Homélie de Père Nathan
1er lundi de Carême, 11 mars 2019
Voilà la première semaine du Carême, lundi. Nous avons mis trois jours et demi pour nous mettre en route et puis maintenant nous faisons les premiers pas. Et tout de suite c'est avec St Joseph, c'est bien, nous en sommes très heureux.
Dans l'office de Laudes, dans l'office du matin, la lecture était tirée du Livre de l'Exode, dans la Torah. Ce sont les premiers pas aussi. La Genèse c'est la création. Et puis dans la Torah le deuxième livre c'est l'Exode. Nous commençons à avancer. Et le texte d'aujourd'hui c'était le dix-neuvième - c'est beau, ça a attiré mon attention -, dix-neuvième chapitre du Livre de l'Exode, qui dit : « Rappelle-toi que je t'ai amené à moi sur les deux ailes du grand aigle pour que tu viennes jusqu'à moi ».
« Vous avez vu comment je vous ai portés comme sur les ailes d'un aigle pour vous amener jusqu'à moi. Et maintenant, si vous entendez ma voix et gardez mon alliance, vous serez mon domaine particulier parmi tous les peuples - car toute la terre m'appartient - et vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte. » (Exode 19, 4-6).
Ces premiers pas, nous ne les faisons pas tout seuls. Les premiers pas, nous les faisons dans la sainteté accomplie de St Joseph lui-même venant à nous par tout ce qui a été assumé dans l'humanité pour voler jusqu'à nous sur les deux ailes du grand aigle, les ailes du désert de l'Immaculée Conception, mais venant jusqu'à nous.
Un jour peut-être nous comprendrons concrètement ce que veut dire : l'Ascension de Jésus est une réponse au Chemin de Croix descendant de St Joseph.
Dans sa vie sur la terre, il a fini par habiter dans la cause finale. Une fois qu'il a été assumé une fois et que l'Immaculée Conception a pu en émaner dans l'assomption de sa vie, il n'a pas quitté cette assomption. Et tous les autres moments de sa vie sur la terre et dans les cieux, il descend d'en-haut. « Nul n'est monté au ciel s'il n'est descendu du ciel ».
Et c'est sur les ailes du grand aigle parce que quand il vient comme ça de la Jérusalem glorieuse, même si ce n'est que le germe d'éternité de la Jérusalem glorieuse, mais en pleine maîtrise de soi parce que c'est dans la signification sponsale de son corps par la foi, l'espérance et surtout l'amour absolument accompli, il vient de manière johannique jusqu'à nous pour nous porter et il nous porte sur ses ailes.
Le premier commandement que nous avons lu, donc, c'est : « Je suis saint, moi votre Père ». Vous, vous devez petit à petit acquérir la grâce sanctifiante, la sainteté de la grâce, vous devez être saints, parce que je suis le Saint, je suis saint substantiellement, alors vous aussi « soyez saints » (Lévitique 19, 2).
Et pour être saints, il y a quelqu'un qui nous prend et nous fait marcher ces premiers pas en nous portant sur les ailes du grand aigle. Comme c'est beau de voir ça !
Tout en nous est mobilisé pour nous laisser faire, pour nous laisser prendre, pour nous laisser emporter, obombrer dans la toute-puissance de la sainteté du Père, et trouver de quoi rebondir en tournant le dos au monde ancien, au monde actuel, à l'esprit du monde, en tournant le dos et en reculant fortement de manière à rebondir comme ça et à nous envoler sur les ailes du grand aigle dans le monde nouveau. Le monde nouveau, c'est d'abord l'Immaculée Conception. Voilà ce qui émane de St Joseph et de nous parce que la sainteté de Dieu veut s'associer à la sainteté à l'état pur de la créature que nous sommes. Le commandement de Dieu, il est là.
Alors nous commençons ce premier jour aussi avec le dernier instant. Il n'y aura pas d'autre instant après, c'est fini. Il n'y aura même pas un dixième de seconde après, non, rien, ni un milliardième de seconde, rien. C'est la fin du monde. La fin du monde vient compresser la fin des temps. Il n'y a plus une seule seconde après. Le premier pas donc se fait à partir de la fin. Voilà l'enseignement de l'Église dans sa liturgie pour le Carême. Alors la lumière se fait et c'est ce qu'il y a de plus petit qui compte.
