Homélie de Père Nathan
3ème mardi de Carême, 26 mars 2019
J'avais lu une fois, ou entendu quelqu'un qui disait : « Tu respecteras le mardi parce que le mardi est un jour consacré aux anges.
Au milieu du Carême nous sommes portés par les anges, notre ange gardien et tous les anges, l'ange gardien de l'humanité toute entière.
Dans la lumière de gloire ils sont extrêmement proches et intérieurs les uns aux autres puisque l'espace spirituel qui fait leur vie admirable est sans limite et sans fin.
Ce n'est pas qu'ils se recouvrent, mais ils recouvrent pour ainsi dire le même espace, c'est-à-dire l'Esprit de Dieu, et par là même un rayonnement sans limite et sans fin.
Alors ils nous portent à l'intérieur de l'Esprit de Dieu, à l'intérieur des attributs divins : la bonté, la miséricorde, le don parfait que Dieu se fait toujours et sans cesse à lui-même et à tout ce qu'il aime.
Les anges nous sont donnés et nous les recevons pour qu'ils nous déploient, pour ainsi dire, aux dimensions de Dieu. Ils ont une action sur nous, ils font des actes sur nous, de leurs mains ils nous prennent et nous déploient en Dieu de manière que nous puissions entendre Dieu parler, Dieu créer, Dieu poser son regard sur nous.
Dieu est miséricorde, il fait ce parcours continuellement à l'intérieur de lui-même entre la miséricorde qui est tout lui-même et puis l'amour dans son effacement qui est tout lui-même aussi dans la Très Sainte Trinité, et entre les deux il y a la procession de la lumière qui est lui tout entier aussi puisque Dieu est lumière.
Les anges nous prennent comme ça, ils nous respectent et nous aussi nous devons les respecter. Ce n'est pas respecter, non, c'est un mélange de proximité, d'intimité et de splendeur qui dépasse tout.
Et ils nous portent au milieu du Carême aussi. Ils nous portent là où nous sommes, ils nous portent de là où nous sommes. L'ange gardien de l'humanité... L'ange apparaît à Marie.
Il est beau, ce Carême dans lequel nous nous glissons ! Nous sommes passés par la Transfiguration et les trois lumières de la transfiguration de la virginité de Dieu incarnée en Marie. Dieu est virginal dans son amour transparent. La miséricorde et l'effacement mettent en pleine lumière qu'il est virginal.
Cette virginité, il a voulu qu'elle soit créée, si je puis dire, et ça a donné l'Immaculée Conception, cette virginité créée par Dieu.
Et de cette Transfiguration que l'Église et que le Saint-Esprit nous donne dans ce Carême, elle a été donnée en sponsalité à Joseph. Il y a eu la Solennité de St Joseph. Cela prouve que St Joseph était en affinité avec elle.
Elle, c'est la virginité, ce point de rencontre, cette unité, cette indivisibilité entre la miséricorde et l'effacement d'amour en pleine lumière de Dieu lui-même.
Il y a une affinité entre l'Immaculée Conception et Dieu lui-même. Affinité : nous voulons dire par là qu'il y a une certaine égalité, une proximité mais une égalité, une affinité, une complémentarité. Sinon il ne pourrait pas y avoir de mariage spirituel entre la créature et Dieu.
Le Carême nous plonge dans cette affinité de la Transfiguration jusqu'à ce don : elle est donnée en sponsalité à Joseph et les deux s'enfoncent dans un don qui est assumé en Dieu. C'est ça qui me frappe beaucoup !
Dans le livre de la Genèse nous voyons cela. Adam, au bout d'un certain temps, un long temps, pendant tous les temps finalement, Dieu l'aime tellement et ils sont tellement à l'intime qu'il tombe dans cette torpeur, ce sommeil mystérieux, cette sainteté où Dieu va pouvoir opérer le sublime de son sublime, l'émanation de son émanation, la miséricorde au-delà de tout amour, de l'intérieur de lui-même, à travers lui.
Et Dieu va assumer au fond sa création dans son accomplissement, dans son mariage spirituel, dans son affinité avec lui pour créer, « Voici que je fais une création entièrement nouvelle », à partir de la création, pour créer une création entièrement nouvelle. Ce que nous avons fêté hier.
