Homélie de Père Nathan
L'Humilité
31 octobre 2020
« Quiconque s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé » (Luc 14, 1…11)
La méditation proposée est de St Benoît.
Si nous voulons atteindre le sommet de la suprême humilité, si nous voulons parvenir rapidement à ce sommet, à cette élévation céleste, hauteur à laquelle on monte par l’humilité de la vie présente, il nous faut, pour la montée, l’ascension de nos actes, dresser cette échelle qui apparut en songe à Jacob, et sur laquelle il voyait des anges descendre et monter (cf. Gn 28, 12).
Cette descente et cette montée n’ont assurément pas d’autre signification, selon nous, que l’élévation fait descendre et l’humilité monter. L’échelle, c’est notre vie sur la terre. Quand le cœur a été humilié, le Seigneur dresse notre vie jusqu’au ciel. Et les montants de cette échelle, notre vie ici-bas, nous disons que c’est notre corps et notre âme. Dans les montants de l’échelle, l’appel divin a inséré différents degrés d’humilité, il les a institués dans notre vie ici-bas pour qu’on les gravisse.
Je pensais à une chose, c’est que dans une parabole, au même moment, Jésus disait : « Voilà, le maître de la vigne envoie des ouvriers à sa vigne, il y a les premiers qui sont là depuis le matin, et puis ceux qui sont embauchés vraiment au dernier moment ». Au dernier moment ils vont à la vigne, ils n’ont presque pas le temps de toucher au travail, et ils sont les premiers à recevoir, ils sont les premiers à passer devant, alors pour ainsi dire qu’ils n’ont rien fait, tandis que ceux qui sont là depuis le début pensaient être les premiers à recevoir, et recevoir évidemment davantage.
Eh bien dans l’histoire de la grâce, dans l’histoire de l’humilité, dans l’histoire de l’Eglise…
L’Eglise est un Corps, l’Eglise est vivante, c’est une famille vivante, ses membres sont vivants, et l’unité qu’il y a entre eux est vivante, et cette unité de lumière, l’âme de l’Eglise, l’âme du Corps mystique de l’Eglise, est plus vivante, est plus unifiée en elle-même qu’un être humain, que la simple personne dans la signification d’amour de sa solitude vivante.
Dieu a voulu que notre vie sur la terre, la vie du Corps mystique de l’Eglise vivant de Jésus sur la terre, réponde aux lois naturelles et divines de la sagesse créatrice de Dieu.
Eh bien il n’y a pas de cause diminuante dans la vie, la vie veut grandir, la vie est lumière et elle ne peut que donner plus avant qu’elle-même, et se reproduire, et s’intensifier.
Par exemple, ce qui fait la vie du cœur de l’Eglise…
Jésus dit dans l’antienne de l’Evangile d’aujourd’hui : « Mon cœur est doux » : c’est-à-dire il n’y a pas de désunité, il y a l’onction messianique de la grâce de l’Hypostase du Verbe de Dieu et de son Union hypostatique, et toute sa grâce capitale, sa grâce surabondante, faisant surabonder l’unité surnaturelle qui est celle de son cœur, son cœur est doux, il y a de l’huile dans les rouages, il supplée à toutes les divisions, il n’y a que la paix.
Et il y a l’humilité. Ce sont les deux qualités. Quand il parle de son cœur, Jésus montre que l’unité de la grâce, la paix, la douceur, s’appuie sur l’humilité de son cœur.
Et le cœur de l’Eglise, c’est le Sacré-Cœur de Jésus.
Il n’y a pas de cause diminuante au cours des âges. L’humilité progresse, l’humilité apparaît, l’humilité se prépare, l’humilité se soigne, l’humilité se féconde. L’humilité de l’Eglise, l’humilité du Cœur Sacré de Jésus qui anime l’unité profonde de la Jérusalem véritable qui est l’Eglise, ne cesse d’augmenter.
