Homélie de Père Nathan
pour la Messe de Justification de Joseph

Le Baptême de Saint Jean Baptiste
2 janvier



Alléluia, Alléluia.
À bien des reprises, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils. (cf. He 1, 1-2).
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ Notre-Seigneur selon saint Jean (1, 19-28)
Voici le témoignage de Jean le Baptiseur lorsque les Iehudim lui envoyèrent de Jérusalem
des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? » Iohannan le Baptiseur ne refusa pas de répondre, ouvertement il déclare : « Je ne suis pas le Messie. » Ils lui demandent : « Alors qu’en est-il ? Es-tu Élie le prophète ? » Iohannan répond : « Je ne le suis pas. – Es-tu le Prophète attendu ? » Il répond : « Non. » Alors ils lui disent : « Mais qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse tout de même à ceux qui nous ont envoyés. Toi, que dis-tu sur toi-même ? » Iohannan répond : « Je suis la voix qui crie dans le désert : Redressez le chemin d’Elohim, comme a dit le prophète Isaïe. » Or, voici, ils avaient été envoyés de la part des peroushim. Ils lui posèrent encore cette question : « Pourquoi donc baptises-tu, puisque tu n’es ni le Messie, ni Élie, ni le Prophète attendu ? » Iohannan leur répond : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. » Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain, c’était à l’endroit où Iohannan baptisait.

Acclamons la Parole de Dieu.
Louange à Toi Seigneur.

Que ton Evangile Seigneur se répande sur toute la surface de la terre comme un manteau de sa Lumière, qu’il la pénètre comme l’eau dans la rosée et la verdure pour que toute chair reçoive en sa soif de sainteté pure, éternelle, virginale, accomplie, de pouvoir être bénie, illuminée, de pouvoir voir de ses yeux dès cette terre s’ouvrir les portes de la Jérusalem d’en-haut, libérée de toute entrave, lavée de toute faute, au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

Louange à Toi, alleluia.


Tu peux souffler les bougies, nous rallumerons au Credo.

Après les Mystères joyeux, ce sont les Mystères lumineux qui vont se dérouler comme ça pendant neuf jours dans la liturgie de la Sainte Eglise.

Quand nous lisons de l’intérieur la vie de Saint Jean Baptiste, nous ne pouvons pas ne pas être remués de l’intérieur. Il y a des soubresauts intérieurs, nous ne savons pas d’où ils viennent. Le plus grand des enfants de la femme ! Et nous voyons bien quand il répond aux peroushim envoyés par les saducéens que Jésus et lui ne font qu’Un, depuis avant sa naissance déjà.

Saint Nicolas de Flue se rappelle très bien cette proximité qu’il a eue avec Dieu, avec Jésus, quelques mois avant sa propre naissance, il se rappelle parfaitement de tout cela.

Jean Baptiste aussi bien sûr se rappelle cette transfusion de gloire, d’amour, de victoire de l’amour sur tout, qui s’est installée et qui n’a cessé de grandir depuis dans son cœur. Le cœur de Jésus a battu dans sa poitrine avant que le cœur de Jésus n’ait commencé à battre. Il est le précurseur du battement du cœur du Sacré-Cœur de Jésus dans sa poitrine avant que Jésus ait un petit cœur embryonnaire. C’est dix-neuf jours plus tard que Jésus a commencé à avoir un cœur qui bat. Et ça a grandit, parce qu’il n’y a pas de cause diminuante dans la grâce. Et donc Jean Baptiste, c’est le Sacré-Cœur de Jésus qui commence avant que le Sacré-Cœur de Jésus lui-même ne soit là. Tu ne peux pas séparer Jean et Jésus.

Il est prêtre, fils de prêtre. C’est un des prêtres qui était dans le Saint des Saints. Ce n’est pas n’importe qui. Sur les douze pierres du Jourdain il a établi une liturgie. On dirait aujourd’hui une paraliturgie. Les intégristes ne sont pas contents : « Qu’est-ce que c’est que ce truc-là ? Qu’est-ce qu’il nous invente là ? C’est quoi son truc ? D’où il sort ça ? C’est qui, lui ? Qu’est-ce que c’est que cette nouvelle liturgie ? ». Marie est Mère de l’Eglise, il y a une nouvelle liturgie, c’est normal. Il baptise. C’est une liturgie.

