LE SCAPULAIRE DU MONT CARMEL

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    Rituel de la bénédiction et de l’imposition du Scapulaire
    de la bienheureuse Vierge Marie du Mont Carme

    1. La dévotion mariale du Carmel, liée à l’histoire et aux valeurs spirituelles de l’Ordre des Frères de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel, s’exprime par le Scapulaire. C’est pourquoi celui qui le reçoit devient membre de la Famille de l’Ordre et
    s’engage à vivre de sa spiritualité dans les conditions de son propre état de vie.

    I. Aperçu historique
    Un projet marial de vie évangélique
    2. L’Ordre des Frères de la Bienheureuse Vierge Marie est né sur le Mont Carmel, en Terre Sainte, au début du XIII e siècle. Un groupe d’ermites,
    provenant de l’Occident, s’y établit pour vivre à la suite du Christ dans son propre pays. À leur demande, Albert, patriarche latin de Jérusalem
    entre 1206 et 1214, leur donna une norme de vie, qui les invitait, entre autres, à construire au milieu des cellules un oratoire où ils se réuniraient pour l’eucharistie 1 . Ils le dédièrent à Marie. Ils entendaient ainsi se lier à elle de manière spéciale, jusqu’à être appelés, d’abord par les gens puis officiellement, les « Frères de la Bienheureuse
    Vierge Marie du Mont Carmel ». L’itinéraire évangélique, l’engagement chrétien
    des Carmes assume donc une connotation profondément mariale. Marie en effet
    magnifie le Seigneur et exulte de joie pour lesmerveilles de son amour miséricordieux

    (cf.Lc 1, 46) ;
    — écoute et contemple dans son coeur tout ce qui concerne Jésus (cf. Lc 2, 19. 51) ;
    — est solidaire avec son peuple, spécialement avec les plus nécessiteux, les pauvres en
    esprit et matériellement, avec les marginaux
    (cf. Lc 1, 39 ss ; Jn 2, 3 ) ;
    — est assidue à la prière, ouverte au feu de l’Esprit (cf. Ac 1, 14 ; 2, 1-4) qui est la force de toute donation apostolique.

    1. Règle de l’Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel

    Dans la fraternité du Carmel
    3. Dès les temps anciens, des fidèles laïcs, attirés par l’idéal de vie et ses caractéristiques, demandèrent à pouvoir le partager. Leur situation
    particulière de vie de famille immergée dans les réalités temporelles ne fut pas un obstacle à leur participation à la vie fraternelle du Carmel.
    Le signe extérieur d’admission à cette fraternité fut l’habit (ou une partie de l’habit) de l’Ordre. Ce fut d’abord le manteau, puis très vite, de manière
    définitive, le Scapulaire. Le Scapulaire du Carmel, ou petit habit (désigné
    aussi par d’autres noms selon les lieux), est une des dévotions les plus aimées dans le peuple de Dieu. Il semble qu’il faille lier sa grande diffusion à la
    tradition d’une vision de la Vierge, dont la documentation remonte à la fin du XIV e siècle.
    4. Dans des temps difficiles, alors que l’Ordre priait pour obtenir sa pleine reconnaissance et stabilité dans l’Église, Marie, patronne du Carmel, aurait répondu par une vision au carme anglais saint Simon Stock. Elle tenait en main le Scapulaire et
    donna assurance au saint Prieur général en lui disant : « Ceci est le privilège pour toi et pour les tiens : quiconque mourra avec ceci sera sauvé » 2 .
    2. B. XIBERTA, De visione S. Simonis Stock, Roma, 1950, p. 311.

    Plus tard la piété se développa sous la forme de la croyance affirmant que la Vierge libérerait très vite du Purgatoire, le premier samedi après la mort, les
    carmes et les membres des confraternités qui auraient observé la chasteté selon leur statut, récité les prières et porté l’habit du Carmel. C’est ce qu’on
    appelle le « privilège sabbatin»3 . Les fidèles ont compris dès les débuts que revêtir
    l’habit signifie entrer dans la fraternité de l’Ordre et de Marie. Répondant à l’amour de la Vierge, ils vivent dans l’assurance de sa protection à travers les dangers de la vie et à l’heure de la mort, confiants qu’après la mort, intercédera aussi pour eux celle qui « dans sa charité maternelle, s’occupe, jusqu’à ce qu’ils soient parvenus à la félicité de la
    patrie, des frères de son Fils»4 . Plus récemment, grâce à une connaissance plus
    profonde de notre tradition, fruit de la recherche et du processus de renouveau dans l’Église, la forme de la religiosité populaire a changé et donc aussi
    celle de la dévotion du Scapulaire 5 .

    5. La dévotion à Marie par le Scapulaire touche de nos jours diverses catégories de personnes, qui reconnaissent leur appartenance à la Famille du
    Carmel selon différents degrés. On peut en proposer la liste suivante:

    4. Lumen gentium, 62.
    a. les religieuses et les religieux de l’Ordre du Carmel ;
    b. l’Ordre séculier (ou Tiers-Ordre) ;
    c. ceux qui font partie de la Confraternité du Scapulaire ;
    d. toutes les personnes qui reçoivent le Scapulaire et en vivent la spiritualité sous diverses formes associatives ;
    e. ceux qui, ayant reçu le Scapulaire, vivent cette dévotion sans appartenir à une association 6 .
    Tous sont tenus de vivre la caractéristique mariale de la spiritualité carmélitaine dans sa
    totalité et avec ferveur, mais sous des formes correspondant à la nature du lien qui les unit à la « famille de Marie».
    6. On peut se référer au document Un signe de foi et d’engagement chrétien. Le Scapulaire du Carmel (Décembre 1994),
    qui contient une brève catéchèse (cf. infra, p. 45).
    7. En tout cas la possibilité est offerte à tous ceux qui voient dans le Scapulaire un signe d’espérance et de protection de la Vierge Marie pour la vie chrétienne et le salut éternel. Henricus M. ESTEVE, De Valore Spirituali Devotionis Sacri Scapularis, Roma, 1953, p.
    229. L’auteur cite Benoît XV.

    II. Nature et caractères
    6. « Le Scapulaire est essentiellement un “ habit ”. Qui le reçoit est, par sa vêture, associé à un degré plus ou moins intime à l’Ordre du Carmel ». Le Scapulaire ou petit habit est en effet l’habit en miniature de notre Ordre qui, pour vivre « dans la
    dépendance de Jésus Christ », a choisi l’expérience spirituelle de familiarité avec Marie,
    soeur, mère et modèle.

