Homélie de Père Nathan
pour le 888ème jour
Dimanche 25 octobre 2020
La méditation proposée est d’un frère – toujours vivant – de l’Abbaye de Ligugé.
Dans l’évangile d’aujourd’hui Jésus articule deux versets de la Torah et il invite ceux qui entendent la Parole de Dieu à saisir l’articulation entre ces deux versets à partir d’un autre endroit, à partir de l’endroit où Jésus articule les deux versets, à partir de lui-même, parce que cette articulation entre les deux versets : « Tu aimeras Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, de tout ton esprit », et l’autre qui est absolument identique : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », cette articulation se fait en Jésus lui-même.
Voilà ce que dit le frère François, de Ligugé.
C’est de cette unité des deux que la Torah, et la Révélation, dépend. C’est à cela qu’est supendue toute la Révélation (cf. Mt 22, 40), exactement comme le corps de Jésus crucifié est suspendu à la croix (Lc 23, 39 ; Ac 5, 30 ; 10, 39). Le corps de la Torah, de la Révélation, et le corps du Christ sont tous les deux suspendus à cette unité entre les deux croisées de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain. En Jésus, cette articulation l’a soulevé de la terre, et comme le corps de Jésus est suspendu à la croix, la volonté éternelle de Dieu est suspendue à cette articulation de toute la Révélation dans l’amour de Dieu et du prochain. Le véritable charpentier de la Révélation, c’est Jésus crucifié qui croise l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Jésus croise les deux montants de l’amour et, finalement, se met lui-même et se laisse clouer à cette croisée.
Par un tour de force d’une infinie délicatesse, d’une discrétion à peine perceptible, Jésus-Christ intègre l’amour de Dieu à l’amour du prochain et il les rend indissolubles, et il se propose, en terme de son accomplissement dans la cause finale, comme l’unique destinataire des deux amours qui sont absolument similaires, et même Un dans l’unique « Personne » de l’amour : « Ce que vous avez fait à l’un de ces tout-petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40).
Jésus-Christ Notre-Seigneur est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes. Jésus-Christ est aussi celui qui nous est le plus proche. Il est le cœur de l’unité des deux amours communiquant dans les deux commandements. Il a écouté la Torah, il l’a incarnée, accomplie, il en est le terme. Il tire ceux qui nous sont proches et tous ceux qui viennent à nous de loin ou de près de l’anonymat et il leur donne un nom. C’est son propre Nom qu’il leur donne. « C’est à moi que vous l’avez fait ». Il s’est fait prisonnier du visage de notre prochain et de tous les enfants de la terre comme étant l’amour lui-même pour n’importe lequel de nos prochains. Il s’est caché lui-même, il s’est fait prisonnier en chacun de nos prochains pour que l’amour de Dieu et l’amour du prochain s’articulent ensemble dans l’unité des deux en lui lorsqu’il est suspendu.
C’est vrai, Jésus est suspendu, et c’est comme ça, il est descendu dans la terre, il a pénétré les profondeurs de la terre et tous les lieux inférieurs, tout en étant soulevé par des clous, c’est vrai, mais ce qui soulevait Jésus depuis sa conception dans la nature humaine, ce qui l’a soulevé c’est l’accomplissement de la volonté de Dieu.
Il a écouté, il a dit : « Me voici », il a dit : « J’écoute, j’entends, je suis la Parole de Dieu lui-même, je suis le Verbe éternel de Dieu, je descends dans les plus grandes profondeurs de la terre, et personne ne peut monter au ciel s’il n’est pas d’abord descendu du ciel, je m’arrache du fond de la terre et du fond de toute chose, je m’arrache et je suis soulevé de terre ».
L’amour est quelque chose qui nous arrache à la terre. C’est le mystère de l’Ascension. Même ressuscité Jésus est arraché à la terre parce que le mystère de la Croix qui unit l’amour de Dieu et du prochain se réalise dans une unité indissoluble.
Aimer Dieu et son prochain, nous le savons très bien par expérience, ce sont des choses qui ne sont pas possibles parce que nous sommes énervés, parce que nous sommes exaspérés, parce que nous cherchons la sécurité, parce que nous sommes déçus, parce que nous sommes fatigués…
Mais si nous écoutons ce que Dieu dit à la création toute entière…
Dieu dit : « Jésus est mon Fils bien-aimé, il est le Dieu vivant, écoutez-le. Ecoutez-le et gardez à l’intérieur de vous ce que je proclame éternellement au ciel et sur la terre, gardez-le en vous. Jésus vit en vous. Dieu vit en vous et il s’est fait votre prochain dans l’unité d’amour. Vivez de mon Fils, écoutez-le, il est le Bien-Aimé par excellence, il est l’Aimable, il est celui qui attire dans l’amour réel, incarné, efficace et éternel tous ceux qui l’écoutent, tous ceux qui m’écoutent, tous ceux qui tournent vers moi leur visage ».
