Homélie de Père Nathan

Saints Innocents, 28 décembre 2020




Oui, ça fait trente ans que nous avions commencé au Sanctuaire de la Sainte Famille de St Joseph et de Notre-Dame de Grâce à célébrer le 28 décembre, avec une ouverture des portes de Rome, la messe pour la justification des enfants qui sont morts sans pouvoir naître.

C'est hier que le pape a annoncé, a ouvert... Il ouvre souvent le pouvoir des clés de son munus gubernandi et sanctificandi en ce moment. Il a ouvert les portes, le filet du chasseur est en train de se déchirer, il a ouvert les portes de l'année de la Sainte Famille.

Mais d'abord il a ouvert les portes du ciel de l'Immaculée Conception glorifiée pour faire jaillir le royaume de St Joseph pour un an. Celui qui est sur le trône et qui dit - Iohanan ben Zebeda entend cette parole - : « Lance ta faucille, la terre est prête pour la moisson ». Alors ce royaume de la Paternité jaillissant de l'Immaculée Conception dans la gloire de l'anastase est devant nous. C'est beau !

C'est une avancée extraordinaire !
Ça veut dire quoi ?

Le pape a ouvert la maternité divine de Marie dans l'anastase de son intégration à l'intérieur... de son assomption, elle est assumée dans la fécondité éternelle de Dieu le Père vis-à-vis de Dieu le Verbe et elle engendre le Verbe.

Et le Verbe, St Jean indique qu'il illumine tout homme au moment où comme Tout-Puissant il crée l'enfant dans le monde. Il l'illumine de sa présence personnelle enveloppante. Le Verbe de Dieu est posé de manière enveloppante sur lui, sur chacun d'entre nous.

Ces jours-ci, ça fait 5738 jours - je ne me rappelle plus quel est le jours exact, c'est peut-être aujourd'hui, il faudrait le calculer - 5738 jours qui se sont déroulés depuis que pour le samedi de la miséricorde de l'an 2005 le filet s'est rompu, le shiqoutsim meshomem (...) s'est ouverte et que la messe est dite tous les jours pour qu'on arrive à cette fécondité de Marie vis-à-vis du Verbe de Dieu.

Elle engendre avec Dieu le Père et à travers la Sainte Famille qui est ainsi constituée de manière trinitaire en une seule chair glorifiée, elle engendre en tant que telle avec le Père, en ne faisant qu'Un, en ne faisant pas deux, en ne faisant pas nombre avec lui, elle engendre le Verbe de Dieu qui illumine tout être humain créé par Dieu dans ce monde.

5738 ! C'est un chiffre extraordinaire ! C'est Marie dans le monde incréé et quasi incréé de sa prédestination et à travers la Sainte Famille dans la Croix glorieuse, 738.

L'heure de l'Église est arrivée.

Le pape l'a établi... la première Eucharistie... cette fécondité puisse s'appliquer dans le temps de l'histoire des hommes, être actuée transsubstantiellement, c'est-à-dire réellement, dans tous les enfants créés par Dieu.

C'est pour ça que ce n'est pas le monde qui est ébranlé, ce n'est pas l'univers qui est ébranlé, ce sont les puissances de l'air et les puissances infernales qui sont ébranlées à la parole du Katéchon.

Le pouvoir des clés a ouvert les portes, cette triple porte est désormais ouverte, et alors ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est qu'il y a une conjonction qui s'est faite entre l'ouverture des portes de l'Immaculée Conception dans les conceptions humaines, le jaillissement de la Paternité glorifiée de Dieu à travers sa sponsalité dans cette Immaculée Conception dans la première Personne de la Très Sainte Trinité pour toucher la substance éternelle et incréée de la nature divine du Père, et le pouvoir qui est donné à la terre de donner son fruit.

Ce fruit, c'est que les bras du Père peuvent recevoir dans le fond de la terre cette triple ouverture, cette triple fécondité vis-à-vis du Verbe de Dieu, vis-à-vis de l'Épousée de Dieu, vis-à-vis de l'engendrement divin de Dieu dans l'âme.

Tout cela, c'est de la théologie, mais ce n'est pas à cause de la théologie que nous sommes sauvés, mais c'est parce que nous sommes Père et Mère pour l'éternité.

L'Église avec l'Immaculée Conception et avec l'ouverture des portes de la Sainte Famille pour un an.

L'ouverture du royaume de St Joseph glorifié en sa sponsalité dans la substance incréée de la nature divine de Dieu le Père.

Dans l'ouverture du Saint des Saints, cette Paternité engendre un amour inconditionnellement glorieux, triomphant et victorieux de tout mal.