Nous n'allons pas nous donner bonne conscience sur les choses que nous avons faites en dehors de la fin. Nous voyons quelquefois, quand nous menons un troupeau de brebis dans la montagne, qu'il y en a quelques unes qui vont brouter dans le champ du voisin, à droite, à gauche, il faut aller les chercher. Elles ont fait du bien, elles ont pris de la bonne herbe. « Nous, nous avons pris de la bonne herbe » : non, il faut rester sur le chemin, et le chemin, c'est celui qui démarre de la fin et qui descend jusqu'à la plus grande petitesse.
St Joseph, c'est ça, il plane à l'intérieur de Dieu jusqu'à nous dans ce qu'il y a de plus profond, petit. Et alors nous voyons ce Jugement dernier. Personnellement ça m'a toujours frappé, nous tous ça nous a tous frappés de voir que ce qui marque, ce n'est pas que nous ayons fait du bien, que nous soyons allés prendre de la bonne herbe bien grasse, bien sainte, bien saine sur le bord du chemin, si nous n'avons pas la charité. Et pour savoir si nous avons la charité ou pas ? Nous le savons par le point de vue du Jugement dernier.
Et le point de vue du Jugement dernier est lié à la conception.
C'est parce que vous n'avez pas été à moi, parce que je suis Celui qui suis, je suis Dieu, je suis Ab Elohim, Ben Elohim, Ruach Ha Qadesh Elohim, je suis le Souffle créateur, je suis la Présence d'amour immédiatement intime à vous-mêmes dans la conception, et j'attends ce retour de St Joseph avec vous jusque dans la conception, cette rencontre de la Sainteté et de la sainteté pour l'indivisible moment du Jugement.
« Moi, mon nourrisson, je lui ai donné la mamelle, je lui ai donné du lait, mon mari a apporté du pain et du saucisson ? ».
Oui, mais la paternité et la maternité responsables, l'humanité, c'est plus que ça, ça dépasse l'instinct animal de donner à manger à sa propre chair. Par contre lorsque tu vas jusqu'à Dieu, lorsque tu vas jusqu'à l'innocence, qui, elle, se trouve avant la naissance complètement broyée, affamée...
Il faudrait faire la préparation au mariage comme ça, en disant :
L'essentiel du mariage, c'est la responsabilité d'amour éternel vis-à-vis de l'enfant qui est le plus petit, le plus souffrant, le plus affamé, le plus assoiffé, parce que sa soif et sa faim, c'est la sainteté de Dieu.
Mais à cause de la propagation du péché originel, de la déchéance qui vient de vous, les parents, grâce au sacrement vous pouvez très bien redescendre pour donner à boire, donner à manger à l'embryon.
Si vous n'avez pas eu d'enfants, vous êtes un prêtre sur la terre, vous êtes un prophète, vous êtes un roi sur la terre, vous êtes un roi fraternel d'amour sur la terre.
Ou bien alors vous êtes un instrument de l'esprit du monde, à ne donner à manger qu'à quelqu'un qui est déjà dans l'opulence. « Ah, servir les rois, servir les autorités, ça oui ! Obéir immédiatement aux autorités des fraternelles opératives, sans sourciller, ça oui ! J'ai été très gentil avec eux, d'ailleurs je n'ai connu qu'eux, sur la terre mes relations sont uniquement avec eux. » Alors ça, ce sont les boucs, c'est très simple.
Et Jésus dit : « Il y a un jugement dernier ».
« Quand vous l'avez fait à ces plus petits... ».
