Homélie de Père Nathan
29 janvier 2020
Quelquefois on dit que : « Jésus, au moins ce qu'il disait c'était simple, il parlait en paraboles, alors la foi se nourrissait de choses qu'on pouvait tout de suite pénétrer, immédiatement, parce que c'étaient des choses de tous les jours, des choses toutes simples, des choses que n'importe qui peut comprendre, qu'on comprend immédiatement, qu'on n'a même pas besoin d'ailleurs de dire parce qu'elles font partie de la vie ».
Jésus pourtant plusieurs fois dit : « Vous savez, si je parle en paraboles », nous venons de l'entendre (Marc 4, 1-20), « c'est parce que les gens ne veulent pas entendre, sinon ils se convertiraient, donc je dis des choses simples, des images, je ne leur dis pas ouvertement la vérité. Mais avec vous les apôtres, avec vous les disciples, avec ceux qui sont dans la bonne terre, là oui on va approfondir, on va expliquer ce qu'il y a derrière la Révélation. »
Si on est dans le monde et qu'on reçoit la Parole du Christ, la Parole chrétienne, on est content. Quand on voit le pape qui va dans le monde et puis il y a deux millions de personnes qui l'accueillent, tout le monde est très content, tout le monde est joyeux, ça oui. Au milieu des foules Jésus est venu.
Beaucoup de gens venaient se faire baptiser par Jean Baptiste. Les historiens disent qu'à chaque Pâque ces années-là il y avait deux à trois millions de personnes qui venaient à Jérusalem. Et c'est marqué : tout Jérusalem venait à Jean Baptiste. Eh bien Jean Baptiste, on l'a quand même décapité. Pourtant il ne disait pas grand-chose de si profond.
Quand il a dit qu'il était l'ami de Dieu le Père, l'Époux, et que toute sa vie c'était de rentrer à l'intérieur de la première Personne de la Très Sainte Trinité et d'entendre la sponsalité parce que l'Épousée, c'est-à-dire le Fils, appartient à l'Époux, combien de gens ont entendu cela de la bouche de Jean Baptiste pour pénétrer derrière lui dans la sponsalité incréée de Dieu et dans la virginité de leur vie sur la terre pour pouvoir trouver le chemin et y pénétrer ? Pratiquement personne.
Si, ça a été retenu par Marie, nous le savons, puisque nous voyons que Jean le dit dans l'Evangile. Ça a été retenu dans la bonne terre, la terre immaculée.
Jésus est Dieu devenu chair, à chaque fois qu'il voit quelqu'un il sait, il voit que ce n'est pas de la bonne terre. Il lui parle quand même, il le touche, il l'aime, il a pitié, il fait miséricorde, il pardonne, c'est vrai, mais il le voit que ce n'est pas de la bonne terre.
Les gens sont pris par des préoccupations terrestres, ils sont attachés à des choses terrestres, ils ont dans leur tête des préoccupations terrestres.
Et même quand ils sont malades, proches de la mort, ils se préoccupent de choses terrestres, de choses médicales : « Est-ce que je suis bien traité ? », « Est-ce que je suis mal traité ? », et les gens qui sont proches se préoccupent de choses terrestres. Il y a les personnes qui essaient de te réveiller, les anesthésistes qui essaient de te faire revenir, et encore, ils sont préoccupés de choses terrestres, ils regardent leurs appareils, ils ne regardent pas le malade.
Pendant ce temps, loin de là, il y a un enfant qui prie, et parce que cet enfant-là prie, tu te retrouves de l'autre côté, pendant que des gens s'excitent, qui sont encore sur la terre. Cet enfant, par sa prière, par son amour, par sa foi, par la bonne terre qui est en lui, il t'arrache au pouvoir de Satan.
Parce que là, de l'autre côté, parce que tu n'es pas une bonne terre et que tu as reçu les choses de la terre, celui qui est au centre de la terre dans le feu dit : « Voilà quelqu'un qui est à moi ! », c'est évident.
