Homélie de Père Nathan
7 décembre 2019
Nous fêtons St Ambroise de Milan. C'est lui qui a fait les premiers grands hymnes de la liturgie. En voilà un par exemple :
Au lever de la nuit
Dieu Créateur de toute chose
Roi des cieux qui revêts
le jour de lumière éclatante,
la nuit des grâces du sommeil
pour que le repos nous détende,
rende nos membres au travail.
Au lever de la nuit
Dieu Créateur de toute chose
Roi des cieux qui revêts
le jour de lumière éclatante,
soulage nos coeurs fatigués,
dénoue nos chagrins anxieux,
le chant de notre hymne te rend grâce
pour ce jour qui ira jusqu'à sa fin,
et te prie au lever de la nuit,
aide-nous à tenir nos voeux.
Au lever de la nuit
Dieu Créateur de toute chose
Roi des cieux qui revêts
le jour de lumière éclatante,
que le fond des coeurs te célèbre,
que la voix qui chante t'acclame,
que te chérisse un chaste amour
et que l'âme sobre t'adore.
Au lever de la nuit
Dieu Créateur de toute chose
Roi des cieux qui revêts
le jour de lumière éclatante,
puisse lorsque la nuit profonde
de sa noirceur clôturera le jour,
la foi ignorer les ténèbres,
et la nuit resplendir de toi.
Ne laisse point l'âme dormir.
Puisse la faute s'endormir.
La foi chaste et rafraîchissante,
puisse-t-elle tempérer l'ardeur du sommeil.
Les hymnes d'Israël, le chant des psaumes, les hymnes de David, les hymnes de St Ambroise, les hymnes et les chants de l'enfant qui naît... Je me rappelle cette petite, la petite fille de Béatrice, une amie, que nous avions baptisée cinq mois ou quatre mois avant sa naissance et qui avait bondi dans le sein de sa mère. Lorsqu'elle est née, elle chantait. Devant la sage-femme, devant le médecin, devant les infirmières, devant tous ceux qui étaient là, l'enfant est née, une petite fille, et cette enfant a chanté un hymne d'une harmonie parfaite.
La Santissima Bambina, c'est à Milan, puisque nous fêtons St Ambroise de Milan. Quand la Vierge est née, ça a été la surabondance des chants et des hymnes immaculés et glorieux de la Jérusalem, des deux lèvres de la Jérusalem céleste et de la Jérusalem glorieuse. C'est un chant, un hymne, une prière qui est toujours un chant. On disait ça : « Prier une fois c'est bien, chanter c'est prier deux fois » : « Bis orat qui cantat ».
Quand on chante c'est qu'on est au moins deux ou trois en son Nom. Cassien va rapporter ça de son voyage au milieu des ermites et des grands solitaires de son époque. Le chant du solitaire fait qu'il n'est jamais seul, ils sont à deux. Dans une famille où il y a des chants, dans une famille chrétienne par exemple, si dans une maison vous entendez la maman qui chante, le papa qui chante, quand ils font la vaisselle il y a quelqu'un qui chante, les enfants qui chantent, c'est qu'il y a l'amour dans la famille. Le chant est le signe de la communion et de la présence des autres, même lorsqu'on est seul, ils sont présents réellement alors on chante. Quand Jésus est là nous chantons. Quand l'Immaculée est là, quand elle naît...
Alors ce premier chant de la Santissima Bambina, l'Immaculée Conception lorsqu'elle... en pleurant... les collines de la petitesse de Marie dans sa plénitude d'amour, lorsqu'elle est en train de naître, elle respire pour la première fois l'air de la terre et elle chante cet hymne extraordinaire.
Cette petite, les médecins l'ont entendue chanter pendant dix minutes. Ils n'avaient évidemment jamais vu ça de toute leur vie dans les maternités ! Pourquoi ? Parce que l'enfant avait été aimée surnaturellement par l'Église alors qu'elle était conçue, lorsqu'elle était dans le sein maternel, et elle avait reçu comme St Jean Baptiste une Pentecôte, alors du coup elle nous dévoile ce que c'est que la joie. J'ai connu dix-huit ans plus tard cette petite fille qui est une véritable splendeur, un visage de lumière et une vie complètement habitée intérieurement par la Croix de Jésus.
