Homélie de Père Nathan
Les Enfants non-nés
et le Très Précieux Sang de Jésus
1er août 2015
Lévitique 25, 1.8-17
Psaume 66 (67), 2-3, 5, 7-8
Evangile de Jésus-Christ Notre-Seigneur selon saint Matthieu 14, 1-12
Un peu avant la Messe je pensais à ces chrétiens qui sont décapités, qui sont égorgés. Franchement, ils ont une vie sur la terre… Ils sont la plupart du temps assez pauvres, ils ne font rien de mal, ils sont de très bons prêtres, ils sont très pieux, ils sont très chrétiens, ils ne volent pas, ils sont très respectueux, ils ont la crainte de Dieu, ce sont des gens délicats, ils sont fidèles, et puis d’un seul coup arrive un moins que rien qui leur coupe la tête du jour au lendemain, on ne sait pas pourquoi.
Ce n’est pas du tout comme saint Paul : après avoir converti presque une douzaine de pays et de peuples, on le juge à Rome, c’est glorieux, il avait fait quelque chose.
Et pour Jean Baptiste il y a quelque chose aussi de bizarre. Le motif de sa condamnation est un petit froufrou, une petite affaire (…), il est mort martyr à cause de ça. Ce n’est pas glorieux, il est mort sans gloire.
C’est significatif parce que Jésus, à bien regarder, est mort sans gloire aussi. Les motivations effectives sont celle de gens qui sont moins que rien, et uniquement parce que : « Peut-être que je n’aurai plus la main sur la caisse du Temple », ou des choses de ce genre. Il est mort sans gloire.
Et tous ces arabes chrétiens qui meurent sans gloire ! Personne ne sait qu’on leur a fait ça. Ils se retrouvent de l’autre côté, il y a Jésus. Mais humainement il n’y a strictement rien qui puisse nourrir l’espérance.
Saint Jean Baptiste est quelqu’un qui est né dans ce qu’il y a de plus pur, dans ce qu’il y a de plus saint, dans ce qu’il y a de plus élevé, il a participé à ce qu’il y a de plus grand aux yeux de Dieu, aux yeux de l’éternité, aux yeux de l’histoire de la grâce, aux yeux des Anges, et il a terminé sa vie comme ça.
C’est pour ça que l’Evangile qui nous est donné veut dire quelque chose : Jésus est mort sans gloire. La petite jeune fille, la petite vierge pourtant – on ne peut pas dire que c’était des gens qui étaient très chastes mais la petite était encore vierge – a été la médiatrice de la mort. C’est la tête qui a été coupée et apportée sur un plateau. Tous les Pères de l’Eglise disent que cet Evangile cache derrière la manière dont cela s’est produit les dessous divins de la mort de Jésus : la Tête a été emportée, la Tête a été détachée de nous les membres, le Christ est monté au Ciel.
Et qui a amené sur le plateau la Tête de Jésus pour la montée au Ciel ? C’est la Vierge d’Israël, c’est Marie. Marie est médiatrice de la Rédemption, elle a livré son Fils à la demande de sa mère, c’est-à-dire à la demande de tous ceux qui vivent de la grâce messianique et qui réclament : « Seigneur sauve-nous ! Hosanna ! Hosanna Yahvé Sabaoth ! » Le Seigneur, Adonaï Elohim, est tout-puissant, mais quand nous disons : « Sauve-nous ! » au Seigneur, Yahvé Sabaoth est Celui qui se met devant nous pour prendre les coups à notre place, et qui se met derrière si l’ennemi est par derrière.
Le Christ a appris à Moïse qu’il fallait dans la grâce messianique supplier que le salut soit donné par le Messie, et que le Messie serait un serviteur souffrant. C’est à la demande de ceux qui sont dans la grâce que la Vierge obtient cette grâce de la Rédemption par la Tête du Christ vivant entier dont nous sommes les membres, et elle apporte le plateau.
La foi fait que nous ne vivons pas les choses humainement, nous vivons les choses selon la Volonté éternelle d’Amour du Père, du coup ce n’est plus la même lecture.
Ces enfants que nous avons vus se faire égorger, ils pouvaient bien sûr humainement dire : « C’est vraiment pitoyable ! ». Certains musulmans doivent se dire : « Ça ne vaut vraiment pas la peine d’être chrétien ! Ces pauvres chrétiens n’ont rien, ils terminent comme ça et personne ne bouge. » De l’occident à l’orient et du nord au midi, tout le monde trouve ça normal, on ne le regarde même pas. Tandis que si le fils ou la maîtresse de je ne sais pas qui s’est fait une égratignure, on en parle dans tous les journaux. S’il y a un médicament n’est pas bien, on en fait des scandales dans le monde entier. Mais Jésus crucifié, ce n’est rien, on n’en parle pas. Quand Jésus a été crucifié, il n’y a que la nature qui a parlé. L’esprit du monde est terrible !
Le petit qui a dit : « Jésus, Jésus ! » quand on l’a égorgé, lui il voyait les choses autrement, saint Jean Baptiste voyait les choses autrement, Jésus voyait les choses autrement que les apparences.
Nous voyons autrement que les apparences de l’Hostie et de la Coupe, nous voyons dedans autre chose. La goutte de Sang qui est dans le Calice, c’est l’Amour éternel de Dieu qui fait vivre notre corps de résurrection pour qu’il aille au-delà de la résurrection, parce que le Sang de Jésus est l’Amour éternel de Dieu qui va jusqu’à la matière vivante et qui fait éclater, si je puis dire, les espaces de la résurrection en allant beaucoup plus loin que le Ciel de la résurrection pour tapisser de l’intérieur un Amour vraiment divin honorant la Personne même de Dieu, glorifiant Dieu.
C’est pour cela que ça vaut la peine de vivre et de mourir sans gloire.
Du moins, d’en être heureux est un bon signe.
Sans sécurité, sans gloire.
Les enfants qui ne sont pas nés…
Tout de même, quand c’est en clinique, les enfants, nous le pressentons, donnent leur acquiescement en la Présence du Verbe de Dieu « qui illumine tout homme à l’instant où Il le crée dans ce monde » (Prologue de l’Evangile de saint Jean). Il y a quelque chose de grand dans l’oblation de l’innocence crucifiée d’un enfant. Et puis la maman s’en rappelle, non pas parce que c’est un côté culpabilisant ou traumatisant, mais parce qu’il y a quelque chose, humainement, qui reste grand dans l’oblation libre de l’enfant qui accepte de s’offrir dans l’amour, la lumière, l’espérance, la confiance en une humanité qui est en train de le broyer.
Mais lorsque ce sont des enfants qui ne se voient pas ?
Par exemple avec le stérilet, ça ne se voit pas, personne n’en sait rien, la maman elle-même fait semblant de penser qu’il n’y a rien.