Ce n'est pas les infirmiers, ce n'est pas les médecins, ce n'est pas les proches qui s'occupent de la terre en disant : « Il faut lui faire signer des papiers... ! Flûte alors ! Trop tard ! », ce n'est pas les gens qui n'ont aucun amour finalement, non, c'est un petit garçon qui ne le connaît même pas, qui prie, et Dieu se sert de la prière de ce petit garçon par exemple.
Ce petit garçon arrive près de lui, de son âme, il prie, il dit : « Je vous salue Marie pleine de grâce », il sait où est la bonne terre. La bonne terre, c'est Marie, évidemment. Il n'y en a qu'une qui a reçu dans la bonne terre le Verbe de Dieu. Et le Verbe de Dieu a pris chair pour donner 30, la Sainte Famille glorieuse, 60, c'est-à-dire le message de la Croix glorieuse, le message dans le silence éternel d'amour de Dieu offert, et puis 100 pour 1, c'est-à-dire la paternité dans la transVerbération. Et donc le petit garçon prie pour celui qui est là.
Quand quelqu'un meurt, il y a les instruments de l'hôpital, il y a un cadran pour le coeur : « Tiens, il est mort, c'est fini », un autre pour le cerveau : « C'est fini, il est mort ». Il n'est pas mort ! Il n'est pas mort du tout puisqu'il est encore là. Le côté libre où il a été créé est encore là. Les gens commencent à le savoir, et encore ce n'est pas évident. L'intelligence ne peut plus utiliser le cerveau, d'accord, le coeur, la respiration, tout ça s'arrête, mais la mémoire, la liberté, la vie intérieure, l'âme, elle a toujours ses génomes, il y en a encore des milliards totalement vivants, donc l'âme est toujours là pendant quatre, cinq, six jours. Et il y a des gens qui osent mettre ça au crématoire. Il y en a qui osent faire ça. C'est inouï !
Alors il y a un petit garçon qui prie. Il se met dans les bras de la Sainte Vierge. La Sainte Vierge, le Saint-Esprit le transportent invisiblement, acceptent sa prière parce qu'il confie tout à Marie : « Priez pour nous », pas priez pour moi, « Priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort ». Cet enfant prie comme ça avec une innocence ! Il sait que la bonne terre, c'est Marie.
Nous, sur la terre, si nous ne sommes pas entièrement changés, transsubstantiés en Marie, tant que nous ne sommes pas entièrement transsubstantiés en Marie, transVerbérés comme elle, transglorifiés avec elle, tant que ce n'est pas sa vie à elle que nous vivons sur la terre, et de plus en plus, trente fois, et puis soixante, et cent, si ce n'est pas vraiment la vie de Dieu - le reste, les choses de la terre, le cadran, nous nous en fichons complètement -, tant que ce n'est pas ça, nous n'appartenons pas à Dieu, c'est sûr.
Alors pendant ces trois ou quatre jours qui suivent la dormition de quelqu'un, mais pas du tout sa conscience, pas du tout sa liberté, il le voit, qu'autour de lui il n'y a que des démons. S'il ne s'est pas confessé, il le voit.
Des centaines de milliers de gens, grâce à Dieu, par des prières, se réveillent à nouveau et voient ce qui se passe. On dit : « Oui, ils partent dans la lumière... ». Ils ne partent pas dans la lumière. Il y a quelqu'un qui prie pour eux.
Mais sinon, ils voient que c'est fini, ils sont damnés. Ça m'est arrivé une fois. Ils souffrent de voir qu'il n'y a personne qui les aime en toute vérité. Mais pas le moins du monde ! De la sympathie, oui, de la sympathie, même quelquefois des larmes, mais pas un seul acte d'amour. Pas un seul ! Ils le voient bien. Eux-mêmes ont fait pareil quand quelqu'un était là quelques heures après son décès officiel.
Lui-même a fait pareil et il voit ce que c'est. C'est là qu'il commence à comprendre que ce n'est pas en écoutant une parabole qu'on est sauvé, c'est en voulant rentrer dans le secret qui est caché derrière la parabole et la réalité vivante explicitée, vécue divinement, surnaturellement, de manière incarnée. Là il s'en rend compte.