Parce que les larmes, les chants et la joie de la Jérusalem émanent de Jésus Hostie vivante, Prisonnier d'amour, qui chante la gloire du Père en action de grâce. Il est enfoncé dans cette prison d'amour de l'Hostie et de l'immaculation d'amour et de lumière d'une liberté qui se donne dans l'état victimal d'amour.
Il n'y a pas d'autre revendication pour nous que celle de la joie de faire partie de la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, que Jésus-Christ crucifié ait toute sa place en nous et tout notre espace soit réservé à Jésus-Christ dans sa Croix glorieuse.
Il y a un appel très puissant qui est fait à la terre toute entière en ce jour de Marie, le premier Samedi de l'Avent de l'an 2019, ce premier jour de Marie de l'Avent du désir naissant. Il y a un appel qui est très fort.
Il faut aller jusqu'au terme, passer de la conception à son terme, à la Pâque admirable de cette année qui s'ouvre, et comprendre que la Croix glorieuse doit visiter notre conception, notre vie, notre chant d'amour et d'action de grâce de la vie embryonnaire avec la plénitude qui éclate et fait surabonder l'univers des enfants qui ne vivent que de cette vie spirituelle surnaturelle d'un hymne de gratitude de l'existence.
Quand je pense qu'il y a sept milliards d'êtres humains vivants aujourd'hui, et il y en a cent quarante milliards qui ont été conçus en même temps qu'eux et qui n'ont pas pu naître à cause des fausses-couches, de l'avortement surtout, des stérilets, etc. Pour un survivant il y a vingt avortés.
Eh bien ces enfants avortés sont là, ils ont le même âge, ils sont nos jumeaux, ils sont de notre génération, ils ont été conçus après nous ou en même temps que nous, et ils forment une cohorte qui chante. Pourquoi ? Parce que l'Église se penche sur eux. Parce que l'Église, c'est eux. La véritable Église, c'est eux.
On dit : « Nos églises se vident ». Vous voulez rire ? Elles ne se vident pas. Il y a ceux qui dans leur liberté et leur gratitude de leur existence dans ce qu'il y a de plus pur, de plus proche de l'Immaculée Conception et l'état victimal d'amour de Jésus Hostie dans sa memoria, c'est-à-dire dans son Oui originel neuf mois avant Noël, ont préféré librement être des victimes d'amour. Jamais le Bon Dieu n'aurait permis qu'il y ait un seul avortement sans donner la grâce du consentement joyeux à l'enfant qui en est la victime, et il est lui-même victime en communion libre.
S'il n'y a pas la memoria Dei, s'il n'y a pas la liberté du don, ce que je viens de dire est inexact. Mais si Dieu nous crée dans la mémoire du bereshit et que nous le portons, il y a cette liberté capable de dire Oui de ne pas naître, et elle le vit dans la gratitude.
L'Église aujourd'hui retentit de cet hymne cent cinquante-trois milliards de fois en même temps que nous. Le prêtre aujourd'hui sur la terre, celui qui reçoit les sacrements, celui qui les donne, est le prêtre de l'Église, et l'Église c'est essentiellement ces enfants-là. Et l'Église est pleine. Pleine !
Alors à ce moment-là nous pouvons lire le prophète Isaïe et nous pouvons comprendre ce que dit le prophète Isaïe aujourd'hui (Isaïe 30, 19-26) :
Bien sûr, « toute colline élevée, toute haute montagne fera écouler des torrents, des ruisseaux, quand tomberont les jours de défense. La lune », l'Immaculée Conception, « brillera comme le soleil » de l'instant du Verbe de Dieu dans l'Incarnation et « le soleil brillera sept fois plus fort », c'est-à-dire la surabondance du Saint-Esprit sera présente dans la vie de l'Église, et l'Église aura son poids et son ciel de pratique surnaturelle dans ces enfants vivants qui sont restés dans le temps.
