Evangile et Homélie de Père Nathan
pour St Michel Archange
et les Saints Innocents
28 décembre 2017
Alléluia, Alléluia.
A toi, Dieu, notre louange !
C’est toi dont témoignent les martyrs,
c’est toi dont témoignent les enfants
qui t’acclament en disant : « Tu es Seigneur ! ».
Alléluia.
Evangile de Jésus-Christ Notre-Seigneur selon St Matthieu 2, 13-18
Après le départ des mages, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et il lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, fuis en Egypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. » Joseph se leva ; dans la nuit il prend l’enfant et sa mère, et se retire en Egypte où il reste jusqu’à la mort d’Hérode, pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : D’Egypte, j’ai appelé mon fils. Alors Hérode, voyant que les mages s’étaient moqués de lui, entra dans une fureur violente. Il envoya tuer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans à Bethléem et dans toute la région d’après la date qu’il s’était fait préciser par les mages, pour que s’accomplisse la parole prononcée par Jérémie le prophète : Un cri s’élève dans Rama, pleurs et plainte immensément longue : c’est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas être consolée, car ils ne sont plus.
Louange à Toi Seigneur.
Que ton Evangile Seigneur s’inscrive dans nos âmes, qu’il nous lave de toutes nos fautes, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen. Louange à Toi, alleluiah ! Que ton Evangile, Seigneur, pénètre dans les cieux, éclaire les profondeurs, recouvre toute l’orbe de la terre, pénètre en bénédiction immaculée toutes les âmes assoiffées de virginité sainte, divine, immaculée, toute pure et éternelle, qu’ils puissent voir devant leurs yeux s’ouvrir dès ce temps les portes de la Jérusalem d’en-haut, libres de toute entrave, lavés de toute faute, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Louange à Toi, alleluiah !
La méditation nous est proposée : Dans son Mystère des Saints Innocents, Péguy met sur les lèvres de Dieu lui-même les paroles de la désolation :
Mais voilà qu’ils préparaient
De telles horreurs et de telles monstruosités
Que moi Dieu j’en ai été épouvanté
Et que je n’ai même pas pu supporter l’idée
Que cela se ferait, que cela arriverait,
Que cela aurait lieu, ce qu’ils avaient préparé.
Et que moi j’ai perdu patience.
Et pourtant je suis cette patience.
Parce que je suis éternel.
Et je les ai saisis lorsqu’ils préparaient de telles épouvantes
Dans la préparation de l’accomplissement lui-même.
Mais je n’ai pas pu me retenir. C’était plus fort que moi.
Car j’ai moi aussi ma sainte face et mon visage
Mon amour est comme la foudre et le tonnerre.
Ils ont préparé mon accomplissement dans l’épouvante
Ils ont préparé l’événement pour le marquer
des rayons du sang de mon Fils innocent.
Toutes les messes du matin sont célébrées en l’honneur de St Michel Archange. Nous sommes dans une neuvaine de messes à St Michel Archange jusqu’à la fin de l’année : messe de Noël déjà, messe du principe, de la source de tous les martyrs qui ont donné leur sang, messe johannique, et aujourd’hui, quatrième messe, messe de l’innocence crucifiée triomphante et divine, l’immolation de Jésus dans le principe venant de la Lumière immaculée de celle qui est transpercée, immolée dans le Verbe de Dieu dès le premier instant.
St Michel Archange est invité à pénétrer le mystère eucharistique des enfants innocents.
Mais outre la qualité de leur sainteté accomplie qui ne cesse d’augmenter jusqu’au nombre atteint de l’intensité de leur sainteté finale, outre cette qualité, outre la substance même de leur vie inscrite dans la subsistance du Verbe de Dieu, c’est St Jean de l’Apocalypse qui nous le révèle, il y a aussi leur nombre.
