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Bible Catholique Crampon
© MartinVANDAL et JESUSMARIE.com - 2001
Saint Alphonse-Marie de Liguori
Les Gloires de Marie (suite)

CHAPITRE VIII

                    Et Jesum benedictum Fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.

                         Et après cet exil, montrez-nous Jésus, le fruit béni de vos entrailles.

                          MARIE, NOTRE SALUT

                                   I

                      Marie préserve de l'enfer ceux qui l'honorent

Il est impossible qu'un serviteur de Marie se damne, pourvu qu'il la serve fidèlement et qu'il se recommende à elle. - A première vue,
cette proposition paraîtra peut-être à quelques-uns bien hasardée ; mais je le prierai de ne pas la condamner, avant d'avoir lu les
éclaircissements que je vais y donner.

Quand nous disons qu'il est impossible qu'un serviteur de la sainte Vierge se damne, cela ne s'étend point de ceux qui se prévalent de
leur dévotion pour pécher avec plus de sécurité. C'est donc bien à tort, ce nous semble, que l'on nous blâme de tant exalter la
miséricorde de Marie envers les pécheurs, sous prétexte que ces malheureux s'en autorisent pour pécher plus librement ; car nous
disons que de tels présomptueux, par leur téméraire confiance, se rendent dignes de châtiment, et non de miséricorde. Ainsi, les
pécheurs, dont il est ici question, sont ceux qui, au désir de s'amender, joignent la fidélité à servir et à invoquer la Mère de Dieu. Pour
ceux-ci, je le soutiens, il est moralement impossible qu'ils se perdent ; et je trouve que ce sentiment est aussi celui du Père Crasset, et,
avant lui , de Vega, de Mendoza, ainsi que d'autres théologiens. Mais, pour nous assurer qu'ils n'ont point parlé au hasard, voyons quel
est sur ce point l'enseignement des docteurs et des saints. Que l'on ne s'étonne pas, si plusieurs de mes citations sont uniformes ; j'ai
voulu les enregistrer toutes, afin de démontrer combien les auteurs sont d'accord sur cette question.

Selon saint Anselme, autant il est impossible que celui-là se sauve, qui, faute de dévotion envers Marie, n'est pas protégé par elle ;
autant il est impossible que celui-là se damne, qui se recommande à la Vierge, et sur qui elle abaisse ses regards avec amour. Saint
Antonin exprime la même chose presque dans les mêmes termes, et va jusqu'à dire que les dévots serviteurs de Marie se sauvent
nécessairement. " Comme il est impossible, écrit-il, que ceux dont Marie détourne les yeux de sa miséricorce, parviennent au bonheur
céleste ; ainsi ceux vers qui elle tourne ses regards et dont elle plaide la cause, seront nécessairement justifiés et glorifiés."

On remarquera d'abors la première partie de cette proposition, et ceux-là trembleront, qui font peu de cas de la dévotion à la Mère de
Dieu, ou qui l'abandonnent par négligence. Les deux saints nous assurent qu'il est impossible de se sauver, quand on n'est point
protégé par Marie. - Et ils ne sont pas les seuls à l'affirmer ; écoutons le bienheureux Albert le Grand : " Ceux qui ne sont pas vos
serviteurs, ô Marie, périront tous". Écoutons saint Bonaventure : " Celui qui néglige le service de Marie, mourra dans son péché. Non,
celui qui ne recourt point à vous en cette vie, ô Vierge sainte, n'entrera point en paradis ". - Et dans un autre endroit, le séraphique
docteur va plus loin : Non seulement, dit-il, ceux-là ne se sauveront point dont Marie détourne sa face, " mais il ne leur restera même
aucun espoir de salut ". Et, longtemps avant lui, saint Ignace Martyr affirmait pareillement qu'aucun pécheur ne peut se sauver, si ce
n'est par le secours de cette glorieuse Vierge, dont la miséricordieuse intercession en sauve un grande nombre qui, selon les lois de la
justice divine, seraient damnés. Quelques-uns font difficulté d'admettre que cette pensée soit de saint Ignace ; mais au moins, dit le
père Crassetm saint Jean Chrysostome se l'est appropriée. Elle se trouve aussi répétée par l'abbé Celles. Et l'Église applique dans le
même sens à Marie ces paroles des Proverbes : Tous ceux qui ne m'aiment point, aiment la mort éternelle ; - car, comme l'observe
Richard sur un autre passage où Marie est comparée à un vaisseau, " la mer de ce monde engloutira tous ceux qui se trouveront hors
de ce navire sacré ". - Enfin, l'hérétique Écolampade lui-même regardait comme un signe certain de réprobation le peu de dévotion
envers la Mère de Dieu ; aussi protestait-il que jamais il ne se rendrait coupable d'une marque de mépris envers elle.

