TRANSFIGURATION
Nous méditons aujourd’hui le quatrième mystère lumineux,
Le mystère de la Transfiguration du Seigneur
Nous allons demander au Seigneur,
au Bon Dieu, au Saint Esprit, et à l’Immaculée de nous aider
à méditer, à contempler et à voir ce qui est caché
en dessous. Nous nous imaginons bien que derrière ce mystère lumineux-là,
il doit y avoir bien des choses qui se cachent. C’est vrai, quel est le
mystère du Rosaire où ne se cache pas une immensité de
trésors ?
Alors, le Pape dit, à propos du quatrième mystère lumineux,
que c’est, évidemment, le mystère lumineux par excellence.
Il dit très peu de choses finalement, le Pape, quand il annonce les mystères
lumineux. A propos de ce mystère-là, nous sommes dans le mystère
à proprement parler de la lumière : c’est un mystère
de force, de la lumière dans toute sa force, par excellence. Beaucoup
de saints, beaucoup de docteurs de l’Eglise, beaucoup de personnes ont
contemplé le mystère de la Transfiguration : Jésus transfiguré
sur le Mont Thabor, c’est un mystère agréable, c’est
un mystère lumineux, c’est un mystère tout rempli d’onction,
c’est une onction lumineuse, personnelle, vivante, perpétuelle,
qui dégouline et qui fait passer tout ce qui est temporel dans cette
onction même en l’absorbant. Alors bien sûr il y a eu énormément
de contemplation : beaucoup de chrétiens ont pour cet événement
un amour très particulier. Jésus transfiguré, Jésus
resplendissant de lumière, Jésus communiquant la lumière.
Nous allons demander quand même au Bon Dieu de nous aider, parce que c’est
probablement un des mystères les plus difficiles à comprendre,
probablement, contrairement à ce que nous pourrions imaginer au départ.
Il faut vraiment creuser assez profondément, me semble-t-il, il faut
que vraiment le Saint Esprit nous aide quand nous dirons cette dizaine de chapelet,
il faudra vraiment demander à l’Immaculée qu’elle
nous porte jusque dans les secrets les plus grands pour que nous puissions saisir
ce qui s’est passé là, ce qui s’est passé avec
elle. Parce que ce qu’il y a au fond de nouveau, c’est que le Pape
a fait du mystère de la Transfiguration un mystère de Marie. En
disant ‘‘ces cinq mystères lumineux sont des mystères
de Marie’’, il a donc presque dévoilé, mis sur le
lampadaire, que Marie, l’Immaculée, était le centre, le
cœur, la source, la manifestation du mystère de la Transfiguration,
et que si Jésus a été transfiguré, c’est pour
manifester un mystère de Marie. C’est un mystère du Rosaire,
donc c’est un mystère de Marie. Nous ne le voyons pas toujours
comme cela : si vous allez par exemple dans la tradition orthodoxe, vous ne
voyez pas cela ; dans la tradition occidentale, c’est pareil. Non, c’est
vraiment nouveau, il y a vraiment quelque chose de nouveau.
Le baptême, premier mystère lumineux, manifeste vraiment l’Immaculée
Conception : elle est le baptême par excellence. Elle est l’Immaculée
Conception, la baptisée dès sa conception, la baptisée
dès son existence, son être est baptême, son être,
sa grâce, sa vie, sa personne, sa splendeur, sa dignité, son ‘oui’,
sa liberté, est Immaculée Conception : elle est baptisée
au départ. Le baptême, c’est quoi ? C’est une espèce
de salut qui donne la grâce sanctifiante chrétienne de Jésus
crucifié et ressuscité, dès que nous le recevons. Elle
a reçu la grâce chrétienne de Jésus crucifié
et ressuscité dès le premier instant. Nous, c’est après.
Elle est vraiment le baptême par excellence. Premier mystère lumineux
: l’Immaculée Conception.
Tout de suite après, les noces de Cana sont un mystère de Marie,
nous le savons bien. Le mariage ne peut pas se comprendre, c’est impossible
: nous ne pouvons pas comprendre le mariage à moins de nous situer dans
la manière dont l’Immaculée a vécu de cette union
en tant que femme, en tant qu’épouse, dans le vin nouveau des noces
de Cana, avec le Fils de l’homme. Le mariage a quelque chose d’un
petit peu scandaleux, parce que c’est toujours un échec. Le mariage
sous un certain rapport, est un échec, et c’est normal parce que
nous ne le vivons pas avec le langage de l’Immaculée Conception.
Elle, elle est le mariage par excellence, c’est le deuxième mystère
lumineux : elle est à elle toute seule mariage, vous le savez, cela,
sans doute. Le mariage comme sacrement, c’est elle. Quand Jésus
a donné par son Incarnation le mariage des noces éternelles dans
le vin nouveau du mariage parfait de la terre dans la vie surnaturelle, il l’a
donné à travers Marie et Joseph, il l’a donné à
travers Jésus et Marie, il l’a donné à travers l’Esprit
Saint et le Verbe de Dieu. C’est comme cela, vous ne le savez peut-être
pas, mais c’est une des définitions que nous donnons et que nous
contemplons. Nous ne les donnons pas pour qu’il y ait une définition
de théologie, mais nous les donnons pour que nous contemplions, parce
que Dieu n’est pas fait pour que nous sachions qu’Il existe, mais
pour que nous Le contemplions, que nous pénétrions en Lui, que
nous L’assimilions, que nous en vivions et que ce soit Lui qui vive en
nous. Dieu le Père, c’est Lui qui vit sa vie intime dans notre
contemplation ; Dieu le Verbe vit sa vie intime et lumineuse dans notre contemplation
; Dieu le Saint Esprit est Dieu pour être contemplé : Dieu est
contemplation. Cela est extraordinaire.
La définition du mystère de l’Immaculée Conception
est qu’elle est, dans la coupe de la blessure du cœur de Jésus,
un mariage, une unité, une communion de personnes entre le Verbe de Dieu
qui porte le cadavre de Jésus dans une passivité d’amour
substantielle totale, et le Saint Esprit qui est aussi une Personne divine qui
se contemple elle-même comme étant l’amour à l’état
pur, la jouissance totale, la passion amoureuse : la passion incréée
d’amour, c’est l’Esprit Saint. L’Epoux( le Père
), et l’Epouse ( le Verbe de Dieu ) ne cessent éternellement de
disparaître l’un dans l’autre dans une sponsalité divine
éternelle incréée avant la fondation du monde : ils disparaissent
et ils sont recueillis dans l’Esprit Saint. L’Esprit Saint n’aime
pas, si je puis dire, activement. C’est ce que dit saint Thomas d’Aquin,
c’est ce que disent les définitions des grands Credo de l’Eglise
: l’Esprit Saint, lui, il est passif, il reçoit, il jouit de l’amour
du Père et du Fils, c’est une fruition d’amour, il pâtit
l’amour, l’amour est si fort entre le Père et le Fils qu’il
est lui-même cet Amour en Lui-même indépassable, Il ne peut
pas donner davantage, il ne peut qu’en pâtir et en jouir. Cette
contemplation de l’Esprit Saint, cette passivité, il faut la contempler,
il ne faut pas seulement dire la définition de l’Eglise. Cette
passivité d’amour, Dieu le Fils, le Verbe incarné, l’engendré
de Marie, d’un seul coup, dès que Jésus est mort, Il la
vit aussi, cette passivité : il est totalement passif, il est mort. Dans
le corps cadavérique de Jésus, il y a une passivité substantielle,
et donc l’Amour intime qui est toujours actif dans Dieu le Père
et dans Dieu le Fils, se trouve là dans un état passif, et c’est
pour cela qu’il y a une communion entre l’Esprit Saint et le Verbe
de Dieu, entre l’Epouse et l’Esprit, comme l’explique l’Apocalypse
: l’Esprit et l’Epouse disent ‘‘viens’’,
et ce ‘‘viens’’, c’est l’Immaculée
Conception. Nous ne pouvons pas lire l’Apocalypse si nous n’avons
pas compris cela. Il y a deux Personnes de la Très Sainte Trinité,
l’Esprit Saint et le Verbe de Dieu, qui sont dans un amour de similitude.
