Père Nathan
Accueil de la Messe de Justification de Joseph
2 janvier



C’est en même temps la fête de la Circoncision et l’Imposition du Nom de Jésus : l’Ange avait dit : « Tu lui donneras le nom de Jésus », le Nom que l’Ange lui avait donné avant sa conception.

Quand nous nous occupons des enfants qui ne sont pas nés, c’est normal que l’Ange nous donne le nom. Nous venons puiser – si je puis dire – dans la Sainte Famille le nom qui nous est donné.

Alors aujourd’hui c’est une grande première pour moi ! Avant de commencer je vous le dis : c’est que la Messe Perpétuelle pour les Enfants Non-Nés est célébrée par un évêque : c’est Monseigneur Raymond Séguy qui célèbre aujourd’hui la Messe Perpétuelle pour les Enfants Non-Nés …
[A.] Oh ! C’est bien !
[P.N.] … et donc nous lui laissons donc la place, et nous,  nous allons nous occuper ce matin d’un petit enfant non-né qui s’appelle Joseph. Nous allons allumer donc les bougies, nous allons dire le Gloria, ce qui est normal, et le Credo. Il s’appelle Joseph, c’est bien.
[S.] Nous allumons les bougies ?
[P.N.] Oui, nous prendrons les bougies.
[S.] J’en allume une pour Joseph ?
[P.N.] On peut en prendre au moins une.
[A.] J’ai allumé vers Joseph [St Joseph] une nouvelle bougie ce matin sans le savoir.
[P.N.] Merci beaucoup. C’est l’inspiration pure !
[A.] C’est vrai !
[P.N.] Pour la fête de la Circoncision. Mais nous l’allumerons au moment de l’Evangile et pour le Credo.
[A.] Ah oui, pas maintenant.

[P.N.] Vous avez sans doute remarqué en lisant cette nouvelle Révélation de la Divine Volonté la place très importante dans la souffrance rédemptrice de Dieu dans l’enfant au moment de la circoncision. C’est quelque chose de très, il faut bien le dire, de très nouveau que l’Eglise ait mis sur le boisseau cette…

Donc il faut regarder l’Agonie de Jésus et relire le Gethsémani de Jésus à l’intérieur de la circoncision, et puis aussi à l’intérieur de sa souffrance d’enfant avant de naître. C’est une contemplation effectivement qui est possible aujourd’hui, qui est nécessaire aussi. Ça va un peu ensemble, le massacre des Saints Innocents, leur consécration comme prêtres de l’ouverture des temps et martyrs du Verbe de Dieu par haine du Verbe de Dieu.

Le démon déteste Dieu. Il le loue quand même, il lui obéit, il le glorifie et il l’honore, mais il ne l’aime pas. Il faut faire attention à ça parce que quelquefois certains d’entre nous se contentent de louer et d’honorer Dieu, ou de le craindre, mais ils ne l’aiment pas.

La louange c’est bien, ce n’est pas mal, mais c’est comme une préparation à l’union et à la victimation d’amour, l’amour victimal. Ce n’est pas un amour victimal de justice, c’est l’amour victimal des enfants. Entretemps nous avons eu Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : « Je m’offre en victime ».

Un jour j’ai vu quelqu’un arriver chez moi. Je ne dirai pas son nom, ce n’est pas la peine. Nous avons passé de longues journées ensemble, de très nombreuses et longues journées ensemble. Il était rentré dans une communauté où ils s’offraient en victimes, du coup il s’était offert en victime pour sauver l’Anti-Christ. On ne s’offre pas en victime pour sauver l’Anti-Christ.
[S.] Non, surtout pas.

[P.N.] La foi n’est pas une affaire de personne, n’est pas une invention, un développement personnel. La foi, la charité, l’offrande victimale… Jésus est mort une fois pour toutes. C’est le Verbe de Dieu qui a été jeté en terre pour être confronté au démon.

Il est beau le psaume 5 que nous avons lu tout à l’heure, et le psaume 6 que nous avons lu à Matines, pour voir ce que Jésus, le Verbe de Dieu, dans la chair de l’enfant éprouve. Il y a une passion, une souffrance, une mort évidente, et une agonie avant que son cœur ne commence à battre. C’est pour ça qu’il a besoin de Saint Jean Baptiste. Il est obligé, tellement c’est insupportable, de se plonger, de s’engloutir dans le cœur de Jean Baptiste avec Marie et Joseph et puis l’unité sponsale parce que c’est un réconfort.

