LE MARIAGE DES PRETRES pourquoi non ?

    Dans notre précédent article (" DES FEMMES PRÊTRES, pourquoi non ? "), nous avons expliqué pourquoi la femme était un sujet inadapté pour recevoir le Sacrement de la prêtrise, la masculinité étant un aspect essentiel pour le signe ; et de la non-validité du Sacrement découle l'invalidité d'une Messe célébrée par une femme ordonnée : il n'y aurait pas Présence Réelle, ni Transsubstantiation.

    Et le célibat pour les prêtres ? On pourra dire cette fois-ci que cette polémique ne touche pas à la question du Sacrement, puisqu'on est en présence d'un homme, bien masculin, qu'il a la Vocation, et qu'il est appelé par l'Eglise : le sujet est donc bien proportionné à la matière...

    Donc, direz-vous, si on ordonne un homme qui est marié, ou qui va se marier, ou qui est déjà marié, on ne brise pas le Sacrement du Sacerdoce.

    En effet, les arguments habituels contre le célibat sont les suivants :

    - Il n'y a aucune raison puisqu'on voit dans la Bible que Saint Pierre était marié, que dans les Epitres il est dit que pour le choix du " Presbytre " il faut choisir de préférence un homme marié, à condition qu'il n'ait qu'une seule femme et qu'il ait bien élevé ses enfants et que dans les Actes des Apôtres les Prêtres sont des gens mariés. De plus, chez les orthodoxes, chez les maronites, chez les coptes, il y a des Prêtres mariés : bref, en plus, cela fait partie de la Tradition.

    - On entend dire aussi que le célibat pour les Prêtres est un phénomène relativement récent, qu'il n'a été exigé d'eux qu'à partir du 9ème siècle, et qu'enfin cette histoire relève de la tyrannie pontificale ! ! !

    Faisons donc attention, et revenons à l'Ecriture ; nous y lisons que Jésus choisit 12 Apôtres, demandant à ceux qui sont mariés de quitter leur femme.
    Dans les Actes des Apôtres, dans les Epîtres et dans toute l'histoire de l'Eglise apostolique, le célibat a toujours été exigé pour tous les successeurs des Apôtres et ceci depuis le début : c'est que l'Episcopat (être Evêque) est la plénitude du Sacerdoce.

    Dans le Sacrement de l'Ordre, il y a 3 degrés qui sont : le DIACONAT, le SACERDOCE et l'EPISCOPAT.

    Nous lisons dans les Actes des Apôtres qu'au départ, on décide d'instituer des DIACRES pour s'occuper de diverses tâches pour soulager l'Evêque. Puis, plus tard, on y parle des PRESBYTRES, c'est-à-dire des " Anciens ", à qui les Evêques vont déléguer le pouvoir eucharistique, mais en partie seulement.

    Cette séparation en 3 degrés est donc venue petit à petit, les Presbytres pouvant être mariés parce qu'ils ne faisaient que le service eucharistique... Mais au bout d'un certain temps on leur a demandé de remplacer complètement l'Evêque au niveau d'une ville, comme cela se passe dans les paroisses aujourd'hui.

    Assez vite, on a donné aussi au Prêtre le pouvoir de pardonner les péchés et de dire la Messe de manière autonome : on lui a ainsi conféré une certaine plénitude du Sacerdoce du côté de la fécondité substantielle : ainsi, la seule chose qui diffère entre le Prêtre et l'Evêque au 8ème siècle, c'est que l'Evêque peut transmettre le pouvoir sacerdotal à quelqu'un d'autre tandis que le Prêtre ne le peut pas.

    C'est ici qu'intervient la dimension sponsale (c'est-à-dire que le Sacerdoce est un certain Mariage) de la prêtrise [voir Directoire pour la vie des Prêtres - Jeudi Saint 1994] :

    Le mariage rassemble les époux dans l'unité et la fécondité : ainsi les gens mariés vont avoir des enfants et sont liés indissolublement dans le Sacrement. Si l'un des deux réalisait l'acte conjugal avec quelqu'un d'autre, en dehors donc du mariage, on serait en présence d'un adultère.
    Dès qu'un Sacrement vous introduit dans une unité associée à une fécondité substantielle, c'est jusqu'à la mort, cela ne se discute pas...

    Il est donc théologiquement fondé que le célibat des Prêtres est inséparable du Sacerdoce à partir du moment où il a plein pouvoir pour l'Eucharistie et pour le Pardon des péchés : ainsi, si le Prêtre est fécond jusque là, c'est parce qu'il est époux... et c'est ce " mariage " avec le corps mystique de l'Eglise qui lui donne sacramentellement cette fécondité.

    Autrement dit, si le Prêtre se mariait avec une femme il ferait quelque chose de semblable à de l'adultère. Quand on est déjà engagé dans une unité impliquant une fécondité substantielle (que cela soit l'enfantement d'un homme, ou l'enfantement du corps eucharistique du Christ), on ne peut pas penser à d'autres fécondités sans adultère.

    Voici donc ce que nous pouvons en conclure :

    Si un Prêtre se marie, il reste Prêtre : le Sacrement de l'Ordre n'est pas brisé.
    MAIS il éclabousse, il brise et salit quelques chose dans le Sacrement de l'Eucharistie.
    C'est-à-dire que dans l'esprit du Prêtre et dans l'esprit des fidèles, je brise une relation qui signifie le caractère substantiel de la transformation eucharistique et sa manifestation visible : puisque je finis par nier par mes actes (un mariage en supplément) que je croie que ce soit une transsubstantiation.

    Certes, lorsqu'on ne croit plus trop à la fécondité substantielle de l'Eucharistie, lorsqu'on ne fait plus attention à la Présence réelle, et qu'on perd de vue la transsubstantiation, la perspective du mariage des prêtres ne choque plus : cela ne me gêne pas si je ne crois plus que l'Eucharistie sort du Prêtre comme une réalité corporelle substantielle et vivante !
    Et si cela ne me gêne plus, c'est que je ne vois plus la réalité du Christ dans le pain consacré, ni d'ailleurs dans le pardon surnaturel. C'est donc que je n'adore plus ! ! !
    Nous remarquons d'ailleurs bien souvent que ce sont les mêmes " chrétiens " qui refusent de se mettre à genoux devant l'Eucharistie pour adorer leur Dieu incarné, et ceux qui sont absolument d'accord avec le fait qu'il faut supprimer le célibat des Prêtres.

    Certes, ils aiment Jésus psychologiquement, sentimentalement, sociologiquement, " sur le terrain " comme ils disent, mais ce n'est pas spirituel, et encore moins surnaturel, parce que dès que l'on rentre dans le domaine spirituel, on perçoit l'Esprit et " la Substance des choses qui ne se voient pas ". Et s'il s'agit de l'enfantement eucharistique du Corps même du CHRIST vous le percevez, vous Le voyez, vous Le contemplez, et surtout, vous L'adorez... . par dessus toutes choses.

    Que Dieu nous vienne en grâce et nous bénisse !
    Que son visage s'illumine pour nous.