J'ai un enfant non-né, que dois-je faire pour lui ?
Illustrations de Yann Le Goaec
Voici la réponse de Père Nathan à cette question principale que plusieurs familles lui ont posée le 3 janvier 2016 :
Pour faire sauter les conséquences négatives de la conscience de culpabilité, il faut se dire à soi-même : « J’ai conçu plus d’enfants que je n’en ai fait naître… » Quelqu’un me dit : « Vous savez, vous avez des enfants, vous en avez conçu et ils sont encore là, leurs cellules biologiques sont encore vivantes ». Il faut se faire expliquer le processus scientifique, biologique.
Ordinairement je me rappelle d’un enfant non-né plus spécialement ! Surtout si ça a été en clinique.
Je vais entendre ceci qui est parfaitement vrai : l’état dans lequel cet enfant se trouve n’est pas un état d’accusation, ce n’est pas le cri silencieux qui domine dans l'âme de mon enfant : « Ma mère m’a oublié ! J’ai une souffrance horrible, atroce, c’est l’oubli de ma mère ! » Ce n’est pas du tout cela qui domine en lui ! Il n’y a aucune accusation, aucun mouvement de ce genre, parce qu’ils sont des êtres spirituels humains, ils sont très spirituels, très humains, ils n’ont pas eu le temps de rentrer dans les réactions psychologiques personnelles imprégnées de sentiments psychiques de revanche, de vengeance, de rappel de la souffrance.
Un adulte qui rumine sa souffrance, sa douleur, va certes engendrer une névrose d’abandon. Mon enfant non-né n’a pas cela : ce n’est pas possible. Evidemment nous trouvons en nous une tentation de projeter, mais c’est sans fondement (l’irascible et le concupiscible n’ont pas encore leur support organique dans la mémoire d’appui !).
La mère, devenue réaliste découvre : « Mon enfant est dans un Oui. Sa puissance spirituelle dans la liberté du don, l’innocence divine, continue essentiellement de dire Oui : « Me voici ! Je suis prêt ! J’attends ! Je me livre à l’avance ! Je continue à dire Oui dans l’inscription du Livre de Vie ! Je suis prêt à traverser tout, et en ce qui m’arrive je suis capable de traverser encore des nuits rédemptrices. ».
C’est cela qui domine dans l’âme de mon enfant ! Pas dans l’âme des spectateurs extérieurs, mais dans l’âme de mon enfant c’est cela qui domine. Pas dans l’âme du psychologue, pas dans l’âme du médium, ni dans celle des idéologues de l’imaginaire bien pensant. Je vais comme maman éloigner ce qui est inutile et surtout ce qui est impossible selon les lois de la nature spontanément spirituelle d’un être humain commençant. J’apprends qu’Il faut qu’il y ait un support corporel pour qu’il y ait réflexivité, névrose, etc... Il faut qu’il y ait aussi un support biologique pour cela.
Ces enfants me sont beaucoup plus proches du fait qu’ils existent à partir de moi ! Et qu’ils ont reçu l’existence grâce la maman que je suis … Et dès qu’ils sont dans mon regard de mère ils voient que leur mère continue à les porter vivants… Et donc ils ont essentiellement vis-à-vis de leur mère une relation de gratitude, d’action de grâce : « C’est grâce à elle que j’existe, que mon Oui se produit ».
Cette vie spirituelle qui est la leur est dans la Lumière et ils contemplent.
J’apprends comment il leur est donné beaucoup de choses, à ces enfants, parce que l’Eglise existe. Il y a beaucoup d’Eucharisties qui sont célébrées et qui leur donnent par torrents de la Lumière venue de l’Eglise. Cette vie contemplative, ils la reçoivent, bien sûr, peut-être par petites gouttes parce que personne ne la leur donne nommément, directement et sans voile, c’est vrai, mais n’empêche qu’ils la reçoivent, ils contemplent, cela centuple leur vie contemplative et leur union transformante naturelle en sagesse et cela leur donne une gratitude bien supplémentaire encore.
Dans quelle mesure une tierce personne peut intervenir dans cette relation nouvelle de la mère avec son enfant qui restera toujours son enfant, jusque dans l’éternité !?
Une tierce personne le pourra, dans le silence le plus souvent… Par la prudence, s’il est possible et si on nous en fait sentir le désir, il faut avoir les paroles ajustées, par le conseil, il faut donner des conseils, il faut dire ce que je suis en train de vous dire : « Si j’étais à ta place, voilà ce que je ferais ». Les tiers, le prêtre, les parents de substitution que sont les chrétiens proches, sont là pour aider les gens à prendre conscience. « Oui, je vais le faire, on ne m’avait jamais dit cela ». Nous ne pouvons pas le faire à leur place, d’accord ? Mais nous pouvons leur dire : « Voilà ce que nous pouvons faire ».
Jusqu’à ce que la maman s’éveille à ce qu’elle porte de magnifique en elle...
Alors moi la maman je vais ressentir et découvrir le réel de mes enfants : mes enfants m’aiment ! Ils ont développé un sentiment de compassion vis-à-vis de moi la maman et des êtres adultes qui survivent ou de leurs frères et sœurs qui sont survivants ! Ils perçoivent mieux que nous finalement dans leur lucidité contemplative la grossièreté spirituelle de ceux qui ont survécu et la grégarité de la nature humaine bloquée par une ambiance de mort spirituelle.
Je finis bien par deviner puis percevoir leur véritable amour. Parce qu’ils ont cette capacité bien sûr d’aller chercher dans les autres un amour qu’ils n’ont pas en eux et de se nourrir de l’amour qu’il y a dans le cœur des autres… Et surtout, ce que je perçois en premier comme mère, dans leur manière d’aimer, ce qui domine dans ces enfants par rapport à leur mère, c’est de la gratitude.
A partir du moment où comme maman je peux dire : « Ah bon, ils ont de la gratitude ? », alors, je vais aussi avancer et découvrir bien des surprises, bien davantage ! Je vais commencer à dire : « Oui mais j’en ai eu deux autres !!! ». Et à la fin de la Confession, à la fin de la première Messe, après cette nouvelle vie spirituelle retrouvée ensemble, nous allons trouver les vingt-quatre autres enfants s’il y en a eu vingt-quatre autres !! La gratitude collective pourrait bien se tourner en fête !