Ce serait très beau d’ailleurs de demander aux séminaristes et aux théologiens de faire un petit traité sur les souffrances métaphysiques et la mort assumées par le Verbe de Dieu dans les tout-petits pendant ces neuf mois successifs et jusqu’à la circoncision, y compris la circoncision.

Je suis personnellement assez d’accord de penser que jusqu’à la circoncision un enfant qui est né fait partie des enfants qui sont embryons. Si on faisait la théologie de l’Agonie de Jésus, on verrait que l’enfant reste si je puis dire surnaturellement un embryon jusqu’à la circoncision.

D’ailleurs dans les cliniques on considère un peu que c’est comme ça. Quelques jours après la conception, quelle différence avec quelques jours avant la naissance ? Les mauvais, eux, ont trouvé cette vérité tout seuls. Quelle différence entre un enfant qui vient de naître et une heure avant quand il n’est pas né ?

[A.] La circoncision, elle se pratiquait jusqu’à quel âge à peu près ?
[P.N.] Le 8ème jour.
[A.] D’accord, 8ème jour.
[P.N.] Là, ça fait 8 jours après Noël et c’est la circoncision.

Les premiers psaumes sont beaux parce qu’ils sont comme une révélation. Vous savez que les psaumes sont une révélation de la prière muette du Verbe de Dieu dans le Rédempteur, dans le Christ, dans Jésus.

La nature humaine de Jésus est très fragile, bien sûr, mais elle est complètement inondée de la Lumière de Gloire. C’est ça qui est très particulier pour Jésus, que nous n’avons pas nous, que lui a parce qu’il est dans l’Union hypostatique dès le premier instant de sa conception, donc sa memoria Dei est complètement illuminée par le face à face avec le Père.

Nous, nous sommes dans l’innocence divine dans cette Lumière du Verbe qui illumine toute personne arrivant à l’existence d’un seul coup à partir de rien dans ce monde, et dans le resplendissement, l’odeur aussi, la présence, la tendresse, j’allais dire exclusive d’Amour, de Lumière aussi, du Père. Nous vivons de ces trois grandes inondations divines au moment où Dieu nous crée. Nous en sommes tout frémissants dans notre Oui, dans notre Fiat divin d’origine. Nous avons été fabriqués avec le Fiat divin d’origine, inondés par ces trois effluves du Verbe et puis les deux effluves de la Paternité.

Mais Jésus a en plus ce fait que son intelligence, son intellect agent, est complètement investi(e) par le resplendissement du soleil incréé, intime, en plénitude reçue immédiatement, du face à face avec la première Personne de la Très sainte Trinité, et en même temps il est jeté dans le temps de la nature humaine pour être confronté au diable.

C’est pour ça que le psaume 5 dit qu’il se retourne. C’est beau de voir ce retournement pour retrouver la tendresse du Père, et en même temps l’appel, dans le psaume 5 aussi, du Père, pour se retourner encore et aller vers la Nativité, aller vers la Rédemption, aller se plonger dans cette confrontation. Il faudrait lire chaque verset du psaume comme ça. D’ailleurs c’est ce que nous avons fait.

Et tout de suite il y a eu cette pression du Sacré-Cœur divin de l’humanité pour y aller. C’est pour ça que le Saint-Esprit a aussitôt précipité Marie et Joseph à Aïn Karim. Jean Baptiste est la condition nécessaire à la possibilité même de la Rédemption dès les premiers instants de la conception du Verbe de Dieu. « Au matin tu écoutes ma voix ». Dès le départ, aussitôt que Jésus est incarné, aussitôt il vit, corps humain, sang humain, âme humaine, esprit humain, de la Lumière de Gloire, il vit de la Résurrection et il est porté immédiatement, avec le Saint-Esprit si je puis dire, vers le cœur de Jean Baptiste parce qu’il faut que de la Résurrection il aille vers la Nativité, c’est-à-dire la Rédemption du monde. Et le 153ème jour de l’existence de Jean le Baptiseur, c’est ce qui s’est réalisé.

Combien de temps ça a duré ? Je ne sais pas. J’hésite entre trois jours et demi ou huit jours après sa conception, mais je pense que c’est plutôt trois jours et demi.

