Homélie de Père Nathan
pour
la Messe de Justification d'Olga
Saint Elie le prophète
20 juillet
Il n’y a pas de liturgie vraiment spécifique pour Élie le prophète, puisqu’il n’est pas encore mort ! Il fait partie de ces personnages choisis spécialement par Dieu, probablement prédestiné dès le départ, dès sa conception. Personne parmi nous n’ignore qu’il fut emporté sur un Char de Feu, huit cent quatre-vingt-huit ans avant Jésus-Christ, devant cinquante-deux prophètes et Élisée, qui ont été directement prévenus par Dieu : téléphone direct ! Le Char de Feu s’est mis là, à ses pieds : il y est monté, et il est parti. Il n’est pas mort !
Il est de la tradition juive des Nacis d’Israël, tradition infaillible donc des Nacis et des Prophètes qui l’ont suivi ; puis la tradition des Apôtres ; et puis la doctrine de l’Église catholique avec la succession des Docteurs dont Thomas d’Aquin est le principal ; mais il est désigné aussi par le Ciel dans l’Apocalypse, quand l’Ange volant au zénith, le Messager le plus élevé qui soit, vient annoncer à la terre : « Malheur à ceux qui mettent leur cœur dans les choses de la terre. Malheur, malheur aux habitants de la terre ! » en réalité se trouve annoncé le message de Notre Dame de La Salette – seule apparition de la Vierge d’ailleurs ayant été préalablement donnée dans la Bible – dans lequel elle explique, comme vous savez, qu’Élie est encore vivant, et qu’il va revenir !
Cela fait beaucoup, beaucoup de temps, que s’est-il passé avec Élie le prophète ?
Où est-ce qu’il est ? Qu’est-ce qu’il fait pendant neuf siècles ?
Vous avez quelques petits passages extraordinairement délicieux de Sainte Anne Catherine Emmerich, qui raconte que Jésus, pendant qu’elle dormait, l’a saisie et emportée à travers les chemins de la Lumière, jusque dans un endroit de la terre qui en fait est l’endroit où se trouvait le Paradis. Là elle y voyait Jésus, en compagnie d’Élie le Prophète, dans son ministère.
En voilà un qui n’a pas peur de la solitude ! Une chose est de faire une retraite de solitude pendant trois jours, une autre quand la retraite de solitude dure mille ans ! Mais Élie ne s’ennuie pas du tout, il n’est pas tout seul, il est visité. Je peux vous dire une chose : il est visité souvent, en particulier par quelqu’un que nous aimons beaucoup : Iohanan ben Zebeda, Jean de l’Apocalypse qui lui aussi a quelque chose qui lui est particulier quant à son ministère, sa prédestination, et son rôle dans l’Église de Jésus.
Ce sont là des petits points que je vous indique.
Une autre chose que j’aime à propos d’Élie, je l’ai noté quand je suis allé au Liban avec quelques-uns d’entre vous, est qu’on trouve sa statue partout : sur la route, dans les montagnes, dans les chemins, les carrefours, toujours on tombe sur une statue d’Eliyahu ha-Navi, Eliyahu ha-Tishbi, avec un grand couteau.
Vous le savez, Élie ne mâchait pas ses mots, il n’était pas du genre perdu dans son oraison, qui ne sait pas où il met les pieds : les quatre cent vingt prophètes, de sa propre main il les a égorgés ! Imaginez que j’aille à Paris armé d’un grand couteau pour égorger quatre cent vingt francs-maçons, après avoir parcouru la liste de leurs noms et leur avoir donné au préalable bien sûr une démonstration de Lumière glorieuse ! C’est ce qu’a fait Élie : de sa propre main !
Au Liban, la majorité est chrétienne ; ou plutôt l’était, elle ne l’est plus maintenant, depuis que les faux-prophètes de Jézabel, depuis cent ans, ont tout fait pour génocider les catholiques du Liban, les maronites, si bien qu’effectivement ils ont beaucoup diminué.
Les Libanais vénèrent Élie, alors ils ont commencé à lui fabriquer des statues, avec le couteau. A partir de ce moment là, le génocide s’est arrêté. Les massacres, toujours épouvantables - et, nous ont-ils raconté, manipulés et commandités par les banques externes - ont cessé.
Les Libanais aiment Élie, ils se confient en lui. Ils ont besoin de le voir tout le temps, alors ils le placent aux carrefours les plus importants de leurs routes, et si quelqu’un s’avise d’aller faire du mal à un enfant catholique, il s’avère qu’il ne reste pas très longtemps sur la terre des vivants. Élie le prophète n’y va pas par quatre chemins. « Mais quoi : ce n’est pas de la sainteté ça ! C’est de l’intolérance ! » Si justement, pour les Libanais Élie est un saint qu’ils vénèrent.
J’avais trouvé cette relation des chrétiens maronites, des chrétiens de l’Église orthodoxe et des catholiques du Liban à leur saint surprenante parce que ce n’est pas du tout notre style. Eh bien figurez-vous qu’il faut faire comme cela. Et en tout cas on peut constater qu’en se mettant sous la protection du Ciel, y compris celle des prophètes et y compris les deux témoins de l’Apocalypse, Élie et Hénoch, alors même qu’ils ne sont pas encore revenus parmi nous de manière visible, on peut constater – pour ma part une bonne douzaine de fois – que si quelqu’un s’approche de vous, il ne restera pas longtemps vivant sur la terre, sans que vous l’ayez désiré. Que certaines personnes se croient autorisées à se mettre au travers du chemin de Dieu, à toucher à l’œuvre de Dieu, n’est pas pour elles sans péril.
