VISION DE SYNTHESE SUR LES DIVERSES RELIGIONS DU MONDE

 

L’HINDOUISME OU LA MYSTIQUE DE LA FUSION

Survol historique : les racines humaines

Textes sacrés
Notions clés (étapes de leur conception de l’absolu)

Les chemins de la délivrance (règles de vie )
 Karman yoga  
 Bhakti yoga  
 Jnana  Yoga
les 3 voies  en une seule

CHRISTIANISME  & HINDOUISME :

Le culte de Krishna

Krishna réponse au bouddhisme

Adoption de Bouddha

La réincarnation des dieux et des hommes

Père de NOBILI – Jésuite et Brahmane

L’Eglise lutte contre les castes

Valeur mystique de  l’Inde

Védisme / Brahmanisme / Hindouisme / Sikhisme

Les grands noms de l’hindouisme

Petit lexique des notions clés

 L’hindouisme , dossier F&L…

Dossier F&L : autres textes édités par la revue

 

 

1.      SURVOL HISTORIQUE ET TEXTES SACRES

 

LES RACINES HUMAINES

 

Pour comprendre l’hindouisme, il faut se souvenir que l’INDE est un immense continent où des vagues humaines successives ont déferlé, ce qui explique l’incroyable brassage des races des coutumes et des législations.

 

-         Dès le Paléolithique l’INDE est déjà habitée par des « Pygmées Négritos « qui sont aujourd’hui considérés comme les plus anciens habitants connus de la région (10 à 15000 ans avant notre ère).

-         Après eux, se sont répandus divers peuples du Mégalithique, les « Pré-Dravidiens », couvrant le territoire de monuments mégalithiques que l’on peut découvrir encore aujourd’hui (7000 ans avant notre ère),

-         - Ensuite vient la troisième migration, les « Dravidiens « , d’origine éthiopienne qui occupent toujours le centre et le sud du Pays.

-         A l’époque d’ABRAHAM (2000 ans avant notre ère), les « Pré-Aryens » envahirent l’Inde et fondèrent la Civilisation de l’indus, et créèrent des cités… Leur religion est de type agraire avec une « déesse mère » et un « serpent ».

-         - Enfin, peu avant l’époque de MOISE en ISRAEL, (vers l’An 2000 avant notre ère), cette civilisation pré-védique est détruite par les « Aryens « , Indo-européens à peau blanche, parlant des dialectes apparentés  aux langues européennes.

 

C’est dans ce peuplement à vagues successives qu’il faut chercher les causes de la législation indienne sur les castes qui cloisonnent les humains, et les séparent les uns des autres, pour préserver celles de ces castes qui s’estiment supérieures. 

                                   

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LA LITTERATURE SACREE

 

Sur le terreau de l’Indus, envahi par les Aryens, il n’est pas un Fondateur de religion, ni une Révélation, ni un Magistère doctrinal pour structurer l’organisation du Sacré.

Chacun fait pour son propre compte l’expérience qu’il doit faire   sienne de la Fusion avec l’Absolu.

Les « Spirituels », qui se sont le plus approchés de cet Absolu, vont permettrent à des adepte de mettre par écrit leurs expériences, et de les consigner dans des textes »Les Saintes Ecritures » de l’Inde. En refaisant pour son propre compte,  et en vérifiant par le fait même la valeur des expériences qui y  sont décrites ou chantées, on prouve la « Valeur de l’Hindouisme ».

Il n’y a, donc, ici, aucune « recherche » de preuves, pas de « Révélation Absolue » pas de vérité nécessitante : chacun à sa voie, selon son tempérament, sa lignée, son expérience. Il n’existe d’autre critère de Vérité que celui de l’expérience d’Union avec l’Absolu, vécue, revécue, dans un « éternel retour ».

 

Voici donc, dans l’ordre historique, les principaux textes dont il faut connaître la teneur :

 

- LES QUATRE VEDAS    Entre 1200 et 600 avant Jésus-Christ

                                                Le Rig-Véda          . un peu comme nos psaumes :                                       mille hymnes exprimant l’intuition religieuse

De l’Absolu UN.
Le Yahur Véda    litanies, invocations magiques, rituels.           
Le Sama Véda     cantiques, annotations musicales du Rig-Véda

L’Atharva Véda   conjurations, incantations : six mille strophes.

 

- LES BRAHMANAS          Vers l’an 1000 AVANT Jésus-Christ (un

                                                peu avant le Roi Salomon en Israël )

                                                           Ce sont des homélies : chaque véda est expliqué                                                                  et commenté par la caste sacerdotale. Le plus

                                                célèbre est le « Catapatha –Brahmama » ou        commentaire aux
                                               Cent Chemins » (cent lectures différentes pour un seul véda).

- LES ARANYAKAS          Vers l’an 800 avant  Jésus-Christ.

                                                Ce sont d’obscures prières de purification.

- LES  UPANISHADS          Vers l’an 600 avant Jésus-Christ.

C’est dans ces fameuses Upanishads que l’on                                                               trouve le cœur de la vision  philosophique de l’Hindouisme « tu 
                                    es cela »
, c’est-à-dire « ton être profond est une parcelle de
                                    l’Absolu impersonnel immanent au monde appelé « Brahman ».
                                    C’est un peu le livre de Moïse de l’Hindouisme.

- LA SMRITI                        C’est une sorte de Droit Canon, de code, comme « le Lévitique » de la Bible.

- LES PURANAS      C’est une « encyclopédie morale », sorte de tradition orale, écrite beaucoup plus tard.

                                               C’est dans ces écrits que l’on trouve la théorie des Avatars (descente des dieux sur la terre pour aider les humains) :

                                               VISHNU prend visage d’homme pour rétablir le Karma (la doctrine de Vérité). Les « trois voies de la délivrance » y sont expliquées.                 

- LES ITHYASAS    Ce sont de grands poèmes épiques comme notre « Chanson de

                                                Roland » « La Chanson de RAMA (Ramayana) compte dix

mille strophes à elle seule. C’est probablement vers l’an 250   après Jésus-Christ que l’on trouve dans l’un d’entre eux, le

Mahabharata, « la Révélation du Seigneur » ou la Bhagavad-Gita que l’on compare souvent à l’Evangile. Avec la Bhagavad-Gita, nous somme au cœur du mouvement mystique

Portant le fidèle à désirer passionnément la Fusion avec le

Divin.