Tu peux essayer d’aimer ton prochain et d’aimer Dieu comme ça dans des actes qui sont un petit peu séparés : « Voilà, en inspirant j’aime le Bon Dieu, en expirant j’aime mon prochain »… Nous sommes encore dans l’ancien Testament tant que nous ne sommes pas dans l’unité substantielle, l’unité actuelle, l’unité lumineuse, l’unité personnelle, et cela ne peut pas se faire sans la grâce sanctifiante, la vie surnaturelle qui jaillit de Jésus crucifié.
Jésus crucifié fait jaillir des fleuves d’eau vive, et ces fleuves d’eau vive jaillissent comme des océans de lui jusqu’au fond du ciel et jusqu’aux très grandes profondeurs de notre terre, ils jaillissent dans un seul amour de Dieu et du prochain.
Il est l’amour de Dieu et du prochain et dans le Christ Jésus Notre-Seigneur je suis l’articulation de l’amour lorsque c’est Jésus crucifié qui vit en moi, si je m’engloutis à l’intérieur de Jésus crucifié soulevé de terre.
Les flots inépuisables de l’amour de Dieu se répandent partout dans les profondeurs de Dieu lui-même, scrutent les profondeurs de Dieu, nous emportent à l’intérieur des plus grandes profondeurs éternelles de Dieu, en même temps que les plus grandes profondeurs du Christ, et les plus grandes profondeurs du Christ nous enfoncent dans les plus grandes profondeurs de tous les hommes, de tous ceux qui nous sont proches.
Eh bien, qui est-ce qui nous est le plus proche ?
Notre prochain, c’est qui ?
Notre prochain, c’est celui qui nous fait du bien lorsqu’il est entièrement envahi par l’amour, un amour indissoluble, un amour invincible, un amour éternel, un amour irrésistible, un amour victorieux de tout, un amour glorieux.
Qui est-ce qui nous est le plus proche ?
Ecoutez, excusez-moi mais lorsque nous sommes engloutis, mais complètement engloutis, absorbés si je puis dire, écoulés délicieusement à l’intérieur de cette source d’amour, les flots, les fleuves, les océans d’eau vive qui viennent d’en-haut et en même temps des plus grandes profondeurs de la terre dans le Christ Jésus sur la Croix, lorsque nous sommes assimilés à Jésus crucifié, alors notre nature humaine, la nature humaine de Jésus, la nature humaine qui est la nôtre, nous est toute proche, nous touchons, nous sommes à ce moment-là dans le royaume de la nature humaine embrasée du Royaume de Dieu éternel de la Très Sainte Trinité.
Il n’y a rien de plus proche de moi que la nature humaine toute entière puisque la nature humaine toute entière est à moi : de par la puissance d’amour de Dieu j’ai embrassé la nature humaine en disant Oui à l’existence et à chacun de mes pas, à chaque battement de mon cœur, à chaque respiration et à chaque disparition de moi-même dans la prière et dans la transformation du mariage de la grâce.
Il n’y a rien de plus proche de moi que la nature humaine toute entière lorsque je suis dans l’accomplissement eucharistique de Marie dans l’infaillibilité de sa fécondité qui engendre pour l’éternité l’unité de l’amour de Dieu et du prochain dans le Christ.
Cela, c’est quelque chose d’extraordinaire !
Il est sûr que nous sommes arrivés ces jours-ci, qui ne sont pas faciles, dans des heures où nous devons lâcher prise par rapport à nos manières anciennes du monde ancien de concevoir l’amour de Dieu et du prochain avec des efforts successifs plus ou moins heureux, mais nous voyons bien que nous n’y arrivons pas.
Mais le temps est en train de s’ouvrir, le temps est en train de rattraper le monde créé de l’univers de Dieu à l’intérieur de l’univers de la terre, le temps est en train de dépasser le mystère de la création et du Bereshit, des sources de l’existence de toute chose en participation avec l’existence de Dieu.