Élie doit revenir, nous le savons très bien, et alors il sera martyrisé. C’est pourquoi on ne fait pas de liturgie spécifique, en tout cas je n’ai jamais vu une liturgie sacramentelle spécifique pour honorer Élie sur les Autels. Il est fêté et vénéré comme un Saint. Mais on l’attend, il doit revenir. J’aime bien Notre Dame de Garabandal à cause de cela par exemple.
Il va nous aider après l’Avertissement, il sera là, avec l’autre témoin de l’Apocalypse, pour nous aider. Comment ? Je ne sais pas. Mais ce sera quand même drôlement embêtant pour les mauvais, parce que personne ne pourra nier que c’est Élie et nous aurons affaire à un double témoignage.
Mais déjà auparavant le Char de Feu aura pénétré à l’intérieur du corps spirituel, de l’âme, et de la vie intérieure de tous les catholiques de la terre.
Le mystère de l’oraison, Élie en est le cœur. Il est le patron et le protecteur, la cause instrumentale, source et principielle, le « bereshit » des torrents des jaillissements intérieurs de l’union transformante par l’oraison mariale dans notre âme.
La fondation du Carmel, Notre Dame du Mont Carmel, c’est lui : l’esprit de virginité, l’esprit de pauvreté, l’esprit d’obéissance : il en est, lui Élie le prophète, le fondateur.
Certes il y eut des refondations, Saint Simon Stock, Sainte Thérèse d’Avila, des réformes, des reprises. Mais c’est avec Élie le prophète que pour la première fois on a pu voir dans l’histoire de l’humanité des personnes consacrer avec lui, à sa suite, leur vie à l’oraison, à une solitude remplie de charité fraternelle et à l’union transformante dans l’esprit de virginité, l’esprit de pauvreté et l’esprit d’obéissance.
Le Saint-Esprit en Marie est très pauvre. Le Saint-Esprit en Marie est rempli du divin Amour de Dieu puisqu’elle n’aime jamais à partir de son cœur, et pourtant elle pourrait le faire !
Elle ne s’abreuve que de l’amour qu’il y a à l’intérieur de ceux qui sont autour d’elle et qui sont les plus proches. Et c’est le Père qui est le plus proche de Marie puisqu’il y a une Sponsalité qui fait qu’éternellement elle engendre le Verbe de Dieu ; dans sa vie contemplative, sa contemplation, son regard sur toutes choses.
Elle a l’esprit d’obéissance. Et elle a l’esprit de virginité. Voilà pourquoi nous aimons tant le chant « Alma Redemptoris Mater » ainsi que l’ « Ave Maris Stella, Dei Mater Alma ».
Alma : la Virginité dégoulinante comme de l’Huile incréée, odoriférante, extraordinaire, lumineuse, la Virginité de Dieu.
Tout est virginal en Dieu ! C’est une Onction incréée, une Spiration, une Huile qui dégouline partout, toujours renouvelée, un Parfum d’une Virginité extraordinaire puisqu’elle est limpide, elle est claire comme le cristal mais elle est en même temps vivifiante, liquéfiante ; pas seulement comme des parfums, comme des liqueurs… Cette Virginité extraordinaire, éternelle de Dieu !
La Virginité de Dieu c’est le Fils, l’Épousée à l’intérieur de Dieu, c’est-à-dire la seconde Personne de la Très Sainte Trinité.
Marie voyez-vous est la Virginité même : « Dei Mater Alma », la Virginité dans le Père, la Virginité spirituelle, la Virginité personnelle, la Virginité de Lumière et d’Amour de l’Épousée, la Virginité dégoulinante qui suinte de partout dans l’Esprit Saint. Marie est la Virginité incarnée. Nous le chantons lorsque nous disons : « Dei Mater Alma ». Elle est la Virginité quasi incréée de Dieu. Non pas « בתולה » (betoula en hébreu) mais « alma ».
Ayant en elle cette Virginité quasi incréée de Dieu, il lui est facile d’être une Porte : « Felix Coeli Porta » : Porte du Ciel. La virginité est une capacité, extraordinaire, d’être identifié dès qu’il y a de l’amour, à une autre virginité que la sienne pour l’éclairer et la faire surabonder. La Virginité de Marie, la Virginité de Dieu, font qu’il y a cette Porte de la Félicité : « Dei Mater Alma, atque semper Virgo, Felix Dei Porta ». Elle est une Porte de la Félicité. Quand deux virginités se rencontrent dans l’Incréé, c’est une Félicité absolue !
Si Edith Stein, morte dans les camps, brûlée sur l’ordre d’Hitler, avait eu le temps d’expliquer cela au philosophe Heidegger, celui-ci aurait été en mesure de faire l’induction de l’énergeia.
L’énergeia, l’acte, le pur principe.
De tout ce qui est en puissance dans cette Virginité quasi incréée de Marie, et qui est Marie, c’est la Virginité même de chacune des trois Personnes en une seule indivisible Virginité incréée qui en est l’acte.
Quand deux Virginités s’entremêlent, il ne reste plus que la Félicité, Emanation de l’indivisible Virginité mutuelle d’Amour et de Lumière. Voilà pourquoi Marie est la Porte : « Felix Dei Porta ». Elle est la Porte ! Elle est la Félicité de Dieu même !