Eh bien nous n'hésitons pas à dire ceci, c'est qu'à la fin du monde,
ceux qui n'auront pas apporté la vraie nourriture, les vraies désaltérations des sources de la vie, des fontaines d'eau vive,
ceux qui n'auront pas donné un vêtement, le vêtement du baptême,
ceux qui n'auront pas nourri du pain eucharistique, des sources de la force de toute la sainteté du Christ, ces enfants-là,
ceux qui n'auront pas intégré, pénétré, formé la vie divine de Jésus et de l'Église toute entière dans leur âme dépouillée de toute dignité dans la déchéance,
ceux qui n'auront pas entendu leur cri de soif,
ceux qui n'auront pas vu à quel point ils étaient prisonniers de Satan dans le péché originel,
ceux qui ne s'en seront même pas préoccupés, dès la conception, à aucun moment,
ceux qui ne les auront pas fait rentrer dans la demeure de l'Immaculée Conception déployée et entière, c'est-à-dire de l'Église,
ceux qui n'auront rien donné à ce qu'il y a de plus fragile, de plus assoiffé, de plus affamé, de plus dépouillé, de plus persécuté...
Parce qu'il y en a quelques uns qui ont échappé et survécu au massacre universel, au mépris total...
Les puissants de ce monde, ceux qui font le bien, les humanitaires, etc, sont devenus des tueurs à gage par rapport à ces tout-petits, comme dit le pape. C'est frappant !
On voit que ceux qui disent : « Quand nous est-il arrivé de te voir dans le besoin sans nous mettre à ton service ? Nous l'avons toujours fait ! » sont très étonnés !
« Non, vous ne m'avez jamais connu, vous ne m'avez jamais aidé, parce que moi, c'est quand je suis dans cette rencontre entre ce qu'il y a de plus grand dans la sainteté et ce qu'il y a de plus substantiel dans la sainteté, la rencontre des deux, c'est moi, c'est Jésus, c'est ma mémoire, c'est ma présence, ma présence réelle, c'est là, « in meam commemorationem », dans cette présence commune, qui a immédiatement besoin de se nourrir de la réponse d'amour de l'Église pour pouvoir glorifier le Père. Je suis Dieu, je suis le Seigneur, il n'y en a pas d'autre que moi. »
Alors il y a cet étonnement.
Un étonnement que nous partageons, parce qu'aujourd'hui, dans les églises, dans les prêches, on va supplier, on va expliquer, on va dévoiler, le Saint-Père va dire : « Mais tournez vos regards vers les enfants ! Ne les avortez pas, ne les trucidez pas, ne les torturez pas, ne les broyez pas, ne les aspirez pas dans vos appareils à avorter, mais pas seulement ça, allez les aider, allez vers eux, allez les comprendre, passez de l'autre côté du chemin, là où ils sont broyés, et essayez de comprendre, passez l'huile vivifiante de la guérison du Saint-Esprit, portez-les sur l'âne, dans le sang très précieux, dans la maison de la Jérusalem nouvelle, donnez-leur la grâce, faites-les marcher dans leur mission surnaturelle, révélez-leur, s'ils sont aveugles, leur Oui dans la lumière de leur mission dernière pour la destruction de l'Anti-Christ », et quand on explique ça, quand on propose à des milliers de gens de très bonne facture qui font leur Carême, qui respectent le Mercredi des Cendres, au bout de plusieurs années on voit que non...
On leur dit : « Mais c'est facile pourtant de prier pour ces enfants, pour les aimer, les approcher, leur donner la nourriture dont ils ont besoin. Il y a des sites internet : non-nes.com, c'est extraordinaire pour aller les aider. »
Et on voit que non. Ce sont leurs enfants, ce sont les enfants de leur fille, de leurs voisins, de leur village. Non, ils ne vont pas faire célébrer la messe pour eux, ils ne vont pas les inscrire à la manducation eucharistique jusqu'à la fin, ils ne le font pas. C'est un fait, ils ne le font pas.
C'est étonnant, cette paralysie de la charité qui montre que le coeur des chrétiens d'aujourd'hui, ceux qui sont à la pointe du christianisme d'aujourd'hui, est complètement congelé !
Cet évangile, c'est une condamnation, et on pointe le doigt dessus : « Vous ne l'avez pas fait à ces tout-petits », c'est impressionnant !
Par contre : « Mais si, à chaque fois que vous l'avez fait à ces tout-petits, à ces plus petits qui sont mes frères, alors à ce moment-là c'est à moi que vous l'avez fait ».
Donc le jugement dernier montre que c'est le seul, je dis bien - c'est clair et net, c'est marqué - c'est le seul critère du jugement dernier.