Dieu crée une création entièrement nouvelle de ce don en sponsalité de la virginité incarnée de Dieu en l'Immaculée Conception en la Vierge, en St Joseph. Les deux s'effacent dans l'au-delà de l'unité des deux. Elle le dit à l'ange, elle l'explique à l'ange : « Je ne connais pas d'homme ». C'est un effacement immédiat en Dieu dans l'au-delà de l'unité des deux. C'est un effacement immédiat pour lui aussi, c'est clair.
Et le Carême nous a fait passer là. Nous glissons dans une espèce d'écoulement. Nous respectons l'ange parce que l'ange nous respecte à cause de ça, parce que lui ne vit pas le mariage. La miséricorde, la virginité, le mariage, ce sont des choses qui émanent de la sponsalité.
Cette sponsalité, elle est sortie d'un petit grain, d'un petit point de rien du tout qui est sorti comme une fleur à cause de la foi de Marie, à cause de l'espérance sponsale qui est en eux, et elle exhale son parfum dans la création entièrement nouvelle de l'Incarnation de l'Annonciation.
Et voici que nous allons descendre avec cette création nouvelle d'amour dans le don le plus parfait. C'est Dieu cette fois-ci en lui-même consubstantiel au Père qui fait miséricorde. C'est Dieu lui-même qui habite le corps spirituel de l'homme. C'est son corps. « Ceci est mon corps, recevez et mangez ». C'est son corps. « Ceci est mon sang, recevez et buvez ». C'est son sang. Notre nature humaine est consubstantielle au Père. Il n'a pas besoin de se regarder dans sa divinité puisqu'il y a la sponsalité de Marie et Joseph où il vient se perdre. « Je ne viens pas faire ma volonté mais ta volonté ».
Et Marie a dit Oui : « Que cela se fasse pour moi selon ta Parole » et cela s'est fait, cela s'est réalisé, cela se réalise. Et ce grand mouvement très simple de Marie est le nôtre, nous sommes absorbés dedans, nous y rentrons et maintenant nous nous écoulons dans le monde intérieur de Dieu qui a déchiré les cieux, qui est descendu et qui dans le feu rafraîchissant de la grâce de ce Carême nous fait avoir notre propre part dans le monde nouveau pour être en affinité avec ces réalités aussi... On pourrait dire : « C'est incompréhensible, c'est beaucoup trop loin ! », mais Dieu est miséricordieux et il nous pardonne.
Alors aujourd'hui, tout de suite après l'Annonciation, l'Incarnation, une fois que nous sommes établis là, après ces quatre prémices, ces quatre préambules quasi incréés et divins en nous, ce sont les évangiles du pardon, de la miséricorde. Ils sont beaux ! Les dernières paroles de l'évangile sont : « Si tu ne pardonnes pas avec le fond du coeur ».
Cela nous rappelle quelque chose parce que le fond du coeur, d'après le catéchisme de l'Église catholique, c'est la mémoire de Dieu, c'est notre instant originel dans la présence incréée et pourtant créatrice de Dieu, qui est nous. « Avant que je ne t'aie modelé dans les entrailles de ta mère, nous nous sommes connus ».
C'est ce fond du coeur qui est l'effort de notre Carême à cause de ce fait que c'est St Joseph qui fait notre effort de retourner à ce Oui de Dieu associé au Oui qui est le nôtre, parce que le Oui de Marie est un Oui d'Immaculée Conception et c'est un Oui de virginité incréée et éternelle de Dieu manifestée dans la chair, ensemble.
C'est ce même Oui que Jésus vient faire dans le premier instant de l'Annonciation en le corps spirituel qu'il assume, c'est-à-dire notre corps.
« Ceci est mon corps », « Ceci est mon sang ».
Il y a vraiment quelque chose de nouveau. Avant l'instant de l'Incarnation, avant l'Annonciation, et après l'Incarnation ou pendant l'Incarnation, il y a un avant et un après, ce n'est pas la même chose pour elle, pour sa sponsalité, et pour l'humanité. Nous sommes à des milliards et des milliards de myriades de distance d'un moment à l'autre. D'un moment à l'autre il y a des bonds prodigieux d'amour divin qui sont en nous.
Il y a une nouveauté, mais quand nous disons nouveauté ce n'est pas nouveauté au sens : « Tiens, il y a une nouvelle saison », ou quelque chose qui recommence, comme chaque année, non, c'est une nouveauté, c'est une manière nouvelle de pardonner.