Et l’Ange séraphique et toutes les hiérarchies glorieuses, un peu comme Péguy le dit dans son poème, en sont retournés, non pas d’épouvante mais d’admiration, dans le Oui qu’ils prononcent dans la lumière vivante de leur triomphe qui est offrande et amour, amour et offrande, dans la petitesse la plus petite possible du principe inscrit ipso facto dans l’accomplissement de toute chose par leur liberté acquiescente d’une sainteté parfaite et toujours augmentante dans la nourriture eucharistique.
Alors St Michel Archange donne à cette offrande d’amour et cet amour d’offrande envahi par l’océan du Verbe intérieur de Vie et son amour brûlant et triomphant, il donne à cet amour d’offrande, cette offrande d’amour, une vastitude sans limite et sans fin, séraphique.
Voilà la signification de la messe d’aujourd’hui et de l’intention.
C’est la quatrième messe.
Tous les soubassements de la terre sont suspendus à la sainteté libre de l’immolation de l’enfance. L’enfance de Jésus aussitôt né est déchirée et il y a le sang, et c’est dans l’accomplissement, comme dit le poème de Péguy, et l’ennemi a tout préparé pour que cet accomplissement de lumière et de vie soit ensanglanté par le tourment de l’enfance et sa destruction.
Hérode a fait massacrer tous les enfants de Bethléem, c’est-à-dire tous les enfants de l’Eucharistie : Bethléem, c’est la Maison du Pain. Tous jusqu’à deux ans, donc tous ceux qui sont dans le silence du Verbe de Dieu, dans l’immolation de ce martyre.
Ils ont été mis à mort à cause du Verbe de Dieu, comme St Joseph glorieux l’a expliqué à St Jean à la révélation de l’Apocalypse, et le Verbe les a illuminés à l’instant de la conception. Ils ont gardé cette illumination et l’Ange leur est apparu.
A la propagation du péché originel, une deuxième vague, comme le dit le psaume d’aujourd’hui, les a submergés : une vague de haine, de terreur.
Et il y a une troisième vague : c’est la vague angélique, la vague des sceaux de l’Apocalypse, la vague d’amour et d’offrande, la vague triomphante de leur baptême, la vague de leur immersion dans la création nouvelle, la vague de leur mission divine dans l’Esprit Saint et dans l’Epousée qui disent : « Viens ! ». Ils sont devenus les principes, eux qu’on a voulu détruire dès le principe, ils sont devenus les principes du temps.
L’Eglise ne s’est jamais préoccupée d’eux. Deux mille ans sans aucun geste, aucun regard, aucun désir, aucune prière, jamais, jamais, jamais.
Il a fallu attendre que l’Eglise dans le Saint-Père dévoile le Saint des Saints d’où émane dans le principe dans le Père d’amour inconditionnel jusqu’à la fin qu’un Verbe est envoyé pour eux.
Alors, après Cotignac, c’est Madrid. Après Cotignac et Madrid, c’est Montligeon. Après Cotignac, Madrid, Montligeon, c’est l’Argentine, le Brésil, Lourdes. De partout maintenant, des milliers de sanctuaires se tournent vers les enfants innocents.
J’ai eu avant-hier une petite distraction, je me suis dit : « Mais tout de même, quel est leur nombre ? », puisque nous savons que l’ouverture des temps, l’Avertissement, est suspendu au nombre des enfants.
C’est dit dans l’Apocalypse aussi : « Voilà une robe blanche pour votre patience divine, surnaturelle et triomphante, en attendant que le nombre de vos compagnons soit atteint.
Dieu est patience incréée, éternelle et substantielle, et cette patience substantielle est suspendue au nombre des enfants conjoints à une affinité d’acquiescement avec l’Agneau dans l’illumination du Verbe qui les illumine dans l’immense submersion, la triple submersion, dans laquelle s’est dégagé leur Oui virginal d’offrande d’amour éternelle dès cette terre et avant la naissance.
