VISION DE SYNTHESE
SUR LES DIVERSES RELIGIONS DU MONDE
1.
SURVOL
HISTORIQUE ET TEXTES SACRES
Pour
comprendre l’hindouisme, il faut se souvenir que l’INDE est un immense continent
où des vagues humaines successives ont déferlé, ce qui explique l’incroyable
brassage des races des coutumes et des législations.
-
Dès le Paléolithique
l’INDE est déjà habitée par des « Pygmées Négritos « qui
sont aujourd’hui considérés comme les plus anciens habitants connus de la
région (10 à 15000 ans avant notre ère).
-
Après eux, se sont
répandus divers peuples du Mégalithique, les « Pré-Dravidiens »,
couvrant le territoire de monuments mégalithiques que l’on peut découvrir
encore aujourd’hui (7000 ans avant notre ère),
-
- Ensuite vient la
troisième migration, les « Dravidiens « , d’origine
éthiopienne qui occupent toujours le centre et le sud du Pays.
-
A l’époque d’ABRAHAM
(2000 ans avant notre ère), les « Pré-Aryens » envahirent
l’Inde et fondèrent la Civilisation
de l’indus, et créèrent des cités… Leur religion est de type agraire avec
une « déesse mère » et un « serpent ».
-
- Enfin, peu avant
l’époque de MOISE en ISRAEL, (vers
l’An 2000 avant notre ère), cette civilisation pré-védique est détruite par
les « Aryens « , Indo-européens à peau blanche, parlant
des dialectes apparentés aux langues
européennes.
C’est
dans ce peuplement à vagues successives qu’il faut chercher les causes de
la législation indienne sur les castes qui cloisonnent les humains, et les
séparent les uns des autres, pour préserver celles de ces castes qui s’estiment
supérieures.
Sur le terreau de l’Indus, envahi par les Aryens, il n’est pas un Fondateur de religion, ni une Révélation, ni un Magistère doctrinal pour structurer l’organisation du Sacré.
Chacun
fait pour son propre compte l’expérience qu’il doit faire sienne de
la Fusion avec l’Absolu.
Les
« Spirituels », qui se sont le plus approchés de cet Absolu, vont
permettrent à des adepte de mettre par écrit leurs expériences, et de les
consigner dans des textes »Les
Saintes Ecritures » de l’Inde. En refaisant pour son propre compte, et
en vérifiant par le fait même la valeur des expériences qui y sont décrites
ou chantées, on prouve la « Valeur de l’Hindouisme ».
Il
n’y a, donc, ici, aucune « recherche » de preuves, pas de « Révélation
Absolue » pas de vérité nécessitante : chacun à sa voie, selon son
tempérament, sa lignée, son expérience. Il n’existe d’autre critère de Vérité
que celui de l’expérience d’Union avec l’Absolu, vécue, revécue, dans un « éternel
retour ».
Voici
donc, dans l’ordre historique, les principaux textes dont il faut connaître
la teneur :
- LES QUATRE
VEDAS Entre 1200 et 600 avant Jésus-Christ
Le Rig-Véda . un peu comme nos
psaumes : mille
hymnes exprimant l’intuition religieuse
De l’Absolu UN.
Le Yahur Véda litanies, invocations magiques, rituels.
Le Sama Véda cantiques, annotations musicales du Rig-Véda
L’Atharva Véda
conjurations, incantations :
six mille strophes.
- LES BRAHMANAS Vers l’an 1000 AVANT Jésus-Christ (un
peu avant
le Roi Salomon en Israël )
-
LES ARANYAKAS Vers l’an 800 avant Jésus-Christ.
Ce sont
d’obscures prières de purification.
-
LES UPANISHADS
Vers l’an 600 avant Jésus-Christ.
C’est dans ces fameuses Upanishads
que l’on
trouve le cœur de la vision
philosophique de l’Hindouisme « tu
es
cela », c’est-à-dire « ton être profond est une parcelle de
l’Absolu
impersonnel immanent au monde appelé « Brahman ».
C’est
un peu le livre de Moïse de l’Hindouisme.
- LA SMRITI C’est
une sorte de Droit Canon, de code, comme « le Lévitique » de la
Bible.
- LES PURANAS C’est une
« encyclopédie morale », sorte de tradition orale, écrite beaucoup
plus tard.
C’est dans ces écrits
que l’on trouve la théorie des Avatars
(descente des dieux sur la terre pour aider les humains) :
VISHNU prend visage d’homme pour rétablir le Karma (la doctrine de Vérité). Les « trois voies de la délivrance »
y sont expliquées.
-
LES ITHYASAS Ce sont de grands poèmes épiques comme notre « Chanson
de
Roland »
« La Chanson de RAMA (Ramayana)
compte dix
mille strophes à elle seule.
C’est probablement vers l’an 250 après
Jésus-Christ que l’on trouve dans l’un d’entre eux, le
Mahabharata, « la Révélation du Seigneur » ou la Bhagavad-Gita que l’on compare souvent à l’Evangile. Avec la Bhagavad-Gita, nous somme au cœur du mouvement
mystique
Divin.
- LES 6 DHARSANAS Ces derniers sont comme nos textes
conciliaires ou ceux de nos
Pères et
Docteurs de l’Eglise. Le plus célèbre, en Occident, est le Dharsana-Yoga proposant des méthodes de concentration
Mentale
par la maîtrise du corps et du psychique. Ces
doctrines ont commencé à apparaître au IIème siècle après Jésus-Christ
et se sont multipliées
depuis (PANTAJALI)
LES
ETAPES ABOUTISSANT A LA CONCEPTION HINDOUE DE L’ABSOLU
Première étape Jusque vers l’an 2000 avant Jésus-Christ, les peuples de l’INDE, jusqu’à
la mise en place de la civilisation de l’Indus, ressentent l’Absolu comme
une puissance impersonnelle et intime au monde des cycles.
L’héritage indubitable des traditions noétiques (NOE de la Bible) serait à noter dans les résurgences de cet enracinement primordial.
