébreu, rend le nom de
Dieu prononçable. Le nom de Dieu n’est pas prononçable puisque
ce sont toutes des voyelles muettes, il ne devient prononçable qu’avec
le Shin : c’est Jésus, Yeshwah.
‘Shm’a Israël, Yeshwah Meshicheinou Yeshwah Melech’ :
écoute Israël, Jésus est ton Messie.
A partir de ce moment-là, quelque chose s’est scellé dans
le nom de Jésus, le nom de Dieu est devenu prononçable, le salut
a commencé.
Il y a un lien très fort qui se passe entre Noël et la Présentation
de Jésus au Temple, et le pont qui lie les deux mystères entre
eux, c’est l’imposition du nom de Jésus. Le nom de Dieu devient
manifeste, il peut passer par la bouche de tous les hommes. Ce seul nom purifie
la bouche au moment où on le prononce. Sinon, une bouche humaine n’était
pas suffisamment purifiée pour prononcer le nom de Dieu, le nom de Jésus.
Quand on a compris que quelque chose s’est scellé entre l’Ange
qui est au ciel et l’unité sponsale de Marie et Joseph dans le
mystère de la Nativité, et que tout cela s’est cristallisé
dans le nom de Jésus, alors on comprend pourquoi, effectivement, trente
trois jours après, il y a la Présentation de Jésus au Temple.
C’est pour obéir à la Torah, puisqu’il est écrit
dans le livre du Lévitique, du Deutéronome, et dans différents
livres, que le premier né de chaque femme, tout enfant qui a ouvert le
sein, doit être présenté au Temple : il doit être
racheté.
C’est à la suite d’une des dix plaies d’Egypte. Le
Messie avait dit à Moïse : ‘écoute, si Pharaon résiste
encore, tant pis, on fera périr le premier né de chaque demeure.
Vous, vous êtes sauvés, parce qu’Abraham a offert son premier
né en Isaac, vous êtes issus d’un premier né qui a
été offert à Dieu. Le péché des hommes fait
qu’ils n’offrent pas les premiers trésors qui nous viennent
de Dieu, à Dieu, ils se les attribuent. Alors pour qu’ils comprennent
que leur premier né ne leur appartient pas…’
Si vous mettez le sang de l’Agneau sur vos portes, vous manifestez que
vos premiers nés sont offerts à Dieu, comme Abraham a offert Isaac
à Dieu, comme le Messie, Fils de Dieu, seconde hypostase, sera offert
à Dieu, parce que Dieu est lui-même offert à Dieu. Le fruit
de Dieu, qui est Dieu, est toujours offert à Dieu. Dieu est un mystère
d’offrande, d’accueil et de don, et l’on ne s’attribue
jamais à soi-même ce qu’on est. Dieu est comme ça,
Dieu ne s’attribue jamais à soi-même ce qu’Il est,
Il offre toujours, Il n’est jamais centré sur lui-même, Il
ne regarde jamais ce qui se passe à l’intérieur de Lui.
Cela ne lui arrive pas, Dieu ne sait pas ce que c’est que de regarder
ce qui se passe à l’intérieur de Lui au niveau des personnes,
entre le Père, le Fils et le Saint Esprit. Le Saint Esprit ne regarde
pas ce qui se passe à l’intérieur de Lui. Et le Père
ne regarde que son Fils, le Dieu vivant. Et le Dieu vivant ne regarde que son
Principe, le Père. Et Il ne regarde jamais ce qui se passe à l’intérieur
de Lui.
L’homme est fait comme ça : s’il regarde toujours à
l’intérieur de lui, il sera malheureux, toujours triste, effondré,
écrasé. La vie de l’homme est en dehors de lui-même,
elle est dans l’offrande, dans l’émerveillement, dans la
gratitude, dans la contemplation, dans le ravissement, dans l’extase.
Est-ce que je prie en regardant comme ça, en m’affaissant sur moi-même
pour mieux me recueillir ?
Ou bien est-ce que je prie en mettant mon cœur dans le cœur de Dieu,
en arrachant mon cœur à l’endroit où il est, au fond
de moi-même, et en le mettant dans le cœur de Jésus par exemple.
Si je mets tout mon esprit, toute mon âme et tout mon être à
l’intérieur de Dieu, je prie. Si je m’effondre sur moi-même,
si je m’affale, ce n’est plus une prière, ce n’est
même plus humain, c’est une serpillière.
Dieu fait comprendre cela en la Très Sainte Trinité.
Donc nous avons besoin d’une purification, d’une grande purification
de notre vie intérieure. Notre vie intérieure croit toujours qu’elle
est le lieu admirable de la prière, alors que ce n’est pas vrai.
Elle devient admirable dans l’intérieur de l’autre, ce qui
est tout à fait différent. En soi-même la vie intérieure
n’a rien d’admirable. Elle n’est admirable que s’il
y a de l’amour, et donc si j’ai transplanté, si je puis dire,
par l’amour, par la foi, par l’adoration, par la vie spirituelle,
par un réveil de ma vocation de personne, ma vocation, si je l’ai
actuée dans la plénitude de l’amour. A ce moment-là
je ne vis plus en moi-même.
Tous ces mystères joyeux nous apprennent cela. Comment l’Immaculée
ne s’est jamais arrêtée sur elle-même, comment Dieu
s’effondre dans l’Immaculée, comment Joseph s’efface
et qu’il n’y a plus que l’Immaculée qui vit. C’est
toujours ce mystère d’effacement que nous avions vu pour la Nativité,
cet esprit de pauvreté qui est la disposition divine infuse, l’humilité
infuse de Noël, et qui montre comment Dieu fait pour être Lui-même
tout amour, toute lumière.