Quand il a baptisé Jésus, Jean le Baptiseur avait les douze pierres de l’éphod sur lui. Il n’avait pas que la culotte de peau de bête. Et c’était sur les douze pierres sur lesquelles avait été posée l’arche d’alliance, donc quelque part il a introduit sur ces douze pierres Jésus dans l’arche d’alliance de l’Immaculée Conception, parce qu’il n’y a pas de cause diminuante dans la grâce, sacramentellement, dans une liturgie qu’il était le seul à pouvoir inventer puisqu’il était le seul à connaître l’unité transsubstantielle de la subsistance dans le Verbe de Dieu du Sacré-Cœur de Jésus Marie Joseph et lui.

Cela ne pouvait pas venir d’un prophète. C’est beaucoup plus que quelque chose qui émane d’un prophète. « Es-tu le prophète attendu ? – Non. » Ce n’est pas une prophétie.
Il baptise.

Et nous aussi nous baptisons, parce que le temps de l’ouverture des temps n’est pas derrière nous, il est très proche, il arrive. Le compte-à-rebours a commencé, nous sommes le 186ème jour, pour aller à 270 jours. Neuf mois, c’est 270 jours. C’est le nombre de papes. Nous voici, nous y sommes, le terme est échu, accompli, le compte-à-rebours a commencé, c’est vrai.

[A.] Le pape François est le 270ème pape ?
[P.N.] Non.
[A.] Ah bon !
[P.N.] Il y a eu un tout petit peu plus de papes que le comput officiel, mais ce n’est pas grave, ça se joue à trois ou quatre de plus, c’est tout.
[S.]  (…) de Dieu.
[P.N.] Dieu le sait de toute façon. Mais nous savons que c’est le dernier, la Vierge du Carmel à Garabandal nous a dit que celui-là était le dernier. Benoît XVI est le 111ème du comput de St Bernard et St Malachie. D’accord. Mais ça c’est autre chose, ça n’a pas grande importance.

Et donc, après que Jean Baptiste a été visité et qu’il y a eu comme une incarnation du Sacré-Cœur de Jésus dans la manifestation incarnée de son cœur, il a compté encore 111 jours à peu près, si vous calculez bien : la Visitation, c’est au 153ème jour.

Ce sont des chiffres, nous pouvons jouer avec eux, ce n’est pas grave. Le Seigneur ne nous le reprochera pas. Ce ne sont pas du tout des jeux gnostiques ou ésotériques que nous faisons. C’est juste pour sentir que le fruit du figuier commence à apparaître, l’été est arrivé. Juste pour ça, c’est tout, puisque l’heure exacte, le chiffre exact, le nombre exact n’appartient qu’à Dieu. De savoir le chiffre exact, c’est un shiqouts contre Dieu. David en sait quelque chose, quand il a voulu savoir le chiffre exact… ! Mais en gros oui, c’est bien.

Les jours qui viennent devant nous sont les jours de Jean le Baptiseur. C’est inséparément du Christ que le sacerdoce royal, la royauté sacerdotale, prend autorité dans le Verbe de Dieu pour faire une liturgie qui accomplit. Et c’est vrai, on nous dit : « Mais d’où vous sortez ça ? ».

« Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales ». Maintenant vous savez ce que ça veut dire. C’est une expression biblique, une expression hébraïque qui veut dire : je ne suis pas digne d’être son disciple, je ne serai même pas admis à être appelé par lui à être un de ses apôtres, je ne serai pas prêtre selon l’ordre de Melchisédech. « Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales », mais Jésus et lui ne sont pas séparables.

Il est au milieu de nous. Ce Jean Baptiste est vraiment complètement étonnant. C’est vraiment l’anticipation. C’est comme on disait au début : il y a d’abord la résurrection, et puis, comme il ne faut pas retourner en arrière, il y a l’engloutissement dans la Lumière pour pouvoir porter l’insupportable dans la rédemption et l’agonie de la circoncision. La circoncision du coup s’est muée en baptême. Et Jean Baptiste est déjà circoncis depuis cinq mois, 153 jours. Il y a une différence de 153 jours entre Jean Baptiste et Jésus. Il y a la distance de l’Eglise.