La grâce de sainteté dans l’Eglise est en lien : il y a un lien de nécessité entre la grâce augmentante de l’Eglise et l’humilité.
Et il y a des degrés d’humilité, c’est ce que nous venons d’entendre avec St Benoît : il y a des degrés d’humilité.
L’humilité, la petitesse, l’adoration en esprit brûlée par l’Esprit Saint et la vérité de notre adoration comme engendrés éternels de Dieu ne cessent d’augmenter.
A tel point qu’à un moment donné de notre adoration, à la fin, dans la grâce augmentante en affinité avec le cœur glorifié du Christ, l’humilité atteint un point où nous ne sommes que des instruments et c’est Dieu qui fait tout.
Les premiers qui arrivent à la vigne, ils participent, ils coopèrent. Ils sont quelquefois des causes premières. S’ils ont un petit peu d’humilité, ils deviennent des causes secondes, ils coopèrent. S’ils ont plus d’humilité, ils suivent le mouvement de Dieu. Mais s’ils ont l’humilité parfaite, ils ne font rien et c’est Dieu qui fait tout sans qu’ils le sachent, ou ils le savent, mais par acquiescement dans la liberté du don de leur Oui originel parce que leur Oui originel s’est tourné vers sa source et enfoncé en elle.
C’est pour ça qu’à la fin du monde, dans la grâce de la Parousie, dans les fins dernières, notre vie sur la terre… Je parle de la vie du Christ sur la terre, puisque notre vie, notre âme, sur la terre, c’est le Christ. Eh bien notre vie sur la terre, le Christ, atteint les sommets d’une humilité en affinité avec son apparition et son opération universelle en intensité, en compréhension et en extension.
Nous le savons bien, aujourd’hui je pense que tout le monde a compris que la vie sur la terre c’est le Christ, notre vie sur la terre c’est le Christ seul.
Et c’est notre grâce dans le baptême, dans l’effusion de l’Esprit Saint jusque dans la conception de la conception immaculée de Marie dans le Christ, de pouvoir toucher les portes qui s’ouvrent sur l’humilité parfaite.
A un moment l’Eglise est toute entière animée par ce onzième degré d’humilité.
Et je pensais justement en écoutant les textes d’Evangile d’aujourd’hui, je pensais aux ouvriers de la dernière heure.
Nous sommes invités à la noce, et puis l’ouvrier arrive en dernier et le maître de la maison dit : « Ces ouvriers-là ont la première place, je ne sais pas pourquoi tu as pris la première place, alors tu vas laisser la place à ces rois fraternels de l’univers qui n’ont rien fait : ils ont à peine touché… mais ils ont acquiescé à l’humilité substantielle et parfaite de leur conception, et donc ils passent devant toi parce qu’ils ont une sainteté, une humilité plus grande, librement assumée, en affinité avec la mienne. »
Les enfants qui sont sous l’autel, les enfants qui sont avortés, passent devant nous, parce que leur dignité divine est infiniment plus grande que la divinité des étoiles du ciel et des prophètes.
C’est pour ça qu’avant la Parousie nous savons que nous devons nous effacer, nous devons prendre la dernière place, faire un pas en arrière et laisser passer devant tous les enfants pour qu’ils prennent la première place.
Puisque là où le Christ a acquis les mérites à la nature humaine de l’humilité substantielle glorifiée dans l’au-delà de la vision béatifique et même de la résurrection, c’est lorsqu’il est venu embrasser dans l’Immaculée Conception sa conception immaculée du Oui éternel de sa vie embryonnaire.
Il a tout de suite eu la charité, le cœur, il a tout de suite eu, dès le premier instant, la connaissance de l’acquiescement et de l’effacement devant l’opération du Saint-Esprit en lui dans sa grâce capitale pour vivre dans son innocence divine incréée et quasi incréée incarnée la mort, et le premier des enfants non-nés c’est Jésus incarné.