Ce chant que nous disons le matin après la Messe pour être sous la protection d’Élie est fabuleux ! Vous voyez bien que la question n’est pas d’avoir des munitions et des armes, non ce n’est pas cela, mais d’être tellement, tellement, tellement, enfoui à l’intérieur de la Virginité de Marie que du coup le flux et le reflux, le passage se fait librement de sa Virginité à la Virginité de Dieu, et de la Virginité d’Amour de Dieu à la sienne. Voilà le Char de Feu, et il a quelque chose de visible à cause de ça ; ne vous inquiétez pas, il est visible.
D’ailleurs, entre parenthèses, cela fait partie de mes ambitions, il y a plus de cinquante ans que je le dis, d’être là le jour où Élie atterrit, je veux pouvoir lui serrer la pince à son retour. Ça serait un peu idiot, tu vois : tu es là, tu es de cette génération, il revient et tu regardes la télé… Ça ne peut pas aller ! Élie est là et toi, tu regardes un film ?? Ah non, non moi je veux serrer la pince du Prophète Élie !
Il faut voir comment cela s’est passé pour son départ déjà :
Tous les prophètes du coin à l’époque ont eu le téléphone direct : « Tu sais, Elie va partir d’une manière visible, sur un Char de Feu », chacun avait été prévenu.
Mais Élie voulait que personne ne le voie, alors il dit à Élisée : « Écoute, Élisée, va prendre un sandwich parce que moi, j’ai à faire… ».
Vous trouverez le récit dans le Livre des Rois, on peut se cotiser pour vous acheter une Bible si vous voulez…
Élisée ne s’en est pas laissé conter. Elisée était un sacré bonhomme, il a ressuscité des morts, il n’était pas une petite portion. Elie aussi. Les ennemis d’Elohim avaient intérêt à se tenir vraiment à carreau. Élie a essayé de trouver quatre, cinq subterfuges mais Élisée refusait de le quitter. Alors Élie prend son manteau et il tape à l’endroit, énorme, hyper profond en plus, du passage du Jourdain : une muraille à droite, une muraille à gauche, il traverse le fleuve, il passe de l’autre côté : « Là personne ne va me suivre » et hop, il part. Mais Élisée s’était accroché et il est passé de l’autre côté.
Et les autres avaient été prévenus de l’endroit où ça se ferait, ils s’étaient débrouillés avant, ils s’étaient cachés derrière les buissons, planqués, tu sais comme les Belges qui faisaient du camouflage pendant la guerre – pardon je ne savais pas qu’il y avait des Belges ici [rires] – bref ils étaient hyper bien cachés.
Est-ce que Élie l’a su, je n’en sais rien, de toute façon ce n’était pas son problème. Lui il était embrasé dans le Mariage spirituel dont il était la cause méritoire pour tous les orants de tous les temps, puisqu’il en était le principe. Élie est la cause méritoire de l’union transformante des sept demeures ; enfin c’est Marie, mais Elie l’est par anticipation, par appropriation et par puissance : il y a quelque chose de semblable entre Saint Joseph et Élie le Prophète !
Alors d’un seul coup est arrivée cette Nuée toute lumineuse, palpitante, merveilleuse, pas du tout traumatisante qu’on appelle le Char de Feu, très très vivante en même temps, très blanche, pas exactement comme de la neige, plutôt avec des nuances mariales, comme le Ciel – enfin pas besoin de vous faire une description, vous le voyez à chaque fois que vous avez une apparition –.
C’était de l’Amour, de l’Amour virginal, et c’était en même temps quelque chose du corps spirituel de Marie dans sa Virginité, parce que dans sa Virginité elle a été emportée en Dieu et elle a pu habiter tous les temps de la terre, les porter avec elle, en dégoulinant goutte à goutte à l’intérieur des âmes qui l’aiment ce qu’elle vivait dans cette Virginité où le flux et le reflux de la Virginité contemplative d’Amour de Dieu et la sienne passaient librement de l’un à l’autre. Et ces gouttes merveilleuses fécondaient à l’intérieur le jardin du paradis surnaturel de la Compassion transformante de Marie.
Alors le Char de Feu est venu là, Élie est monté dans le Char de Feu et puis il est parti. Il est parti de la droite, de l’orient, vers l’Occident en montant comme ça, il a fait un grand virage – vous êtes au courant, sinon on peut vous acheter la Bible, vous irez voir au Livre des Rois – et au moment du virage – ce n’est pas dit à quelle altitude – Élie a pris son manteau et a fait tomber son manteau au pied d’Élisée, et il a été emporté là où il se trouve encore aujourd’hui.
Mais il est très mobile, ne vous inquiétez pas, c’est un grand contemplatif. Et quelque part Élie le Prophète dans sa vie intérieure est objet de contemplation. Dans sa vie extérieure, non, mais dans sa vie intérieure, oui.
C’est pourquoi je crois personnellement que c’est une très bonne chose, que je vous souhaite, d’être très ami avec Élie c'est-à-dire de l’aimer. Pourquoi ? Parce que quand vous aimez quelqu’un vous devez être capable d’aller jusqu’à lui et d’ouvrir les secrets les plus profonds de son cœur là où l’amour qui est en lui est là à l’état pur, surabondant, vivifiant, victorieux de tout, un amour que personne d’autre n’a jamais eu dans son cœur, et qui est évidemment beaucoup plus grand que l’amour qui est dans le vôtre.