Saint Jean Baptiste entend le murmure de la Sponsalité, l’Esprit et l’Epouse, et la voix des Epousailles. Il y a ce passage de la résurrection à la Lumière de la transSpiration incréée sponsale d’éternité et c’est son parcours continuel dans le Sacré-Cœur de Jésus qu’il est.

Attention, il a dit : « Je suis », c’est fou qu’il ait dit ça !, « Je suis la voix qui crie dans le désert ». Ce n’est pas rien, de dire ça ! « Je suis la voix qui crie dans le désert » : ça c’est ce qu’il est.

Et il y a ce qu’il fait : il baptise. Il plonge la nature humaine entière dans le Sacré-Cœur de Jésus et c’est ce baptême, c’est ce qu’il fait.

Il le fait dans le Verbe de Dieu parce qu’il est le « Eiheh » de cette Voix du Verbe.
Le Verbe était posé sur lui. Nous pouvons dire qu’il n’y a aucune différence entre Jésus et lui. Tu ne peux pas séparer Jean et Jésus.

Et il porte Jésus au Verbe de Dieu à l’intérieur de chaque… C’est cette présence. « Je suis la voix », c’est-à-dire la présence, du cri de l’enfant dans le désert de l’Union hypostatique déchirée de Jésus qui disparaît dans une Sponsalité incréée et éternelle, et il est emporté dans le ravissement jusque dans son point ultime. Pour ça il y a eu une liturgie.

Après tout, c’est vrai, quand on pense à ce que c’était à l’époque que les rois, les empereurs, les soldats, les grands prêtres, pas besoin de faire de miracles. Il n’a fait aucun miracle. Ce n’est pas qu’il n’aurait pas pu : ça ne l’intéresse pas. Tu vois Marie faire des miracles ? Ressusciter des morts ? Purifier les lépreux à Nazareth ? En Egypte ? Tu vois Joseph faire des miracles ?

Attends, ils sont occupés à autre chose, à établir l’échelle de Jacob, ce flux et ce reflux de l’alpha à l’oméga et de l’oméga à l’alpha. Cela, ça leur est commun.

Et aujourd’hui nous sommes à un moment névralgique de la grâce de la Jérusalem de l’Eglise, du véritable Israël, sa mission, notre vie surnaturelle, la vie du Messie. Comme membres vivants de Jésus vivant nous sommes entrés dans un moment de Parousie.

La christophanie va laisser la place à… dans sa propre théophanie d’ailleurs, sans être supprimée, la christophanie va laisser la place sans supprimer sa propre théophanie à l’intérieur de la manifestation de la fin, le Fils de l’Homme venant sur les nuées du ciel jusqu’à nous dans le Baiser du véritable Amour, et ce Baiser du véritable Amour se réalise dans un ravissement, voilà ce que Jean Baptiste dit.

Nous sommes emportés dans la joie profonde et sourde de la Sponsalité incréée (...) la Spiration de la Vie éternelle, c’est-à-dire la Volonté éternelle du Père. Le Père n’a laissé qu’un seul commandement, et ce commandement c’est : « Vie éternelle ».

Je suis emporté dans le ravissement. J’aime l’Epoux. J’aime ce terme échu, ce terme terminant de la grâce. Elle commence par le baptême, elle se termine là. Ce terme terminant, c’est la Sponsalité incréée et éternelle de Dieu. J’aime tellement le Père que du coup j’y disparais, il n’y a que Jésus et c’est ça le Sacré-Cœur. Je m’épanouis comme une fleur virginale incréée dans le ravissement qui est l’au-delà de la Lumière de Gloire. C’est trop fort de penser avec Jean Baptiste qu’il y a un au-delà de la Lumen Gloriæ ! Et pourtant c’est vrai.

Donc il est occupé à autre chose, il ne va pas s’amuser à faire pousser des fleurs ou des cocotiers d’un seul coup pour montrer qu’il est un grand prophète. Non, bien sûr. Sous le souffle d’Elie le prophète, Jean Baptiste est un précurseur. On dit toujours : « Il a une sainteté tellement inattendue, on ne sait pas d’où elle sort ». Il désigne la sainteté de l’Eglise de la fin, du véritable Israël terminal de Dieu. Il est la parole annoncée au grand Sanhédrin pour dire où est le véritable Israël de Dieu dans la fin.