Comme dit la foi catholique, l’amour de Jésus, la charité divine dans la nature humaine de Jésus, n’a jamais augmenté. Pourquoi ? Parce qu’elle est à son maximum dès le principe de sa conception.
Il est dès le départ au sommet de la charité, au sommet de l’humilité.
Il offre sa vie, et la vie du Christ c’est sa mort, il est l’enfant non-né substantiellement, hypostatiquement, dans chaque instant présent de sa vie, et du coup dans chaque instant présent de la vie de l’Eglise.
Et donc ceux qui sont les plus proches, les plus dignes, les plus en affinité, aujourd’hui nous le savons, ce sont ceux qui par myriades sont les plus crucifiés, les plus innocents, les plus acquiescents.
Et pourquoi ont-ils plus de mérites que les autres ?
Ils ont plus de mérites que les autres parce que le Père et le Saint-Esprit sont encore présents en eux lorsqu’ils disent Oui. Leur liberté dans le don de la vie donnée jusqu’à la substance d’eux-mêmes a une puissance d’amour qui se lie immédiatement, c’est-à-dire sans aucune médiation, à la puissance d’amour de Dieu qui crée toute chose, et donc la puissance d’amour de Dieu qui crée toute chose s’empare d’eux, ils y acquiescent, ils y pénètrent, ils y sont assimilés et ils disent Oui.
Ils le disent d’une manière si lucide, si héroïque, si humble, si instrumentale, si immaculée, si pure !
Ils sont remplis de la grâce d’engendrement venant du Père sous le souffle du Saint-Esprit et c’est avec cette force-là qu’ils voient au-delà de la ténèbre de la propagation du péché originel et de toutes ses conséquences, ils voient au-delà qu’ils doivent traverser avec cette humilité-là une vie sans vie et ils n’ont donc dans la vision du Livre de la Vie que cette humilité terminale du Christ vivant et entier.
Alors ça veut dire quoi ?
Pour moi, quand je vois… L’Evangile c’est merveilleux, la Bonne Nouvelle, tous les détails comptent. C’est vrai que si je vois quelqu’un qui est plus grand que moi… J’allais rentrer par exemple dans le Saint Sépulcre… J’ai couru depuis le Cénacle, j’ai couru et je suis arrivé devant le tombeau ouvert du Christ, et si je ne m’étais pas retenu, comme un aimant je me serais englouti, précipité, dans le tombeau. Mais non, parce qu’il y avait quelqu’un qui est plus grand que moi qui devait arriver après moi, alors je ne suis pas rentré et j’ai reculé de trois pas. J’ai reculé et j’ai attendu qu’il passe devant moi.
Eh bien aujourd’hui, nous, nous reculons devant la vie du Christ qui est une mort vivante supprimant toute mort de ténèbre, et je laisse passer devant moi ceux qui lui sont semblables avant de pouvoir produire un acte de coopération personnelle à la gloire de Dieu.
Tous les enfants non-nés n’ont même pas pu procéder et passer à une coopération comme cause seconde ou comme cause première à la gloire de Dieu.
Ce ne sont pas des saints à cause de leurs actes héroïques, ce sont des saints parce qu’ils ont laissé passer devant eux et en eux l’innocence crucifiée, divine et triomphante du Dieu vivant qui est le Christ.
Et ceci à cause des mérites du Christ, ceci à cause des mérites de l’Incarnation du Christ, ceci à cause de la liberté, de la memoria Dei du Christ, à cause des mérites de Dieu qui se livre directement, transsubstantiellement, et hypostatiquement aussi : il se livre et il se donne dans la Maternité divine de Marie dans la conception de ceux qui y acquiescent lorsqu’elle leur est donnée.
Donc si nous nous reculons à chaque messe, à chaque fois que nous disons un Notre Père, à chaque fois que nous disons le Rosaire, nous nous reculons pour laisser passer devant nous les ouvriers de la dernière heure, les apôtres des derniers temps, nous pouvons toucher un peu quelque chose de ce que représente l’humilité flamboyante qui glorifie Dieu.