Et avec les pilules…
Il y a deux catégories de pilules :
Les pilules contraceptives qui empêchent la conception parce que les cycles féminins sont arrêtés, il n’y a pas d’ovulation, il n’y a plus de règles.
Et les pilules contragestatives, apportées sur un plateau, remboursées bien sûr, qui empêchent la nidification de l’enfant après sa conception. Ce n’est pas un stérilet, c’est chimique. Le processus n’est interrompu que dans certaines périodes du cycle féminin, cela permet à la femme de continuer à avoir un peu ses cycles.
Ces enfants-là n’existent pour personne.
On peut faire des statistiques sur les enfants non-nés à cause du stérilet, mais il est strictement impossible de faire des statistiques avec les pilules contragestives. Il y a beaucoup de petites jeunes femmes qui prennent ça, et c’est pour ça que ça fait un nombre énorme, énorme d’enfants non-nés. Déjà le stérilet multiplie par cent, je crois, les statistiques officielles de l’ONU, mais si tu rajoutes les pilules contragestives, alors là ! Quand nous disons sept cents milliards, c’est une approximation basse. Et c’est pour ça que nous avons honte, nous, quand on s’intéresse à de petits détails comme : « J’ai une égratignure ! » Si nous avons un acte de charité à faire, nous le faisons, même si c’est contre nous.
Ces enfants, moins ils sont connus, moins ils sont reconnus, plus ils meurent sans gloire. Il n’y a strictement personne pour être présent à ce qu’ils sont, sauf la petite goutte de Sang qui descend dans le Calice de l’Eucharistie parce que le Sang Précieux de Notre-Seigneur Jésus-Christ est quasiment identifié, et je crois aussi le Roi parce que le Roi sait ce que c’est que cette petite goutte de Sang.
Il faut simplement accepter d’être ce que nous sommes et de savoir que nous sommes cette petite goutte de Sang d’origine, et surtout de le percevoir, de le voir, de le toucher, de rentrer dans ce mouvement du Très Précieux Sang, la dernière goutte de Sang eucharistique de Jésus, pour pénétrer dans ce que nous sommes, la petite goutte de Sang qui a commencé et qui est dans un continuum, comme disent les théologiens, qui est dans un continuum c’est-à-dire comme le grain fait des millions, des milliards, des myriades de grains, et c’est un seul grain.
Alors il y a une connaissance explicite, une connaissance personnelle, contemplative, et du coup une adoption.
C’est peut-être pour ça que l’ouverture du cinquième sceau de l’Apocalypse est nécessaire, parce que le Bon Dieu ne peut pas accepter qu’on rende impossible la charité. Qu’on puisse rendre impossible la foi et l’espérance, l’espoir, la paix entre les peuples, d’accord, mais rendre strictement impossible la charité ne peut pas être, dans la Sagesse de Dieu. Il faut donc qu’il y ait l’ouverture des sceaux de l’Apocalypse, parce que sinon nous ne pouvons pas voir ces myriades et myriades d’enfants qui à la prière de l’Eucharistie quotidienne disent Oui dans le Oui crucifié de Notre-Seigneur Jésus-Christ et reçoivent dès le départ ce Oui crucifié de Notre-Seigneur Jésus-Christ de manière triomphante et en pleine gratitude parce que l’Eucharistie est toujours un acte de gratitude.
Tout cela rentre dans l’Amour du Roi, dans l’Amour royal de la France.
C’est la seule bannière de la France, la seule.
Notre humanité arrive à ces instants-là.
C’est pour ça que je suis content que nous puissions célébrer sept fois, puis sept fois, puis sept fois encore la Messe pour que toutes ces petites gouttes de Sang, chacun de ces enfants puisse être plongé dans le Calice du Précieux Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans le peu de temps où ils ont été dans le corps qui a été moulé par Dieu, sorti des mains de Dieu selon le visage de leur Oui et inscrit dans le Livre de Vie, mais dans la matière. Il y a quelque chose toujours de la matière qui reste. Il y a beaucoup de demeures dans l’innocence divine triomphante de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Jean Baptiste meurt sans gloire mais il est le père de tout cela parce qu’il a acquiescé à cela avant de naître, évidemment. Les acquiescements que nous faisons dans la vie d’enfance sont des acquiescements qui regardent toute notre traversée dans notre pèlerinage terrestre jusqu’à l’inscription dans le Livre de Vie qui est déjà là, mais dont nous ne voyons peut-être pas tout les détails.
C’est un petit peu comme dans un mariage. Quelquefois des gens qui sont mariés témoignent qu’à l’instant du mariage, quand ils se donnent les consentements, c’est comme s’ils voyaient défiler devant leurs yeux tout leur mariage, et puis ils voient les enfants qui sortiront d’eux : c’est une grâce de Dieu qui est donnée. C’est un témoignage qui est parfois donné. Ça devrait être à chaque fois si c’étaient des catholiques. Nous voyons dans l’acquiescement du mariage ce Oui que nous faisons pour tous les temps à venir jusqu’à la fin, donc il y a une vision des choses.
Un petit peu comme nous le disons pour Adam. Bien sûr Adam et Eve avaient ce qu’on appelle la grâce infuse, une lumière infuse : Adam nous a connus tous jusqu’à la fin du monde, il a vu.
Cela semble mystérieux mais nous le comprenons : qui n’a pas eu ce genre de flash très rapide ? En un espace fulgurant tu vois des siècles, tu vois des années ? C’est ce qui se passe aussi pour chacun d’entre nous quand nous sommes en train de mourir, en trois secondes nous voyons passer minute après minute toute notre vie et nous voyons assez clairement.
Ce sont des choses qui nous sont données à cause de la Memoria Dei, à cause de la Mémoire de Dieu qui met toujours la ligne du chemin qu’il y a entre le corps originel et le corps spirituel inscrit dans le Livre de la Vie dans l’accomplissement. Il y a toujours un chemin qui est là et qui éclaire ce qu’il y a entre l’un et l’autre, et cela, c’est inscrit dans la Memoria Dei, c’est inscrit dans l’innocence, c’est inscrit dans la lumière du corps, de l’âme et de l’esprit. Donc il y a quelque chose de la matière vivante qui porte cela, c’est pour ça que c’est bien de célébrer ces Messes-là.
Il y a plusieurs demeures parmi les enfants non-nés, il faudrait regarder toutes les demeures.