Il est dit dans la sainte doctrine de l’Eglise que l’ouverture des temps est fonction du nombre.
Il est dit aussi dans la doctrine à propos des anges de Dieu, des esprits immaculés, purs, spirituels, à vastitude sans limite et sans fin, qui sont des myriades et des myriades, qu'une partie d’entre eux n’a pas voulu rentrer dans la toute-petitesse d’un Oui d’offrande d’amour immaculée et incarnée. Alors ceux-là ont dit : « Je ne peux pas servir Dieu dans ce sanctuaire de la petitesse de l’enfance incarné », et ils ont dit : « Non serviam ». Ils sont restés lumière immaculée, purs, divins attributs sans limite et sans fin, mais séparés, et ils se sont engloutis dans le temps. Le prince de l’univers est Lucifer. La place qui leur était réservée dans la lumière de gloire est donc restée vacante et restera vacante pour eux dans l’éternité.
Et la doctrine de l’Eglise dit ceci – je la trouve très intéressante, c’est bien l’Eglise catholique, vous savez, parce que dans l’Eglise catholique on sait tout, donc – : le nombre sera atteint lorsque tous les saints, ceux qui seront saints de la terre, les hommes, les enfants de l’homme et de la femme, auront été créés par Dieu dans le nombre qui remplace toutes les places laissées vacantes par les princes de la lumière, alors ce sera l’heure. Vous voyez, c’est beau !, c’est bien !
Alors je disais que j’avais eu une distraction il y a deux jours, je me demandais : « C’est quoi leur nombre ? », et je me suis laissé imaginer quelque chose.
On peut chiffrer à peu près qu’il y a eu deux cents milliards d’enfants, c’est vrai, depuis 1970. Il y a eu beaucoup d’êtres humains, c’est vrai, depuis la création du monde. Beaucoup ! Des myriades et des myriades de myriades ! Et je pensais aussi qu’il y avait deux mille milliards… Les anges ont été créés dans un nombre limité. Parce que tout a été créé dans le Verbe de Dieu en l’Immaculée Conception dans le principe, comme dit Moïse, dans le Saint des Saints du Bereshit. Et puis milliards parce que c’est 1000 x 1000 x 1000. La Jérusalem céleste, c’est 1000 x 1000 x 1000. Alors j’ai eu cette distraction, je me suis dit : « C’est deux mille milliards ».
Et comme dit l’Apocalypse, ça fait un tiers / deux tiers. Le nombre des anges déchus, c’est un tiers. Et donc j’ai pensé : cent quarante-quatre mille, c’est un chiffre d’Apocalypse : cent quarante-quatre mille milliards sont au ciel, mais il y a de la place vacante pour le reste. Ces chiffres me sont descendus comme ça, d’un seul coup, c’est pour ça que je me suis dit : « Tiens, c’est peut-être ça ».
Depuis 1970, il y en a deux cents milliards qui sont arrivés pour les remplacer.
Ce qui explique la tornade de tourments, d’horreur, de rage, de haine, parce que Satan ne supporte pas que ce soit des enfants qui prennent sa place dans l’éternité.
C’est vrai que dans l’avortement il y a quelque chose d’atroce, d’épouvantable !
Mais dans le regard de Dieu, dans le regard de la Sainte Famille, c’est associé à la joie céleste immédiatement. Nous avons fait remarquer que l’Eglise donne comme évangile pour les Saints Innocents : l’ange Gabriel apparaît à Joseph et lui dit : « Lève-toi, prends l’enfant et sa mère… », et « Joseph se leva. » C’est ἐγερθεὶς ». « Ἰωσήφ » s’est levé, il est ressuscité. Quand on dit dans les Actes des Apôtres que Jésus est ressuscité, on dit egerte, c’est l’egersis. Egersis, en grec, ce n’est pas anastasis. Ça va ensemble. Les enfants et St Joseph ressuscitent. Quand Joseph se lève, il prend l’enfant et il prend sa mère, donc il s’agit bien de sa mission accomplie dont la fuite en Egypte n’était qu’une prophétie qui s’accomplit de nos jours.