D'un autre côté, la bienheureuse Vierge nous parle en ces termes : Celui qui m'écoute ne sera point confondu ; celui qui a recours à
moi et qui suit mes conseils, ne se perdra point. Celui donc, s'écrie saint Bonaventure, qui s'attachera à votre service, celui-là, ô grande
Reine, sera bien loin de se damner ! Non, ajoute saint Hilaire, un serviteur de Marie ne périra pas, eût-il été dans le passé le plus grand
des pécheurs.

Voilà pourquoi le démon fait tant d'efforts auprès des pécheurs, afin qu'après avoir perdu la grâce de Dieu, ils perdent encore la
dévotion à Marie. Ayant remarqué qu'Ismaël, en jouant avec Isaac, lui faisait contracter de mauvaises habitudes, Sara voulut
qu'Abraham le congédiât, et avec lui sa mère Agar : Chassez, lui dit-elle, cette servante et son fils. Ce n'était point assez pour elle que le
fils fût éloigné, si la mère n'était point renvoyée en même temps ; elle pensait bien qu'autrement, le fils continuerait de fréquenter la
maison, ne fût-ce qu'en venant voir sa mère. De même, c'est peu pour le démon que Jésus soit expulsé d'une âme : pour le contenter,
il faut qu'elle bannisse aussi la Mère de Jésus : Chasse, dit-il lui aussi, cette servante avec son fils. Car il craint que la Mère ne ramène
le Fils par son intercession. Or, sa crainte est fondée ; car, selon le docte Père Paciucchelli, " un pécheur fidèle à honorer la Mère de
Dieu ne peut guère tarder à rentrer, grâce à elle, en possession de Dieu même ".

C'est donc à bon droit que saint Ephrem appelait la dévotion à Marie " un sauf-conduit " pour éviter l'enfer ; et qu'il proclamait Marie
elle-même " la protectrice des réprouvés ". En effet, on ne saurait révoquer en doute le mot de saint Bernard, que " ni la puissance ni la
volonté de nous sauver ne peuvent faire défaut à cette divine Mère ". La puissance ne lui fait pas défaut, puisque, au témoignage de
saint Antonin, il est impossible que ses prières soient rejetées. Saint Bernard affirme la même chose : " Ses prières, dit-il, ne peuvent
jamais rester sans effet ", elle obtient tout ce qu'elle demande. Serait-ce la volonté de nous sauver qui manquerait à Marie ? Pas
davantage ; elle est notre Mère, et désire notre salut plus ardemment que nous-mêmes. Si donc tout cela est vrai, comment un
serviteur de Maire pourrait-il se perdre ? C'est un pécheur, dira-t-on ; mais si, avec fidélité et désir de s'amender, il se recommande à
cette bonne Mère, elle se chargera de lui procurer les lumières nécessaires pour sortir de son mauvais état, le repentir de ses fautes, la
persévérance dans le bien, et enfin une bonne mort. Est-il une mère qui, pouvant arracher son fils à la mort en toute facilité, et en
demandant seulement sa grâce au juge, ne le ferait pas ? De toutes les mères, Marie est la plus tendre à l'égard de ses serviteurs
dévoués ; et elle ne délivrerait pas un de ses enfants de la mort éternelle, alors qu'elle le peut sans aucune difficulté ? pourrions-nous le
penser ?