Nous avons, non pas par arrogance mais par jeu – de temps en temps nous jouons avec les choses divines les plus intouchables –, nous avons commencé le compte-à-rebours le 30 juin, le dernier jour du mois du Sacré-Cœur. La fin de l’Année de la Miséricorde tombait le 153ème jour. Et donc là nous sommes 33 jours après. Cela veut dire que nous sommes au 186ème jour. Hier c’était le 185ème jour.

Ce 18 m’a toujours enchanté, parce que 18 c’est le contenant de 19, c’est le contenant de Saint Joseph, c’est le contenant de la tendresse paternelle de Joseph. Joseph fait grandir Jésus. Pour ainsi dire il le ramène de sa Résurrection à la Rédemption, il le fait revenir.

Jésus le dit dans des termes très énigmatiques : « Personne n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel ». Vous vous rappelez de ça. Cela se lit dans les deux sens d’ailleurs. Le chemin de Croix descendant de Saint Joseph dans l’Apocalypse indique ça. Le Père avec Saint Joseph ajuste Dieu à la souffrance rédemptrice du genre humain, et de plus en plus. « Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel ». Aussitôt il commence avec la Résurrection. Vous verrez, le psaume 5 c’est : « Au matin tu écoutes ma voix ». « Au matin », c’est la Résurrection.

C’est beau ce mouvement que Saint Joseph de son côté, Marie de son côté à elle aussi, l’unité des deux, et puis au fond ceux qu’ils ont déjà engendrés dans la grâce messianique rédemptrice, font faire au Verbe de Dieu dans la chair. Tout cela est révélé avec un luxe de détails incroyable. Et en même temps c’est impressionnant !

Si nous étions dans les années 50, communication, logo, partage d’Evangile, sur les parois nous mettrions des slogans, nous mettrions une grande pancarte : « Tout se joue dans l’embryon ! ».

Il ne peut plus se retourner dans le sein incréé du Père. « Celui qui regarde en arrière est perdu pour le Royaume des cieux ». Cela marque la tentation continuelle dans laquelle la nature humaine de Jésus est engloutie. De dire que Jésus n’a jamais été soumis à la tentation, c’est ridicule, parce que nous ne savons pas le poids de cette tentation de ce retour du petit.

Alors du coup il se retourne dans le sacrement de la Paternité et il ne voit désormais plus son Père que dans l’unité sponsale de Marie et Joseph, c’est vrai. Alors il s’engloutit en eux et il y trouve consolation. Parce que dans cette unité sponsale il y a quelque chose qui échappe à la mort universelle et métaphysique transcendantale, si je puis dire. Parce que dans l’unité sponsale transactuée accomplie en plénitude reçue, comme c’est le cas pour eux, il n’y a que de la Lumière, il n’y a pas la moindre séquelle du péché originel. Pas la moindre !

C’est pour ça qu’il va naître dans la Lumière. Il passe de la Résurrection à la Lumière. Et entre les deux, le flux et le reflux d’une souffrance impossible à décrire parce que c’est une souffrance rédemptrice. Elle est adaptée bien sûr.

Et puis arrive le moment de la circoncision et l’imposition du Nom de Jésus qui lui est donné par l’Ange avant sa conception.

Vous me direz : « C’est curieux, c’est un précepte bizarre, la circoncision ! On n’étudie pas beaucoup ça en cours de théologie. C’est bizarre : je prends le bout d’un petit prépuce, du petit pénis scrotal d’un bébé, et je coupe, je décapite. On le voit bien dans la Bible, c’est immensément important, la circoncision ! Le rappel de Dieu, du Messie, à Moïse exigeait la circoncision. Pour un esprit chrétien, pour un esprit éduqué par la foi classique, c’est énigmatique ! Pourquoi cette importance continuelle, qui revient sans arrêt, de la circoncision ? Surtout qu’il y a à côté quand même… Pourquoi cette décapitation d’un morceau de peau à l’endroit de la signification… à un endroit d’un organe sexuel masculin ? ».

Alors bien sûr, nous pouvons toujours prendre l’Epître aux Hébreux et puis dire : « C’est le signe de la circoncision du cœur », ce qui est très vrai, parce que la viridité de la signification sponsale de l’homme, c’est sa fécondité originelle et principielle d’amour.