L’Esprit Saint qui est une passivité substantielle d’amour,
a vu sortir de Lui ce qu’Il était. La croix de Jésus, si
je puis dire, a sorti du Saint Esprit cette passivité d’amour pour
Lui-même, et il y a eu une unité. C’est pour cela que nous
pouvons dire que vraiment Le Verbe Incarné a été épouse
du Saint Esprit, là, dans la blessure du cœur. Et c’est vraiment
incroyable, mais c’est pourtant vrai : cette communion entre ces deux
Personnes de la très sainte Trinité va expliquer le mystère
de la Transfiguration, parce qu’il n’y a plus ni Esprit Saint dans
la passivité profonde de sa vie intime de Personne, ni de Verbe tout
entièrement donné passivement dans la blessure du cœur de
Jésus : ils sont tous les deux ensemble, un seul Dieu. Et cette communion
des Personnes va donner (parce que c’est fait quand même dans une
coupe créée, le coup de lance s’est passé dans un
moment créé, dans un moment du temps et non pas dans l’incréé…
Ces deux Personnes dans leur vie divine incréée se trouvent dans
un temps précis de notre histoire, à cause de Marie, à
cause de Jésus, à communier d’une Unité sponsale
dans la Blessure cadavérique du Cœur de Jésus : quand je
mélange du jaune avec du bleu, cela donne du vert. Or , le fruit de cette
communion est : ) l’Immaculée Conception. Voilà pourquoi
l’Immaculée Conception est bien créée, et pourtant,
elle est bien le fruit de la communion sponsale de deux Personnes divines, dans
la blessure du cœur de Jésus. Cela, c’est Cana. Elle est le
mariage à l’état pur, l’unité sponsale créée
à l’état pur, et c’est le deuxième mystère
lumineux, c’est une lumière incroyable. Parce que c’est la
seule raison qui motive que nous soyons créés dans une différenciation
sexuelle : il n’y a pas d’autre motif du Créateur. Si nous
le savions, nous ne ferions pas n’importe quoi, c’est sûr.
Nous arrivons ensuite au troisième mystère lumineux, ce que nous
avions vu la fois précédente. Le troisième mystère
lumineux, c’est vraiment le pardon qui est donné, le fruit de la
confession, et Marie est vraiment la confession incarnée, elle est l’Immaculée
Conception, elle est le pardon incarné, elle est l’Absolution incarnée,
et elle n’a demandé qu’une seule chose depuis cette intégration
par Jésus d’elle comme femme dans Son sacerdoce de Fils de l’homme
pour pardonner les péchés, elle n’a cessé de vouloir
être effacée dans cette unité sponsale pour qu’il
y ait une fécondité, une fécondité qui permette
que ce qu’elle est : l’Absolution, se communique, se communique,
que le Pardon se communique, se communique. Et voilà pourquoi Jésus
va rassembler les disciples : ‘‘Proclamez le Royaume de Dieu, annoncez
la Bonne Nouvelle, le pardon est accordé, le mal est détruit,
les maladies sont guéries, les résurrections de morts sont là,
le Royaume de Dieu est au milieu de nous, le Royaume de Dieu s’approche
de nous, le Royaume de Dieu est au dedans de nous, une vie nouvelle apparaît’’.
Ce mystère lumineux que nous avons vu la dernière fois est complètement
incroyable, trop beau ! Nous voyons très bien que Marie s’efface
pour que ce soit les disciples qui passent devant: ‘‘Faites tout
ce qu’Il vous dira’’. Et nous voyons que du coup Jésus
s’efface, parce que Jésus s’est toujours mis en dessous de
Marie (c’est toujours la foi de Marie qui Le fait incarner quelque chose
en sa chair dans le monde).
Le Verbe de Dieu va incarner quelque chose en sa chair humaine dans le monde
par la foi de Marie. C’est l’acte de foi de Marie qui engendre la
proclamation du Royaume de Dieu, le choix des disciples. Jésus n’aurait
pas choisi de disciples s’il n’y avait pas eu cette assomption de
Marie en lui, et cette foi qui pénètre tellement loin à
l’intérieur de la très sainte Trinité, tellement
loin, que du coup la très sainte Trinité est obligée, pour
ainsi dire, de passer par la foi de Marie pour donner au Fils de Dieu fait homme
de quoi répondre à cette foi. Et c’est pour cela que nous
passons du mystère du baptême de Jésus, aux noces de Cana,
à la proclamation du Royaume de Dieu et enfin à la Transfiguration.
Il y a eu un acte de foi nouveau de Marie, vous le comprenez, et c’est
d’elle que Dieu le Père, avec elle, engendre dans le Christ le
mystère, la réalité vivante de ce qui est derrière
la transfiguration. Pour l’instant, nous n’arrivons toujours pas
à comprendre ce que c’est que la transfiguration, mais il faut
déjà comprendre que c’est un mystère de Marie. Comprendre
cela, en se posant la question : pourquoi la transfiguration est-elle un mystère
de Marie ?
Jésus a manifesté que Marie était Immaculée Conception,
voilà pour le baptême, premier mystère lumineux. Il a exprimé
qu’elle était l’épousée, voilà pour
les noces de Cana. Il a exprimé sa maternité, sa fécondité,
voilà pour la proclamation du Royaume de Dieu. Et avec la transfiguration,
il va manifester autre chose de Marie. Pour moi, Jésus va manifester
de Marie sa nouvelle virginité. Elle est la Vierge, elle est vierge absolument.
Quand Jésus a illuminé le monde dans les premiers mystères
lumineux, ce n’était pas cette Virginité incarnée
qui fut révélée… Le mystère de l’Immaculée
Conception n’est pas celui de la Virginité de Marie. La sponsalité
: elle est Epouse, n’est pas tout à fait la virginité. La
maternité féconde de Marie, la proclamation du Royaume de Dieu,
n’est pas la virginité. Tandis que derrière la transfiguration,
c’est la Virginité de Marie que Jésus veut révéler.
Les gens ne savaient pas d’où Il était venu. D’où
vient-il, n’est-ce pas le fils du charpentier ?
Savez-vous que dans la même semaine que la transfiguration, Jésus
disait : ‘‘On ne laisse pas une lampe en dessous du boisseau, on
la sort et on la pose sur la table pour qu’elle brille pour toute la maison’’
(Luc 8). C’est dans la même semaine que Jésus a entendu la
foi du premier Pape, Pierre : ‘‘tu es le Messie, le Fils du Dieu
vivant’’ (Luc 8). C’est dans cette semaine-là qu’il
a multiplié les pains devant cinq milles personnes et qu’il y a
eu douze paniers pleins. C’est dans cette semaine-là aussi que
Jésus a guéri la femme qui perdait du sang, et qu’il a ressuscité
la vierge, fille de la synagogue (Luc 8).
Le sixième jour, six jours plus tard (Matthieu 17), Jésus emporte
avec lui trois de ses disciples, Pierre, Jacques et Jean … Cela me plaît
: Il les emporte (le mot grec est très joli, c’est de là
que vient ‘anaphore’), il les emporte, il les offre : il les emporte
pour les offrir. Les anaphores… vous vous rappelez, quand les femmes arrivent
au tombeau, ce sont les anaphores, elles apportent les parfums pour les blessures
de Jésus, pour le corps de Jésus, pour l’Immaculée
Conception en fait puisque le corps de Jésus est porteur du Verbe de
Dieu s’unissant à l’Esprit Saint et disparaissant pour donner
le mystère de l’Immaculée Conception. Les anaphores, c’est
cette offrande de l’Immaculée Conception à travers les parfums
qu’apportent les femmes. C’est aussi dans cette semaine-là,
c’est dans ce chapitre en tous cas (Luc 8) que saint Luc montre les femmes
qui étaient tout enveloppantes de Jésus, qui étaient autour
de Jésus pendant la prédication de l’Evangile. C’est
intéressant, et ce n’est pas par hasard, évidemment.
Le sixième jour : « six jours après »… En plus
de cela notons que saint Matthieu dit : ‘‘six jours après’’,
voilà qui est fort intéressant. Le sixième jour : Dieu
avait créé l’homme et la femme au sixième jour de
la création. C’est très intéressant, parce que ‘‘l’homme
quittera son Père’’ ( voilà pour l’Incarnation,
à cause de Marie ), ‘‘et sa mère’’ ( voilà
pour la crucifixion et l’ascension) ‘‘et s’attachera
à sa femme’’ ( voilà pour la transverbération,
oh ! Quand Marie a touché la blessure du cœur de Jésus physiquement,
elle est passée de l’Immaculée Conception à la transverbération
: quand nous touchons dans notre chair, dans l’instant, la blessure du
cœur de Jésus, la transverbération est possible). ‘‘Il
s’attachera à sa femme’’, transverbération,
‘‘et les deux ne feront plus qu’un’’ ( Assomption
). Cela, c’est le sixième jour de la création. Oh ! Le sixième
jour (vous vous en rappelez, nous l’avons vu au mystère des noces
de Cana, deuxième mystère lumineux), le sixième jour, il
y eut des noces. Et pour la troisième fois, à la transfiguration,
nous avons encore six jours : ‘‘six jours après’’.