Ah ! pieux lecteur, si nous trouvons en nous l'affection et la confiance à l'égard de la Reine du ciel, remercions-en le Seigneur qui nous
as fait cette grâce, car, selon saint Jean de Damas, il ne l'accorde qu'à ceux qu'il veut voir sauvés. Voici les belles paroles par
lesquelles ce grand saint ranime son espérance et la nôtre : " O Mère de Dieu, si je mets ma confiance en vous, je serai sauvé ; si vous
daignez me protéger, je n'ai rien à craindre, car quiconque vous est dévoué, est par là même muni d'une armure qui lui assure la
victoire, et que Dieu accorde à ceux-là seuls dont il veut le salut ". De là, cette belle exclamation du savant Erasme : " Salut, ô vous la
terreur de l'enfer et l'espérance des chrétiens ! autant vous êtes grande et puissante, autant est assurée notre confiance en vous ".

Oh ! combien il déplaît au démon de voir une âme persévérer dans la dévotion à la Mère de Dieu ! On lit dans la vie du Père Alphonse
Alvarez, grand serviteur de Marie, que, comme il était un jour en oraison et se sentait tourmenté par des tentations impures, le démon
lui dit : " Laisse là ta dévotion à Marie, et je cesserai de te tenter ".

Le Seigneur a révélé à sainte Catherine de Sienne, comme le rapporte Louis de Blois, que, dans sa miséricorde et pour l'amour de son
Fils unique dont Marie est la Mère, il a promis à la bienheureuse Vierge qu'aucun pécheur ne deviendra la proie de l'enfer, s'il se
recommande à elle avec ferveur.

Le prophète David lui-même priait Dieu de le préserver de l'enfer en considération de son zèle pour l'honneur de Marie : Seigneur, j'ai
aimé la gloire de votre maison ... ; ne souffrez pas mon Dieu, que mon âme soit perdue et reléguée parmi les impies. Il appelle Marie
la maison du Seigneur, parce qu'elle est bien véritablement la demeure qu'il s'est bâtie lui-même pour y venir habiter et y prendre son
repos lors de son Incarnation, selon ce qui se lit au livre des Proverbes : La sagesse s'est bâti une maison.

" Assurément non, disait le saint Martyr Ignace, celui-là ne périra point, qui s'appliquera à honorer la Vierge mère ". Et cette pensée est
encore appuyée par saint Bonaventure, qui s'exprime ainsi : " Elle est grande, ô ma Souveraine, la paix dont jouissent en cette vie ceux
qui vous aiment ; et, dans l'autre vie, ils ne connaîtront pas la mort éternelle ". - Il n'est jamais arrivé, nous assure le pieux Louis de
Blois, qu'un humble et zélé serviteur de Marie se soit perdu ; cela n'arrivera jamais.

Ah ! combien de pécheurs eussent été condamnés à jamais, ou seraient restés dans l'obstination, si Marie n'était intervenue auprès de
son divin Fils, pour leur obtenir miséricorde ! Ainsi parle Thomas a Kempis. Il y a plus. Au sentiment de beaucoup de théologiens, et
notamment de saint Thomas, la Mère de Dieu a obtenu à bien des personnes mortes en péché mortel, que leur sentence fût suspendue,
et qu'elles revinssent à la vie pour faire pénitence.

Entre autres exemples cités par de graves auteurs, Flodoard, qui évrivait au Xe siècle, raconte celui d'un diacre de Verdun nommé
Adelmar, que déjà on croyait mort et qu'on allait ensevelir, quand il se ranima et déclara avoir vu en enfer le cachot qui lui était destiné
; mais, ajouta-t-il, grâce aux prières de la bienheureuse Vierge, Dieu l'avait renvoyé dans le monde pour y faire pénitence. Au rapport
de Surius, un romain du nom d'André, était mort dans l'impénitence, et Marie lui obtint également la faveur de revivre pour pouvoir
mériter le pardon de ses péchés.