Il y a ceux des enfants non-nés comme elle qui sont morts plusieurs fois dans le ventre de leur mère, puis finalement ils sont nés quand même au grand désarroi des parents. Dieu dit : « Je suis désolé mais elle doit donner des Messes pour que les cellules staminales embryonnaires de tous ceux qui sont comme elle puissent être plongées dans le Calice dans cinquante-trois ans, donc tu as beau broyer, découper, elle vit quand même ». Ce n’est pas facile parce qu’elle vit sans gloire, le seul moyen pour elle de survivre c’est de faire comme si elle était morte, sinon elle ne pourrait pas survivre. Quand il y a eu deux ou trois tentatives d’avortements et quand ce sont les anniversaires des tentatives d’avortement, c’est impossible pour elle de respirer. C’est un miracle, nous pouvons le dire, vous comprenez ? C’est beau que ça vienne d’elle que nous fassions les Messes pour les enfants non-nés. Elle a encore un corps, son corps d’embryon qui choisit la vie avec Dieu est toujours là.
Puis il y a ces enfants qui ont laissé des millions, quelquefois des centaines de millions de cellules staminales de leur Oui originel embryonnaire parce qu’on les avorte très tard.
Et puis il y a ceux qui sont enlevés à la vie quand il n’y a pas encore de réflexivité mais le cœur bat, alors là il y a des cellules staminales du cœur. Ceux-là sont tout proches de Jeanne d’Arc.
Il y a ceux qui sont arrêtés par les stérilets, étouffés avant la nidification. Là, bien sûr, il y a des cellules, et ils laissent de leur corps, de leur Oui, de leur amour, de leur lumière, de leur liberté dans l’ordre du don, ils laissent quand même quelque chose dans leur mère.
Et puis il y a ceux qui sont détruits avec les moyens anti-gestatifs, ça s’arrête au bout du quatrième, cinquième, sixième ou septième jour. Là, il n’y a pas de cellules staminales, ils n’ont rien à laisser dans la moelle osseuse de leur mère, donc ils n’existent pour personne, même pas pour le monde anonyme du vivant. Mais ils sont passés là et les scientifiques nous diraient qu’il y a des séquences d’ARN puisqu’il y a quand même des duplications, un petit peu comme les petits bouts du cœur de Jeanne d’Arc, ce sont des séquences, il y a quelque chose, à tout le moins une présence tachyonnique.
C’est analogue, quelque part :
La cellule vivante primordiale de certains : ils ont laissé beaucoup de leur présence personnelle là, toujours vivante, pendant cinquante ans. Quand on s’attaque au Saint des Saints, on s’attaque à cela.
Mais il y a une autre frontière dans la matière, qui est portée par le triomphe du Christ, parce que le Christ, c’est le tachyon.
Donc quand on s’attaque dans le Shiqoutsim Meshomem au Sanctuaire où commence la première cellule vivante, on s’attaque aussi en même temps – c’est bizarre, le Démon le sait, cela – à la frontière qui fait l’existence de la matière : le tachyon.
Les hommes ont fait l’intrusion dans le Sanctuaire de la vie où la Paternité de Dieu est là, et trois ans et demi après, mille deux cent soixante jours après, jour pour jour, ils ont fait au CERN l’intrusion dans ce lieu de la frontière où Dieu est présent pour l’origine de la matière avant l’existence du temps, avant le Big Bang si vous voulez. C’est là qu’ils veulent se mettre pour qu’il y ait quelque chose avant le Big Bang, pour créer quelque chose de shiqoutsim meshomemique dans la matière elle-même.
Pour moi c’est la signature que ces enfants qui meurent sans gloire avec les pilules anti-gestatives, ceux qui meurent sans gloire à l’état substantiel, sont ce qu’il y a de plus ennuyeux pour Satan, parce que ce qu’ils laissent dans le corps de la mère c’est un message. Le pape Benoît XVI a dit cela, c’est un message qui est donné à la mère dès le génome. C’est dans son sermon pour la célébration des premières Vêpres de l’Avent 2010 qu’il a dit cela, ce n’est pas à l’Angélus pour la Solennité de la Très Sainte Trinité en 2009. C’est étonnant d’ailleurs que Benoît XVI ait dit cela, parce qu’il était tellement loin à l’époque de Jean-Paul II. Il y a un message, il y a une relation vivante à travers des messages vivants qui ont forcément laissé un reliquat. Mais ce ne sont pas des cellules staminales embryonnaires, l’embryon n’a pas eu le temps. Pour qu’il y ait des cellules staminales embryonnaires, il faut que l’endomètre puisse l’intégrer. Il y a quand même un reliquat.
Et la Messe que nous célébrons tombe sur saint Alphonse de Ligori le jour où le Livre du Lévitique indique que tous les cinquante ans il y a un jubilé. Comme c’est curieux ! Tous les cinquante ans c’est reparti à zéro, c’est la durée de vie de ce Oui, le Bon Dieu le permet comme ça.
Les lois de la création des réalités vivantes créées par Dieu sont drôlement bien, tout est fait avec une précision, nombre, poids, mesure, en fonction de cela, pratiquement en fonction du premier moment de l’embryon. La matière elle-même. C’est vraiment extraordinaire ! Les lois, les six cent treize préceptes de la Torah n’ont aucune signification si ce n’est pas en fonction d’eux. C’est vraiment magnifique de voir ça ! C’est magnifique en tout cas de savoir que c’est ça.
Même l’Eucharistie : « Faites ceci en mémoire de moi », c’est-à-dire dans le moment où Je suis neuf mois avant Noël : mettez-vous là, regardez ce que Je vis à travers la matière assumée du Shemèm qui est le mien dans le Shemèm de Marie, dans le Fiat de Marie, cette supervenue du Saint-Esprit, cette obombration du Père, cette conception nouvelle dans la matière, regardez ce que Je vis humainement dans ce premier instant, ce premier moment, ces premières secondes, ces premières minutes, c’est dans cette Memoria-là que vous pourrez voir ce qui est caché derrière les apparences eucharistiques.
La foi nous permet d’atteindre des réalités que nous ne voyons pas sans la foi.
C’est magnifique, nous célébrons la Messe pour que nos enfants reçoivent la grâce de justification qu’ils n’ont pas reçue puisqu’on n’a pas pu les baptiser, qu’ils aient un nom, qu’ils existent pour nous.
Nous prions d’ailleurs beaucoup pour que l’Eglise reconnaisse officiellement qu’elle est la maman de ces enfants, que ces enfants ont une maman dans les membres vivants de l’Eglise vivante de Jésus.
Quand elle aura fait ça, nous pourrons dire que l’Eglise est la Jérusalem spirituelle, et donc qu’elle est aux portes d’entrée de la Jérusalem glorieuse. Sinon nous dirons toujours l’Eglise. Tant qu’elle n’a pas adopté tous ces enfants, tant qu’elle n’est pas devenue la mère biologique, si je puis dire, à travers ses membres vivants, de ces enfants-là, elle ne sera pas la Jérusalem. En elle, tout homme est né, en Sion ma mère. Alors les enfants des Eskimos, des Bororos, tous ces enfants ne trouvent plus leurs parents là-bas puisque leurs parents ont perdu leurs droits naturels à la parenté, donc c’est nous qui devenons automatiquement les porteurs de leur mémoire originelle dans notre corps.