Le cœur, ou la volonté comme on l’appelle aussi, est une puissance spirituelle de l’enfant de l’homme et de l’enfant de Dieu, la nature humaine étant faite de trois puissances spirituelles dont l’une est cette capacité d’aimer.
Il est vrai qu’on n’utilise pas beaucoup cette capacité d’aimer, pour diverses raisons, parce que pédagogiquement, c’est vrai, on n’a pas assez expliqué comment fonctionne un être humain avec ses capacités spirituelles. Et puis on emploie des mots qui sont lourds alors que c’est d’une légèreté ! Quand tu appelles cette capacité voluntas, la volonté, ça ne va pas. Alors nous ne savons pas qu’il est très possible pour nous d’être extatiquement à l’intérieur et plongé dans l’océan d’amour qui est dans le cœur de quelqu’un d’autre que nous.
Dans le mariage c’est important. On devrait faire trois sessions d’exercices concrets d’extase pour venir toucher, ouvrir, pénétrer, s’abreuver délicieusement de l’amour qui est dans le cœur de sa moitié sponsale, de son prochain, de Dieu, de Jésus aussi.
Nous pouvons le faire, nous en avons l’exacte capacité, comme de voir avec nos yeux, d’entendre avec nos oreilles ; là il s’agit des sens externes mais l’homme a d’autres pouvoirs que le fait de voir, de ratiociner. Il a le pouvoir d’aimer, il a le pouvoir d’aimer réellement, il a le pouvoir d’aimer substantiellement quelqu’un ! Il a le pouvoir d’aimer dans l’énergeia, dans l’accomplissement, dans l’actuation de toutes ses puissances d’amour, quelqu’un d’autre que lui ! Il a ce pouvoir !
Mais malheureusement l’éducation, et en particulier l’éducation catholique, a totalement abandonné ce souci de l’extase d’amour dans l’éducation des enfants depuis environ cinq siècles. Alors nous avons à subir cinq siècles d’assèchement de cette capacité d’amour !
Or il faut aimer le Père ! Sans quoi nous aboutissons à ce qui arrive aujourd’hui où la Paternité de Dieu est dévastée à l’instant de Son Acte créateur ! Il s’agit pourtant de notre Créateur, de notre Papa (Abba) Lui-même… et cela ne nous fait rien ! Jamais nous n’avons fait un acte d’amour à l’intérieur du Père, de la Paternité incréée de Dieu, alors ça ne nous fait rien ! Comme c’est impressionnant, c’est vrai, de voir cela !
Nous sommes recouverts par les couches des sept idéologies. Les sept idéologies ne recouvrent pas le cœur, mais une des idéologies, l’idéologie analytique, est profonde et vient dans les profondeurs de l’âme tout recouvrir comme du goudron. Elle est terrible, celle-là, et nous l’avons depuis environ cinq générations. L’idéologie freudienne – Freud, Lacan, Reich, Jung – est vraiment terrible !
Et nous avons à subir toutes les conséquences négatives de la conscience de culpabilité.
Nous portons cela comme étant des entraves à l’extase, à cette capacité libre de notre cœur de pouvoir nous engloutir dans le cœur de l’autre, pas seulement mystiquement mais extatiquement, et quand nous le voulons, quand nous le désirons.
C’est un acte d’une légèreté extraordinaire, d’une vivacité extraordinaire, d’une liberté extraordinaire, que de venir habiter, s’écouler, demeurer, ouvrir les secrets du cœur de quelqu’un d’autre que nous, et de venir s’abreuver de l’amour si sublime qui est dans son cœur, parce qu’il est forcément un amour beaucoup plus grand que le nôtre. Et c’est son amour qui nourrit mon cœur.
Je découvre que mon cœur, lui, devant tout cela, n’a pas d’amour venant de son propre cœur à lui. C’est vrai, l’autre pourrait, s’il y a un peu d’amour en moi, venir s’abreuver de l’amour qui est dans mon cœur. Mais moi non, parce que la capacité d’extase consiste précisément à se nourrir de cet amour délicieux, virginal, dégoulinant, vivifiant, surabondant, embrasé, magnifique, magnanime, flamboyant qui est dans le cœur de l’autre que moi !
Regardez si vous faites ça avec le Roi. Je le dis souvent ces temps derniers, aujourd’hui il faut aimer le Roi puisqu’il est celui qui au milieu de la terre – on est combien, sept milliards d’habitants ? – celui dont nous savons par Révélation, par la Bible, qu’il est le grand grand grand Saint d’Amour de la terre, à cause de son humilité quasi substantielle. Alors je vais m’entraîner à faire un acte d’amour pour la première fois – mon papa et ma maman, mon parrain et ma marraine ne m’ont pas appris, mon instit à l’école ne m’a pas appris – pour aimer le Roi. C’est avec lui qu’il faut s’entraîner.
Nous pouvons nous entraîner avec Jésus, évidemment, nous sommes d’accord. Mais la difficulté pour faire avec Jésus, Marie et Joseph ces exercices spontanés d’amour, j’allais dire naturels dans l’actuation parfaite de son énergeia, la difficulté qui avec eux rend l’exercice plus compliqué est qu’ils sont embrasés par l’Esprit Saint.