Le petit garçon a prié, les démons sont maintenus loin de lui, ils ne peuvent pas le saisir encore parce qu'il y a la prière. Il y a heureusement sur la terre des petits enfants qui disent le Rosaire : « Maintenant et à l'heure de notre mort ». Il y a des enfants qui disent le Rosaire et grâce à ces enfants les démons sont éloignés.
C'est terrible quand on est entouré des démons au moment de la mort, puisqu'on ne peut strictement rien faire. On s'est remis entre leurs mains. On s'est attaché aux choses terrestres, c'est tout. Même au dernier moment de la mort clinique : « J'espère que ça ne va pas s'arrêter, j'espère que l'infirmière va s'occuper de moi ».
Ce moment-là est un moment très important pour nous parce que nous savons que la mort n'est pas encore arrivée, le jugement particulier n'est pas encore arrivé. Mais il y a quand même une lucidité et une vision des êtres qui vous entourent et des êtres invisibles.
Au moment où nous sommes rentrés dans ce monde, dans la période embryonnaire, il y avait une lucidité totale, parce que l'acte créateur de Dieu se termine à la création spirituelle de la vie qui est la nôtre, et l'aspect spirituel de notre vie intérieure c'est de la lucidité, c'est de la liberté et c'est du don échangé, accepté et reçu : l'échange de l'accueil et du don. L'intelligence spirituelle est là, parfaitement lucide, la capacité d'aimer est là parce que nous venons puiser dans l'amour du Verbe de Dieu qui nous illumine, et puis surtout il y a cette liberté spirituelle parfaite dans l'innocence divine dans l'ordre du don pour dire Oui à tout ce que nous devons traverser. Il y a une lucidité et une liberté totales.
Et nous retrouvons cela à la mort clinique et avant la mort elle-même. C'est beau de savoir ça, parce que ça permet de demander pardon.
Mais si on est resté attaché jusqu'au bout aux choses de la terre ? Les gens trouvent ça normal : « Après tout c'est normal que je sois attaché à mon fils, que je sois attaché à mon enfant, que je sois attaché à ma fille ». Il y a des gens qui vivent sur la terre, il n'y a que ça pour eux, leurs enfants, leurs fils, leurs filles. Tout le reste... Si, il y a peut-être le chat et le chien. Ils trouvent ça tout à fait normal.
Mais un enfant, ma fille par exemple, elle est merveilleuse, je ne dis pas qu'il ne faut pas aimer sa fille, c'est tout à fait normal d'avoir de l'affection pour sa fille, mais qu'il n'y ait que ça ce n'est pas bien, parce que, que nous le voulions ou non, ma fille, elle fait partie de la terre, elle est une créature, et du coup je m'attache aux créatures.
Plus je m'attache aux créatures, quelles qu'elles soient, plus je me détache de Dieu qui n'est pas la créature, qui est le Créateur, qui est l'amour. C'est lui qui m'a donné ma fille, donc c'est à lui que je suis attaché, sinon ma fille, je ne l'aime pas, et le jour où elle va mourir, je fais exactement tout ce qu'il faut pour qu'elle aille en enfer puisque je ne prie pas pour elle, je ne prie pas à sa place, je ne vais pas me confesser à sa place. Vous voyez ce que je veux dire ? Le Verbe de Dieu n'a pas pris chair en moi pour s'incarner et réaliser le Royaume de Dieu pour l'éternité dans ma fille.
Ces moments-là sont des moments très importants.
Ça dure un jour, deux jours, trois jours, quatre jours, ça dépend.
Si c'est quelqu'un qui est chrétien et qui fait oraison, qui fait produire 30, 60, 100 pour 1 continuellement dans sa vie, normalement celui-là ne connaît même pas la mort parce que son âme quitte le corps avant la mort clinique, parce que le Seigneur vient le chercher, il le prend dans l'union transformante, il rentre en dormition et cette dormition fait qu'il est pris ; si bien que ce qui pour les autres est vécu comme l'attente du départ, il n'a pas à le vivre.