    7. L’agrégation à la Famille carmélitaine et la familiarité avec Marie assument un caractère fondamentalement communautaire et ecclésial, parce que Marie « aide tous ses fils – où qu’ils vivent et de quelque manière que ce soit – à trouver dans le Christ la route qui conduit à la maison du Père». Ainsi le Scapulaire est l’humble « signe »
    du grand idéal du Carmel : l’intimité avec Dieu et l’amitié entre les disciples.
    9. Règle, prologue, p. 17.
    10.«Consuetudo vitae».

    Symbolisme biblique
    8. Déjà dans l’Ancien Testament le vêtement – et en particulier le manteau – était symbole des bienfaits, de la protection céleste, de la puissance transmise
    à un envoyé de Dieu. Le vêtement spécial de Joseph fut symbole de prédilection (cf. Gn 37, 3) ; le manteau de Jonathan offert à David un symbole d’amitié (cf. 1 Sm 18,
    4). Dans Isaïe nous lisons : « Je tressaille de joie à cause du Seigneur, mon âme exulte à cause de mon Dieu, car il m’a revêtue de l’habit du salut, il m’a drapée dans le manteau de la justice » (Is 61, 10). Quand le prophète Élie fut enlevé au ciel, son manteau tomba sur son disciple Élisée et lui transmit l’esprit du maître (cf. 2 R 2, 14 ss).
    Dans le Nouveau Testament, même la frange du manteau de Jésus, touchée avec foi, communique sa puissance bénéfique (cf. Mc 5, 25 ss). Saint Paul, pour parler de la vie dans le Christ, emploie plus d’une fois des expressions comme « revêtir le
    Christ » (Rm 13, 14 ; Ga 3, 27), revêtir les sentiments mêmes de Jésus. Autrement dit, la vie de grâce filiale du chrétien est décrite avec l’image des vêtements.
    L’habit religieux, dont le Scapulaire est une partie et un symbole, signifie cette suite de Jésus d’une manière particulière.
    12.A. BOSTIUS, De patronatu..., n. 1529; cf. n. 1574.

    Dans la Trinité avec le Christ
    Marie, bénie entre les femmes, est le chef-d’oeuvre de la Trinité. En elle la Trinité a porté la féminité au maximum de sa réalisation comme icône de sa tendresse et de sa volonté salvifique. Marie est la femme en qui « tout se rapporte au Christ et tout dépend de lui : c’est pour lui que Dieu le Père, de toute éternité, l’a choisie comme Mère toute sainte et
    l’a parée de dons de l’Esprit à nul autre consentis»13 . Notre Dame est pour toute l’Église l’archétype de la « louange de gloire de la Sainte Trinité » que nous sommes tous appelés à être.

    11. Le Scapulaire symbolise la reconnaissance filiale de la mission que la Trinité a voulu confier à Marie dans l’histoire du salut, « mystère de miséricorde » (1 Tm 3, 16). La Bienheureuse Élisabeth de la Trinité met sur les lèvres de Marie ces paroles très expressives : « Je t’apporte un Scapulaire comme gage de ma protection et de mon amour, et aussi comme un “ signe ” du mystère qui va s’opérer en toi... Je viens pour achever de “ te revêtir de Jésus Christ ” (Ga 3, 27) afin que “ tu marches en lui ” (Col 2, 6), Voie royale, Chemin lumineux ; afin que tu sois “ enracinée en lui ” (Col 2, 7), dans la
    profondeur de l’Abîme, avec le Père et l’Esprit d’Amour ». BIENHEUREUSE ÉLISABETH DE LA TRINITÉ, Lettre 316 à Mère Germaine de Jésus [24 septembre 1906], OEuvres complètes, p.

    Chemin de pèlerinage ecclésial 12. À travers l’espace et le temps, et plus encore à
    travers l’histoire des êtres humains, Marie est présente comme « celle qui a cru » (Lc 1, 45), comme celle qui avançait dans le pèlerinage de la
    foi, participant comme aucune autre créature au mystère du Christ.
    13. L’Église dans son pèlerinage de foi trouve en Marie un authentique modèle. « La valeur d’exemple de la Vierge Marie (...) conduit les fidèles à se conformer à la Mère, pour mieux se conformer au Fils. Mais elle les invite aussi à célébrer les mystères
    du Christ avec les mêmes sentiments de piété que Marie a montrés à la naissance de son Fils, à son épiphanie, à sa mort et à sa résurrection. Elle les presse aussi de garder comme un trésor la parole de Dieu et de la méditer avec amour ; de louer Dieu dans l’exultation et de lui rendre grâce avec joie ; de servir fidèlement Dieu et leurs frères et d’offrir généreusement pour eux leur propre vie ; de prier le Seigneur avec persévérance et de l’implorer avec confiance ; de se montrer miséricordieux et humbles ; d’observer la loi du Seigneur et de faire 16.Recueil de messes en l’honneur de la bienheureuse Vierge
    Marie, Préliminaires, n° 17.
    Sa volonté ; d’aimer Dieu en tout et par-dessus tout ;
    de veiller dans l’attente du Seigneur qui vient » 16 .

    14. Le Carmel a suivi cette voie, en proposant à ses membres de devenir comme Marie, pour pouvoir être établis dans l’intimité divine suivant son exemple. Les trois degrés de cette montée du Mont Carmel sont : l’imitation, l’union, la ressemblance avec Marie.

    III. Engagement de vie

    15. La dépendance (« obsequium ») du Christ et de Marie, telle qu’elle est comprise et vécue selon le charisme de l’Ordre, devient dans la Famille du Carmel la réalité vers laquelle tendent les fidèles. Ils peuvent compter sur l’aide et le soutien de tous
    les frères et soeurs qui partagent le même idéal. Les membres de la Famille carmélitaine vivent leur engagement de diverses manières: au « désert », dans la vie fraternelle, dans l’apostolat, sur les routes du monde, en travaillant pour le Règne du Christ avec Marie.