Vous allez me dire qu’on ne peut pas faire de la découpe quand on parle d’amour ; nous sommes d’accord, ça ne s’analyse pas.
Mais Jésus est rempli de l’Amour incréé, éternel de Dieu puisqu’Il est cette Spiration. Le Cœur humain de Jésus, le Sacré-Cœur de Jésus, uni à ce qui est amour dans l’humain de l’humanité d’amour de Son Cœur humain d’amour, tout cela est parfaitement indivisible avec Son Amour incréé divin si je puis dire : ils ne sont pas séparés.
Tandis qu’avec le Roi ou avec celui que Dieu a mis proche de nous, nous pouvons faire un acte d’amour pour réveiller notre cœur, nous pouvons faire une fois dans notre vie un acte d’amour humain.
Pourquoi est-ce qu’on divorce ? On divorce parce qu’on a aimé, oui on a aimé d’un amour charnel, d’un amour pur, d’un amour passionnel, d’un amour qui était beau, qui avait de la splendeur, d’un amour qui forçait l’émotion et l’admiration à l’intérieur de nous, et d’un amour qui s’imposait à nous, mais il n’était pas spirituel, il n’était pas humain. « Comme je l’aime ! » : moi ! je ! : mon cœur ressentait à l’intérieur de lui de l’amour, ce n’était donc pas un amour humain, c’était un amour psychologique.
La tourterelle aime beaucoup de cette manière-là. Avez-vous jamais vu des tourterelles ?
Je l’ai raconté déjà plusieurs fois, mais je ne peux pas m’empêcher de raconter l’histoire de mes tourterelles. Nous étions en route vers Chartres, avec plein de jeunes magnifiques, nous étions cent mille, c’était en 1970, on marchait de Paris vers Chartres et le soir on dormait par terre, dans les foins. Effectivement ce jour là je dormais dans les foins, j’étais venu avec mon sac de couchage, et à côté de moi il y avait deux fiancés, des chrétiens, catholiques, en tout bien tout honneur, strictement rien n’était choquant dans leur attitude. Le lendemain matin, tout le monde dormait à poings fermés – on était fatigués tout de même – et je me réveille. Et il y avait, disons beaucoup d’affection là dans le sac de couchage à côté de moi – rires – rien de scandaleux toutefois – nous étions en pèlerinage – mais ça m’a réveillé. Et au-dessus de moi là dans la poutre, il y avait deux tourterelles, toutes frémissantes, elles manifestaient un amour entre elles, à force de roucoulements ! Et elles roucoulaient l’une dans l’autre, ça faisait un bruit ! C’était la première fois de ma vie que j’entendais le bruit du frémissement intérieur de l’affection mutuelle de deux tourterelles, enfin d’un tourtereau et d’une tourterelle. Un bruit ! Je voudrais presque vous le reproduire ! Si si je vous assure ! D’ailleurs Dieu a donné aux hommes de trouver des noms, comme tourterelle, roucouler, roucoulement, qui expriment exactement cette compénétration d’affection d’âme animale, d’âme passionnelle, d’âme sentimentale, d’âme romantique. C’était splendide, véritablement splendide ! Et à côté de moi, il y avait les deux soupirants : le même bruit, le même !!
Oui, c’est terrible que des jeunes ne connaissent pas l’amour humain. Ils connaissent l’amour entre êtres humains, un amour passionnel, animal, splendide, tout ce que tu veux, mais pas l’amour humain, l’amour spirituel qui fait que nous sommes des êtres humains : ce qu’on appelle la communion des personnes.
La communion des personnes est cette capacité vraiment d’habiter à l’intérieur de l’autre et de se nourrir de ce qu’il y a dans son cœur : un amour tellement plus grand que celui qu’il y a dans le mien et dont je me nourris. Je suis de plus en plus à l’intérieur de l’autre et à un moment donné ça devient de la lumière, et la lumière illumine jusqu’à la chair et au sang parce que par l’amour la porte est ouverte et le passage se fait librement dans l’écoulement d’amour à l’intérieur de la lumière de l’autre.
Et c’est comme cela que la sponsalité est possible.
Tandis qu’avec la tourterelle la sponsalité n’est pas possible !
Voilà pourquoi quand je prépare des gens au mariage, s’il n’y a pas de sponsalité, s’il n’y a pas d’amour humain, je leur refuse le mariage. « Ah mais ils sont fous d’amour l’un pour l’autre ! » Ah oui, fous, d’accord, ok, mais dans dix ans c’est le divorce.
En Élie le prophète, voyez-vous, il y a énormément d’amour, puisqu’il est dans l’esprit d’obéissance, l’esprit de virginité et l’esprit de pauvreté. Et cette pauvreté fait que comme le Roi d’ailleurs, il est entièrement à « ob ire » : à aller sans arrêt plus profondément et hors de lui dans ce qui fait le désir d’amour le plus grand qui soit à l’intérieur du cœur de l’autre. « Ob ire », esprit d’obéissance, il n’arrête pas de faire cela. Comment ne pas comprendre qu’il ait été emporté sur un Char de Feu !
Ayez beaucoup d’amour pour lui, faites des actes d’amour, il serait bon vraiment d’être avec lui. Aujourd’hui est son jour de fête, alors comprenez bien une chose : une fois par an, avec la Messe vous avez la possibilité de recevoir une grâce spéciale d’amour pour Élie le prophète. Profitez-en, c’est aujourd’hui, l’année prochaine il sera peut-être trop tard. Bon, à la rigueur vous pourrez peut-être aller lui serrer la main quand il reviendra…
Élie incarne vraiment la contemplation à l’état pur : contemplation d’amour, pure contemplation d’amour !
