Père Nathan
Homélie de Marie Mère de l'Eglise



La méditation est d’un apôtre de Saint Dominique. Espérer, c’est quelque chose de très concret. Jésus dit : « Tu accueilles le Royaume à la manière de l’enfant ». Accueillir le Royaume à la manière d’un enfant, croire que Dieu nous rend capables de poser des actes éternels, que quand nous aimons, cet amour n’est pas simplement un beau sentiment dans une marée d’absurdités vouées à la mort mais une fenêtre ouverte sur l’éternité, ces actes éternels, ces actes que nous pouvons faire et dont le fruit est éternel, ce sont des actes d’amour, les seuls qui comptent, ceux qui construisent dans notre monde, déjà ici, l’éternité du Royaume de Dieu. Espérer, dans la pratique, ce n’est pas seulement croire que nous sommes capables d’éternité, c’est vivre en préférant l’éternité à tout le reste, en faisant passer l’éternel d’abord, avant tout le reste. Espérer, c’est accepter d’adopter le point de vue de l’éternité, non pas dans le lointain mais dans le point de vue de l’amour. Chaque acte d’amour construit bien plus l’éternité que son poids de farine, d’œuf ou de sucre ne le laisserait croire si on se mettait à préparer un gâteau pour une voisine isolée à qui cela ferait plaisir. Il faut accueillir le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant.

C’est à cause de la loi éternelle, la conscience d’amour. L’enfant, c’est la première fois qu’il découvre qu’il va au delà de lui-même dans un acte de gratuité d’amour que c’est une loi éternelle à laquelle il obéit. C’est la métaphysique de l’amour. Et le Royaume de Dieu, c’est à la manière d’un enfant que nous l’accueillons.

Tout ce que nous avons médité sur Marie Mère de l’Eglise, c’est qu’elle est notre Maman dans l’Eucharistie. A cause du Saint-Père, elle est notre Maman dans l’Eucharistie. Pour ceux qui ont attendu l’ouverture des secrets de la Maternité divine de Marie, ceux qui s’y sont préparés à l’avance pour hâter la venue de cette fécondité, à la manière des enfants

Cette loi éternelle ressurgit encore quand on est un enfant. Cette loi éternelle est tout nous-mêmes lorsque nous commençons à faire un acte d’amour dans le ventre maternel. C’est vrai, il y a des actes d’amour que nous faisons dans le ventre maternel qui sont totalement ouverts à l’acte éternel d’amour. Mais consciemment. C’est ça d’ailleurs la loi éternelle. La métaphysique de l’amour est liée à la loi éternelle. C’est la nature, c’est une loi de nature d’amour, la nature de l’amour, la nature de l’enfant.

Et si nous rentrons dans la manière de l’enfant de recevoir le Royaume du divin amour, là il faut l’Eucharistie, le Saint-Père et la Maternité divine de Marie, les trois ensemble.

Nous percevons assez bien qu’il faut célébrer, vivre, pénétrer, s’engloutir, revenir, permettre au Bon Dieu de nous laisser visiter non pas notre conception mais ces six premiers mois de notre conception pour vivre les trois derniers mois avec Marie Mère de l’Eglise, avec la Maternité divine de Marie. Il faut accepter que Dieu et Marie viennent visiter eucharistiquement nos six premiers mois à la manière avec laquelle ça s’est réalisé avec Jean de l’Apocalypse, de toute évidence.

Donc le baptême de Jean Baptiste au sixième mois est juste une icône de ce qui se réalise dans le réel de l’Eglise aujourd’hui, une prophétie, une annonce préambulaire, préparatoire.

C’est une forme de bilocation qui est enfantine, de faire ça à la manière de l’enfant. Il accueille... ce n’est pas le Sacré-Cœur, c’est le Cœur eucharistique de Jésus. Le Cœur eucharistique de Jésus va commencer à battre d’une manière réelle dans le Corps mystique de l’Eglise juste avant l’ouverture du cinquième sceau de l’Apocalypse. Ce sont les fêtes de la préparation à l’ouverture du cinquième sceau de l’Apocalypse que nous fêtons ces jours-ci. Combien de temps ça durera ? Je ne sais pas du tout. Mais c’est la grande fête de la préparation.