- LES 6 DHARSANAS          Ces derniers sont comme nos textes conciliaires ou ceux de nos

                                                Pères et Docteurs de l’Eglise. Le plus célèbre, en Occident, est                                        le Dharsana-Yoga proposant des méthodes de concentration

                                                Mentale par la maîtrise du corps et du psychique. Ces  doctrines                                              ont commencé à apparaître au IIème siècle après Jésus-Christ                                       et se sont multipliées depuis (PANTAJALI)

                                                                                                                   

 

II  - LES NOTIONS CLES

 

LES ETAPES ABOUTISSANT A LA CONCEPTION HINDOUE DE L’ABSOLU

 

  Evoquons la longue histoire de cette pensée :

 

 Première étape      Jusque vers l’an 2000 avant Jésus-Christ, les peuples de l’INDE, jusqu’à

                               la mise en place de la civilisation de l’Indus, ressentent l’Absolu comme

                               une puissance impersonnelle et intime au monde des cycles.

                                L’héritage indubitable des traditions noétiques (NOE  de la Bible) serait à                                                                           noter dans les résurgences de cet enracinement primordial.

 

Deuxième étape       de 2000 à 1500 avant  Jésus-Christ. L’apparition des mythes et des

                                 liturgies fait ressortir comment l’Absolu intime au monde se manifeste à

                                  travers les cycles naturels.

 

Troisième étape        de 1500 à 1000 avant Jésus-Christ.     

                                  Avec la colonisation aryenne, l’Absolu devient pluriel :  polythéisme,

                                  magie et pouvoirs « divins ». Les « dieux védiques » apparaissent aussi

                                  nombreux que variés. A cause des castes, l’idéologie religieuse

                                  a cependant trois fonctions primordiales, d’où la domination, dans cette

                                   efflorescence de dieux, d’un Trimurti archaïque 
                                -  Varana-Mitra (ou Karuna) est présent comme vérité intime de TOUT

                                  mais sa puissance explique les phénomènes de destructions, violences et  

                                  guerres, de changements négateurs du BON, grâce auxquels le monde

                                  est rendu illusoire (Maya)

          - Indra est le dieu, des guerriers luttant contre le dragon. Il est représenté

           monté sur l’éléphant blanc, coiffé de sa tiare cylindrique et du turban

           royal.

       -  Nasatya-les-Jumeaux sont les dieux de la prospérité économique et                  

            de la fécondité.

 

 

Quatrième étape            vers le 6e siècle avant Jésus-Christ.

                                       L’expérience monothéiste des origines resurgit qui affleurait  à peine

                                       dans les Védas. Les Upanishads cristallisent cette unicité de l’ETRE.

                                        Les 33 millions de dieux( !) ne doivent pas faire oublier l’affirmation

                                        d’un Absolu Unique, en dehors duquel tout est illusion.

                                        Au mieux, « tu es une étincelle de cet Absolu (Absolu est la          

                                        Traduction de « Brahman ») « Si tu es pur, tu (Aman) es cela

                                        (Brahman) ».

 

 

Cinquième étape                  vers le 3e siècle avant Jésus-Christ.

  Le « Divin » Hindou finit par évoluer dans sa forme Trimurti sous            

  Laquelle il est invoqué : c’est la « Trinité »  Brahma – Vishnu

  Shiva

                                    -  Brahma (le créateur) a quatre visages (à chaque point cardinal), il

                            a quatre bras et il est assis sur un lotus.

  - Vishnu est plutôt un homme jeune, de peau couleur bleue (le

 conservateur de l’univers). Il s’incarne souvent pour aider les

 hommes.

              - Shiva (celui qui attire et absorbe l’univers) est à demi nu,

       barbouillé de cendres et ceint de crânes, avec des colliers de

       serpents et auréolé de flammes. Il danse la Tandava (ou  danse

       cosmique).

 

Sixième étape                 « C’est  par une seule expiration que Brahma fait jaillir l’univers et

                          « c’est par une seule inspiration que Shiva le résorbe en lui » :

                          « l’apparition » et « la disparition » du monde sont vues comme un

                                        phénomène  cyclique d’une durée de 4,32 milliards d’années, soit

                                        UN jour de Braman. Chacun de ces « Jours », appelés « Kalpa »

                          Est divisé en quatre moments, de l’Age d’Or merveilleux, à l’Age de

                          Fer ou d’ignorance (où nous sommes), à la fin duquel a lieu une telle        dissolution que disparaît toute la création, y compris Shiva et                                               Vishnu ! ?

 

Septième étape                Les Upanishads ont donné naissance à toute une pratique : les                               Dharsanas, « comment se situer face à un Tel Absolu ?                                                       L’Hindouisme fait naître la « notion de l’âme » (au 4ème siècle avant         Jésus-Christ) dont PLATON,  en Grèce, va hériter. Cette âme (en               nous), chargée du poids de ces milliers d’actes, est sans cesse                              contrainte de « se réincarner » après la mort. C’est le cycle perpétuel

                                         de la Transmigration des âmes  ( Samasara ).                                                    
                                         
Comment  sortir de ce cycle de désespoir : seule une âme, sans                     aucun acte, peut faire aboutir l’âme à un destin « zéro » de                                   libération .                                                                                                                                                                                                            Les « trois voies de la délivrance » tendent à habituer l’âme à
                                          cet état absolument passif. La difficulté est grande puisque désirer
                                          la délivrance est un acte. Cet acte vous condamne à un nouveau
                                           karma  et il vous obligera, après votre mort, à recommencer ! ! !

 

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PETIT LEXIQUE DES NOTIONS CLES  connu du parfait petit Hindouiste

 

ASHRAM                        Ermitage ou ensemble d’ermitages formant une communauté.

ATMAN                        C’est « l’ETRE SUPREME impersonnel », énergie globale du monde                         en tant qu’il subsiste et se réalise en chaque être. C’est en nous
                                      l’émanation ontologique du Brahman.

BHAKTI                      La 2e voie de Délivrance, axée sur l’amour, la dévotion, le regard

                        Amoureux

BRAHMA                        Première figure de la Trimurti hindoue actuelle – Expirateur et

                        Créateur.

BRAHMAN                        L’Absolu Unique,  inconditionné, Etre Premier.