Personne ne doit avoir la témérité de s'autoriser de ces exemples ou d'autres semblables pour vivre dans le péché sous prétexte que,
quand même il viendrait à mourir en mauvais état, Marie le préserverait de l'enfer. Car, s'il y aurait folie à se jeter dans un puits, avec
l'espoir d'échapper à la mort par les soins de Marie, comme il est arrivé à quelques-uns en pareil cas, ce serait une folie bien plus
grande encore de s'exposer au danger de mourir dans le péché, en comptant sur le secours de Marie pour échapper à l'enfer. Mais ces
exemples doivent servir à ranimer notre confiance, par la pensée que, si l'intercession de cette divine Mère a pu même exempter de la
damnation des personnes mortes en état de péché, à plus forte raison pourra-t-elle garantir de ce malheur ceux qui, pendant leur vie,
recourent à elle avec l'intention de s'amender, et la servent fidèlement.

O Marie, notre Mère, nous vous le demandons avec saint Germain, qu'en sera-t-il de nous, qui sommes pécheurs, mais qui voulons
nous amender et recourons à vous, ô Vie des chrétiens ? Saint Anselme nous assure, auguste Souveraine, que celui-là ne sera point
condamné à l'enfer, pour qui vous aurez offert à Dieu, ne fût-ce qu'une fois, vos saintes prières. Ah ! priez donc pour nous, et nous
serons sauvés. - Nous entendons pareillement Richard de Saint-Victor s'écrier : Qui jamais osera me dire qu'au divin tribunal, je ne
trouverai point mon Juge favorable, si j'ai pour défendre ma cause, la Mère de miséricorde ? - Le bienheureux Henri Suson déclarait
qu'il vous avait remis son âme : "Si donc, ajoutait-il, le Juge veut condamner son serviteur, je demande que la sentence passe par vos
mains ". Il espérait que, cette sentence une fois entre vos mains miséricordieuses, vous en empêcheriez certainement l'exécution. Je
dis et j'espère la même chose pour moi, ô ma très sainte Reine. C'est pourquoi je veux vous répéter sans cesse, avec saint Bonaventure
: Ma Souveraine, j'ai mis en vous tout mon espoir ; et j'ai la ferme confiance de n'être pas perdu à jamais, mais de me voir un jour
sauvé et tout occupé dans le ciel à vous louer et aimer sans fin.
 
 
 
 

                                EXEMPLE

En 1604, dans une ville de Belgique, se trouvaient deux jeunes étudiants qui, au lieu de s'appliquer à l'étude, ne pensaient qu'à vivre
dans les plaisirs et la débauche. Une nuit entre autres, ils se rendirent chez une femme de mauvaise vie ; mais l'un se retira au bout de
quelque temps ; l'autre resta. Arrivé dans sa demeure, le premier se déshabillait pour se mettre au lit, quand il se ressouvint de n'avoir
pas récité ce jour-là les quelques Ave Maria qu'il avait coutume de dire en l'honneur de la sainte Vierge. Comme il était accablé de
sommeil, cet acte religieux lui coûtait ; néanmoins, il fit un effort sur lui-même et s'en acquitta, quoique sans dévotion et presque en
dormant ; ensuite, il se coucha.

Dans son premier sommeil, il entend tout à coup frapper rudement à la port; et, immédiatement après, la porte restant fermée, il voit
devant lui son compagnon tout défiguré et tout hideux. "Qui es-tu ?" lui dit-il. "Eh quoi ! ne me reconnais-tu pas ?" répond le fantôme.
" Mais, comment se fait-il que tu sois si changé ? tu ressembles à un démon ! - Ah ! plains-moi, je suis damné ! - Comment cela ? -
Sache qu'au sortir de cette maison infâme, un démon s'est jeté sur moi et m'a étranglé. Mon corps est demeuré au milieu de la rue, et
mon âme est en enfer. Sache en outre que le même chatiment t'attendait ; mais la bienheureuse Vierge t'en a préservé, grâce au faible
hommage que tu lui rends, en récitant des Ave Maria. Heureux, si tu sais profiter de cet avis que te fait donner par moi la Mère de
Dieu " ! Cela dit, le réprouvé entr'ouvrit son vêtement, laissa voir les flammes et les serpents qui le tourmentaient, et disparut.