Cela, il faut le noter, cela montre bien que Marie est présente dans
le fond du mystère.
Jésus vient de ressusciter la petite vierge, la petite vierge fille de
la synagogue. Franchement, si quelqu’un ne comprend pas ! Parce que, qui
est la vierge, fille de la synagogue ? C’est Marie qui est la fille d’Israël
et qui est vierge. Or Jésus ressuscite la fille de Jaïre, fille
de la synagogue, la petite vierge, la petite jeune fille (elle avait douze ans).
Cela veut dire qu’une virginité nouvelle se lève ( ressuscite
), vous le voyez à travers ce texte : Jésus voit, admire et appelle
dans la foi de Marie, une virginité nouvelle, toute différente
de la virginité surnaturelle parfaite et plénière, de celle
qu’Il a saisie lorsqu’elle est rentrée par la foi dans la
très sainte Trinité et que du coup Il a voulu s’incarner
en elle.
Une autre virginité, une nouvelle virginité.
L’Eglise, le peuple de Dieu épousée du Messie, avait perdu
sa virginité : ‘‘ils n’ont plus de vin’’,
alors il a fallu créer une nouvelle virginité. A la source du
mystère de la transfiguration, Marie par sa foi a tellement intégré
tous les fruits du troisième mystère lumineux de la prédication
de l’Evangile, de la Haggadah, que du coup elle fut placée aux
portes d’une virginité nouvelle qui était d’un autre
ordre : la résurrection de la fille de la synagogue. Il est extraordinaire
que dans la semaine qui précède la transfiguration, nous ayons
les trois blancheurs : nous avons la multiplication des pains, nous avons Marie,
la résurrection de la fille de Jaïre, et nous avons le Pape, Pierre,
qui dit : ‘‘Tu es le Messie, Fils du Dieu vivant’’ (et
Jésus dit : ‘‘n’en parlez à personne’’).
C’est quand même assez incroyable.
Pour ceux qui ne le savent pas, nous trouvons la transfiguration dans trois
passages du Nouveau Testament : au chapitre 17 de saint Matthieu, au chapitre
9 de saint Luc et aussi dans la deuxième épître de saint
Pierre. Je me suis amusé avant hier à calculer dans saint Matthieu,
chapitre 17, quel était le 555ème verset de l’Evangile,
parce que la signification théologique de 555, vous le savez, regarde
le mystère de l’Immaculée Conception dans son déploiement
et dans sa clarté glorieuse finale. Vous me croirez si vous voulez, nous
arrivons au verset qui précède le texte de la Transfiguration
: ‘‘Alors Jésus pris avec lui trois de ses disciples’’
: le 555ème verset du Nouveau Testament en est la racine, n’est-ce
pas beau, cela, n’est-ce pas extraordinaire ? Et après, vous voudriez
ne pas croire que c’est un mystère de Marie ?
Jésus venait de dire, pour conclure le mystère : ‘‘voilà,
le Royaume de Dieu, toutes ces choses vont s’accomplir quand vous verrez
venir le Fils de l'homme avec tous ses anges du ciel’’, et : ‘‘certains
d’entre vous ne mouront pas avant d’avoir vu le Fils de l’homme
dans toute sa puissance’’, 555ème verset du Nouveau Testament.
Marie a intégré ces paroles, toutes les Paroles que nous avons
vues dans la méditation du troisième mystère lumineux,
la proclamation de la Haggadah : la naissance vivante de la grâce, de
l’enfance divine surnaturelle, une nouvelle vie surnaturelle, une enfance
humaine, une innocence nouvelle, tellement puissantes, tellement fortes, que
nous pouvons aller jusqu’à la fin et vivre déjà de
la fin du Royaume de Dieu sur la terre et anticiper de manière vivante,
cachée et profonde ce qui va se passer à la fin en la plénitude
du Royaume de Dieu, cette plénitude du Royaume de Dieu qui se dit pléroma
en grec.
Jésus dit : ‘‘ne regardez pas en arrière, c’est
dans l’instant présent, toute petite, toute petite la graine en
ce moment : c’est vrai ; mais elle deviendra un arbre immense ; tout petit,
tout petit le levain, mais grande, la levée de la pâte ; mais oui,
tout cela est extraordinaire, et si vous voulez vivre du Royaume de Dieu, regardez
ce qu’il est lorsqu’il est totalement accompli dans le Royaume de
mon Père et tel qu’il est lorsque je reviendrai avec mes anges
et avec mon Royaume’’. Marie a intégré cela : elle
est membre vivant de Jésus vivant, elle ne vit pas du mystère
de l’Eglise de Jésus, du corps mystique de Jésus, dans l’instant
temporel, en se disant ‘‘qu’est-ce que nous allons faire demain
? Et qu’est-ce que j’ai fait hier, mon Dieu ?’’. Elle
vit de l’instant présent et de l’instant éternel de
l’accomplissement du Royaume de Dieu. ‘‘Qu’est-ce que
je vais faire après-demain ? Qu’est-ce que je vais faire dans cinq
minutes ? Qu’est-ce que je n’ai pas fait encore, avant hier ?’’.
Marie n’est pas comme ça. Marie vit du Royaume de Dieu et nous
vivons du Royaume de Dieu en naissant à la vie nouvelle, en prenant cette
nouvelle naissance dans le Royaume de Dieu accompli. Voilà ce que Jésus
nous a expliqué, voilà la lumière de la Haggadah, la Bonne
Nouvelle : le pardon est total, pour toute la terre, pour tous les temps, pour
tous les lieux, et c’est ce pardon-là qui nous fait vivre de la
grâce.
Nous ne vivons pas de la grâce parce que nous sommes pardonnés,
non, surtout pas : nous vivons de la grâce parce qu’à la
fin des temps, la miséricorde, le pardon, est total, universel, absolu,
perpétuel, continuel, intense et il se communiquera de manière
de plus en plus intense éternellement dans la gloire, et c’est
de ce Royaume de Dieu-là dont nous vivons dès maintenant et qui
fait que nous avons la grâce. Marie nous a engendrés comme membres
vivants du corps mystique vivant du Royaume de Dieu vivant. Marie vit cela,
‘‘il y en a qui ne mouront pas avant d’avoir vu le Royaume
de Dieu’’… L’Immaculée, bien sûr, ne peut
pas mourir : elle en vit déjà ; elle intègre tout ce que
Jésus explique par signes, par sacrements, tout ce que les disciples
font et que Jésus engendre par son Verbe et sa Parole ; eux le réalisent
par leurs actes et leurs signes, tandis que Jésus le réalise en
eux. Elle intègre tout cela, elle comprend tout cela, elle sait tout
cela, elle entend tout cela. Comme l’ange Gabriel lui est apparu une fois,
ce Message de la proclamation du Royaume de Dieu est un nouvel ange Gabriel
pour l’Immaculée Conception. Et elle doit croire. Et elle comprend
que toute cette proclamation du Royaume de Dieu est un signe du pardon, que
ce pardon doit aller jusqu’à la fin, qu’il doit être
universel, qu’il doit être perpétuel et glorieux, qu’il
doit être une nouvelle vie, comme Jésus l’a expliqué
à Nicodème, une vie totalement nouvelle, une enfance totalement
nouvelle, une innocence totalement nouvelle.
Et elle le vit, elle dit : ‘‘je dois vivre autre chose’’,
elle l’a compris, elle doit le croire, et elle dit : ‘‘mais
comment vais-je faire, puisque je ne sais pas ce que l’humanité
vit ?’’. La réponse de Marie est toujours la même parole
: ‘‘comment vais-je faire puisque je ne connais pas d’homme
?’’, ‘‘comment vais-je faire puisque je ne sais pas
l’état dans lequel est l’humanité blessée par
le péché originel, puisque je n’en suis pas moi-même,
par grâce ?’’. ‘‘Le Père, la Paternité
vivante et éternelle de Dieu, te prendra sous son manteau, et la super-venue
du Saint Esprit te fera faire ce qu’il faut, Il le fera lui-même
à travers toi’’. Alors elle dit : ‘‘Fiat, Shemem,
me voici : je veux bien croire’’ et elle est devenue une vierge
nouvelle.