Deuxième étape de 2000 à 1500 avant Jésus-Christ. L’apparition des mythes et des
liturgies fait ressortir comment l’Absolu intime au monde se manifeste à
travers les cycles naturels.
Troisième étape de 1500 à 1000 avant Jésus-Christ.
Avec la colonisation aryenne, l’Absolu devient pluriel : polythéisme,
magie et pouvoirs « divins ». Les « dieux védiques » apparaissent aussi
nombreux que variés. A cause des castes, l’idéologie religieuse
a cependant trois fonctions primordiales, d’où la domination, dans cette
efflorescence de dieux, d’un Trimurti archaïque
- Varana-Mitra (ou Karuna) est présent comme
vérité intime de TOUT
mais sa puissance explique les phénomènes de destructions, violences et
guerres, de changements négateurs du BON, grâce auxquels le monde
est rendu illusoire (Maya)
- Indra est le dieu, des guerriers luttant contre le dragon. Il est représenté
monté sur l’éléphant blanc, coiffé de sa tiare cylindrique et du turban
royal.
- Nasatya-les-Jumeaux sont les dieux de la prospérité économique et
de la fécondité.
Quatrième étape vers le 6e siècle avant Jésus-Christ.
L’expérience monothéiste des origines resurgit qui affleurait à peine
dans les Védas. Les Upanishads cristallisent cette unicité de l’ETRE.
Les 33 millions de dieux( !) ne doivent pas faire oublier l’affirmation
d’un Absolu Unique, en dehors duquel tout est illusion.
Au mieux, « tu es une étincelle de cet Absolu (Absolu est la
Traduction de « Brahman ») « Si tu es pur, tu
(Aman) es cela
(Brahman) ».
Cinquième étape vers le 3e siècle avant Jésus-Christ.
Le « Divin » Hindou finit par évoluer dans sa forme Trimurti sous
Laquelle il est invoqué : c’est la « Trinité »
Brahma – Vishnu
Shiva
- Brahma (le créateur) a quatre visages (à chaque point cardinal), il
a quatre bras et il est assis sur un lotus.
- Vishnu est plutôt un homme jeune,
de peau couleur bleue (le
conservateur de l’univers). Il s’incarne souvent pour aider les
hommes.
- Shiva (celui qui attire et absorbe l’univers) est à demi nu,
barbouillé de cendres et ceint de crânes, avec des colliers de
serpents et auréolé de flammes. Il danse la Tandava (ou danse
cosmique).
Sixième étape « C’est par une seule expiration que Brahma fait jaillir l’univers et
« c’est par une seule inspiration que Shiva le résorbe en lui » :
« l’apparition » et « la disparition » du monde sont vues comme un
phénomène cyclique d’une durée de 4,32 milliards d’années, soit
UN jour
de Braman. Chacun de ces « Jours », appelés « Kalpa »
Est divisé en quatre moments, de l’Age d’Or merveilleux, à l’Age de
Fer
ou d’ignorance (où nous sommes), à la fin duquel a lieu une telle dissolution
que disparaît toute la création, y compris Shiva et
Vishnu ! ?…
Septième étape Les Upanishads ont donné naissance à toute une pratique : les Dharsanas, « comment se situer face à un Tel Absolu ? L’Hindouisme fait naître la « notion de l’âme » (au 4ème siècle avant Jésus-Christ) dont PLATON, en Grèce, va hériter. Cette âme (en nous), chargée du poids de ces milliers d’actes, est sans cesse contrainte de « se réincarner » après la mort. C’est le cycle perpétuel
de la Transmigration des
âmes ( Samasara ).
Comment sortir de ce cycle
de désespoir : seule une âme, sans
aucun acte, peut faire aboutir l’âme à un
destin « zéro » de
libération .
Les « trois voies de la délivrance »
tendent à habituer l’âme à
cet
état absolument passif. La difficulté est grande puisque désirer
la délivrance est un acte. Cet acte vous condamne à un nouveau
karma et il vous obligera, après votre mort, à recommencer ! ! !
PETIT LEXIQUE DES NOTIONS CLES connu du parfait petit Hindouiste
ASHRAM Ermitage ou ensemble d’ermitages formant une communauté.
ATMAN C’est
« l’ETRE SUPREME impersonnel », énergie globale du monde en tant qu’il subsiste
et se réalise en chaque être. C’est en nous
l’émanation
ontologique du Brahman.
BHAKTI La 2e voie de Délivrance, axée sur l’amour, la dévotion, le regard
Amoureux
BRAHMA Première figure de la Trimurti hindoue actuelle – Expirateur et
Créateur.
BRAHMAN L’Absolu Unique, inconditionné, Etre Premier.
BRAHMANE Prêtre hindou. Première Caste de l’Inde
DHARMA Loi d’ordre morale, le devoir de vérité, la doctrine intime
GOUROU Instructeur ou maître de vie spirituelle.
ISHVARA Nom
générique du dieu Unique et Suprême, au-dessus de la Triade
JNANA La 3e voie de Délivrance, voie suprême orientée vers la connaissance passive de l’Absolu.
KARMA Loi de rétribution des actes et des œuvres qui ont été faits et seront source dans une existence postérieure.
KHRISNA UNE DES Incarnations de Vishnu (2e Figure de la Trimurti Hindoue).
KSHATRIVAS Deuxième
des Castes de l’Inde, celle des guerriers.
MAHABAVA Le Ravissement Suprême, terme du chemin.
MANTRA Formule d’invocation à répéter pour « se vider de tout ».
NIRVANA Fusion
avec le vide, le néant : libération de toute illusion (Maya)
PANDIT Savant, érudit en sciences sacrées
PARIA Les « Intouchables » ceux qui sont en dehors des Castes.
SAMSARA Enchaînement de la Roue des existences successives d’ordre cyclique.
SANNYASIN ascète pratiquant le renoncement absolu.
SHIVA Troisième
figure de la Triade Hindoue.