Alors le jeune homme, fondant ne larmes, se jeta la face contre terre pour remercier Marie, sa libératrice ; et, pendant qu'il réfléchissait
à la manière dont il devait dorénavant régler sa vie, il entendit sonner matines au couvent des Franciscains. A l'instant même, il s'écria :
" C'est là que Dieu m'appelle à faire pénitence ". Il partit sur l'heure pour aller au couvent prier les pères de le recevoir. Ceux-ci
connaissant sa mauvaise vie, faisaient difficulté ; mais il leur raconta, en versant un torrent de larmes tout ce qui s'était passé ; et deux
des religieux, s'étant rendus dans la rue indiquée, y trouvèrent en effet le cadavre de son malheureux compagnon, noir comme un
charbon. Après cela, le protégé de Marie fut reçu et passa le reste de sa vie dans l'exercice de la pénitence.

La mort funeste du jeune libertin fut encore utile à un autre jeune homme nommé Richard, qui en avait été témoin oculaire. Il en fut si
vivement frappé, bien que sa conduite fût déjà exemplaire, qu'il se décida, lui aussi, à entrer chez les Récollets. Il alla dans la suite
prêcher la foi aux Indes, et passa enfin au Japon, où il eut le bonheur de mourir martyr de Jésus-Christ. Il fut brûlé vif.

                                 PRIÈRE

O Marie, ô ma Mère bien-aimée, dans quel abîme de maux ne me trouverais-je pas plongé, si votre main miséricordieuse ne m'en
avait tant de fois préservé ! Depuis combien d'années ne serais-je pas même en enfer, si vos prières toutes-puissantes ne m'avaient
délivré ! Mes péchés graves m'y poussaient, la justice divine m'y avaient déjà condamné, les démons frémissants, brûlaient d'exécuter
la sentence ; vous êtes accourue à mon secours, ô Mère, sans que je vous eusse même priée, sans que je vous eusse invoquée et vous
m'avez sauvé.

O ma chère libératrice, que pourrai-je jamais vous rendre pour un si grand bienfait, pour une si grande charité ? Après cela, vous
avez vaincu la dureté de mon coeur, vous m'avez amené à vous aimer et à prendre confiance en vous. Et dans quels précipices ne
serais-je pas encore tombé depuis, si votre main miséricordieuse ne m'avait tant de fois soutenu dans les périls imminents que j'ai
courus !

Continuez, ô mon espérance, continuez de me présevcer de l'enfer, et avant tout, des péchés dansd lesquels je pourrais retomber ; ne
permettez pas que j'aille vous maudire en enfer. Ma bien-aimée Souveraine, je vous aime ; comment votre bonté pourrait-elle souffrir
de voir au nombre des réprouvés un serviteur qui vous aime ? Ah ! obtenez-moi de n'être plus ingrat envers vous et envers mon Dieu,
qui, par amour pour vous, m'a comblé de tant de grâces. O Marie, que me dites-vous ? serai-je damné ? Je me damnerais, si je vous
abandonnais ; mais pourrai-je encore vous abandonner ? pourrai-je encore oublier l'affection que vous m'avez témoignée ? Après
Dieu, vous êtes l'amour de mon âme, je ne saurais plus vivre sans vous aimer. Je vous aime, oui, je vous aime, et j'espère vous aimer
toujours, dans le temps et dans l'éternité, ô Créature la plus belle, la plus sainte, la plus douce, la plus aimable, qui soit au monde !
Amen.
 
 

                                   II

                      Marie secourt ses serviteurs dans le purgatoire.

Heureuses les âmes qui se dévouent au service de cette Reine compatissante ! elle ne se borne pas à les secourir en cette vie, sa
protection les suit dans le purgatoire, où elle les assiste encore et les console. Ou plutôt, comme elles éprouvent là un plus grand
secours, vu leurs souffrances et l'impuissance où elles sont de se soulager elles-mêmes, cette Mère de miséricorde redouble de zèle à
leur venir en aide. Selon saint Bernardin de Sienne, dans cette prison où gémissent des âmes épouses de Jésus-Christ, Marie est
comme souveraine maîtresse, elle y jouit du plein pouvoir soit d'adoucir leurs perines, soit même de les en délivrer entièrement.

