L'Imitation de Jésus-Christ
Livre quatrième - Du sacrement de l'Eucharistie
13. Que le fidèle doit désirer de tout son coeur de s'unir
à Jésus-Christ dans la Communion
Voix du disciple
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Qui me donnera, Seigneur, de vous trouver seul et de vous ouvrir tout mon
coeur, et de jouir de vous comme mon âme le désire; de sorte
que je ne sois plus pour personne un objet de mépris, et qu'étranger
à toute créature, vous me parliez seul, et moi à vous,
comme un ami parle à son ami et s'assied avec lui à la même
table ?
Ce que je demande, ce que je désire, c'est d'être uni tout entier
à vous, que mon coeur se détache de toutes les choses
créées et que, par la sainte communion et la fréquente
célébration des divins mystères, j'apprenne à
goûter les choses du ciel et de l'éternité.
Ah ! Seigneur mon Dieu, quand, m'oubliant tout à fait moi-même,
serai-je parfaitement uni à vous et absorbé en vous ?
Que je sois en vous, et vous en moi; et que cette union soit inaltérable
!
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Vous êtes vraiment mon bien-aimé, choisi entre mille,
en qui mon âme se complaît et veut demeurer à jamais.
Vous êtes le Roi pacifique; en vous est la paix souveraine
et le vrai repos; hors de vous il n'y a que travail, douleurs, misère
infinie.
Vous êtes vraiment un Dieu caché. Vous vous
éloignez des impies; mais vous aimez à converser avec
les humbles et les simples.
"Oh ! que votre tendresse est touchante, Seigneur; vous qui, pour montrer
à vos enfants tout votre amour, daignez les rassasier d'un pain
délicieux qui descend du ciel !"
Certes, nul autre peuple, quelque grand qu'il soit, n'a des dieux qui
s'approchent de lui, comme vous, ô mon Dieu ! Vous vous rendez
présent à tous vos fidèles, vous donnant vous-même
à eux chaque jour pour être leur nourriture et pour qu'ils jouissent
de vous, afin de les consoler et d'élever leur coeur vers le ciel.
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Quel est le peuple, en effet, comparable au peuple chrétien ? quelle
est, sous le ciel, la créature aussi chérie que l'âme
fervente en qui Dieu daigne entrer pour la nourrir de sa chair glorieuse
?
Ô faveur ineffable ! ô condescendance merveilleuse ! ô
amour infini, qui n'a été montré qu'à l'homme
!
Mais que rendrai-je au Seigneur pour cette grâce, pour cette immense
charité ?
Je ne puis rien offrir à Dieu qui lui soit plus agréable que
de lui donner mon coeur sans réserve et de m'unir intimement à
lui.
Alors mes entrailles tressailliront de joie lorsque mon âme sera
parfaitement unie à Dieu.
Alors il me dira: Si vous voulez être avec moi, je veux être
avec vous. Et je lui répondrai: Daignez demeurer avec moi, Seigneur:
je désire ardemment d'être avec vous. Tout mon désir
et que mon coeur vous soit uni.