Du coup, cet effacement met dans une disposition immédiate d’offrande
: si je m’efface, je m’offre et je me donne, je vais au devant de
l’autre. L’effacement seul ne suffit pas, il s’inscrit dans
une offrande. Il s’inscrit dans un bond, il s’inscrit dans un don
de soi. C’est une offrande qui me purifie. Si je m’offre et que
je ne vis plus en moi-même, si je m’efface pour vivre à l’intérieur
d’un autre, pour être tout donné à l’intérieur
d’un autre, alors nous pouvons parler d’une vraie Nativité.
C’est pour cela qu’il y a un lien entre le mystère de la
Nativité, troisième mystère joyeux, et le quatrième,
qui est une obéissance. Ob ire : s’élancer dedans l’intérieur
de quelqu’un d’autre. C’est la volonté d’un autre,
ce n’est pas mon choix. L’amour de Dieu, j’aime Dieu, ce n’est
pas mon choix, je vais dans la volonté de Dieu, alors je m’offre.
J’obéis ou je m’offre, c’est pareil. Quelqu’un
qui ne veut pas s’offrir, n’obéit plus. Quelqu’un qui
ne veut pas vivre au niveau du cœur, n’obéit plus et ne s’offre
plus, parce que son cœur n’est pas pur. Il veut aimer pour lui-même,
parce que ça lui donne une satisfaction, alors son cœur n’est
pas pur. Voilà pourquoi la disposition du quatrième mystère
joyeux, c’est la pureté du cœur : il faut que notre cœur
soit purifié de tout ce qui amène à ne pas donner toute
cette profusion hors de soi.
Le lien entre ce quatrième mystère et les dispositions spirituelles,
est assez facile à comprendre.
Ces dispositions spirituelles sont : je suis prêt à dire ‘oui,
me voici pour faire ta volonté’, c’était le mystère
de l’Incarnation, et cette fois-ci ‘oui, me voici pour m’offrir,
pour tout donner’.
Le quarantième jour, chiffre de fécondité et de désert,
de purification (il faut quarante ans au peuple d’Israël pour être
purifié à travers le désert, quarante jours de pénitence,
le Carême montre cela, il faut se purifier, obéir, se mettre dans
la volonté de Dieu et dans la prière), on doit purifier la mère
de l’enfant premier né. Je vous le répète, cela date
des dix plaies d’Egypte. Moïse va entendre du Messie : chaque année,
chaque jour en Israël, chaque fois qu’un enfant naîtra pour
la première fois dans une famille, d’une femme pour la première
fois, il sera racheté, parce qu’ Israël a échappé
à la mort du premier né lors des premières plaies d’
Egypte, en raison de la rédemption du Messie. C’est un rachat :
nous avons été rachetés.
Ce rachat s’exprime en allant au Temple et en présentant un agneau,
un agneau tout simple, tout immolé, tout innocent, l’agneau d’un
an, tout beau. On doit payer un agneau qui va être sacrifié à
la place du premier né racheté. C’est une rédemption,
un rachat liturgique qui vient purifier la famille, une communauté, un
peuple.
Jésus, s’il a été immolé comme Agneau de Dieu,
c’est premièrement pour Israël. Ce n’est pas d’abord
pour toute l’humanité, c’est premièrement pour Israël.
Il fait d’abord miséricorde à Israël, en tout premier
lieu. C’est mystérieux, nous ne savons pas pourquoi, mais c’est
comme ça. Cela déborde ensuite sur toutes les nations, nous sommes
d’accord. Mais Il fait d’abord miséricorde à Israël,
c’est la gloire d’Israël : le premier né sorti du Messie
comme peuple, c’est Israël, et il est racheté en premier.
C’est pour cela qu’il y a un lien très très fort avec
toute cette médiation entre Dieu et les hommes à travers un peuple
élu, un peuple choisi, un peuple sacerdotal, un peuple sanctifié,
un peuple mis à part, un peuple sacré, un peuple consacré
à Dieu.
C’est pour cela que c’est un mystère joyeux, parce que c’est
une Révélation qui est faite le jour de la Purification de la
Vierge, le jour de la Présentation de Jésus au Temple, à
partir de la Sainte Famille inscrite dans le nom de Jésus donné
du ciel et porté dans le Temple de Jérusalem sur la terre.
Alors il va falloir contempler ce mystère-là.
Tout ce qu’on voudrait, c’est arriver à contempler le mystère,
c’est sûr.
Le grand prêtre qui est venu pour porter l’enfant Jésus s’appelait
Siméon. Il faut s’arrêter un peu sur Siméon pour comprendre.
Siméon était Naci en Israël : Rabban Siméon, fils
de Hillel.
Hillel était un des deux Nacis d’Israël de la vingt neuvième
génération, avec Shammaï.
Depuis Moïse et Aaron, il y a eu une infaillibilité, une sainteté
aussi, une lumière qui ne s’est jamais éteinte jusqu’à
Jésus dans le peuple d’Israël. Cette lumière passait
de génération en génération, il y avait une infaillibilité
prophétique, sacrée, sacerdotale. C’est extraordinaire,
et on le voit du reste dans la Sainte Ecriture : cette lumière immaculée
et infaillible se transmettait entre les Nacis d’Israël.
Chaque Naci était Naci pendant environ trente à cinquante ans.
Le huitième était Elie, le neuvième, Elisée, le
quatorzième, Isaïe, le vingt-deuxième, Esdras, qui a reconstruit
le Temple de Jérusalem. Le vingt-deuxième : tout cela a des consonances
très fortes. Le Temple de Jérusalem avait été annoncé
par le Messie à Moïse, quant à ses dimensions, construit
par David et Salomon, détruit, reconstruit par Esdras, vingt-deuxième
Nashi d’Israël, et détruit à nouveau. C’est le
roi Hérode qui avait reconstruit le Temple, parce que c’est ce
Temple-là qui devait servir pour le Messie, donc quarante six ans avant
que le Messie soit conçu, puisqu’ils connaissaient la date de l’incarnation
du Messie. Donc le troisième Temple a été reconstruit par
le roi Hérode, roi illégitime. Hérode était iduméen
( il n’était pas juif ). Un Temple construit par un roi d’Israël
illégitime : c’est vraiment fantastique.