C'est pour ça que Jésus dit : « Tous ceux qui sont à moi ne connaîtront jamais la mort ». Effectivement, tu te retrouves devant Jésus, devant Dieu, tu agonises, c'est vrai, c'est à Jésus et à toi d'en décider, il te prend et du coup les cadrans s'arrêtent. Mais ce qui a provoqué la mort, c'est le fait que tu sois parti sans connaître la mort. J'en ai connu des centaines de gens comme ça, qui n'ont pas connu la mort.
Mais si tu es attaché, si tu n'es pas entièrement transformé, si tu n'es pas rentré complètement dans le mariage spirituel surnaturel d'une vie divine, si tu n'es pas un membre vivant de Jésus vivant et entier, heureusement Dieu te fait miséricorde, il ne te prend pas tout de suite, tu as encore quatre, cinq jours, ou trois jours, ça dépend des gens, c'est variable.
Ste Thérèse d'Avila, je m'en rappelle, elle a connu la mort, ça a duré huit jours, puis elle est ressuscitée d'entre les morts. Enfin elle n'est pas ressuscitée, c'était une résurrection pour les gens mais il n'y avait pas la moindre corruption. On voit bien que pour Ste Thérèse d'Avila ça a duré huit jours, et ça peut durer plus longtemps encore.
Je dis ça parce que nous ne pouvons pas dire que nous ne sommes pas entourés de gens qui s'endorment dans une dormition en ce moment.
Vous prenez les enfants avortés : il y en a dix millions par jour. Dix millions par jour ! Ces enfants-là, cliniquement, ils sont morts, mais il y a encore des cellules staminales embryonnaires vivantes dans le tabernacle d'amour et de vie de leurs mamans, dans leur moelle osseuse, il y a encore des cellules, le génome est encore vivant. Et on sait aujourd'hui par observation scientifique que ces cellules staminales embryonnaires durent trente, quarante, cinquante, soixante ans.
Ils ne sont pas dans un état de dormition puisqu'ils ne dorment pas - ils dorment sur le plan cérébral, de toute façon pour la plupart ils n'ont jamais développé de cerveau -, mais ils sont éveillés à la demande de pardon, ils sont éveillés au don parfait, ils sont éveillés à la réponse à donner à Dieu. Ils ont une réceptivité à la moindre petite goutte d'élixir divin ou de charité fraternelle. Ils sont éveillés pour le recevoir dans la bonne terre. Ils sont très proches de la Sainte Famille, 30 fois, du climat des trente années de la Sainte Famille glorieuse dans le corps spirituel de l'unité des trois, trois en Un, quatre fois.
Ils vivent une vie spirituelle d'une intensité prodigieuse parce qu'à chaque fois qu'ils reçoivent, si nous leur donnons la lumière surnaturelle de la foi parce que nous les aimons, nous venons les rejoindre, si nous leur donnons la présence réelle de l'Eucharistie pour qu'ils s'en nourrissent, ils lui font produire du fruit.
Alors que nous, nous avons tout juste communié que nous allons nous occuper de ce qui se passe dans le frigidaire... Je ne sais pas comment dire.
Ces enfants-là sont dans la bonne terre si la prière du petit garçon prend chacun d'entre eux pour les engloutir, les consacrer, les déposer dans le coeur de Marie, dans la Mère de Dieu. Parce qu'il ne faut pas oublier que la Mère de Dieu, St Joseph aussi, Jésus aussi, dans le sacerdoce de l'Église, Jean aussi, sont ressuscités d'entre les morts corporellement, la chair, le sang, le corps, la sensibilité, sont ressuscités, sont dans l'anastase.
Alors nous avons ce pouvoir d'aimer ces enfants que leurs propres mères rejettent. Elles ne les rejettent pas méchamment d'ailleurs, parce que : « C'est normal, dans la vie, je dois m'occuper de mon chien, donc c'est normal que je ne m'occupe pas de l'enfant que j'ai conçu » : mais ce n'est pas normal !