Eh oui, « voici le chemin, prends-le ! ». Voilà l'instruction, qu'elle ne se dérobe plus. Tes yeux le voient, tes oreilles l'entendent. C'est « le chemin, prends-le ! », de l'innocence crucifiée triomphante. Eux, ils l'ont choisi, ils en sont aujourd'hui le prêtre.
« Que tu ailles à droite ou à gauche », que tu ailles dans la vie humaine, dans la vie naturelle de ton humanité préservée dans sa nature, ou dans la vie surnaturelle ressuscitée de ton coeur spirituel, de ton corps recréé par Dieu dans la grâce et le fruit des sacrements, alors le Pain de l'Eucharistie produira la terre, le corps spirituel dans sa richesse surabondante de rassasiement.
Oui, « sur toute haute montagne, sur toute colline élevée », la présence du Verbe de Dieu illuminant tout homme pendant cette vie de l'enfant qui attend de pouvoir respirer pour chanter l'hymne de sa naissance...
Quand je pense que tous ces enfants attendent cela comme Marie pendant neuf mois a attendu le jour de la Santissima Bambina. Ces dix premières minutes de la naissance de Marie font éclater pendant environ une demi-heure cet hymne de la Santissima Bambina au milieu des larmes de la gratitude.
C'est cela qui va faire le lit du sixième sceau de l'Apocalypse. Le cinquième sceau, l'Avertissement, nous prépare à vivre au rythme de ces enfants, avec eux, comme eux, en eux. Comme dit Ste Thérèse de l'Enfant Jésus, ils sont notre modèle dans l'Église militante.
Il faut croire le pape quand il dit que les enfants qui sont nos contemporains, quand ils ont été avortés, ne vont pas au ciel, ils font partie de l'Église militante, ils sont encore dans le temps, chaque instant, chaque jour qui passe, ils sont dans le temps de l'Église, ils vivent l'Avent de l'an 2019, ils vivent chaque jour.
Et nous qui nous avons reçu gratuitement dans les sacrements, nous avançons avec Jésus, Jésus a besoin de nous pour avancer et venir visiter chacun d'entre eux, cent cinquante-trois milliards de fois aujourd'hui.
Parce qu'ils sont corporellement encore vivants à cause des cellules staminales embryonnaires encore présentes dans le corps de leurs mères. Il y a bien sûr tous les autres avortements où ils sont tout à fait morts parce que les cellules staminales embryonnaires n'existent plus, elles ne sont plus vivantes. Mais je parle de ceux qui sont corporellement vivants encore à cause de leur vie embryonnaire vivant dans la memoria Dei.
S'il n'y a pas de memoria Dei, s'il n'y a pas d'animation immédiate, s'il n'y a pas le Saint des Saints de l'acte créateur de Dieu le Père, tout ce que nous disons là, tout ce que dit le pape là, est une idiotie, est faux.
Eh bien non, quand le Saint-Père a parlé, nous n'avons pas besoin que ce soit une définition dogmatique ex cathedra parce que les enfants, eux, ne sont pas une expression ex cathedra. Et c'est le jugement. Il est là, le discernement sur notre vie aujourd'hui.
C'est extraordinaire que le premier chant de l'Église et les hymnes aient été produits par St Ambroise de Milan et que ce soit là que Marie ait voulu manifester son chant embryonnaire dans l'apparition de la Santissima Bambina à l'intérieur du temple du Père de l'Église toute entière dans cette ville sous le patronage de St Ambroise.