Le Carême est dans une nouveauté totale cette année. Le pape a fait de ce Carême, par exemple, une nouveauté totale. Pourquoi ? A cause du fait qu'il ait dit que Marie Médiatrice de toute grâce, c'est-à-dire Reine du ciel et de la terre et des anges...
Elle est Reine donc Mère du Verbe de Dieu dans la gloire de son Assomption, elle met encore en branle Dieu dans quelque chose de totalement nouveau sur la terre et dans les cieux et dans les univers créés qui viendront du coup après, assumés, pour faire du ciel quelque chose de toujours, continuellement et éternellement nouveau.
Le monde nouveau a commencé. Le Saint-Père a établi dans le pouvoir des clés de l'Épousée du Père dans l'Hostie « jusqu'à ce que je vienne », jusqu'à la fin, il a déposé un nouveau pardon, une interface totalement inconnue auparavant, des myriades de fois plus adorable, parce que Marie, donc, à partir de maintenant, dans notre terre à nous qui sommes dans le temps de la terre et du Carême...
Nous sommes au milieu de la fournaise de Babylone, au milieu de la nuit et des cris des sodomites, du péché, de la ténèbre, et nous sommes aussi au milieu du Règne du Sacré-Coeur.
Comme Daniel dans la première lecture aujourd'hui (Daniel 3, 25...43) : il est dans la fournaise de Babylone mais il est confondu au Fils de l'Homme venant sur les nuées du Ciel, il est debout et il fait cette prière de demander pardon en recevant le pardon : chapitre 3 du livre de Daniel, verset 33.
C'est le prophète Daniel qui montre où est le temps, quand le doigt de Dieu rejoint le temps et que le monde nouveau est là.
Il est dans la fournaise de Babylone, l'humanité toute entière, et il dit : « Nous demandons pardon, nous recevons le pardon », dans la fraîcheur de l'Immaculée Conception, de la sponsalité, dans la fraîcheur du véritable Israël de Dieu pardonné, qui est l'expression du pardon qui est là. Cette fraîcheur et cet embrasement du Règne du Sacré-Coeur, il est debout dedans, il ne cesse d'y grandir. Il le fait pour nous, le prophète Daniel.
Alors nous qui sommes les enfants du monde nouveau, les engendrés de Marie et Joseph glorifiés, ressuscités, assumés et rendus féconds dans le corps spirituel qu'ils engendrent en nous grâce au Saint-Père, à plus forte raison nous allons prier bien sûr pour recevoir et pour être le pardon de l'humanité toute entière soixante-dix fois sept fois.
Sept fois, ça veut dire parfaitement, totalement, absolument. Et soixante-dix fois, c'est pour toute l'humanité. Soixante-dix dans la Bible, pour les juifs, ça représente l'humanité toute entière.
C'est pour l'humanité toute entière bien sûr que la virginité incréée, éternelle, miséricordieuse, effacée mais lumineuse a pris chair dans la Vierge Marie.
C'est la Vierge Marie, c'est l'Immaculée Conception Vierge et Mère.
A ce moment-là, sa sponsalité avec Joseph, avec sa propre source, dans le temps, dans la torpeur, dans le mariage spirituel, prend toute sa signification pour nous puisqu'elle nous y engendre dans un fleuve qui s'écoule du ciel à la terre désormais continuellement.
La lettre - littéralement - de la Personne divine de Dieu a ouvert ses entrailles et fait que des fleuves intarissables du monde incréé dans le monde créé qui est le nôtre, continuellement avec elle, en elle en eux, de pardon s'écoulent continuellement.
« Me voici, que ta volonté soit faite », et cela se fait en toute simplicité dans notre chair, dans notre sang, dans notre foi, dans le fond de notre Carême où nous sommes emportés, portés vers l'admiration angélique.
Nous admirons ce monde angélique pour une raison très simple, c'est que les anges découvrent avec une intensité sans limite et sans fin - pas seulement dans un espace sans limite et sans fin - l'humilité et ils s'y écoulent sans hésiter avec nous en cet écoulement.
La spiritualité de l'homme dans la grâce du monde nouveau a quelque chose d'étourdissant et il ne faut pas rater l'instant présent qui nous est donné par la grâce de l'Église et dans le ciel de Marie et dans les mains de l'ange et dans la pauvreté du Papa qui reçoit la lumière de gloire pour nous, sans se séparer de nous et au contraire en en donnant la surabondance jusque dans la chair et dans le sang de notre corps spirituel qu'ils nous donnent dans cette fécondité désormais en affinité avec nous.