D'abord, elle adoucit leurs peines. Expliquant les paroles de l'Écriture : J'ai marché sur les flots de la mer, le même Saint les applique à
Marie et lui fait ajouter : " Si je marche sur les flots, c'est afin de visiter mes serviteurs et de leur porter secours dans leurs besoins et
leurs tourments, parce que je suis leur mère ". Les flots dont il est ici question, dit-il, sont les peines du purgatoire, ainsi appelées parce
qu'elles sont passagères, à la différence de celles de l'enfer, qui ne passent jamais ; de plus elles sont comparées aux flots de la mer en
raison de leur grande amertume. Or, pendant qu'ils sont au sein de ces peines, les serviteurs de Marie reçoivent souvent sa visite et ses
consolations. On voit donc, observe Novarin, combien il importe d'honorer sur la terre cette excellente Riene, puisqu'elle ne sait oublier
ses serviteurs dans les flammes expiatrices ; il est vrai qu'elle secoure toutes les âmes qui y sont plongées ; cependant, ses dévôt
serviteurs sont traités avec plus d'indulgence et sont de sa part l'objet de ses soins plus empressés.

Voici en quels termes la divine Mère s'exprimait dans une révélation à sainte Brigitte : Je suis la Mère de toutes les âmes captives en
purgatoire ; car à toute heure mes prières adoucissent de quelque manière les châtiment dus aux fautes qu'elles ont commises pendant
leur vie mortelle.

Cette Mère compatissante ne dédaigne même pas d'entrer de temps à autre dans cette sainte prison, afin de consoler par sa présence
ses enfants affligés. C'est ce que nous assure saint Bonaventure, en appliquant à Marie ce texte sacré : J'ai pénétré dans les
profondeurs de l'abîme. Oh ! s'écrie saint Vincent Ferrier, combien Marie se montre prévenante et bonne envers les âmes qui souffrent
dans le purgatoire ! par ses soins, leur courage est continuellement relevé et leurs souffrances allégées.

Et quelle autre consolation peuvent-elles avoir dans leurs peines, si ce n'est Marie, et l'assistance de cette Mère de miséricorde ? Aussi
sainte Brigitte entendit un jour le Sauveur qui disait à sa Mère : " Vous êtes ma Mère, vous êtes la Mère de miséricorde, vous êtes la
consolation de ceux qui sont en purgatoire ". Et, selon une révélation de la bienheureuse Vierge elle-même à la même sainte, comme
une parole amie ranime un pauvre malade abandonné sur son lit de douleurs, ainsi ces âmes affligées se sentent toutes consolées, rien
qu'à entendre le nom de Marie. Oui, reprend Novarin, le seul nom de Marie, nom d'espérance et de salut que ces bonnes âmes
invoquent souvent du fond de leur prison, est déjà pour elles un grand soulagement ; mais les prières que cette tendre Mère adresse
ensuite à Dieu, dès qu'elle s'entend invoquer par elles, sont comme une rosée céleste qui vient les rafraîchir dans les vives ardeurs dont
elles sont consumées.

Mais Marie ne se borne pas à consoler et à soulager ses serviteurs dans le purgatoire; souvent encore, elle les en retire par son
intercession. Le sjour de son Assomption glorieuse, comme Gerson l'assure, toute cette prison des âmes demeura vide. C'est ce que
confirme Novarin : "D'après des auteurs graves, dit-il, Marie, sur le point de monter au ciel, demanda à son Fils la faculté d'emmener
avec elle toutes les âmes qui se trouvaient alors en purgatoire. Depuis lors, continue Gerson, la bienheureuse Vierge est en possession
du privilège d'en délivrer ses pieux serviteurs. Saint Bernardin de Sienne affirme la même chose comme indibutable : " Ce pouvoir,
ajoute-t-il, elle l'exerce tant par ses prières que par l'application de ses mérites, et cela en faveur de toutes les âmes, mais
principalement de celles qui lui furent dévotes. Novarin exprime le même sentiment, à savoir que, par les mérites de Marie, non
seulement les perines des âmes du purgatoire sont adoucies, mais encore le temps de leur expiation est abrégé. Une prière d'elle suffit.