Savez-vous que si vous allez en Syrie, vous pouvez rejoindre la montagne – on y trouve d’ailleurs une statue d’Élie – où celui-ci s’est réfugié pour fuir Jézabel ? Il y a une fente dans le rocher, vous rentrez dans un petit boyau, et la montagne descend un petit peu à pic vers la plaine ; on y accède par le haut où se trouve un petit plateau d’où l’on peut rentrer là dans cette grotte qui a été un peu élargie pour qu’on puisse y célébrer la Messe. Puis il y a une fente et on peut aller dans un boyau sur une trentaine de mètres ; on arrive à un endroit qui est un tout petit peu plus large et où Élie le prophète s’était mis. Il y a toujours un courant d’air frais qui passe là – d’où vient ce courant d’air frais, je ne sais pas.
Dans ce passage Élie a prié, rappelez-vous, quand il y eut un ouragan très puissant à tel point que la montagne s’est ébranlée. Elle s’est même fendue et en effet on voit la fente. Il y eut un autre phénomène, vous l’avez lu dans le Livre des Rois. La foudre est tombée, a pénétré jusque l’endroit où se trouvait Élie – ce devait être une foudre un peu particulière – et a fait un trou – je vous promets que c’est vrai, je l’ai vu de mes yeux, il n’y est plus maintenant, c’est autre chose, laissons-là la polémique –, un trou gros comme la largeur de mes hanches, en forme d’embryon ou de haricot, qui a fait toboggan pour redescendre dehors, arriver environ deux cents ou trois cents mètres plus bas, dans la plaine. Donc quand les soldats de Jézabel sont arrivés, Élie priait, il y eut la foudre, tout ce que nous savons, et Élie s’est mis dans le toboggan embryonnaire fait par la foudre, puis s’est enfui par la plaine. Je m’en souviens, j’étais avec Serge pour les Croix, nous l’avons vu très nettement. La fois suivante où j’y suis allé – qu’ont-ils fait comme travaux là dedans, je n’en sais rien – tout avait été recouvert. Incroyable !
Enfin voilà quelqu’un qui était tout à fait dans la spiritualité de la Parousie, comprenez-vous, puisque les éléments étaient avec lui ; il maîtrisait, avait autorité sur les éléments, non pas lui remarquez-bien, qui était dans l’esprit de pauvreté, donc il était instrumentalement présent, et l’autorité céleste, l’autorité angélique, l’autorité des éléments contribuaient, coopéraient avec tout son ministère, tout ce qu’il avait à faire.
Après il y eut la brise sur le Mont Carmel, il y eut ce souffle intérieur d’Amour de la Virginité incréée de Dieu rendue présente en lui parce qu’il aimait beaucoup la Vierge. Élie est le premier à avoir aimé la Vierge Marie d’un Amour fou, plus de huit cents ans avant.
Plus le retour d’Élie approche, plus le Seigneur va donner des grâces extrêmement fortes, très simples en même temps, très limpides, très liquéfiantes, de proximité avec Élie, avec ce qui se passe à l’intérieur de lui. Ce qui se passe à l’intérieur de lui, c’est que Élie est chargé, si je puis dire, de faire le flux et le reflux dans le Paradis de tous les êtres créés par Dieu pour qu’ils puissent faire le flux et le reflux dans la Grâce mariale.
Quand Dieu crée à la conception chacun d’entre nous, le Verbe de Dieu nous illumine de Sa Lumière et de Son Amour et Il nous fait retourner en périchorèse continuelle pendant les dix premiers jours de notre vie dans le sein de Son Père, parce que Lui voit le Père. Ainsi nous avons un Amour pour le Père, cette Lumière vivifiante d’Amour du Verbe de Dieu est en nous.
Et avec l’oraison, l’union transformante, nous emportons à l’intérieur des autres conceptions humaines quelque chose de nouveau : nous apportons l’Immaculée Conception, nous apportons l’Amour de Marie, l’Amour que Marie a eu.
Cet Amour que Marie a eu n’était pas l’Amour du Paradis puisque Marie n’était pas du tout une deuxième Ève : c’était l’Amour de l’Immaculée Conception, cet Amour de la Divine Volonté, parce qu’elle s’est engloutie dès son Immaculée Conception non pas dans l’amour de son cœur à elle – elle a renoncé immédiatement à l’amour qui était dans son cœur à elle –, elle était tout Amour donc elle s’est engloutie dans la Divine Volonté, Amour du Père et du Saint-Esprit sous le souffle d’Amour du Verbe de Dieu. Elle a eu cet Amour-là.
Et nous avec Élie le Prophète dans l’oraison nous avons pouvoir, si je puis dire, de faire que toute conception humaine au moment où la propagation du péché originel vient l’entraver puisse être touchée ainsi, pénétrée par l’Amour de Marie, un Amour transformant, dans la place vacante, à proportion à notre impuissance.
Le rôle d’Élie le Prophète, son ministère, notre ministère aussi dans l’oraison, est prodigieusement grand !
Il faut investir le camp des Saints, comme dit l’Écriture.