    16. Les formes institutionnelles, reconnues et érigées par l’Ordre, contribuent à mettre en relief le caractère communautaire de la famille de ceux qui, poussés par l’Esprit, veulent vivre en union avec Marie toute leur existence dans le monde pour la gloire de Dieu.
    Ainsi faire partie de la fraternité de l’Ordre des Frères de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel et porter le Scapulaire comme signe de cette appartenance deviennent pour les fidèles un moyen de vie chrétienne aux caractéristiques particulières :
    a. Vivre en « frères » et « soeurs » de Marie en communion avec le Carmel, en approfondir l’esprit, en vivre les idéaux et l’histoire, en priant et collaborant avec le Carmel pour que, fidèle à son charisme et à sa vocation, il reflète dans le monde Marie qui donne à tous Jésus. b. Donner toujours plus de place à Marie dans la vie personnelle, en cherchant à vivre dans son propre milieu la fidélité au Christ dans l’esprit de
    Marie :
    — par la foi qui se fait regard et prière, accueil et dialogue avec Dieu ;
    — par l’espérance qui se fait disponibilité au Tout qui est Dieu ;
    — par la charité qui s’abandonne à la volonté du Seigneur pour être vrai don aux frères,
    surtout aux plus petits et aux plus humbles.
    c. Imiter la « Vierge orante » qui « gardait la parole de Dieu dans son coeur » (Lc 2, 19. 51), en consacrant un temps à la rencontre avec Dieu dans la prière, en méditant les mystères du salut, en participant avec foi au culte de l’Église, spécialement à l’Eucharistie, en récitant chaque jour une Heure liturgique, ou quelques psaumes, ou le Rosaire. Faire en sorte que, dans l’attention à la présence du Dieu vivant, chaque aspect de la vie devienne prière et que la prière devienne vie dans le réalisme des engagements
    et du travail.
    d. Communier au Mystère pascal du Christ également par le moyen de l’abnégation
    volontaire, vécue dans l’esprit du Carmel, en regardant Marie, dont l’âme fut transpercée
    d’un glaive (cf. Lc 2, 35) et qui « resta fidèlement unie à son Fils jusqu’à la croix, où
    elle se tint debout (cf. Jn 19, 25) et souffrit profondément avec son Fils unique et s’associa de toute son âme maternelle à son sacrifice».
    e. Faire transparaître l’amour de Dieu. La « Vierge très pure » laisse transparaître dans tout son être, sans aucune résistance ni opacité, l’amour de Dieu qui l’investit personnellement et l’ouvre à toute l’humanité. Elle attire ainsi les fidèles, qui gardent coeur et sens, âme et corps, ouverts à l’amour de Dieu, recherché et attendu en tout et
    par-dessus tout. Les fidèles se disposent à recevoir toute la sainteté que Dieu lui-même
    répand dans les relations humaines et dans l’amour du prochain, en valorisant le corps
    comme « lieu » de Dieu (cf. 1 Co 3, 16 ; 6, 17) et langage d’amour et de communication.
    f. S’engager dans les oeuvres de l’Évangélisation. Qui porte le Scapulaire se reconnaît lié à la mission du Carmel : être dans le monde un signe prophétique de l’union avec Dieu, travailler à la venue du Royaume de Dieu, par des signes visibles de communion, réconciliation, justice, soin des malades, écoute du cri du pauvre.
    g. Favoriser autant que possible la communion fraternelle entre les membres de la fraternité grâce à des rencontres et des réunions qui nourrissent et consolident toutes ces finalités propres.

    17. Le Scapulaire est signe de l’amour de Marie, icône de la bonté et de la miséricorde de la Très Sainte Trinité. L’engagement de vie est réponse à cet amour, et fruit des richesses et des énergies spirituelles répandues dans le coeur des fidèles.

    Normes pratiques pour les Confraternités du Scapulaire

    18. Appendice
    1) La Confraternité du Scapulaire du Carmel est une association de fidèles qui, tendant à la perfection de la charité dans le monde selon l’esprit de l’Ordre du Carmel, participent à sa vie et aux grâces spirituelles dans une intime communion de pensée, d’idéal et d’oeuvre, avec Marie.
    2) Pour l’érection d’une Confraternité est compétent le Modérateur Suprême de l’Ordre du Carmel. S’il s’agit d’églises de l’Ordre, le consentement donné par l’évêque diocésain pour l’érection de la maison religieuse vaut également pour l’érection de la Confraternité 19 . Par contre pour l’érection dans d’autres églises et lieux, le consentement écrit de l’évêque diocésain est nécessaire.
    3) Peut admettre à la Confraternité du Scapulaire du Carmel un prêtre ou un diacre autorisé à agir au nom de l’Ordre.
    4) L’admission à la Confraternité se fait selon le rite propre approuvé par le Siège Apostolique, par l’imposition du Scapulaire. Celui-ci est composé
    de deux pièces d’étoffe de couleur marron ou brune, unies ensemble par deux rubans ou
    cordons. L’inscription du nom du fidèle et la date, dans le registre de la Confraternité, doit
    faire foi de l’admission. On peut également donner une attestation indiquant la Confraternité ou l’église à laquelle elle se réfère.
    5) Une fois qu’il a reçu le Scapulaire, le fidèle peut librement le remplacer par une médaille, représentant d’un côté le Sacré Coeur de Jésus et de l’autre la Vierge Marie. La médaille comme le Scapulaire peuvent être changés sans qu’intervienne une nouvelle bénédiction.
    6) Les membres de la Confraternité porteront toujours avec dévotion le Scapulaire ou la
    médaille, comme signe sensible de leur appartenance à Marie dans la fraternité du Carmel.
    7) Les membres sont tenus de consacrer habituellement du temps à la rencontre avec
    Dieu dans l’oraison, à la participation fréquente à l’Eucharistie, à la récitation quotidienne d’une Heure de la liturgie, ou de quelques psaumes, ou du Rosaire, ou de prières analogues.
    8) Autant que possible ils auront des rencontres périodiques où ils nourriront le sens de la
    fraternité, la connaissance de l’esprit du Carmel,
    21.Confession, communion, prière aux intentions du Pape et rénovation de la promesse d’observer les engagements de la Confraternité. l’attention aux frères et soeurs particulièrement dans le besoin, en réalisant toute chose en communion intime avec Marie.
    9) Ils peuvent acquérir l’indulgence plénière, selon les conditions habituelles 21 , au jour de l’entrée dans la Confraternité et dans les occasions suivantes : Fêtes de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel (16 juillet), du Saint Prophète Élie (20 juillet), de Saint Simon Stock (16 mai), de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus (1 er octobre), de Sainte Thérèse de Jésus (15 octobre), de tous les Saints du Carmel (14 novembre) et de Saint Jean de la Croix (14 décembre) 22 . 10) La célébration solennelle de la Confraternité est la Commémoration de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel (16 juillet). Les membres la célébreront avec des sentiments intimes d’amour et de gratitude envers Marie, en renouvelant ce jour-là leur engagement à la servir avec dévotion, leur fidélité au Christ Jésus et à l’Église, et en confiant au coeur maternel de
    la Vierge toute la Famille du Carmel.