  BRAHMANE       Prêtre hindou. Première Caste de l’Inde

  DHARMA                    Loi d’ordre morale, le devoir de vérité, la doctrine intime

GOUROU                        Instructeur ou maître de vie spirituelle.

ISHVARA                    Nom générique du dieu Unique et Suprême, au-dessus de la Triade

JNANA                        La 3e voie de Délivrance, voie suprême orientée vers la                                                 connaissance  passive de l’Absolu.

KARMA                        Loi de rétribution des actes et des œuvres qui ont été faits et seront                                    source dans une existence postérieure.

KHRISNA                        UNE DES Incarnations de Vishnu (2e Figure de la Trimurti                                    Hindoue).

KSHATRIVAS                        Deuxième des Castes de l’Inde, celle des guerriers.

MAHABAVA                        Le Ravissement Suprême, terme du chemin.                               

MANTRA                        Formule d’invocation à répéter pour « se vider de tout ».

NIRVANA                        Fusion avec le vide, le néant : libération de toute illusion (Maya)

PANDIT                        Savant, érudit en sciences sacrées

PARIA                                        Les « Intouchables » ceux qui sont en dehors des Castes.

SAMSARA                        Enchaînement de la Roue des existences successives d’ordre cyclique.

SANNYASIN                        ascète pratiquant le renoncement absolu.

SHIVA                        Troisième figure de la Triade Hindoue.

SHRUTI                     Les Ecritures Sacrées (les 4 védas, les Brahmanas, les Aranyakas et            les Upanishads)

SMRITI            Le Magistère hindou (Smriti, Purana, Ithyanas, Bhagavad-Gita, les Tantras, les Dharsanas)

SUDRAS          Quatrième caste de l’Inde des Travailleurs manuels

YAYSHINAS   Troisième Caste de l’Inde des bourgeois et commerçants

YOGA               Un des six systèmes philosophiques pour atteindre l’Union avec                        l’Absolu  Le YOGA primitif est attribué à Pantajali initiateur                        légendaire du 2e siècle avant Jésus-Christ.

 

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III – LES CHEMINS DE LA DELIVRANCE
        LES REGLES DE VIE DE L’HINDOUISME

 

LA VOIE DE L’ACTION « Karman Yoga »

 

Voici le grand principe : tout acte ou toute action rend esclave du temps et de son cycle et

obligera à retourner dans une vie terrestre… sauf si ces actes et actions sont totalement
désintéressés : il suffit d’adopter une indifférence souveraine quant aux résultats de ces actes ou actions.

Deux autres règles doivent être respectées :

-         l’organisation sociale en cinq castes doit être immuable : les rois, les nobles et les guerriers, les religieux et les commerçants qui sont des castes divines – les domestiques à leur service – et enfin, les Intouchables (ces parias dont même l’ombre souille).

-         Chacun doit rester dans sa Caste natale, y manger, s’y marier, etc.… Chacun doit respecter son état de vie. Le jeune doit étudier et pratiquer la chasteté – le chef de famille

-         doit engendrer un fils – le vieillard doit se livrer à la contemplation et au détachement,

-         allant éventuellement vivre en ermite dans la forêt.

-         Chacun doit obéir à une morale personnelle, sous la conduite d’un Gourou qui lui enseignera la prière (Mantra) et les remèdes adaptés à sa situation pour aboutir à la pure indifférence.

 

 

LA VOIE DE L’ADORATION D’AMOUR   « Bhakti Yoga »

 

Surtout prise dans les textes « Bhagavad-Gita », elle est donnée comme la voie la plus simple. Elle demeure cependant une voie moyenne, inférieure à la voie de connaissance. Elle consiste en une union quasi mystique a l’Absolu. Le « croyant » donne à Dieu un visage personnel

(Avatar) pour pouvoir se réfugier et se fondre en Lui de toute son affection intime.

La répétition incessante de sons ou de formules (Mantras) est le nœud de cette méthode, par

Exemple :

                  « AUM… » ou  « AHAM-SAH, SO AHAM »   (je suis Lui, il est moi)

A chaque respiration, jusqu’à 21600 fois par jour, ces sons permettent au cœur de gravir les

9 degrés de l’Amour :   « l’attention du cœur », « le chant de louange », « la méditation du

 cœur », «  l’adoration des pieds », « l’adoration rituelle », « la révérence d’amour », « l’esclavage d’amour », « l’amitié » et enfin « l’abandon total de l’épouse de Dieu  Cependant, cette fusion totale ne peut s’atteindre par les seules forces humaines.

 

 

 

LA VOIE DE LA CONNAISSANCE « Jnana Yoga »

 

C’est la voie qui dépasse toutes les autres : une connaissance vécue, expérimentée de la partie

supérieure la plus pure de l’individu, pour où il est « étincelle » perdue dans le Feu Absolu

Brahmanique. Mais, la voie de Jnana présente de telles difficultés qu’un seul yogi, par siècle, peut arriver par cette voie comme le déclare RAMAKRISHNA.

 

 

 

L’ASCENSION SPIRITUELLE PROGRESSIVE DU CROYANT HINDOU
« Les 3 voies en une Vie »

 

Malgré la complexité apparente des rituels et des textes, la pratique concrète du  croyant

Peut se dégager à travers  les huit degrés du chemin.

-         les cinq premiers stades appartiennent à la voie de l’action :

 

-         1er degré : les abstinences…

Rien ne peut commencer si la « conquête » n’est pas devenue une habitude continuelle

(les Upanishads). Cette conquête est un travail constant , un combat pour la maîtrise de

soi :

. conquête de la non-violence », de la « véracité », de « l’honnêteté », de « l’absence complète de tout trouble, de toute émotion érotique, en pensée, en sensation et dans le

corps », de « l’affabilité », de la « rectitude », du « pardon », de l’endurance » de  « la

tempérance », de « la pureté corporelle » et le « lavage » intérieur et extérieur des

organes…

 

-         2e degré : les cinq observances

Ces observance vont s’appuyer sur les habitudes du croyant pour qu’il puisse réussir à ne plus être atteint par « toute forme de souffrance qui pourrait résulter des actions du prochain » : il s’agit, ici, de pratiquer « la pureté, « le contentement continuel », « l’austérité », « le développement du Soi » et enfin « la pensée constante du Divin ».