Une virginité nouvelle est apparue en Marie, et c’est cela qu’il
faut contempler dans le mystère de la transfiguration. Marie a retrouvé
une nouvelle virginité…
Elle a d’abord été l’épousée ; elle
est devenue mère de l’Eglise ; et voici la nouvelle Vierge d’Israël
: c’est ce que manifeste le mystère de la Transfiguration.
Remarquez bien que Jésus emporte avec lui trois disciples. Je me suis
amusé aussi à calculer la place des versets de la Transfiguration
pour saint Luc. Dans saint Luc, tout le passage de la transfiguration est au
chapitre 9, et le dernier verset de la transfiguration est le 444ème
verset de l’Evangile de saint Luc!
Vous voyez bien que le Bon Dieu fait tout avec nombre, poids et mesure dans
la Haggadah des Evangiles : 555 c’est Marie, 444 c’est toute la
création, c’est le sacerdoce, c’est la création toute
entière qui devient médiatrice d’amour, Marie est la créature
parfaite, elle est conjonction entre la gloire et la grâce, et Marie doit
croire qu’elle est choisie pour être la mère de la création
toute entière, la Vierge d’Israël. Alors elle a besoin d’une
nouvelle naissance, pour accéder à une maternité qui commencera
bien sûr avec le cinquième mystère lumineux : l’eucharistie.
Mais pour l’instant, c’est une grande préparation : comme
elle a été préparée dans son esprit de virginité
et son vœu, à être la mère du Sauveur, là elle
se prépare, et c’est la transfiguration.
Et Jésus est ému : il ne faut pas qu’une lampe soit sous
le boisseau, il faut qu’elle soit sur le lampadaire : il le faut.
Vous savez, Jésus respectait quand même le quatrième commandement
de Dieu : ‘‘Tu honoreras ton père et ta mère’’.
Et Jésus a voulu honorer Joseph et Marie : il n’a pas voulu que
nous croyions que Marie n’était pas restée totalement vierge
; il a voulu que nous sachions qu’elle était vraiment Immaculée
Conception ( comprenne qui peut comprendre ) ; que Joseph était l’humilité
parfaite, l’ajustement parfait à cette virginité parfaite
et surnaturelle, et qu’il était surnaturellement ajusté
à elle, qu’il était l’ajustement parfait à
la paternité incréée de Dieu. Il a voulu honorer son père
et sa mère. Le troisième mystère lumineux était
proclamé, l’Evangile était proclamé, Marie avait
pu permettre que ce pardon qu’elle était elle-même en substance,
soit engendré à toute la création (Marie désirait
tellement que son Immaculée Conception, l’Absolution qu’elle
était elle-même, se communique, que Jésus l’a assumée
dans sa foi)… Elle devait être médiatrice de ce pardon, de
cette guérison, de ce relèvement, de cette résurrection
des morts, de cette proclamation de la lumière dans les ténèbres,
de la disparition des ténèbres, elle était médiatrice
de cela, mais elle n’avait pas pensé qu’en le faisant, Jésus
ne pouvait pas ne pas révéler d’où venait cette lumière-là.
Jésus, dans cette semaine-là, était en Galilée,
il parcourait toutes les villes de la Galilée, et, puisqu’il est
traité ici du sixième jour, je suis plus que convaincu que juste
avant de monter sur le Mont Thabor, il était à Nazareth. Cela
me paraît impossible autrement, parce qu’on ne parle pas de sixième
jour s’il n’y a pas le nouvel Adam et la nouvelle Eve ensemble dans
leur demeure ; nous les voyons ensemble un bref moment dans le lieu de la sainte
Famille. Et là, je suis sûr qu’Il était là
avec elle, et qu’à certains de ses disciples il a révélé
le secret de Marie. Je le crois d’autant plus volontiers que nous savons
que Jésus est allé jusqu’au bout du quatrième Commandement
de Dieu et jusqu’au bout des Paroles qu’il venait de prononcer et
des gestes qu’il venait de faire. Jésus est la vérité,
il est la vie, il est l’amour, et il est le chemin. Je l’imagine,
et il faut essayer de l’imaginer : il y a l’évangile, les
textes, c’est évident, mais il y a aussi la contemplation du mystère,
et ces textes sont là pour faire naître, grâce à l’Esprit
Saint caché en dessous, la contemplation du mystère. L’Esprit
Saint et le Verbe de Dieu le désirent bien sûr, puisque la lumière
est en train de jaillir au milieu des ténèbres, que cela ira jusque
dans le Royaume de Dieu qui viendra à la fin du monde dans son accomplissement.
Cette lumière-là, il faut bien sûr qu’elle ne reste
pas sous le boisseau, dans sa substance, dans sa source. Donc je suis convaincu
qu’il a dit aux disciples : ‘‘ ne croyez pas que Marie soit
simplement la mère de mon humanité, Marie est la mère de
ma divinité ; Marie a obtenu cette lumière du pardon parce qu’elle
est elle-même le pardon’’. Je crois qu’Il a voulu livrer
à certains de ses disciples, à Pierre, Jacques et Jean peut-être,
les secrets de Marie : il leur a expliqué que Marie était Vierge.
Les gens ne le savaient pas ; les gens disaient : ‘‘elle n’est
pas vierge puisqu’elle était mariée avec Joseph’’.
Jésus ne pouvait pas laisser se dire longtemps ces paroles et murmures,
puisque la lumière de la vérité était proclamée
dans le monde entier jusqu’à la fin, et il le dit ouvertement :
‘‘la lumière qui est cachée, qui est secrète,
il faut la mettre sur le lampadaire et sur la table des noces’’.
C’est pour cela que pour moi, à partir du moment où il a
commencé à affirmer intimement : ‘‘ ma mère
: c’est le trésor du ciel et de la terre ; ma mère est la
lumière elle-même incarnée pour donner la vie ; ma mère
est la mère de la grâce et de la sainteté ; ma mère
est toute la clarté de Dieu visible dans notre monde et cachée
dans son humilité ; ma mère est tout cela’’ : Il a
honoré sa mère, vénéré sa mère, manifesté
sa mère…Et elle dans sa pudeur a dû se cacher encore plus
profondément en Lui.
Alors j’imagine très bien que lui qui avait été recouvert
du manteau de l’Immaculée Conception brûlée par la
super-venue du saint Esprit pour s’incarner, Il l’a recouverte de
son manteau qui représente tous les saints. Le Thabor de Jésus
recouvre la pudeur transparente de Marie : aussitôt, Il prend les disciples
et il monte sur le Mont Thabor.
Il prend avec lui trois disciples.
Marie a tout de suite compris que si Jésus voulait manifester toute la
vérité sur la grâce, sur les sources de la grâce,
sur sa virginité, c’est que désormais il fallait qu’elle
retrouve une virginité nouvelle plus profonde encore, supérieure.
Il voulait donner à sa virginité une signification nouvelle, une
métamorphose nouvelle dans l’offrande parfumée du royaume
de Dieu accompli dans sa Foi : voilà à mon sens pourquoi avant
le Thabor Jésus res-sucite la vierge fille de la Synagogue de 12 ans
( celle qui porte les douze corbeilles pleines de la multiplication, la plénitude
finale dans sa Foi du Royaume de Dieu scellé dans les 12 )… cette
résurrection la dispose à une nouvelle fécondité
divine qui à la fois va la cacher des honneurs de sa première
fécondité ( celle des mystères joyeux ), et faire surabonder
la Lumière de l’Evangile de Jésus dans les ténèbres
d’une foi toute pure ( mystères douloureux )
Elle dit : ‘‘comment ferai-je, moi ?’’. Elle eut un
acte de foi tellement fort, tellement profond, tellement extraordinaire, tellement
porté par la super-venue du Saint Esprit, tellement emporté par
la Toute Puissance de Dieu le Père, qu’il y a eu la Transfiguration.
Telle fut la véritable anaphore :
Jésus porte les trois disciples, et je suis convaincu que ce sont les
trois disciples qui ont été dans la confidence sur la virginité
immaculée de Marie et sa Virginité engendrée de la communion
de Personnes divines. Je crois que c’est à cause de cela qu’Il
a pris ces trois disciples-là. N’oubliez pas qu’à
la résurrection de la fille de Jaïre, il a pris aussi les mêmes
Pierre, Jacques et Jean. Si nous voulons vraiment comprendre, c’est bien
cela.
Ces petits points que nous sommes en train de construire sont très importants
pour pouvoir rentrer dans la contemplation du mystère. Pour l’instant,
nous plaçons les briques, comme dans la lecture du Livre de la Genèse
où nous voyons la construction de la tour de Babel : des briques avec
beaucoup de ciment ( du Kapar)… Le Kapar, c’est le pardon universel
: l’Immaculée Conception. Les briques de l’Eglise sont soudées
les unes aux autres par le Kapar de l’Immaculée Conception.