Le roi légitime aurait dû être saint Joseph. Dieu a voulu
que le roi légitime soit celui qui construise le véritable Temple.
Il est dit dans les Mishnah, dans les commentaires rabbiniques, que le dernier
Temple, celui du Messie, ne serait pas construit de main d’homme, qu’il
descendrait du ciel : le roi légitime, saint Joseph, est celui par qui
le Temple véritable, le corps de Jésus, s’est manifesté
dans la Nativité.
C’est pour cela qu’il y a un lien avec la Présentation de
Jésus au Temple. Il faut une Purification de ce Temple construit par
un roi illégitime, avec ce Temple descendu du ciel, tout consacré
à ce Temple pour le purifier. C’est la Purification.
Le vingt-neuvième Nashi était Hillel, avec Shammaï. Son fils
Siméon a été le trentième. Le fils de Siméon
est Gamaliel, le trente et unième. Gamaliel était bien sûr
chrétien, mais il ne l’a pas dit puisqu’il était Naci
d’Israël, il faisait partie de ces juifs qui essayaient d’amener
l’ensemble du peuple à la conversion de la gloire d’Israël,
par la douceur, puisqu’il est un fils de Siméon et de Hillel :
on ne doit pas proclamer. Saint Jacques, apôtre, évêque de
Jérusalem, était plutôt de l’école de Shammaï
: il faut rentrer dans le lard et leur dire ‘convertissez-vous’.
Gamaliel s’est fait baptiser bien sûr, et s’est fait enterrer
dans un tombeau qu’il avait fait creuser pour le premier martyr, Etienne.
Saint Gamaliel est enterré dans le même tombeau que saint Etienne,
premier des martyrs. Ce sont des petites anecdotes, mais elles sont loin d’être
inintéressantes.
Les Nacis d’Israël, toute la succession des grands prêtres
d’Israël, l’infaillibilité d’Israël, se trouvent
recueillis en Siméon qui en est le successeur. Comme dit l’Evangile
de saint Luc, ‘l’Esprit Saint lui apparaît’, remarquez
bien que ce n’est pas un ange. Il était Naci d’Israël
en même temps que Jonatan Ben Zakaï (les Naci d’Israël
marchent souvent par deux). Quand ils ont écrit le Talmud, les juifs
étaient gênés par Siméon. Nous avons les moindres
paroles de Hillel, les moindres paroles de Jonatan Ben Zakaï, mais Siméon
est effacé dans la seconde Kabbala, on sait qu’il est là
mais on ne sait pas ce qu’il a dit.
Pourtant Siméon était le nœud de la gloire d’Israël,
dans le sacerdoce lévitique. Le sacerdoce lévitique était
tout recueilli en lui. Et remarquez bien qu’il n’avait pas besoin
d’un ange, c’est ce qui est extraordinaire, parce que l’infaillibilité
est déposée comme un germe à l’intérieur du
sacerdoce messianique. Et donc il n’y a plus besoin d’un ange, c’est
directement de ce germe d’infaillibilité et de sainteté
du Messie - recueilli, conservé, transmis par les Nacis d’Israël
les uns après les autres - que jaillit l’Esprit Saint. Jonatan
Ben Zakai fait des descriptions admirables : quand il essaie de transmettre
la doctrine infaillible venant du ciel par le Messie, il entrait dans des états
de transfiguration, toute la pièce en était illuminée.
Personnellement, je doute que ce soit Jonatan Ben Zakaï qui ait effectivement
connu ces phénomènes-là, je pense que ce sont des choses
qui étaient de Siméon et qui ont bien sûr été
transposées par la suite sur Jonatan Ben Zakaï.
Mais peu importe.
Siméon était un grand saint, un grand Naci d’Israël,
et donc le Saint Esprit lui dit, comme le dit saint Luc : ‘c’est
Lui, va au Temple, parce que c’est le Messie qui va être présenté’.
Donc il va vite au Temple, Il va recevoir l’Immaculée qu’il
connaît bien, parce qu’il s’est occupé de l’Immaculée
Conception pendant douze ans dans le Temple. Donc il n’y a pas de problème,
il se doute bien que c’est elle.
Il y a des consonances assez semblables entre saint Joseph et Siméon
: quand on lit ‘Siméon’, il faut tout de suite essayer de
voir que Joseph est par là caché derrière Siméon.
Il y a le sacerdoce royal : le sacerdoce de Siméon, le sacerdoce royal
de Joseph qui est là, derrière. Et tout ce qui est dit dans l’Evangile
de saint Luc sur Siméon, montre ce qui correspond à la sainteté
de Joseph, au point de vue sacerdotal.
Donc on va présenter deux petites colombes au lieu d’un agneau.
Quand ce sont vraiment des pauvres (ce qui est le cas de la nativité,
l’effacement en a fait des pauvres absolus), on offre deux colombes.
C’est beau, cela : lorsqu’on est pauvre, au lieu d’être
un agneau, on devient deux colombes.
On n’est plus un, mais on est deux dans l’amour, dans la liberté
et dans la pureté. Sous l’autorité de Joseph, il va y avoir
la Purification de Marie, de la Vierge, de la femme, et la Consécration
de Jésus.
Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité,
c’est ce qu’il faut voir, ce qu’on a offert à Dieu
était de même grandeur que Dieu, c’est la première
fois qu’on offre à Dieu, Dieu Lui-même.