Il y a des lois dans la vie spirituelle d’une âme humaine, il y a une croissance, donc la mère doit apprendre à voir qu’elle n’a pas à projeter des sentiments de culpabilité ou de souffrance qu’elle a elle dans des enfants qui n’en ont pas. L’enfant a une gratitude, il existe.
Mon enfant, lui, c’est son existence, son je suis … qui compte avant tout. Il se rappelle très bien que son je suis est dans le Je suis de la Paternité créatrice de Dieu et dans le Je suis du Verbe qui l’a illuminé à l’instant où il est venu en ce monde, et que son Je suis est lié dans la Lumière et dans le Bien à sa maman ! Cette dignité opère en son âme une dilatation extraordinaire. Il n’y a pas plus dilatant que la vie contemplative. La vie contemplative ouvre toutes les portes du corps encore vivant. Or nous pourrons l’expliquer : il y a encore quelque chose de son corps qui est vivant pendant cinquante ans dans le corps maternel de sa mère.
Que puis-je faire pour lui ?
Lui redire d’abord : « Oui je t’aime, je t’ai toujours aimé, je t’aimerai toujours. Ils ont voulu nous faire croire le contraire, mais je sais aujourd’hui que sans amour tu n’aurais pas pu exister, sans joie de te donner tu n’aurais pas pu survivre à mes côtés…. Nous allons revivre ensemble avec la vie véritable, la joie, la gratitude, la grâce de la sainteté et de l’élection divine, la dignité des apôtres de la miséricorde et du pardon, l’immortelle allégresse que le ciel nous prépare et donne déjà maintenant dès cette terre. »
Quelques explications :
Les enfants non-nés sont des êtres humains spirituels. Les enfants qui nous sont confiés et qui ne sont pas nés, eux, sont humains dans leurs actes. Pour être psy, il faut qu’il y ait un début de développement cérébral et de réflexivité.
Et comme ce sont les êtres qui dans leurs actes sont les plus humains du monde, il faut apprendre à les aimer, il faut apprendre à les rencontrer, à les découvrir, à faire l’expérience de leur vie spirituelle et de leur humanité, à voir comment ils aiment, comment ils restent libres dans la liberté du don, comment ils restent disponibles spirituellement, comment ils restent contemplatifs mystiquement et comment ils restent humains avec toutes les forces natives de leur humanité embryonnaire. Sachant que, bien sûr, ils ne sont pas nés mais qu’ils continuent à grandir.
Un enfant qui n’est pas né il y a vingt-deux ans continue à grandir puisqu’il y a des cellules staminales embryonnaires qui restent vivantes dans la moelle osseuse, le sang et le névraxe de la maman pendant environ (sans doute un peu moins) … cinquante ans.
Donc leur corps reste vivant à titre personnel comme support de vie.
Et vous savez très bien que le génome de leur Memoria Dei corporellement vivant, biologiquement vivant porte en lui tous les développements. Les télomères des chromosomes sont là et ils vieillissent comme pour nous adultes qui sommes nés.
L’âme de ces enfants se développe en fonction du corps vivant. Le Concile de Vienne avait indiqué que l’âme est la forme substantielle du corps. Et donc ces enfants continuent à grandir parce qu’il y a encore quelque chose de vivant dans leur corps.
Mais grâce à Dieu les fonctions cérébrales, les fonctions du concupiscible, les fonctions de l’irascible, les fonctions nerveuses, les fonctions perceptives, les fonctions réflexives ne dominent pas, si bien qu’ils grandissent, ils ont vingt ans, quarante ans, cinquante ans mais ils ont essentiellement gardé leurs forces spirituelles natives.
Nous porterons notre attention sur les enfants que nous avons eus et qui ne sont pas nés, sur tous ensemble ou sur l’un d’entre eux, de toute façon c’est en vase communicant.
Je me réconcilie avec mon enfant
en ma maternité, ma paternité ou ma fraternité
La première chose, c’est d’apprendre à les aimer, apprendre à les regarder, apprendre à les voir, apprendre à les découvrir, savoir qu’ils sont là. C’est d’autant plus facile s’ils viennent de nous.
Il faut toujours réorienter nos prières et notre vision, notre considération, notre regard, notre contemplation, pénétrer à l’intérieur, les aimer et ensuite retrouver leur manière à eux de conserver mémoire de leur liberté totale dans l’acquiescement de ce qu’ils vivent, et voir à quel point l’innocence divine originelle que nous avons encore est spirituellement et admirablement préservée chez eux… Ils deviennent nos modèles.
Alors en les suivant, comme dit Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, nous pouvons apprendre d’eux à exceller avec eux dans une liberté primordiale retrouvée dans leur cœur préservé : à faire remonter à la surface dans toutes les cellules de notre chair de notre sang en harmonie avec eux les sanctuaires vivants de nos génomes animés spirituellement dans notre Oui divin d’origine, refaire vivre comme eux cette liberté originelle victorieuse de toute force contraire.
Mon enfant devient pour moi un prophète, ma fierté, et une condition nécessaire pour le salut du monde entier mais aussi ma sécurité intérieure, mon réconfort et ma confiance.
Mais en même temps il a besoin de moi comme papa, comme maman, comme frère, comme source paternelle et maternelle de vie, de foi, de Lumière et de grâce divine pour y parvenir.
« Oui me voici : je redeviens ton père »,
« je me réconcilie en toi avec ma maternité »,
« je redeviens encore plus fort ta mère et toi encore plus fort mon enfant ».
Là où la mère doit s’aider elle-même, c’est de dire : « Je vais laisser cet enfant respirer, je vais laisser cet enfant vivre, bouger, se manifester, s’exprimer, je veux que cet enfant vive et du coup je vais faire vivre aussi ma respiration maternelle vis-à-vis de lui, je vais lui redonner la Lumière, mon affection, ma tendresse, ma proximité, ma présence, ma disponibilité ».