- Il y en a trois qui sont dans la confidence : c’est eux que Jésus
amène, et pas les autres. Oh cela me plaît ! Des anaphores !
Et il les amène en offrande sur le sommet de la montagne, et Il se mit
là pour prier. Jésus s’est mis à genoux (il ne s’est
pas affalé, hein ?), Il s’est mis à genoux, les mains vers
le ciel, et Il a remercié le Père. Quand nous honorons notre mère,
tout de suite après, nous glorifions Dieu pour elle : c’est cela,
le quatrième Commandement de Dieu. Donc c’est normal qu’il
y ait une relation entre les deux. Il s’est mis à genoux, il a
porté avec lui ceux qui étaient dans le secret ( tout cela, c’est
« sous » le corps mystique en l’Immaculée Conception
que cela s’est réalisé ).
Il ne faut pas oublier que nous passons au-delà du troisième mystère
lumineux, mystère de l’Eglise naissante qui vit de la lumière
et du pardon, et donc qui porte une participation à la grâce de
l’Immaculée Conception, à la grâce du pardon, à
la grâce de l’absolution, à la grâce nouvelle, à
l’enfance perpétuelle, à la virginité parfaite surnaturelle.
Et donc Jésus se met à genoux, lève les bras et remercie
le Père ; Jésus demande aux disciples de prier sa prière
en union avec lui, Il demande à ceux qui sont dans le secret de prier
avec lui ; ils prient de longues heures, à tel point que les disciples
s’alourdissent de sommeil… et quand ils se réveillent, tout
est dans la lumière.
( c’est joli, cela : nous en reparlerons pour le mystère de la
dormition ).
Ils sont endormis dans la grâce naissante encore invisible et cachée
de la transfiguration, et ils se réveillent dans la lumière de
la transfiguration.
Il y a ici exprimé de manière voilée l’avant et l’après
du nouveau "shemem" : Me voici ! » que Marie a acquiescé
à cet inconcevable et nouveau message de Jésus, sous la Puissance
du Très-haut, l’Ombre de l’ajustement à la mort en
Joseph, l’enveloppement de tous les lieux de l’Univers de la Sagesse
divine par la lumière paradisiaque de sa nouvelle Virginité.
Alors le visage de Jésus tout nimbé de lumière, d’une
lumière d’en haut, d’une lumière inconcevable, ses
vêtements tout resplendissants de cette lumière, furent enveloppés
d’une nuée glorieuse rayonnant comme mille soleils : plus forte
que le soleil, d’une blancheur plus immaculée que la neige brûlée
par la lumière.
Jésus était vraiment, non pas transfiguré (ça, c’est
la traduction, c’est toujours pareil ; o mon Dieu ces traductions !) mais
métamorphè : la transcendance de la forme ; c’est beaucoup
plus fort, parce que dans l’humain et le divin, la méta-morphè
est sponsale ; la forme par excellence.
La transfiguration, réfère au visage, à la figure …
Tandis que la forme, eïdos et morphè en grec, la forme humaine désigne
l’humanité intégrale en Jésus ; méta : elle
explose dans l’ouverture à l’infini. C’est extraordinaire,
parce que c’est quelque chose qui montre que Jésus à la
transfiguration vit la plénitude de sa sponsalité avec la femme.
Ce n’est pas son visage, c’est la morphè de l’Homme
transcendée dans l’ex-piration sponsale.
Si nous ne sommes que masculin, ou que féminin, nous ne sommes pas l’humanité
intégrale. Nous ne sommes l’humanité intégrale que
si nous avons intégré totalement en une seule chair virginale
et dans le dépassement complet et surabondant du vin nouveau, l’humanité
intégrale qui n’est ni homme ni femme : oui, là, la figure
humaine prend son vrai visage. Tu n’es vraiment homme que si tu vas jusque-là,
tu n’es vraiment femme que si tu vas jusque-là. Le mystère
de la transfiguration est impossible sans Marie : Métamorphè.
Mais Jésus a voulu le donner à voir miraculeusement dans la lumière…
Marie a eu la foi : elle a cru qu’il le fallait, qu’il fallait qu’elle
l’accepte et elle a pu se cacher plus encore dans une virginité
nouvelle, et du coup est apparu ce resplendissement pour la création,
pour la croix et pour la gloire de Dieu, pour l’Eglise.
Alors elle a accepté, et elle a dit : ‘comment vais-je faire maintenant,
pour me cacher ?’’ ( Je ne sais pas, je me mets à sa place
: voilà une virginité nouvelle, c’est trop beau, c’est
trop beau !) Alors Jésus l’a prise dans son conseil et il a décidé
de la cacher en ceux qui étaient dans le secret de cette transfiguration
de l’Epoux et de l’Epousée ( il s’agit bien sûr
de Joseph, et de Jean le Baptiste ). Ce nouveau voile explique pourquoi aucun
des trois n’apparaît sur le Thabor, mais ceux dont ils sont le visage
: le Père Ombre et Présence cachée, l’Esprit Manteau
de sagesse éclatante et Nuée d’Onction lumineuse, et Voix
solitaire du Verbe criant dans le désert du Paradis Virginal.
Qui était dans le secret ? Qui est venu apparaître, pénétrer
dans cette lumière ? Elie et Moïse.
Elie et Moïse, à droite et à gauche, et ils parlaient à
Jésus, ils ont parlé longtemps.
Il ne faut pas croire que la Transfiguration a duré juste trois minutes,
non, cela a duré longtemps. Les pères et les traditions disent
que cela a duré bien des heures. Au bout d’un certain temps, Pierre
dit : ‘‘bon, on peut installer une tente, quand même’’
; il n’aurait pas dit cela si ça avait duré quinze secondes,
vous comprenez ! Non, cela a duré longtemps.
Elie revenait du paradis terrestre, Moïse revenait des lieux de la mort
: ils sont aspirés par la métamorphose de Jésus en Dieu
le Père qui jouit de l’unité du Verbe et de l’Esprit
Saint dans l’Immaculée Conception avec le Christ. Et également
: « Il faut que le monde sache que j’aime mon père ».
C’est cela qui s’est passé. Alors cela a atteint tous les
lieux de la mort, les limbes, et tous les lieux de la vie perdue du paradis
terrestre. Elie représente le paradis terrestre avec son char de feu
( il ne vient pas du ciel empiré, comme dit Origène, il vient
d’un lieu qui était réservé -réservé,
c’est à dire interdit- : le paradis ).
Ils sont là avec leur corps, c’est cela qui est inouï.
Elie n’est pas mort, il est donc avec son corps. A l’heure d’aujourd’hui,
Elie -nous ne l‘ignorons pas- n’est pas mort : Elie le prophète
n’est pas mort. Ne vous inquiétez pas, il va mourir : puisqu’il
revient pour être martyrisé par l’Anti-Christ. Voilà
ce que dit la doctrine de l’Ancien Testament (la doctrine des rabbins
et des nacis d’Israël), et aussi la doctrine de l’Eglise -
ce que confirme saint Thomas d’Aquin, par exemple -, et ce que confirme
la Vierge à la Salette en disant : ‘‘Elie va revenir et il
sera tué par l’anti-Christ’’. Il est toujours vivant,
ne vous inquiétez pas, ce n’était pas son âme qui
était là à la Transfiguration : son âme est toujours
restée inséparée de son corps.
Et Moïse ? Moïse est mort sur le Sinaï. Son âme seule peut-être
a pénétré dans la nuée ? Mais non ! Il était
là avec son corps, vous lirez pourquoi dans l’épître
de Jude, et dans le midrash sur la mort de Moïse (il faut que nous ayons
lu au moins une fois dans notre vie le midrash de la mort de Moïse : il
eut une lutte complètement incroyable entre Moïse et l’ange
de la mort, Moïse disait : ‘‘non, Seigneur, pas question, je
ne t’obéirai pas, je ne mourrai pas’’. Et finalement
il n’a accepté de mourir que quand Dieu lui a accordé que
son corps ne serait pas livré au démon, comme le corps de tous
les hommes à cause du péché originel. Et du coup son corps
n’a pas été livré au démon, il a été
porté en Dieu ). C’est ce que dit également l’épître
de saint Jude ( verset 9 ) dans le Nouveau Testament. Et voilà pourquoi,
comme l’Immaculée Conception tire sa nouvelle virginité
de la Paternité incréée de Dieu au ciel, elle peut apporter
à Moïse son corps. Caché derrière cette unité
mariale en Moïse de la séparation de l’âme et du corps
par la mort nous devinons, caché, le corps spirituel de Joseph : dans
l’unité sponsale, la métamorphose de Jésus suit l’unité
du Ciel et de la terre de son père ; Jésus s’est toujours
caché sous la Foi aimante de la Vierge ; cette fois, la Vierge de la
Création du monde, de la sagesse créatrice, est révélée
par l’Ange du Royaume de Dieu du troisième mystère lumineux.