Jésus dit : « Ce n'est pas normal qu'on jette... Je suis venu en vous et c'est le bord du chemin, vous êtes en dehors du chemin, vous êtes dans le péché. Je viens, je vous pardonne, je mets ma vie, mais c'est comme si on n'avait rien fait ! ». C'est grave, vous savez !
Et si vous êtes sur le chemin, vous respectez à peu près la droiture, vous respectez à peu près les choses qui sont honnêtes, vous respectez à peu près la loi de votre conscience, vous essayez de ne pas être trop méchant, vous croyez bien « qu'il y a quelque chose là-haut », bref : c'est de la pierre.
Il n'y a pas de racines, il n'y a pas de vertus, il n'y a pas en vous des vertus héroïques, il n'y a pas en vous la charité, l'amour divin à l'état pur, ce jardin-là n'a pas poussé.
Il y a des gens à qui vous ne pardonnez pas, vous pardonnez habituellement mais il y en a quand même deux ou trois à qui vous ne pardonnerez « jamais ! », donc il n'y a pas la vertu de miséricorde. Il n'y a pas de racines. Il n'y a pas la foi, parce que vous croyez bien « qu'il y a quelque chose », d'accord, mais le zoulou au fond de sa forêt, ou le type complètement athée qui adore et qui sacrifie ses propres enfants à Moloch, il est sincère dans sa foi, il croit bien « qu'il y a quelque chose », ça ne va pas plus loin.
Alors si tu n'as pas les vertus, si tu n'as pas les racines, si tu n'as pas la foi qui justifie, la foi qui fait que tu es ajusté substantiellement et c'est Jésus qui vit en toi, ce n'est plus toi qui vis, c'est Jésus qui vit en toi à chaque instant de manière lucide, nette, claire, si tu ne demeures pas en Dieu, si ce n'est pas : « J'aspire à vivre dans la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, dans la demeurance de Dieu tous les jours de ma vie », ce n'est pas ça du tout, tu n'aspires pas du tout à ça, alors ça c'est sur les pierres.
Tu es content quand même, parce que quand même tu as bon coeur, tu es content quand tu reçois la grâce de Dieu, une grâce, un miracle, tu es très heureux d'être chrétien, mais tu n'as pas de racines, tu n'es pas du tout dans l'union transformante, l'oraison, tu ne sais même pas ce que ça veut dire, l'Immaculée Conception ne vient pas visiter ta conception. C'est terrible ça !
Et puis les ronces... On ne peut pas dire que ce ne soit pas fréquent. Même chez les meilleurs cathos, même chez les meilleurs chrétiens, il y a les ronces : « Oh ce n'est pas grave, tout le monde le fait, c'est normal ! », « Il faut bien vivre, quand même ! », « On ne va pas s'empêcher de vivre ! ».
Ma soeur disait avant de mourir à son fils : « Tu as le droit d'être heureux sur la terre ». J'ai dit à ma soeur : « Non, tu as fait une très grave erreur ». Elle lui a dit : « Tu as le droit d'être heureux sur la terre », elle est morte là-dessus mais du coup il est parti dans l'homosexualité militante, alors qu'il était normal. Quand tu ne donnes pas la doctrine de Dieu...
Non, nous n'avons pas été créés pour être heureux sur la terre. Nous avons le droit à la béatitude du Ciel, nous avons le droit à la grâce surnaturelle transformante. Nous n'avons pas le droit d'avoir le bonheur terrestre du péché, ce n'est pas un droit.
Oui on peut, on est libre de renoncer à Dieu, mais ce n'est pas très juste de dire ça. Une maman qui dit ça à son fils ? C'est atroce ! Ça a détruit toute sa vie. J'espère que nous pourrons rattraper ça mais ce n'est pas évident. Il faudra peut-être trente ou quarante ans pour rattraper ça, si nous nous y mettons tous les jours. Pourtant, plus pieux que ma soeur, c'était impossible. On l'appelait « St Paul en jupette » là-bas en Bretagne, elle était connue. Plus catho tu ne pouvais pas. Et elle a dit ça ! Ça veut dire que même les meilleurs cathos, les plus engagés, les plus fervents peuvent être dans les ronces.