St Joseph glorieux prend l’enfance. Les deux mille ans de l’Eglise sont pour les enfants de la terre qui sont nés et St Joseph à la fin prend l’enfant pour enfoncer sa Nativité immolée dans la conception de la Jérusalem glorieuse : « Prends l’enfant et sa mère ». C’est la mission.
C’est pour ça qu’il a anticipé, il a préparé le mystère de compassion dans son accomplissement substantiel, pendant mille deux cent quatre-vingt-dix jours c’est ce qu’il a fait, pour être principe de la première résurrection avec la Croix glorieuse de Jésus à l’instant de sa mort, et tout cela est glorifié dans le ciel de la résurrection et dans l’Hypostase de Dieu, parce que le voile s’en est déchiré.
Alors d’un côté nous avons Hérode qui pendant deux ans, c’est-à-dire par haine du Verbe de Dieu, cherche à atteindre le sanctuaire du fond de l’Eucharistie, Bethléem, pour massacrer le cri silencieux des enfants.
Et de l’autre côte nous avons St Joseph qui enfouit dans trois mesures de farine eucharistique l’enfant, sa mère et le monde angélique glorieux, retournés à l’intérieur de l’indissolubilité de l’attente du nombre dans le secret et le silence de l’humilité substantielle du Roi, de l’offrande et de l’amour.
Ces choses-là nous paraissent évidentes aujourd’hui. Ce qui est très surprenant, c’est que pendant deux mille ans, il n’y a eu aucun saint pour en parler, aucun théologien, aucun pape, aucun prêtre, aucune encyclique, aucun texte, aucune prière, aucun geste, aucun mouvement pour se tourner vers eux, ce qui montre la férocité satanique du grand Hérode de tous les temps. « Nous étions submergés par les flots en furie ».
Le fait de célébrer pour eux et avec eux la plus grande gloire de St Michel Archange eucharistiquement, c’est une réponse prodigieuse, une réponse impressionnante, impressionnante vraiment !, fascinante, fascinandum et tremendum, qui nous emporte en eux, à leur suite, avec le Roi, de manière johannique et terminale.
Le nombre est atteint. Parce que si l’Eglise a décidé qu’on s’occupait d’eux, ça veut dire que le nombre est atteint.
Le nombre, vous savez, ce n’est pas seulement une question d’arithmétique, ou de quantité, ou de mathématique, le nombre exprime quelque chose de très important : il exprime le mystère de Dieu à l’intérieur de sa subsistance.
C’est pour ça que je pense que le chiffre originel du nombre, c’est deux mille milliards. Le nouvel Adam, le principe de l’Immaculée Conception, le principe, le premier moment de l’enfance dans l’Immaculée Conception, le premier moment de l’enfance dans le Verbe de Dieu, le tout dans l’épanouissement du premier moment de l’enfance immaculée de l’Eglise accomplie, et ceci dans le Règne des mille ans de l’Apocalypse à la puissance de la Très Sainte Trinité. C’est normal.
6 6 6 est un chiffre d’homme.
Et 1000 1000 1000, c’est sa réponse, c’est le chiffre de la Femme, c’est notre chiffre.
Et le nombre ce n’est pas une question, donc, de quantité, d’arithmétique, de recensement ou de mathématique, non, le nombre indique un poids, une mesure d’éternité à l’intérieur de l’Hypostase de Dieu et le nombre appartient à la conception de l’homme.
Tandis que l’espace sans limite et sans fin appartient à la subsistance, à la substance de l’ange. L’ange a une intériorité, un esprit tellement pur qu’il est sans limite et sans fin. Sa vie intérieure est le maître de l’espace enveloppant (…).