Et il y a une réciprocité qui se fait à ce moment-là. Du coup elle va sentir très fort la gratitude que l’enfant a vis-à-vis d’elle, sa mère. Qu’est-ce qu’il est content qu’elle lui ait donné la vie, l’existence !
Que cet enfant ne soit pas né à cause d’un avortement clinique, à cause d’un accident de voiture ou à cause d’une maladie, croyez-vous que cela change quelque chose pour l’enfant ? Croyez-vous que cet enfant a un plus grand traumatisme parce que c’est un avortement clinique intentionnel ?
C’est exactement la même chose pour l’enfant. Pour la mère non, parce qu’elle a fait un péché ou elle n’a pas fait de péché, mais pour l’enfant c’est exactement la même chose.
C’est là que la procréation est importante. Dieu a engendré en elle à partir de son unité sponsale avec… j’allais dire Joseph, Il a créé un enfant dans la gratitude universelle, et de Dieu, et de la terre, et de l’univers, et du Ciel, et du monde angélique, et du corps vivant de la mère, et donc il y a une gratitude.
Cette gratitude d’exister va revenir à la mère dès lors qu’elle décide de redevenir la mère.
C’est pour ça que nous allons toujours proposer aux mères, si nous sommes dans une perspective chrétienne – mais il faut faire l’équivalent quand nous sommes dans une perspective médicale humaine métaphysique ontologique, cela peut se faire en sagesse humaine –, qu’il y ait d’abord une réconciliation spirituelle contemplative, amoureuse, tendre et incarnée avec l’enfant.
Cela se reconnaît à ce que la paix est revenue.
Je n’ai plus du tout l’intention de ne plus y penser, au contraire je veux y penser tout le temps librement.
Le flux et le reflux se font et la croissance se fait dans la gratitude.
Du coup la vertu de gratitude, d’action de grâces, ne cesse d’augmenter.
La vénération de l’enfant vis-à-vis de sa mère augmente.
Si on est chrétien, l’Esprit de piété aussi, les Dons du Saint-Esprit aussi.
Tout cela ne cesse de grandir, les vertus, l’eutrapélie, la gaieté mutuelle, la joie de vivre ensemble.
Je fais célébrer une Messe spéciale de Réconciliation
Que de grâces de Dieu sont nécessaires pour renverser la situation de détresse et de séparation en courant d’amour, de vie et de grâce.
C’est ici que l’expérience a montré que la première chose à faire, à se proposer de faire, c’est de demander le miracle.
La mère reste la mère, c’est pour ça qu’elle souffre tant qu’elle n’a pas retrouvé son enfant et tant que l’enfant ne l’a pas retrouvée avec un flux et un reflux d’âme à âme, d’esprit à esprit, de cœur à cœur et de lumière à lumière. Elle va donc demander de l’aide au Bon Dieu, pas forcément explicitement mais implicitement.
Qu’est-ce que le prêtre doit faire pour elle ?
Le prêtre ne doit rien faire pour elle parce que le prêtre n’est pas un psy... Il dira : « Vous devez demander pardon à votre enfant, vous devez guérir vos blessures, vous devez vous réconcilier, demander pardon, recevoir l’absolution, la confession ».
Tout cela est très bien. Le prêtre va aider, l’Eglise va aider, Dieu va aider, Jésus va aider, la Sainte Vierge va aider. Il est évident qu’ils vont aider la mère. Mais c’est l’enfant qui aide le plus la mère.
Donc le prêtre va dire : « Regardez votre enfant, laissez-le vivre, vous êtes sa mère. L’enfant ne peut vivre qu’avec vous ! ».
Elle va laisser liberté à l’enfant de vivre, elle va découvrir sa présence, il va y avoir une proximité, une complicité lumineuse, une complicité maternelle, une complicité filiale.
Il va naître à ce moment-là un courant d’amour.
Il n’y aura plus cette nécessité de dire : « J’ai avorté cet enfant, mais qu’il s’en aille ! » et elle l’avorte une deuxième fois. Puis deux ans après : « Mais il est encore là, qu’il s’en aille ! ». Si c’est ainsi, cela revient à dire qu’elle l’avorte en fait des milliers de fois, cet enfant.
Ce miracle commence avec la première démarche et la première réconciliation qui trouve son comble avec Jésus dans la Messe.
Par ces Messes : les Messes de Cotignac, de Montligeon, de votre prêtre ami : que nous appelons « Messe de Réconciliation », « Messes pour la Vie », nous allons vers la Vie et dans la Mort du Christ nous détruisons la mort qui s’est installée dans notre lien mutuel…
Par la Messe, nous demandons au Ciel la grâce d’une réconciliation totale, d’un pardon total à nous-même, et de notre enfant aussi qui de son côté a tant besoin de cette force de Vie et de retour à l’Amour vivant.
Cette Messe installe une étape très réconfortante : la Vie revient, avec une sourde et tranquille joie profonde, une certitude que désormais le chemin de la Vie a repris son cours.
Un immense désir de complicité et de connaissance mutuelle s’installe.
Nos nuits ne sont plus les mêmes.
Nous allons même parler.
Bientôt : un prénom va s’imposer…
Et en même temps, nous allons dans cette Eucharistie célébrée pour nous et pour la VIE conjoindre la liberté originelle des premiers instants de Jésus dans le sein de Marie et lui donner un prolongement en nous… Et apportant une force rédemptrice, surnaturelle et divine à cette liberté qui est la nôtre… celle de notre enfant va par le fait même revêtir une très grande importance rédemptrice et une soif insatiable et tranquille à la fois.
Pour pouvoir sans que ce soit une imagination se conjoindre ensuite par l’âme en s’engloutissant à l’intérieur de son âme pour voir ce qui se passe et contempler ce qui s’y produit, parce que lorsque deux intellect-agents se conjoignent se réalise une amitié de Lumière qui fait que l’humanité devient tout à fait elle-même. Il faut chercher la Vérité, celle qui rend libre… et notre unité sera possible et libre.