Nous prions beaucoup pour ça, c’est vrai, ça fait une trentaine d’année que nous prions pour que l’Eglise les reconnaissent comme étant ses enfants officiellement, par un acte écrit, comme Jeanne d’Arc a fait, un acte notarié conforme au droit civil, au droit naturel.
Selon le droit naturel, quand une mère met au monde un enfant, elle perd son droit parental si elle est incapable de savoir si c’est un enfant ou si c’est une bougie. Par contre le frère et la sœur vont adopter cet enfant comme étant le leur et c’est eux qui vont avoir tous les droits naturels, y compris concernant la vie biologique, tous les droits naturels parentaux, civils et sociaux.
Il faut donc bien un contrat écrit qui fait que l’Eglise devient la mère. Je ne sais pas si vous avez lu les sept points du catéchisme pour la justification des enfants non-nés sur un site merveilleux qui s’appelle catholiquedu.net – que certaines personnes militantes de Cotignac engagent à ne pas regarder –, vous voyez ça noir sur blanc. Ça fait trente ans que nous demandons ça, que le théologien demande ça, à la demande d’ailleurs de ceux qui ont un petit peu de sensibilité par rapport à ça et qui aiment le Bon Dieu aussi, c’est vrai.
Quand l’Eglise va les reconnaître, vous vous rendez compte ?, elle aura aussitôt le droit de les baptiser tous. Tous ceux qui viennent, à partir de ce moment-là, aussitôt : Messe pour tous et pour chacun, ils sont tous catholiques, les enfants avortés des musulmans…
C’est sûr que quelque part il y aura des gens qui vont dire : « C’est honteux ! Qu’est-ce que c’est que cet acte que fait l’Eglise catholique ! », et d’un seul coup eux qui disent : « Ces enfants n’existent pas » vont revendiquer. Mais ce sera trop tard : « C’est mon enfant maintenant, ce que tu as donné est donné, donner et reprendre c’est voler ». C’est pour ça qu’il faudra un acte notarié, un acte officiel, un acte pontifical. Ce n’est pas les protestants qui vont faire cela. Aucune autre religion ne fera ça. Si, peut-être l’Anti-Christ, mais il arrive trop tard parce que le Roi est arrivé avant. L’Anti-Christ pourrait comprendre ça pour les baptiser dans son 666, il pourrait faire ça parce que lui il sait qu’ils existent et il peut les adopter comme père.
Il y a quand même une course contre la montre. Nous en perdons, du temps, à savoir si la date est dépassée ou autres bêtises, nous serons jugés là-dessus. Le temps au chronomètre que nous avons passé à ces bêtises !, c’est complètement dingue !, alors que nous arrivons à l’heure du Shiqoutsim Meshomem, l’heure la plus grave, la plus importante, l’éclatement, la fin des temps, l’ouverture des temps. Nous n’avons jamais perdu autant de temps sur des choses secondaires que depuis que nous nous trouvons tout proches de la fin des temps, de l’ouverture des temps. Alors à quel esprit appartenons-nous ? Ce n’est pas très difficile de le savoir, il suffit de faire un petit papier et de voir le temps que nous passons aux choses secondaires dans notre tête, dans notre journée.
Alors nous allons célébrer cette Messe. La Messe, c’est la Coupe du Très Précieux Sang qui descend, et nous plongeons dans le Très Précieux Sang les cellules vivantes, puisque nous sommes encore dans le jubilé des cinquante ans, nous plongeons dans le Très Précieux Sang ces cellules qui sont dans le corps de leur mère – ce n’est pas dans le corps du papa, le papa n’a pas de cellules staminales embryonnaires, c’est dans le corps de la maman –, nous plongeons complètement dans le Très Précieux Sang les cellules vivantes des embryons encore vivants.
C’est tout à fait autre chose que le baptême.
Ils sont morts sans gloire, d’accord, mais nous les découvrons, nous les aimons, ils reviennent à la vie humaine, ils reviennent à l’affection humaine, leur âme respire, elle peut arriver à se dilater en tant que lumière non matérielle, immatérielle, c’est une respiration de lumière.
C’est pour cela que nous célébrons la première Messe pour les enfants non-nés, pour que ces enfants puissent à nouveau se dilater, que leur maman dise : « Voilà, de mon âme à ton âme la lumière circule à nouveau librement, nous sommes une seule vie, nous avons la même vie, nous sommes tous les deux des enfants de Dieu ». Je suis content, il y a une gratitude, il y a une complicité, il y a un amour de similitude, voilà ça y est.
La première Messe est pour arrêter ce blocage du déni, de l’oubli : « Je l’ai avorté une fois mais je continue à l’avorter puisque je veux qu’il meure, je ne veux pas qu’il soit vivant pour moi ». La première Messe est pour que dix ans, vingt ans, trente ans, quarante ans après son avortement on arrête de l’avorter, qu’il y ait une circulation libre, que l’enfant redevienne un enfant de la maman, un enfant de notre humanité, un enfant de notre famille, jusqu’à ce que ce soit tellement vrai que du coup il puisse s’exprimer.
Sa première expression est de dire son nom. C’est lui qui dit son nom, ce n’est pas toi qui lui impose un nom. C’est lui qui dit son nom, à ce moment-là tu as le signe que tu as vraiment eu l’intention de faire cette première Messe, ce n’est pas pour te débarrasser, c’est parce que c’était ton intention.
La deuxième Messe, une fois qu’il a donné son nom, c’est pour qu’il reçoive sacramentellement la grâce de justification, l’intégration dans le Corps mystique vivant de Jésus vivant – qu’il n’a pas reçue puisqu’il n’a pas été baptisé donc il est encore arrêté par le péché originel, il ne faut pas l’oublier.
Et il faut qu’il communie tous les jours. C’est pour ça que je suis très content de cette idée qui va se mettre en route je l’espère avant peu de temps, qu’il y ait une Messe perpétuelle pour tous les enfants dont les noms seront donnés. Il ne va pas y avoir sept cents milliards de noms qui vont nous être envoyés, mais tout de même il y aura leurs représentants, et à travers leurs représentants – c’est comme Jésus : Il donne aux apôtres, les apôtres donnent aux disciples, les disciples donnent aux cinq mille personnes – la Messe perpétuelle pour les enfants non-nés, tous les jours, nommément, pour chacun d’entre eux.
Maintenant, ce que nous allons faire pour la première de ces vingt-et-une Messes, c’est autre chose encore : nous allons plonger dans le Précieux Sang de Jésus leur Memoria Dei vivante et encore dans la chair et dans le sang au cœur même du jubilé. C’est la TransVerbération. C’est une consécration royale, sacerdotale, une confirmation, une disparition dans l’au-delà de l’unité des deux entre le Sang Précieux du Christ et cette petite goutte de sang qu’ils sont dans la matière tachyonique par exemple.