« L’Abandon de l’être à la Divinité par l’offrande de tous ses actes, et de leurs conséquences », abandon qui aboutit à la suppression de tous désirs, est l’observance la

plus importante de toutes.

 

-         3e degré : Les attitudes d’un yogi…

Les postures et attitudes du corps, avec les contractions musculaires, les gestes et les actes de purification sont nombreux.

Il y a 84000  postures yoga possibles – 84 sont considérées comme très importantes – 33 postures seulement donnent de « bons résultats », dont deux sont pratiquées par tous.

La plus courant est « la posture de réalisation » : corps droit, assis en teilleur, menton bloqué sur la poitrine et les yeux fixés sur le centre du front.

Au bout d’un an d’exercices, matin et soir, l’Hindou peut finir par garder la posture 12 heures de suite. Pour l’Hindou, l’esprit humain n’est pas spirituel, immatériel : c’est une matière subtile qu’il sent enracinée sur la matrice de la nature entière « La Mère ».

Il faut donc exalter, puis bouillonner, puis maîtriser son énergie spirituelle et sexuelle, en la faisant monter du bas vers le haut yoga ascendant), et enfin, il faut que le «corps subtil », purifié dans la beauté des sommets, permette à cette énergie de redescendre dans le corps pour le rendre impassible (yoga descendant).

 

-         4ème degré :  le contrôle de la respiration…

Le Pranayana est la pratique permettant de contrôler la respiration, le souffle.

Si le yogi peut retenir son souffle, le « feu d’en bas » peut monter comme se lève un serpent sous la musique de l’enchanteur, pour s’approcher de l’ambroisie de la félicité.

Toutes ces techniques de « contrôles de la respiration », pour obtenir un ralentissement du mental (l’irrigation endormie du cerveau), permettent, au terme, un certain état de stabilité intérieure « Peu à peu, l’énergie enroulée s’élève davantage et reste haut, de plus en plus longtemps, jusqu’à ce que finalement, elle se fixe dans la région supérieures, sans retomber à

Terre comme une corde sans vie ».

 

-         5e degré :  la non-perception des objets extérieurs…

Entièrement retiré en lui-même, le « priant » en arrive à être imperméable à toute perception venue de ses sens externes.

Le yogi pratique ici le sommet de la «  voie d’adoration d’amour », par répétition mentale affectueuse d’un mantra  donné par le Gourou, tout en se fixant attentivement sur le contrôle de son souffle. C’est alors qu’il peut percevoir « l’unité fondamentale de tout ce qui existe » but de tous ses efforts !

 

Les trois degré sont réservés « aux voies supérieures de la connaissance ».

 

-         6e degré : la concentration…

 

-         7e degré : la « pensée assimilatrice »…

 

-         8e degré : les identifications « Samadhi »

 

Durant la « concentration », le croyant s’efforce de maintenir sa pensée fixée dans une seule direction, puis, pour atteindre « la vie ou la pensée assimilatrice », il doit demeurer stabilisé

dans la « contemplation d’un objet unique » pour s’y assimiler.

 

Alors, le croyant s’assimile religieusement à la Divinité manifestée dans les diverses parties

du Cosmos, il s’assimile aux archétype du Monde et du Divin : la Matrice, la Mère de la Nature, la Mère Divine… Mais, l’archétype, lui-même, doit être dépassé pour « l’abstraction du Principe de l’Absolu ».

 

« L’Illuminé », « le Délivré Vivant », est celui qui atteint ce dernier stade : le SAMADHI sans

racine !

 

L’advenue de cet état est soudain, fulgurante, et opère une transformation profonde et durable. L’état de conscience est établi définitivement, dans un plan supérieur à tout, où les

Notions d’espace et de temps n’ont plus cours :

 

« Je suis l’ATMAN », « Je suis Lui, l’ABSOLU »

 

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IV « CHRISTIANISME » et « HINDOUISME »

 

Nous avons vu toutes les dimensions positives de la perspective religieuse de l’Inde. Sommes-nous autoriser  à poser quelques questions, à soulever le voile sur certaines difficultés ? Examinons, en particulier, le grand point de rencontre de ces deux religions :

 

-                                          La Bhagavad-Gitâ et le visage divin de Krishna

-                                          La Révélation         et le Visage du Christ

  

LE CULTE DE KRISHNA                              L’Hindouisme, valeur de Vérité ?

 

L’apparition du culte de Krishna manifeste la facilité étonnante avec laquelle les prêtres

(les brahmanes) peuvent inventer de nouveaux dieux pour les fidèles.

Le Swami SIDDHESWARANANDA avoue : « Si aux yeux de l’histoire, il n’y a pas eu de

Krishna, ceci n’a nullement empêché les adorateurs d’avoir ( la visions, non seulement de

Krishna  mais encore des marques évidentes de sa présence objective en divers dieux…

C’est par un mythe de ce genre, qu’une réalité spirituelle vit, et ce processus… personne ne

peut l’entraver »…

Autrement dit, face à un besoin, les brahmanes créent un mythe qui deviendra réalité

 spirituelle. Aucune religion comme celle de l’Inde n’ose avouer aussi ouvertement que c’est

« l’homme qui crée Dieu » … et non Dieu qui a créé l’homme. « La Création de Dieu » n’est qu’une illusion ! ! !

 

 

KRISHNA  REPONSE AU BOUDDHISME -     L’Hindouisme, Fidélité aux racines ?

 

Avant que le « Bouddhisme » n’apparaisse, Krishna signifie « noir » et désigne les démons ennemis du dieu le plus populaire de l’Inde (Indra).  Menacés par l’invasion du Bouddhiste et

par opposition à Bouddha qui enseigne la haine des brahmanes et condamne l’injustice des castes, les brahmanes vont transformés le visage de Krishna en celui d’un héros des grandes guerres, pour sauver et rendre plus populaire la religion brahmanique. Par ce choix, les brahmanes  tentent de gagner à leur caste, celle des Kshatrivas, caste des guerriers et des nobles.

 

 

L’ADMISSION DE BOUDDHA -                        L’Hindouisme, religion de l’Inde ?

 

Pour rallier les Bouddhistes, plus tard, ils admettent dans le collectif des dieux de l’Inde,

Bouddha, enseignant qu’il  était la dernière réincarnation de Vishnou.