Alors la bonne terre, c'est Marie, il n'y a que Marie, il n'y a que l'Immaculée Conception dans sa sponsalité avec Joseph. Elle disparaît et il n'y a plus que l'humanité intégrale de cette sponsalité, l'époux et l'épouse.
Lui, il a fait produire comme Adam a fait produire de lui la conception de son épousée qui est sortie de lui. Treize ans après, ils se sont mariés dans l'immunité principielle de leur unité dans une seule chair entièrement virginale. L'humanité intégrale a trouvé un nid et ils ont avancé tous les deux, et Dieu a vu cela, il l'a assumée et il est devenu chair.
Comme ce n'est arrivé qu'une fois, un mariage comme ça, une sponsalité comme ça en une seule chair, ce n'est arrivé qu'une seule fois dans toute l'histoire de la création, eh bien c'est là que le Verbe est devenu chair : il a trouvé la bonne terre.
C'est beau, je trouve, de savoir ça, parce que quand on dit : « Je vous salue Marie pleine de grâce », si on s'engloutit tout simplement, merveilleusement en elle dans la Sainte Famille, on produit 30 pour 1, déjà, pour commencer. 30 (...) c'est les années de la Sainte Famille.
Alors à ce moment-là, oui, on peut commencer à rentrer dans 60 pour 1.
L'interprétation de 60 pour 1, d'après la Bible, c'est... Si tu dis 60, c'est une parabole, mais si tu expliques ce qu'il y a derrière... Moïse, le Saint-Esprit, le Christ, ont expliqué ce qu'il y avait derrière le chiffre 6, derrière le chiffre 60. 60, c'est la manifestation de la Révélation de Dieu qui est tellement entrée en nous qu'elle fait disparaître à 0 tout le reste, il n'y a plus que la Révélation divine de Dieu dans notre vie contemplative.
Quand Jésus meurt sur la Croix, quelle est sa contemplation humaine ? Entrant dans le silence, dans le cri silencieux de sa Croix glorieuse, à ce moment-là 6, le message de l'Evangile, s'inscrit dans le coeur immaculé de Marie au pied de la Croix et rebondit dans toutes les âmes qu'elle aime et qui l'aiment.
Et 100 pour 1 ?
Ça, c'est extraordinaire, 100 pour 1 ! C'est toutes les volontés divines - les dix commandements de Dieu - qui sont vécues à la puissance 2, c'est-à-dire à la puissance du Verbe de Dieu. C'est la sponsalité incréée et éternelle de Dieu qui se vit déjà en nous corporellement dès cette terre. Pour cela il faut la grâce. Ce n'est pas simplement la gentillesse, la sincérité ou l'innocence.
Et donc Jésus, il a expliqué ça a ses apôtres, il a expliqué ça à ses disciples, dans les détails, mais on ne va pas le raconter aux autres parce que de toute façon ce n'est pas leur choix.
Alors nous prions par exemple pour un ami qui en ce moment est en train de faire le passage. Si le cerveau et la respiration ne fonctionnent plus, eh bien c'est le moment où il peut recevoir tout ce qui s'est fait depuis qu'il a été conçu jusqu'à aujourd'hui. Ça a duré, supposons, soixante-quatorze ans. Nous pouvons l'aider, non seulement nous pouvons mais nous devons l'aider et nous le faisons, à prendre tout ce que Dieu a fait sur la terre depuis soixante-quatorze ans et qui lui a échappé. Pas seulement à lui, mais aussi à ses contemporains sur toute la surface de la terre.
Toutes ces grâces que Dieu a données, il peut les récapituler, les recevoir. C'est ça que font les ouvriers de la dernière heure. Il peut les recevoir et leur faire donner leur fruit. Il demande pardon.
Il faut bien sûr qu'il y ait la prière de l'Église pour ça.
L'Église donne les mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Jésus descend, il vient à la rencontre de son âme ouverte et lui fait produire ces fruits parce qu'il l'unit à sa conception.
C'est le plus grand moment, le plus beau moment, le moment le plus extraordinaire, le moment le plus merveilleux de toute sa vie sur la terre ! C'est maintenant !