C’est la première fois qu’un prêtre est prêtre
substantiellement, de sorte que le sacerdoce de toutes les religions est d’un
seul coup transplanté par l’unité glorieuse de la foi de
Marie dans son unité sponsale avec Joseph, à l’intérieur
précisément de l’Opération du Saint Esprit, dans
l’Ombre éternelle du Père, pour que le Messie puisse être
offert dans le Verbe éternel de Dieu, à Dieu le Père, d’une
manière substantielle, dans une offrande absolue. Réalisant cela
jusque dans son Incarnation, le sacerdoce du Messie est devenu un sacerdoce
d’offrande victimale, d’offrande de tout soi-même, un sacerdoce
d’amour, parce qu’avant c’était un sacerdoce selon
la loi.
Le sacerdoce, la prêtrise si vous voulez, le travail, la prière,
l’admirable fonction de la sainteté de toutes les religions, ont
été d’un seul coup transsubstantiés. Le sacerdoce
lévitique d’Israël en particulier a été transsubstantié.
Parce qu’il s’est offert lui-même en même temps, bien
sûr, tout le sacerdoce de Siméon a été saisi par
Jésus, et transformé en sacerdoce selon l’ordre de Melchisédech.
Il y a eu une transsubstantiation : le sacerdoce selon l’ordre de Lévi
s’est transformé en sacerdoce selon l’ordre de Melchisédech.
C’est un sacerdoce éternel.
Toute la gloire d’Israël consistait à pouvoir produire le
sacerdoce selon l’ordre de Melchisédech, la religion éternelle,
le lien éternel dans le temps de tout amour de Dieu dans l’homme
et de tout amour de l’homme en Dieu, dans la plus grande pureté,
à l’état pur. Le sacerdoce selon l’ordre de Melchisédech
est un sacerdoce victimal, un sacerdoce d’amour, un sacerdoce éternel.
C’est le sacerdoce de la gloire d’Israël. Et c’est à
cause de cela qu’Israël est le premier objet de la miséricorde
de Dieu, uniquement à cause de ce quatrième mystère. C’est
vraiment extraordinaire. Le sacerdoce chrétien, le sacerdoce de Jésus,
est né dans le Temple de Jérusalem. Il a été offert.
Marie, Joseph, Jésus, Siméon, et toute la grâce messianique
qui les a emportés dans cette offrande, ont offert Dieu le Fils à
Dieu le Père, le Messie à Dieu le Fils, et Dieu le Fils à
Dieu le Saint Esprit, Dieu le Fils à la Très Sainte Trinité.
C’est la première fois qu’une offrande était à
la hauteur exacte de Dieu Lui-même. L’acte de foi nouveau est extraordinaire.
Vous savez que pour chaque mystère, il faut repérer quel est l’acte
de foi nouveau qui est sorti de Marie. Le petit exercice de contemplation est
là.
Premièrement, on regarde le mystère, comment ça s’est
passé, on regarde le texte, on regarde la description, on essaie de comprendre
les consonances symboliques.
Deuxièmement, on veut passer à la contemplation du mystère,
et l’on sait très bien que la contemplation du mystère est
en fonction de chacune des Trois Personnes de la très Sainte Trinité,
qui réalisent une opération éternelle grâce à
la foi de Marie. Pour arriver à comprendre ce qui a stupéfié
chacune des trois Personnes de la Très Sainte Trinité dans cette
foi nouvelle de l’Immaculée, on doit voir où la foi de Marie
a pénétré, et ce qui est nouveau dans le nouvel acte de
foi de Marie…. Nous avons vu les fois précédentes à
quel point c’est différent à la Nativité, à
la Visitation, et à l’Incarnation : à chaque fois l’acte
de foi de Marie a été prodigieusement nouveau.
Pourquoi dit-on ‘la Purification de la Vierge’ ? La Vierge est immaculée
dans sa conception, pourquoi veux-tu qu’il y ait une Purification de la
Vierge, elle n’a pas besoin de Purification. Alors les pieux dévots
disent qu’elle a obéi à la loi, comme ça elle a caché
qu’elle était l’Immaculée Conception, comme ça
le démon ne pouvait pas la reconnaître, et les hommes ne la reconnaissaient
pas : la Mère de Dieu se cachait aux yeux des créatures en faisant
l’offrande pour la Purification.
Non, il doit certainement y avoir une raison un peu plus haute.
Elle obéit, c’est tout. Elle obéit. Elle a la foi, donc
elle obéit. Elle sait très bien que toutes ces dispositions ont
été faites pour elle et pour le Messie, elle ne sait ce qu’est
la Purification, pour elle.
Et du coup le grand Prêtre, le Naci Siméon, le grand ami de Jonatan
Ben Zakaï, dit ‘ah, maintenant Tu peux laisser ton serviteur s’en
aller selon ta Parole, parce que mes yeux ont vu la Rédemption que Tu
prépares à la face des peuples, lumière pour éclairer
les nations, et gloire d’Israël ton peuple’. Il le dit lui-même.
Ce qu’il y a de beau dans l’acte de foi de Marie, c’est que
cette fois-ci elle passe à travers saint Joseph et la sainteté,
parce que c’est sous l’autorité du père que se réalise
la Présentation du premier né. Saint Joseph va être emporté
dans cet acte surnaturel de la foi et dans cette obéissance il va aller
jusqu’au fond de la Première Personne de la Très Sainte
Trinité avec Marie, jusqu’au fond et dans l’intérieur.
Aucun des deux ne regarde ce qui se passe à l’intérieur
de lui-même, ils sont tout en Dieu.