Saint Pierre Damien rapporte qu'une femme, nommé Marozie, apparut après sa mort à une de ses amies, et lui apprit que le jour de
l'Assomption, elle avait été, par Marie, délivrée du purgatoire avec d'autres âmes, dont le nombre dépassait celui des habitants de
Rome. Selon Denis le Chartreux, la même chose arrive à la fête de Noël et à celle de Pâques ; "ces jours-là, assure-t-il, Marie descend
dans le purgatoire, accompagnée d'une multitude d'anges, et en retire un grand nombre d'âmes". "Et, ajoute Novarin, j'incline à penser
qu'elle fait de même à toutes les fêtes solennelles qui se célèbrent en son honneur ".

On connaît la promesse faite par la Reine du ciel au pape Jean XXII, lorsqu'elle lui apparut et lui ordonna de faire savoir à tous ceux
qui porteraient le saint Scapulaire du Carmel, qu'ils seraient délivrés du purgatoire le premier samedi après leur mort. C'est ce que le
Pontife lui-même déclara par une Bulle, comme le rapporte le Père Crasset. Cette Bulle fut confirmée par Alexandre V, Clément VII,
Pie V, Grégoire XII, et Paul V, lequel dans un Décret de l'an 1613, s'exprime ainsi : " Le peuple chrétien peut croire pieusement que la
bienheureuse Vierge assistera de sa continuelle intercession, de ses mérites, de sa protection spéciale, après leur mort, et
principalement le samedi, jour qui lui est consacré par l'Église, les âmes des membres de la Confrérie de Notre-Dame du Mont-Carmel,
morts en état de grâce, pourvu qu'ils aient porté le Scapulaire en gardant la chasteté selon leur état, et qu'ils aient récité le petit Office
de la sainte Vierge, ou, s'ils n'ont pu le réciter, qu'ils aient observé les jeûnes de l'Église et se soient abstenus de manger de la viande les
mercredis et les samedis, excepté le jour de Noël ". Et, dans l'office pour la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, on lit également :
Selon une croyance pieuse, la sainte Vierge console les confrères du Mont-Carmel dans le purgatoire avec la tendresse d'une mère, et,
par son intercession, elle ne tarde pas à les en retirer pour les introduire dans la céleste patrie.

Ces grâces, ces privilèges, pourquoi ne pourrions-nous pas, nous aussi, les espérer, si nous faisons profession d'une vraie dévotion à
cette bonne Mère ? Et si, par un plus tendre amour, nous nous distinguons entre ses serviteurs, pourquoi ne pourrions-nous pas
espérer même d'être admis dans le ciel aussitôt après la mort, et sans entrer dans le purgatoire ? Voici du moins ce que la sainte Vierge
envoya dire par le frère Abond au bienheureux Godefroi, de l'abbaye de Viller en Brabant : " Dis au frère Godefroi qu'il s'efforce
d'avancer dans les vertus ; par là, il se rendra cher à mon Fils et à moi ; et, quand son âme se séparera de son corps, je ne souffrirai
pas qu'elle aille en purgatoire, mais je la prendrai et je l'offrirai à mon Fils ".

Enfin, si nous désirons aider de nos suffrages les saintes âmes du purgatoire, ne manquons pas de les recommander à la glorieuse
Vierge dans toutes nos prières ; appliquons-leur spécialement le saint Rosaire, qui leur procure un grand soulagement, comme on le
verra par l'exemple qu'on va lire.
 