Dans Marie Mère de l’Eglise nous voyons très bien que notre petit point d’amour comme un tachyon, comme une particule très minuscule, très vivante, très mobilisée par la loi d’amour naturelle, la conscience d’amour, est parfaitement capable de voler comme ça dans l’amour dans le sixième mois, pour que le sixième mois de toutes les conceptions humaines soit visité par Dieu en commençant par nous.

Et pour ça il faut rentrer dans le ventre, à l’intérieur de Marie Mère de l’Eglise, dans le sein glorieux et incarné de Marie Mère de l’Eglise – ce n’est plus Elisabeth, c’est Marie Mère de l’Eglise – et accepter que notre conception soit visitée par Dieu et que nous-mêmes nous visitions avec Jésus notre propre conception dans la conception de Marie dans la conception johannique pendant ces six premiers mois et jusque maintenant. Maintenant c’est le sixième mois. C’est à l’intérieur de Marie.

Marie, quand on dit qu’elle est Mère de l’Eglise, ce qui me frappe c’est que Marie est Mère de Dieu, c’est la Maternité divine de Marie. Marie est Mère de Dieu. Elle est Mère de toute la splendeur éternelle créatrice de Dieu qui regarde vers une nature humaine qu’il va étreindre, embrasser, visiter.

Dans l’Eucharistie nous pouvons très bien… non seulement nous pouvons mais nous devons puisque désormais cette fécondité, elle est réelle, elle est incarnée, elle n’est plus prophétique ou symbolique, elle est transsubstantiée, elle apporte ce qu’elle signifie, elle réalise ce qu’elle proclame.

Et donc dans l’éternelle Volonté divine et incréée de Dieu, le Fiat de Marie la transforme en Mère divine, en Mère de Dieu. Elle engendre Dieu dans le sixième jour de notre Visitation. Le fameux sixième jour ! Le fameux sixième mois ! Et elle engendre quoi en nous ? Elle engendre en nous cette sanctification par le Verbe de Dieu. C’est une divinisation d’en-haut. C’est un engendrement éternel venu d’en-haut et qui fait que nous sommes engendrés éternels dans le Verbe de Dieu subsistant mystiquement mais réellement.

Marie engendre le Verbe de Dieu, elle engendre la divinité du Verbe de Dieu, elle engendre l’éternité de la divinité du Verbe de Dieu dans son regard, son respectus. Il est entièrement regardant, il est entièrement mobilisé vers lui-même dans son acte créateur tout-puissant et éternel. D’ailleurs en hébreu ça se traduit par « El ». « El », ça ne veut pas dire Dieu. Emmanuel, par exemple, ou Gabriel, Mickaël. « El », c’est Dieu qui tourne son regard, c’est Dieu qui contemple ad intra éternellement ce qui va se réaliser ad extra glorieusement. Il se tourne vers nous. Marie a engendré cette considération. Dieu est mobilisé sur cette considération éternelle de son regard incréé, purement divin et éternel.

Après, le fait que Dieu s’incarne, que Dieu se crée un corps, c’est autre chose, c’est un fruit de la Maternité divine de Marie, mais ce n’est pas à proprement parler la Maternité divine de Marie. C’est la Maternité surnaturelle de Marie par rapport à l’Incarnation. C’est un peu comme la grâce capitale du Christ, elle dépend de la grâce d’union et elle en découle.

La Maternité divine de Marie, à partir de cette semaine, c’est quelque chose qui fait qu’à la Messe maintenant nous pouvons nous autoriser et être autorisés, par la foi, l’espérance, comme un enfant, nous savons que nous pouvons habiter à l’intérieur de Marie au moment où elle est assumée et elle engendre le Verbe de Dieu dans sa considération éternelle et incréée de ce retournement à l’intérieur de Dieu qui se retourne sur tout ce qui va être son unique gloire, le respectus du Verbe vis-à-vis de sa gloire assumante.