Le pape, quand il a dit : « Voilà »...
Nous sommes dans les trente derniers jours si je puis dire avant la Pâque de l'année 2019, c'est cette année, il a ouvert les portes. La clé de David, le pouvoir des clés de St Joseph a ouvert les portes, ses propres portes, par l'autorité. Après avoir proclamé l'Immaculée Conception, l'Assomption, il proclame maintenant dans l'Eucharistie cet écoulement : Marie engendre Dieu jusqu'à nous, jusqu'à notre corps, nous les membres vivants de Jésus vivant, pas seulement prophètes comme Daniel mais aussi désormais prêtres et rois.
Alors notre corps a... La vie de l'homme, la vie de l'être humain, la vie est tellement... jusqu'à sa racine. Et c'est dans sa racine qu'elle devient sublime.
Voilà pourquoi le démon n'aime pas les enfants dès le début de la conception. Il supporterait encore les chrétiens adultes, mais la vie divine dans la conception il ne supporte pas, c'est impossible. C'est la victoire du pardon et lui, il ne pardonne pas, il ne veut pas pardonner, il ne veut pas que le pardon existe.
Aujourd'hui, c'est un jour pour le pardon.
Eh bien le pape, nous ne le répéterons jamais assez dans ces jours qui viennent, a ouvert... et pour la première fois depuis que le monde a été créé, depuis que l'homme a été créé sur la terre, depuis Adam, depuis le Déluge, depuis Moïse, depuis Abraham, depuis Jésus aussi, depuis la Pentecôte, depuis deux mille ans, pour la première fois la solennité de l'Annonciation fait résonner son heure jusqu'à nous dans le miracle qu'elle doit produire en l'Eucharistie du monde nouveau et de la fin. Et nous sommes les premiers à en faire l'expérience. « A tous ceux qui le reçoivent, il leur donne de devenir engendrés de Dieu ».
Mais c'est vrai qu'il y a une manière de pardonner, c'est celle qui nous est expliquée là, et nous sommes les premiers à en faire l'expérience.
C'est très simple de pardonner puisque c'est aussi simple que de dire : « Me voici Seigneur pour faire ta volonté, qu'il me soit fait selon ta parole ». Je le dis avec elle et la chose se fait, l'écoulement se fait immédiatement, Dieu accorde son pardon à mon ennemi, à tous les ennemis.
Si nous avons fait ce Carême cette année, c'est impossible d'avoir encore quelqu'un à qui nous en voulons. Ou alors c'est que vraiment nous n'avons pas encore commencé le premier pas dans le baptême de l'Immaculée Conception et du monde nouveau.
Bien sûr, lorsque nous vivons cet écoulement de Dieu lui-même...
Il déchire les cieux, il descend et il s'écoule intégralement en affinité dans mon corps spirituel à moi, il vient comme Marie donner le pardon éternel en allant jusqu'au fond de chaque instant présent dans tous les temps, dans tous les existants.
Je suis pris dans ce torrent, ce monde nouveau, et j'en veux encore à quelqu'un ?
Il y a quelque chose qui est un signe que je ne suis pas rentré. Il y aura St Joseph bien sûr, qui va sortir une deuxième fois, comme le fils aîné, puisque je ne suis pas rentré.
Le Carême, il faut rentrer, être emporté par un raccourci.
Supposons que quelqu'un nous ait fait du mal...
Vous savez, c'est dommage qu'aujourd'hui l'homme vive psychiquement. Nous sommes quand même une humanité plus évoluée que chez les barbares.
Encore que peut-être les barbares étaient plus innocents que nous du point de vue divin, du point de vue de la lumière, plus proches.
Mais de vivre uniquement psychiquement comme aujourd'hui... Dès qu'il y a quelque chose, la blessure il faut la dire : « Ah je suis une victime ! Ah c'est horrible ! Ah il me faut des compensations ! Ah il me faut des réparations ! ». Trente-cinq ans après, quarante ans après, il faut que ce soit dit en public à la télévision. C'est du pur psychisme ! Je me répands dans l'idéologie athée de Freud, de Reich, foncièrement haïssante du pardon et de la miséricorde. « On m'a blessé, on m'a fait du mal ! » : c'est psychique, ça.