Alors là oui, là il y a quelque chose qui fait qu’ils reprennent possession d’eux-mêmes jusque dans la racine primordiale de l’Union Hypostatique de Jésus dans ce qu’Il devient quand Il est cette toute petite goutte de Sang originelle de Son incarnation.
Il est dans ce Saint des Saints de la vie originelle l’équivalent de ce qu’Il est dans le Principe lorsqu’Il intègre la matière dans Son Union Hypostatique : la matière et Lui font une seule Hypostase pour faire le Principe de tout ce qui doit un jour exister, et même le monde angélique.
Du coup nous commençons à comprendre pourquoi dans la clarté de l’innocence, quand Dieu nous crée dans le Verbe de Dieu, ces enfants-là peuvent librement acquiescer à ce qui doit leur arriver, et ce n’est pas une aberration. Non seulement ils le peuvent, mais ils le font, et en très grand nombre puisque c’est l’immense majorité qui acquiesce à cela. « Le Verbe illumine tout homme à l’instant où il vient dans ce monde », nous le lisons dans le Prologue de l’Evangile de saint Jean, et voyant cela ils disent aussitôt : « Peut-être que nous aurons à attendre une trentaine d’années mais ce n’est pas grave, c’est Oui ».
Ces enfants-là, mon Dieu qu’est-ce qu’ils sont proches de l’Immaculée Conception !, qu’est-ce qu’ils sont proches de l’Union Hypostatique de Jésus dès le départ !, qu’est-ce qu’ils sont proches de Saint Joseph qui dès qu’il est confronté à cet arrêt, vite se précipite là ! Cela nous fait bien comprendre, immédiatement, à quel point il y a de l’amour dans Saint Joseph, dans l’Immaculée Conception de sainte Marie, dans l’Union Hypostatique de Jésus, de quel amour il s’agit et où sont les préoccupations qui occupent chaque seconde de cet amour-là. Ce ne sont pas des préoccupations lamentablement nulles, provisoires, égoïstes.
Combien cela nous fait comprendre, à force que cet amour ne cesse de s’intensifier dans le cœur du Roi, dans la sainteté du nouvel Israël de Dieu, combien cela nous fait comprendre le chemin qui nous reste à faire pour l’aimer, pour découvrir cet amour qui est en lui et qui peut nourrir notre cœur dans l’ouverture du cinquième sceau ! Et ce n’est pas une imagination.
Nous allons célébrer cette Messe, après tout oui, bien sûr, et Jésus vient s’incarner sur l’autel, embrasser partout où ils se trouvent tous ces corps vivants en attente pour qu’ils deviennent le Calice, le Très Précieux Sang de l’Eucharistie à l’état pur. C’est une Consécration dans le Feu. Et croyez bien qu’ils ne vont pas rester les bras ballants, non, ce qu’ils auront reçu gratuitement ils vont le donner gratuitement à tous les autres.
Depuis des années cela ne se faisait qu’à un seul endroit, à Cotignac, et depuis quatre ou cinq ans cela se faisait aussi à Montligeon, le 29 septembre. Cette année, la liste est plus longue, cela s’est répandu surtout dans les pays de langue espagnole et portuguaise, ce qui est bien.
Depuis combien de temps avons-nous commencé à faire cela ? Avant, nous n’avions pas le droit de célébrer quand il y avait des enfants qui étaient avortés ou bien qui étaient non-nés, en fausse-couche, il était interdit de célébrer la Messe pour leur justification, donc quand nous demandions la permission à l’évêque, c’était non. Nous avons commencé à le faire dans le diocèse de Toulon. A cette époque-là, c’était Monseigneur Madec qui était évêque de Toulon. Il revenait de Rome, il avait obtenu la permission que nous le fassions ad experimentum.
C’est donc de manière très furtive que nous faisions ces célébrations à Cotignac, bien cachés pour que personne ne le sache. C’est un prêtre qui a été ordonné le 20 décembre 1950, le père Aubert, qui avait commencé ces cérémonies à Cotignac. Il était prêtre oblat régulier de la communauté des frères de Saint-Jean. Nous allumions des bougies, nous mettions un petit prénom pour chacun des enfants que nous connaissions, nous disions le Je crois en Dieu, nous faisions une grande procession de cri silencieux avec eux entre saint Joseph et sainte Marie (cela faisait six à huit kilomètres), nous les faisions passer dans l’unité sponsale de Marie et Joseph et puis nous chantions avec eux, nous leur communiquions la lumière surnaturelle de la foi, nous les revêtions de la lumière surnaturelle qui justifie, nous les présentions sur l’autel et nous célébrions la Messe pour que la Messe puisse les incorporer, les faire rentrer dans l’Eglise militante de Jésus. Nous étions un tout petit groupe. Les frères de saint Jean qui étaient là étaient radicalement opposés à cette cérémonie, mais d’une année sur l’autre nous la faisions quand même. Le père Aubert était âgé, il l’a fait une année, la deuxième année il a dit : « Je ne peux pas résister à tant de tirs de barrage ! » On est donc venu chercher un ermite qui habitait au fond des grottes dans les gorges du Verdon, à une heure et demie et quand on a vu qu’il était assez gros, le tir de barrage a été moins fort : la troisième année, c’est moi qui animais ces cérémonies.
Il faut comprendre pourquoi l’Eglise disait : « Nous ne pouvons pas célébrer la Messe pour des enfants qui sont morts avant la naissance. Est-ce qu’il y avait un enfant ou est-ce qu’il n’y en avait pas ?, nous ne le savons pas. Est-ce que Dieu crée notre âme à la nidation, par exemple, ou bien est-ce qu’Il la crée quand le corps est déjà formé ? »
Dans la Somme, saint Thomas d’Aquin disait que quand Dieu a pris chair dans la Vierge Marie, Il s’est constitué une nature humaine. Jésus a été enfant, ce n’est pas moi qui vous l’apprend. Marie a été enceinte de Jésus. Saint Thomas d’Aquin disait que dès le premier instant de Son incarnation, Jésus était un enfant complet, Il n’était pas un embryon, c’est-à-dire qu’Il avait jugement d’adulte, intelligence d’adulte, cœur d’adulte, et Ses organes aussi, Son visage était déjà adulte. Saint Thomas d’Aquin disait que Jésus n’a pas été une cellule, puis un petit bouton embryonnaire, puis une morula, puisqu’il fallait que Jésus soit parfait dès le départ.