C’est pour ça que quand nous voyons les âmes sous l’autel, nous ne disons pas qu’ils ont trouvé la mort à cause du Christ : ce ne sont pas des martyrs qui ont versé leur sang à cause de Jésus, non, ils ont embrassé la mort en raison du Verbe de Dieu.

Et ces enfants du sixième mois sont par la Messe, à partir de maintenant, réellement et de manière incarnée disposés à recevoir immédiatement cette Maternité divine de Marie dans la transVerbération de ce qu’il leur reste d’espérance, d’amour dans la loi éternelle qui fait encore écho en eux continuellement et qui va prendre une coloration non seulement surnaturelle mais aussi complètement transVerbérée. Enfin, c’est plus qu’une transVerbération, c’est un engendrement d’éternité dans le temps de leur Oui dans la loi éternelle surélevée en la loi éternelle du Cœur eucharistique de Jésus.

Concrètement, si je puis dire, accueillir le Royaume de Dieu comme l’enfant du sixième mois, du sixième jour, c’est… On ne peut pas ne pas le voir, ça. La grâce est donnée immédiatement. C’est le Saint-Père qui l’a décidé donc c’est ouvert au ciel, c’est ouvert dans la terre. C’est comme si la Maternité divine de Marie se déplaçait du ciel vers la terre et du fond de la terre vers le ciel, en descendant en nous, en nous laissant recueillir, et nous réemportant dans cette Maternité divine éternelle assumée.

Elle ne va pas être engendrante du Verbe de Dieu en Jésus sans recueillir auparavant tous ses membres divinisés avec la formation divine du respectus du Verbe sur eux. Emmanuel ! Alors elle engendre le Corps mystique de Jésus en entier, mais surtout, très exactement, de la même fécondité, avec la même opération, la même lumière assumée en elle par la puissance du Saint-Esprit, l’obombration. C’est avec cette même opération, comme dit le père Garrigou Lagrange, qu’elle engendre le Corps mystique de Jésus.

Mais cette fois-ci, dans l’Eucharistie, ça nous est donné. Nous terminons la semaine, avec samedi, demain, jour de Marie, le grand Sabbat de la Maternité divine de Marie. Et la grande neuvaine se termine lundi. C’est extraordinaire ! Sixième jour, septième jour, huitième jour, neuvième jour !

Et donc il faut s’adapter. Le Saint-Père nous demande une adaptation, le ciel nous demande de nous adapter, de nous affiner, pour que nous soyons en affinité avec Marie. Nous pouvons pénétrer très facilement en Marie dans sa Maternité divine vis-à-vis du Verbe de Dieu, nous pouvons pénétrer dans son sein incarné maternel. C’est la Maman du Verbe, c’est notre Maman. Tant que nous n’étions pas identifiés à l’Engendré éternel de Dieu, le Fils du Père, en elle, nous pouvions dire que Marie est Mère de Dieu et notre Mère, mais maintenant nous pouvons dire Maman à cause de ça, sous le souffle du Saint-Esprit.

Et voilà, c’est le sixième mois. C’est le sixième mois johannique. Dix-neuf ans après le Mariage, après la Nativité. Parce que Jésus a engendré dans l’éternité de l’Ascension, le Verbe de Dieu resplendissant dans la nature humaine entière, les derniers sceaux de l’union parfaite. C’est ce que le Père veut et c’est là où le Père nous attend.

Comme la Maternité divine de Marie se réalise dans la chair, dans le sang, dans la sensibilité immaculée et toute divine de Marie, ce n’est plus seulement notre esprit dépouillé de toute humanité qui est divinisé maintenant, c’est le corps spirituel, c’est la création toute entière qui va pouvoir passer maintenant dans cette transdivinisation de notre engendrement éternel du Père à l’intérieur de Marie qui se fait.