 

                                EXEMPLE

Le père Eusèbe Nieremberg rapporte que, dans une ville d'Aragon, une jeune fille nommée Alexandra, noble et d'une grande beauté,
était recherchée avec passion par deux jeunes gens. Ceux-ci, emportés par la jalousie, se prirent un jour de querelle, tirère l'épée et se
tuèrent l'un l'autre. Outrés de douleur, les prents tournèrent leur ressentiment contre la pauvre demoiselle, cause première d'un si grand
malheur, la mirent à mort et lui coupèrent la tête, qu'ils jetèrent dans un puits. A quelque temps de là, saint Dominique passa par la
ville, et, par une inspiration divine, il s'approcha du puits et s'écria : " Alexandra, venez dehors ". O prodige ! la tête de la mort apparaît,
se place sur le bord du puits, et prie le saint de l'entendre en confession. Il l'entend ; puis, en présence d'une foule immense attirée par
cette merveille, il lui donne la communion. Saint Dominique lui commanda ensuite de déclarer comme elle avait obtenu une si grande
grâce. Alexandra répondit qu'au moment où on lui avait tranché la tête, elle se trouvait en état de péché mortel, mais que la
bienheureuse Vierge lui avait conservé la vie en récompense de sa dévotion à réciter le Rosaire.

Pendant deux jours, la tête demeura ainsi vivante sur le bord du puits, à la vue de tout le monde, après quoi l'âme d'Alexandra s'en alla
en purgatoire. au bout de quinze jours, elle apparut à saint Dominique belle et resplendissante comme une étoile, et lui fit qu'un des
principaux moyens de secourir les âmes dans les peines du Purgatoire, c'est de réciter pour elles le rosaire, et qu'en retour, une fois
entrées en paradis, elles intercèdent pour ceux qui leur ont appliqué cette puissante prière. Quand elle eut fini de parler, le saint vit cette
âme bienheureuse s'élever toute transportée de joie, vers le royaume des élus. (1)

(1) NOTE DU TRADUCTEUR : Le père Van Ketwigh, savant dominicain dAnvers, dans son excellent ouvrage publié en 1720 sous le
titre de Panoplia Mariana, défend contre toute critique ce miracle de saint Dominique. Il prouve au long, d'après les meilleures
autorités, à la tête desquelles figure le Docteur Angélique, ce que saint Alphonse dit brièvement au paragraphe précédent, savoir, que la
Mère de Dieu peut sauver certains pécheurs, même quand ils sont morts en état de damnation, en obtenant que leur jugement demeure
suspendu jusqu'à ce qu'ils se soient dûment réconciliés avec Dieu.

                                 PRIÈRE

O Reine du ciel et de la terre, ô Mère du Souverain Seigneur de l'univers, ô Marie la plus grande, la plus élevée des créatures, il est
vrai que, sur la terre, il en est beaucoup dont vous n'êtes ni aimée ni connue ; mais, dans le ciel, combien de millions d'anges et de
bienheureux vous aiment et vous louent sans cesse ! Ici-bas même, combien d'âmes heureuses brûlent d'amour pour vous, et sont toutes
éprises de votre bonté ! Ah ! puissé-je vous aimer aussi, ma très aimable Souveraine ! puissé-je ne penser qu'à vous servir, à vous
louer, à vous honorer, et à vous gagner tous les coeurs. Vous avez gagné, par votre beauté, le coeur d'un Dieu; vous l'avez, pour ainsi
dire, arraché du sein de son père éternel, pour se faire homme et votre Fils ; et moi, misérable vermisseau, je ne vous aimerais pas ?
Ah ! ma très douce Mère, je veux vous aimer, et vous aimer beaucoup, et je veux faire tout ce qui sera en mon pouvoir pour amener
aussi les autres à vous aimer. Agréez donc, ô Marie, agréez le désir que j'ai de vous aimer, et secondez mes efforts pour y parvenir.

Je sais que votre Dieu regarde d'un oeil de complaisance ceux qui vous aiment; après sa propre gloire, il ne désire rien tant que la
vôtre, il veut vous voir honorée et aimée de tous. C'est de vous, ô ma Reine, que j'espère toute ma félicité : c'est vous qui devez
m'obtenir le pardon de tous mes péchés, et ensuite la persévérance ; c'est vous qui devez m'assister à l'heure de ma mort ; c'est vous
qui devez me retirer du purgatoire ; c'est vous, enfin, qui devez me conduire en paradis. Toutes ces grâces, ceux qui vous aiment les
attendent de vous, et moi aussi je les espère, moi qui vous aime de tout mon coeur et par-dessus toutes choses après Dieu.
 

suite
des Gloires de Marie de Saint Alphonse-Marie de Liguori

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