Ce à quoi je réponds : « Mon cher saint Thomas d’Aquin, vous qui êtes le docteur principal de l’Eglise, vous avez 0/20 sur la question, je ne vous donne pas votre premier baccalauréat en philosophie ni en théologie, parce que vous n’avez pas lu dans la Sainte Ecriture que le Verbe de Dieu a assumé notre nature humaine en toute chose, excepté le péché. « Jésus, le Fils de Dieu, n’est pas incapable de compatir à nos faiblesses puisqu’Il a été éprouvé en tout de manière semblable, sauf pour la faute » (Hébreux 4, 15) ». La prière eucharistique n°4 nous le dit ainsi : « Conçu du Saint-Esprit, né de la Vierge Marie, Il a vécu notre condition d’homme en toute chose, excepté le péché ». Jésus a assumé notre nature humaine en toute chose, y compris les neuf premiers mois.
L’Eglise n’avance que lorsqu’il y a la preuve. Considérez par exemple l’Assomption de la Sainte Vierge Marie : l’Eglise a mis mille neuf cent ans avant de dire que c’est un dogme. « Les apôtres le savaient bien puisqu’ils ont assisté à son ascension, alors on aurait pu dogmatiser cela avant ! » Mais ce n’est pas parce qu’ils ont vu une forme qui était sans doute celle de Marie disparaître glorieusement dans le ciel qu’ils pouvaient proclamer le dogme de l’Assomption, vous comprenez ? C’était peut-être un ange ? Il fallait donc prouver, à force de travail, de correspondance, de démonstration, que Marie avait été emportée dans la résurrection de la chair. C’est un travail à faire sur la Sainte Ecriture, sur la Bible, et sur la philosophie, la métaphysique aussi.
Nous avons été beaucoup retardés sur la question de l’existence spirituelle des enfants neuf mois avant la naissance, dès le départ, à cause du jansénisme. Jansénius est un peu le Calvin catholique. Les jansénistes disent : « Hors de l’Eglise point de salut » pour dire : « Vous êtes catholiques, vous êtes sauvés ». Un peu comme disent les témoins de Jéhova : « Vous êtes témoins de Jéhova, vous êtes sauvés ». Seulement il en faut cent quarante-quatre mille… Pas de chance, il y a quand même presque neuf cents milliards d’êtres humains. Cent quarante-quatre mille sur presque neuf cents milliards d’êtres humains, ça n’en fait pas beaucoup qui sont sauvés, en proportion c’est très peu.
« Hors de l’Eglise point de salut », ça ne veut pas dire que si tu n’es pas catholique tu n’es pas sauvé, ça veut dire que s’il n’y avait pas les catholiques, il n’y aurait pas la Messe, et que s’il n’y a pas la Messe, personne n’est sauvé. S’il n’y a pas le fruit des sacrements, ceux qui sont sans sacrements ne peuvent pas rentrer dans le fruit des sacrements. Le salut est le fruit des sacrements.
Les jansénistes disaient : « Quand Dieu te crée, avant la naissance », ils étaient tout à fait d’accord que c’était avant la naissance, « tu as une chance énorme si tu es créé dans l’Eglise catholique parce que tu seras sauvé. Si Dieu te crée chez un hérétique, tu es perdu, tu es pour l’Enfer éternel. » C’est quand même un peu gros ! Cela voudrait dire que quand Dieu te crée, tu serais prédestiné à aller en enfer ou tu serais prédestiné à aller au ciel. Evidemment, le Saint-Père a dit : « Non, il est impossible de dire une chose pareille ». Les calvinistes disent aussi que nous sommes prédestinés. Toute une portion du protestantisme est aussi horrible que le jansénisme. Les jansénistes disaient : « Cet enfant est prédestiné à être avorté. S’il est prédestiné à être avorté, c’est qu’il est prédestiné à ne pas être baptisé. S’il est prédestiné à ne pas être baptisé, c’est qu’il est prédestiné à la peine du dam. Mais comme il n’a pas fait beaucoup de péchés personnels, il aura une peine du dam qui ne sera plus douce que le tartare. » Et ils ont inventé un mot, les limbes : « Ces enfants vont dans les limbes, un endroit où ils souffriront un peu moins ».
A cause du jansénisme qui a imbibé la culture et la spiritualité, surtout en France, nous n’avions pas du tout le sens de la charité, c’est-à-dire que nous n’avions pas du tout ce sens que si nous étions choisis dans le Baptême dans l’Eglise pour être des membres vivants de Jésus vivant dans les sacrements de l’Eglise catholique, c’est parce que nous avions un accès direct, immédiat, sans intermédiaire, avec toutes les âmes pures, toutes les âmes innocentes, toutes les âmes de bonne volonté, toutes les âmes ouvertes à la présence de la grâce sans qu’elles le sachent, et que nous pouvions leur donner la présence réelle de l’Eucharistie, la res comme dit saint Thomas d’Aquin.
Nous ne pouvons pas leur donner le sacramentum ni les res et sacramentum, mais nous pouvons leur donner la res, c’est-à-dire la présence réelle de l’Eucharitie. Quand nous recevons l’absolution sacramentelle, nous pouvons leur donner l’absolution sacramentelle dans sa présence réelle si nous leur disons : « Vous tous, tous les enfants de la terre qui avez besoin d’absolution, votre âme est pure et vous êtes disponibles à la présence de la grâce, je vous aime d’un amour fou et cette absolution est pour vous ». Ils sont alors absouts grâce au sacrement de l’absolution catholique.
Evidemment, si aucun catholique ne le faisait (parce que beaucoup étaient jansénistes), s’il se contentait de dire : « Génial, j’ai reçu l’absolution, je n’irai pas en enfer ! »… Il y a des catholiques qui pensaient comme cela : « J’ai fait un péché mortel, vite, l’absolution, ouf !, je n’irai pas en enfer, je suis à nouveau dans la prédestination », la charité ne leur venait pas à l’esprit.
Les catholiques ont ce pouvoir surnaturel, ce pouvoir spirituel, ce pouvoir physique aussi, ce pouvoir royal, cet accès à la fécondité de tous les enfants de Dieu, à condition bien sûr que leur liberté, leur oui originel soit toujours ouvert, quelquefois sans qu’ils le sachent. Alors là oui, ça fait des multitudes. L’Apocalypse dit un tiers deux tiers, ce n’est pas cent quarante-quatre mille sur neuf cents milliards.