Quand Élie le prophète va revenir parmi nous, il ne va pas prêcher des retraites, mais il sera là.
Il y aura le Roi, il y aura le Patriarche Hénoch et il y aura Élie. C’est pourquoi Sainte Hildegarde dit que la Royauté sera présente de manière incarnée à trois Visages : Trois en Un, Un en Trois. Et quand je dis « sera » ce n’est pas tout à fait juste parce que depuis quelques temps, nous sommes obligés d’employer le présent et non pas le futur. C’est maintenant que nous sommes dans la Royauté à trois Visages.
Notre conception doit devenir et sponsale, et virginale, surnaturellement, divinement.
Ce flux et reflux, ce passage de l’Incréé à la perfection surnaturelle glorieuse du créé en lui, ce passage du Char de Feu de Marie, Élie en a ouvert la porte si je puis dire, en a ouvert le chemin. Il revient tracer ce chemin à l’intérieur de notre terre et nous y rentrons.
Alors ayons beaucoup d’amour pour Élie le Prophète, lui qui est le premier à avoir un amour fou pour Marie dans son union transformante.
Vous vous dites : « J’aimerais bien vivre de l’esprit d’Élie, avoir des choses plus concrètes, des jalons, des points, quels sont les points au fond de la doctrine mystique infaillible de l’Église sur l’esprit de virginité, l’esprit de pauvreté, l’esprit d’obéissance ? »
Ne voudriez-vous pas être une petite souris pour rentrer dans les plus beaux, les plus magnifiques, les plus splendides, les plus authentiques Carmels du monde ?
Ne voudriez-vous pas être une petite souris pour entendre comment est-ce que l’Église infaillible transmet la voie infaillible, efficace, vivante, actuelle, féconde, permanente, continuelle, de la transformation dans l’esprit de virginité, l’esprit de pauvreté, l’esprit d’obéissance ?
Sûrement pas par un : « Obéis ! ». Ah non sûrement pas ! Il s’agit de tout autre chose !
Il s’agit d’apprentissage et d’emportement parce que Dieu nous saisit pour vivre cela dans l’extase de l’amour humain, dans l’extase de l’amour marial et dans l’extase de l’amour dans la Jérusalem Épousée.
Voilà quel est l’amour qui nourrit notre cœur.
J’aimerais vous parler de quelqu’un que j’aime beaucoup, que j’ai beaucoup apprécié. Je ne l’ai pas vu souvent, trois quatre fois dans ma vie c’est tout. Il s’agit du père Thomas Philippe, fondateur de l’Arche de Jean Vannier pour les trisomiques, est-ce que vous vous rappelez ? J’ai eu la chance d’avoir un petit peu accès à ce qu’il disait aux trisomiques dans l’esprit de virginité, l’esprit de pauvreté et l’esprit d’obéissance.
Nous allions à l’Arche, là où étaient les trisomiques, les handicapés mentaux, toutes sortes de gens, des bénévoles aussi bien sûr. Et puis les gens de passage comme moi par exemple. Nous étions une trentaine, quarantaine de personnes à table et là le Père Thomas disait : « Alors vous vous vous vous … vous vous vous voyez ? Est-ce que vous … est-ce que vous vous vous comprenez ce que je dis ? Voilà ce que dit Saint Thomas d’Aquin. » Et puis il commençait à parler de Saint Thomas d’Aquin. Alors les trisomiques disaient : « Ah oui oui oui oui oui… ».
Ce qu’il disait était limpide. Il connaissait Saint Thomas d’Aquin à 100%. D’ailleurs il avait été déclaré maître en théologie – il n’y en a que trois ou quatre dans le monde –, il connaissait tout l’aspect mystique, spirituel, intérieur de Saint Thomas. Heureusement qu’il y en a des gens comme ça pour garder la lumière.
Et personnellement j’ai eu accès à ses notes, c’est pourquoi je vous signale que si vous allez sur un site qui s’appelle catholiquedu.net, au reste très intéressant, vous trouverez un petit ouvrage intitulé L'Ethique ou les 88 vertus. Si vous le trouvez, imprimez-le : vous y apprendrez comment, à partir de la conscience d’amour des tout-petits, à partir de la Loi éternelle d’amour, donc de la Sagesse d’amour, comment est-ce qu’on rebondit, qu’on fait brûler surnaturellement dans l’Amour incréé, l’Amour surnaturel, l’Amour divin, et qu’on mélange les deux, dans l’esprit de virginité, l’esprit de pauvreté et l’esprit d’obéissance.
Dans les quatre-vingt-huit vertus – c'est-à-dire les qualités sans lesquelles il est impossible de se marier – il y a par exemple la vertu de pureté du cœur.
Si tu n’as pas la pureté du cœur, si tu es la grosse caisse vulgaire, charnelle, si tu es tout le temps en colère, rien ne va, l’amour ne ‘fonctionne’ pas, il ne reste qu’un rapport de force, on s’équilibre et puis on essaye de faire la politique de la survivance ensemble : pas très drôle !
Alors il faut les vertus. La vertu d’humilité s’approfondit dans l’esprit de pauvreté, la vertu de pureté du cœur s’approfondit dans l’esprit de virginité, et puis la vertu d’amour qui est une très belle vertu s’approfondit dans l’esprit d’obéissance.