C’est sûr que la royauté, le Roi, enfin le grand Monarque, la grande sainteté, la sainteté accomplie, le terme terminant de la sainteté sur la terre dans la nuit accoisée de l’âme et la profondeur de l’humilité substantielle de la Croix de Jésus, il le désigne : « Je suis la voix qui crie dans le désert ».

Comme dit Sainte Hildegarde, le grand Monarque a un triple visage, un visage féminin, un visage sacerdotal, enfin un visage victimal, et… C’est un sommet d’humilité. Lorsque l’humilité est substantielle, l’humilité de Dieu se trouve à l’état de chair et de sang dans la lumière surnaturelle de lafoi, l’humilité faite chair si je puis dire, il y a forcément trois visages puisque tu ne peux pas être dans l’humilité si tu (…) quelque chose, il faut qu’il y ait un autre, et un troisième, pour que de l’un à l’autre l’humilité fasse un flux et un reflux. Ils ne sont pas dignes de dénouer la courroie des sandales de qui que soit d’autre que ceux avec qui ils réalisent cet unique visage.

Il y a quelque chose d’immense dans la sainteté du Roi, et qu’on ne pourra jamais écrire sur des bannières, et qui va s’instiller dans le baptême des enfants avortés à chaque fois qu’on les introduit à l’intérieur de la sainteté du Roi.

Jean Baptiste, pour nous, est très important, nous le savons bien. Et le baptême que nous faisons n’est pas rien. C’est un baptême dans l’eau, c’est-à-dire un baptême dans le temps, qui ouvre les portes au baptême d’éternité de la Sponsalité terminale. Il doit investir le camp des saints avant que le temps de son accomplissement n’arrive.

Nous sommes le Saint Jean Baptiste des temps d’aujourd’hui, des temps de la Parousie, nous sommes la voix, avec les enfants, qui crie dans le désert et qui prépare les chemins du Seigneur, les Noces de l’Agneau, en passant en dessous de tout ce qui est visible pour que le vol soit libre dans les Noces de l’Agneau.

Nous sommes la réalisation du mystère d’humilité accomplie substantiellement parfait, et si nous ne sommes pas dans cette humilité substantiellement, c’est que nous ne sommes pas parmi les élus.

Saint Joseph est notre modèle, Saint Jean Baptiste est sa manifestation intérieure et Sainte Marie est son feu inextinguible immaculé, toujours engendrante de l’éternité de Dieu dans le temps de son accomplissement en l’humilité qui doit ouvrir dans le temps à l’éternité dans tous les espaces et tous les diaphanes de toutes les substances de l’existence dans l’unique Esse de Dieu, l’Acte pur, et les trois ne sont qu’une seule voix qui crie dans le désert dans notre humilité, l’humilité substantielle du Roi.

C’est là que nous sommes plongés pour réapparaître dans la grâce de Marie et dans la grâce du Père.

Alors, mon cher Joseph, nous allons te plonger là. Et tu passes devant. « Derrière moi vient un homme qui passe devant moi parce qu’avant moi il existe, il est » (Jean 1, 30). Tu passes devant, et nous, nous dirons sans nous tromper que nous courons derrière toi autant que nous pouvons. Et personne n’entend ta voix ! Eh bien nous allons courir derrière toi autant que nous pouvons. C’est ta plus grande gloire que personne ne puisse entendre ta voix. Ce sera notre plus grande gloire aussi que de faire ce que tu es, ce que tu vis dans le « eiheh », dans le « je suis » qui est le tien, qui s’est englouti dans le « Je suis » de Yeshouah Ha Mashiah dans le silence de la Paternité extasiée et de l’Amour inconditionnel du Père désormais ouvert. Nous ne pouvons pas nous y plonger, mais vous, vous allez y plonger, et vous passez devant nous dans le cœur du Roi. L’heure de la fin des Amalécites a sonné au milieu de la nuit.