La composition de la bhagavad-Gita date de cette période. En effet, c’est alors qu’ils envoyèrent des Sages en Occident, pour étudier la doctrine chrétienne (d’après le Mahabarata). Ils trouvèrent de nouvelles conceptions bonnes, selon eux, pour enrayer

le progrès du bouddhisme et l’avance éventuelle du Christianisme. Ils utilisèrent la

similitude entre le nom du CHRIST  et celui de Krishna (dans le livre Bhagavad-Gita)

pour élaborer « sa  vie mythique » (puranas) dont  voici quelques éléments :

« Krishna naît dans une cabane de gardiens de bêtes… Il est porté sur le sein de sa Mère…

« des bergers viennent l’adorer et l’entourer… Son Père et se Mère entreprennent un voyage

« pour payer un tribut… La présence du bœuf et d’animaux domestiques dans la cabane de la naissance

« (aucun détail ne manque)… Krishna guérit la femme tordue Kuja, laquelle répand du 

parfum sur «  la tête du Seigneur… » On rajoute également des emprunts et épisodes de la Fuite de Bethléem, du Massacre des Innocents, des Miracles de l’Enfance, et plus tard, une Tentation, une Transfiguration… Bref, un strict recopiage des textes occidentaux !

 

 

LA REINCARNATION                                             L’Hindouisme, respect de la Personne ?

       DES DIEUX ET DES HOMMES

 

En publiant ce culte de Krishna, les brahmanes ont popularisé les théories de la réincarnation

divine :

Krishna, c’est le Dieu suprême Vishnou qui s’incarne d’âge en âge, à chaque fois que la religion périclite et que l’impiété triomphe : après Krishna, Vishnou fut Bouddha…

Krishna mourut de mort violente, abandonné par les siens. Son enseignement portait sur l’amour, la prière du cœur (dévotion – bakti)… Ses paroles sont calquées sur celles du CHRIST JESUS, mais dans un sens gnostique,  panthéiste et réincarnationiste…                                         

                  LE SEIGNEUR JESUS a dit : »Je sais d’où Je viens et où Je vais »

                  Krishna modifie en disant     : »J’ai passé par bien des naissances                                                                

                                                                     (réincarnations),  toi aussi, je les

                                                                     connais toutes, tu ne les connais point ».

Donc, Krishna va enseigner  la gnose…, et bien sûr, le respect des castes et la dilution finale

dans la divinité. L’Absorption dans le Grand Tout, le Néant , et le Nirvana…

Le but des brahmanes était de rester maîtres des basses  castes, attirées par l’enseignement des Missionnaires bouddhistes.. et chrétiens.

 

 

LE PERE DE NOBILI                                                           L’Hindouisme, Espérance de salut ?

      Jésuite et Brahmane (1577-1650)

 

C’est dans cette ambiance que ce Prêtre Catholique partie en Inde, fût Brahmane, adoptant leurs coutumes et manières de vivre, étudiant leurs livres et déchiffrant le Sanscrit.
Voici une de ces remarques : « A partir de la connaissance que j’ai de leurs livres les plus

secrets, j’y trouve constaté qu’on possédait anciennement dans ce Pays, 4 fois (les Védas) : que la 4è était une loi toute spirituelle, en vertu de laquelle on pouvait obtenir le salut de l’âme…Or, la plus grandes parties s’est  perdue entièrement… Ils assurant de plus, et ceci est

pareillement écrit dans leurs livres, qu’aucune de ces trois lois qui restent, ne peut donner le

salut, et, de là, quelques uns concluent qu’il n’y a pas de salut à attendre, les autres en infèrent qu’il n’y a pas de vie future… »

 

 

EN INDE L’EGLISE LUTTE CONTRE                        L’Hindouisme, Valeur sociale ?

     LE SYSTEME BRAHMANIQUE DES CASTES

 

LEglise indique lors de sa Conférence Episcopale Indienne, en 1982 :

« Nous réaffirmons catégoriquement que la caste, avec ses effets logiques de discrimination et

de mentalité de supériorité, n’a aucune place dans le Christianisme : c’est en fait la négation des Valeurs Chrétiennes, puisque c’est inhumain ».

La conviction en la réincarnation fait la force de cette inhumanité. Refuser sa condition actuelle « d’exploité » est, pour un Hindou, la certitude d’être réincarné dans une condition

encore inférieure à celle qu’il vit. Aux Indes, les conflits sociaux sont presque inconnus, mais

la violence religieuse est là. Face au système des castes, il y a là une « véritable structure du

péché » et le Saint Père a invité tous les Chrétiens à une action sur les mentalités autant que sur les structures.

 

 

RESTE- T-IL LA VALEUR MYSTIQUE                        L’Hindouisme, modèle mystique ?

    DE LA SPIRITUALITE DE L’INDE

 

Resterait la voie spirituelle : Maîtrise, Dévotion, Connaissance pure ?

Là encore, il est bon de souligner que les yogis les meilleurs  n’atteignent pas les états mystiques des « Quatrièmes Demeures » décrites par Sainte Thérèse d’Avila, comme l’a

démontré le Père GARRIGOU-LAGRANGE. On pouvait s’attendre à mieux des mystiques

du sommet (Jnanins) car la voie de Jnana est telle que Ramakrisnha déclare qu’un seul yogi

par siècle peut arriver par cette voie. Même si un « saint homme » y parvient, l’esprit pour un

hindou n’est pas spirituel, immatériel, mais une matière subtile, engagée dans la nature, qu’il doit dissoudre en elle. Avant le »sommet

mystique », il doit  donc « abandonner» la vérité et la sagesse, la conscience, l’amour, et DIEU (Ishwara).

Une mystique qui sépare du Créateur ? Non, certes, mais une ouverture à «l’expérience mythique ou mystérique », comme celle des initiés aux mystères d’Eleusis ou d’Osiris.

(cf. « Je dors mais mon cœur veille » de G. BARDET)

 

 

 

 

 

 

HINDOUISME, DOSSIER FEU & LUMIERE

 

Qu’est-ce que l’Hindouisme peut apporter au Christianisme ? Qu’est-ce que l’inspiration peut apporter à la Révélation ? La grande richesse de la tradition religieuse hindou nous interroge sur notre manière de comprendre et de vivre la Révélation chrétienne. En quoi, au contact de l’Hindouisme, le Chrétien peut-il mieux percevoir la grandeur et l’originalité du message évangélique ?