Tout ce qu'il n'a pas vu, il le voit, mais il le voit avec une aspiration à le retenir et à lui faire donner son fruit. Il demande pardon. Donc il reçoit une grâce incroyable, étonnante ! Il dépouille Lucifer et tous les démons de tous leurs droits. Et pas seulement pour lui, pour ceux qu'il a rencontrés dans sa vie aussi.
Il vit un moment formidable ! Il vit un moment sublime ! Il vit un moment divin ! Il vit un moment temporel de sa propre liberté de communion et de transformation spirituelle totale.
Il peut aussi ne pas le faire. Parce que, il ne faut pas l'oublier, lorsqu'on est libre, on peut aller jusqu'au bout de sa liberté, et on peut se retirer aussi.
Mais les hommes ne le font pas, ça, les hommes ne se retirent pas dans ces cas-là. Sauf vraiment s'ils sont rentrés dans une alliance avec Satan très explicite, très lucide : ils sont rentrés dans des loges, par exemple. Mais sinon, non.
La multitude reconnaît, aime, se laisse pénétrer par la petite goutte de la grâce qui vient d'une petite prière d'un petit garçon quelque part. On est trop heureux de voir que la grâce est là, vite on aspire à recevoir une autre goutte !
Je vous assure que c'est comme ça que ça se passe. Je m'en rappelle. J'avais vécu ça pendant trois jours et demi, quatre jours. Nuit et jour ! C'était impossible de dormir ! Impossible de dormir tellement c'était... Et je n'ai reçu la première goutte qu'au bout de quatre jours. Je m'en rappellerai toute ma vie ! Je suis désolé mais je m'en rappellerai toute ma vie. Voilà ce qui se passe. Quelqu'un est venu, oui, quelqu'un est venu et il a mis cette goutte, à ce moment-là j'ai pu sortir de cette souffrance.
Vous voyez, je m'en rappelle très bien, j'avais physiquement mal aussi. Parce que quand vous êtes dans votre corps et que vous n'êtes toujours pas mort, bien sûr le cerveau ne marche plus, mais l'âme, elle est végétative, elle est sensitive, elle est spirituelle, elle est les trois en même temps, donc dans un corps qui est mort, quand le cerveau ne marche plus, vous avez drôlement mal. La mort clinique, ça fait mal, vous êtes en douleur, ça fait très mal.
Eh bien dans la peine du damn, vous ne pouvez pas sortir, vous voyez que vous n'avez jamais vraiment fait un acte d'amour spirituel, d'amour véritable. On le voit, cela, on est complètement enfermé dans la damnation, dans la peine du damn, on voudrait sortir, on fait tout pour sortir de ça, et c'est impossible parce qu'on ne l'a jamais fait vraiment.
La peine du damn, St Thomas d'Aquin explique très bien d'ailleurs pourquoi, mais c'est une autre chose de l'expérimenter, la peine du damn fait souffrir beaucoup plus que les douleurs physiques les plus insupportables.
Il y a des gens qui disent : « Moi, je reste dans la peine du damn », c'est-à-dire qu'ils ne répondent pas positivement à la foi...
Ils peuvent faire un acte de foi à ce moment-là, ils peuvent faire un acte de foi, un acte d'espérance, un acte de recueillement, un acte de gratitude, un acte de pardon, et recevoir au fond le pardon. Et ils peuvent ne pas le faire, bien sûr. Mais ne pas le faire, c'est idiot, parce que ça supprime immédiatement la douleur la plus aiguë qu'il y a dans ces moments-là, qui est la peine du damn.
Si je ne la reçois pas, cette grâce d'amour, de lumière, de libération, de la présence corporelle du ciel de Marie, de Joseph et de Jésus, de la Sainte Famille glorieuse, si je ne la reçois pas, quand mon âme est tout à fait séparée la damnation est éternelle. Éternelle ! C'est-à-dire : elle ne s'arrêtera jamais !