Elle peut joindre et acquiescer la prédestination de tous les élus,
et elle commence par joindre dans sa foi incarnée l’inscription
du père de Jésus dans le Livre de Vie, son corps spirituel dans
le Royaume accompli, et sa vie cachée dans l’Hadès…
Jésus rythme son amour filial parfait, naturel, et en même temps
surnaturellement recréé par la grâce à la force du
cri de l’Esprit et de l’Epouse de l’Apocalypse : « Viens
! » en assumant Marie, Joseph et ses disciples dans le secret dans ce
rythme-là, et cela permet à Joseph d’être passivement
enveloppé et caché derrière la Voix du Père, d’être
avec Lui l’Epoux de l’Immaculée Conception, l’Epoux
de sa Sagesse venue du Ciel et le Père de la Clarté sensible du
Verbe rédempteur. Marie de son côté se laisse « super-venir
» dans l’onction du Saint Esprit, Esprit de Sagesse dans la clarté
de la plénitude finale de l’accomplissement du Royaume de Dieu
:
Alors Moïse apparaît avec son corps : c’est tout à fait
normal.
Et Jésus parle avec Elie et Moïse longuement, et ils sont contents,
ils remercient forcément Jésus de ce qu’ils vivent avec
lui en ce moment, sachant que c’est par la croix qu’ils vont jouir
de cette lumière éternellement conjointe dans le Royaume de Dieu.
Ils vivent déjà de l’accomplissement du Royaume de Dieu.
Marie par sa foi apporte déjà l’accomplissement du Royaume
de Dieu dans l’instant de la foi des disciples et elle en donne communication
avec Jésus, et Jésus du coup assume la foi de Marie et communique
en effet cette lumière à tous ceux qui sont dans les ténèbres,
à Joseph, à Moïse et à tous ceux qui sont dans les
lieux de la mort, et puis à tout le paradis, à toute la création
originelle de la sagesse créatrice de Dieu, à travers la figure
du Prophète. Alors il y a eu un remerciement, et aussi, le dévoilement
de ce qui ne paraissait guère être tout nouveau pour eux : quelle
est donc cette sagesse de la croix, cette sagesse créatrice, cette sagesse
nouvelle, cette recréation ? Alors Jésus a parlé de la
croix : toute la Sagesse de la croix, Lui-même anéanti, pour que
nous puissions entrer dans cette Clarté…
C’est ce que dit l’Evangile de saint Luc : ils parlaient de sa croix,
de l’heure de sa mort, et comment Il le ferait ; et Il leur a décrit
tout ce qui se ferait, avec eux, en communion avec eux, en communion avec l’Immaculée,
en communion avec tous les péchés du monde ; Il serait anéanti,
brisé pour anéantir et briser nos ténèbres.
Le mot Thabor est un mot hébreu qui se prononce Tabowr et qui s’écrit
Tav, Beit, Resh.
Le Tav , dans l’alefbet hébraïque et d’après
l’enseignement de Moïse, désigne le signe qu’il a dressé
au désert et sur lequel un serpent a été élevé.
Le Tav est le signe final qui guérit du serpent, c’est la croix,
le signe du Fils de l’homme dont seront marqués au front les serviteurs
de Dieu dans l’accomplissement du Royaume de Dieu, dans la lutte finale.
Ceux qui ne seront pas marqués de ce signe, c’est à dire
qui ne contempleront pas entièrement, intégralement et du plus
profond d’eux-mêmes Jésus crucifié dans le mystère
de la crucifixion, au centre même et la substance de ce que représente
ce mystère de Jésus crucifié, ceux-là seront marqués
par le chiffre 6-6-6. Le Tav, c’est Jésus Sagesse crucifiée,
Sagesse élevée de terre sur un poteau. C’est extraordinaire
que cette montagne s’enracine dans un Tav.
Le Beit désigne l’amour entre l’homme et la femme, tout caché
dans la clôture secrète de leur intimité profonde, et puis
ouvert à l’infini. Cela s’écrit comme un V renversé
vers la gauche, . Alors l’homme et la femme sont dans la clôture
de l’intimité (vous voyez la queue du V) et cela s’ouvre
à l’infini. C’est l’intimité profonde de l’homme
et de la femme qui s’assimilent dans une seule ouverture à l’infini.
Deuxième lettre de l’alphabet : la lumière de l’homme
qui vit de l’unité des deux ? Alors à ce moment-là
une demeure est possible : c’est pour cela que Beit veut dire maison en
hébreu. S’il y a cette lumière de l’humanité
intégrale dans l’unité secrète, profonde et cachée
de l’homme et de la femme, ouverte à l’infini, alors à
ce moment-là il y a une demeure pour la lumière. Voilà
ce que dit Moïse sur la lettre Beit.
Et il y a le Resh , qui désigne d’abord le rocher solide du Messie,
la tête du monde, le promontoire le plus élevé de la création,
le roc le plus solide de l’éternité divine, le Messie, le
Roi, la Royauté de toutes choses. Voilà pour l’enseignement
de Moïse sur la lettre Resh.
Il suffit d’accorder ces trois lettres ensemble pour comprendre ce que
c’est que ce mystère de la « trans…‘morphè’
». Transfiguration. C’est vrai, un visage nouveau de Marie apparaît.
Tabowr se traduit en français par le mot : rupture…
Entre le troisième mystère lumineux et le quatrième mystère
lumineux, il y a une rupture, et c’est vrai, il y a une nouvelle vie pour
Marie, Marie va engendrer, Marie va être une vierge nouvelle préparée
pour engendrer la création dans la Clarté de Dieu.
C’est ce que Jésus lui a dit, c’est ce que l’Esprit
Saint lui a dit, alors elle a dit : ‘‘qu’il me soit fait selon
ta Parole !’’.
Ce mot hébreu Tabowr se dit Tabar en araméen (la montagne se trouve
en Galilée) et s’écrit comme en hébreu, Tav, Beit,
Resh. Tabar vient de la racine du verbe Shabar : Shin, Beit, Resh ( on change
le Tav en Shin : Shin est l’incarnation et Tav est la croix - Jésus
s’est incarné, Shin, pour être crucifié, Tav ). Et
le verbe Shabar se traduit par ‘rompre pour une naissance’. Le sein
de la femme par exemple se rompt pour qu’il y ait une naissance. C’est
de là que vient le mot Thabor. C’est incroyable, non ? Et vous
voudriez dire que ce n’est pas un mystère de Marie ? Pourquoi est-ce
que Jésus a voulu être transfiguré là, si ce n’est
pas pour manifester avec nombre, poids et mesure, 555, Tabar, Shabar, la lumière
sous le boisseau, la résurrection de la fille de Jaïre ?
Ce que le saint Père veut nous dire à travers les mystères
lumineux, nous le comprenons : les mystères de l’Evangile sont
tous engendrés par Marie, Marie en est la cause principale, la signification
principale, la source principale, la substance principale, le fruit principal,
le récepteur principal, le rayonnement principal, le visage principal,
le mérite principal. Le Royaume de Dieu est le Royaume de l’Immaculée
Conception, Reine du ciel et de la terre, de la Jérusalem glorieuse annoncée
dans le troisième mystère lumineux, et Jésus signifie :
‘‘C’est celui de ma mère, c’est celui de mon
Père’’. Voilà pourquoi Dieu le Père se fait
entendre une deuxième fois : ‘‘Celui-ci est mon Aimé
absolu, mon Fils’’, et cette fois-ci, le Père est tellement
dans le nouvel acte de foi de Marie qu’Il répète ce que
dit Marie dans les noces de Cana, mais au lieu de dire : ‘‘Faites
tout ce qu’Il vous dira’’, Il dit : ‘‘Ecoutez-Le’’.
Le Père avait déjà parlé, au baptême, Il avait
dit : ‘‘Celui-ci est mon Aimé absolu, c’est l’aimance
à l’état pur, c’est mon Fils, O’ agapetos uios
mou’’, mais Il n’avait pas dit : ‘‘Ecoutez-Le’’.