Sinon tout le bien qu'on aura fait sur la terre, tout le bien même le plus héroïque qu'on aura fait sur la terre aura été pour nourrir l'Anti-Christ et pour lui donner toute sa force.
Alors il y a intérêt à se mettre vite sur les ailes du grand aigle !
Souvent on dit : « Au ciel il y aura pratiquement tout le monde, en enfer il y aura juste un homme, l'Anti-Christ, et puis tout le reste va aller au ciel », eh bien l'évangile du jugement dernier montre que ce n'est pas vrai, ou alors on est aveugle.
Mais il indique quand même quelque chose, cet évangile d'aujourd'hui : il indique qu'entre aujourd'hui et le jugement dernier, il y a l'ouverture des secrets, des sceaux : le cinquième sceau, le sixième sceau, les Noces de l'Agneau.
Et là, en particulier, nous nous laissons emporter sur les ailes du grand aigle johannique, c'est-à-dire que ça y est, l'envol va démarrer avec la robe blanche de l'Immaculée Conception sur toutes nos conceptions dans la lumière.
Et donc les conditions de l'appel sous le souffle du Saint-Esprit à la lumière de la charité vis-à-vis de Jésus, vis-à-vis de Dieu...
La memoria Dei aura monté à la surface, tout de même, et un pont sera dressé en permanence entre nous et l'innocence crucifiée, et donc plus les sceaux vont s'ouvrir, plus la cryogénisation, la glaciation du coeur deviendra inexcusable.
C'est une espérance pour laquelle il faut prier et se préparer. C'est peut-être le dernier Carême, après tout, pour que nous puissions pénétrer dans cet embarquement de la lumière de la Pentecôte dans l'Immaculée Conception et la paternité d'amour de St Joseph vis-à-vis des enfants.
C'est pour ça que nous faisons cet effort d'essayer de reprendre ce germe de liberté ouverte à la lumière, ce germe d'éternité à l'intérieur duquel notre memoria Dei, notre âme intérieure, notre coeur profond, notre vie sur la terre, s'ouvre à la lumière et devient la source de l'instant éternel de notre vie pour boire la lumière insatiablement.
Cette mémoire de Dieu est la condition de la pleine possession de nous-mêmes - nous avons perdu notre coeur, nous avons perdu la vérité de la prière puisqu'elle n'atteint même pas Dieu, elle ne dépasse même pas notre opinion religieuse -, la pleine possession de nous-mêmes, la pleine possession de la signification d'amour de notre corps originel, la pleine possession de soi, c'est-à-dire que c'est de manière incarnée que s'ouvre à l'intérieur de nous l'immersion dans la sainteté.
Et il y a un troisième aspect à cette remontée de la conscience d'amour, de cette puissance d'amour lucide et libre, et donc nous allons reprendre ces pages 16 à 19. Ce troisième aspect, c'est que Dieu a fait alliance avec nous.
Au bout de quarante jours, Moïse a reçu de manière écrite l'alliance sur des tables, sur un fondement de matière inerte. Les dix invitations de Dieu que nous avons aujourd'hui sont le fondement de l'alliance.
Mais c'est un symbole, les tables, parce que quand Dieu nous a créés, la table, c'est notre corps originel, et le Messie a brûlé lettre après lettre notre corps originel en le faisant brûler dans les lettres du nom d'Elohim et des dix commandements, des dix invitations de Dieu, c'est-à-dire la sainteté du Père : 10, inscrite dans les tables de la loi. Les tables de la loi, le fondement de l'alliance, c'est notre corps originel dans la memoria Dei.
Eh bien il faut retrouver cela. Il faut faire remonter à la surface, il faut reprendre possession de la signification, de la réalité de notre corps humain dès l'origine, parce qu'il l'est resté, c'est indélébile.
La liberté dans l'ordre du don, l'innocence divine originelle est la racine, elle est la base, elle est le point d'appui à partir duquel nous pouvons bondir librement, et le catéchisme précise qu'elle est le fondement de l'alliance de toute chose en l'homme avec le Créateur : c'est la fondation, le fondement.