Toutes ces grâces que nous allons vivre, nous, aujourd’hui, pendant ces quelques mois qui nous séparent de la fin du comput, du compte-à-rebours, c’est Saint Jean Baptiste qui nous les a méritées dans le Christ Jésus Notre-Seigneur, et nous pouvons dire sans nous tromper que Jean Baptiste est notre père. Il n’existe aucune grâce explicite et implicite donnée par Dieu dans la terre qui n’ait un principe méritoire, et la grâce qui est la nôtre dans ces derniers jours de précursion, de cette cause antécédente de miséricorde, c’est lui, il ne faut jamais l’oublier, qui nous l’a méritée dans le Cœur de Jésus Marie et Joseph, c’est vrai. Il est le plus grand des fils de la femme.

Nous les aimons, les saints, puisqu’ils sont tout nous-mêmes. Un saint, quand nous l’aimons, il devient tout nous-mêmes. Neuf mois après que son disciple Jean de l’Apocalypse est allé dans l’Agneau, neuf mois après Jean Baptiste était décapité. Neuf mois après que Jean a suivi l’Agneau partout où il va, neuf mois après lui il est décapité. C’est ce lien incroyable entre Iohannan le Baptiseur et Iohannan ben Zebeda !  Vraiment il est notre père.

Alors si on vient vous interroger : « Est-ce que c’est dans le droit canon ce que vous faites ? Est-ce que c’est dans le concile de Trente ? », vous répondrez : « Et le baptême de Jean Baptiste, c’était dans la Torah ? ».

« Qu’est-ce que tu fais ? », « D’où ça sort ? », « Tu es le Messie pour inventer une nouvelle liturgie ? », « C’est toi le Messie ? » « Alors tu es Elie le prophète, tu reviens du paradis et tu nous fais une nouvelle liturgie à partir de là ? » « Oui, bien sûr, il y a d’autres sources que la Torah, c’est vrai, à l’intérieur de la Torah, alors laquelle de ces trois sources es-tu ? » Aucune des trois ! Eux, ils étaient venus en service commandé. « Si on arrive sans avoir la réponse, on va se faire taper sur les doigts ! », alors ils ont peur : « Il faut bien qu’on donne une réponse ! Donne-nous une réponse ! ». Ils sont un peu humiliés là.

« Je suis la voix qui crie dans le désert ». Dans le désert de Marie, l’unité sponsale de Marie et Joseph, une voix crie, c’est celle de Jean le Baptiseur.

[A.] On en parle bien dans la liturgie de la Messe de Noël.
[P.N.] Oui, tout est inscrit en germe.
[A.] C’est associé au Prologue de Saint Jean.
[P.N.] Oui, dans le germe il y a tout, bien sûr. C’est comme dans le génome : dans le génome du début il y a le vieillard de la fin. Bien sûr, mais explicitement non.

Alors si on vous dit : « Mais vous faites vos cérémonies là », combien de fois l’ai-je entendu ?, « c’est dans le droit canon ? » : ce n’est pas le droit canon qui est la source de notre foi, c’est l’obéissance dans l’humilité, ça c’est la source de notre foi.

L’Eglise est un tissu de relations personnelles et notre relation personnelle avec Jean de l’Apocalypse, avec Jean le Baptiseur, avec l’unité sponsale de Marie et Joseph, avec le Verbe de Dieu et avec la Volonté incréée et éternelle du Père permet au souffle de l’Esprit Saint de réaliser l’indivisibilité d’une liturgie éternelle. Et ça c’est une source.

Alors mon cher frère Joseph, nous allons vous laisser passer devant et vous suivre, nous allons vous courir derrière autant que nous pouvons, avec ceux qui sont déjà passés devant nous, et vous allez vous nourrir de tous les fruits de tous les sacrements, et de tous les droits canon qui n’ont pas été édictés, et de toutes les Messes qui n’ont pas été dites, et de toutes leurs surabondances qui n’ont pas été déployées.

C’est vous qui en êtes les prêtres désormais et qui allez célébrer non seulement dans l’âme, non seulement dans la grâce, non seulement dans la justice de Dieu, non seulement dans la Sainte Famille, mais aussi dans la chair et le sang, selon l’ordre de Melchisédech, libérés de toute entrave et rachetés de toute ténèbre des pénétrations du péché originel. Alors le vol libre de l’aigle et de la colombe dans le ravissement à l’intérieur du Baiser du véritable Amour en Jésus venant sur les nuées du ciel, vous en êtes le temple. Et désormais un temple s’est constitué en la vie embryonnaire de l’Eglise, qui va apparaître au grand jour du temps de l’éternité sur la terre.