Alors en elle nous allons recevoir, nous allons vivre ce qui a été vécu dans la matière qui s’est laissé emparer vivante dans la divinité incréée de Dieu pour faire Jésus. Marie du coup ne fait pas nombre avec le Père comme Epousé, et l’Epousé ne fait pas nombre avec la nouvelle Epousée, et l’Epousé Joseph ne fait pas nombre non plus, si bien qu’il y a trois Epousés en une Epousée et une Epousée en trois Epousés, avec donc une unique fécondité dans l’indivisibilité de Dieu. Voilà ce qui nous est donné jusque dans la matière vivante, sensible, spirituelle, surnaturelle toute pure, c’est vrai aussi, dans notre loi d’amour, loi éternelle.

C’est pour ça que là, maintenant, c’est bien, nous avons ici, dans ce petit oratoire, la visite de Saint Bonaventure pendant trois jours et demi, qui dit qu’à la fin des temps, et même comme dans les temps primordiaux de Marie, tout est assumé dans le pèlerinage sensible et divin en même temps. L’incarnation va avoir son heure dans la fécondité divine de Marie, fécondité eucharistique.

A partir du moment où la Messe est célébrée, je peux, par volonté de Dieu et du Saint-Père, donc par la volonté éternelle et incréée de Dieu qui s’inscrit dans la volonté éternelle et incréée du Saint-Esprit à l’intérieur du Saint-Père dans la fécondité eucharistique, je peux rentrer dans cette demeure de la Maternité divine de Marie vis-à-vis du Verbe de Dieu.

Elle n’efface pas ma personne, de même que le Verbe de Dieu n’a jamais effacé dans sa gloire la Personne du Père. Elle n’efface pas ma personne mais elle s’efface devant ma personne et ma personne s’efface aussi devant elle.

Et d’elle émane le délice du Monde Nouveau, ce qui rend délicieux dans le Cœur broyé de Jésus, dans l’immolation eucharistique permanente de Jésus qui fait de son Cœur eucharistique un fond de délices surabondants. Et c’est ça que Saint Jean a vécu le jour de la Cène. Il a fait ses délices, comme il l’a expliqué à Sainte Gertrude.

Eh bien ces jours johanniques sont partagés maintenant avec tous les enfants qui vivent la grande fête de la préparation. C’est beau ! La Sainte Vierge est restée trois mois, jusqu’à la naissance de Jean Baptiste, après cette surnaturelle divinisation du Cœur Sacré de Jésus dans lui, donc jusqu’à ce que le cœur de Jésus batte dans la poitrine de Jésus enfant. Marie est restée là jusqu’à ce que le Cœur de Jésus batte dans la poitrine de Jésus enfant en entier.

Et comme il ne peut y avoir deux sans trois, c’est normal, il y a dans le Christ l’alpha et l’oméga et donc c’est là qu’a été engendré, si je puis dire, dans cette fécondité de la Maternité divine de Marie, de quoi concevoir la divinisation du cœur de Jean de l’Apocalypse dix-neuf ans plus tard.

Et ça c’est pour l’Eglise, parce que Jean est celui qui montre comment la charité se réalise à la manière d’un enfant avant sa naissance, dans sa naissance et en gardant justement la manière de son enfance jusque précisément dans sa surabondance universelle dans la nature humaine toute entière à la fin.

Voilà, cela, c’est le secret eucharistique johannique qui explique toute l’Apocalypse.

Ça ne veut pas dire que jusqu’à maintenant on ne vivait rien de tout cela. On vivait cette incorporation à Jésus, à Jésus-Christ, au Christ Jésus qui est Dieu. Mais cette fois-ci on peut dire que, un peu comme les enfants qui sont sous l’autel, notre mort, notre anéantissement, notre disparition en lui peut aller grâce à la Maternité divine de Marie jusqu’à l’engendrement incréé et éternel du Père. On y est introduit par elle, on y redescend et on y remonte avec elle dans la nature humaine toute entière. Désormais les portes de l’union parfaite, de l’union finale, de l’union johannique, de l’union d’amour, sont ouvertes.