Satan, du coup, s’est englouti dans le temps pour le détruire et être maître de l’espace pour pouvoir garder son propre espace sans limite et sans fin dans un espace limité, mais du coup il a tout perdu : c’est ça la perdition.
St Michel, lui, a gagné tous les espaces de la résurrection, tous les espaces de la vie surnaturelle, tous les espaces de la lumière de gloire, tous les espaces du principe, tous les espaces de l’accomplissement, tous les espaces de l’ouverture de toute chose dans le mystère de l’Agneau, tous les espaces des Hypostases incréées de Dieu : voilà les espaces sans limite et sans fin qu’il assume pour y faire resplendir la gloire de Dieu, ceci dans les plus petites choses et les plus petits instants illuminés de cette manière, une manière vivante, spirituelle, mystique, se surmultipliant à jamais dans le nombre à l’intérieur de l’éternité glorieuse pour glorifier Dieu.
C’est pour ça que cette messe d’aujourd’hui avec son intention n’est pas du tout une petite chose.
Le filet s’est rompu et nous avons échappé.
Il faut que notre conception soit visitée par cela.
Il faut que nous allions dans notre prière catholique de la Jérusalem spirituelle qui va s’évanouir dans l’ouverture des temps en Jérusalem nouvelle, à la rencontre de la vague innombrable de la Jérusalem glorieuse dans le baiser du véritable amour.
Il faut que nous nous laissions en grande préparation à ces torrents presque sans limite et sans fin de haine et d’horreur vis-à-vis de tous ceux qui sont illuminés par le Verbe de Dieu dès leur conception.
Il faut que nous laissions visiter notre propre conception, et leur conception, et leur vie embryonnaire, et leur vie de liberté, de sainteté suprême, royale, finale, principe de toutes les fécondités de la fin à l’intérieur de l’autel de l’Immaculée Conception à la puissance de la Très Sainte Trinité dans le Verbe de Dieu transVerbérant l’Immaculée Conception dans son accomplissement : voilà deux mille milliards de fois.
Et je dis bien deux mille milliards de fois laisser Dieu visiter notre conception pour que rien n’échappe à Dieu de notre offrande, de notre amour, de notre amour d’offrande, de notre emportement, de notre engloutissement dans cet emportement, de notre disparition mystique dans cet écoulement, dans cette assomption à l’intérieur de notre chair suspendue dans la sponsalité spirituelle de la transformation terminale de notre existence, mariage spirituel universel accompli, de manière à être emportés nous aussi avec St Joseph dans sa résurrection pour être enfouis au milieu de ce monde de l’Egypte, pour être enfouis, engloutis, déterminés, illuminés, vivifiés, éclairés par la lumière de la Jérusalem nouvelle à la rencontre de la Jérusalem céleste.
Voilà notre respiration secrète, notre Sainte Famille, notre famille, notre familiarité, notre profondeur cachée et secrète. Celle-là, Hérode ne pourra pas l’atteindre. Il ne pourra même pas imaginer qu’elle existe.
L’Evangile des Saints Innocents nous enseigne tout cela de manière très claire.
Au moins, c’est bien, parce que nous faisons partie de ces enfants de Marie, de Joseph, de Jésus, de l’Eglise, de la Jérusalem, et en même temps nous sommes les enfants du monde angélique glorieux, et ça, c’est quelque chose de nouveau, c’est un univers divin inconnu jusqu’à lors, et c’est le nôtre, c’est celui du grand Roi, c’est celui du véritable Israël de Dieu au milieu des multitudes, c’est celui de l’amour dans l’humilité substantielle qui fait de nous des instruments d’amour et d’offrande, sources de la première résurrection et du vol libre dans les Noces de l’Agneau, pour que nous soyons dans l’indivisibilité des Noces de l’Agneau sources de la résurrection éternelle, la dernière résurrection.
Il est venu pour juger le monde et le temps après avoir vaincu la mort.