Tout le monde n’est pas sauvé, parce qu’il y a hélas beaucoup de gens (c’est vrai, il faut la grande expérience d’une longue vie pour le constater) qui ne veulent pas être sauvés. Ce n’est pas que cela ne les intéresse pas, c’est qu’ils perçoivent cela comme quelque chose de détestable. Ils haïssent Dieu. Leur haine de Dieu est viscérale, elle n’est pas psychologique, psychique, elle n’est pas idéologique. Ce n’est pas parce que leurs parents sont des militants athées. Ils savent dans leur conscience que Dieu aime les humbles et les purs, ceux qui ont une obéissance brûlante d’amour, et ils ne supportent pas cela. Ils ne se sentent profondément bien, en toute honnêteté, dans la clarté de leur vie, que dans la haine profonde de l’humilité, la haine profonde de la chasteté, la haine profonde de l’obéissance brûlante d’amour. Il y a une haine de la vérité. Ce n’est pas vraiment une haine, c’est qu’ils ne supportent pas, donc leur âme se ferme dès que la grâce eucharistique tombe sur eux, dès que la grâce d’absolution tombe sur eux. Ils se ferment et s’enfoncent encore plus dans le contraire. C’est un mouvement de l’âme. Alors l’Apocalypse dit un tiers deux tiers. C’est important de rappeler cela, parce que certaines personnes disent que tout le monde sera sauvé.
J’ai beaucoup de confrères prêtres qui sont parmi les étudiants et les lycéens, et dans les confessions, des lycéennes leur confiaient qu’elles se faisaient mettre enceintes pour avoir cinq cents euros, et l’enfant était destiné à être offert à Satan dans une messe noire lors d’un culte satanique. Il y a un livre qui est sorti, qui s’appelle Rosemary’s baby, où l’on voit les parents qui conçoivent un enfant pour le consacrer à Satan. L’enfant et la mère sont en symbiose, l’âme de l’enfant et l’âme de la mère sont d’accord. Il y a quelque chose de mystérieux, c’est vrai. L’enfant est d’accord avec la mère pour être consacré à Satan avant que ne se fasse l’éventration. L’enfant est libre.
Ce n’est pas parce que nous célébrons pour les enfants qu’ils reçoivent tous la grâce sanctifiante. Nous faisons tout notre possible pour les aimer, nous faisons tout notre possible pour leur dire : « Nous avons un amour fou pour vous ». Ces enfants ne sont atteints par la grâce eucharistique qu’à la seule condition que nous ayons pour eux un amour fou, pas un amour amour lointain, théorique, idéologique ou éthérique. Si nous avons un amour fou pour eux, alors ça y est, ils peuvent ne plus avoir peur de nous, ils peuvent rentrer dans notre cœur et nous pouvons pénétrer leur âme, et du coup la lumière surnaturelle de la foi qui est en nous leur fait un chemin qui leur permet de rentrer dans le baptême eucharistique. De notre côté, la condition est qu’il y ait de l’amour. Dire : « Moi je suis contre l’avortement » ne suffit pas, cela ne nous donne pas de l’amour pour les enfants après leur mort. Il faut avoir un amour fou pour eux.
J’ai connu des femmes chrétiennes, pieuses, qui font l’adoration du Saint Sacrement. Elles ont eu des enfants non-nés ou ont fait l’avortement et elles m’ont dit : « J’ai réalisé cela il y a une quinzaine d’années, j’ai donné un prénom, j’ai célébré une Messe, et voilà. - Pouvez-vous me dire comment s’appelle cet enfant ? - Ah je ne sais pas, je l’ai fait une fois, c’est fini. - C’est fini ? Excusez-moi, mais vous n’avez rien fait du tout ! Ce n’est pas de la magie, il ne suffit pas de célébrer la Messe une fois. Mais s’il y a un lien non seulement historique mais aussi spirituel, un lien de lumière, un lien d’amour fou permanent, alors à ce moment-là oui, bien sûr, la personne est vivante pour vous. »
Nous ne faisons pas une Messe janséniste, nous ne faisons pas de la magie eucharistique, pas du tout. C’est ce qu’a expliqué le pape Benoît XVI dans sa première encyclique sur l’Eucharistie. Si nous voulons vraiment vivre l’Eucharistie, c’est l’amour fou que nous avons après l’Eucharistie pour tous ceux qui se conjoignent à nous dans un seul Cœur eucharistique vivant sur la terre et dans le ciel, alors à ce moment-là la fécondité eucharitique détruit tout le mal, absout, libère, ouvre un chemin là où il y avait des impasses.
Nous avons célébré ces Messes et très vite les pères et les mères ont redécouvert leurs enfants. Les enfants se manifestaient presque toujours à la Messe. Au moins une fois sur deux les mères voyaient leur enfant. Si ce n’était pas dans le car, c’était pendant la nuit ou pendant la cérémonie. Le ciel a coopéré, c’est évident.
Je ne vous dis pas la guerre sans merci des théologiens qui ne voulaient pas de cela. Mais comme je suis théologien aussi, à chaque fois je leur disais : « J’ai fait quarante ans de théologie, et vous ? » Ils disaient : « Aïe aïe aïe, c’est le père Patrick qui célèbre, allez, on s’écrase ».
Et pourquoi le jour des anges ? Parce que quand Jésus parle des tout-petits au moment du jugement dernier, quand Il dit : « Laissez venir à moi les tout-petits », quand Il dit : « Comme vous l’avez fait au plus petit d’entre les miens », ce mot tout-petit, ce mot enfant qu’Il emploie est le mot qu’on emploie en grec à la fois pour bébé et pour embryon.
Les gens vont arriver au ciel en disant : « J’ai été honnête, j’étais à genoux pour la prière, je me suis confessé à chaque fois que j’ai fait un péché, merci Seigneur de m’avoir incorporé dans l’Eglise catholique ». Excusez-moi, mais les tout-petits ? « J’étais tout nu, je n’avais pas le vêtement des sacrements, tu as pensé à moi ? » Le vêtement, dans la Bible, c’est les sacrements. « J’avais faim, tu as pensé à moi ? J’avais soif, je n’avais pas de maison », l’Eglise, « pourquoi tu ne m’as pas fait rentrer dans l’Eglise ? J’étais bouclé par le cri d’angoisse, de mort, du syndrome abortif, j’appartenais aux puissances des ténèbres qui m’utilisaient, j’étais prisonnier : et ma libération ? - Mais quand est-ce que je t’ai vu dans une situation pareille sans rien faire pour toi ? - Quand j’étais le plus petit de tous les petits, tu ne m’as pas vu, donc moi, je ne t’ai jamais connu. » Jugement dernier !
Dans une société chrétienne où on se regarde le nombril et où on se tâte le pouls : « Est-ce que je vais bien ? Est-ce que j’ai un problème ? Est-ce que je n’ai pas de problème ? », pourrions-nous nous occuper un peu de quelqu’un d’autre que de nous-même ? Ce serait bien.