Et cette fois-ci, il y a Siméon. Il y a le sacerdoce, il y a la médiation,
le trait d’union, institué par le Messie, entre Dieu et les hommes
: c’est Siméon, le dernier Naci d’Israël, et tout le
sacerdoce ancien avec lui. Il y a eu quelque chose de très fort dans
Siméon à ce moment-là : il y a eu une grâce d’absorption
des tous les actes de prêtres du monde entier, de toutes les religions.
Dans cette communion profonde avec le Messie qui était là (et
il savait très bien que c’était le Messie, puisque l’Esprit
Saint lui avait dit : ‘le Messie est là demain’), sous l’effet
de l’Esprit Saint, cet amour qui l’a mis en communion avec le Messie,
son sacerdoce est devenu un acte sacerdotal selon l’ordre de Melchisédech,
il a donc absorbé tous les sacerdoces et tous les actes sacerdotaux.
C’est curieux de voir comment Jésus ne veut rien faire dans le
monde sans passer par une communion avec une personne, nous l’avions vu
avec Jean-Baptiste, avec Marie, avec Joseph. Là, c’est avec le
sacerdoce, mais tout en emportant le cœur de Marie, Joseph et le sien dans
ce que l’Esprit Saint transformait dans le sacerdoce de Siméon.
C’est à travers lui qu’il y a une ascension dans l’acte
de foi et tous les quatre ont disparu.
Quand le prêtre fait une Consécration, il prend l’enfant
et il le consacre aux quatre coins du Temple. Les quatre coins du Temple étaient
Jésus, Marie, Joseph et Siméon. Les quatre coins du Temple, c’est
à dire du corps sacerdotal du Christ.
Le ciel s’est ouvert, et le Messie sacerdotal, Jésus, a été
fondu en Dieu, et la lumière flambante du sacerdoce a jailli, la victoire
de l’amour sur tout. Jésus a disparu, si je puis dire, puisqu’il
y a une offrande victimale.
Et c’est là que Siméon dit la fameuse parole à Marie
: ‘Il va provoquer la résurrection et la chute de beaucoup, d’un
grand nombre en Israël, et toi, tu seras per-transpercée par un
glaive’, pertransibit gladius. Ce glaive de feu est le même que
celui qui est à la sortie du jardin du Paradis terrestre. Un glaive,
romphaïa en grec, est donné à un séraphin et il empêche
les gens de rentrer dans le Paradis : il y a eu le péché originel,
et on ne peut pas effacer le péché originel.
C’est le glaive de la Rédemption, si vous voulez, mais cette fois-ci
ce n’est plus le glaive de l’ange : ce glaive, ce romphaia du séraphin,
est lui aussi emporté dans le mystère de la Présentation
de Jésus dans le Temple et de la Purification de la Vierge à l’intérieur
de la Très Sainte Trinité. Ce glaive, ce séraphin chrétien,
s’est mis à l’intérieur de la vision béatifique
pour rentrer du ciel sur la terre, mais en venant cette fois-ci du ciel, et
ne se postant plus sur la terre du Paradis terrestre. En faisant cela, ce glaive
est devenu le glaive de la transverbération. Je sais bien qu’on
n’a pas l’habitude d’entendre cela. C’est un glaive
de feu d’amour, de gloire de Dieu, mais comme il est passé à
travers l’offrande victimale de Jésus, il est revenu sur la terre
comme transverbération, comme quelque chose qui peut traverser le corps,
l’âme et l’esprit communautaires, pour que ce soit le Verbe
de Dieu qui fasse vivre notre grâce et la lumière surnaturelle
de notre foi. Et que la source de la lumière surnaturelle de notre foi
se prenne dans le Verbe de Dieu qui anime l’Agneau, le Fils unique de
Dieu, offert à Dieu le Père pour la gloire d’Israël
et pour la gloire du Père.
Siméon le dit : ‘un glaive te transpercera’. Per : à
travers toute ta substance, et trans : de part en part, donc au niveau de la
qualité, de la quantité, et de la substance. A partir du moment
où l’offrande est victimale, elle est rédemptrice. A partir
du moment où l’offrande est pure, c’est une pureté
de Dieu. Marie est d’une pureté de grâce, et elle va rentrer
à partir de la pureté de grâce dans la pureté de
Dieu. Elle va être co-rédemptrice, Joseph va être co-rédempteur.
Et le sacerdoce sera un sacerdoce de rédemption. Le sacerdoce de Jésus
est un sacerdoce victimal d’amour éternel venu du ciel. Ce n’est
pas la crucifixion qui a fait de Lui une victime, c’est l’amour
qui vient du ciel qui a fait de Lui une victime, c’est ça qui l’a
tué, c’est ça qui a arraché son âme de son
corps.
Nous le verrons lorsque nous rentrerons dans le cinquième mystère
douloureux.
C’est vraiment extraordinaire de voir que d’un seul coup, il va
y avoir un nouvel acte de foi et une nouvelle opération de la Très
Sainte Trinité dans la Sainte Famille.
Puisqu’on a un petit intermède, je vais vous lire un petit passage
écrit par une petite jeune femme du XIXè siècle, à
propos de la Purification de Marie.
‘Cette fête me fut montrée, ce mystère, dans un grand
tableau difficile à expliquer. Je vis à l’intérieur
d’un Temple une fête. C’était à l’intérieur
de ce Temple, et ce Temple planait au-dessus de la terre. Elle représente
le peuple de Dieu en général en tant qu’Eglise, le Temple
tout entier de Dieu. Je le vis plein de chœurs d’anges qui entouraient
la Très Sainte Trinité. Je sentais que je devais percevoir la
Deuxième Personne de la Très Sainte Trinité dans l’enfant
Jésus présenté et racheté au Temple, lequel était
pourtant présent aussi dans la très Sainte Trinité. C’était
le cas d’ailleurs dernièrement lorsque je cru que l’enfant
Jésus était près de moi et me consolait pendant que je
voyais en même temps une image de la Très Sainte Trinité.