De toute façon, nous pourrons imaginer ce que nous voulons, nous pourrons entendre, voir peut-être aussi, des myriades de lumières sur ce sujet, ce n’est pas ça qui nous donnera l’amour et le feu séraphique d’amour.
Ce qui compte, c’est la conversion eucharistique. Quand nous recevons l’Hostie, il va y avoir une conversion eucharistique qui doit s’opérer, il y a ce passage de la lumière au feu séraphique d’amour qui y correspond. C’est cela qui compte pour nous.
C’est très important ce que nous disons là.
Combien disent : « J’aime la messe, ça me fait du bien, ça me pacifie » et ne font pas cette conversion après la communion de toutes les lumières en feu séraphique d’amour dans l’union transformante de sponsalité incréée et éternelle pour ouvrir les espaces sublimes des flammes de l’amour de la Jérusalem glorieuse elle-même s’accomplissant dans le baiser du véritable amour pour que Dieu soit glorifié dans le Père, dans l’Epousée et dans la Spiration hypostatique incréée et éternelle, et ceci dans tous les éléments de la création, en même temps, dans toutes les Hypostases des Relations subsistantes incréées de Dieu ?
C’est sublime, c’est vrai, toutes ces révélations, ces lumières, ces doctrines infaillibles de l’Eglise, cette mission, ces nombres, ces poids, ces mesures, et ces deux mille milliards de contemplations sans limite et sans fin de ce qu’ils représentent ! Ils sont à nous, ils nous sont donnés, mais si ce n’est pas pour une conversion eucharistique de la communion, pour ouvrir largement tout ce qui existe à travers nous à l’amour séraphique qui y correspond, c’est bien dommage.
La charité !
Eh bien cela, c’est la Sainte Famille. Et aussitôt « il se lève, il prend l’enfant et sa mère, et il les emporte en Egypte ». C’est St Joseph – Ste Thérèse d’Avila nous le dit – qui nous emporte dans l’union transformante où s’opère la transformation en amour de tout ce qui est lumière dans les six premières transformations des demeures du château du Roi qui ne nous a jamais quittés de son amour inconditionnel, lumineux et sans fin, ouvert.
Voilà, nous allons nous laisser emporter dans l’ouverture des temps par Celui qui est assis sur le trône.
Vous remarquerez avec moi que c’est quand même étonnant de voir Jésus, Dieu vivant, et Marie Immaculée Conception, parce que c’est la Volonté éternelle du Père, se déployer, prendre leur envol, s’engloutir dans les mains de St Joseph pour se laisser prendre par lui et aller là où il les amène.
Et les enfants c’est pareil, et les anges aussi, et le Roi aussi, et nous aussi.
C’est un soleil de réconfort, d’huile liquéfiante, de parfum, à donner le vertige, de la béatitude, de l’allégresse et de la gratitude parfaite. Dès lors que nous sommes là, nous sommes les enfants, nous sommes la mère, dans les mains du père.
Je ne me rappelle pas la toute première année où nous avons commencé à prier pour les enfants. Je crois que c’est dans les années 89, 90 ou 91. C’était à Cotignac avec un père qui avait commencé ça avec Helen Le Goaec à cause d’un message. Et tout cela était lié à Dozulé.
Le message de l’innocence crucifiée et triomphante des enfants où Dieu demandait que nous prenions possession des enfants dans notre cœur pour les mettre dans l’océan de la consolation de la grâce, c’était à Londres. J’ai connu Patricia, je suis allé la voir deux fois à Londres. C’était la première fois que quelque chose a fait que nous nous sommes tournés vers les enfants.
Le premier évêque qui a donné la permission avec Rome dans le pouvoir des clés de Rome est Monseigneur Joseph Madec. Et c’était donc à Cotignac que ça a commencé. Je crois que c’est en 1989.