Il est normal que dans le conditionnement dans lequel nous sommes, qui est un conditionnement difficile, qui est un conditionnement ténébreux, qui est un conditionnement de persécution, qui est un conditionnement diabolique, qui est un conditionnement qui donne le vertige face à l’abîme du tartare, eh bien « là où le péché abonde la grâce surabonde », le temps s’ouvre et devant nous il y a le monde nouveau.
Il est devant nous, le monde nouveau ! Automatiquement, nous n’avons aucun effort à faire, le monde ancien est précipité derrière nous. Et nous courons vers le monde nouveau, parce que nous ne pouvons pas aimer l’hypocrisie. Alors nous sommes vers le monde nouveau.
Et c’est la nature humaine toute entière. Et la nature humaine toute entière, pour nous, elle a un nom, c’est le Nom de Jésus. Jésus s’est plongé sur la Croix et dans le mystère de l’Ascension, sa nature humaine est devenue de manière subsistante, et donc substantielle, et dans l’acte du Père, sa nature humaine est devenue Dieu lui-même à la droite du Père : il est l’Agneau de Dieu.
Les temps sont ouverts entre l’éternité et l’instant présent de la grâce, et devant nous s’ouvrent les portes du monde nouveau où sans aucune hypocrisie tous les hommes sans exception, même les pires d’entre eux, sont soulevés par la grâce du baptême du Verbe éternel de Dieu assis à la droite du Père.
Toute la nature humaine est soulevée par la Croix glorieuse dans l’avènement du monde nouveau.
Nous sommes tous frères dans la nature humaine, le petit enfant qui vient d’être conçu comme St François d’Assise.
Nous sommes tous frères et nous n’avons plus rien entre nos mains, nous n’avons plus aucun pouvoir de réparation, de guérison, de libération, entre nos mains.
L’Eglise est dépouillée, nous n’avons pas eu de Pâque, nous n’avons pas eu de Pentecôte, et là nous nous préparons à ne pas avoir de Nativité, le Noël disparaît, il ne va pas y avoir de Noël non plus.
L’Eglise du monde ancien se recueille et se réjouit de ce que le Noël glorieux et la Pâque nouvelle sont les seuls trésors qui s’inscrivent dans sa main pour être soulevée de terre et donner la grâce de la transVerbération, de la divinisation de chaque être humain.
Ce passage de l’Apocalypse est extraordinaire, où dans le cinquième sceau la grâce va être donnée à ceux qui vivent, qui se nourrissent, qui s’engloutissent, disparaissent et sont transformés comme dans un mariage totalement accompli dans la présence eucharistique accomplie, terminale, du Noël glorieux : ils vont recevoir la grâce d’un amour qui va descendre en eux, s’écouler en eux, surabonder en chaque être humain.
Nous commençons bien sûr à le faire facilement, si je puis dire, en nous mettant nous-mêmes à l’intérieur de ces torrents d’amour éternel, universel, incarné, vis-à-vis de tous sans exception, à voir Jésus dans toute la nature humaine.
Voici ce qui est donné au Corps mystique de Jésus, au Corps mystique du Christ dont nous sommes nous-mêmes le tabernacle entier de son amour lumineux, réel et fécond dans l’acte pur, nous sommes le tabernacle de cet amour répandu : dans le cinquième sceau de l’Apocalypse qui s’ouvre devant nous, le monde nouveau qui s’ouvre devant nous, nous allons avoir autorité, l’autorité de Dieu Amour au ciel et sur la terre qui vient communiquer sa propre vie à la création toute entière.
Ce pouvoir d’amour, il nous le donne parce que c’est Jésus qui vit en nous, et Jésus veut à travers l’Eglise qui est son Corps mystique vivant réel, effectif, il veut que ce soit à travers son Corps mystique que l’ensemble de la nature humaine soit emporté à l’intérieur de la Divinité éternelle de Dieu.
C’est pour ça que j’aime beaucoup, personnellement, ce passage de l’Apocalypse où on voit un cheval blanc qui descend, celui qui le monte est couronné, de sa bouche sort un glaive, son cheval est intrépide, derrière lui ce sont des myriades qui sont comme incorporées à lui, aspirées en lui, courant derrière lui dans le ciel, pénétrant tous les univers que sont chacun des êtres qu’il a créés, son manteau blanc est trempé dans le sang, et sur sa cuisse il y a un nom : λόγος τοῦ θεοῦ (Logos tou Theou), le Verbe de Dieu.