    Rite de la bénédiction et de l’imposition du Scapulaire de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel

    I – Préliminaires
    19. La bénédiction et l’imposition du Scapulaire de la
    Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel se
    fera de préférence durant une célébration
    communautaire.
    20. L’imposition du Scapulaire comporte l’agrégation
    à une famille religieuse, la Famille du Carmel. Ont
    la faculté de bénir le Scapulaire les prêtres et
    les diacres. Peuvent en outre l’imposer d’autres
    personnes autorisées.
    21. Pour la bénédiction et l’imposition on doit utiliser le
    Scapulaire du Carmel sous sa forme traditionnelle.
    Il peut être ensuite remplacé par la médaille spéciale.
    22. La bénédiction et l’imposition du Scapulaire se font
    selon les rites et les prières qui suivent. La forme
    commune comprend : le rite d’ouverture, la lecture
    de la Parole de Dieu et les intercessions, la prière
    de bénédiction et l’imposition du Scapulaire, le rite
    de conclusion. Ce faisant, le sens du Scapulaire est
    pleinement exprimé pour la vie des fidèles qui le reçoivent.
    23. Il faut que dans l’une et l’autre formules soient bien
    exprimés le sens spirituel des grâces unies au
    Scapulaire de Notre-Dame du Carmel, ainsi que
    1. Voir Normes pratiques, n. 4 (cf. supra, p. 20).
    les engagements qui se prennent par ce signe de
    dévotion à la Vierge Marie.

    II – Rite de bénédiction et imposition du Scapulaire

    Rite d’ouverture
    24. Lorsque les fidèles sont rassemblés auprès de
    l’autel majeur ou bien devant une image de la
    Vierge, le ministre les accueille.

    Chant d’entrée ou moment de recueillement.
    Min. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
    Rít. Amen.
    Min. Le Seigneur soit avec vous.
    Rít. Et avec votre esprit.
    Ou bien
    Min. La grâce de Jésus, notre Seigneur, né de la
    Vierge Marie, l’amour de Dieu le Père et la
    communion de l’Esprit Saint soient toujours avec
    vous.
    Rít. Et avec votre esprit.

    25. Le ministre introduit les fidèles au rite de la
    bénédiction et à l’imposition du Scapulaire par les
    paroles suivantes, ou d’autres similaires, qui
    indiquent la nature de la célébratio n :
    Min. Durant la vie terrestre de Jésus, celui qui
    touchait seulement la frange de son vêtement
    était guéri. Nous louons le Seigneur parce que,
    dans son Église, il continue d’utiliser les moyens
    les plus humbles pour nous montrer son
    immense miséricorde. Nous aussi, nous
    pouvons nous en servir pour glorifier le
    Seigneur, pour exprimer notre désir de le servir
    et de renouveler la fidélité aux engagements
    de notre baptême pour toute la vie.
    Ce Scapulaire du Carmel est un mémorial de
    l’amour maternel de la Vierge Marie. Il nous
    rappelle son initiative en faveur des membres de
    la Famille carmélitaine, surtout dans les moments
    de plus grande nécessité. Son amour nous
    demande une réponse d’amour.
    Le Scapulaire est signe de la communion avec
    l’Ordre des Frères de la Bienheureuse Vierge
    Marie du Mont Carmel, consacré au service de
    Notre-Dame pour le bien de toute l’Église. Par ce
    signe vous exprimez le désir d’avoir part à l’esprit
    et à la vie de l’Ordre.
    Le Scapulaire est un miroir de l’humilité et de
    la chasteté de Marie : par sa simplicité il nous
    invite à vivre avec modestie et pureté. En le
    portant jour et nuit, il devient signe de notre prière
    continuelle et de notre particulière consécration
    à l’amour et au service de la Vierge Marie.

    En revêtant le Scapulaire, vous renouvelez
    l’engagement baptismal de revêtir notre Seigneur
    Jésus Christ. En Marie, votre espérance du salut
    est sauvegardée, car en elle le Dieu de la Vie a
    établi sa demeure.

    Lecture de la Parole de Dieu
    26. L’un des participants, ou le célébrant lui-même,
    proclame un texte de la Sainte Écriture. Ceux
    indiqués ci-dessous font référence au mystère du
    salut ou à la dévotion envers la Sainte Vierge. On
    peut choisir un des textes suivants :
    a) De l’Ancien Testament :
    Moi, j’aime ceux qui m’aiment
    (Pr 8, 17-21)
    Moi, j’aime ceux qui m’aiment, ceux qui me
    recherchent me trouveront. Avec moi il y a richesse et
    gloire, fortune durable et prospérité. Mon fruit vaut plus
    que l’or, que l’or fin ; mon produit vaut plus que l’argent
    le meilleur. Sur le chemin de la justice je m’avance,
    sur le sentier du droit. Je donne un héritage à ceux qui
    m’aiment, je remplis leurs trésors.
    Il m’a fait revêtir les vêtements du salut (Is 61, 10-11)
    Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte
    en mon Dieu. Car il m’a enveloppé du manteau de
    l’innocence, il m’a fait revêtir les vêtements du salut,
    comme un jeune époux se pare du diadème, comme
    une mariée met ses bijoux. De même que la terre fait
    éclore ses germes, et qu’un jardin fait germer ses
    semences, ainsi le Seigneur fera germer la justice et la
    louange devant toutes les nations.
    Élisée hérite du manteau d’Élie (2 R 2, 7-13)
    Élie et Élisée se tenaient au bord du Jourdain. Élie
    prit son manteau, le roula et en frappa les eaux, qui
    s’écartèrent de part et d’autre. Ils traversèrent tous
    deux à pied sec. Pendant qu’ils passaient, Élie dit à
    Élisée : « Dis-moi ce que tu veux que je fasse pour toi
    avant d’être enlevé loin de toi. » Élisée répondit : « Que
    je reçoive une double part de l’esprit que tu as reçu !»
    Élie reprit : « Tu demandes quelque chose de difficile :
    tu l’obtiendras si tu me vois lorsque je serai enlevé
    loin de toi. Sinon, tu ne l’obtiendras pas. » Ils étaient
    en train de marcher tout en parlant lorsqu’un char de
    feu, avec des chevaux de feu, les sépara, et Élie monta
    au ciel dans un ouragan. Élisée le vit, et il se mit à crier :
    « Mon père !... Mon père !... Char d’Israël et ses
    coursiers !» Puis il cessa de le voir. Il saisit ses
    vêtements et les déchira en deux. Il ramassa le
    manteau qu’Élie avait laissé tomber, il revint et s’arrêta
    sur la rive du Jourdain.