L'humain, c'est plus profond. Les deux mains de mon ange me mettent quand même dans ma nature en la respectant, dans leur rencontre, à l'intérieur de l'adoration et du Fiat du mouvement éternel de Dieu en moi dans l'existence de ce que je suis. Le monde psychique disparaît, le corps psychique n'a plus aucun intérêt, et au contraire les blessures...
L'Union hypostatique déchirée de Jésus est un bond en avant à l'intérieur de... Ce n'est pas une blessure, la transVerbération du Coeur de Marie. Il n'y a rien de psychologique dans la transVerbération. Marie n'est pas psychique, c'est une créature humaine. La transVerbération en elle en nous dans l'Eucharistie fait sortir immédiatement très loin les blessures psychiques et nous n'en entendons plus jamais parler.
Il y a un regard spirituel aussi sur les blessures psychiques, avec le regard de Satan : « Oui, regarde, tu vois, on t'a blessé ! ».
Mais si je vis du monde nouveau, au contraire toute blessure qu'on m'a faite : une injure, quelque chose pour m'écarter, heureusement qu'on a fait ça !, toute blessure m'a englouti si je puis dire dans l'Esprit de pauvreté et m'a mis tout proche, presque aux portes - il reste un voile à peine - avec mon Papa, avec St Joseph, avec la sponsalité de Marie.
Il suffit d'un simple effort de foi, d'espérance, de communion et d'abandon dans le Oui pour être à l'intérieur d'eux dans la fournaise ardente.
S'il n'y avait pas eu cette blessure ? Cette blessure a été un cadeau ! Je vais embrasser les pieds de celui qui m'a fait cette blessure, l'embrasser avec une gratitude, une action de grâce, une eucharistie continuelle. Dès cette terre le pardon est total et pour lui et pour toutes les blessures qui ont été faites qui permettent le Carême du pardon.
Ce fait de pardonner de cette manière, ce fait qu'il n'y ait plus la moindre ombre, c'est un signe.
C'est ce qui a été dit hier à l'Annonciation : « Demande un signe ».
Eh bien nous avons un signe : est-ce que le pardon est total en nous ? Ou pas ? C'est un signe.
Et l'Hostie nous montre ce signe.
Ceux qui vivent dans la grâce sanctifiante des sacrements et le monde nouveau pardonnent.
Le petit point, le petit cheveu - on en veut encore à son papa par exemple - n'est plus là.
Les martyrs par exemple. C'est terrible que quelqu'un puisse faire des choses si graves que de torturer et broyer, prendre un plaisir inouï, une complaisance à torturer pendant des heures, faire souffrir à la limite du supportable quelqu'un parce qu'il est chrétien par exemple.
Le signe qui est donné à Satan, c'est quoi ? C'est que ce chrétien, il pardonne. Même pendant. Déjà avant il a pardonné. Est-ce qu'il trouve en lui la force de pardonner ? Non. Ce qui est impossible à l'homme n'est possible que pour Dieu. Cela, c'est un signe.
Quand nous sommes déjà dans la tardemah, nous sommes dans le feu qui est cette torture du tartare, mais qui ne brûle pas, nous sommes dans le rafraîchissement du pardon et celui qui est là et qui nous fait du mal peut voir qu'il est pardonné parce que c'est un chrétien, parce que c'est un être humain, ce n'est pas un être psychique, ce n'est pas un être satanique qui est là, ce n'est pas un être déchu, c'est un être angélique, c'est un être de la grâce de Dieu.
L'homme a été créé dans la grâce pour la grâce, qui est tout à fait lui-même ce qu'il est lui-même, il pardonne.
Alors ces martyrs, vous vous rendez compte ?
Au regard du démon : « On va les massacrer, tu vas voir, ils ne vont pas bouger ! ». C'est ce que Satan dit à Dieu : « Tu vas voir le Job, on va le torturer un peu, tu vas voir s'il va encore être avec toi ! ».
Mais oui, bien sûr, tout à fait : Jésus, Marie, Joseph, jusqu'au fond, nous, les enfants du monde nouveau, les martyrs, mais bien sûr, ils reçoivent l'écoulement de la grâce et cette grâce opère et elle réalise ce qu'elle signifie jusque dans le corps, jusque dans la chair, jusque dans le sang.