 

L’Hindouisme peut être défini comme un gigantesque ensemble religieux, philosophique, culturel qui a exprimé et mis en forme les aspirations très profondes de l’humanité ainsi que des réponses métaphysiques, mythologiques, mystiques définitivement précieuses.

Selon Jean Denis [1] , l’Hindouisme tend de toutes ses forces vers l’Un immanent et Transcendant, mais il ne réussit pas à unifier ses voies : la diversité demeure tant dans la conception de l’Etre suprême que dans les voies qui y conduisent. Entre l’Âtman-Brahman (Voie de la Connaissance) et la Personne Suprême (Voie de l’Amour), l’identification n’a pas pu se faire réellement, mais seulement la juxtaposition.

La splendide construction hindoue est-elle dans son inachèvement dynamique, une œuvre et un élan de « pierres en attente » ?

Le Christianisme serait-il porteur de plénitude et de réalisation de tout ce qui est pressenti ?

 

Pour Jean Denis, la perspective hindoue est le fruit de l’inspiration tandis que la perspective chrétienne est celle de la REVELATION. « La tradition chrétienne n’est pas un système progressivement et génialement construit pour répondre à nos interrogations mais, un ensemble de faits, d’affirmations de visions qui, nous dépassant, s’impose à nous historiquement et spirituellement : il s’agit d’une Révélation venue d’ailleurs. » [2]

Cette perspective se situe très au-delà de la simple inspiration : « C’est à nous que Dieu, par l’Esprit a révélé cette sagesse. » (ICor 2, 10)

 

La profondeur et les limites de l’expérience spirituelle hindoue

 

L’expérience spirituelle hindoue est le fruit remarquable d’une intériorité, d’une concentration permettant de se situer au cœur de soi-même. Dans cet effort de concentration, l’hindouisme nous apporte beaucoup et nous précède : les techniques de méditation apportent la paix intérieure, la fixation lumineuse de l’esprit accompagnée d’une chaleur de cœur, la vision intuitive des choses telles qu’on les voit de l’intérieur.

D’après Jean Denis « les Chrétiens ne contestent pas cette expérience profonde et admirent les voies qui y mènent et les comportements qui en résultent ; mais ils pensent qu’elle demeure limitée, que son ouverture réelle reste un appel à l’Etre divin qui la dépasse et qui, au-delà de toutes voies humaines, se donne lui-même dans sa totale liberté. » [3]

La mystique hindoue « n’est qu’un point de départ. En elle se fait jour et au-delà d’elle apparaît la grâce divine. La perspective se renverse passant de la contemplation acquise à la contemplation infuse. Le Dieu vivant et personnel se donnant à la personne humaine, communie avec elle d’autant plus qu’il ne l’absorbe pas mais la divinise. » [4]

Le Dieu unique personnel a fait l’homme à son image pour entrer dans un rapport de réciprocité avec lui. Il est donc insuffisant de dire que l’homme doit être dans sa profondeur pour accéder au divin, il faut ajouter qu’il doit être devant Dieu, en Face de son Créateur pour parvenir à son ultime profondeur.

 

Filet : Pour accéder à Dieu dans l’expérience de sa profondeur, l’homme doit se tenir en Face de son Créateur.

 

Encart : « Ce n’est pas dans le monde extérieur que vous trouverez la paix. Creusez au plus profond de vous-même et vous trouverez la perle inestimable. » Ma Ananda Moyî (1896-1982).

 

« Le Royaume est au-dedans »

 

Selon Henri le Saux moine bénédictin (1910-1973), « la grâce de l’Inde est essentiellement une grâce d’intériorisation ». Ce que l’Inde apporte au christianisme, c’est la découverte toute intérieure de sa profondeur, de son fond. Dans ce mouvement sur soi, au-dedans de soi, l’homme fait l’expérience de la Présence de Dieu, il rencontre Dieu en son fond.

Atteindre ce fond, c’est découvrir le Christ : « Nous ne pouvons atteindre le Père en nous sans atteindre dans le même acte le Fils issu en nous du sein du Père. »

Ainsi, « Jésus est à chercher ni à Bethléem ni à Nazareth ni à Capharnaüm ni au Calvaire, ni même à la sortie du tombeau au matin de Pâques. Le chercher là où il est réellement, Dieu vivant caché dans le sein du Père. Et le sein du Père est au fond de moi. »

 

Un dieu gai non pas un dieu de souffrance

 

La Croix du Christ est totalement étrangère et incomprise dans l’Hindouisme qui est certainement le lieu des plus vastes recherches spirituelles jamais entreprises : « Selon l’Hindouisme l’essence de l’homme est béatitude, mais il l’a oublié. Mise en présence du brasier de la joie divine, sa propre joie s’enflamme à ce contact et il retrouve sa vraie nature. Voilà le Dieu dont le monde a besoin, un dieu dont la béatitude surabonde l’enveloppe et le transporte et non un dieu de souffrance… Dieu gai ! Un dieu qui souffre est une tradition tout à fait étrangère à la tradition indienne. » (Svâmi Nityabodhanada)

 

Filet : L’Hindouisme ne peut concevoir la Croix du Christ. Les divinités hindoues sont gaies et ne souffrent pas.

 

Charité chrétienne et non-violence hindoue

 

« Je n’ai jamais eu la tentation de me faire hindoue. Si j’ai appris quelque chose, c’est à mieux apprécier ce qui est essentiel au christianisme. Mais cela ne m’empêche pas de voir comment Dieu a parlé à l’intérieur de l’Hindouisme, et comment je peux penser en toute sérénité qu’il y a un salut des hindous – sans doute par le Christ, cela, je ne le vois pas, mais c’est ma foi qui me le dit.