Ecoutez, c’est vrai, nous avons ce souci de vivre des sacrements, le baptême, la messe, l’eucharistie, la confession, le mariage, le sacerdoce, c’est un souci c’est vrai puisque les sacrements sont les sources de la grâce dans laquelle nous venons nous baigner pour être transformés et pour rentrer dans l’amour héroïque du Christ Jésus Notre-Seigneur vis-à-vis de tous ses ennemis, mais aujourd’hui le temps est arrivé du ministère d’amour que Dieu le Père a voulu dans le Christ Jésus accompli eucharistiquement et dans le monde nouveau.
La Jérusalem est ouverte, elle descend du ciel d’auprès de Dieu, elle nous envahit et elle s’écoule à partir de nous dans tous les êtres humains.
Rien ne nous est plus proche que la nature humaine dans le monde nouveau.
Par exemple, les enfants qui ont été avortés. Nous allons arrêter avec les chiffres mais ces enfants sont quand même nombreux ! Ils attendent, chacun d’entre eux, avec le désir surmultiplié, transsurmultiplié, transsubstantié, de tous ceux qui sont comme eux et qui attendent de la Jérusalem dernière et nouvelle, celle dont nous sommes le tabernacle et l’acte pur, ils attendent que les mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ, la fécondité de Marie vis-à-vis de la Divinité éternelle et réelle de Dieu, puissent les envahir, les recouvrir de ce manteau blanc trempé dans le sang, pour qu’ils soient baptisés si je puis dire, non pas dans le Christ mais dans le sang dans le manteau du Verbe de Dieu.
C’est le sang du Verbe de Dieu qui de manière intrépide les atteint et puisqu’ils sont transformés, transsubstantiés dans la nature divine du Verbe de Dieu, ils appartiennent à l’Eglise du monde nouveau.
Quand nous sommes baptisés dans le sacrement de l’eau et de l’Esprit Saint, dans le sacrement de baptême, nous appartenons à Jésus, nous sommes les membres vivants de Jésus vivant.
Mais les autres hommes qui ne sont pas chrétiens ? Ils sont sauvés. Pourquoi ? Parce que l’Eglise de la fin, l’Eglise à qui le Saint-Esprit demande d’ouvrir les portes largement, l’Eglise applique les mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de Marie dans l’Agneau de Dieu au-delà de l’anastase du Christ, alors c’est une transVerbération de la nature humaine toute entière.
Nous sommes tellement engloutis dans l’Eucharistie dans le monde nouveau de la Jérusalem dernière, nous sommes tellement engloutis dans cette Eucharistie qu’elle communique avec nous de l’éternité dans le temps et de l’instant présent dans l’éternité à l’intérieur de la nature humaine toute entière, que nous avons autorité et pouvoir d’amour, et du coup nous avons pouvoir d'atteindre tous ceux qui ne sont pas baptisés, tous ceux qui sont dans d’autres religions, et de faire déverser sur eux les océans de l’amour de Dieu et de la grâce du Verbe de Dieu dont le manteau est trempé de sang.
C’est pour ça que j’aime bien le Livre de l’Exode d’aujourd’hui (Ex 22, 20-26) : « Si tu as pris le manteau de ton prochain en gage, il faut le lui restituer à la fin de la journée, c’est le seul manteau qu’il ait. »
Le seul manteau qui reste à notre humanité, c’est le don ultime de la transsubstantiation eucharistique et la multiplication transsubstantiée de l’engendrement éternel de Dieu jusqu’à la racine de tout être humain.
C’est cela, l’activité d’amour de la Jérusalem dernière, une activité invincible, irrésistible au démon.
C’est la nature humaine qui est soulevée dans la transVerbération.
Et je retiens cette formule que chaque transsubstantiation multiplie des myriades de fois l’engendrement éternel de Dieu pour qu’il appartienne à la plus grande profondeur de chaque être humain.
Nous sommes les frères de tous les hommes.
C’est mystique, c’est vrai, c’est intérieur, mais c’est aussi affectueux, c’est aussi sensible, parce que la nature humaine est sensible.
Et nous sommes dans l’allégresse de la grâce dans le monde nouveau parce qu’il n’y a rien qui devant nous nous empêche de nous engloutir entièrement pour devenir les tabernacles de la Jérusalem dernière et du monde nouveau, et tous les hommes sont réellement atteints, de l’intériorité et par l’extériorité, en une seule fécondité de l’Eglise.
« Là où le péché abonde, la grâce surabonde ».