Je vis donc près de moi l’apparition du Verbe incarné, et
je vis l’enfant Jésus uni à la Très Sainte Trinité
par une voie lumineuse. Je n’arrive pas à dire qu’Il n’était
pas là parce qu’Il était près de moi, je ne peux
pas dire non plus qu’Il ne fût pas près de moi parce qu’Il
était là, et cependant, au moment où j’éprouvait
vivement la présence de l’enfant Jésus près de moi,
je vis cette figure sous laquelle m’était montrée la Très
Sainte Trinité, autrement que lorsqu’elle m’est présentée
seulement comme l’image de la Divinité. Je vis paraître un
autel au milieu de l’Eglise. Ce n’était pas comme un autel
de nos jours dans nos églises actuelles, mais un autel en général.’
Quand vous entrez dans le Temple de Jérusalem, il y a la partie réservée
aux femmes, l’autel des parfums auprès duquel on présente
les enfants, auprès duquel se fait l’offrande aux quatre coins.
L’autel, dans le mystère de la Purification, c’est le cœur
immaculé de Marie, ce cœur qui va être transverbéré
et rassembler tous les cœurs recréés par le Rédempteur,
par le Prêtre éternel.
Il y a un lien entre l’Incarnation et la Visitation, l’Incarnation
va créer le cœur eucharistique dans le cœur de Jean-Baptiste,
et la Nativité va créer dans le cœur d’Israël
et dans le cœur de Joseph, de Marie et de Jésus, le cœur sacerdotal,
le cœur victimal, le sacerdoce royal.
C’est le cœur immaculé de Marie qui est l’autel purifié
pour recevoir l’unité de tout l’amour sacerdotal royal victimal
du monde. Elle va engendrer le sacerdoce victimal en Joseph, elle va engendrer
le sacerdoce victimal dans le sacerdoce du peuple de Dieu, elle va engendrer
le sacerdoce victimal dans le cœur de Jésus, elle va engendrer le
sacerdoce victimal dans notre sacerdoce royal, nous allons tous être de
joyeuses victimes d’amour donnant à Dieu Dieu Lui-même à
travers nous, en nous offrant comme victime d’amour.
C’est pour cela que c’est joyeux.
Parce que si tu as de l’urticaire et que tu dis : ‘Seigneur je vous
l’offre’, le Seigneur va dire : ‘il m’offre son urticaire’,
ce n’est pas terrible. Mais si vous offrez le Bon Dieu Lui-même
en vous offrant vous-mêmes, parce que c’est le Bon Dieu Lui-même
dans la subsistance dans le Verbe qui vous permet d’offrir Dieu Lui-même
dans le Verbe, c’est autre chose que de l’urticaire, le Bon Dieu
est content : ‘il m’offre à Moi-même, et en plus par
la foi’. C’est fou.
‘Sur cet autel je vis un petit arbre avec de grandes feuilles pendantes,’
Du cœur immaculé de Marie sort un petit arbre.
‘de l’espèce de l’arbre du bien et du mal dans le Paradis,
et je vis ensuite la Sainte Vierge avec l’enfant Jésus sur les
bras, sortir pour ainsi dire de terre devant l’autel, et l’arbre
qui était sur l’autel se pencher devant elle et se flétrir’.
Vous voyez la croix.
‘Puis je vis un ange revêtu d’habits sacerdotaux, n’ayant
qu’un seul anneau autour de la tête, s’approcher de Marie’.
Melchisédech : le diadème, Melech, Melech-sédek, c’est
l’ange.
‘Elle lui donna l’enfant qu’il posa sur l’autel, et
dans le même instant je vis l’enfant passer dans l’image de
la Très Sainte Trinité qui m’apparut cette fois dans sa
forme ordinaire. Je vis l’ange donner à la Mère de Dieu
un petit globe brillant sur lequel était une figure semblable à
un enfant emmailloté, et Marie l’ayant reçu plana au-dessus
de l’autel. De tous les côtés je vis venir à elle
des bras portant des flambeaux, et elle présenta tous ces flambeaux à
l’enfant qui était sur le globe, dans lequel ils entrèrent
aussitôt. Je vis tous ces flambeaux former au-dessus de Marie et de l’enfant
une lumière, une splendeur qui illuminait tout. Marie avait un ample
manteau étalé sur toute la terre. Puis tout cela devint comme
une célébration d’une fête. Je crois que le dessèchement
de l’arbre de la science lors de l’apparition de Marie et l’absorption
de l’enfant offert sur l’autel dans la Très Sainte Trinité,
devait être une image de la rédemption des hommes avec Dieu, et
de leur réconciliation. C’est pourquoi je vis toutes les lumières
dispersées présentées à la mère de Dieu et
remises par celle-ci à l’enfant Jésus, lequel était
la lumière qui éclaire tous les hommes, lequel lui-même
va disparaître dans la très Sainte Trinité.’
Il est offert. C’est beau, comme image de la Rédemption.
‘C’est pourquoi je vis toutes les lumières dispersées
présentées à la mère de Dieu et remises par celle-ci
à l’enfant Jésus, lequel était la lumière
qui éclaire tous les hommes, dans lequel seul toutes les lumières
dispersées deviennent une seule lumière qui illumine le monde
entier, représenté par ce globe comme par le globe impérial.
Les lumières présentées indiquaient la bénédiction
des cierges que l’on allume à la fête de la Présentation
au Temple.’
La fête de la Chandeleur est belle : c’est la Présentation
de Jésus au Temple. Ce quatrième mystère est trop beau.