D'eux jaillit si je puis dire une vie résurrectionnelle de pardon avant qu'ils aient même expiré, et lorsqu'ils expirent ils sont dans cette vie résurrectionnelle du pardon puisqu'ils y acquiescent du fond du coeur. Et ça, c'est le signe. Jésus, c'est le signe.
C'est le signe de notre Carême. Il n'y a pas le moindre petit cheveu, nous n'en voulons pas à qui que ce soit.
Ce n'est pas à cause de nous, ce n'est pas à cause de nos propres forces, mais parce que Dieu donne cette grâce qui fait que c'est tout à fait nous-mêmes qui pouvons nous relever dans le pardon, dans ce qui est normal pour Dieu et pour nous, et pour Marie, et pour l'ange, parce que là il y a un point de rencontre avec l'ange, avec Dieu et avec la Sainte Famille.
Alors à ce moment-là Dieu forme sa propre vie dans notre nature humaine, dans notre personne et dans la personne de tout homme.
Quand nous vivons de la divine volonté comme cela dans cette solennité de l'Incarnation, de Marie et Jésus qui disent d'un seul fond du coeur humain - à eux deux ils font un seul coeur humain profond - du fond du premier instant : « Me voici, que cela se fasse pour moi selon la divine volonté, Père », lorsque nous disons cela avec eux c'est magnifique, nous rentrons dans ce Royaume du Oui.
C'est la solennité de l'Incarnation, qui reste la solennité d'aujourd'hui jusqu'à toujours.
Lorsque nous rentrons dans cette solennité, il n'y a plus aucun espace, il n'y a plus aucune distance entre Dieu et nous, entre nous et Marie, et encore moins évidemment entre Marie et Joseph. Tous ces espaces sont remplis dans l'au-delà de ce que nous sommes.
Alors à ce moment-là la vie divine est pleinement formée en nous. Jésus forme sa plénitude de vie divine en nous et en même temps il donne Marie, il donne la plénitude de la vie divine de cette virginité déployée dans l'Assomption et sa fécondité. Sa plénitude de sponsalité déploie sa fécondité en nous, cette plénitude de vie divine.
Et c'est pour ça que nous pouvons nous approcher de qui nous voulons, surtout de ceux qui en ont le plus besoin.
Alors nous nous approchons des enfants avortés par exemple, nous nous approchons de chacun d'entre eux et nous venons les habiter avec cette plénitude de vie divine, nous venons nous y incorporer si je puis dire, pour voir la manière admirable dont ils pardonnent, peut-être infiniment plus que nous eux aussi.
Et Jésus forme la vie divine qui est la sienne dans cette Annonciation dans chaque enfant avorté qui reçoit du coup son nom.
La vie divine de Dieu, de Jésus, de Marie, de la Sainte Famille, du monde nouveau et de la Jérusalem dernière est formée en eux : ils sont baptisés, ça y est !
De faire ce mouvement-là, c'est notre plus grande gloire, dans le Fiat éternel qui nous a saisis, qui nous a transsubstantiés, et dont le Saint-Esprit est l'acte et nous emporte dans un étourdissement.
C'est pour ça que nous n'avons pas besoin de le comprendre intellectuellement, nous sommes pris par cela et nous le laissons faire, nous le disons et cela se fait.
Voilà ce qui est tout à fait nouveau dans le jour d'aujourd'hui, le lendemain du 19ème jour du Carême de l'année 2019 et à la veille de demain.
« Marqués du sceau royal du Saint-Esprit ».
Oui, je pensais au Chapelet angélique que nous faisons, que le ciel nous a donné, le Chapelet angélique des sept anges séraphiques de Dieu qui sont dans la lumière de gloire et qui viennent nous saisir la nuit pour faire l'autorité, pour voir que le mal disparaît si tant est que nous disions Oui à cette prière pour nous y écouler.
« Ô Marie, Reine des Anges »
Je pensais à cette prière, elle est belle quand nous nous y écoulons, elle est magnifique quand elle se réalise !
Marie ne fait pas que ce que nous avons dit, elle fait aussi le flux et le reflux vers le Fils de l'Homme venant sur les nuées du ciel, elle engendre en nous et dans le fond de la terre, elle engendre en nous depuis maintenant plus de trois cents jours à cause du signal du Saint-Père dans l'Eucharistie ce reflux, ce désir du Fils de l'Homme venant sur les nuées du ciel, elle l'engendre en elle et en nous parce que c'est l'heure pour elle d'être agissante dans la terre de cette manière nouvelle aussi.