SHRUTI Les Ecritures Sacrées
(les 4 védas, les Brahmanas, les Aranyakas
et les Upanishads)
SMRITI Le Magistère hindou (Smriti, Purana, Ithyanas, Bhagavad-Gita, les
Tantras, les Dharsanas)
SUDRAS Quatrième caste de l’Inde des Travailleurs manuels
YAYSHINAS Troisième Caste de l’Inde des bourgeois et commerçants
YOGA Un des six systèmes philosophiques pour atteindre l’Union avec l’Absolu Le YOGA primitif est attribué à Pantajali initiateur légendaire du 2e siècle avant Jésus-Christ.
III – LES CHEMINS DE LA DELIVRANCE –
LES REGLES DE VIE DE L’HINDOUISME
LA VOIE DE L’ACTION « Karman Yoga »
Voici le grand principe : tout acte ou toute action rend esclave du temps et de son cycle et
obligera
à retourner dans une vie terrestre… sauf si ces actes et actions sont totalement
désintéressés : il suffit d’adopter une indifférence souveraine quant
aux résultats de ces actes ou actions.
Deux autres règles doivent être respectées :
- l’organisation sociale en cinq castes doit être immuable : les rois, les nobles et les guerriers, les religieux et les commerçants qui sont des castes divines – les domestiques à leur service – et enfin, les Intouchables (ces parias dont même l’ombre souille).
- Chacun doit rester dans sa Caste natale, y manger, s’y marier, etc.… Chacun doit respecter son état de vie. Le jeune doit étudier et pratiquer la chasteté – le chef de famille
- doit engendrer un fils – le vieillard doit se livrer à la contemplation et au détachement,
- allant éventuellement vivre en ermite dans la forêt.
- Chacun doit obéir à une morale personnelle, sous la conduite d’un Gourou qui lui enseignera la prière (Mantra) et les remèdes adaptés à sa situation pour aboutir à la pure indifférence.
LA VOIE DE L’ADORATION D’AMOUR « Bhakti Yoga »
Surtout prise dans les textes « Bhagavad-Gita », elle est donnée comme la voie la plus simple. Elle demeure cependant une voie moyenne, inférieure à la voie de connaissance. Elle consiste en une union quasi mystique a l’Absolu. Le « croyant » donne à Dieu un visage personnel
(Avatar) pour pouvoir se réfugier et se fondre en Lui de toute son affection intime.
La répétition incessante de sons ou de formules (Mantras) est le nœud de cette méthode, par
Exemple :
« AUM… » ou « AHAM-SAH, SO AHAM » (je suis Lui, il est moi)
A chaque respiration, jusqu’à 21600 fois par jour, ces sons permettent au cœur de gravir les
9 degrés de l’Amour : « l’attention du cœur », « le chant de louange », « la méditation du
cœur », « l’adoration des pieds », « l’adoration rituelle », « la révérence d’amour », « l’esclavage d’amour », « l’amitié » et enfin « l’abandon total de l’épouse de Dieu Cependant, cette fusion totale ne peut s’atteindre par les seules forces humaines.
LA VOIE DE LA CONNAISSANCE « Jnana Yoga »
C’est la voie qui dépasse toutes les autres : une connaissance vécue, expérimentée de la partie
supérieure
la plus pure de l’individu, pour où il est « étincelle » perdue
dans le Feu Absolu
Brahmanique. Mais, la voie de Jnana
présente de telles difficultés qu’un seul yogi, par siècle, peut arriver par cette voie comme le déclare RAMAKRISHNA.
L’ASCENSION SPIRITUELLE PROGRESSIVE DU CROYANT HINDOU
« Les 3 voies en une Vie »
Malgré la complexité apparente des rituels et des textes, la pratique concrète du croyant
Peut
se dégager à travers les huit degrés
du chemin.
- les cinq premiers stades appartiennent à la voie de l’action :
- 1er degré : les abstinences…
Rien ne peut commencer si la « conquête » n’est pas devenue une habitude continuelle
(les Upanishads). Cette conquête est un travail constant , un combat pour la maîtrise de
soi :
. conquête de la non-violence », de la « véracité », de « l’honnêteté », de « l’absence complète de tout trouble, de toute émotion érotique, en pensée, en sensation et dans le
corps », de « l’affabilité », de la « rectitude », du « pardon », de l’endurance » de « la
tempérance », de « la pureté corporelle » et le « lavage » intérieur et extérieur des
organes…
- 2e degré : les cinq observances…
Ces observance vont s’appuyer sur les habitudes du croyant pour qu’il puisse réussir à ne plus être atteint par « toute forme de souffrance qui pourrait résulter des actions du prochain » : il s’agit, ici, de pratiquer « la pureté, « le contentement continuel », « l’austérité », « le développement du Soi » et enfin « la pensée constante du Divin ».
« L’Abandon de l’être à la Divinité par l’offrande de tous ses actes, et de leurs conséquences », abandon qui aboutit à la suppression de tous désirs, est l’observance la
plus importante de toutes.
- 3e degré : Les attitudes d’un yogi…
Les postures et attitudes du corps, avec les contractions musculaires, les gestes et les actes de purification sont nombreux.
Il y a 84000 postures yoga possibles – 84 sont considérées comme très importantes – 33 postures seulement donnent de « bons résultats », dont deux sont pratiquées par tous.
La plus courant est « la posture de réalisation » : corps droit, assis en teilleur, menton bloqué sur la poitrine et les yeux fixés sur le centre du front.
Au bout d’un an d’exercices, matin et soir, l’Hindou peut finir par garder la posture 12 heures de suite. Pour l’Hindou, l’esprit humain n’est pas spirituel, immatériel : c’est une matière subtile qu’il sent enracinée sur la matrice de la nature entière « La Mère ».
Il
faut donc exalter, puis bouillonner, puis maîtriser son énergie spirituelle
et sexuelle, en la faisant monter du bas vers le haut yoga ascendant), et enfin, il faut que le «corps subtil », purifié
dans la beauté des sommets, permette à cette énergie de redescendre dans le
corps pour le rendre impassible (yoga
descendant).