C’est la grandeur de la vocation et de la mission de Jean le Baptiseur. Eh bien je peux vous dire une chose, je crois que vous l’aviez deviné, Jean Baptiste fait partie des justes qui ressusciteront. Nous sommes allés à son tombeau, n’est-ce pas ?
[S.] A Damas.
[P.N.] Oui, à Damas. Nous sommes allés sur son tombeau. Chaque année… Vous le savez ça ?
[A.] Non.
[P.N.] Chaque année, au moment où le feu embrase la pierre tombale du tombeau de Jésus pour embraser toutes les lumières qui représentent les lumières embrasées de la foi des chrétiens, miraculeusement, en même temps, le soir quand il fait nuit, invariablement, du tombeau de Jean Baptiste émane une lumière qui monte et qui passe d’ailleurs en dessus de lui, le minaret est tout illuminé. La lumière de Jésus dans son Samedi Saint et son Dimanche de la Résurrection, enfin dans l’anticipation de sa Résurrection, la lumière de la Résurrection illumine le minaret et au-dessus du minaret. Tous les musulmans peuvent le voir de leurs yeux chaque année.
[A.] Ils devraient se convertir !
[P.N.] Ils disent : « Nous, nous n’avons pas de problème avec la Résurrection de Jésus puisque nous le voyons chaque année sous nos yeux.  - Comment, vous ne suivez pas le droit canon ? Mais si vous voyez ça, vous devriez être baptisés, demander les sacrements, rentrer dans le droit canon de l’Eglise catholique ! - Ah vraiment ? »
[A.] Les musulmans ? Oui.
[P.N.] Vraiment ?
[S.] Ils vont se faire baptiser par Jean Baptiste.
[P.N.] Peut-être pas. Ils font partie des cohortes de la précursion de la Parousie du Seigneur, comme l’a expliqué le pape Benoît XVI. Il n’a pas fait un droit canon, il a mis l’islam couronné du Règne du Sacré-Cœur sur son étendard, sur son blason, pour bien montrer que ça ne fait pas partie du droit canon. D’ailleurs le pape s’efface. Et l’institution canonique, elle peut être anéantie par le 112ème.

La liberté des enfants de Dieu a quelque chose de très… Une fois qu’elle aura donné le Roi, elle aura donné ce qu’il fallait, et le temps de l’Eglise militante est donc terminé et nous rentrons dans l’Eglise une, sainte catholique, un seul troupeau, un seul berger, un seul pasteur. C’est aussi simple que ça.

Mais Jean le Baptiseur nous a mérité ça. Il s’est dressé face au peuple d’Israël et au monde entier pour dire la Sponsalité incréée de Dieu. C’est sûr qu’il n’y en avait pas beaucoup qui vivaient ça sur la terre, qui ont vécu ce qu’il a vécu.

Il ressuscitera bien sûr. Il fait partie des justes qui doivent ressusciter. Je vous dis une chose que vous ne pouvez pas ignorer, c’est Jésus l’Adon qui de sa propre bouche nous l’a enseigné : nous les vivants, lorsque ce jour-là sera là, nous ne mourrons pas tous, mais il faut d’abord que certains justes ressuscitent. Donc Joseph, tu en fais partie, et Jean le Baptiseur aussi. C’est beau ça ! Alors nous serons emportés, engloutis à l’intérieur de la vie contemplative surnaturelle du Verbe de Dieu dans l’instant où il s’engloutit dans sa memoria nourrissante de la Paternité incréée de Dieu.

Et ça, c’est notre spiritualité, la voix qui crie dans le désert. Petit à petit la mystique de la Parousie doit nous devenir familière. Parce que ce que je vous dis là, c’est écrit noir sur blanc dans le Livre de l’Apocalypse. Si nous voulons bien nous permettre de prendre un petit peu de temps de notre terre chrétienne, de notre terre catholique, pour nous nourrir de l’Apocalypse.