Et nous voyons, à chaque fois que nous rentrons dans cet acte de charité et que nous devenons l’acte pur de cette charité universelle, nous voyons sous nos yeux et nous pouvons constater que le démon, Lucifer, et ses affidés, sont entièrement dépouillés : ils se trouvent tout bêtes, les mains vides, il ne leur reste plus que l’Aquilon et le néant.
Le pouvoir d’amour qui est donné à la grâce eucharistique mariale et infaillible de l’ouverture des temps où nous sommes aujourd’hui a quelque chose de tellement simple, de tellement palpable, que nous le recevons, nous le touchons, nous le voyons, nous l’entendons, et nous l’actuons dans l’acte pur de l’Eglise accomplie.
Le monde nouveau est arrivé.
Le monde ancien est terminé.
Par exemple, on dit : « Il y a deux milliards de musulmans sur la terre, c’est très bien, s’il y en avait plus ce serait parfait » : quand je suis dans le fond eucharistique, le fond eucharistique fait ces débordements universels particuliers, incarnés, de moi à eux, je peux pénétrer avec la Croix de Jésus et avec la puissance infaillible…
C’est le Saint-Père qui l’a mis en place et institué il y a 888 jours. C’est le 888ème jour aujourd’hui que le Saint-Père a institué ce pouvoir aux chrétiens à chaque Eucharistie de venir atteindre chacun de ces deux milliards de musulmans, par exemple, de venir les visiter dans leur âme, dans leur esprit, dans leur chair, dans leur corps, dans leur cœur et dans toute leur force.
Je pénètre dans chacun d’entre eux, c’est un pouvoir qui m’est donné, un pouvoir d’amour qui m’est donné, un pouvoir de grâce qui m’est donné, je rentre effectivement avec Jésus, je suis Jésus partout où il va dans sa Croix glorieuse, je pénètre en chacun de ces deux milliards de musulmans et dans chacun en communiant avec les deux autres milliards que je pénètre en même temps.
J’y dépose les torrents de la grâce de la multiplication transsubstantiée eucharistique de la Divinité du Verbe de Dieu qui a trempé son manteau de son sang, et je les revêts du manteau de ce chevalier, de ce cavalier extraordinaire royal de l’Apocalypse, dont le Verbe est le double tranchant de la bouche du Père, et ce sont des myriades et des myriades et des myriades qui sont derrière lui pour traverser chacun de ces musulmans de la même grâce de surabondance et de débordement.
C’est un baptême dans le Verbe de Dieu, dans le sang du Verbe de Dieu.
C’est un pouvoir qui m’est donné. J’ai un pouvoir d’amour dans la nature humaine qui est la mienne, qui est celle de Jésus. Il n’y a qu’une seule nature humaine.
Je peux pénétrer chaque enfant avorté.
Je peux pénétrer chaque être humain, même les ennemis les plus adrénochrome-addictifs qui soient, les plus horribles.
Bien sûr que je peux les atteindre par le dessous, par le dedans, par la substance, par l’innocence, par la liberté du don, par l’acte d’amour du Père ouvert et déchiré dans l’ouverture déchirée de l’Agneau de Dieu, les deux se conjoignant en moi par la sublime fécondité de l’Eucharistie accomplie dans le monde nouveau.
Bien sûr que je peux atteindre les ennemis de Dieu dans l’endroit lilliputien où ils ont une possibilité de demander pardon.
Je peux rentrer là et élargir tous leurs espaces intérieurs pour les arracher à Lucifer et les faire porter dans le Verbe de Dieu dans cette chevauchée magnifique qui les arrache au pouvoir de Lucifer.
C’est le terme explicatif de la doctrine de l’Eglise sur l’amour et la charité.
La charité et l’amour dans sa plénitude donnent à l’Eglise ce pouvoir de se tourner vers toute l’humanité, vers la nature humaine toute entière, et de crier avec la nature humaine toute entière à la création toute entière la victoire de l’Agneau de Dieu qui soulève le monde créé de Dieu dans l’au-delà de la lumière de gloire à l’intérieur de cette nature humaine qui est introduite et assimilée à la nature divine.
Toute la nature humaine c’est Jésus, toute la nature humaine c’est Marie, toute la nature humaine c’est moi-même, toute la nature humaine c’est la Sainte Famille, c’est le Noël glorieux qui est en train de naître, d’être engendré, la terre toute entière s’ouvre et nous sommes emportés par les ailes du grand aigle.
Alors il y a un catéchisme à faire, il y a une explication mystique à faire, il y a une révélation à faire, il y a un coup de trompette à donner, que l’heure est arrivée.