Mais c’est vrai que l’enfant aime bien, il va spontanément dans les bras de Jésus, il aime bien que la main magnifique de Jésus se pose sur sa tête, la caresse du Saint-Esprit qui pénètre jusqu’au tremblement des racines de son cœur d’enfant resté encore unifié. L’enfant, bien sûr, quand on lui dit : « C’est Dieu », ça ne fait pas souci pour lui.

Il n’y a eu aucun doute pour Jean Baptiste lorsqu’il a reçu la caresse intérieure de la masharisation de Jésus Marie Joseph en lui, il n’y a eu aucun doute pour lui que c’était Dieu qui le visitait, le même Dieu que celui de son Oui éternel six mois avant. C’est une reconnaissance, un aller et un retour. C’est pour ça que ces six premiers mois sont unifiants en lui de manière prodigieuse. Et puis ils ont disparu dans l’épanouissement de la vie divine en lui à l’intérieur de la Très Sainte Trinité explicitement dans l’amour, parce que lui, il aime Dieu, il aime Celui que Dieu aime à l’intérieur de Dieu, et il aime la voix des Epousailles à l’intérieur incréé de Dieu. C’est dès le départ. C’est pour ça qu’il est le prince du baptême, l’instrument du baptême.

Nous ne sommes pas baptisés dans le Christ, nous sommes baptisés dans le Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Ce n’est quand même pas pareil. C’est la même chose parce Jésus c’est le Fils, mais on ne dit pas : « Je te baptise au nom du Christ Jésus », non, on dit : « Je te baptise au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ».

Les enfants sous l’autel dans le parfum du nard de Saint Joseph ouvert dans la sponsalité dans la maternité divine de Marie, on les baptise au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Et l’Apocalypse de Jean dit : « Leur mort est une mort qui est inscrite dans le Verbe de Dieu », ce n’est pas dans le Christ, tandis que tous les autres qui sont morts : « Heureux ceux qui sont morts dans le Christ ! », mais les enfants non. Et eux ils doivent vivre ça dans le temps, voilà la robe blanche, dans le temps de la patience jusqu’à la fin et l’accomplissement d’amour : « Patientez jusqu’à ce que le nombre soit atteint ». Et donc ils doivent vivre le mystère de l’incarnation à partir de la Maternité divine de Marie et de l’Eglise eucharistiquement dans le fruit des sacrements.

C’est pour ça que c’est évidemment eux qui au terme accompagnent le Christ Fils de l’Homme venant sur les nuées du ciel avec ceux qui sont marqués par le sceau du Saint-Esprit pour le jugement des vivants et des morts.

C’est pour ça qu’ils ne sont pas malheureux. C’est vraiment pour eux que les Béatitudes ont été proclamées : « Bienheureux ! ». « Bienheureux ! », « Levez-vous ! », « C’est vous maintenant ! », « C’est à vous les pauvres, les affligés, assoiffés d’amour, ajustés à Dieu, persécutés à cause du Verbe de Dieu », non pas à cause du Christ mais à cause de la haine du Verbe de Dieu, de la Parole de Dieu, de Dieu le Fils. Les Béatitudes ont été écrites par excellence pour eux.

Et nous, nous recevons le Royaume à la manière des enfants. La méditation qui est proposée est belle. C’est vrai, un enfant ne se fait pas de souci. L’acte d’amour est un acte d’amour qui s’ouvre à l’éternité immédiatement s’il y obéit. C’est une impulsion qui vient de Dieu. La loi éternelle vient de Dieu, surgit à l’intérieur de lui et s’inscrit dans un acte de gratuité totale d’amour. Il sait très bien que c’est une loi éternelle d’amour qui est en dehors des lois humaines, de l’intérêt humain. Alors ce n’est pas pour faire plaisir à papa, pour faire plaisir à maman, ça il le sait très bien, c’est gratuit. Il sait très bien que c’est un acte d’éternité, que c’est un acte ouvert sur l’éternité, qu’il appartient à l’éternité quand il fait cet acte libre pour la première fois. L’obéissance à la loi d’amour ! C’est la nature, ce n’est pas la grâce surnaturelle qui fait ça, c’est la loi métaphysique d’amour, la loi naturelle.