Cette fois Marie ayant dit : ‘‘Tout ce qu’Il vous dira, poiesatè
! (réalisez-le) ’’, les apôtres l’ont fait. Pour
cela, ils sont devenus les aimés du Bon Dieu, les aimés de Jésus,
les aimés du ciel, les aimés de la Jérusalem, les disciples
et les instruments du Royaume, les signes du Royaume ; ils ont obtenu cela de
Marie, la médiatrice. Et donc Dieu le Père dit : ‘‘Ecoutez-Le’’.
Cette fois-ci, Dieu le Père a intégré la foi de Marie en
lui associant la paternité déchirée du père du Verbe
incarné pour engendrer dans le Fils la Transfiguration.‘‘Ecoutez-Le’’
: la voix du père se fait plus sensible, plus apostolique, plus proche
du mystère de la Mort assumée en cette même paternité
( voilà pour l’ombre de Joseph, toujours à rechercher en
chaque mystère du Rosaire !)
La nouvelle foi virginale entend la sagesse de la croix ; ce quelque chose de
nouveau veut dire que les disciples doivent entendre le Verbe de Dieu en cette
sagesse de la mort, telle qu’Il est, pour le réaliser. ‘‘Ecoutez
bien’’ : que fallait-il écouter ? Que Jésus transfiguré,
c’était Jésus brisé, parce que Thabor veut dire aussi
brisure : c’est Jésus broyé. Et la seule clarté de
Jésus broyé, c’est Marie, le seul visage glorieux de la
croix, c’est l’Immaculée Conception dans sa compassion, et
telle est la nouvelle virginité de Marie : c’est sa compassion
en Jésus broyé. Et conjointement, pour Jésus broyé,
la seule Lumière admise, c’est la clarté virginale, transfigurante,
profonde et cachée de Marie toute offerte à l’Amour supervenant
de l’Unité du Père et du Verbe vivant de Dieu.
Comme le dit saint Bernard : ‘‘tota vita Christi crux fuit atque
martyrium’’… Toute la vie du Christ a été croix
et martyre : Jésus a été broyé du début jusqu’à
la fin, et Marie fut sa gloire ; et Jésus le manifeste. Cette nouvelle
virginité sera brisée, et douloureuse mais victorieuse.
‘Ecoutez-Le’’. Le Père offre qu’on en vive…
Et il disait, avec Moïse et Elie : ‘‘voilà l’heure
profonde de ma croix, Je suis cet anéantissement de la croix, mais…’’
( nous aurions bien voulu qu’il y ait un enregistrement ! Il faudrait
faire un petit traité de l’enregistrement de la conversation de
Jésus avec Moïse et Elie expliquant l’Immaculée Conception
et le mystère de compassion. Ah, que cela me plairait !) … Ce que
demande le saint Père, c’est que cette conversation nous puissions
la découvrir, l’entendre, et voir que c’est Jésus
qui désire voir Marie, Clarté de compassion, manifester l’ardeur
de son lampadaire.
( la ménorah représente le Messie ; sur la table des noces, elle
peut être allumée, et c’est par la clarté flamboyante
de l’épousée que la maison est éclairée…
La tradition juive n’éclairait jamais la lampe de la ménorah
: la Synagogue devait attendre que la vierge d’Israël l’épousée
l’allume ; la maison de Dieu ne la verrait éclairée qu’en
la présence explicite du messie ; Jésus indique à Marie
l’heure venue de l’éclairer … )
Jésus désire qu’elle soit posée visiblement sur la
table des Noces, pour qu’elle se voie et illumine toute la maison de la
Jérusalem glorieuse : toute notre demeure intérieure.
C’est l’Esprit Saint qui fait que la Haggadah est Haggadah, Evangile
: ‘‘le Royaume de Dieu s’approche de vous, il vous touche,
il vous visite !’’. Dès que nous méditons le mystère
de la Transfiguration, le Royaume de Dieu nous touche, il nous visite, l’Esprit
Saint nous fera entendre, et nous entendrons quand nous contemplerons ce mystère
quelque chose d’énorme, quelque chose de magnifique.
Quelque fois nous entendons dire : pendant la Transfiguration, Jésus
manifeste ce qu’Il sera pendant la résurrection. Cela ne me va
pas, je vous l’avoue.
La première fois que la transfiguration a habité le corps de Jésus
survint lorsque Joseph pénétra le secret de Marie… Vous
le savez ? Les six mois qui ont précédé Noël Joseph
fut introduit, et cela lui fut manifesté : il est monté sur la
montagne du mystère de la maternité divine de Marie et de sa sponsalité
avec elle, pour rentrer jusque dans la sponsalité incréée
de Dieu, il a été emporté avec elle dans la même
foi qu’elle, dans l’unité sponsale, et ils ont été
transfigurés. Et de cette transfiguration, Jésus est né,
de sorte que Joseph est le père de Jésus par la naissance. Nous
l’avions vu, cela.
C’est lié au vin des noces surnaturellement assumé par la
très sainte Trinité dans la chair du Christ.
C’est dans une clarté très grande de lumière que
s’est produit le mystère de Noël, et Jésus a traversé
les portes du cénacle de l’unité sponsale en une seule chair
virginale de Joseph et Marie transfigurés, métamorphosés
dans la lumière ; Il a pu avoir cette subtilité qui fait qu’il
a traversé les portes du « cénacle virginal » sans
l’abîmer : Marie gardant sa virginité ( normalement, à
supposer que vous ayez gardé votre virginité pour une conception,
et fait vivre pendant neuf mois un bébé, vous perdez votre virginité
à la naissance du bébé : une rupture, shabar, se produit
pour faire voir à l’enfant la lumière du jour.)
La femme perd normalement sa virginité à la naissance .
Voilà pourquoi Elie est là, parce que le sixième jour de
la création est présent ainsi que sa terre ; la terre des enfers
et des lieux inférieurs, avec Moïse, dans le corps spirituel qu’il
conserve dans les mains de Dieu et du ciel empiré ; et la terre d’Israël,
la terre de l’Eglise, sont là, présentes.
Cette transfiguration avait donc déjà eu lieu avec Jésus,
Marie et Joseph.
Il ne s’agit donc pas de montrer le Christ dans la gloire de sa résurrection
future ! La Transfiguration montre le Christ tel qu’il est dans la transfiguration
d’une nativité surnaturelle du Verbe incarné en Jésus,
Marie et Joseph. Cette fois elle surabonde en ceux qui écoutent un secret…
Nous commençons à rejoindre le mystère de la transfiguration
dans sa source : Jésus veut manifester cette source à l’Eglise
pour sa deuxième Pâque publique en Israël (la première
Pâque de Jésus, Il avait chassé les vendeurs du temple après
Cana ; sa troisième Pâque sera celle de sa mort).
Donc l’ombre de Joseph est par là.
Comme c’est curieux ! Je vois Pierre, Jacques, Jean, l’Esprit Saint
sous forme de nuée lumineuse, glorieuse, comme un manteau ; j'entends
la voix de Dieu le Père, je touche Jésus en cette Lumière,
et je ne vois ni Marie, ni Joseph ( ni Jean Baptiste ).
Comme c’est curieux ! Pourquoi est-ce qu’ils manquent ? Ce n’est
tout de même pas normal. Joseph, le plus grand dans le Royaume de Dieu
parce qu’il est le plus petit de tous, est plus que Moïse ou Abraham
l’enveloppant du lieu même des limbes et du lieu de la mort. Joseph
aurait dû apparaître sur le Thabor plutôt que Moïse.
Pourquoi Elie plutôt que Jean, le plus grand des fils de la femme ? Ou
que Marie, la nouvelle vivante de la terre exemptée du péché
originel ?
Que pourrions nous répondre
? Que Marie, dans sa pudeur et sa foi, a voulu se cacher sous le manteau de
la Sainteté dont Jésus l’a recouverte. Dans la Haggadah,
la proclamation de la Croix est inaugurée dans une méta-clarté,
la Croix avec la Foi venue d’en haut fait couler son onction savoureuse.
La Sagesse va dresser une table, qui invite les hommes au festin : la mort va
être assimilée par l’Amour dans la Lumière d’une
clarté éternelle. Laissons nous dévorer par la lumière
glorieuse de la Croix, et la mort en nous sera engloutie, elle disparaîtra.
Voilà l’enseignement du Père et du Fils à la Transfiguration.
La croix pour Marie, c’est la seule Lumière : elle n’en a
plus d’autre. La lumière engendrée par le Père en
elle, c’est la Lumière de la croix. Ainsi se trouve accompli le
livre des Proverbes (chap.8 ) sur la sagesse créée dans le Principe.