Le Règne du Sacré-Cœur à partir du véritable Israël de Dieu dans l’engendrant de la Jérusalem dernière est arrivé.
Les trois blancheurs dans leur tornade vont débarrasser tout ce qui n’est pas cela.
Nous avançons, en fait c’est le véritable passage de la Mer Rouge à pieds secs, pour rentrer et nous engloutir dans le rocher qui s’est ouvert, dans les flots qui désaltèrent Dieu lui-même dans le rocher qui s’est ouvert, les fleuves d’eau vive, et notre monde à nous devient le monde du Saint-Esprit.
Alors la visibilité des sacrements, la visibilité de Pâque, la visibilité de l’institution ecclésiastique, la visibilité de Noël, disparaissent.
Alléluiah !
La trompette a sonné !
Aujourd’hui, c’est le 888ème jour. Ça me plaît ! Ça veut dire qu’à partir de maintenant nous pouvons y aller, nous sommes sur le cheval blanc de l’Apocalypse. 888, ça y est, et nous avançons.
Il n’y a plus « les musulmans », il n’y a plus « les Chinois », il n’y a plus tous ces « prisonniers de l’anatmanisme boddéique », il n’y a plus « les nés », « les non-nés », il y a une seule nature humaine, une seule grâce.
Et en même temps, aujourd’hui, nous fêtons l’anniversaire de la victoire de Charles Martel, le 25 octobre. Ça me plaît parce que Charles Martel prenait son marteau... David prend le petit caillou avec la fronde, Charles Martel prend carrément le marteau et il tape à droite, à gauche, devant, derrière…
Ça veut dire qu’il n’y a que des frères maintenant. Il n’y a plus d’ennemis devant nous. Ce sont tous des frères. Nous avons ce pouvoir d’arracher tout être humain, quel qu’il soit, de l’arracher au pouvoir de Lucifer, de le plonger et d’en faire un membre vivant du Verbe vivant de Dieu vivant, et qu’il soit revêtu du manteau trempé dans le sang de la chevauchée terminale de l’Apocalypse, de la Parousie. C’est quand même génial !
C’est le 888ème jour.
Ici, à mon avis, je crois que nous pouvons nous attendre à ce que le Seigneur vienne du ciel et du fond de la terre, de la Croix glorieuse, du fond du Saint des Saints, nous pouvons nous attendre à ce que toutes les portes s’ouvrent, et pénètre à l’intérieur de l’Eglise de la fin, c’est-à-dire chacun de nous puisque nous en sommes chacun le tabernacle…
Les grâces qui vont être données dans la lumière sont des grâces de divinité, de la substance divine toute pure de Dieu dans le sang de l’Agneau.
Et nous allons voir la différence qu’il y a dans l’acte de charité de la Jérusalem nouvelle et les grâces de charité qui sont dans l’Eglise catholique du monde ancien.
Marie a vécu cela, elle n’a pas hésité à s’y introduire et à s’y intensifier, à s’y glorifier et à glorifier Dieu en s’y glorifiant elle-même. Voilà que la grâce qui nous est donnée dans l’Eglise catholique ces jours-ci – cela va s’ouvrir dans le miracle des trois éléments, des trois blancheurs –, voilà que notre grâce, celle qui va surabonder à partir comme des flots intarissables de vie divine, va être en affinité avec elle. C’est la grâce de la Pentecôte de l’Immaculée Conception.
Je ne sais pas où est-ce que j’ai lu que la grâce qui est là pour ces jours-ci, pour ces mois-ci qui viennent, qui va être donnée, qui est donnée, que Dieu décide de donner à l’Eglise de Jésus, c’est-à-dire chacun d’entre nous, est la plus grande grâce de Pentecôte qu’il y a jamais eu sur la terre et qu’il n’y aura jamais plus.
Elle se déversera à partir du véritable Israël de Dieu au milieu des multitudes. Le Règne du Sacré-Cœur va se répandre dans le monde entier à partir de la France, du véritable Israël de Dieu.
Nous nous y préparons. Nous le savons, nous ne pouvons pas dire que nous ne sommes pas au courant, nous sommes au courant, donc nous sommes contents, nous nous y préparons. Nous ouvrons largement les voiles, notre tente intérieure s’ouvre de tous les côtés et nous nous préparons à être envahis, à dire Oui, à nous y engloutir et à laisser Dieu opérer ce miracle du baptême dans le Verbe de Dieu de la nature humaine toute entière. C’est un combat spirituel, c’est un combat divin.