Je connais des gens qui ont passé des milliers d’heures, j’en connais personnellement, des milliers d’heures à lire des messages,
[A.] J’en connais aussi.
[P.N.] … et qui n’ont pas lu l’Apocalypse, qui n’ont pas pris l’Apocalypse, qui ne se sont pas nourris de l’Apocalypse de Iohannan ben Zebeda. Ça ne les intéresse pas. Mais ils passent des milliers d’heures pour lire des messages et ils s’offrent en victime pour l’Anti-Christ ! Ce temps perdu ! C’est déjà une injure ! C’est effroyable !

Tu ne peux pas lire l’Apocalypse, non ? Si tu ne la comprends pas, lis-la dans la lumière infaillible de la théologie mystique intime, mariale, de l’Eglise catholique, écoute les cassettes, les vidéos, les pdf.

Parce que tout est inscrit là de manière divine. Quarante ans après l’Assomption de la Vierge Marie ! Un Verbe formulé dans la Révélation terminale de Iohannan ben Zebeda ! C’est fou, quand on pense à ça ! Cent ans sont passés depuis la Nativité du Seigneur. Et voilà que les cent années suivantes s’ouvrent sur l’Apocalypse. Quarante ans après l’Assomption. C’est fou ! Ils ont passé vingt-deux ans ensemble.
[A.] Ah oui, quand même !
[P.N.] Dix-neuf ans, si vous voulez. Et puis quarante ans de la traversée du désert : « Je suis la voix qui crie dans le désert » de Marie, dans l’Assomption, dans l’Acte pur du Saint-Esprit actuant tout ce que la Royauté immaculée et la Fécondité de l’Epousée dans l’Epoux proclament, et qui a transformé, imbibé comme un soleil toutes les parties potentielles intensives et extensives de son corps spirituel. Et là il était en affinité avec l’accueil de l’Apocalypse.

Et tu n’as pas lu l’Apocalypse ?
Et tu vas lire quoi, alors ? Tu vas lire Martine ? Françoise ?