Telle est l’intention de cette toute première Messe « pour la Vie ».
Il y sera donné beaucoup de choses à notre enfant. Parce que l’Eglise existe, il y a beaucoup d’Eucharisties qui sont célébrées et qui lui donnent par torrents de la Lumière venue de l’Eglise. Mais cette fois, c’est lui personnellement … qu’on est venu chercher. Une porte de réceptivité à la Miséricorde s’est ouverte en lui pour nous.
Tout commence car désormais on voit cet enfant aller vers le Baptême de désir qui l’a déjà saisi en plein cœur de sa mère, de son père, de sa fratrie !
Je vis avec mon enfant chaque jour et j'attends de lui que se confirme la réalité vivante de son retour dans ma vie
Cela devient tellement vrai, tellement vivant ! La maternité prend si fortement conscience de ce qui se passe de grand dans ce nouveau courant de vie qui s’ouvre à nouveau en elle par une grâce inattendue…
Elle est tellement revenue à elle-même comme mère toujours actuelle que, comme maman, elle se voit en toute clarté parfaitement réconciliée avec sa maternité. Elle perçoit que son enfant est réengendré à travers elle sur le plan du cœur, et que les deux perçoivent jusqu'au lien physique encore vivant qui les relie entre eux.
Certes il devient clair et réconfortant pour elle que cet enfant s’est joyeusement rétabli dans sa filiation, qu’il dit : « Alleluiah, je suis l’enfant de ma maman, avec elle je suis frère de mes frères, enfant de la terre, enfant de mon Père… ».
Et insensiblement mais véritablement, cet enfant vit pleinement de cette maternité dans l’action de grâces…
C’est tellement vrai que du coup cet enfant existe enfin dans une famille, il existe dans sa mère, il existe dans la famille humaine, et comme il existe dans la famille humaine il va avoir besoin de trouver sa place, son rôle, sa mission, sa vocation… Sa vocation ? Oui on va faire appel à lui. On va l’appeler… Il a déjà un nom inscrit dans le Livre de la vie, que la première Messe lui a fait entrevoir…
Mais il va s’apprêter à répondre au désir de la famille de le connaître.
Le père, la mère, ses frères et sœurs vont vouloir l’appeler.
« Maman va apprendre à m’appeler » …
Je reçois son nom, son prénom
La première Messe pour la Vie a été célébrée pour que la blessure de l’avortement qui nous maintenait encore si éloignés disparaisse. Une porte de réceptivité à la Miséricorde de Dieu s’est ouverte en nos enfants vers nous...
Il faut dire à la mère : « La première Messe, c’était pour qu’il y ait une grâce, pour que cet enfant puisse venir respirer en vous petit à petit et que cela devienne de plus en plus vrai, que l’Evangile de la vie puisse se déployer, que le centre de gravité ne soit pas les séquelles négatives de la conscience de culpabilité. C’est pour cela que la Confession, la Miséricorde, l’Evangile de la vie, la préparation à la première Cérémonie et la première Cérémonie peuvent aider. Bien sûr vous avez donné des prénoms qui ont été mis sur l'Autel, mais ces prénoms que vous avez donnés, sauf s’ils vous ont été donnés par les enfants eux-mêmes, sont des surnoms. »
J’ai dit à une maman que j’ai vu récemment : « Tous les soirs vous mettez dans votre lit un coussin tissé d’or, de soie, et vous dormez là : « Ah il y a le coussin, ah oui, c’est vrai ! Mon enfant, mes enfants, je vous aime, je suis en train de découvrir l’Amour, la Lumière. Je suis une mère, je suis en train de découvrir un Père, je suis en train de découvrir la Vie grâce à vous, nous allons prier ensemble, dites-moi comment vous vous appelez. »
Tous les soirs tu fais comme cela et tu te rappelles cela puisqu’il y a un coussin. Tu ne peux laisser passer une nuit sans y penser, sans un baiser d’amour et de tendresse, ou de désir !
C’est l’enfant qui se manifeste et qui confirme à la mère qu’elle s’est réconciliée avec sa maternité humaine vis-à-vis de lui. C’est l’enfant seul qui peut le confirmer, de même que c’est l’enfant seul qui décide de naître et qui commence à provoquer les contractions de la naissance. Cela vient de l’enfant parce que l’enfant est libre.
Puis son véritable prénom nous est donné, signe de la Vérité de sa Vie en Dieu et en communion avec nous ! Nous ne pouvons pas vivre avec quelqu’un si nous ne savons pas quel est son nom, et donc automatiquement, le signe que ce n’est pas psychologique ou une pure imagination, c’est que l’enfant va nous dire quel est son nom.
Ce n’est pas nous qui lui imposons un nom, c’est l’enfant qui va nous dire son nom : « Moi c’est Isabelle ». Ah, c’est une petite fille ! Tu te réveilles d’un seul coup dans l’oraison, ou le matin, ou en pleine nuit à deux heures du matin : Patricia ! »
Dès que c’est vrai, dès que ça y est, dès que la mère n’est plus dans un état où elle continue à tuer l’existence, la respiration vivante de cet enfant avec elle, en elle, à travers elle dans notre monde, le prénom de l'enfant va être donné et donc nous allons célébrer une deuxième Messe.
Je fais célébrer une Messe de Justification pour mon enfant
Différence avec la première Messe :
La première Messe a été célébrée pour qu’il y ait une grâce, pour que mon enfant puisse venir respirer en moi petit à petit et que cela devienne de plus en plus vrai, que l’Evangile de la vie puisse se déployer.
Lorsque cette adoption est incarnée, frémissante, actuelle, vivante, féconde et efficace, l'enfant donne son nom, à ce moment-là une deuxième Messe, dite Messe de Justification, est célébrée.
La deuxième Messe est pour mon enfant seul :
Il est Présenté au Temple.
Pour être incorporé au Corps du Christ ...
Pour la Justification par « Baptême eucharistique et mystique » ...
Pour sa course vers l’Union transformante ...
Pour sa Mission surnaturelle au Cœur de l’Eglise militante ...