Je n’y étais pas, mais il y avait un père qui avait été ordonné prêtre un 20 décembre 1950 : il avait été ordonné prêtre le jour de ma naissance. C’est lui qui a commencé au sanctuaire de la Sainte Famille, Notre-Dame de Grâce, l’endroit où la France a été consacrée à Marie par le roi Louis XIII pour la naissance du roi. Il y avait Ste Catherine d’Alexandrie patronne des philosophes, St Michel Archange. Il a fait ça pendant trois ans. J’ai eu la joie de le faire la troisième fois avec lui. Et puis après, il était malade, il ne pouvait plus, il est mort, c’est moi qui y suis allé.
Je sortais des Gorges du Verdon pour y aller malgré tous les vents contraires. C’était extraordinaire ! Vous ne pouvez pas imaginer tous les vents contraires ! Toute la congrégation, tout le clergé, tous les théologiens, étaient contre cela, mais le St-Père avait donné son indult pour Monseigneur Madec et nous l’avons fait quand même.
Encore aujourd’hui à Cotignac il y a ça. Ce sera le trentième anniversaire l’année prochaine. Il en faut du temps, vous savez ! L’Eglise est une grande dame et on a le temps, mais les choses se font, elles se font tranquillement. C’est le temps de l’homme ça. Comme ça l’ange mauvais est en force inférieure dans la patience. Parce que dans trente ans il y a beaucoup d’instants présents !
Il faut continuellement que nous ayons de l’amour pour ces enfants.
Et ces enfants ont beaucoup d’amour pour nous.
Quand on imagine l’attente, depuis des milliers d’années, de tous ceux qui ont été illuminés par le Verbe de Dieu et qui doivent attendre de pouvoir s’envoler dans la réalité eucharistique de la Jérusalem nouvelle ! Quelle attente il y a eu ! Des milliers d’années !
Ces enfants-là ont des mérites prodigieux !
Et nous prions pour tous les enfants depuis Adam qui ont eu ce mérite prodigieux de l’immense préparation du véritable Israël de Dieu au milieu des multitudes.
Et ce retournement séraphique entre le face à face de Dieu de l’apparition de l’Immaculée Conception dans le Verbe de Dieu pour y être engloutis et réaliser leur Oui angélique glorieux, qui est un Oui eucharistique.
Au fond c’est vrai, ce que Lucifer n’a pas voulu, c’est de rentrer dans le Oui eucharistique de cette manière.
Mais ce qui compte avant tout, même si nous apprenons toutes ces choses, même si nous les voyons apparaître sous nos yeux, même si nous les expérimentons surnaturellement et mystiquement dans la lumière, même si nous en sommes transformés divinement dans la divinisation, ce qui compte c’est la transformation de tout cela en amour séraphique brûlant, c’est le sceau de l’Apocalypse où l’Esprit Saint et l’Epousée aspirent tout dans l’amour, et nous en sommes le tabernacle, le sanctuaire.
Le sanctuaire appartient à ceux-là, comme le dit le Livre d’Ezéchiel, ceux qui sont marqués du sceau du Fils de l’Homme venant sur les nuées du ciel.
Dire la messe aujourd’hui, c’est de demander explicitement, jusqu’à la racine de nous-mêmes, que tout ce que nous avons reçu soit transformé en amour : conversio eucharistica. Les deux dernières encycliques du pape Benoît XVI nous supplient de faire ça.
C’est extraordinaire quand on y pense ! Une petite lumière, une petite prière de Marie, une petite prière d’un enfant avorté ! Regardez-la, cette petite prière, comme un petit point atomique de rien du tout, comme un petit tachyon, ce qu’il y a de plus minuscule que vous puissiez imaginer, ce petit mouvement d’amour et de lumière : un seul, s’il est englouti dans le mystère d’aujourd’hui de la messe, l’ange le prend et lui donne une vastitude sans limite et sans fin. C’est extraordinaire !