« Avec ses pieux enfants marqués du sceau royal du Saint-Esprit »
« Avec ses pieux enfants » : la piété, l'Esprit de piété, c'est l'amour du Père, c'est l'amour divin et quasi incréé pour le Père ; et les « enfants », donc avec ces myriades et ces myriades et ces myriades d'enfants dans lesquels la vie divine a pu s'écouler dans le baptême de la nuit de ce Carême pour en faire des enfants de piété, remplis de l'Esprit de piété, de cet amour quasi incréé pour le Père.
« Marqués du sceau royal du Saint-Esprit » : ils sont marqués, c'est vrai, parce qu'ils sont déchirés, c'est vrai, mais cette déchirure c'est leur bonheur, c'est vrai.
« Marqués du sceau royal » de la grâce du Roi : ils ont l'humilité quasi substantielle du Roi du dernier Israël de Dieu sur la terre, ils ont quelqu'un sur la terre qui vit en harmonie avec eux et cette formation de la vie divine en eux qui ne cesse de grandir jusqu'à s'épanouir et être en affinité avec le fait que littéralement le Saint-Esprit va actuer tout cela dans le mystère de Marie entier.
C'est vraiment notre plus grande gloire. C'est pour ça que St Irénée dit : « La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant, et la vie de l'homme, c'est de voir Dieu ».
Extrait de la 2ème Prière dans la Divine Volonté,
Tournée de la Création
(d'après Luisa Piccarreta, Fiat éternel)
Nous formons la vie divine dans tous les enfants qui ont été créés par Dieu et conçus et qui doivent donner leur vie aujourd'hui dans les sources de la vie de leur mère et dans les laboratoires des abominateurs de Dieu.
Nous formons avec Jésus sa vie divine en chacun de ces enfants que nous portons dans le Fiat éternel.
Ô Jésus, fais couler toutes nos pensées, toutes les lumières surnaturelles de notre foi nouvelle, toutes nos espérances, toutes les grâces répandues depuis le début de la création du monde jusqu'à la fin, dans tous les esprits d'innocence recréés ... du nouvel Israël de Dieu et en même temps qu'à travers eux dans les enfants créés qui vont acquiescer de leur vie donnée sous l'autel des parfums : chaque avortement.
Pendant que nous faisons ainsi c'est Jésus toi-même qui es formé en eux.
Vous aimez tellement toutes ces vies divines que le Fiat éternel à travers vos enfants dans la foi qui prient dans la nuit leur communiquent et viennent former en elles !
Vous donnez à nos âmes vivant le Fiat éternel de Dieu, tandis qu'elles viennent avec vous se joindre à chaque enfant avorté, âme assoiffée du baptême, pour qu'il vive dans votre volonté éternelle ce Fiat divin en cette vie divine qu'à travers nous vous venez former en elles.
Dans ce Credo que nous prononçons, nous formons la vie divine dans tous les enfants que nous visitons avec vous, et conçus et qui doivent donner leur vie aujourd'hui dans les sources de la vie de leur mère et dans les laboratoires des abominateurs du Nom de Dieu. Nous prononçons ce Credo en communion avec chacun d'entre eux.
Nous formons avec vous la vie divine en chacun des enfants que nous portons dans le Fiat éternel de notre propre baptême.
Si nous sommes ensemble comme les premières à vos yeux, c'est pour que vous nous bénissiez une fois encore, mais cette fois avec toutes les âmes qui ont leur vie formée à travers nous.
Nous allons baptiser dans votre divine volonté tous ces bébés, tous ces enfants qui doivent donner leur vie en ce jour.
Oui ! Que votre divine volonté forme sa vie dans le Fiat éternel de chacun d'entre eux, milliards et milliards qu'ils sont, afin qu'ils vous bénissent, qu'ils vous glorifient, qu'ils vous aiment comme vous le faites vous-mêmes entre vous, Père Fils et Saint-Esprit, dans le Fiat éternel de la divine volonté incréée éternelle.
Ces vies divines que nous formons ensemble dans le baptême de l'instant même de cette nuit sont notre plus grande gloire.