Ces trois portes ensemble se conjoignent à l'Union hypostatique déchirée de Jésus dans l'Eucharistie, à la transVerbération qui déchire de part en part la source de l'Église immaculée de Dieu, et le temps qui se déchire aussi de cette manière-là.

Voilà les trois fruits de la terre à cette triple ouverture des portes de la Jérusalem.

Ce n'est pas la peine d'insister là-dessus parce que c'est clair pour nous que les enfants passent désormais devant nous.

Nous faisons un peu comme St Jean qu'on fête hier 27, aujourd'hui 28 et demain 29. C'est très rare qu'on puisse fêter comme ça St Jean pendant trois jours. « Shaloshah B'erad », et cette fois-ci « Erad B'eshloshah », Un en trois fois. Parce qu'il est le véritable pasteur, le véritable père, le véritable père eucharistique, sacerdotal, victimal, glorieux, ressuscité d'entre les morts, le véritable père de l'Église entière, de l'Église divine de Dieu sur la terre et dans les cieux. C'est ce que disait Monsieur Olier. Jean est le véritable berger de l'Église divine toute entière dans le ciel et sur la terre.

Alors St Jean recule d'un pas et laisse passer devant le triple reniement de Pierre pour rentrer dans le tombeau avec ce triple reniement. C'est extraordinaire ça ! Cet acte sacerdotal de sanctification, d'illumination et de gouvernement qui est donné au véritable berger de l'Église divine du ciel et de la terre ! Il se recule et il laisse rentrer le triple reniement de Pierre dans le tombeau.

Les linges étaient là. Il n'est pas dit que le triple reniement de Pierre est rentré en voyant ça dans le mystère de la résurrection, non, il faut qu'il y ait le triple reniement de Pierre. Jean est rentré ensuite et c'est lui qui a reçu la foi : « Il vit les linges et il crut ».

C'est un ministère réservé au Saint-Père, c'est vrai, mais parce qu'il est rentré dans le temps johannique de la Sainte Famille glorieuse ressuscitée dans l'anastase.

Parce que ce triple déploiement de l'ouverture des portes du ciel à la terre et de la terre au ciel est accompagné de la triple déchirure du voile, du filet du chasseur.

Alors le sixième jour est arrivé et le temps peut s'ouvrir.

Les enfants passent devant nous. S'il n'y avait pas le triple reniement de Pierre, les enfants ne pourraient pas passer devant nous, St Jean ne pourrait pas se mettre en arrière pour laisser devant dans la Jérusalem nouvelle ceux qui doivent ressusciter dans le temps du cinquième sceau de l'Apocalypse.

Et lui, il doit demeurer comme berger, corps, âme, esprit et caractère sacerdotal, victimal, éternel, d'amour et de lumière, dans la Sainte Famille, jusqu'à la fin, jusqu'à ce que vienne le Fils de l'Homme, dans la Parousie d'abord, puis dans les nuées du ciel ensuite, mais d'abord dans la Parousie, et ce d'abord dans la Parousie, c'est les enfants, l'innocence divine crucifiée à cause du Verbe de Dieu, dans le Verbe de Dieu, et pour la sponsalité effective de la Sainte Famille glorieuse.

Alors à un moment donné les portes doivent s'ouvrir dans le cinquième sceau, et puis un emportement doit se faire, « Un sera pris, l'autre laissé », un emportement doit se faire de ceux qui sont emportés dans la Jérusalem de la terre, une Jérusalem immaculée.

Et les enfants avortés, ce sont ces myriades et ces myriades d'engendrements dans la Sainte Famille du corps spirituel à partir duquel l'emportement doit se faire.

Mais ils doivent passer d'abord devant comme myriades et myriades dans l'accueil en le Verbe de Dieu de la mise en place du corps spirituel venu de la Sainte Famille.

Voilà ce que le Saint-Père vient d'ouvrir comme porte hier et aujourd'hui, pendant un an.

Le fait de voir ce que ça signifie, de toucher dans le Verbe de Dieu de vie et de la sponsalité qui est en lui, de toucher, de voir, de contempler le Verbe de vie, le fait d'y pénétrer et de le faire en communion d'amour, c'est-à-dire en communion sponsale, en communion de fécondité divine et surnaturelle avec les enfants, avec tous les enfants assoiffés de ce corps spirituel, le fait d'en être pénétrés et de pénétrer à l'intérieur de leur âme illuminés par le Verbe pour l'entendre, pour le toucher avec nous dans la charité, et puis pour y être assimilés, c'est notre plus grande gloire.