Que la liturgie catholique attribuait à Marie en la Solennité
de l’Immaculée Conception de 1854 à 1972 ; aujourd’hui
la liturgie, je crois a choisi de prolonger cette attribution à la solennité
de la Très sainte Trinité, montrant bien par là que l’Immaculée
Conception est en Sagesse éternelle créée ce que la Très
sainte Trinité est en Sagesse éternelle et incréée
!!!
22 Yahvé m'a créée la première de ses oeuvres,
Avant ses oeuvres les plus anciennes.
23 J'ai été établie depuis l'éternité,
Dès le Principe, avant l'origine de la terre.
24 Je fus enfantée quand il n'y avait point d'abîmes,
Point de sources chargées d'eaux;
25 Avant que les montagnes soient affermies,
Avant que les collines existent, je fus enfantée;
26 Il n'avait encore fait ni la terre, ni les campagnes,
Ni le premier atome de la poussière du monde.
27 Lorsqu'il disposa les cieux, j'étais là;
Lorsqu'il traça un cercle à la surface de l'abîme,
28 Lorsqu'il fixa les nuages en haut,
Et que les sources de l'abîme jaillirent avec force,
29 Lorsqu'il donna une limite à la mer,
Pour que les eaux n'en franchissent pas les bords,
Lorsqu'il posa les fondements de la terre,
30 J'étais à l’œuvre auprès de lui,
Et je faisais tous les jours ses délices,
Jouant sans cesse en Sa Présence,
31 Jouant sur le globe de sa terre,
Et trouvant mes délices parmi les fils de l'homme.
32 Et maintenant, mes fils, écoutez-moi,
Et heureux ceux qui observent mes voies!
33 Écoutez l'instruction, pour devenir sages,
Ne la rejetez pas.
34 Heureux l'homme qui m'écoute,
Qui veille chaque jour à mes portes,
Et qui en garde les deux montants!
35 Car celui qui me trouve a trouvé la vie,
Et il obtient la faveur de Yahvé.
9 La sagesse a bâti sa maison,
Elle a taillé ses sept colonnes.
2 Elle a égorgé ses victimes, mêlé son vin,
Et dressé sa table.
3 Elle a envoyé ses servantes, elle crie
Sur le sommet des hauteurs de la ville:
4 Que celui qui est stupide entre ici!
Elle dit à ceux qui sont dépourvus de sens:
5 Venez, mangez de mon pain,
Et buvez du vin que j'ai mêlé;
6 Quittez la stupidité, et vous vivrez,
Et marchez dans la voie de la clarté!
Et Marie a été enveloppée
du manteau de l’Océan :
Sur les montagnes se tenaient les Eaux.
L’immensité du mystère de sa grâce reçue la
rend invisible à nouveau aux yeux des hommes.
Sa sagesse de la Croix déborde du dessus des montagnes : Jésus
peut bâtir une porte à deux montants, Il assume Marie se plaçant
sous sa Foi virginale nouvelle pour illuminer l’Univers créé
de la clarté lumineuse désormais double de la rédemption.
1 : Père, nous proclamons que Tu es grand : le Dieu Vivant va Se donner
Lui-même par la croix..
2 : Il ne le fera pas sans la plénitude de la Grâce en personne
(Grâce , vie divine créée incarnée en Marie : 555
)..
3 : Ils ne le feront pas sans les Justes à qui Dieu a confié tout
l’Univers afin qu’en le servant, ils règnent sur la Création
toute entière ( je dirai que la grandeur victimale du Sacerdoce en Jean
Baptiste, la grandeur de la Royauté féconde et paternelle en Joseph,
s’est conjointe à la grandeur de l’immensité virginale
de la Sagesse de la croix en Marie, ce qui explique les trois dimensions créées
dans l’humain de la clarté limpide parfaite qui sous-tend la trans-figuration
du Thabor : 444 ) :
4 : Voilà les trois degrés de la Clarté de Dieu dans la
« méta-morphè » de la Transfiguration . Jésus
récapitule, intègre et incarne dans ce Mystère ces trois
degrés « Anaphoriques » pour souder le Royaume dans sa Subsistance
( ce que représentent ces trois disciples qu’Il offre avec Lui
). Mais cela ne pourra être proclamé et connu qu’après
Sa Mort-Résurrection…
L’Evangile dit alors ( Luc
chap.9, verset 51 ) son fameux : « Jésus fixa son front vers Jérusalem
» : un seul but , la Croix…
Notons encore rapidement ces derniers points :
- La gloire du Thabor n’est pas celle de la Résurrection ; c’est
celle de la Croix ; raison pour laquelle Saint Thomas d’Aquin rappelle
qu’il n’y a ici ni manifestation de l’agilité du corps
divin de Jésus, ni impassibilité, ni subtilité . Cette
clarté est engendrée, nous l’avons compris, de la limpidité
surnaturelle et virginale d’amour humain et divin de Jésus pour
la lumière divine de la Foi mariale qui unit Ciel et Paradis, Mort et
Terre, Vie et Grâce.
- La Transfiguration est liée à cette affirmation qui noue le
3ème mystère avec le 4ème mystère lumineux : certains
parmi vous ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le Fils de
l’Homme dans sa clarté… Les chrétiens qui auront été
au bout de leur Foi jusqu’au « mariage spirituel des 7èmes
demeures de l’union trans-formante» seront pris par cette clarté
avant de s’endormir pour la Vision, avant de mourir ; de sorte qu’ils
ne connaîtront pas la mort : Jésus a englouti la mort, Il nous
en a sauvé, la mort est amour et lumière, repos divin et dormition
, union sponsale et mariage dans la lumière de la Vie…
- La disposition profonde pour ce 4ème mystère lumineux : la prière
; prière cachée ; prière fervente ; prière transformante
; prière au-delà de nous-mêmes : en Dieu le Père
; prière intégrant Ciel et terre : ce que l’Eglise désigne
par le mot ‘oraison’ ; le contraire du quiétisme : ardente,
fidèle, silencieuse, et profondément surnaturelle.
- Contemplation du Mystère : L’Immaculée désire que
la sagesse vivante de la croix soit communiquée à tous les membres
vivants du corps mystique vivant de Jésus vivant ; toute la Croix avec
Marie est : ‘Lumière’. Jésus broyé y trouve
sa seule force : la croix de Marie devient sa Lumière et Il y puise la
force pour sa traversée humaine en cette rupture ( Tabowr )
- Thérèse d’Avila explique : le mariage spirituel surnaturel
(7ème Demeure) se caractérise amoureusement et suavement, ce qui
est impossible aux forces humaines, par « une soif inaltérable
de souffrir » ; chaque croix nouvelle est une occasion non feinte de remercier
et bénir celui qui nous comble ainsi des clartés les plus suaves
: celle de la Croix ; ils prient avec compassion pour ceux qui n’ont aucune
croix ; saint thomas d’Aquin affirme pour la même raison : «
l’absence de croix dans une vie humaine et un signe certain de réprobation
éternelle » ; ces gens là n’aiment pas la Croix, ils
sont comme le démon, qui a horreur de la Croix glorieuse ; la gloire
des chrétiens, c’est la clarté vivante qu’ils trouvent
dans l’intime de la croix de Jésus réalisée dans
leur vie par participation.
- Fruit du mystère : nous l’avons pressenti, derrière cette
Force invincible et transfigurante cachée dans la Pâques de la
Croix, il y a une icône du sacrement de Confirmation : l’Amour est
plus fort que la mort : le fruit du mystère, c’est le fruit éternel
de ceux qui vont jusqu’au bout des surabondances fructueuses qu’ils
peuvent tirer de l’Onction du sacrement de la force amoureuse de Dieu
; la Confirmation nourrit les membres du corps mystique du Christ vivant par
le feu de l’amour du cœur de Jésus dans l’Esprit Saint
: le fruit du mystère, c’est de laisser trans-paraître en
nous la puissance de Lumière et d’Amour de toute la Jérusalem
glorieuse, de toute sa Saveur, de toute sa Paix, de toute son Allégresse,
de toute sa profondeur d’Unité dès cette terre en l’y
intégrant dans notre unité vivante avec Jésus crucifié
: il s’agit d’une force lumineuse d’unité divine se
communiquant à travers tous les obstacles jusque dans les Profondeurs
du Ciel et de la terre.
- Demandons à Jésus d’abandonner notre vie ancienne pleine
des faiblesses du monde ancien, et de nous prendre comme ses anaphores à
jamais : aujourd’hui est un Jour nouveau !