Et moi, mon âme exulte et mon esprit s’exalte jusqu’au ravissement où je ne suis plus rien dans le sommeil mystérieux de la mort de Jésus, parce que c’est vers mon humilité que ma nature humaine a trouvé l’exaltation et s’est penchée sur la nature humaine à cause de cet acquiescement à n’être rien du tout d’autre que le Christ qui s’incarne.
Et quand le Christ s’incarne, c’est le Verbe de Dieu qui prend possession de sa mort et de son sang glorifié dans sa grâce capitale pour tremper sa divinité de Verbe de Dieu dans la conception immaculée de sa nature humaine commençante dans le sang de l’Agneau, parce que dans son alpha il possède complètement le sang de son oméga.
Alors nous montons sur l’échelle de l’humilité et nous en descendons.
Nous montons dans l’échelle des sommets de l’humilité méritoire du Christ si aussitôt que nous avons touché l’échelle nous nous trouvons dans le Saint des Saints de la conception du Christ dans notre conception, et nous descendons toujours plus profondément au fond du Saint des Saints, en bas, et dans la source de l’humilité substantielle du néant que nous sommes pour exister dans le Christ Notre-Seigneur.
Nous avons des modèles pour cela.
Les modèles, les apôtres des derniers temps, nous nous reculons pour les laisser passer devant nous et pour que nous puissions rentrer dans cette cohorte admirable des myriades qui ont chevauché la grâce capitale du Christ dans le glaive à double tranchant et dans le sang du Verbe de Dieu, sa fécondité sans voile, sa fécondité immédiate, son animation immédiate de la gloire du Père.
Et c’est pourquoi nous proclamons l’animation immédiate à partir d’en-haut dans le fond de notre liberté d’acquiescement dans le Oui.
Ils sont nos modèles.
Et si jamais nous avons l’occasion, si nous avons la grâce, de nous reculer un peu pour regarder vers eux…
Il a posé son regard sur l’humilité de notre nature humaine.
Si avec Dieu nous posons notre regard sur eux, ne serait-ce que l’un d’entre eux, si nous les voyons, si nous les touchons, si nous les aimons, si nous rentrons de manière mystique, contemplative, c’est-à-dire bien réelle, à l’intérieur de leur liberté dans l’innocence crucifiée qui est la leur, qui disparaît instantanément à la première occasion, à la première grâce donnée, disparaît entièrement dans l’innocence triomphante et divine du Christ en sa conception à l’intérieur de la mort de sa propre nature humaine dans la gloire du Père, si nous les voyons, si nous les touchons, si nous pénétrons dans leur âme, nous voyons qu’aux Noces de l’Agneau ils passent devant nous.
Donc les derniers effectivement qui sont plongés dans l’innocence divine triomphante crucifiée, totalement divine, substantiellement divine du Christ, les invités à la noce qui arrivent en dernier et qui prennent la première place, nous les voyons, heureusement nous nous sommes reculés un petit peu avant et nous les avons laissés passer, et après nous rentrons derrière eux dans l’action de grâce.
C’est pour ça que St Benoît dit que le premier degré d’humilité se voit à ce que nous ne sommes jamais en retard.
Si nous comprenons ces choses-là après la Parousie, c’est trop tard, mais si nous l’avons anticipé…
C’est ce qu’il dit dans la règle de St Benoît : celui qui arrive en retard à l’office, au repas… « J’ai un rendez-vous avec le pape, c’est à 10h, il est 9h55, ça va, si j’ai une minute de retard le pape attendra… ». Celui qui dit : « Il peut attendre, si c’est quinze secondes ce n’est pas grave » : c’est l’orgueil substantiel qui dit ça.
L’humilité de base, c’est que j’arrive avant, c’est moi qui attends.