Parce qu'elle mérite aux rois fraternels de l'univers que sont toutes ces myriades de faire l'unité sur le véritable Israël de Dieu qui passe avec eux et derrière eux devant le mystère de la première résurrection.

Ce n'est pas un mystère, c'est une promesse, c'est un trésor. Il n'y aura pas d'autre signe. Il n'y aura pas d'autre signe que celui de Jonas. Et il y a aujourd'hui plus grand que Jonas et plus grand que Salomon.

La fête des Saints Innocents est la fête de la vie.
C'est la fête d'aujourd'hui.

Elle nous projette littéralement à l'intérieur du fond ultime de la déchirure eucharistique, elle nous y engloutit par une attraction véhémente, elle nous y entraîne, elle nous oblige à y laisser passer devant cette illumination divine, incarnée, béante, tous les enfants pour qu'ils passent devant et qu'ils engendrent dans le temps la gloire, les délices de la Paternité de Dieu dans l'Épousée de la Jérusalem nouvelle dont ils sont les prémices tout à fait libres, lucides, et ajustés, parce que l'Immaculée Conception a fait jaillir la Paternité glorieuse de la sponsalité de la Sainte Famille en ouvrant les portes à la sponsalité incréée de l'Épousée, de l'Époux et du Paraclet.

Ils sont vraiment introduits dans le Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit à cause de l'amour de la nature humaine toute entière se déployant dans l'unité de l'Immaculée Conception, de la conception du Verbe de Dieu dans notre nature humaine et du déploiement du royaume de la Paternité qui en est le principe.

C'est dans cette cuve admirable de mille six cents stades que nous sommes plongés aujourd'hui.

Il n'y aura pas d'autre signe, bien sûr, que l'ouverture du temps qui doit s'y inscrire, qui doit s'inscrire dans la matière elle-même et dans le témoignage de l'histoire du temps qui est le nôtre.

Alors c'est par la foi, c'est par l'espérance, et c'est surtout par la charité que nous sommes en communion avec le fait que cette lumière se fait entendre pour l'acquiescement, l'apparition, la transsubstantiation, la transactuation de la Jérusalem nouvelle dont ils sont les prémices, les déclencheurs, les apôtres.

C'est leur mission, c'est leur triomphe, et leur triomphe, c'est le triomphe de l'innocence crucifiée, divine et triomphante de Jésus qui vient d'être conçu dans l'Immaculée Conception se déployant en la sponsalité glorieuse ouvrant elle-même toutes ses portes vers le monde incréé de la Très Sainte Trinité.

« Alors je vis apparaître un Agneau ».

Alors c'est bien, c'est la trentième année. Ça peut continuer trente siècles, après tout. Qu'est-ce que c'est que trente ans ? Ce n'est rien du tout. Ça peut durer encore quelques années de plus. Mais en tout cas c'est fait.

A l'intérieur de l'âme, de la pensée et du corps spirituel engendré par Jésus Marie Joseph et le sacerdoce eucharistique transsubstantiellement efficace dans l'âme de tous ces enfants, il y a une terre qui est engendrée par Dieu.

C'est un nouvel engendrement de la terre qui fait jaillir d'eux des sources nouvelles pour l'Église toute entière du ciel et de la terre.

Ils sont transformés en source de vie pour les enfants du monde nouveau.

Notre demeure est en eux, dans cette source.

Parce que c'est par la foi que le temps s'ouvre de manière méritoire en affinité avec la charité incréée et quasi incréée de Dieu ensemble, unis à l'intérieur de ce baptême. C'est un baptême qui vient d'en-haut et dans les plus grandes profondeurs de l'acquiescement de la foi. S'il n'y a pas la foi, il n'y a pas de cause méritoire de l'ouverture des temps.

C'est en vivant à l'intérieur de cette foi s'ouvrant dans l'ouverture terminale des temps derniers et johanniques que nous rentrons dans l'heure de l'Église accomplie de la fin.

L'Église, elle a un nouvel autel, elle a une nouvelle matière vivante, elle a un nouveau corps mystique, et ce corps mystique, c'est l'unité vivante du corps spirituel engendré dans l'anastase par le sacerdoce victimal et eucharistique dont ils sont les récepteurs.

Alors nous allons dire le Credo.

La seule chose que nous ayons à faire, pour ceux qui ne le savent pas...

C'est le miracle des trois éléments qui nous ouvre les portes de la fin : l'ange, la sponsalité incréée de Dieu Père Fils et Saint-Esprit, et la terre glorieuse de la résurrection de la fin, Jésus Marie Joseph, la Sainte Famille, s'écoulant trois en Un jusqu'à eux.