Alors tu te rends compte : c’est la disposition à l’espérance.

Une fois que nous sommes inscrits dans l’éternité par l’amour, à ce moment-là, oui, nous redescendons dans l’Eucharistie, nous voyons que nous sommes dans le sein de Marie et nous la laissons engendrer le respectus incréé du Verbe vis-à-vis du Christ et de nous en même temps. C’est ça la proclamation du dogme de Marie Mère de l’Eglise. Il y a une seule Maternité dans un seul instant indivisible.

Eh bien, de se trouver à ce point d’indivisibilité, c’est ça la foi de l’Eglise catholique depuis une semaine. C’est là où le Père nous attend avec toute notre soif sensible, avec toute notre soif d’amour créée, avec toute notre matière vivante, avec nos trois puissances, mais aussi avec toute la vie divine de Jésus qui transglorifie notre emportement à l’intérieur de Dieu par l’amour.

Et à ce moment-là nous voyons très bien, nous le voyons comme Dieu le voit, puisque c’est un regard, respectus du Verbe de Dieu, du Père et du Saint-Esprit, vis-à-vis de cette glorification qui est éternelle, à travers cette indivisibilité que Marie porte dans le point éternel de son Fiat éternel dans la Volonté éternelle et incréée, nous voyons qu’il n’y a qu’un seul point, puisqu’elle fait tout le travail de l’aller et retour.

Et nous voyons très bien que du coup elle est l’Engendrante, la Mère de l’Eucharistie, la Mère des sacrements, la Mère du fruit des sacrements, la Mère du sacerdoce, la Mère de l’Ascension, la Mère de la Résurrection. Elle est tout à fait au-dessus de la Résurrection, complètement au-dessus. C’est pour ça qu’il y a ce jaillissement trinitaire dans l’au-delà de la Maternité divine de Marie. Elle engendre la glorification dans l’incréé de Dieu. Elle est la Mère de Dieu et c’est le Saint-Esprit qui est son acte. Tout ce qu’elle est en puissance dans cette Maternité divine, c’est l’Esprit Saint qui l’actue. Il n’y a aucune distance de la puissance à l’acte dans cet accomplissement.

C’est quelque chose de tellement évident pour nous que nous sommes bien obligés de faire l’apprentissage, comme l’enfant va faire l’apprentissage de sa mère, avec le cœur, à partir du sixième mois, avec le cœur divinisé, avec le cœur sanctifié, avec le cœur chrétien, avec le cœur transVerbéré.

Nous nous autorisons à nous laisser visiter par Dieu dans nos six premiers mois pour une transVerbération qui commence depuis une semaine pour une traversée du Verbe de Dieu qui soutient notre personne plus que notre être soutient notre propre personne. Il ne la soutient pas seulement plus que notre propre personne seulement sur le plan spirituel ou surnaturel, mais aussi sur le plan matériel, sensible. C’est toute la nature humaine qui est saisie par l’engendrement éternel. La nature humaine ainsi saisie devient Dieu.

Cette fécondité réelle et effective dans le temps de l’Eglise a été ouverte il y a une semaine par le Saint-Père. Il faut vivre à l’heure de l’Eglise, c’est sûr. Vivre à l’heure de Dieu, c’est vivre à l’heure du Saint-Père. Tout le reste, c’est du bavardage diabolique, c’est tout, c’est pour perdre son temps, détourner l’attention. C’est l’acte majeur du pape, de la papauté terminale, de toute la papauté.

C’est elle la Maman de la Messe. Ô ma Messe, ô ma Messe, j’aime ma Maman avec ma Messe. C’est joli, ça ! J’aime ma Maman avec ma Messe. J’aime ma Messe dans ma Maman. C’est elle l’Engendrante de la mission invisible et incréée de Dieu, celle qui fait les délices de la Paternité incréée de Dieu, et ces délices sont tellement débordants qu’il disparaît dans ces délices et il n’y a plus que l’Esprit Saint qui actue la Maternité divine de Marie. C’est ma Messe maintenant. L’autel n’est pas là où on croit. Que l’autel soit là, qu’il soit dans le maître-autel, qu’il soit… L’autel n’est pas là où on croit, il est sublime, céleste et divin : c’est la Maternité divine de Marie qui est le lieu incréé de l’autel. Elle est la Maman de ma Messe. « J’aime ma Maman » et « J’aime ma Messe », ça veut dire la même chose maintenant. Donc maintenant, ma Messe c’est ma Maman.