L’avantage d’un ange glorieux, c’est qu’il ne se regarde jamais lui-même. Jésus dit : « Respectez les tout-petits, parce qu’ils ont un ange qui est devant la face de Dieu ». L’autre jour, une petite femme amusante, très pétullante, m’envoie un texto parce qu’un prêtre lui avait dit que quand un enfant est dans le ventre de la mère, il va apprendre petit à petit à s’approcher de Dieu grâce à sa maman, parce que c’est sa maman qui à force de prier, à force de lui dire : « Tu sais mon petit bébé, il y a Jésus, il y a le Saint-Esprit, nous allons dire le Credo ensemble », grâce à sa maman il va apprendre petit à petit à connaître Dieu. » Alors la petite Marie qui était là a répondu à ce prêtre : « Mais pas du tout ! Pour apprendre qui est Dieu un enfant n’a pas besoin de sa maman. Vous n’avez jamais lu l’Evangile ou quoi ? Jésus le dit bien : l’Ange des enfants est face à face avec Dieu. Donc c’est direct : ils sont enseignés par l’Ange et directement par Dieu. Et la maman donne après sa spiritualité. » Les enfants sont enseignés, bien sûr, Dieu les enseigne et ils doivent passer par l’humanité et par l’Eglise pour aller dans la vision béatifique, et donc ils attendent qu’il y ait quelques personnes sur la terre qui les aiment.
C’est aussi simple que cela, les cérémonies du 29 septembre et du 28 décembre, c’est donner de l’amour, et que cet amour atteigne ces enfants. Il y a eu huit cents milliards d’êtres humains depuis la création du monde. Actuellement nous sommes sept milliards d’êtres humains sur la terre, sept à huit milliards parce qu’il y a les âmes en transit aussi. Il y a à peu près quatre-vingt milliards d’enfants avortés de manière mécanique (surtout à notre époque parce qu’avant on le faisait très peu de manière mécanique). Ces enfants qui ont à peu près notre âge sont les intermédiaires, ils sont la médiation avec toute chair depuis Adam. Et le monde angélique fait l’unité dans le miracle des trois éléments.
C’est très grand de faire une prière eucharistique pour faire rentrer toute cette cohorte dans l’indivisibilité eucharistique. Dieu, dans l’infiniment petit de la transsubstantiation eucharistique, pénètre l’indivisibilité de lumière incréée qu’Il est, et de là se diffuse de manière tachyonique (nous pouvons employer ce mot puisque depuis quelques jours nous sommes sûrs que le tachyon existe) dans l’ensemble de l’univers ; et pénètre bien sûr dans l’au-delà du monde spatio-temporel dans son alpha et son accomplissement puisqu’ils sont indivisibles. Du coup le visage eucharistique utilise tous les éléments parcellaires de notre univers pour y mettre son visage en emportant les déterminations du corps spirituel, celui qui est en attente de résurrection huit cents milliards de fois, celui qui est en transformation eucharistique sept millliards de fois, et celui qui est en période de sanctification eucharistique quatre-vingt milliards de fois à chaque Eucharistie dans le miracle des trois éléments. Il y a quelque chose de très fort dans l’intervention du monde angélique dans la prise finale.
Je suis d’accord, pendant ce temps nous ne célébrons pas la Messe, mais il faut quand même se mettre dans l’intention de la Messe.
L’Eglise a dit : « S’il vous plaît, dès minuit, ayez la bonté de lire le Livre de l’Apocalypse ». Alors il y a un passage de l’Apocalypse où on voit saint Michel Archange qui apparaît et qui mène un combat. Nous l’avons lu ensemble cette nuit pour la fête de saint Michel Archange (Lecture de l’office de Matines (Apocalypse 12, 1-17) et première lecture de la Messe (Apocalypse 12, 7-12)). Dans ce grand combat, il y a un enfantement pour le ciel dans la terre et nous sommes emportés au désert pendant un temps, un temps, encore un temps et un demi-temps. Et l’énorme dragon, fou furieux, va essayer de dévorer toute cette fécondité et va déverser des eaux, des torrents d’eau, un tsunami d’eau (vous voyez ce que cela veut dire, les eaux) derrière la femme qui s’enfuit au désert un temps, un temps, un temps et un demi-temps ; et ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est que cela ne marche pas grâce à l’indivisibilité du corps spirituel : la terre s’ouvre et avale les eaux du dragon.
Pourquoi ? Il faut capter cela tout de suite, nous n’avons pas une seconde à perdre. Ils ont dit à la télé que nous sommes maintenant sûrs qu’une très grosse partie de la matière qui circule dans notre univers va plus vite que la vitesse de la lumière, donc l’évolutionisme, le big bang, les théories d’Einstein, tout cela tombe à l’eau. Qu’est-ce que cela prouve, pour aller rapidement ? Si la plus grosse partie de la matière élémentaire va plus vite que la vitesse de la lumière, cela veut dire qu’avant qu’il y ait du temps et de l’espace, il y a la matière. Einstein disait que c’était impossible. Au contraire, la Bible dit que dans le Bereshit il y a le corps. Le Verbe de Dieu crée dans le Bereshit, rien n’a été créé que dans le Principe du Verbe de Dieu, la création est attribuée au Verbe de Dieu dans le Principe, le Bereshit, dans la sainteté, dans Sa grâce capitale, dans la grâce messianique, dans Sa présence, dans Son corps, dans Son corps mystique, dans Son temple. Nous savons que le Verbe de Dieu est déjà dans une Union Hypostatique, Il a déjà épousé quelque chose qui relève de la matière avant que la matière ne se répande dans le temps et l’espace. Une fois qu’Il a pris contact comme Sagesse créatrice d’Epousée de l’Epoux dans une grâce d’amour et de sainteté originelle, Il a donné à cette matière primordiale de se répandre plus lentement. « Plus lentement », cela veut dire que l’espace et le temps sont créés.
A chaque fois que je célèbre l’Eucharistie, cet infiniment petit de la matière saisit l’indivisibilité de Dieu dans Son acte créateur originel avant la création du monde et le ressaisit dans l’accomplissement dans l’au-delà de tous les temps et tous les lieux, après, quand il n’y aura plus de temps ; il fait le lien entre les deux. L’enveloppant contemplatif admiratif de tout cela est le monde angélique glorieux. Nous nous engloutissons entre les deux et le miracle des trois éléments se réalise. C’est absolument génial !
Vous allez me dire : « Mon père, je veux bien, mais c’est quand même compliqué à comprendre, cela ! » Ce n’est pas compliqué en fait. Quand Dieu m’a créé, Il m’a saisi dans le corps originel avec un poids d’intériorité de matière, d’intériorité corporelle, pas seulement vivante, mais aussi métaphysique, donc j’ai assisté à cette Hypostase du Verbe de Dieu dans la matière primordiale, et donc quelque part, la féminité de la deuxième Personne de la Très Sainte Trinité a un support hypostatique dans le corps et la matière, sinon la condition masculine serait la condition la plus malheureuse de notre univers puisqu’il n’y aurait aucune possibilité de s’épanouir dans l’éternité dans une sponsalité incréée glorieuse. Vous voyez mesdames, vous n’êtes pas les seules à être destinées à une gloire totale : les hommes aussi.