Au fond il va falloir que Jésus traverse toutes les fécondités masculines, si je puis dire, depuis Adam et Eve jusqu’à la fin du monde, pour les faire se retourner.

A un moment le roi David ramène je ne sais pas combien de centaines de milliers de prépuces des Philistins et les met aux pieds du roi Saül à Jérusalem, alors du coup il lui donne sa fille en sponsalité.

C’est impressionnant ! Jésus doit prendre tous les prépuces de la nature humaine entière et donc il doit racheter cela pour rentrer dans sa mission sponsale rédemptrice de la nature humaine toute entière, il doit faire le parcours de chaque être humain dans l’inversion de la signification sponsale de son corps dès le principe de sa vie embryonnaire. Ça fait beaucoup à racheter ! Et du coup il ramène l’amour dans sa source, c’est-à-dire dans le baptême, et c’est comme ça que le baptême de Jean Baptiste dans l’eau remplace la circoncision.

C’est vrai que la séduction des filles de Caïn avait ramené par la puissance de Lucifer dans la nature humaine les choses très bas, si je puis dire.

Mais le sang coule et le Nom de l’Enfant est proclamé au milieu des cris. Le sang de Jésus a coulé. Les deux premières gouttes de sang, comme on dit. Quand on parle des deux premières gouttes de sang… Il y a un cri. Ça fait très mal physiquement pour un bébé ! Pour Jésus c’est terrible, parce que c’est beaucoup plus fort que ça bien sûr, il est dans la vision béatifique : c’est un poids de ténèbre dans le renversement de la situation de la nature humaine.

Toutes les portes sont ouvertes vers le baptême. Le désir de baptême s’origine là, dans la circoncision. Et nous célébrons la Messe pour le désir de baptême en récupérant le désir de baptême exprimé par des milliards de chrétiens, en mettant de l’eau bénite à droite et à gauche pour exprimer ce désir de baptême. La Messe, c’est l’application, et le fait de plonger ces enfants en désir de baptême dans le sang du Christ, dans le sang du Verbe immolé.

Le démon, avant cela, il avait la haine de Dieu, c’est vrai, mais il n’avait pas la haine du Père ou la haine du Saint-Esprit ou la haine du Verbe de Dieu, mais à partir de là oui, il a pris la Personne même du Verbe de Dieu en haine. C’est peut-être le seul accès qu’il a eu à la Très Sainte Trinité. Et comme il ne peut pas atteindre…c’est trop tard, il l’a su seulement trente-six ans après que c’était le Verbe, donc dans son intervention dans l’évolution des choses, de la malédiction de la terre, alors du coup il y a cette haine du Verbe. Il faut bien qu’elle s’exprime, qu’elle trouve un récepteur dans les membres vivants de Jésus vivant, et ce sont nos enfants.

Saint Jean le dit dans l’Apocalypse, c’est la haine du Verbe qui est l’origine, qui est la raison, qui est le motif formel comme on dit, du martyre. Ils sont proclamés martyrs pas du tout à cause du Christ mais à cause du Verbe de Dieu. C’est Saint Jean l’Evangéliste qui dit ça, et si on regarde bien, Saint Jean le tenait déjà de Saint Jean Baptiste. C’était un disciple de Saint Jean Baptiste. Il faut un minimum de finesse pour comprendre la souffrance des hommes, et un minimum de vie contemplative.

L’Eglise catholique aujourd’hui n’a toujours pas proclamé que ces enfants étaient les enfants de l’Eglise, les enfants du Verbe de Dieu. Elle ne le fait pas, alors pour l’instant nous faisons ça un à un.

Quelqu’un nous a dit : « Vous vous rendez compte, deux cent vingt-deux milliards ? Cela fait beaucoup de Messes à dire ! C’est ridicule ! Comment voulez-vous que les gens trouvent suffisamment d’argent pour célébrer les Messes comme vous, vous le dites ? C’est impossible ! ». Ce sont des objections très humaines. C’est bizarre que ce soit l’argent qui soit le motif du…

Bien sûr que oui, les Rois mages ont apporté tous leurs trésors pour le baptême de l’innocence. Mais nous le faisons un à un et à chaque fois il y a une supplication pour que l’Eglise proclame que tous ces enfants appartiennent de droit à l’Eglise.