Au contact de l’Hindouisme, j’ai compris que la charité était une valeur chrétienne – si peu reconnue et respectée qu’elle soit à l’intérieur même du christianisme. La démarche de rencontre de l’autre, dans l’Hindouisme, est tout à fait différente de ce qu’elle est en droit dans le Christianisme. C’est lié au fait que la religion hindoue est en relation avec une conception de l’homme différente de la nôtre – une conception où l’individu compte finalement assez peu. On ne sait pas ce qu’est l’homme individuel, on sait ce qu’est le groupe social, la famille, la caste. L’homme individuel, on le reconnaît comme tel lorsqu’il a rompu tous les liens avec sa société, lorsqu’il est devenu religieux pour chercher la délivrance des renaissances. Or le religieux hindou, c’est quelqu’un qui va d’abord essayer de réaliser l’Absolu en lui – après quoi il pourra se retourner vers les autres si ceux-ci le lui demandent, mais sans que ce soit une exigence. L’exigence c’est, pour atteindre l’Absolu, d’être débarrassé de toute haine vis-à-vis d’autrui, de toute envie, de tout désir de violence – ce qui commande une attitude de paix à l’égard des autres. Mais l’autre est toujours second par rapport à cette démarche ; c’est toujours pour soi-même qu’on la fait.

A l’origine, la non-violence est avant tout la recherche d’une pureté rituelle. Pour accéder au premier stade de l’expérience de l’Absolu, la condition préalable est d’être pur – en particulier de ne pas être souillé par le contact de la mort ou même par le désir de la mort d’une créature quelconque humaine ou non. Naturellement l’accent mis sur la non-violence se traduit au terme de l’expérience spirituelle hindoue par une attitude de grande bienveillance à l’égard d’autrui – mais qui est peut-être à la limite d’une grande indifférence. Il me semble que c’est à l’opposé de l’expérience chrétienne, pour laquelle on ne peut aller à Dieu sans passer par les autres. »

 

Madeleine Biardeau. Chrétiens et Hindous In 2000 ans de Christianisme. Ed. Société d’Histoire Chrétienne 1975.

 

 

Encadré : Le Chemin des Chrétiens et la Voie des Hindous

« Les Hindous suivent un chemin vers Dieu, ou plutôt vers le Divin, qui les conduit, de renaissances en renaissances, vers la libération, c’est-à-dire la perte de toute individualité, la fusion dans le Divin. Les Chrétiens suivent un chemin qui les conduit vers un Dieu personnel, vers un au-delà personnel où chaque être humain se retrouvera dans la communion à Dieu. Cela dit, et tout en tenant essentiellement à cet aspect personnel du Christianisme, je crois qu’il faut beaucoup augmenter la part de la Théologie négative, c’est-à-dire penser que Dieu dépasse tout ce que nous pouvons en dire, et ne pas trop vouloir formuler d’idées sur l’au-delà : je crois que Dieu est amour, qu’Il nous sauve par Jésus-Christ et qu’il faut lui faire confiance pour tout le reste. »

 

Madeleine Biardeau. Chrétiens et Hindous In 2000 ans de Christianisme. Ed. Société d’Histoire Chrétienne 1975.

                                                 Dossier F&L : autres textes édités par la revue

 

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                        L’HINDOUISME : LES GRAND COURANTS


Védisme / Brahmanisme / Hindouisme / Sikhisme 
&

Le védisme, dont le nom a pour origine celui des écritures inspirées ou Véda, est la religion primitive introduite en Inde du Nord vers 2000 avant J.C. par les envahisseurs indo-européens venant de l’Iran.

Le brahmanisme est l’évolution socio-religieuse du védisme originel en Inde entre 1000 et 500. A partir de 500, un schisme intervenant, le grand courant spirituel diverge selon deux directions : l’une orthodoxe est l’hindouisme, l’autre hétérodoxe est empruntée par le bouddhisme et le Jaïnisme.

L’hindouisme est l’ensemble des mouvements de pensée et de pratique religieuses et théistes, s’inspirant du védisme et du brahmanisme, les développant d’une façon dite orthodoxe et les prolongeant jusqu’à nos jours en Inde.

L’hindouisme ainsi défini l’est au sens strict ; cependant on désigne également par hindouisme – cette fois au sens large – l’ensemble continu partant du védisme originel jusqu’à l’hindouisme au sens strict en passant par le brahmanisme.

Né au XVIème siècle, le Sikhisme est issu de l’hindouisme : son fondateur, Guru Nânak (1469-1539) s’est donné pour mission de l’épurer en s’inspirant de l’islam pour établir une foi monothéiste.

 

Un collectif de religions :

 

Aujourd’hui, on appelle « hindous » tous les habitants de l’Inde qui ne se réclame pas des autres grandes religions : Christianisme, Islam, Bouddhisme…

Le mot « Hindouisme » est un terme d’invention européenne, aucune religion indienne ne se désigne elle-même ainsi.

L’hindouisme est davantage une ligue, un faisceau de religions qu’une religion proprement dite. Le Vishnouisme (vénération du dieu Vishnu) et le Shivaïsme (vénération du dieu Shiva) sont aujourd’hui de loin les religions les plus importantes des hindous. Viennent ensuite les adeptes du Shaktisme, c’est-à-dire de cultes voués à une divinité féminine. De nombreux cultes moins importants se rattachent de façon plus ou moins lâche à ces grands ensembles.

Les hindous se définissent d’abord comme membres d’un groupe particulier, avec ses coutumes religieuses, sa dévotion à telle forme de tel dieu ou ses habitudes philosophiques propres. Ce n’est que récemment, et sous l’influence des contacts avec l’extérieur, que les hindous se sont formés une nouvelle conscience, celle d’appartenir à un immense ensemble.

 

Textes éclatés

Védisme :

La religion védique est celle que les envahisseurs aryens portaient avec eux lorsqu’ils firent irruption dans l’Inde du Nord-Ouest entre 2000 et 1500 avant notre ère. Elle s’est largement enrichie au contacts d’éléments autochtones. Cette religion est connue grâce aux 4 livres Saints : les Védas.

 

Le Brahmanisme :

L’évolution socio-religieuse à partir de l’an 1000 a pris le nom de brahmanisme en raison de la prédominance de la caste des brahmanes chargée d’étudier, de transmettre les Védas et de sacrifier pour autrui. Dans ces deux cas, le brahmane (masculin) est détenteur du Brahman (neutre) qui signifie la parole sacrée.

 

Bouddhisme :

L’autre direction, empruntée par le bouddhisme, est anticléricalisme, révolte contre la religion védique du sacrifice, mouvement non théiste et agnostique, affirmation de la responsabilité individuelle de l’homme pour sa libération, dans laquelle les dieux n’interviennent pas, si toutefois ils existent, ce qui du reste est sans importance !