Quand nous ne savons pas faire, parce que nous ne sommes pas très mystiques, nous ne savons pas nous transplanter dans la nouvelle terre, nous ne savons pas faire mais ce n'est pas grave, notre ange, lui, il sait faire, et Jésus aussi, par l'Eucharistie.

Il suffit de dire le Gloria pour rentrer dans le miracle des trois éléments, « Gloire à Dieu au plus haut des cieux », puis le Credo, et puis ensuite nous laissons Dieu ouvrir les portes et mettre dans notre coeur une communion d'amour brûlant qui fait qu'il y a une unité totale avec chaque avortement qui a existé, qui existe et qui existera.

Alors, « Comment est-ce qu'on fait, non pas pour baptiser mais pour intégrer, assumer et nous déployer dans l'unité de la Jérusalem dernière ? ».

Eh bien, en disant le Gloria, une petite liturgie toute simple, en disant le Credo, et en faisant un acte d'amour et de communion totale, brûlante, surnaturelle et incarnée pour qu'ils rentrent dans notre coeur et à travers notre coeur le Coeur Sacré de Jésus Marie Joseph.

Le Règne du Sacré-Coeur a commencé, le monde ancien a disparu, et le mal va disparaître de cette terre.

Alors ils ont un nom, ils font partie de la famille, ils sont tous frères. Nous avons tous la même source engendrante du corps spirituel de la première résurrection. Et en plus ils sont nos aînés parce qu'ils passent devant nous.

« Michel, Abigaël, Raphaël, Élise ». Hier, nous faisions la première communion d'une petite, et j'ai dit à cette petite pour sa première communion : « Tu sais, si tu as des frères et soeurs de ton papa et ta maman », je savais qu'il y en avait, « tu peux leur demander comment ils s'appellent ? ». Alors, pendant qu'elle a communié, ici, devant nous, elle s'est retournée vers son papa et sa maman et elle a dit : « Il y en a un qui s'appelle Michel, et l'autre Abigaël ». Et quand ils sont ensuite rentrés chez eux : « Il y en a encore un, il s'appelle Raphaël, et une autre, qui s'appelle Élise ».

Si nous les aimons dans l'Eucharistie, ils ont un nom, ils existent, ils sont vivants pour nous, ils font partie de la famille.

[Un fidèle] Ce sont quatre enfants qui ne sont pas nés ?

Oui. Alors il y a le Gloria, il y a le Credo, il y a la communion de charité, et du coup leur nom jaillissant dans le Nom du Verbe de Dieu.

Et ils sont transVerbérés, enveloppés, revêtus de l'intérieur, masharés comme St Jean, masharés comme les aînés d'une multitude de frères.

Et nous, nous passons derrière eux.

J'ai toujours pensé que c'était, dans la Sainte Écriture, eux les apôtres des derniers temps de St Louis Marie Grignion de Montfort et de Notre-Dame de La Salette, j'ai toujours pensé ça et ça devient de plus en plus évident.

Mais il faut toucher, pénétrer, croire en la première résurrection, c'est-à-dire l'ouverture du sixième sceau de l'Apocalypse dans lequel le cinquième sceau de l'Apocalypse nous établit pour y croire et nous y plonger, nous y engloutir corps, âme et esprit.


Credo in unum Deum,
Patrem omnipotentem,
factorem caeli et terrae,
visibilium omnium et invisibilium.
Et in unum Dominum Iesum Christum
Filium Dei unigenitum.
Et ex Patre natum
ante omnia saecula ;
Deum de Deo, lumen de lumine,
Deum verum de Deo vero.
Genitum, non factum,
consubstantialem Patri,
per quem omnia facta sunt.
Qui propter nos homines
et propter nostram salutem
decendit de caelis.
Et incarnatus est
de Spiritu sancto
ex Maria Virgine,
ET HOMO FACTUS EST.
Crucifixus etiam pro nobis,
sub Pontio Pilato passus,
et sepultus est ;
et resurrexit tertia die,
secundum Scripturas ;
et ascendit in caelum,
sedet ad dexteram Patris ;
et iterum venturus est cum gloria
judicare vivos et mortuos,
cujus regni non erit finis.
Et in Spiritum sanctum,
Dominum et vivificantem,
qui ex Patre Filioque procedit ;
qui cum Patre et Filio simul adoratur,
et conglorificatur,
qui locutus est per Prophetas.
Et unam, sanctam, catholicam,
et apostolicam Ecclesiam.
Confiteor unum baptisma
in remissionem peccatorum.
Et expecto resurrectionem mortuorum.
Et vitam venturi saeculi.
Amen



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