- 4ème degré : le contrôle de la respiration…
Le Pranayana est la pratique permettant de contrôler la respiration, le souffle.
Si le yogi peut retenir son souffle, le « feu d’en bas » peut monter comme se lève un serpent sous la musique de l’enchanteur, pour s’approcher de l’ambroisie de la félicité.
Toutes
ces techniques de « contrôles de la respiration », pour obtenir
un ralentissement du mental (l’irrigation endormie du cerveau), permettent,
au terme, un certain état de stabilité intérieure « Peu à peu, l’énergie enroulée s’élève davantage et reste haut, de plus
en plus longtemps, jusqu’à ce que finalement, elle se fixe dans la région
supérieures, sans retomber à
Terre comme une corde sans vie ».
- 5e degré : la non-perception des objets extérieurs…
Entièrement retiré en lui-même, le « priant » en arrive à être imperméable à toute perception venue de ses sens externes.
Le yogi pratique ici le sommet de la « voie d’adoration d’amour », par répétition mentale affectueuse d’un mantra donné par le Gourou, tout en se fixant attentivement sur le contrôle de son souffle. C’est alors qu’il peut percevoir « l’unité fondamentale de tout ce qui existe » but de tous ses efforts !
Les trois degré sont réservés « aux voies supérieures de la connaissance ».
- 6e degré : la concentration…
- 7e degré : la « pensée assimilatrice »…
-
8e degré : les identifications « Samadhi »
Durant la « concentration », le croyant s’efforce de maintenir sa pensée fixée dans une seule direction, puis, pour atteindre « la vie ou la pensée assimilatrice », il doit demeurer stabilisé
dans la « contemplation d’un objet unique » pour s’y assimiler.
Alors, le croyant s’assimile religieusement à la Divinité manifestée dans les diverses parties
du Cosmos, il s’assimile aux archétype du Monde et du Divin : la Matrice, la Mère de la Nature, la Mère Divine… Mais, l’archétype, lui-même, doit être dépassé pour « l’abstraction du Principe de l’Absolu ».
« L’Illuminé », « le Délivré
Vivant », est celui qui atteint ce dernier stade : le SAMADHI sans
racine !
L’advenue de cet état est soudain, fulgurante, et opère une transformation profonde et durable. L’état de conscience est établi définitivement, dans un plan supérieur à tout, où les
Notions d’espace et de temps n’ont plus cours :
« Je
suis l’ATMAN », « Je suis Lui, l’ABSOLU »
IV – « CHRISTIANISME » et « HINDOUISME »
Nous avons vu toutes les dimensions positives de la perspective religieuse de l’Inde. Sommes-nous autoriser à poser quelques questions, à soulever le voile sur certaines difficultés ? Examinons, en particulier, le grand point de rencontre de ces deux religions :
-
La Bhagavad-Gitâ
et le visage divin de Krishna
-
La Révélation et le Visage du Christ
LE CULTE DE KRISHNA
L’Hindouisme, valeur de Vérité ?
L’apparition du culte de Krishna manifeste la facilité étonnante avec laquelle les prêtres
(les brahmanes) peuvent inventer de nouveaux dieux pour les fidèles.
Le
Swami SIDDHESWARANANDA avoue : « Si
aux yeux de l’histoire, il n’y a pas eu de
Krishna, ceci n’a nullement empêché les adorateurs
d’avoir ( la visions, non seulement
de
Krishna mais
encore des marques évidentes de sa présence objective en divers dieux…
C’est par un mythe de ce genre, qu’une
réalité spirituelle vit, et ce processus… personne ne
peut l’entraver »…
Autrement dit, face à un besoin, les brahmanes créent un mythe qui deviendra réalité
spirituelle. Aucune religion comme celle de l’Inde n’ose avouer aussi ouvertement que c’est
« l’homme qui crée Dieu » … et non Dieu qui a créé l’homme. « La Création de Dieu » n’est qu’une illusion ! ! !
KRISHNA REPONSE
AU BOUDDHISME - L’Hindouisme, Fidélité
aux racines ?
Avant que le « Bouddhisme » n’apparaisse, Krishna signifie « noir » et désigne les démons ennemis du dieu le plus populaire de l’Inde (Indra). Menacés par l’invasion du Bouddhiste et
par opposition à Bouddha qui enseigne la haine des brahmanes et condamne l’injustice des castes, les brahmanes vont transformés le visage de Krishna en celui d’un héros des grandes guerres, pour sauver et rendre plus populaire la religion brahmanique. Par ce choix, les brahmanes tentent de gagner à leur caste, celle des Kshatrivas, caste des guerriers et des nobles.
L’ADMISSION DE BOUDDHA - L’Hindouisme, religion de l’Inde ?
Pour rallier les Bouddhistes, plus tard, ils admettent dans le collectif des dieux de l’Inde,
Bouddha, enseignant qu’il était
la dernière réincarnation de Vishnou.
La composition de la bhagavad-Gita date de cette période. En effet, c’est alors qu’ils envoyèrent des Sages en Occident, pour étudier la doctrine chrétienne (d’après le Mahabarata). Ils trouvèrent de nouvelles conceptions bonnes, selon eux, pour enrayer
le progrès du bouddhisme et l’avance éventuelle du Christianisme. Ils utilisèrent la
similitude
entre le nom du CHRIST et celui de
Krishna (dans le livre Bhagavad-Gita)
pour élaborer « sa vie mythique » (puranas) dont voici quelques éléments :
« Krishna naît dans une cabane de gardiens de
bêtes… Il est porté sur le sein de sa Mère…
« des bergers viennent l’adorer et l’entourer… Son Père et se Mère
entreprennent un voyage
« pour payer un tribut… La présence du bœuf et d’animaux domestiques
dans la cabane de la naissance
« (aucun détail ne manque)… Krishna guérit la femme tordue Kuja, laquelle répand du
parfum sur « la tête du Seigneur… » On rajoute également des emprunts et épisodes de la Fuite de Bethléem, du Massacre des Innocents, des Miracles de l’Enfance, et plus tard, une Tentation, une Transfiguration… Bref, un strict recopiage des textes occidentaux !