Il y a des gens, par exemple à la messe, qui arrivent toujours en retard : ça c’est l’orgueil substantiel, dit St Benoît, c’est le signe que nous n’avons pas fait un seul acte d’humilité de toute notre vie, puisque nous ne sommes même pas rentrés dans le premier degré d’humilité.
C’est pour ça : j’arrive devant le tombeau, je m’y prépare et je laisse passer devant les enfants parce qu’ils sont l’émanation du sacerdoce de l’innocence crucifiée divine et triomphante de Jésus qui doit approcher de l’autel qui est l’Immaculée Conception glorifiée dans la Sainte Famille.
Nous nous reculons, nous nous préparons et nous laissons passer devant.
C’est très johannique de faire ça. C’est St Jean devant le tombeau. Et parce qu’il a fait ça en prenant Marie chez lui et Joseph dans la lumière de gloire, il est resté dans le fond de la Croix glorieuse, il peut vivre de ça dans une humilité, les deux ailes du grand aigle, l’humilité qui appartient à la Jérusalem dernière, l’humilité au sommet de l’Eglise toute entière.
Et le dernier degré d’humilité, le sommet, d’après St Benoît, c’est quand quelqu’un est tellement substantiellement dans l’humilité glorieuse, l’humilité incarnée, l’humilité a tellement pris possession de lui, l’humilité a tellement aspiré en lui tout ce qui est en dehors de l’humilité parfaite, qu’il est une véritable spiration.
Il ne voit rien d’autre que sa pauvreté et l’humilité substantielle du Christ lorsqu’il s’incarne, et du coup il y a un amour de Dieu qui aspire Dieu le Fils et cette aspiration de Dieu qui aspire le Fils dans son humilité substantielle est identifiée à celui qui a atteint les sommets de l’humilité parfaite.
Si bien que quand nous le voyons marcher, quand nous le voyons prier, quand nous le voyons parler, quand nous le voyons avancer d’un pas, quand nous le voyons faire quoi que ce soit, nettoyer par exemple la poussière qui se trouve encore sur la table, quand nous le voyons, le seul fait de le voir, nous sommes aspirés et nous voyons que de l’univers qui est autour de lui tout est aspiré à l’intérieur de lui.
Il suffit de le voir pour que du coup nous soyons aspirés et que nous devenions nous-mêmes humbles. L’humilité nous envahit au simple contact et à la simple vision que nous avons de lui. Nous le rencontrons, nous le voyons et nous sommes devenus humbles à son simple contact.
S’il est dans l’humilité parfaite, nous touchons en nous les portes de l’humilité parfaite, la Parousie de l’humilité. C’est le dernier degré d’humilité.
Quand nous touchons l’introduction à l’intérieur des Noces de l’Agneau des martyrs de l’innocence crucifiée qui n’ont même pas pu naître parce qu’ils ont acquiescé en exultant, en exaltant leur esprit dans ce Oui à l’union parfaite avec le Christ dans sa conception, lorsque nous allons tourner notre regard avec la Pentecôte, le regard du Saint-Esprit et du Père qui les y engendre, lorsque nous allons les toucher, lorsque nous allons regarder vers eux, lorsque nous allons pénétrer dans leur âme, ils vont nous entraîner de manière irrésistible dans la Spiration active que le Père opère sur la Spiration active du Fils, du Verbe de Dieu, dans leur sang qui est l’Esprit Saint dans la nature humaine universelle.
Cela s’est réalisé avec le Christ, mais à la fin du monde cela se réalise avec le Christ en union avec des myriades et des myriades et des myriades.
C’est pour ça qu’il y a un lien de nécessité entre le Corps mystique de l’Eglise entier avec ses myriades de membres et la Parousie du monde entier.
Si je les vois, je rentre dans leur âme, je les aime, ils passent devant parce que je les admire, et je touche avec eux les portes de l’ouverture des temps.