Un enfant comprend très bien ça s’il ferme les yeux, s’il fait l’acte de foi, s’il se laisse emporter par l’Esprit Saint, s’il se laisse prendre par la métamorphose. Bien sûr, il ne comprend pas immédiatement. Si dans le Christ il se laisse prendre par la foi, l’amour, l’espérance, s’il se laisse dilater dans l’engendrement éternel de Dieu à l’intérieur de lui, eh bien cela il le voit tout de suite, il le perçoit également tout de suite, et il va le percevoir de plus en plus.

Le Monde Nouveau est arrivé. Le monde ancien n’a plus aucun intérêt.

Tout le capital divin de Dieu est mobilisé. Le monde angélique glorieux va connaître une nouvelle gloire, une création nouvelle d’une nouvelle gloire sans limite et sans fin pour eux, parce qu’elle est la Maman de la gloire angélique, il ne faut jamais l’oublier. Tout ce qui est créé dans la gloire de la glorification incréée de Dieu, elle en est la Maman. Marie est Mère de l’Eglise. Les anges glorieux font partie de l’Eglise, les âmes du purgatoire font partie de l’Eglise, les enfants qui sont sous l’autel font partie de l’Eglise.

C’est pour ça d’ailleurs que dans ce qu’on appelle l’Avertissement, la Pentecôte de l’Immaculée Conception dans nos conceptions ainsi ouvertes, il va falloir que nous soyons conscients, au moins quelques uns, à la place de tous les autres, se réalisant ainsi en même temps que nous dans tous les autres, conscients, pas du tout surpris mais prêts, vivant déjà de ce que cette Pentecôte de l’Immaculée Conception dans nos conceptions, dans toute notre vie d’enfance, d’enfance absolue, d’enfance essentielle, d’enfance surnaturelle, soit récepteur de la transglorification du Verbe de Dieu.

Et c’est ça qui par pression va aller vers le sixième sceau de l’Apocalypse, parce que ça va prendre pression du monde angélique et de la matière du corps spirituel.

Et parce que le Roi, lui, s’y dispose déjà. Il sait à quoi il se dispose avec tous ses Gédéon. C’est ça, il le sait parfaitement, donc il s’y dispose dans la clarté d’une vie virginale contemplative effective, pas du tout symbolique ou imaginative.

Nous nous laissons visiter dans notre conception dans notre sixième mois avec toutes ces myriades actuellement altérées, mais aussi ces myriades que nous assumons dans l’instant présent de tous les temps.

Cette nature humaine, oui, se dispose surnaturellement à cette Pentecôte de l’Immaculée Conception dans toutes les conceptions, mais à condition bien-sûr que ce soit pour que cette Immaculée Conception s’ouvre à l’accueil, cette disponibilité – dont parlait tout le temps le père Emmanuel – surnaturelle à la transglorification du Verbe de Dieu dans notre nature humaine toute entière actuelle, personnelle et universelle à la fois, féconde immédiatement par charité sous le souffle du Saint-Esprit.

Le fait d’en vivre déjà par l’espérance par la foi, par amour, permet d’être présent dans l’éternelle Volonté de Dieu au jour de cette demi-heure qui arrive. Même si nous n’avons pas pris le temps de nous y préparer explicitement avant la Messe ou après la Messe, tant pis, d’autres le font pour nous. Le Roi le fait pour nous. Nous allons lui courir derrière autant que nous pouvons. Nous nous accrochons à lui en tout cas. Nous savons que c’est à la manière d’un enfant qu’il faut faire ça.