LA REINCARNATION L’Hindouisme, respect de la Personne ?
DES DIEUX ET DES HOMMES
En publiant ce culte de Krishna, les brahmanes ont popularisé les théories de la réincarnation
divine :
Krishna, c’est le Dieu suprême Vishnou
qui s’incarne d’âge en âge, à chaque fois que la religion périclite et
que l’impiété triomphe : après
Krishna, Vishnou fut Bouddha…
Krishna mourut de mort violente, abandonné par les siens. Son enseignement portait sur l’amour, la prière du cœur (dévotion – bakti)… Ses paroles sont calquées sur celles du CHRIST JESUS, mais dans un sens gnostique, panthéiste et réincarnationiste…
LE SEIGNEUR JESUS
a dit : »Je sais d’où Je viens et où Je vais »
Krishna modifie
en disant : »J’ai passé par bien des naissances
(réincarnations),
toi aussi, je les
connais toutes, tu ne les connais
point ».
Donc, Krishna va enseigner la gnose…, et bien sûr, le respect des castes et la dilution finale
dans la divinité. L’Absorption dans le Grand Tout, le Néant , et le Nirvana…
Le but des brahmanes était de rester maîtres des basses castes, attirées par l’enseignement des Missionnaires bouddhistes.. et chrétiens.
LE PERE DE NOBILI
L’Hindouisme, Espérance de salut ?
Jésuite et Brahmane (1577-1650)
C’est
dans cette ambiance que ce Prêtre Catholique partie en Inde, fût Brahmane,
adoptant leurs coutumes et manières de vivre, étudiant leurs livres et déchiffrant
le Sanscrit.
Voici une de ces remarques : « A
partir de la connaissance que j’ai de leurs livres les plus
secrets, j’y trouve constaté qu’on possédait anciennement dans ce Pays,
4 fois (les Védas) : que la 4è était une loi toute spirituelle, en vertu
de laquelle on pouvait obtenir le salut de l’âme…Or, la plus grandes
parties s’est perdue entièrement… Ils assurant de plus, et ceci est
pareillement écrit dans leurs livres, qu’aucune de ces trois lois qui
restent, ne peut donner le
salut, et, de là, quelques uns concluent qu’il n’y a pas de salut à attendre,
les autres en infèrent qu’il n’y a pas de vie future… »
EN INDE L’EGLISE LUTTE CONTRE L’Hindouisme, Valeur sociale ?
LE SYSTEME BRAHMANIQUE DES
CASTES
L’Eglise indique lors de sa Conférence Episcopale Indienne, en 1982 :
« Nous réaffirmons catégoriquement que la caste,
avec ses effets logiques de discrimination et
de mentalité de supériorité, n’a aucune place dans le Christianisme :
c’est en fait la négation des Valeurs Chrétiennes, puisque c’est inhumain ».
La conviction en la réincarnation fait la force de cette inhumanité. Refuser sa condition actuelle « d’exploité » est, pour un Hindou, la certitude d’être réincarné dans une condition
encore inférieure à celle qu’il vit. Aux Indes, les conflits sociaux sont presque inconnus, mais
la violence religieuse est là. Face au système des castes, il y a là une « véritable structure du
péché » et le Saint Père a invité tous les Chrétiens à une action sur les mentalités autant que sur les structures.
RESTE- T-IL LA VALEUR MYSTIQUE L’Hindouisme, modèle mystique ?
DE LA SPIRITUALITE DE L’INDE
Resterait la voie spirituelle : Maîtrise, Dévotion, Connaissance pure ?
Là
encore, il est bon de souligner que les yogis
les meilleurs n’atteignent pas
les états mystiques des « Quatrièmes
Demeures » décrites par Sainte
Thérèse d’Avila, comme l’a
démontré le Père GARRIGOU-LAGRANGE. On pouvait s’attendre à mieux des mystiques
du
sommet (Jnanins) car la voie de Jnana est telle que Ramakrisnha déclare qu’un seul yogi
par siècle peut arriver par cette voie. Même si un « saint homme » y parvient, l’esprit pour un
hindou n’est pas spirituel, immatériel, mais une matière subtile, engagée dans la nature, qu’il doit dissoudre en elle. Avant le »sommet
mystique »,
il doit donc « abandonner» la
vérité et la sagesse, la conscience, l’amour, et DIEU (Ishwara).
Une
mystique qui sépare du Créateur ? Non, certes, mais une ouverture à «l’expérience mythique ou mystérique », comme celle des initiés
aux mystères d’Eleusis ou d’Osiris.
(cf. « Je dors mais mon cœur veille » de G. BARDET)
HINDOUISME, DOSSIER FEU & LUMIERE
Qu’est-ce
que l’Hindouisme peut apporter au Christianisme ? Qu’est-ce que l’inspiration
peut apporter à la Révélation ? La grande richesse de la tradition religieuse
hindou nous interroge sur notre manière de comprendre et de vivre la Révélation
chrétienne. En quoi, au contact de l’Hindouisme, le Chrétien peut-il mieux
percevoir la grandeur et l’originalité du message évangélique ?
L’Hindouisme
peut être défini comme un gigantesque ensemble religieux, philosophique, culturel
qui a exprimé et mis en forme les aspirations très profondes de l’humanité
ainsi que des réponses métaphysiques, mythologiques, mystiques définitivement
précieuses.
Selon
Jean Denis
[1]
, l’Hindouisme tend de toutes ses forces vers l’Un immanent
et Transcendant, mais il ne réussit pas à unifier ses voies : la diversité
demeure tant dans la conception de l’Etre suprême que dans les voies qui y
conduisent. Entre l’Âtman-Brahman (Voie de la Connaissance) et la Personne
Suprême (Voie de l’Amour), l’identification n’a pas pu se faire réellement,
mais seulement la juxtaposition.