    Revêts la parure de la gloire de Dieu (Ba 5, 1-5)
    Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère,
    et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours,
    enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu,
    mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel. Dieu
    va déployer ta splendeur partout sous le ciel, car Dieu
    pour toujours te donnera ces noms : « Paix-de-la-justice
    » et « Gloire-de-la-piété-envers-Dieu ». Debout,
    Jérusalem! tiens-toi sur la hauteur, et regarde vers
    l’orient : vois tes enfants rassemblés du levant au
    couchant par la parole du Dieu Saint ; ils se réjouissent
    parce que Dieu se souvient.
    Ta beauté était parfaite. (Ez 16, 8-14)
    Je suis passé près de toi, et j’ai vu que tu avais
    atteint l’âge des amours. J’étendis sur toi le pan de
    mon manteau et je couvris ta nudité. Je me suis
    engagé par serment, j’ai fait alliance avec toi, –
    déclare le Seigneur Dieu – et tu as été à moi. Je t’ai
    plongée dans l’eau, je t’ai nettoyée de ton sang, je t’ai
    parfumée avec de l’huile. Je t’ai revêtue d’habits
    brodés, je t’ai chaussée de souliers en cuir fin, je t’ai
    donné une ceinture de lin précieux, je t’ai couverte de
    soie. Je t’ai parée de joyaux : des bracelets à tes
    poignets, un collier à ton cou, un anneau à ton nez,
    des boucles à tes oreilles, et sur ta tête un magnifique
    diadème. Tu étais parée d’or et d’argent, vêtue de lin
    précieux, de soie et de broderies. La fleur de farine,
    le miel et l’huile étaient ta nourriture. Tu devins de plus
    en plus belle et digne de la royauté. Ta renommée se
    répandit parmi les nations, à cause de ta beauté, car
    elle était parfaite, grâce à ma splendeur dont je t’avais
    revêtue, – déclare le Seigneur Dieu.
    b) Du Nouveau Testament :
    La femme toucha le vêtement de Jésus et fut guérie
    (Mc 5, 25-34)
    Une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze
    ans... – Elle avait beaucoup souffert du traitement de
    nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens
    sans aucune amélioration ; au contraire, son état avait
    plutôt empiré – ... cette femme donc, ayant appris ce
    qu’on disait de Jésus, vint par derrière dans la foule et
    toucha son vêtement. Car elle se disait : « Si je parviens
    à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » À
    l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son
    corps qu’elle était guérie de son mal. Aussitôt Jésus se
    rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna
    dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes
    vêtements ?» Ses disciples lui répondaient : « Tu vois
    bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “ Qui m’a
    touché ?”» Mais lui regardait tout autour pour voir celle
    qui avait fait ce geste. Alors la femme, craintive et
    tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à
    ses pieds et lui dit toute la vérité. Mais Jésus reprit : « Ma
    fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »
    Marie emmaillotta son fils premier-né (Lc 2, 4-8)
    Joseph quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour
    monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem,
    car il était de la maison et de la descendance de David.
    Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui
    était enceinte. Or, pendant qu’ils étaient là, arrivèrent
    les jours où elle devait enfanter. Et elle mit au monde
    son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans
    une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux
    dans la salle commune. Dans les environs se trouvaient
    des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour
    garder leurs troupeaux.
    Offrez à Dieu votre personne et votre vie
    (Rm 12, 1-2)
    Je vous exhorte, mes frères, par la tendresse de
    Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice
    saint, capable de plaire à Dieu : c’est là pour vous
    l’adoration véritable. Ne prenez pas pour modèle le
    monde présent, mais transformez-vous en renouvelant
    votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est
    la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable
    de lui plaire, ce qui est parfait.
    Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme (Ga 4, 4-7)
    Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé
    son Fils ; il est né d’une femme, il a été sous la
    domination de la loi de Moïse pour racheter ceux qui
    étaient sous la domination de la Loi et pour faire de nous
    des fils. Et voici la preuve que vous êtes des fils: envoyé
    par Dieu, l’Esprit de son Fils est dans nos coeurs, et il
    crie vers le Père en l’appelant « Abba !» Ainsi tu n’es
    plus esclave, mais fils, et comme fils, tu es héritier par
    la grâce de Dieu.
    Il vous faut revêtir l’homme nouveau (Ep 4, 17. 20-24)
    Je vous le dis, je vous l’affirme au nom du Seigneur :
    vous ne devez plus vous conduire comme les païens
    qui se laissent guider par le néant de leur pensée.
    Lorsque vous êtes devenus disciples du Christ, ce n’est
    pas cela que vous avez appris, si du moins c’est bien
    lui qu’on vous a annoncé et enseigné, selon la vérité
    de Jésus lui-même. Il s’agit de vous défaire de votre
    conduite d’autrefois, de l’homme ancien qui est en
    vous, corrompu par ses désirs trompeurs. Laissez-vous
    guider intérieurement par un esprit renouvelé.
    Adoptez le comportement de l’homme nouveau, créé
    saint et juste dans la vérité, à l’image de Dieu.
    Revêtez l’équipement de Dieu pour le combat (Ep 6, 10-17)
    Puisez votre énergie dans le Seigneur et dans la
    vigueur de sa force. Revêtez l’équipement de Dieu
    pour le combat, afin de pouvoir tenir contre les
    manoeuvres du démon. Car nous ne luttons pas contre
    des hommes, mais contre les forces invisibles, les
    puissances des ténèbres qui dominent le monde, les
    esprits du mal qui sont au-dessus de nous. Pour cela,
    prenez l’équipement de Dieu pour le combat ; ainsi,
    quand viendra le jour du malheur, vous pourrez tout
    mettre en oeuvre pour résister et tenir debout. Tenez
    donc, ayant autour des reins le ceinturon de la vérité,
    portant la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de
    l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix, et ne quittant
    jamais le bouclier de la foi, qui nous permettra d’arrêter
    toutes les flèches enflammées du Mauvais. Prenez le
    casque du salut et l’épée de l’Esprit, c’est-à-dire la
    parole de Dieu.
    27. Brève exhortation.
    Après la lecture, le ministre adresse quelques
    paroles à l’assistance pour illustrer le sens de la
    célébration, les grâces et les engagements qui
    découlent du Scapulaire, à la lumière de la Parole
    de Dieu.
    Suit un moment de silence.
    Intercessions
    28. Suit la prière commune ou universelle.