Tous les enfants des bouddhistes, tous les enfants des Chinois, tous les enfants taoïstes, tous les enfants confucianistes, tous les enfants tibétains, tous les enfants islamiques, tous les enfants hindouistes, tous sont immédiatement en raison du pouvoir des clés proclamés enfants de l’Eglise. On leur met une robe blanche. Ils deviennent ipso facto, d’un seul coup, tous catholiques.

Le jour où le Saint-Père use de son pouvoir des clés pour ouvrir cela dans une expression dogmatique et liturgique adaptée, ce jour-là c’est la fin de l’Anti-Christ, il ne peut plus rester une heure de plus sur la terre.

Nous prions tous les jours, nous prions beaucoup pour que l’Eglise du Saint-Père, du ciel et de la terre, proclame que ces enfants sont les siens. Nous le faisons par anticipation et là nous faisons le travail de Jean Baptiste.

C’est ce qui rend la vie embryonnaire rédemptrice de Jésus supportable, sinon il est obligé de revenir en arrière et de s’engloutir dans la tendresse originelle de la Paternité créatrice de Dieu. Mais il y a ce retournement continuel de la Sainte Famille dans le Règne du Sacré-Cœur.

Celui qui regarde en arrière est impropre pour le Royaume des cieux, il ne peut pas être donné en nourriture, il ne peut pas naître dans la Maison du Pain, Bethléem – Beit c’est la Saint Famille et Lehem c’est l’Eucharistie –. Et du coup il n’y a pas de Lumière. Et du coup la naissance est un accouchement.

Eh bien ce n’était pas un accouchement.
Bien sûr que ce n’était pas un accouchement !
« Lumière née de la Lumière ».

Alors à chaque fois que nous baptisons un enfant, je veux dire : que nous le baptisons du baptême de l’Apocalypse, nous faisons quelque chose de particulièrement grand. Cela, le pouvoir des clés de l’Eglise nous permet de le faire. Et donc nous enfonçons à chaque fois, pour celui-là, mais du coup pour la nature humaine toute entière… Au jour de l’Avertissement, le rayonnement des surabondances de cette grâce-là va se répandre sur la nature humaine toute entière. Nous introduisons à l’intérieur de l’ouverture des temps le germe de la disparition définitive de l’Anti-Christ. Alors bien sûr il faut que l’être humain et la nature humaine arrive à sa plénitude de l’âge. C’est pour ça que personnellement j’ai tendance à dire que ça durera environ dix-neuf ans à cause des lois de la plénitude du corps, de la chair et du sang.

Et donc quand nous baptisons ce petit Joseph aujourd’hui, nous faisons quelque chose qui réfère à la Rédemption du Verbe de Dieu. On peut dire que la Personne du Verbe de Dieu illumine toute la vie rédemptrice de Jésus embryon jusqu’à la Circoncision dans la Lumière née de la Lumière. C’est un peu ce que le mystère de Noël nous a appris. Ce passage de la Résurrection, qui est sa conception, sa mémoire, à la Nativité qui est un mystère de Lumière et de Transfiguration, pour pouvoir avoir la force de rentrer dans la Circoncision. C’est comme ça que ça s’est passé : les trois étapes. Et à chaque fois le Verbe de Dieu s’est trouvé complètement encerclé dans cette Agonie rédemptrice confrontée avec le diable et le démon.

Mais nous avons tendance à oublier ce que c’est qu’un enfant. Il a une capacité à la souffrance bien supérieure à celle de l’adulte, une conscience plus profonde, une fragilité presque sans limite. Et le fond de l’angoisse qui y correspond soulève pratiquement tous les organismes cérébraux, et puis affectifs, et puis des vaisseaux.

Il est obligé de s’engloutir dans la Lumière de la Nativité, c’est-à-dire de la Sponsalité de Marie et Joseph, pour venir un petit peu se réconforter, pour venir s’abreuver des Volontés éternelles et vivantes de Dieu le Père en eux dans la Lumière, et faire contrepoids à ce poids de souffrance et de mort qui devrait l’anéantir immédiatement d’après les lois de la nature.

Il s’y engloutit complètement parce que le Verbe de Dieu doit donc passer par des Volontés éternellement vivantes de la Paternité de Dieu dans la Sponsalité de la Sagesse créatrice de Dieu et la restauration d’une viridité pour tout l’univers qui va s’ensuivre, parce qu’il va y avoir une grande semaine de la création et une naissance nouvelle, c’est la circoncision.