Pour sa Demeurance sous l’Autel du Cinquième Sceau de l’Apocalypse, pour qu’il y soit revêtu de la Robe Taler, en attendant que le nombre de ses compagnons soit au complet ...
Pour sa destinée royale et mystiquement sacerdotale ...
Pour sa mission prophétique dans le Cri Silencieux de l’Agneau ...
Pour en arriver là il a bien fallu du temps et de la grâce. Pour faire sauter les conséquences négatives de la conscience de culpabilité et les conséquences négatives du sentiment de culpabilité, ce que l’on appelle la névrose abortive , il a fallu revenir au réel de l’enfant qui lui sait patienter, attendre, prier, comprendre, avoir confiance et rester en gratitude.
Il a fallu même expliquer : Vous savez, vous avez des enfants, vous en avez conçu et ils sont encore là, leurs cellules biologiques sont encore vivantes, elles sont leur présence biologique et personnelle encore vivante en vous : ils ne sont pas morts ; ils attendent leur véritable naissance, une autre naissance, préparée pour eux et… pour vous !
Ils vont enfin également devenir les membres vivants de notre Famille vivante : ils vont être justifiés, intégrés en Jésus et lavés de la tache très lourde du péché originel. Nous ne somme pas là pour leur donner la vie, mais infiniment plus : pour les engendrer à la vie surnaturelle, à la grâce sanctifiante, à l’envoi en mission dans une Union Transformante ! Une Célébration du Saint Sacrifice de la Messe les célèbrera au Ciel et sur la terre, avec leur prénom de Baptême eucharistique : c’est la deuxième Messe.
On peut dire que la première Messe, c’est l’entrée en catéchuménat, et la seconde l’Entrée dans le Corps mystique vivant de Jésus vivant, l’entrée triomphale dans l’Eglise spirituelle, dans l’Autel de la Rédemption du monde, dans l’Eglise Militante !
Alleluiah ! Le pape Jean-Paul II a remercié les prêtres qui célébraient la Messe pour ces enfants et plus encore ceux qui les nommaient explicitement à chaque Messe au moment du Memento !
« Parmi les effets de grâce que les enfants qui ne sont pas nés n’ont pas reçus, n’ayant pas reçu le Baptême, il y a deux de ces fruits dont nous pouvons encore contribuer à envelopper les enfants et à faire pénétrer en eux pour qu’ils en resplendissent.
C’est ce que Jésus appelle à la Fin du monde en disant :
« J’étais nu et vous m’avez revêtu, vous m’avez habillé.
- Et quand est-ce que nous T’avons vu être tout nu et que nous T’avons revêtu ?
- En vérité, quand vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu 25, 34-38)
Ce revêtement n’est pas un Sacrement mais il relève quand même du Signe vivant de la Nativité. Il y a un revêtement de l’Intériorité sponsale de Marie et Joseph dans cette TransSpiration active du Père et du Fils comme Epoux et Epouse, et dans la Trinité de Dieu ils ont un Papa et une Maman. C’est exactement le contraire du Shiqoutsim Meshomem qui veut retirer le Papa et la Maman et qui veut retirer l’origine d’Amour de la Lumière.
Un enfant, nous pouvons lui donner la Justification et l’Incorporation.
C’est ce que nous faisons pour petite Marie aujourd’hui. Petite Marie, tu vois, tu es déposée sur notre Autel et tout s’ouvre parce que nous avons pénétré à l’intérieur de ton cœur, nous avons pénétré à l’intérieur de ta conception, nous avons pénétré à l’intérieur de la dilatation de ton Oui, de ton Oui à l’existence, de ta liberté intérieure très pure, très vaste, très puissante, nous avons habité avec le monde angélique dans ce qu’il y a de plus grand et de plus fort en Dieu dans la plus petite petitesse des existences qui est le début de notre acquiescement au nom qui nous est donné, nous avons pénétré dans cette chambre nuptiale qui est la tienne, nous t’avons découverte dans le nom de Marie inscrit dans le Livre de la Vie et nous faisons surabonder la Lumière surnaturelle de la foi pour que tu sois ajustée à Jésus, que tu sois justifiée, que tu sois ajustée à Dieu, que tu sois ajustée à la Lumière née de la Lumière et que tu sois toi-même dans ton âme Lumière divine née de la Lumière divine et désormais inséparée de l’Emanation du Saint-Esprit dans cette Lumière née de la Lumière que tu deviens toi-même dans la Lumière surnaturelle de la foi.
Et voilà donc que s’efface d’un seul coup, comme une Absolution merveilleuse à l’intérieur d’une Flamme désormais inextinguible, la tache du péché originel.
Il y aura encore à offrir beaucoup, à recevoir beaucoup, à surabonder beaucoup, à être transformée surnaturellement et divinement beaucoup, mais voilà qu’ainsi arrachée au pouvoir de la réprobation éternelle par le Sang et le Nom de Jésus, voilà que tu es incorporée et transplantée. Par la foi nous disons à cette montagne de vie qui porte ton nom : « Arrache-toi et vas te planter dans la mer » et l’Arbre de la Croix de Jésus se plante dans tous les instants de ta vie pour que tu sois la terre qui porte l’Arbre de la Croix. Tu fais partie de l’Arbre de la Croix, tu es incorporée.
Sur les cinq effets du Sacrement de Baptême, l’enfant ne peut recevoir que ces deux effets. Marie est très heureuse de pouvoir recevoir cela par la puissance de la Messe. C’est un Baptême eucharistique. C’est l’Agneau qui baptise dans l’Esprit Saint et dans le Feu. Elle est incorporée dans l’Agneau comme membre vivant de l’Agneau. Elle est justifiée, elle est rendue juste, c’est-à-dire parfaitement ajustée à Jésus-Christ crucifié et du coup elle peut participer à l’Eglise militante, elle est incorporée.