On voit bien quand même que le lendemain, Siméon est mort. C’est
ce que dit la tradition. Son sacerdoce a été victimal, il a été
saisi par cette Présentation, et donc l’Epouse d’Elohim,
Israël, représentée par le Prêtre, par ce dernier Naci
d’Israël, s’est vue emparée par la présence,
enveloppée, assimilée à Melchisédech le grand Prêtre,
l’Ange du sacerdoce éternel qui avait donné l’eucharistie
à Abraham.
Vous vous rappelez de ça : Melchisédech le grand Prêtre
avait donné la communion eucharistique du corps de Jésus, à
Abraham. Lisez aussi l’épître aux hébreux, qui parle
de Melchisédech en long, en large et en travers.
Melchisédech, cet ange glorieux qui peut se concrétiser dans le
Messie pour donner la communion dans tous les temps et dans tous les lieux,
c’est l’ange sacerdotal. C’est l’Alliance de Dieu avec
les hommes dans le sacerdoce éternel.
Donc Siméon a été entièrement assimilé à
Melchisédech, pour que tout le sacerdoce lévitique, le sacerdoce
du peuple de Dieu, le sacerdoce de la gloire du Messie, puisse enfin trouver
son incarnation en lui. Et il a pu le faire par la médiation de Marie
qui est passée par les mains de Siméon pour offrir Dieu à
Dieu comme offrande victimale, comme Agneau innocent, avec deux colombes, parce
qu’elle ne le faisait pas sans s’offrir elle-même avec Lui,
et sans consentir à l’offrande substantielle de Joseph en elle,
par elle et avec elle. Ils étaient trois à s’offrir, et
dans cet emportement, Siméon, brûlé par l’Esprit Saint,
s’est offert aussi pour permettre qu’il y ait une création
nouvelle venant du ciel : le Verbe de Dieu s’est incarné dans une
nouvelle incarnation et a recréé dans le corps du Messie, ainsi
d’ailleurs que dans le peuple nouveau, une disposition, un sacerdoce nouveau,
le sacerdoce selon l’ordre de Melchisédech. Le sacerdoce ancien
a disparu, tous les sacerdoces de toutes les religions prennent leur unique
signification ici, prennent leur récompense ici, leur épanouissement
ici, puisqu’ils trouvent leur clé de voûte ici. Si un sacerdoce
n’aboutit pas, il n’a pas de signification. Si vous êtes dans
une religion, vous voudriez quand même que votre médiation sacerdotale
de prêtre aboutisse à Dieu. Si elle n’aboutit pas à
Dieu, ça ne sert à rien.
Toutes les religions sont baptisées ce jour-là. Il y a un baptême
divin, il y a une re-création, Dieu se penche sur tous les sacerdoces,
leur rendant la possibilité de trouver toute leur signification, leur
épanouissement, en s’offrant, en disparaissant et en rentrant dans
un sacerdoce selon l’ordre de Melchisédech, sacerdoce du Messie,
sacerdoce de Dieu Lui-même, sacerdoce victimal, sacerdoce d’amour
éternel.
A ce moment-là, il y a une purification bien sûr : le Verbe de
Dieu est donné, le Verbe de Dieu va transpercer le cœur de Jésus.
Le Verbe de Dieu ne va pas seulement faire subsister la nature humaine du Messie,
mais va mettre ce transpercement (pertransibit gladius) dans le Messie, dans
l’enfant Jésus.
Et du coup Siméon le voyant, le sachant, dit bien à la Vierge
que lorsqu’elle sera substantiellement en présence de cette transverbération
jusque dans la substance de la mort du Messie, ça lui sera communiqué
à elle aussi : ‘un glaive te transpercera l’âme’.
Cela montre que le sacerdoce éternel vient du ciel et s’inscrit
dans la chair.
C’est beau de savoir la naissance du sacerdoce : c’est le quatrième
mystère joyeux.
Moi par exemple, j’ai reçu le sacrement de l’ordre ( diacre
) le 2 février, jour de la Présentation de Jésus au Temple,
chez le Curé d’Ars, par un évêque chinois.
Maintenant, quand nous contemplons ce mystère, nous allons comprendre
que nous sommes offerts en victime d’amour, comme membres vivants de Jésus
vivant, tout transverbérés par Dieu, le Verbe de Dieu à
travers toute sa chair, c’est à dire la nôtre, livrée
en Lui, toute offerte, et Dieu offert, dans le Fils tout entier, à Lui-même,
nous constituons toute la gloire en nous offrant à Lui, au Verbe de Dieu.
Nous offrons aussi le Verbe de Dieu avec toutes ses subsistances, à Dieu
le Père, pour qu’Il mette toutes ses complaisances miséricordieuses
dans tous les êtres humains.
Et du coup nous allons aussi nous offrir en victime à l’amour fulgurant
et éternel du Saint Esprit, pour qu’il y ait cette gloire, cette
victoire éternelle de l’amour. C’est une offrande.
C’est comme cela que nous allons contempler le mystère. Marie a
tout de suite compris à travers la Présentation de Jésus
au Temple, que c’était cela qui lui était demandé
: qu’elle se dispose à ces trois offrandes dont je viens de vous
parler. Joseph, avec elle sous son autorité, et au-dedans d’elle,
s’y est disposé. Jésus y était déjà
disposé. L’Esprit Saint y disposait déjà Siméon
et donc elle s’y est disposée en se mettant en communion avec les
trois autres. Elle s’y est disposée en obéissant, en ayant
un amour, une intention pure. Non seulement une intention sainte, qui est déjà
pure, mais une intention éternelle. Quand l’intention éternelle
descend dans une intention sainte, elle purifie l’intention sainte. La
sainteté n’est pas l’incréé, elle nous en rapproche,
c’est un don qui vient de Dieu non créé, incréé.