Nous retenons notre souffle là si nous regardons de l’intérieur l’Agonie de Jésus parce qu’elle est métaphysique, surnaturelle et transcendantale à la fois. « Tota vita Christi crux fuit atque martyrium » : toute la vie du Christ a été la croix et le martyre.

Notre vie contemplative, la foi je veux dire, nous oblige à rentrer à l’intérieur de Jésus pour être à l’intérieur de Jésus et au moins participer, ne serait-ce qu’un peu, à cette confrontation du Verbe de Dieu à l’emprisonnement de toute sa nature personnelle dans une nature broyée : un poids de souffrance, de douleur, de croix et de mort que nous pouvons décrire mais qui donne le vertige !

Et qui donne le vertige au monde angélique glorieux. C’est tellement étonnant qu’ils sont obligés si je puis dire de quitter la Lumière de Gloire de la vision béatifique pour venir eux aussi dans notre monde, à la suite des anges déchus, pour s’engloutir et regarder la Passion du Seigneur, la Passion commençante, et jeter des cris d’exaltation et de gloire dans toutes les pauvretés humaines.

Nous le disons dans le Tour de la Rédemption que nous avons fait cette nuit : les anges, au spectacle de la Passion intérieure du Verbe de Dieu dans la chair, ont une réaction d’amour, eux qui sont immergés dans l’inséparation invincible de la Lumière de Gloire de leur vision béatifique, pour venir, et ils sont là.

C’est dans la Rédemption du Seigneur que le miracle des trois éléments peut s’opérer, et la moindre petite prière d’un embryon à ce moment-là dans les neuf hiérarchies glorieuses, lorsqu’elle est conjointe à ce baptême que nous faisons pour Joseph, a dans l’âme une vastitude qui est la même, qui est identifiée dans son nombre, son poids et sa mesure à la vastitude de l’esprit angélique, c’est-à-dire sans limite et sans fin.

Voilà le miracle des trois éléments. Une petite prière, la plus pauvre, trouve sa vastitude dans notre âme à la vastitude de l’esprit angélique et s’engloutit dans l’indivisibilité de Dieu sous un coup d’Amour qui est rempli de Lumière, et pénètre à l’intérieur de Dieu pour emporter le Verbe de Dieu dans sa Passion. C’est çà l’acte continuel de Marie pour engendrer la Rédemption et de Joseph dans le Christ Jésus Notre-Seigneur.

Il n’y a que l’Eglise qui peut réclamer ces enfants comme étant les siens de droit. Aucune autre association ! On comprend que le démon engendre de nombreuses résistances.

Face au Fiat divin, si toute notre vie est dans ce Fiat d’acceptation d’être une victime d’amour, d’être une victime offrande d’amour, d’être une indivisible offrande d’amour, chaque palpitation de notre vie, de notre pensée, de nos préoccupations, il n’y a plus rien d’autre que : « Je suis offert dans une offrande victimale d’amour, d’amour éternel, d’amour temporel, je suis cette offrande victimale innocente d’amour dans la louange, gloire à Dieu ! »

Je suis cette offrande victimale d’amour débordante puisque ça déborde même toutes mes capacités, ça déborde même le mariage spirituel, ça déborde la septième demeure. Il faut bien qu’il y ait une dixième hiérarchie pour engager le combat eschatologique final, comme l’explique Sainte Hildegarde, il faut bien être une offrande victimale d’amour. C’est beau ! Comme c’est nécessaire ! Mais ce n’est pas pour sauver l’Anti-Christ !

Mon brave victime d’amour pour sauver l’Anti-Christ me disait tout le temps : « Je ne ressens rien, je ne ressens rien, je ressens comme les démons, je ne ressens rien de Dieu.
-  Ça – lui ai-je dit –, c’est parce que tu t’es trompé. Nous, les chrétiens, quand nous sommes dans l’offrande victimale d’amour, nous sommes extrêmement sensibles. Ce n’est pas parce que Jésus est dans la vision béatifique que du coup il a perdu toute sensibilité, c’est exactement le contraire, nous sommes extrêmement sensibles.
- Mais non ! Saint Jean de la Croix, la nuit…
- Eh oui mais… extrêmement sensibles. C’est pour ça que ça fait peur. »