Chaque nuit nous les baptisons de désir déjà – là c’est plus que le Baptême de désir – c’est-à-dire que nous réactualisons chaque nuit dans tous les enfants qui doivent vivre et mourir leur Oui originel. C’est comme les âmes du Purgatoire qui ne peuvent pas exprimer une larme de contrition sur des péchés qu’elles ont commis sur la terre s’il n’y pas quelqu’un qui vient en elle et exprime cette contrition en disant : « Ce n’est pas seulement horrible, ces péchés que tu t’étais permis de faire, c’est à pleurer des larmes de sang, et je pleure des larmes de sang que tu aies considéré que ces péchés-là c’était normal ». S’il n’y a pas quelqu’un qui va vers elle, l’âme du Purgatoire ne peut pas avoir une contrition pour ses péchés. C’est pareil pour les enfants. Il faut réactualiser ce Fiat originel de leur innocence qui s’est arrêté, et du coup ils peuvent éprouver et voir se déployer les grandes ouvertures des portes que ce désir de Baptême opère comme dilatation intérieure dans leur Mémoire de Dieu.
Ici, cette dilatation fait partie de la matière, mais la forme elle-même de la Justification et de l’Incorporation est vraiment dans le Cœur eucharistique de Jésus. Quand il y a des apparitions de Jésus Eucharistie, quand l’Hostie se déploie et qu’on voit Jésus dans l’Hostie, c’est toujours un enfant. Je pense par exemple à une amie qui à chaque fois qu’elle allait à la Messe – elle pensait que tout le monde le voyait comme elle – voyait un petit enfant qui se promenait dans les travées de l’Eglise de l’Immaculée Conception et venait s’asseoir sur ses genoux, et puis au moment de la Consécration l’enfant sautait de ses genoux en disant : « C’est le moment, je dois partir », courait vers l’Autel, grimpait sur l’Autel et au moment de la TransSubstantiation s’incorporait et disparaissait dans l’Hostie. Et c’est à ce moment-là que l’Hostie est brisée, déchirée : Jésus crucifié.
L’Eucharistie est vraiment le lieu de la Rédemption embryonnaire du Fils Unique de Dieu dans la Justification et c’est ce qui permet d’éclore ensuite dans un Baptême qu’on appelle le Noël glorieux, qui lui est le propre des surabondances du Noël du cinquième Sceau de l’Apocalypse. Là oui, un seul suffit. C’est un à un, c’est bien évident, parce qu'un seul suffit à entraîner tous les autres. Comme le dit la Messe : « Pro se suisque omnibus », c’est pour toi et c’est pour tous ceux qui sont comme toi, et pour tous les tiens, « pro redemptione animarum suarum », pour la Rédemption de ton âme, « pro spe salutis », pour l’espérance du Salut, « et incolumitatis suae », et ta croissance dans la sainteté ineffable jusqu’à ce qu’elle atteigne sa plénitude, « tibique reddunt vota sua aeterno Deo vivo et vero » désormais d’avoir atteint le Cœur Intime et Substantiel, Hypostatique de Dieu.
Nous célébrons cette Messe de Justification. Ce n’est pas un Baptême d’eau, mais c’est dans le Baptême de désir, à l’orient, à l’occident, au septentrion et au midi. Que ce Baptême de désir s’épanouisse et s’ouvre dans le Nom que Dieu vous a donné en Jésus-Christ Notre-Seigneur.
« Jésus, Marie, Joseph, je vous aime, ayez pitié de nous, sauvez toutes les âmes. Amen. »
Petite Marie, que ce Baptême de Feu vous dépose sur cet Autel dans le Nom qui vous a été conféré pour être transportée et incorporée dans l’Agneau de Dieu dès cette terre pour que votre existence soit un Noël perpétuel, immortel, jusqu’au Noël glorieux de Notre-Seigneur Jésus-Christ entier et vivant. Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen. »
Je vis avec mon enfant chaque moment fort de SA vie surnaturelle, en communion avec la mienne
Les premières fois que nous avons fait des cérémonies pour aider les enfants, il y a une trentaine d'années, ces cérémonies ont attiré du monde mais pas pour les enfants : parce que la Messe aidait la maman, guérissait ses souffrances abortives, lui obtenait une grâce psycho-spirituelle, alors elle allait mieux. A chaque fois je demandais à la mère : « Et cet enfant ? », mais elle ne s’en préoccupait pas vraiment.
Je trouve comme prêtre que ce n’est pas normal. Si nous sommes des êtres spirituels normaux, nous ne cherchons pas exclusivement la guérison psychologique de la personne qui a vu disparaître une vie de sa chair.
Nous cherchons, s’il est encore vivant, à faire respirer, à voir, à trouver où se trouve l’agonisant. Et c’est vrai, il est sur le bord du chemin. Il faut regarder ce qu’il a, où est-ce qu’il est, de quoi il a besoin. Il faut le porter sur notre monture, sur l’âne, avec toutes nos forces, notre patience, notre durée. Nous l’apportons jusqu’à la maison, jusqu’à ce qu’il soit en pleine santé.
Nous regardons, nous ne passons pas à côté en disant : « Celui qui a broyé cet enfant sur le bord de la route, il doit être mal dans sa peau en ce moment », nous ne continuons pas la route, nous nous occupons de celui qui est sur le bord de la route.
Quand les gens participaient à ces Cérémonies, ils le faisaient souvent pour la guérison, pour redonner la vie à la mère, pour qu’elle soit débarrassée par la Confession, par la Miséricorde de Dieu, de la blessure de son avortement, et ils oubliaient l’enfant. C’est grave ! C’est très significatif en même temps. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas faire ces Cérémonies. Mais cela amène tout naturellement à un changement : je vais redonner la vie !
Mais après la Messe de Justification c’est mille fois plus vrai : nous allons être un instrument divin pour donner la vie surnaturelle.
Il faut toujours réorienter ces prières et notre vision, notre considération, notre regard, notre contemplation, pénétrer à l’intérieur, les aimer et ensuite retrouver leur manière à eux de conserver mémoire de leur liberté totale dans l’acquiescement de ce qu’ils vivent… Et ainsi en vase communiquant avec eux, entraînés même par eux, nous allons les irriguer de la surabondance de la grâce divine que nous faisons surabonder de nous à eux ! Communion eucharistique, Transformation divine dans la prière, Effusions de l’Esprit Saint… Alors en les suivant, comme dit Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, en communion des saints avec eux, nous pouvons faire remonter à la surface dans toutes les cellules les génomes animés spirituellement de notre corps primordial, refaire vivre en nous avec eux et comme eux cette liberté originelle, et préparer grâce à eux et leur sainteté nouvelle la Victoire du Cinquième Sceau de l’Apocalypse : la sainteté communicative de notre innocence crucifiée … triomphant dans l’Innocence divine de Jésus.