    Nous proposons ici quelques intentions. On peut choisir
    celles qui conviennent le mieux ou en ajouter
    d’autres qui s’adaptent mieux aux circonstances.
    Min. Chers frères et soeurs, la Vierge Marie, Mère de
    Dieu, est notre Patronne. Le Verbe de Dieu a
    revêtu dans son sein notre condition mortelle en
    prenant notre chair. Prions le Père de refléter
    dans notre vie la gloire du Seigneur Jésus, notre
    frère, par l’Esprit Saint, et disons :
    Rít. Donne-nous, Seigneur, de revêtir Jésus Christ.
    Père saint, tu as revêtu ton Fils de notre chair
    pour nous rendre participants de ta vie divine,
    — par l’intercession de la Vierge Marie, sa
    parfaite disciple, revêts-nous de sa divinité.
    Père saint, tu as voulu que ton Fils soit semblable
    à nous en toute chose, excepté le péché, pour
    qu’en suivant ses traces nous soyons transfigurés
    en son image,
    — par l’intercession de la Vierge Marie, donne-nous
    d’imiter le Christ afin de te plaire par toutes
    nos oeuvres.
    Père saint, tu nous appelles au banquet de la
    grâce, revêtus du vêtement de noce, pour nous
    révéler ton amour,
    — par l’intercession de la Vierge Marie, revêts-nous
    de sa charité active afin de te servir dans nos frères.
    Père saint, tu as vêtu Marie du soleil, et en elle
    tu as meurtri la tête de l’antique serpent,
    — par l’intercession de la Vierge Marie, donne-nous
    de vaincre les séductions du mal, dans
    notre vie et dans le monde où nous vivons.
    Père saint, tu as choisi Marie comme fille de la
    Nouvelle Alliance,
    — par l’intercession de la Vierge au coeur
    nouveau, purifie nos coeurs et fortifie notre foi.
    Père saint, tu as regardé l’humilité de ta servante,
    et tu as proclamé par sa bouche la force de ton
    bras,
    — par l’intercession de la Vierge Marie, fais de
    nous les prophètes de ton Royaume, proclamant
    ta miséricorde d’âge en âge.
    Père saint, tu as donné à ton Fils une mère qui
    l’a emmaillotté et couché dans une crèche,
    — par l’intercession de la Vierge Mère, fais-nous
    aimer les pauvres et les marginaux, donne-nous
    de nous unir à eux pour construire un monde
    plus juste et fraternel.
    Père saint, tu nous as revêtus du manteau de la
    justice et de la sainteté,
    — par l’intercession de la Vierge Marie, sanctifie-nous
    dans le Christ pour que nous collaborions
    à l’oeuvre du salut du monde.
    Père saint, tu nous as bénis de toute bénédiction
    spirituelle dans le Christ,
    — par l’intercession de la Vierge Marie, accorde-nous
    de passer de la mort à la vie en paix avec
    toi et avec tous.

    Prière de bénédiction
    29. Le ministre, les bras étendus, prononce cette prière
    de bénédiction :
    Min. Dieu, source de toute sainteté,
    tu nous a fait renaître de l’eau et de l’Esprit Saint,

    tu nous appelles à une vie chrétienne parfaite
    et à une charité sans limite.
    Regarde avec bonté ceux qui vont recevoir
    le scapulaire du Carmel qu’ils porteront
    comme signe de leur offrande
    à la Vierge Marie du Mont Carmel :
    qu’ils soient de plus en plus conformes
    à l’image de ton Fils
    en se laissant aimer par sa Mère,
    et qu’à la fin de leur séjour sur la terre,
    ils obtiennent d’entrer dans la joie de ta maison.
    Par Jésus le Christ, notre Seigneur.
    Rít. Amen.
    Suit l’aspersion de l’eau bénite.
    Imposition du Scapulaire
    30. Le ministre impose ensuite le Scapulaire à chaque
    fidèle qui l’a demandé, et dit :
    Min. Reçois ce scapulaire
    (par lequel tu entres dans la Confraternité de la Bienheureuse
    Vierge Marie du Mont Carmel).
    Confiant(e) dans l’amour prévenant d’une telle Mère,
    imite-la et vis dans son intimité.
    Porte ce symbole qui te rappellera
    la présence de Marie chaque jour,
    et revêts intérieurement le Christ Jésus
    pour le manifester vivant en toi
    pour le bien de l’Église et de toute l’humanité,
    à la gloire de la Sainte Trinité.
    Rít. Amen.
    31. Si nécessaire, le ministre peut dire une fois pour
    toutes, à voix haute, la formule de l’imposition du
    Scapulaire. Tous répondent : Amen, et s’approchent
    du ministre pour le recevoir.
    32. Après l’imposition, le ministre adresse à tous ces paroles :

    Min. En recevant le Scapulaire,
    vous faites partie de la famille du Carmel,
    spécialement consacrée
    à l’imitation et au service
    de la Vierge Mère de Dieu,
    afin de vivre pour le Christ et son Église
    selon l’esprit contemplatif et apostolique de
    l’Ordre du Carmel.
    Pour que vous puissiez suivre parfaitement cet idéal,
    en vertu des pouvoirs que j’ai reçus,
    je vous admets à participer à tous les biens spirituels
    de l’Ordre du Carmel.
    33. Après avoir expliqué brièvement et clairement les
    engagements et les obligations que comporte
    l’admission dans la famille du Carmel sous forme
    institutionnelle, le ministre conclut le rite par une
    bénédiction solennelle.

    Rite de conclusion
    34. Le ministre, en étendant les mains, sur l’assistance :
    Min. Que le Père vous comble
    de son amour miséricordieux,
    dans le Christ Jésus, fils de la Vierge Marie.
    Rít. Amen.
    Min. Que Jésus Christ vous donne part à l’amour du Père
    par l’intercession de la Vierge du Carmel,
    sa mère et notre mère, pour vous faire progresser
    sur les chemins de l’Évangile.
    Rít. Amen.
    Min. Que l’Esprit, qui vous a inspiré de vous placer
    sous le manteau de Marie,
    fasse de vous des apôtres de la justice
    et de la paix.
    Rít. Amen.
    Min. Et que la bénédiction de Dieu tout-puissant
    le Père, le Fils et le Saint-Esprit
    descende sur vous et y demeure à jamais.
    Rít. Amen.
    Ou bien
    Min. Que le Seigneur nous bénisse,

    Rite bref pour la bénédiction et

    l’imposition du Scapulaire

    Rite d’ouverture
    36. Près d’une image de la Vierge, le ministre se tourne
    vers ceux qui doivent recevoir le Scapulaire et les
    invite à participer dignement à la célébration :
    Min. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
    Rít. Amen.
    Min. Que le Seigneur, qui a revêtu notre humanité et
    nous a donné Marie, soit avec vous.
    Rít. Et avec votre esprit.
    37. Le ministre expose brièvement la signification de la
    bénédiction et de l’imposition du Scapulaire.