Alors Jésus nous a dit, le Saint-Père aussi : « N’ayez pas peur ! ». Les gens ont peur de souffrir, mais non, « N’ayez pas peur ! ». C’est une souffrance victimale d’amour et d’offrande. C’est une jubilation et elle savoure à l’intérieur d’elle-même le nard, la liqueur délicieuse de la Lumière sponsale dans la mise en place du corps spirituel où nous allons sans entrave dans le fond des jubilations rédemptrices de Notre-Seigneur, cette joie sourde qui est en lui parce qu’à travers elle le monde entier est sauvé et débarrassé de toute souffrance. Et nous savourons déjà les liqueurs les plus enivrantes dans la Lumière, et donc nous allons de la TransVerbération à la TransSpiration sponsale d’éternité, et ça, c’est très délicieux, c’est très lumineux. Il ne faut pas avoir peur de l’amour.

Nous ne le faisons pas du tout pour quelqu’un, ou pour quelqu’un d’autre. Saint Jean l’a dit : « Ne priez pas pour quelqu’un qui est dans la mort ». Donc ne priez pas pour l’Anti-Christ, ce n’est pas la peine, il a fait son choix.

Vous vous offrez en offrande victimale d’amour pour le Père, dans le Père, dans la Sponsalité. Vous êtes transpercé de part en part, d’un bout à l’autre, en grec c’est de part en part et puis transsubstantiellement et de manière débordante par le glaive. Nous le disons à Saint Michel : « Dans ton glaive, défends-nous ». C’est ce glaive-là. Alors nous pouvons entendre cette parole.

Mais c’est vrai que ça fait peur : « Quand on s’offre en victime, on va prendre à la place de l’Anti-Christ tous les châtiments qu’il devrait avoir. Il faut les retirer de lui, comme ça il va pouvoir respirer et finalement se convertir grâce à moi, parce que je me suis offert en victime »… Là, ça ne va pas. N’importe quel père spirituel je suppose…
[S.] C’est un orgueil démesuré.
[P.N.] … comprendrait que ça ne va pas. Ce n’est pas la Volonté de Dieu. Ce n’est pas la Volonté du Père.

La Volonté du Père, c’est la vie éternelle. Jésus le dit, la Volonté du Père, il n’y en a qu’une, c’est la vie éternelle. Nous sommes dans l’Esprit Saint et dans le Verbe en vérité en une seule indivisible vie éternelle en lui, les deux mains dans le Saint des Saints.

Vous êtes d’accord avec moi je suppose quand je dis que la proximité que nous avons progressivement, petit à petit, avec les enfants… proximité intérieure : nous partageons leur vie dans la vie au fond du Verbe de Dieu en eux dévastée.

C’est la vie du Verbe de Dieu qui est dévastée. C’est extraordinaire de voir que la haine de Satan se diffuse sur le Verbe de Dieu !  C’est impressionnant ! Ce n’est pas sur le Christ qu’il déverse sa haine, nous le voyons bien dans l’Evangile : il le respecte, « Je te donne tous les royaumes »… Mais le Verbe de Dieu, c’est autre chose. La haine de Satan s’est déversée comme ça, s’est retournée, un peu comme on voit dans les dessins animés : d’un seul coup le dragon féroce qui courait de tous les côtés s’arrête, il se retourne, il voit : « C’est là ! », et il y va. Cela donne le shiqoutsim meshomem et les vautours se précipitent sur le corps : « Là où se trouve le corps, là les vautours se rassemblent et se précipitent ».

Voilà ce qui se passe dans la souffrance rédemptrice de Jésus enfant. Les tourments qu’il en a reçus sont considérables, évidemment, parce que ces tourments-là, avec Marie et Joseph il est le seul à pouvoir les porter, personne d’autre. Et il n’y a que sous un seul Nom que nous puissions être sauvés, et c’est le jour de la circoncision qu’on lui donne le Nom de Jésus.
[A.] Ah oui, huit jours après.
[P.N.] Alleluia !