Avec la première Eucharistie et les suivantes, très clairement, nous allons faire entrer la liberté originelle des premiers instants de Jésus dans le sein de Marie pour nous y conjoindre avec nos enfants … et apporter une force rédemptrice, surnaturelle et divine à cette liberté qui est la nôtre et celle de nos enfants. Et avec eux celle « de leurs compagnons de service », si innombrables !
Et nous conjoindre ensuite par l’âme en nous harmonisant, en entrant dans l’intimité de leur âme pour avoir compassion de ce qu’ils en vivent de leur côté… Par la charité vis-à-vis de ceux qui comme eux n’ont toujours pas reçu la robe nuptiale…
Leur vie contemplative surnaturelle va se déployer, sous le souffle de l’Esprit d’Intelligence et de la science infuse… Nous apprenons avec eux à contempler ce qui s’y produit, parce que lorsque deux intellect-agents se conjoignent se réalise une amitié de Lumière qui fait que l’humanité devient tout à fait elle-même. La Vie et la Vérité sont à nouveau au rendez-vous de notre vocation à la fécondité redonnée à la mesure de la sainteté des derniers temps.
Je dirais même qu’un des meilleurs moyens de retrouver les forces natives de nos trois puissances de vie spirituelle à titre personnel consiste à porter notre attention sur les enfants que nous avons eus et qui ne sont pas nés. Sur tous ensemble ou sur l’un d’entre eux, de toute façon c’est en vase communicant, comme la Menorah de la Bible, que se déploient les deux Oliviers et les deux témoins devant le Seigneur du Ciel et de la terre.
Nous suivons l’enseignement de l’Eglise mais aussi l’enseignement de la métaphysique de l’homme pour voir que ce que nous vivons là n’est pas imaginaire, ni psychologique, ni métapsychique.
J'inscris mon enfant à la Messe Perpétuelle
Troisième acte pour la survie surnaturelle et lumineuse de mon enfant :
Le nourrir tous les jours ...
Pour cela je vais lui donner la surabondance de mes communions quand je vais à la Messe : je lui donne la Présence réelle (en latin on dit la « Res »).
Mais comme je veux qu’il soit nourri tous les jours pour grandir et intensifier sa sainteté et l’efficacité de sa mission tous les jours, je vais l’inscrire à la Messe Perpétuelle... Son prénom (et donc sa présence personnelle) sera placé sur l’Autel pour une Messe chaque jour pendant quarante ans.
Revenons à l'étape précédente : une fois que nous sommes sûrs que notre enfant existe pour nous, qu’il fait notre préoccupation maternelle, paternelle ou fraternelle, au même titre que les survivants, lorsque c’est sûr que c’est vrai, à ce moment-là oui, ça va, voilà, nous allons demander qu'une Messe de Justification soit célébrée pour lui : nous demandons à l’Eglise qu’il obtienne la grâce sanctifiante qu’il n’a pas reçue puisqu’il n’a pas été baptisé.
D’ailleurs c’est ce qu’a dit la Commission Théologique Internationale à Rome en 2007 : Les enfants non-nés ne vont pas au Ciel puisqu’il y a le péché originel, sans que l’Eglise (et les parents) se préoccupent de leur faire cette Miséricorde. Ces enfants peuvent, doivent même, être inondés par la grâce de Dieu. La Commission parle de la préoccupation de l’Eglise pour qu’à travers l’Eucharistie ils puissent être incorporés à la grâce qu’ils n’ont pas parce qu’ils sont encore dans le péché originel.
Extraits du document de la Commission, « L'espérance du salut pour les enfants qui meurent sans baptême » :
« De nos jours, le nombre d’enfants qui meurent sans Baptême s’accroît beaucoup. Cette réalité est due en partie au fait que leurs parents sont non pratiquants, sous l’influence du relativisme culturel et du pluralisme religieux, mais aussi en partie aux conséquences de la fécondation in vitro et de l’avortement. Étant donné ces développements, la question du sort de ces enfants se pose avec une urgence nouvelle. » (Chapitre 2)
« Beaucoup de pasteurs d’âmes ont réclamé une réflexion plus approfondie sur les voies du salut pour eux. Cette nécessaire reconsidération des enjeux théologiques ne peut faire l’impasse sur les conséquences tragiques du péché originel. Le péché originel implique un état de séparation d’avec le Christ, et cela exclut assurément la possibilité de la vision de Dieu pour ceux qui meurent en cet état. » (Chapitre 3)
« Le problème qui se pose aussi bien à la théologie qu’à la pastorale est celui de sauvegarder et de réconcilier deux séries d’affirmations… : celles qui ont trait à la Volonté salvifique universelle de Dieu et celles qui touchent à la nécessité du Baptême comme voie pour être libéré du péché et conformé au Christ. » (Chapitre 4)
Il y a « un chemin de salut pour les enfants morts sans Baptême. D’autant plus pressant est aussi l’appel de l’Église à ne pas empêcher les petits enfants de venir au Christ par le don du saint Baptême. » (Chapitres 5 et 101)
Les théologiens doivent approfondir « une réflexion renouvelée sur les dispositions des petits enfants en ce qui concerne la réception de la grâce divine, sur la possibilité d’une configuration extra-sacramentelle au Christ, et sur la médiation maternelle de l’Église. » (Chapitre 29)
Les pasteurs sont invités par la Commission de Rome à engager leur pastorale approfondissant ce principe : « L’Église professe sa foi et intercède avec puissance pour l’enfant, en suppléant l’acte de foi qu’il est incapable de poser ; là encore, les liens de communion, à la fois naturels et surnaturels, sont à l’œuvre et manifestes. » « L’Église pourrait être à même d’intercéder pour cet enfant. » « De plus, l’Église exprime effectivement un tel votum dans sa liturgie, par la charité même qu’elle manifeste envers tous les hommes et qui se renouvelle en elle dans la célébration de l’Eucharistie. » (Chapitre 98)
« Les multiples éléments que nous avons examinés plus haut offrent des fondements théologiques et liturgiques solides pour espérer que les petits enfants qui meurent sans Baptême seront sauvés et jouiront de la vision bienheureuse de Dieu. » (Chapitre 102)
Nul ne pénètre au Ciel avec la Tache du péché originel. Un avortement ne donne pas automatiquement la disparition du péché originel. Cela, c’est la foi catholique.