« Ah ? Je ne savais pas que la memoria Dei c'était le fondement !
- Oui, c'est le fondement. Si je suis fondé sur du sable, ça s'écroule. Mais si je suis fondé sur le roc, c'est-à-dire sur mon corps de sainteté à la rencontre de la sainteté du corps du Christ dans l'alliance originelle, alors à ce moment-là je suis différent d'un animal. »
Une poule, le coq, s'il trouve de la nourriture, il ne la garde pas pour lui, il la partage avec tout le poulailler.
Dans l'innocence divine avant la connaissance du bien et du mal, il y a un fondement différent de celui de l'animal parce que le feu d'amour fait l'unité de ce qu'il y a de plus grand dans la sainteté (...) et ce qu'il y a de plus petit dans la conception de l'homme, et qui a sa sainteté, et sa sainteté est dans ce fondement. Il faut reprendre cette sainteté.
Je suis... On entend d'ailleurs Dieu dire à chaque commandement : « Je suis celui qui suis », « Je suis le Saint », « Je suis Dieu vivant », eh bien moi je suis, je n'ai pas à l'oublier, je suis le fondement de l'alliance de toute chose avec le Créateur. L'alliance de toute chose avec le Créateur a un intermédiaire, c'est ma memoria Dei. Ce sont les mots du catéchisme.
Lorsque je suis là, lorsque j'y rentre, alors je peux avancer, je suis dans ma liberté humaine, je suis libre du coup d'être un instrument de sainteté, d'être le lieu de la sainteté.
Voilà une puissance spirituelle extraordinaire !
Ce troisième aspect se joint au germe d'éternité et se joint à la pleine possession de soi-même : ces trois premières hypostases s'identifient complètement l'une avec l'autre.
C'est la base de l'alliance, c'est le fondement de l'alliance de tout ce qui existe avec le Créateur. On met une alliance lors du mariage, c'est le signe qui nous rappelle tout le temps l'au-delà de l'unité des deux, de l'homme et de la femme, en Un. Notre corps originel est le signe de l'alliance.
Alors nous avons des frères, « tous ces plus petits qui sont mes frères ».
C'est une alliance de toute la création avec son Créateur.
Le signe que j'ai pris pleine possession de moi-même et que je pénètre le germe de cette liberté originelle, le signe visible, le signe palpable, le signe vivant, c'est cette alliance.
Je vois, je perçois, je pénètre et j'avance avec ce signe, avec cette alliance, dans le temps de la vie.
Cette alliance, elle est liée à quelque chose qui n'est pas déchu.
Il y a eu une l'alliance entre Dieu et mon père et ma mère dans le poids ontologique de l'unité sponsale et dans l'au-delà de l'unité des deux assumée par Dieu, à partir de quoi Dieu a produit ce jaillissement d'une alliance nouvelle qui a l'odeur de l'au-delà de l'unité des deux, de l'alliance de l'époux et de l'épouse, de l'homme et de la femme. Il y a un lien direct entre les deux.
Mon corps ne vient pas de la déchéance. La propagation du péché originel est reçue, mais le corps originel, lui, se reçoit dans l'alliance, il n'y a pas de séquelles du péché originel du père et de la mère dans notre corps parce que Dieu prend dans l'au-delà de l'unité des deux un nid vivifiant qui est en dehors des séquelles du péché originel.
Ce qui explique d'ailleurs que ma part dans les torrents de la vie que je reçois à l'intérieur de ce corps dans ma liberté totale fait que j'ai une réaction qui m'est propre dans la propagation du péché originel. Je ne dois quand même pas l'oublier.
« Cela, ça ne me concerne pas, ça concerne Adam et Eve, et je n'y peux rien.
- Tu y peux beaucoup. Rappelle-toi de cela. Et ne sois pas étonné au jour du jugement dernier. Tu dis : « Je suis une manifestation de la transgression mais je n'y suis pour rien » : eh bien non, tu n'y es pas pour rien puisque ça détermine ton entrée dans le ciel éternel ou la réprobation de l'enfer. »
Le Carême, c'est un temps de prise de conscience de la vérité, et la vérité, elle ne vient pas de Freud, non, bien sûr que non, elle ne vient pas de Freud, elle ne vient pas de la culture de mort, elle ne vient pas des brigands de la médecine qui sont maintenant des tueurs à gage, non, bien sûr.