[A.] C’est-à-dire que Saint Jean serait mort aux alentours de 80 ans ?
[P.N.] Non pas du tout.
[S.] Cent ans.
[A.] Cent ans ?
[P.N.] Oui, bien sûr.
[A.] Ah oui, cent ans. Parce que j’étais en train de cogiter là…
[P.N.] Je vous expliquerai, oui. Il a 19 ans… Il faut toujours se rappeler le chiffre 19.
[A.] Oui, d’accord, 19.
[P.N.] Tout vient de Saint Joseph. Qu’est-ce qui lui arrive à 19 ans, à ton avis ?
[A.] Saint Jean ? Il rencontre le Christ.
[P.N.] Quand Jésus a 19 ans, Jean est né. C’est ma sœur qui me l’a expliqué, pourtant elle n’est pas théologienne.
[A.] Lorsque le Christ a 19 ans, Jean est né.
[P.N.] Voilà. A partir du moment où tu as ça, tu as son âge, c’est tout simple.
[A.] A 33 ans, c’est la mort de Jésus.
[P.N.] Quand Jésus a 36 ans, lui il en a 16, 17.
[A.] Il est tout jeune ! Je ne le voyais pas si jeune que ça !
[P.N.] Très jeune ! Très très jeune !
(…)
[P.N.] Mon pauvre ami, il faudrait que tu lises l’Apocalypse.
[A.] Oui, je vais la relire. C’est intéressant de parler de la chronologie par rapport à Saint Jean.
[P.N.] Il y a un cheminement bien sûr.
[S.] Il était quand même disciple de Jean Baptiste aussi, Jean.
[P.N.] En fait c’est dans la 19ème année de Jésus que Jean est né, c’est sûr. 18 x 2, ça fait 36. A 36 ans, 14 du mois de nisan, Jésus ressuscite d’entre les morts et communique l’Esprit Saint à ses apôtres. Jean est dans sa 19ème année, il a 18 ans.
[A.] Donc il est resté…
[P.N.] Du coup il va rester à être le prêtre de la voix qui crie dans le désert de l’Acte pur du Saint-Esprit qui actue tout ce que l’Immaculée Conception glorifiée est en puissance dans l’Epousée et dans la Sponsalité incréée de Dieu pendant 22 ans dans les trois blancheurs en une seule blancheur.
[A.] Ah, ça y est !
[P.N.] De manière qu’il a été à la fois la source, le réceptacle, le temple de l’augmentation de grâce et de charité de Marie jusqu’à ce qu’elle soit en affinité avec le degré de charité glorieuse de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il l’a amenée jusqu’à sa dormition. Et il n’a pas fait ça en aveugle.
[A.] Et après tu rajoutes 40 ans.
[P.N.] Du coup il a 41 ou 42 ans. On peut faire le calcul absolument exact. Mais attention aux calculs exacts !
[A.] Non mais j’ai compris, justement.
[P.N.] David en a pris plein les dents parce qu’il a cherché un calcul exact. 19 + 22 ans, et puis 40 ans. Tous les autres apôtres sont morts. Ils sont morts martyrs. Une fois que tous sont morts martyrs, il est resté. La tradition dit qu’il a reçu l’Apocalypse après avoir été plongé dans de l’huile bouillante à la Porta Latina à Rome, puis déposé à Patmos en exil. Mais une fois qu’il a reçu l’Apocalypse, tu crois quoi ? Que le Seigneur l’a emporté : « Maintenant ta mission est terminée » ? Mais non, il a reçu l’Apocalypse pour s’en nourrir dans un corps spirituel qui doit demeurer « jusqu’à ce que je revienne », donc tu es bien obligé de rajouter encore 19 ans.
[A.] Et là tu arrives à 100 à peu près.
[P.N.] Et puis il s’est endormi.
[A.] On connaît le lieu de la mort de Jean ?
[P.N.] Bien sûr. Je me suis mis dans son tombeau.
[A.] Ah bon ?
[P.N.] On est à l’étroit !
[A.] Il n’avait pas ta corpulence.
[P.N.] Ephèse.
[A.] A Ephèse ?
[P.N.] Il est là depuis.
[A.] Il y a une correspondance avec Marie.
[P.N.] Evidemment.
[A.] Non mais… désolé, je ne savais pas qu’il était mort à Ephèse.
[P.N.] C’était l’évêque d’Ephèse.
[A.] D’accord.
[S.] Le Père m’a envoyé à Ephèse mettre des croix. J’en ai mis trois.
[A.] Tu mets des croix.
[P.N à S.] Non, il ne faut pas aller des événements les plus sublimes aux croix que tu as posées, il faut aller des croix que tu as posées vers les événements les plus sublimes.
[S.] Oui, voilà. Non mais je suis d’accord, mais je parle de la reliure.
[P.N.] Oui, je comprends. Moi je parle de la direction.
[S.] Moi, je ne suis rien du tout. Je parle de la reliure. Le Seigneur nous a reliés.
[A.] C’est magnifique ! Si tu as trois croix à Ephèse !
[S.] Je t’expliquerai.
[A.] Plus tard, plus tard.
[P.N.] Alors en fait, oui… Parce que dans le comput il faut rajouter aussi – mais ça on ne sait pas – le temps passé avec Jean Baptiste comme disciple. Il faut rajouter ça bien sûr. J’ai la faiblesse de penser que ça a duré environ 1290 jours. Mais ça c’est une faiblesse de ma part, parce que c’est un peu trop exact.

Donc mon cher Joseph, vraiment nous sommes contents.

[A.] A propos de Joseph… Joseph, donc le mari de Marie. Jésus avait quel âge lorsque Joseph est décédé ?
[P.N.] Jésus avait 33 ans.
[A.] Il est décédé juste avant ?
[P.N.] Oui.
[A.] L’année où Jésus…
[S.] … a commencé à prêcher.
[P.N.] A partir du moment où Joseph s’est endormi, Jésus a quitté Nazareth. Pendant 153 jours il a parcouru toutes les villes de Judée et de Galilée silencieusement, jusqu’à ce qu’il arrive devant Jean le Baptiseur qui a mis le doigt dessus en disant : « Voici l’Agneau de Dieu ». C’était le 11 du mois de tishri. Donc on sait exactement la date aussi. Tu retires 153 jours, tu as la mort de Saint Joseph. En plus, à partir de là, les disciples le suivent, et ça va durer trois ans. Et donc à 36 ans, il rentre corporellement dans son Union hypostatique déchirée.

Nous allons allumer les bougies pour dire le Credo avec tous les enfants déjà justifiés et en son nom à lui qui va être plongé dans la justification.



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