Il va donc falloir qu’il y ait une Messe de Justification pour que cet enfant soit pris nommément parce qu’il y a une relation spirituelle, morale et physique à la mère. Attention, j’ai bien dit physique. Il y a une relation réelle comme on dit avec Saint Thomas d’Aquin, une relation réelle vivante corps âme et esprit de l’enfant à une famille de la terre et il a un prénom.
A ce moment-là la Messe de Justification est spécialement célébrée en son nom et pour lui…
Grâce à cette Messe de Justification, l'enfant est incorporé dans le Corps mystique vivant de Jésus et dans une vie humaine pleinement rétablie dans la réceptivité de la grâce sanctifiante.
Il rentre dans les capacités réceptives de tous les fruits des sacrements à partir de ce jour-là, et cela c’est drôlement bien.
Mais je dois dire aussitôt que j’ai été un petit peu déçu, étonné disons, de voir qu’il y a des enfants à qui on a donné un prénom et qui ont été présentés à la Messe de Justification, puis qui ont été oubliés. Comme je vous l’ai déjà dit je crois, je rencontre la maman trois ans après, par chance je me rappelle les six prénoms, mais elle, incroyablement, elle ne se rappelait pas d’eux ! Cela veut dire : « J’ai demandé une Messe de Justification spécialement pour mon enfant et maintenant terminé, je ne suis plus sa mère ». C’est embêtant parce que cet enfant est vivant, il vit pendant tout un jubilé de miséricorde temporelle de l’Eglise militante, il a besoin de nourriture quotidienne.
Mon enfant non-né est mon enfant vivant, il a besoin de nourriture quotidienne pour la croissance de son Union transformante.
Quand nous sommes chrétiens, il a besoin de la nourriture quotidienne pour la croissance de son Union transformante surnaturelle.
Il doit rentrer dans les processus de la croissance de l’Union transformante, la purification :
Première demeure : Il doit être purifié des séquelles du péché originel.
Deuxième demeure : Il doit librement rentrer dans cette Union transformante.
Troisième demeure : « Dans l’Eglise ma Mère je suis l’amour ».
Quatrième demeure : Il doit rentrer dans la quiétude, la disponibilité surnaturelle à la transformation des sept Dons du Saint-Esprit dans un océan pacifique qui rayonne dans tous les Arbres de Vie de ceux qui sont comme lui assoiffés.
Cinquième demeure : Il est disponible aussi pour le passage de Dieu dans sa vie embryonnaire en croissance, pour que Dieu passe par lui pour aider d’autres mères, d’autres pères dans le monde entier, et surtout d’innombrables autres enfants comme lui.
Il doit rentrer dans la croissance de la sainteté chrétienne. Il a besoin pour cela d’une nourriture, il a besoin que l’Eglise, sa famille, continuent de penser à lui.
La Messe Perpétuelle est célébrée pour les enfants non-nés chaque jour dans le monde entier.
J'ai dix-huit enfants, j'ai dix-huit prénoms, les dix-huit je les ai en moi, peut-être que je vais devenir gâteuse, peut-être que mes fonctions dégénératives cellulaires font que je ne vais pas me rappeler à un moment donné, mais je veux que quelqu'un se rappelle, je veux que mes proches se rappellent, je veux que quelque chose soit fait tous les jours pour eux, alors je vais les inscrire à la Messe Perpétuelle.
Chaque jour la Messe est dite, et lorsqu’un enfant est inscrit, son prénom est déposé sur l’Autel.
La Messe est célébrée pour qu’il reçoive la Communion eucharistique et mystique à sa manière, spécialement aménagée pour lui, c’est-à-dire la Réalité vivante de l’Hostie, de Jésus Saint Sacrifice, de Jésus Dieu Vivant et donné, Dieu béni pour venir en lui le nourrir de Sa propre Vie, à partir d’un vrai Sacrement adapté à lui, chaque jour, et c’est sur son nom, nommément, que la Messe sera célébrée pendant quarante ans.
Cela paraît nécessaire puisque nous entendons quelquefois :
« Vous êtes chrétien ?
- Ah oui, moi mon Père j’ai été baptisé, j’ai fait ma première Communion, et maintenant ça va, j’ai tout fait.
- Non, vous n’avez pas tout fait, et vous étouffez puisque vous n'avez pas tout fait.
- Que pouvons-nous faire de plus ? Personne ne nous a jamais dit ! »
Réponse : Le Pape nous invite à prier pour les enfants non-nés.
Je dirais donc, pour résumer tout ce que nous avons déjà dit au sujet de ce Chemin d'Amour pour les enfants non-nés, qu’il y a trois étapes :
Première étape : La restauration et l’entrée dans la vie humaine et dans la famille humaine de l’enfant.
Deuxième étape : La circulation libre de la maternité et de la filiation se manifeste dans ce fait que le nom est donné. Du coup une Messe de Justification est célébrée pour l'enfant et il reçoit la libération de la grâce sanctifiante qu’il n’avait pas reçue puisqu’il n’a pas reçu le Baptême.
Troisième étape : Il faut qu’il soit nourri spirituellement et surnaturellement tous les jours nommément, donc Messe Perpétuelle pour les enfants non-nés pendant quarante ans.
http://catholiquedu.free.fr/non-nesInscriptionMessePerpetuelle.htm
Merci Père Nathan