La
splendide construction hindoue est-elle dans son inachèvement dynamique, une
œuvre et un élan de « pierres en attente » ?
Le
Christianisme serait-il porteur de plénitude et de réalisation de tout ce
qui est pressenti ?
Pour
Jean Denis, la perspective hindoue est le fruit de l’inspiration tandis que
la perspective chrétienne est celle de la REVELATION. « La tradition
chrétienne n’est pas un système progressivement et génialement construit pour
répondre à nos interrogations mais, un ensemble de faits, d’affirmations de
visions qui, nous dépassant, s’impose à nous historiquement et spirituellement :
il s’agit d’une Révélation venue d’ailleurs. »
[2]
Cette
perspective se situe très au-delà de la simple inspiration : « C’est
à nous que Dieu, par l’Esprit a révélé cette sagesse. » (ICor 2, 10)
La profondeur et les limites de l’expérience spirituelle
hindoue
L’expérience
spirituelle hindoue est le fruit remarquable d’une intériorité, d’une concentration
permettant de se situer au cœur de soi-même. Dans cet effort de concentration,
l’hindouisme nous apporte beaucoup et nous précède : les techniques de
méditation apportent la paix intérieure, la fixation lumineuse de l’esprit
accompagnée d’une chaleur de cœur, la vision intuitive des choses telles qu’on
les voit de l’intérieur.
D’après
Jean Denis « les Chrétiens ne contestent pas cette expérience profonde
et admirent les voies qui y mènent et les comportements qui en résultent ;
mais ils pensent qu’elle demeure limitée, que son ouverture réelle reste un
appel à l’Etre divin qui la dépasse et qui, au-delà de toutes voies humaines,
se donne lui-même dans sa totale liberté. »
[3]
La
mystique hindoue « n’est qu’un point de départ. En elle se fait jour
et au-delà d’elle apparaît la grâce divine. La perspective se renverse passant
de la contemplation acquise à la contemplation infuse. Le Dieu vivant et personnel
se donnant à la personne humaine, communie avec elle d’autant plus qu’il ne
l’absorbe pas mais la divinise. »
[4]
Le
Dieu unique personnel a fait l’homme à son image pour entrer dans un rapport
de réciprocité avec lui. Il est donc insuffisant de dire que l’homme doit
être dans sa profondeur pour accéder au divin, il faut ajouter qu’il doit
être devant Dieu, en Face de son Créateur pour parvenir à son ultime profondeur.
Filet : Pour accéder à Dieu dans l’expérience de sa profondeur,
l’homme doit se tenir en Face de son Créateur.
Encart :
« Ce n’est pas dans le monde extérieur que vous trouverez la paix. Creusez
au plus profond de vous-même et vous trouverez la perle inestimable. »
Ma Ananda Moyî (1896-1982).
« Le Royaume est au-dedans »
Selon Henri le Saux moine bénédictin (1910-1973), « la grâce de l’Inde
est essentiellement une grâce d’intériorisation ». Ce que l’Inde apporte
au christianisme, c’est la découverte toute intérieure de sa profondeur, de
son fond. Dans ce mouvement sur soi, au-dedans de soi, l’homme fait l’expérience
de la Présence de Dieu, il rencontre Dieu en son fond.
Atteindre ce fond, c’est découvrir le Christ :
« Nous ne pouvons atteindre le Père en nous sans atteindre dans le même
acte le Fils issu en nous du sein du Père. »
Ainsi, « Jésus est à chercher ni à Bethléem ni
à Nazareth ni à Capharnaüm ni au Calvaire, ni même à la sortie du tombeau
au matin de Pâques. Le chercher là où il est réellement, Dieu vivant caché
dans le sein du Père. Et le sein du Père est au fond de moi. »
Un dieu gai non pas un dieu de souffrance
La
Croix du Christ est totalement étrangère et incomprise dans l’Hindouisme qui
est certainement le lieu des plus vastes recherches spirituelles jamais entreprises :
« Selon l’Hindouisme l’essence de l’homme est béatitude, mais il l’a
oublié. Mise en présence du brasier de la joie divine, sa propre joie s’enflamme
à ce contact et il retrouve sa vraie nature. Voilà le Dieu dont le monde a
besoin, un dieu dont la béatitude surabonde l’enveloppe et le transporte et
non un dieu de souffrance… Dieu gai ! Un dieu qui souffre est une tradition
tout à fait étrangère à la tradition indienne. » (Svâmi Nityabodhanada)
Filet : L’Hindouisme ne peut concevoir la Croix du Christ.
Les divinités hindoues sont gaies et ne souffrent pas.
Charité chrétienne et non-violence hindoue
« Je
n’ai jamais eu la tentation de me faire hindoue. Si j’ai appris quelque chose,
c’est à mieux apprécier ce qui est essentiel au christianisme. Mais cela ne
m’empêche pas de voir comment Dieu a parlé à l’intérieur de l’Hindouisme,
et comment je peux penser en toute sérénité qu’il y a un salut des hindous
– sans doute par le Christ, cela, je ne le vois pas, mais c’est ma foi qui
me le dit.
Au
contact de l’Hindouisme, j’ai compris que la charité était une valeur chrétienne
– si peu reconnue et respectée qu’elle soit à l’intérieur même du christianisme.
La démarche de rencontre de l’autre, dans l’Hindouisme, est tout à fait différente
de ce qu’elle est en droit dans le Christianisme. C’est lié au fait que la
religion hindoue est en relation avec une conception de l’homme différente
de la nôtre – une conception où l’individu compte finalement assez peu. On
ne sait pas ce qu’est l’homme individuel, on sait ce qu’est le groupe social,
la famille, la caste. L’homme individuel, on le reconnaît comme tel lorsqu’il
a rompu tous les liens avec sa société, lorsqu’il est devenu religieux pour
chercher la délivrance des renaissances. Or le religieux hindou, c’est quelqu’un
qui va d’abord essayer de réaliser l’Absolu en lui – après quoi il pourra
se retourner vers les autres si ceux-ci le lui demandent, mais sans que ce
soit une exigence. L’exigence c’est, pour atteindre l’Absolu, d’être débarrassé
de toute haine vis-à-vis d’autrui, de toute envie, de tout désir de violence
– ce qui commande une attitude de paix à l’égard des autres. Mais l’autre
est toujours second par rapport à cette démarche ; c’est toujours pour
soi-même qu’on la fait.