L’ange, l’amour éternel de Dieu et la terre de l’homme, le corps spirituel ! Le petit mouvement d’amour qui est en nous, si nous l’exhalons et nous le remettons entre les mains de St Joseph et entre les mains de l’ange, il prend des dimensions à la mesure de l’infini – parce que l’infini, c’est les anges, Dieu n’est pas infini – et à la mesure de l’éternité incréée de Dieu, parce que Dieu est amour – non pas à l’infini, ça n’existe pas l’infini en Dieu –, Dieu est amour absolument, éternellement, substantiellement.
Donc le plus petit battement de cœur en nous, s’il est donné, la plus petite pensée d’amour, « Amour total à toi Seigneur », le plus minuscule mouvement de grâce en nous, prend une extension, une compréhension, une multiplication, un nombre, un poids, une mesure vertigineuse.
Il faut que cet amour soit de plus en plus le plus purement surnaturel, le plus purement théologal, le plus purement transformant, le plus purement divin qui soit, grâce à l’oraison, grâce à l’action de grâce après la communion.
Tout autre mouvement est un mouvement du mauvais.
Comme dit le prophète Isaïe, il sera rempli d’Esprit de paix, d’Esprit de lumière, d’Esprit d’amour brûlant du Père, d’Esprit de compassion – enfin les sept dons du Saint-Esprit – et il sera surabondant, débordant de l’Esprit de crainte de Dieu, voilà pour la mémoire de Jésus.
Surabondant, débordant de la crainte de Dieu, c’est-à-dire qu’il n’y ait pas un seul mouvement en lui qui ne soit pour le soleil de la divine Volonté d’amour incréé de Dieu son Père.
Une attention d’une délicatesse inouïe pour qu’il n’y ait aucun mouvement qui soit en dehors du soleil d’amour, pas seulement séraphique mais aussi incréé de l’Epoux, du Père.
Nous comprenons pourquoi tout doit être remis dans les mains de St Joseph, puisqu’il en est le tabernacle, il en est l’assimilation dans sa substance incréée en sa vie de foi d’époux de l’Immaculée Conception.
Nous comprenons que Jésus et Marie sont entièrement remis et s’engloutissent dans ce qu’il fait pour eux en les enfonçant dans trois mesures de farine.
Le mystère des Saints Innocents est un mystère eucharistique et angélique dans l’indivisibilité de l’amour dans la Jérusalem royale de la terre que nous sommes.
Il ne faudra jamais oublier ça. Vous savez, le reste, ce qu’on peut faire sur la terre : « On va dénoncer Macron, dénoncer la torture, faire du bien avec le Secours Catholique, faire de l’accueil », tout ça c’est bien, mais un geste d’amour dans l’union transformante dans ce que nous en disons aujourd’hui a plus de poids que tous les actes de charité sociaux et humanitaires des cathos moyens.
C’est pour ça que nous avons dans Luisa Piccarreta : « De former la vie divine dans l’âme de ces enfants, c’est notre plus grande gloire ». C’est la plus grande gloire des hommes de la terre depuis Adam jusqu’à la fin. C’est impressionnant que Jésus ait dit ça !
C’est un gros avantage que nous avons d’être ici, parce que nous avons tout notre temps.
[Père Emmanuel :] « Eh oui, ils n’ont plus de temps ! Nous, nous avons tout notre temps. »
[Père Jean :] « Eh bien il y a certaines personnes, eh bien qui circulent de tous les côtés, qui vont à droite et qui vont à gauche et qui n’arrêtent pas, eh bien ça ne sert à rien. Nous, nous sommes là pour rester vigilants et nous sommes libres. »
[Père Emmanuel :] « Oui, Jean, là tu as raison ».
« Elle a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée ». Les enfants, quand ils ont dit Oui à l’offrande de l’avortement – pas à l’avortement : ils ont dit Oui à ce à quoi ça correspondait –, ont choisi la meilleure part, personne ne pourra leur retirer.