 

Jaïnisme :

Le Jaïnisme tire son mot Jina qui signifie « vainqueur du mal », c’est-à-dire vainqueur de la loi universelle qui contraint l’âme à transmigrer éternellement. C’est le but essentiel du Jaïnisme, se délivrer des chaînes des renaissances. Vers 550 av. J.C., Vardhamâna est le fondateur de cette doctrine qui nie la révélation védique, le culte et l’autorité des brahmanes, les dieux et leur utilité. Le Jaïnisme est une religion de la non-violence, et ses adeptes sont végétariens.

 

Sikhisme :

Le Sikhisme repose sur trois dogmes : L’existence d’un dieu unique, non-né, éternel, invisible et insaisissable ; la croyance en une forme particulière de réincarnation selon laquelle les êtres passent par d’incessantes réincarnations dont une seule est humaine, la dernière. C’est l’unique chance offerte aux hommes de rejoindre Dieu ; C’est la voie de l’amour qui permet à l’homme d’accéder à Dieu.

 

Shivaïsme :

Le Shivaïsme regroupe un ensemble de courants qui se distinguent par leur théologie et leur métaphysique : le dieu Shiva peut y apparaître comme Seigneur de la nature, ou pôle personnel de la dévotion ou encore absolu irreprésentable et aussi terme d’une véritable ascension mystique. Les milieux Shivaïstes présentent aussi des différences socio-culturelles extrêmement importantes : des paysans vénérant le Phallus à des fins de fécondités aux ascètes errants, des théologiens subtiles de l’école cashemirienne  aux maîtres de techniques de hatha-yoga, les écarts dans l’expression de l’expérience religieuse sont très larges.

 

Vishnouisme :

L’appellation « Vishnouisme », tardive, se réfère à l’ensemble des traditions particulières ou des sectes ( comme bhagavata et pancaratra) qui s’accordent à désigner l’absolu sous le nom de Vishnu. La Bhagavad-Gîtâ est l’un des textes fondamentaux des vishnouites. Les Bhâgavatas ou « dévots du Bienheureux » mettent l’accent sur l’amour dévot, ils appartiennent à la filiation directe de la Bhagavad-Gîtâ. Au XIe siècle, Ramanuja est le premier grand nom du Vishnouisme philosophique. Il défend la suprématie de l’Absolu personnel.

 

 

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L’HINDOUISME – LES GRANDS NOMS

 

 

 

Afin de clore notre dossier et le rendre le plus complet possible, voici une liste des Personnes les plus célèbres ou les plus caractéristiques de l’Histoire de l’Hindouisme.

 

PANTAJALI                        Il ne faut pas confondre le PANTAJALI, qui fut un grand organisateur de l’Inde au 2è siècle avant notre ère, et PANTAJALI, du 2è siècle après JESUS-CHRIST, qui inséra la voie d’amour (Bakti) dans le Yoga ancien, le détournant ainsi de son sens initial, purement magique et gnostique.

 

SANKARA                        Il a de l’Hindouisme une conception panthéiste et affirme d’identité de l’âme  individuelle et de l’âme universelle. Il vécu vers l’an 800 après JESUS-CHRIST.

 

RAMANUJA                        Il donnera une interprétation piétiste, toute ruisselante de ferveur amoureuse, et plus contemplative, et très différente du précédent, bien plus dans la ligne de la

Bhagavad-Gita que dans celles des Upanisad.

 

 

RAH MOHAN ROY                        Originaire d’une secte hindoue strictement monothéiste, « le Brama-

Samaj », il publie en 1820  « Les Préceptes de Jésus, guide vers le Bonheur » et fonde en 1828 , « l’Eglise de Brahma »  ouverte à tous, pour l’adoration de l’ETRE ETERNEL,

Impénétrable, Créateur et Conservateur. Il insiste sur l’existence d’un DIEU personnel , la Providence, la prière, et le repentir. Son influence est telle que, sans lui, l’Hindouisme moderne est incompréhensible.

 

 

SARAWASTI                        Il fonde, peu après, « l’Arya-Samaj » qui prône le retour aux Védas

Dans leur pureté primitive qui, selon lui, est monothéiste. Tout se trouve dans les Védas et il

Convient de faire disparaître tout apport étranger.

 

RAMAKRISHNA                        Il réagira  en sens inverse. Mystique et ascète hindou, il rejette la supériorité de l’Hindouisme, enseigne que toutes les religions sont bonnes et vraies. De

1836 à 1886, il ne cesse de prôner cette conception qu’il diffuse particulièrement dans

« l’Evangile selon M… ».

 

 

VIVEKANANDA                         Il est le disciple de Ramakrishna, mais revient à l’Hindouisme strict,

Tel celui de Sankara, et il s’en prend avec agressivité au Christianisme et à l’Islam.

 

 

SRI AUROBINDO                        Il est le fondateur de l’Ashram de Pondichéry, mort en 1950.  Il inaugure une doctrine qui est un védisme repensé, dans les perspectives bergsonniennes. Son

Œuvre continue, d’abord sous la direction de son épouse « La  Mère », morte en 197O, puis par leur disciple SATPREM, dont l’action est diversement appréciée.

 

 

GANDHI                        Bien que non-réformateur de l’Hindouisme, il serait injuste de  ne

Point mentionner son influence par sa doctrine de la « non-violence », issue en droite ligne des racine de l’Hindouisme le plus authentique ;

 

 

SHANTIDAS                        Il est un pèlerin français, disciple de GANDHI, qui a

retrouvé  la Foi Catholique en Inde, en assistant à une messe, au fond d’un petit village. Plus connu sous le nom de LANZA DEL VASTO , il fonde en France, la Communauté de Prières « L’ARCHE ».

 

SUNDA SINGH           Le Sadou, de race Sikh, est né en 1889 à Rampur.

Aux sommets de la Mystique de l’Inde, il se convertit au Christianisme, grâce à une Apparition Corporelle du CHRIST, en 1904, le 18 Décembre (jour de la Maternité de la Vierge MARIE), à l’heure où il allait se donner la mort.

Celui que l’on appelle l’APOTRE Chrétien de l’Inde nous offre ce témoignage.

 

 

 

 

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[1] Jean Denis. Les Racines du Monde – Christianisme, Spiritualités orientales, idéologies.1993

[2] Ibid.

[3] Ibid.

[4] Ibid