La Sainte Vierge est apparue à La Salette et elle pleurait devant Mélanie, devant Maximin. Il y a Lourdes et il y a La Salette, parmi les apparitions de Marie en France. Mais pourquoi est-ce qu'elle pleurait ? Pourquoi est-ce que Notre-Dame de La Salette pleurait ? Il faut comprendre quand même quelquefois.
Elle pleurait et elle disait : « L'Église de mon Fils n'enseigne plus la vérité et les fins dernières. Les prêtres, les ministres de mon Fils, sont devenus des cloaques d'impuretés, ils enseignent comment être heureux sur la terre, ils n'enseignent pas les fins dernières. ». Et elle pleurait à cause de ça. Ça a duré longtemps, l'apparition de La Salette. « Ils n'enseignent pas les fins dernières ».
Il y a quand même le ciel ! Il y a un jugement. La damnation éternelle, ça existe. L'humanité elle-même est dans un combat spirituel terrible. Il faut vraiment se détacher totalement des choses de ce monde, de toute créature, de tout ce qui est création.
Qu'on soit attaché à des créatures, ce n'est pas grave, il suffit de s'en détacher. On les confie à la Sainte Vierge, comme ça elles vont s'épanouir. Si je m'attache à une créature, elle ne risque pas de s'épanouir, c'est vrai.
Nous prions donc pour un que nous avons connu, parce qu'il cherche... Je peux vous dire que c'est vrai ça, je suis sûr de ce que je dis là : dans l'état dans lequel il est en ce moment, quelques heures après sa mort, il cherche partout au fond de lui qui pourra l'aider, puisqu'il n'a aucun pouvoir de sortir de ce qu'il a fait et de ce qu'il n'a pas fait, aucun pouvoir, aucune possibilité, donc il cherche partout à l'intérieur de lui qui pourra l'aider, quelqu'un qui pourra percer la coque, l'opacité invincible de cette peine dans laquelle il est, cette impuissance spirituelle totale dans laquelle il est, quelqu'un qui va l'aider, qui va percer la coque, qui pourra l'aider à tendre le bras en dehors de lui-même et le faire sortir de ce truc.
Il cherche partout, depuis qu'il est né, depuis qu'il a été conçu, quelqu'un qu'il a aimé de manière méritoire, spirituelle. Il le cherche partout. Il cherche, il fouille dans sa mémoire, il regarde partout.
Mais il faut que dans notre vie sur la terre nous ayons eu des moments où nous avons supplié de sortir de nous-mêmes, de sortir totalement de nous-mêmes pour que quelqu'un vienne nous chercher et nous sauver.
Nous le faisons avec Jésus, pour que Jésus vienne nous sauver. Nous le faisons de manière à être arrachés hors de nous-mêmes pour que Jésus vienne nous sauver, que nous-mêmes n'existions plus, qu'il n'y ait plus que cette sortie de nous-mêmes pour faire un acte d'amour.
Un acte d'amour, c'est une extase, c'est une sortie de soi-même dans l'amour de quelqu'un d'autre.
Est-ce que nous l'avons fait une seule fois dans notre vie ? La plupart du temps la réponse est : non. Même chez les chrétiens. Les chrétiens les plus branchés le font. Pour l'immense multitude, la réponse est : non. Parce que : « Je veux bien donner toutes mes forces pour faire du bien, je fais tout ce que je peux pour faire du bien, mais sortir de moi-même, ah ça non ! ».
Dans un acte d'amour, tu es sorti complètement de toi-même et tu es à l'intérieur de l'amour de quelqu'un d'autre. 30 pour 1.
Est-ce que ça t'est arrivé une seule fois ? Si ça t'est arrivé une seule fois, il est certain que quand tu cherches dans ces heures-là, tu es ramené à la mémoire de cet unique acte d'amour qui a eu lieu en toi et tu le refais.
Du coup, effectivement, la peine du damn se fend en deux, tu peux sortir. Le filet se rompt, tu peux échapper. Et tu peux rentrer dans la vie purgative, dans la vie illuminative et dans la vie unitive.
Voilà, c'est une explication toute simple, ce n'est pas une parabole que j'ai fait là, et c'est évident que c'est vrai, c'est évident que ce n'est pas du baratin.