A
l’origine, la non-violence est avant tout la recherche d’une pureté rituelle.
Pour accéder au premier stade de l’expérience de l’Absolu, la condition préalable
est d’être pur – en particulier de ne pas être souillé par le contact de la
mort ou même par le désir de la mort d’une créature quelconque humaine ou
non. Naturellement l’accent mis sur la non-violence se traduit au terme de
l’expérience spirituelle hindoue par une attitude de grande bienveillance
à l’égard d’autrui – mais qui est peut-être à la limite d’une grande indifférence.
Il me semble que c’est à l’opposé de l’expérience chrétienne, pour laquelle
on ne peut aller à Dieu sans passer par les autres. »
Madeleine
Biardeau. Chrétiens et Hindous In 2000 ans de Christianisme. Ed. Société d’Histoire
Chrétienne 1975.
Encadré : Le Chemin des Chrétiens et la Voie des
Hindous
« Les
Hindous suivent un chemin vers Dieu, ou plutôt vers le Divin, qui les conduit,
de renaissances en renaissances, vers la libération, c’est-à-dire la perte
de toute individualité, la fusion dans le Divin. Les Chrétiens suivent un
chemin qui les conduit vers un Dieu personnel, vers un au-delà personnel où
chaque être humain se retrouvera dans la communion à Dieu. Cela dit, et tout
en tenant essentiellement à cet aspect personnel du Christianisme, je crois
qu’il faut beaucoup augmenter la part de la Théologie négative, c’est-à-dire
penser que Dieu dépasse tout ce que nous pouvons en dire, et ne pas trop vouloir
formuler d’idées sur l’au-delà : je crois que Dieu est amour, qu’Il nous
sauve par Jésus-Christ et qu’il faut lui faire confiance pour tout le reste. »
Madeleine
Biardeau. Chrétiens et Hindous In 2000 ans de Christianisme. Ed. Société d’Histoire
Chrétienne 1975.
Dossier F&L : autres textes édités
par la revue
L’HINDOUISME :
LES GRAND COURANTS
Védisme / Brahmanisme / Hindouisme / Sikhisme
&
Le védisme, dont le nom a pour origine celui des écritures inspirées ou
Véda, est la religion primitive introduite en Inde du Nord vers 2000 avant
J.C. par les envahisseurs indo-européens venant de l’Iran.
Le brahmanisme est l’évolution
socio-religieuse du védisme originel en Inde entre 1000 et 500. A partir de
500, un schisme intervenant, le grand courant spirituel diverge selon deux
directions : l’une orthodoxe est l’hindouisme, l’autre hétérodoxe est
empruntée par le bouddhisme et le Jaïnisme.
L’hindouisme est l’ensemble
des mouvements de pensée et de pratique religieuses et théistes, s’inspirant
du védisme et du brahmanisme, les développant d’une façon dite orthodoxe et
les prolongeant jusqu’à nos jours en Inde.
L’hindouisme ainsi défini l’est au sens strict ;
cependant on désigne également par hindouisme – cette fois au sens large –
l’ensemble continu partant du védisme originel jusqu’à l’hindouisme au sens
strict en passant par le brahmanisme.
Né au XVIème siècle, le Sikhisme
est issu de l’hindouisme : son fondateur, Guru Nânak (1469-1539) s’est
donné pour mission de l’épurer en s’inspirant de l’islam pour établir une
foi monothéiste.
Un collectif
de religions :
Aujourd’hui, on appelle « hindous » tous
les habitants de l’Inde qui ne se réclame pas des autres grandes religions :
Christianisme, Islam, Bouddhisme…
Le mot « Hindouisme » est un terme d’invention
européenne, aucune religion indienne ne se désigne elle-même ainsi.
L’hindouisme est davantage une ligue, un faisceau de
religions qu’une religion proprement dite. Le Vishnouisme (vénération du dieu
Vishnu) et le Shivaïsme (vénération du dieu Shiva) sont aujourd’hui de loin
les religions les plus importantes des hindous. Viennent ensuite les adeptes
du Shaktisme, c’est-à-dire de cultes voués à une divinité féminine. De nombreux
cultes moins importants se rattachent de façon plus ou moins lâche à ces grands
ensembles.
Les hindous se définissent d’abord comme membres d’un
groupe particulier, avec ses coutumes religieuses, sa dévotion à telle forme
de tel dieu ou ses habitudes philosophiques propres. Ce n’est que récemment,
et sous l’influence des contacts avec l’extérieur, que les hindous se sont
formés une nouvelle conscience, celle d’appartenir à un immense ensemble.
Textes éclatés
Védisme :
La
religion védique est celle que les envahisseurs aryens portaient avec eux
lorsqu’ils firent irruption dans l’Inde du Nord-Ouest entre 2000 et 1500 avant
notre ère. Elle s’est largement enrichie au contacts d’éléments autochtones.
Cette religion est connue grâce aux 4 livres Saints : les Védas.
Le
Brahmanisme :
L’évolution
socio-religieuse à partir de l’an 1000 a pris le nom de brahmanisme en raison
de la prédominance de la caste des brahmanes chargée d’étudier, de transmettre
les Védas et de sacrifier pour autrui. Dans ces deux cas, le brahmane (masculin)
est détenteur du Brahman (neutre) qui signifie la parole sacrée.
L’autre
direction, empruntée par le bouddhisme, est anticléricalisme, révolte contre
la religion védique du sacrifice, mouvement non théiste et agnostique, affirmation
de la responsabilité individuelle de l’homme pour sa libération, dans laquelle
les dieux n’interviennent pas, si toutefois ils existent, ce qui du reste
est sans importance !