Dans le corps qui apparaît et qui est le nôtre, l'incarnation de notre Oui, il y avait cette conscience totale, cette conscience d'amour totale, cette conscience totale d'amour d'alliance, cette conscience totale sponsale, elle y était.
Elle y est encore parce que la puissance de l'intelligence spirituelle est encore en moi, la puissance du coeur spirituel est encore en moi, et à plus forte raison la conscience de cette liberté originelle, de cette puissance de la mémoire, c'est-à-dire de la présence réelle de cette alliance actuée dans le temps à travers moi.
Je fais partie d'une famille, la création fait partie de ma famille, je viens de l'unité sponsale, l'au-delà de l'unité sponsale, de l'humanité intégrale du père et de la mère (...), je fais partie de la famille et tous sont mes frères.
Et Jésus dit : « Ce sont mes frères, ces plus petits ».
C'est ce sens ontologique de l'inséparabilité vis-à-vis de la famille humaine, de la famille de la création, de la famille de Dieu.
Eh bien j'ai une puissance spirituelle de liberté qui fait que non seulement je suis un signe incarné, mais aussi que je suis le fondement, le point de rencontre, parce que j'y acquiesce, le point de rencontre de l'alliance entre le Créateur et la création toute entière, l'au-delà de l'alliance sponsale parfaite.
C'est pour ça qu'il est bon que St Joseph vienne jusqu'à moi avec les deux ailes du grand aigle et la sponsalité assumée pour me redonner le goût de cette puissance d'acquiescement et d'ouverture à ce que je suis.
Passons cinq minutes là-dessus, passons dix minutes là-dessus pour le premier jour de la mise en branle du Carême avec St Joseph pour retrouver le regard de Dieu sur nous et échapper au regard du mauvais oeil qui nous aveugle.
Nous allons beaucoup prier pour ça, pour qu'il y ait cette conversion.
Quatre fois par jour, ici, nous faisons un effort prodigieux avec l'aide de Dieu pour nous engloutir dans l'âme de tous les enfants qui sont dans le ventre de leur mère et qui sont condamnés à mort par le monde des hommes. Nous y rentrons avec Jésus, avec Joseph, avec Marie, nous y pénétrons dans la lumière, comme sur un toboggan nous glissons à l'intérieur de chacune de leurs âme.
Tout ce que nous avons reçu dans l'Eucharistie, nous le leur donnons. Tout ce que nous avons reçu dans l'absolution, la confession, nous le leur donnons. Tout ce que nous avons reçu dans la confirmation, nous le leur donnons. Tout ce que nous avons reçu d'amour venant de Marie et de Joseph, nous le leur donnons.
Jusqu'à ce que dans le Royaume de la divine volonté que nous avons embrassé nous leur donnions aussi cette alliance entre les deux, que la vie divine de Jésus immolé soit formée en eux et qu'ils fassent partie de la famille.
Nous le faisons, cela nous prend non seulement du temps mais aussi toute notre attention, toute la puissance de l'Église du ciel et de la terre, toute la puissance angélique.
J'aime bien ce texte que Jésus a dicté à Luisa Picarretta, qui a été vécu par St Annibal de Francia, son prêtre, et mis à la disposition de toute l'Église par Jean-Paul II et par le cardinal Ratzinger, quand il dit : « Cette formation de la vie divine que nous faisons ensemble pour les enfants avortés, c'est notre plus grande gloire ! »
C'est pour ça que ce n'est pas égoïste de vouloir prendre possession de nous-mêmes, de notre liberté, de notre capacité, de notre puissance d'amour depuis l'origine.
Pourquoi se couper ?
C'est pour ne pas faire ce que Dieu demande.
Notre liberté joue là-dessus et c'est ça le discernement, le jugement. D'ailleurs je signale pour votre culture générale que quand on dit « krinein » en grec - qu'on traduit par « jugement » -, le mot krinein signifie un discernement : la lumière est faite sur la réalité de la vie, on discerne.
Amen.