En tout cas, l’Eglise véritable, elle est là. Si nous ne faisons pas partie de cette Eglise-là si nous ne nous y sommes pas préparés avant la Messe et après la Messe, nous ferons comme les bouddhistes, les musulmans, les hommes de bonne volonté, nous allons nous préparer à sauter dans la barque au dernier moment. Mais le dernier moment, c’est peut-être maintenant pour les catholiques. Pour ceux qui ne savent pas, c’est autre chose, parce qu’il y a des catholiques qui ne savent pas, évidemment, alors c’est implicite.

Alors à ce moment-là, si c’est ça la Maternité divine de Marie, Elle est la Mère du vol libre dans les Noces de l’Agneau. Eh oui bien sûr ! Et donc l’Anti-Christ, ça y est, il est tombé derrière, en-dessous, dans le vide. Elle est l’engendrement de la Rédemption universelle effective accomplie, elle est Corédemptrice.

Mais entre les deux il y a quand même ceux qui reçoivent Marie comme Mère divine de manière réelle, transsubstantielle, actuelle, vivante, féconde et efficace, substantiellement, transglorieusement.

En tout cas la chose est claire, vraiment la chose est limpide, c’est facile maintenant. C’est vrai, si nous avions du mal à rentrer dans les mystères, maintenant ça devient facile. Il suffit de s’y ouvrir, regarder, comme l’enfant, et tout de suite nous sommes dans Marie, nous sommes dans son sein, nous nous laissons visiter au sixième mois et les six premiers mois, nous nous laissons parcourir les trois mois qui restent avec elle, pour l’engendrement de la Jérusalem véritable, l’Epousée. Nous le voyons maintenant, il n’y a plus de voile. La seule chose que nous pouvons dire, c’est qu’avant c’était peut-être difficile à comprendre, mais maintenant il n’y a plus rien à comprendre, nous le faisons et ça se fait, nous le disons et ça se réalise, nous disons oui et c’est bon, et nous le voyons.

Marie est notre enveloppant, elle est l’enveloppant de l’éternité de Dieu vis-à-vis de sa propre glorification et son regard dans la lumière purement divine qui va faire d’elle la source de ce miracle d’amour où Dieu décide de prendre chair à partir de là.

Je le répète : Marie Mère divine de Dieu et Marie Mère de l’Incarnation, Mère de Jésus, ce n’est pas la même chose. Elle est Mère de l’Union hypostatique c’est vrai, elle est Mère de Jésus c’est vrai, elle est Mère de la grâce capitale c’est vrai, elle est en tant que Mère cette grâce capitale elle-même puisque la grâce capitale est incréée dans la lumière de gloire, donc elle est Mère de la lumière de gloire, grâce capitale, grâce d’union, et ce n’est pas la même chose que d’être Mère du divin Rédempteur, de celui qui est à la fois Dieu et à la fois homme.

C’est ma Maman. Quand je dis : « C’est ma Messe, maintenant c’est ma Maman dans ma Messe, dans ma Messe à moi c’est ma Maman maintenant », c’est Dieu qui dit ça, c’est le Père qui dit ça dans le Saint des Saints ouvert, c’est le Saint-Esprit qui dit ça dans l’acte de sa sponsalité, c’est le Verbe de Dieu, c’est l’intériorité sponsale de Dieu toute flambante, glorieuse, merveilleuse, qui dit ça en elle. « C’est ma Messe, c’est mon mouvement incréé éternel, c’est ça dans ma Maman ». Nous sommes engloutis, disparus là, et nous disons nous aussi : « C’est ma Messe dans ma Maman ». Quatre en Un, Un en quatre : יהוה (Yod Hè Vav Hè).

Je suis sûr que tu expliques ça à un enfant, il le comprend immédiatement. Il n’a presque pas besoin de l’entendre qu’il le fait aussitôt. C’est ce qui se fait aussitôt et de plus en plus. « Laissez venir à moi les enfants ». « Celui qui accueille le Royaume à la manière d’un enfant »…



Retour à l'Accueil