[A.] Alors quand on parle de l’Emmanuel, on parle du Verbe de Dieu, et lorsqu’on parle de Jésus, Dieu soit…
[P.N.] C’est une Union hypostatique.
[A.] Emmanuel ?
[P.N.] C’est une Union hypostatique, Dieu avec nous et Jésus. C’est une Union hypostatique. Jésus, c’est déjà Yeshouah, c’est le Nom d’Elohim,  י
(Yod) le Père,  ה (Hè) le Verbe de Dieu, ש (shin),  ו (Vav) l’Esprit Saint, à l’intérieur de la chair, entièrement englouti substantiellement dans l’éternité de la vie éternelle. C’est Jésus, c’est Dieu avec nous, ça veut dire exactement la même chose. Le Nom de Jésus et le Nom d’Emmanuel ont la même signification à cause de l’Union hypostatique substantielle. Jésus est Dieu. Quand je touche le corps du Christ, c’est Dieu. Quand j’ai une goutte du sang du Christ, c’est Dieu, Jésus.

Bon, allez, nous allons nous occuper de toi, frère Joseph.
[A.] Amen ! Il n’attend que ça !
[S.] J’allume la bougie, Père ?
[A.] Non, pas encore.
[P.N.] Pour l’Evangile. Oui, si tu veux.
[S.] Je la tiens.
[P.N.] Tu peux en mettre une ici aussi.


Chant
Qu’aujourd’hui se lève la Lumière, c’est la Lumière du Seigneur
Qu’elle dépasse toute frontière, qu’elle vienne habiter tous les cœurs

Que la steppe exulte et fleurisse, qu’elle éclate en cris de joie
Au pays de la soif l’eau a jailli et se répand

C’est lui qui vient te sauver, alors s’illumine ton cœur
A la voix du Seigneur qui vient pour te racheter


Dieu c’est toi mon Dieu, je te cherche dès l’aube
Mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau


Psaume 90
Quand je me tiens sous l'abri du Très-Haut
et repose à l'ombre du Puissant, je dis au Seigneur :
« Mon refuge, mon rempart, mon Dieu dont je suis sûr ! ».
C'est lui qui te sauve des filets du chasseur
et de la peste maléfique ; * il te couvre et te protège.
Tu trouves sous son aile un refuge :
sa fidélité est une armure, un bouclier.
Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit,
ni la flèche qui vole au grand jour,
ni la peste qui rôde dans le noir,
ni le fléau qui frappe à midi.
Qu'il en tombe mille à tes côtés,
+ qu'il en tombe dix mille à ta droite,
* toi, tu restes hors d'atteinte.
Il suffit que tu ouvres les yeux,
tu verras le salaire du méchant.
Oui, le Seigneur est ton refuge :
tu as fait du Très-Haut ta forteresse.
Le malheur ne pourra te toucher,
ni le danger approcher de ta demeure :
il donne mission à ses anges
de te garder sur tous tes chemins.
Ils te porteront sur leurs mains
pour que ton pied ne heurte les pierres ;
tu marcheras sur la vipère et le scorpion,
tu écraseras le lion et le Dragon.
« Puisqu'il s'attache à moi, je le délivre ;
je le défends, car il connaît mon nom.
Il m'appelle, et moi, je lui réponds ;
je suis avec lui dans son épreuve.
Je veux te libérer, te glorifier ;
+ de longs jours, je veux te rassasier,
* et je ferai que tu voies mon salut. »

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles
Amen


Kyrie Eleison
Christe Eleison
Kyrie Eleison


Gloire à Dieu, convocation du monde angélique
Gloire à Dieu au plus haut des Cieux
et paix sur la terre aux hommes qu’il aime
Nous te louons, nous te bénissons,
nous t’adorons, nous te glorifions,
nous te rendons grâce pour ton immense gloire
Seigneur Dieu, Roi du ciel,
Dieu le Père tout-puissant,
Seigneur Fils unique Jésus-Christ,
Seigneur Dieu Agneau de Dieu le Fils du Père
Toi qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous
Toi qui enlèves le péché du monde, reçois notre prière
Toi qui es assis à la droite du Père, prends pitié de nous
Car toi seul est saint, toi seul est Seigneur,
toi seul est le Très-Haut Jésus-Christ
Avec le Saint-Esprit dans la gloire de Dieu le Père


Dieu tout-puissant
Par la Maternité virginale de la bienheureuse Vierge Marie
Tu as offert au genre humain les trésors du Salut éternel
Accorde-nous de ressentir qu’intervient en notre faveur
Celle qui nous permet d’accueillir l’Auteur de la vie
Jésus le Christ Notre-Seigneur
Lui qui règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit
Maintenant et pour les siècles des siècles
Amen



Retour à l'Accueil