    Liturgie de la Parole
    38. On peut proclamer une brève lecture de la Parole
    de Dieu, comme par exemple :
    a) De l’Ancien Testament :
    1) Pr 8, 17-21. Moi, j’aime ceux qui m’aiment
    (voir p. 27).
    2) Is 61, 10-11. Il m’a fait revêtir les vêtements
    du salut (voir p. 27).
    3) 2 R 2, 7-13. Élisée hérite du manteau d’Élie
    (voir p. 28).
    4) Ba 5, 1-5. Revêts la parure de la gloire de
    Dieu (voir p. 28).
    5) Ez 16, 8-14. Ta beauté était parfaite (voir p.
    29).
    b) Du Nouveau Testament :
    1) Mc 5, 25-34. La femme toucha le vêtement
    de Jésus et fut guérie (voir p. 30).
    2) Lc 2, 4-8. Marie emmaillotta son fils premier-né
    (voir p. 30).
    3) Rm 12, 1-2. Offrez à Dieu votre personne et
    votre vie (voir p. 31).
    4) Ga 4, 4-7. Dieu a envoyé son Fils, né d’une
    femme (voir p. 31).
    5) Ep 4, 17. 20-24. Il vous faut revêtir l’homme
    nouveau (voir p. 32).

    6) Ep 6, 10-17. Revêtez l’équipement de Dieu
    pour le combat (voir p. 32).
    Prières
    39. Prions Dieu notre Père, par l’intercession de la
    Vierge Marie, pour nos frères et soeurs qui vont
    recevoir le Scapulaire :
    Seigneur, écoute-nous, Seigneur, exauce-nous.
    Pour qu’ils soient revêtus du Christ par la grâce de
    l’Esprit Saint, prions le Seigneur :
    Seigneur, écoute-nous, Seigneur, exauce-nous.
    Pour qu’ils soient fidèles aux engagements de leur
    baptême, prions le Seigneur :
    Seigneur, écoute-nous, Seigneur, exauce-nous.
    Pour qu’ils soient fortifiés dans la foi, l’espérance
    et la charité, prions le Seigneur :
    Seigneur, écoute-nous, Seigneur, exauce-nous.
    Pour qu’ils soient des membres vivants de la famille
    du Carmel par leur prière, leurs sacrifices et leurs
    oeuvres, prions le Seigneur :
    Seigneur, écoute-nous, Seigneur, exauce-nous.
    Pour qu’ils aiment Marie comme Jésus l’a aimée,
    prions le Seigneur :
    Seigneur, écoute-nous, Seigneur, exauce-nous.
    Pour qu’à l’exemple de Marie, ils deviennent de
    vrais disciples du Christ, accueillant sa parole et la
    mettant en pratique, prions le Seigneur :
    Seigneur, écoute-nous, Seigneur, exauce-nous.
    Pour qu’en regardant et en priant Marie ils
    apprennent d’elle à contempler le Verbe de Dieu et
    à aimer leurs frères avec son propre coeur, prions
    le Seigneur :
    Seigneur, écoute-nous, Seigneur, exauce-nous.
    Pour qu’avec la Vierge très humble qui nous a
    ouvert la porte de la vie éternelle, ils soient admis
    dans la communauté des saints, prions le Seigneur :
    Seigneur, écoute-nous, Seigneur, exauce-nous.

    Prière de bénédiction
    40. Le ministre, les mains étendues, prie ainsi :
    Min. Père saint, qui aimes à nous faire grandir dans
    ta charité :
    par ton Esprit qui a fécondé
    le sein de la Vierge Marie,
    tu as voulu revêtir ton Fils unique, Jésus Christ,
    d’un corps semblable au nôtre ;
    accorde à ton fils (à ta fille) qui va endosser
    avec dévotion le scapulaire
    de la famille de la bienheureuse Vierge Marie
    du Mont Carmel
    la grâce de revêtir le Seigneur Jésus Christ
    dans toutes les circonstances de la vie présente
    et d’avoir part ainsi à la gloire éternelle.
    Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
    Rít. Amen.

    Imposition du Scapulaire
    41. Le ministre impose le Scapulaire en disant :
    Min. Reçois ce scapulaire,
    qui te donne d’entrer dans la famille
    honorée du titre de « Frères de la
    Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel ».
    Porte-le comme un signe de la protection
    maternelle de la Vierge
    et de ton engagement à l’imiter et à la servir.
    Que la Mère de Dieu t’aide à revêtir le Christ.
    Qu’il vive en toi
    pour que tu rendes gloire à la Trinité
    en coopérant dans l’Église au bien des frères.
    Rít. Amen.
    42. Le ministre annonce l’agrégation à la famille du
    Carmel sous forme institutionnelle par ces mots ou
    d’autres :
    Min. En vertu des pouvoirs que j’ai reçus,
    je t’admets à participer
    à tous les biens spirituels de l’Ordre du Carmel.
    Le ministre explique les devoirs et les engagements qui
    découlent du port du Scapulaire et conclut avec le rite
    de bénédiction.

    Rite de conclusion
    43. Le ministre conclut avec une formule brève :
    Min. Que la bénédiction de Dieu tout-puissant,
    le Père, le Fils et le Saint-Esprit
    descende sur vous
    et y demeure à jamais.
    Rít. Amen.
    Ou bien
    Min. Que le Seigneur nous bénisse,
    qu’il nous garde de tout mal
    et nous conduise à la vie éternelle.
    Rít. Amen.

    Un signe de foi et d’engagement chrétiens

    44. Les signes dans la vie humaine
    Nous vivons dans un monde fait de réalités
    matérielles pleines de symbolisme : la lumière, le feu, l’eau...
    Il y a aussi dans la vie de chaque jour des
    expériences de relation entre les êtres humains,
    qu’expriment et symbolisent des choses très profondes,
    comme partager le repas (signe d’amitié), participer à
    une manifestation (signe de solidarité), célébrer
    ensemble un anniversaire national (symbole d’identité).
    Nous avons besoin de signes ou de symboles qui
    nous aident à comprendre et à vivre des faits d’aujourd’hui
    et d’hier, et qui nous donnent conscience de ce que
    nous sommes, comme personnes et comme groupes.