Dans la sainteté, notre offrande est pure, mais lorsque c’est Dieu
Lui-même qui est offert, ça purifie notre sainteté. C’est
la différence entre une étoile qui brille dans la nuit et le soleil
: si tu fais briller le soleil, tu ne vois plus l’étoile. C’est
cela la Purification de Marie au Temple. C’est devenu l’offrande
de Dieu Lui-même à travers elle, et elle s’est disposée
à obéir à cela, et à faire qu’il y ait cette
pureté d’intention : que ce soit l’offrande de Dieu Lui-même,
ce sacerdoce éternel, et que ce ne soit plus un sacerdoce humain.
Elle avait fait l’acte de foi : elle a compris ce que Dieu allait faire
et elle y a cru.
Vous voyez combien il est important, à chaque méditation du mystère,
de faire ce passage dans la foi de Marie. Jusqu’à maintenant, nous
avons regardé la disposition. Maintenant, regardons la foi : Marie a
cru. Alors là, je m’excuse, mais cela ne se décrit pas.
Elle a cru à travers l’unité qu’elle avait avec les
trois autres, et à travers tout ce que cela pouvait représenter
dans tous les temps et dans tous les lieux d’analogue, venant des bénédictions
de Dieu. Elle a cru à travers cela, en les traversant, dans une communion
totale d’amour, en obéissant, en ne prenant plus sa sainteté
propre à elle, mais la sainteté de tout ce qui était répandu
par Dieu dans le monde, dans tous les temps et dans tous les lieux et dans son
Messie.
Elle a obéi, elle a dit ‘me voici’, et à partir de
ce moment-là, son acte de foi a pénétré le plus
profondément possible, au-delà de la pénétration
glorieuse dans laquelle elle avait été assimilée dans l’éternité
divine au moment de l’Incarnation, au moment de la Visitation puis au
moment de la Nativité, dans un abîme plus profond encore en Dieu.
Elle a ouvert les espaces intérieurs de Dieu, de l’Agneau éternel
de Dieu. Elle a été jusque là. Elle a cru, et sa foi pouvait
faire cela sous l’ardeur de son obéissance, de son Immaculée
Conception, de sa maternité divine, de sa sponsalité bénie.
C’est dans cet acte de foi que ce sont produites la nouvelle obombration
et la nouvelle survenue : comme dans chaque mystère, il y a une super-venue
du Saint Esprit, et une saisie par Dieu le Père de cet acte de foi de
Marie, qui va la faire habiter de l’éternité divine, dans
ce que Dieu crée dans le monde à travers le Messie par sa médiation.
C’est une opération miraculeuse qui fait que le Verbe de Dieu conçoit
dans son humanité une Rédemption universelle venant de l’éternité.
Ce qui s’est passé là est vraiment extraordinaire.
Et Siméon va dire ‘pertransibit gladius’, il proclame la
transverbération. Ce qui va être conçu de l’éternité
est cette transverbération par laquelle nous allons tous pouvoir subsister
dans le Verbe éternel de Dieu, si nous nous offrons comme victime éternelle
d’amour. Dans cette offrande que Marie, Joseph, Siméon et tous
les sacerdoces divins ont opéré dans cette offrande victimale
d’amour, offrande éternelle, en nous associant l’offrande
éternelle de monde angélique de Melchisédech.
La super-venue du Saint Esprit opère à ce moment-là une
espèce de miracle qui fait je traverse toutes les saintetés sacerdotales,
et pas seulement celles des prêtres. Par le sacerdoce royal, quelqu’un
qui est baptisé peut se mettre entre Dieu et tous les hommes. Le baptême
donne un pouvoir surnaturel chrétien qui fait que tu peux te mettre,
par la foi, par l’amour de Dieu, avec Jésus, entre Dieu et tous
les hommes : tu es le médiateur, tu dis : ‘Seigneur ne les punis
pas, Seigneur bénis-les, pardonne, pitié’, et tu te mets
devant pour prendre les coups.
Tout chrétien est prêtre dans son sacerdoce royal, c’est
ça la sainteté chrétienne.
Marie a traversé toutes ces saintetés, elle les a intégrées,
elle les a produites en les traversant. C’est l’opération
du Saint Esprit : la super-venue du Saint Esprit a permis cet amour, d’une
communion dans tous les temps et dans tous les lieux où serait produit
le sacerdoce royal. C’est vrai pour n’importe quel sacerdoce. Même
les prêtres de religions qui sont fausses, s’ils veulent prier pour
le monde, ils ne savent pas les pauvres, mais il y a peut-être une petite
particule de sainteté, de grâce surnaturelle en eux, et cette grâce
surnaturelle est celle-là qui vient du mystère de la Présentation
de Jésus au Temple. C’est celle-là qui s’intègre
dans la pureté d’intention : l’intention sacerdotale est
sainte, elle est pure, et elle est tout enveloppée de choses qui ont
besoin de purification, c’est évident, parce que l’hérésie
a besoin d’être purifiée.
L’Opération du Saint Esprit a réalisé tout ce qui
pouvait être pris, intégré dans le sacerdoce victimal du
Christ, pour purifier tout ce qui reste. C’est pour cela que c’est
un mystère de Purification de la création dans tout ce qu’elle
représente comme potentialité de lumière, comme potentialité
de prière, comme potentialité de médiation, de supplication.
C’est cela qu’a fait la super-venue du Saint Esprit dans la foi
de Marie, Joseph, Jésus ( car Jésus s’est mis en dessous
). Dans tous ces mystères, Jésus se met en dessous de la foi de
Marie. Il attend que Marie par sa foi, vienne le transporter dans ce qu’Il
doit réaliser Lui-même. Il contracte la divinité de son
âme encore plus, et Il se laisse présenter Lui-même….