Jetez un coup d’œil sur ce petit livret donné sur le site catholiquedu.net : l’esprit de virginité, l’esprit de pauvreté, l’esprit d’obéissance, les jalons qu’on donne tout simplement dans le petit noviciat du pur Carmel. Il y a bien dans le monde un Carmel qui est authentique, qui est à l’état pur, où ça coule normalement et où la doctrine infaillible de l’Église mystique est donnée, reçue, et actuée. Voilà, je voudrais être une petite souris pour rentrer dans ce Carmel et à ce moment là, je vous dirais la même chose que ce que disait le père Thomas c'est-à-dire ce que dit la doctrine infaillible de l’Église. Je vous le recommande.
Et Élie le prophète est le patron de l’union transformante, dans l’esprit de virginité, l’esprit de pauvreté et l’esprit d’obéissance.
Au moins nous allons bien retenir ça pour que dès que l’occasion se présente nous puissions rentrer là dedans.
Et je n’oublie pas que je vais célébrer la Messe avec vous pour une petite enfant qui s’appelle Olga, que nous avons baptisée de désir tout à l’heure avec le Credo et le Gloria pour que la Messe puisse être dite et que l’invasion de la Forme divine de Jésus se fasse dans son âme de manière telle qu’elle atteigne aussi le temple de ses cellules staminales embryonnaires dans la production du sang .
Que de ce fait-là, à cause des récepteurs et des diffuseurs, elle pénètre de ses rayons l’intérieur d’Amour de tous ceux qui sont comme elle, « pro se suisque omnibus », la multitude de ceux qui sont comme elle et qu’il y ait comme une espèce d’invasion, d’engloutissement mais cette fois-ci dans la Lumière, à l’intérieur de ces myriades, myriades – je compte toujours deux cents milliards – et que ce Baptême soit pour elle bien sûr mais aussi pour tous les siens, tous ceux qui sont comme elle, tous ceux qui sont avec elle, tous ceux qui sont en vase communicant avec elle : « suisque omnibus », pour la rédemption de leurs âmes : « pro redemptione animarum suarum », « pro spe salutis » : pour l’espérance de toutes les grâces qui sortent des mains de Dieu jusqu’à la fin du monde ou qui auraient dû sortir des mains de Dieu et qui sortent des mains de Dieu parce qu’on les reçoit par le désir, et pour l’ « incolumitatis suae » (le salut) oui, pour que soient inscrits dans le livre de la Vie, tous ceux qui sont comme elle. Elle est belle, n’est-ce pas ?, cette prière que l’on dit au Canon.
Nous n’oublierons pas cela chaque fois que nous baptisons pour sa justification un enfant qui n’a pu naître sur la terre de l’horreur mais qui peut naître sur la terre spirituelle des Apôtres des derniers temps et de l’Ouverture du Sceau de l’Apocalypse. Nous ne les oublierons pas.
D’ailleurs chaque jour la Messe sera célébrée pour Olga, pour qu’elle communie.
Je suis convaincu que si Élie le Prophète revient, il achèvera le Baptême de tous ces enfants avortés. Jean-Baptiste est venu pour baptiser, et Jésus a dit de lui, parlant de l’esprit d’Élie : c’est le même Esprit Saint, la même sainteté, la même mission, la même profusion, le même élan. Jean-Baptiste est venu pour baptiser, et je vous assure que si Élie le prophète vient, tout le monde comprend qu’il ne va pas passer à la télé, il va s’occuper du Baptême du Baptême de tous ces enfants !
Il va s’en occuper mais de manière à ce que ce Baptême aille jusqu’à son accomplissement jusque dans la matière vivante de nos corps et de manière aussi qu’il puisse y avoir dans l’Église de la Jérusalem Nouvelle comme une source de Résurrection pour eux dans la chair !
Il est certain que le ministère d’Élie c’est cela ; et qu’allant jusqu’au fond de la conception de ces enfants, et de leurs âmes, il aura bien évidemment pour ministère d’aller baptiser aussi la nôtre dans notre conception, et emporter...
Cet emportement fait partie des trois visages du Roi, du grand Monarque.
On ne plaisante pas avec cette histoire du Roi. C’est important pour nous. L’avenir, le temps, les heures qui arrivent, les années qui arrivent, les semaines qui arrivent là devant nous, nous trouvent suspendus à cet amour pour lui, cette union profonde avec lui pour qu’il n’y ait aucune distance avec lui ! Il faut beaucoup d’amour pour lui ; esprit de virginité, esprit d’obéissance, esprit de pauvreté !
Le Baptême c’est le passage de la Mort à la Résurrection de Jésus. Nous sommes engloutis jusqu’à notre mort, notre mort y comprise est engloutie, si bien que la Mort de Jésus devient notre mort, et là nous faisons ce passage – c’est le Baptême qui fait ça – à l’union transformante de la Résurrection de la chair de la fin du monde ; celle du sixième Sceau de l’Apocalypse, pas celle du septième : je parle de la première Résurrection.
Là Élie le prophète a un rôle immédiat, et le Roi aussi, et la Paternité vivante de Dieu aussi, dans son Visage.
Eh bien ce Baptême dont nous parlons, ce Baptême des trois derniers Sceaux de l’Apocalypse, c’est le Baptême dans la Mort et la Résurrection du Corps mystique vivant de Jésus vivant entier, c’est le Corps mystique vivant de Jésus entier qui doit opérer ce passage à l’intérieur de la Pâque.
Et je vous assure, on gagne beaucoup !