    Les signes dans la vie chrétienne
    Jésus est le grand don et le signe de l’amour du
    Père. Il a établi l’Église comme signe et instrument de
    son amour. Dans la vie chrétienne il y a aussi des
    signes. Jésus les a utilisés : le pain, le vin, l’eau, pour
    nous faire comprendre les réalités supérieures que
    nous ne pouvons ni voir ni toucher.
    Dans la célébration de l’Eucharistie et des
    sacrements (baptême, confirmation, réconciliation,
    mariage, ordre sacerdotal, onction des malades), les
    symboles (eau, huile, imposition des mains, alliances)
    expriment le sens des sacrements et nous introduisent
    dans une communication avec Dieu, présent en eux.
    En plus des signes liturgiques, il en existe d’autres
    dans l’Église, qui sont liés à un événement, à une
    tradition, à une personne. Un de ces signes est le

    Le Scapulaire : un signe marial
    Un des signes de la tradition de l’Église, depuis sept
    siècles, est le Scapulaire du Carmel.
    C’est un signe approuvé par l’Église et accepté par
    l’Ordre du Carmel comme manifestation extérieure de
    l’amour pour Marie, de la confiance filiale en elle et de
    l’engagement à imiter sa vie.
    Le mot « scapulaire » indique un vêtement que les
    moines endossaient pour le travail manuel.
    Peu à peu on lui a donné un sens symbolique : celui
    de porter la croix de chaque jour, comme disciple
    marchant à la suite de Jésus.
    Dans plusieurs Ordres religieux, dont le Carmel, le
    Scapulaire devint aussi un signe de leur manière d’être
    et de vivre.
    Le Scapulaire finit par symboliser la consécration
    spéciale des Carmes à Marie, la Mère du Seigneur, et
    à exprimer la confiance en sa protection maternelle ; le
    désir d’imiter sa vie livrée au Christ et aux autres. Il
    devint un signe marial.
    Des Ordres religieux au peuple de Dieu
    Au Moyen Âge, de nombreux chrétiens voulurent
    s’associer aux Ordres religieux fondés alors :
    Franciscains, Dominicains, Augustins, Carmes. Surgit
    alors un laïcat associé aux religieux, sous la forme de
    Confraternités ou de Fraternités.
    Tous les Ordres religieux voulurent donner aux laïcs
    un signe de leur affiliation et de leur participation à
    l’esprit et à l’apostolat de l’Ordre. Ce signe était une
    pièce de leur habit : le manteau, le cordon, le scapulaire.
    Chez les Carmes, on finit par établir le Scapulaire de
    petit format comme signe d’appartenance à l’Ordre et
    expression de sa spiritualité.
    La valeur et le sens du Scapulaire
    Le Scapulaire plonge ses racines dans la tradition de
    l’Ordre, qui l’a interprété comme signe de la protection
    maternelle de Marie. Il a comme tel, à travers une
    expérience séculaire, un sens spirituel approuvé par
    l’Église.

    — Il représente l’engagement à suivre Jésus, comme
    Marie, modèle parfait de tout disciple du Christ.
    Cet engagement a sa source dans le baptême qui
    fait de nous les enfants de Dieu.
    La Vierge nous enseigne à vivre ouverts à Dieu
    et à sa volonté, manifestée dans les événements
    de la vie ; à écouter la Parole de Dieu dans la Bible
    et dans la vie, à croire en elle et mettre en pratique
    ses exigences ; à prier à tout moment en découvrant
    Dieu présent en toutes circonstances; à se faire le
    prochain des besoins de nos frères et soeurs et à
    nous solidariser avec eux.
    — Il introduit dans la fraternité du Carmel, communauté
    de religieux et religieuses, présents dans l’Église
    depuis huit siècles, et il engage à vivre l’idéal de
    cette famille religieuse : l’amitié intime avec Dieu
    dans l’oraison.
    — Il nous présente l’exemple des Saints et Saintes du
    Carmel avec qui s’établit une relation familière de
    frères et soeurs.
    — Il exprime la foi en la rencontre avec Dieu dans la
    vie éternelle avec l’aide de l’intercession et de la
    protection de Marie 1 .
    1. Extrait de Communicaciones OCD n° 57 (janv.-fév. 1995) 684-

    Editions du Carmel Les Supérieurs provinciaux de Paris et d’Avignon-Aquitaine ont accordé leur visa.
    Fr. Dominique Sterckx, o.c.d. Provincial de Paris Fr. Jean-Philippe Houdret, o.c.d.
    Provincial d’Avignon-Aquitaine © Éditions du Carmel, Venasque, 1998.
    Pour les textes liturgiques : © A.E.L.F., Paris. ISBN 2-900424-37-2
    Conception : Frère Marie-Jean, o.c.d.Achevé d’imprimer le 15 avril 1998
    sur les presses de l’Imprimerie Cucuron 31370 Rieumes N° imprimeur : 776 837 817 00019 Dépôt légal : Septembre 1997ISBN 2-900424-37-2

    CONGREGATIO DE CULTU DIVINO ET DISCIPLINA SACRAMENTORUM
    Prot. 366 / 96 / L ORDINIS FRATRUM DISCALCEATORUM BEATAE MARIAE VIRGINIS DE MONTE CARMELO
    Instante Reverendo Patre Florentio Bugin, Ordinis Fratrum Discalceatorum beatae Mariae Virginis de Monte Carmelo Procuratore Generali, litteris die 10 februarii 1996 datis, vigore facultatem huic Congregationi a Summo Pontifice IOANNE PAULO II tributarum, textum « Ritus benedictionis et impositionis scapularis beatae Mariae Virginis de Monte Carmelo », lingua gallica exaratum, prout in adiecto exstat exemplari, libenter approbamus. In textu imprimendo inseratur ex integro hoc
    Decretum, quo praedictus ritus approbatur. Eiusdem insuper textus impressi duo exemplaria ad hanc
    Congregationem transmittantur. Contrariis quibuslibet minime obstantibus.
    Ex aedibus Congregationis de Cultu Divino et Disciplina Sacramentorum, die 10 aprilis 1996.
    + Geraldus M. Agnelo Archiepiscopus a Secretis Carmelus Nicolosi Subsecretarius