Homélie de Père Nathan

13 août 2021




Ces jours-ci, l'intention de la messe du matin, c'est pour les centaines et les centaines de milliards d'enfants qui ont été avortés, surtout ceux qui ont été avortés depuis cinquante ans.

J'aime beaucoup dire cette messe, parce qu'on se recule un peu et hop ! on les laisse passer devant un à un et tous en même temps, on les laisse passer devant parce que la grâce qu'ils vont recevoir ou qu'ils reçoivent par anticipation, c'est une grâce qui est en affinité avec l'accomplissement de la grâce qui doit venir à bout de l'Anti-Christ, alors nous les prenons à bras-le-corps, nous élargissons l'espace de notre tente.

Ils font partie de ces cohortes, de ces saints qui doivent ressusciter. Je ne sais pas comment ça se passera, mais ces centaines de milliards vont ressusciter devant nous, parce que c'est dans l'Épître aux Thessaloniciens : « Nous qui serons encore vivants sur la terre », il faut d'abord que ceux-là ressuscitent avant qu'ils ne soient accueillis, assumés dans l'Église, dans la Jérusalem, dans les noces de la première résurrection.

En attendant les messes sont dites, les prières sont dites, la communion avec eux assume à l'intérieur de nous leur présence pour qu'il n'y ait plus de distance entre eux et nous.

Cette prière du matin est magnifique, c'est très réconfortant parce que le poids de la grâce, le poids d'amour qu'il y a dans le monde, le poids de charité, le poids du déversement des fleuves de feu qui sortent du trône de la paternité glorieuse de Dieu, il est sur eux, c'est indéniable.

On comprend bien que les petites histoires qu'il y a sur la terre à côté n'ont pas un poids très important. C'est une plume à côté de ce poids énorme d'allégresse, de disponibilité, de liberté, de communion, d'unité, de transformation.

Quand nous célébrons la messe, nous nous trouvons face à Dieu et nous nous trouvons face à l'orient, et nous ne pouvons faire que ce que fait St Jean. J'aime beaucoup ce geste que St Jean fait quand il se trouve devant le tombeau de Jésus : il se recule et il laisse passer devant celui qui représente le poids sur lequel Jésus, Dieu, le Saint-Esprit, la Ste Vierge, le ciel, bâtit son Église.

Aujourd'hui, ce poids-là, c'est eux.

« Des fleuves de feu qui sortent du trône ». J'aime beaucoup cette expression qui est du prophète Daniel, chapitre 7. Il y a un trône et il y a les séraphins des éternités embrasés de feu qui tournent tout autour du trône. Celui qui est sur le trône, c'est la paternité toute immaculée de Dieu, c'est la paternité ouverte de Dieu puisque le ciel s'ouvre et on voit les fleuves qui sortent du trône.

Aujourd'hui, nous le savons bien, la messe du soir est célébrée précisément pour que ce voile, ce ciel se déchire, s'ouvre pour que nous puissions voir un trône glorieux s'établir, et quelqu'un qui est assis dessus.

Vous savez très bien que pour moi le trône dans l'Apocalypse - quand le ciel s'ouvre il y a un trône - ça représente symboliquement St Joseph glorifié, et il est inséparé de la paternité créatrice de Dieu.

Et c'est dans les jours où précisément le Saint des Saints de la paternité d'amour inconditionnel et glorieux de Dieu est ouvert.

C'est de cette paternité vivante de Dieu, dès que nous nous trouvons dans la perspective du Fils de l'Homme venant sur les nuées du ciel, c'est de la paternité de Dieu que sortent des fleuves d'amour.

Quand on dit des fleuves, c'est composé de milliards et de milliards, de myriades et de myriades d'êtres remplis de grâce, de l'amour principiel, immaculé, victorieux de tout, libre, sortant de la paternité créatrice de Dieu.

C'est eux qui sont les plus proches, les plus en affinité avec la grâce de l'accomplissement de la charité dans l'histoire des temps. Ils passent devant nous, évidemment.

C'est le matin, ça.

C'est extraordinaire en fait, et c'est très réconfortant de voir qu'ils sont là, que c'est un Oui magnifique, magnanime et continuel chez eux.

C'est une activité, c'est un acte pur où le Saint-Esprit se trouve complètement lui-même dans le Saint des Saints de la paternité vivante de Dieu, et c'est là où la paternité de la Sainte Famille, St Joseph sur son trône trouve sa fécondité accomplie en plénitude.

Tout cela, nous en sommes en même temps les instruments, nous qui sommes encore vivants sur la terre. Il faut d'abord que nous nous reculions et que ces justes se relèvent.

Ce sont ces enfants... qui ne sont plus des enfants d'ailleurs parce qu'il y en a qui sont âgés, mais c'est cette jeunesse dans la liberté brûlante et inconditionnelle d'amour pour Dieu et dans laquelle l'amour de Dieu est inconditionnellement donné, cette conjonction extraordinaire de charité héroïque, qui est assumée par la messe.

Un peu comme Marie a assumé quand l'ange lui a dit : « C'est le moment, c'est toi que Dieu a choisie au milieu de tous », elle a immédiatement assumé...

C'est ce que font tous ces enfants. Immédiatement ils ont assumé, c'est une assomption, ils ont assumé à l'intérieur d'eux à partir de la présence créatrice de Dieu qui est en eux, ils ont assumé ce choix qui est fait et qui s'est posé sur eux pour l'accomplissement de la grâce qui doit anéantir tout le mal qui se fait dans le monde.



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