Aujourd'hui, vous voyez, il y a un appel véhément à ce que l'Église toute entière soit une seule voix dans la conception, une seule voix de gratitude dans la Pâque. Il faut que l'Église toute entière, orthodoxe, catholique, apostolique, puisse être une seule voix dans le même instant eucharistique, et donc il y a un appel véhément à beaucoup réfléchir, à beaucoup creuser, à beaucoup découvrir, à beaucoup toucher, à beaucoup être envahi dans le pour quoi actuel et final. Le Samedi saint, le grand Sabbat, la Croix glorieuse de Jésus a engendré la Pentecôte du Saint-Esprit dans la transVerbération sacerdotale de Marie à travers une sponsalité épanouie dans la manifestation du Magnificat. Il y a une seule date, un seul moment pour la Pâque de l'Église du ciel et de la terre.
Aujourd'hui les orthodoxes et les catholiques ont quelquefois cinq semaines de différence, dans dix ans ce pourrait être vingt semaines de différence entre les dates de Pâques. Ça ne peut pas aller ! Le pape a dit à bord d'un avion : « Ceci est tellement ridicule ! ». Oui, c'est ridicule !
Mais est-ce que nous ne devons pas découvrir, dévoiler... ?
Alors je dirai une chose pour le manifester, le crier partout autant qu'il soit possible :
Il faut qu'il y ait une seule date de Pâques.
Cette date de Pâques, ce n'est pas la Pâque des Coptes, la Pâque des Arméniens, la Pâque de Darius l'hérétique, la Pâque de St Grégoire, de l'An 1500 et quelques, la Pâque orthodoxe, la Pâque de Constantinople ! Qu'est-ce que c'est que ces histoires, avec ces computs, ces calculs différents ?
Jésus, Marie et Joseph, et Jean, étaient juifs, ils ont respecté les six cent treize préceptes de la Torah et donc ils ont respecté ce que le Christ a donné à Moïse pour déterminer la date de la Pâque.
Et donc l'Église ne doit pas s'aligner sur les orthodoxes, sur les catholiques, sur ceux-ci ou ceux-là, non, elle doit s'aligner sur une seule date, c'est la date de la Sainte Famille. Pourquoi ? Parce qu'il y a une sponsalité incarnée, elle implique donc le temps. Saint Joseph pendant mille deux cent quatre-vingt-dix jours est resté dans le temps, jusqu'au jour de la transVerbération de Marie. Et donc ce terme épanouissant et manifesté dans la chair de la sponsalité dans le temps entre Marie et Joseph indique que l'Église primordiale de la Sainte Famille réclame un seul instant pour tout le Corps mystique de l'Église pour célébrer la Conception et la Pâque. Et ma foi, si c'est cette manière-là de calculer qui est celle des orthodoxes, c'est très bien.
Mais c'est ce travail qui doit être fait. Si quelqu'un a un travail à faire, qu'il le fasse pour le rendre évident, clair et indiscutable. Alors il fera avancer la voix de nos cent cinquante-trois milliards de jumeaux depuis 1970, à peu près cent cinquante-trois milliards d'après les experts, qui ont dit Oui à être des enfants avortés, pas pour être avortés mais pour pouvoir chanter à l'unisson l'hymne de la Santissima Bambina dans la Jérusalem nouvelle.
De là va émaner l'apparition de la Jérusalem nouvelle, comme St Jean l'a expliqué dans le dernier livre de la Révélation.
Et nous, personnellement, il faut que nous puissions chanter l'hymne du cinquième sceau de l'Apocalypse, il faut que nous le chantions vraiment à l'unisson avec eux.
« Voilà le chemin », tes oreilles l'entendant, eh bien « prends-le ! ».
Sois plus qu'un enfant, sois une conception chantante.
Il n'y a pas d'autre spiritualité. C'est fini d'être franciscain, dominicain, carme, c'est terminé. Tu vas dans n'importe quelle consécration, c'est ce chemin-là, il y a cette spiritualité-là et c'est la seule que Dieu pourra entendre et accepter. Ceux qui construiront encore leur oeuvre de sainteté personnelle devront savoir qu'ils sont sur un chemin de perdition.
Aujourd'hui l'Avent nous oblige d'être avant toute chose dans l'Église véritable dans son accomplissement en plénitude reçue dès maintenant, sinon les portes ne s'ouvriront pas.
Est-ce que vous comprenez ?
Alors ça va.