Jaïnisme :
Le
Jaïnisme tire son mot Jina qui signifie « vainqueur du mal », c’est-à-dire
vainqueur de la loi universelle qui contraint l’âme à transmigrer éternellement.
C’est le but essentiel du Jaïnisme, se délivrer des chaînes des renaissances.
Vers 550 av. J.C., Vardhamâna est le fondateur de cette doctrine qui nie la
révélation védique, le culte et l’autorité des brahmanes, les dieux et leur
utilité. Le Jaïnisme est une religion de la non-violence, et ses adeptes sont
végétariens.
Sikhisme :
Le Sikhisme repose sur trois dogmes : L’existence
d’un dieu unique, non-né, éternel, invisible et insaisissable ; la croyance
en une forme particulière de réincarnation selon laquelle les êtres passent
par d’incessantes réincarnations dont une seule est humaine, la dernière.
C’est l’unique chance offerte aux hommes de rejoindre Dieu ; C’est la
voie de l’amour qui permet à l’homme d’accéder à Dieu.
Shivaïsme :
Le
Shivaïsme regroupe un ensemble de courants qui se distinguent par leur théologie
et leur métaphysique : le dieu Shiva peut y apparaître comme Seigneur
de la nature, ou pôle personnel de la dévotion ou encore absolu irreprésentable
et aussi terme d’une véritable ascension mystique. Les milieux Shivaïstes
présentent aussi des différences socio-culturelles extrêmement importantes :
des paysans vénérant le Phallus à des fins de fécondités aux ascètes errants,
des théologiens subtiles de l’école cashemirienne aux maîtres de techniques de hatha-yoga, les
écarts dans l’expression de l’expérience religieuse sont très larges.
Vishnouisme :
L’appellation « Vishnouisme », tardive, se
réfère à l’ensemble des traditions particulières ou des sectes ( comme bhagavata
et pancaratra) qui s’accordent à désigner l’absolu sous le nom de Vishnu.
La Bhagavad-Gîtâ est l’un des textes fondamentaux des vishnouites. Les Bhâgavatas
ou « dévots du Bienheureux » mettent l’accent sur l’amour dévot,
ils appartiennent à la filiation directe de la Bhagavad-Gîtâ. Au XIe siècle,
Ramanuja est le premier grand nom du Vishnouisme philosophique. Il défend
la suprématie de l’Absolu personnel.
L’HINDOUISME – LES GRANDS NOMS
Afin de clore notre dossier et le rendre le plus complet possible, voici
une liste des Personnes les plus célèbres ou les plus caractéristiques de
l’Histoire de l’Hindouisme.
PANTAJALI Il ne faut pas confondre le PANTAJALI, qui fut un grand organisateur de l’Inde au 2è siècle avant notre ère, et PANTAJALI, du 2è siècle après JESUS-CHRIST, qui inséra la voie d’amour (Bakti) dans le Yoga ancien, le détournant ainsi de son sens initial, purement magique et gnostique.
SANKARA Il a de l’Hindouisme une conception panthéiste et affirme d’identité de l’âme individuelle et de l’âme universelle. Il vécu vers l’an 800 après JESUS-CHRIST.
RAMANUJA Il donnera une interprétation piétiste, toute ruisselante de ferveur amoureuse, et plus contemplative, et très différente du précédent, bien plus dans la ligne de la
Bhagavad-Gita que dans celles des Upanisad.
RAH MOHAN ROY Originaire
d’une secte hindoue strictement monothéiste, « le Brama-
Samaj », il publie en 1820 « Les Préceptes de Jésus, guide vers le Bonheur » et fonde en 1828 , « l’Eglise de Brahma » ouverte à tous, pour l’adoration de l’ETRE ETERNEL,
Impénétrable, Créateur et Conservateur. Il insiste sur l’existence d’un DIEU personnel , la Providence, la prière, et le repentir. Son influence est telle que, sans lui, l’Hindouisme moderne est incompréhensible.
SARAWASTI Il
fonde, peu après, « l’Arya-Samaj »
qui prône le retour aux Védas
Dans leur pureté primitive qui, selon lui, est monothéiste. Tout se trouve dans les Védas et il
Convient de faire disparaître tout apport étranger.
RAMAKRISHNA Il réagira en sens inverse. Mystique et ascète hindou, il rejette la supériorité de l’Hindouisme, enseigne que toutes les religions sont bonnes et vraies. De
1836 à 1886, il ne cesse de prôner cette conception qu’il diffuse particulièrement dans
« l’Evangile selon M… ».
VIVEKANANDA Il est le disciple de Ramakrishna, mais revient à l’Hindouisme strict,
Tel celui de Sankara, et il s’en prend avec agressivité au Christianisme et à l’Islam.
SRI AUROBINDO Il est le fondateur de l’Ashram de Pondichéry, mort en 1950. Il inaugure une doctrine qui est un védisme repensé, dans les perspectives bergsonniennes. Son
Œuvre continue, d’abord sous la direction de son épouse « La Mère », morte en 197O, puis par leur disciple SATPREM, dont l’action est diversement appréciée.
GANDHI Bien que non-réformateur de l’Hindouisme, il serait injuste de ne
Point mentionner son influence par sa doctrine de la « non-violence », issue en droite ligne des racine de l’Hindouisme le plus authentique ;
SHANTIDAS Il est un pèlerin français, disciple de GANDHI, qui a
retrouvé la Foi Catholique en Inde, en assistant à une messe, au fond d’un petit village. Plus connu sous le nom de LANZA DEL VASTO , il fonde en France, la Communauté de Prières « L’ARCHE ».
SUNDA SINGH
Le Sadou, de race Sikh, est né en 1889 à Rampur.
Aux sommets de la Mystique de l’Inde, il se convertit au Christianisme, grâce à une Apparition Corporelle du CHRIST, en 1904, le 18 Décembre (jour de la Maternité de la Vierge MARIE), à l’heure où il allait se donner la mort.
Celui que l’on appelle l’APOTRE Chrétien de l’Inde nous offre ce témoignage.