AUTRES CULTES / LE
JUDAISME
Les Symboles, Abraham, la Population - la Torah, le Tanakh, le Talmud. - Drach: ex. extrait du Talmud: le NOM de 42 lettres, Trinité et Unité
EXEGESE RABBINIQUE, alefbeit, apprentissage vivante de l'Ecriture, avec Rabbi Nathan
Nouveau : " ALEFBEIT "apprentissage messianique |
Trois mille ans d’histoire
|
De
l'harmonie entre l'Eglise et la Synagogue
par le Chevalier P.L.B. DRACH: 2ème
partie format pdf
UNE LETTRE AUX JUIFS QUI S’INTERESSENT A CE QUE DISENT LEURS PROPRES TEXTES SUR LE MESSIE |
PRATIQUES
ET FESTIVALS
: Pratiques aujourd'hui. Fêtes d’institution rabbinique
Dieu, l'Humanité, "le Messie", Sur Terre, Après
la Mort, Credo. |
HISTOIRE :
Grandes étapes de la Vie |
Halakha
et Haggada, deux axes de la Tradition Les grandes compilations |
1-Avant Jésus-Christ : Sadducéens, les Pharisiens, les Hérodiens, les Fanatiques, les Publicains... 2- Après Jésus-Christ : Rabbinisme, Sépharades, Ashkénases, Mysticisme,
Gnosticisme, Kabbale, Hassidisme, Haskala...
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Un juif lui pardonne Un juif se souvient… (témoignage) |
. Halakhah . Révélation et
interprétation |
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De RABBIN Alain Michel (docteur en histoire et enseigne à l’Académie des Sciences et des Arts de Jérusalem)
Si on prend la période du début du 1er Temple sous les rois David et Salomon, le peuple qui se trouvait en terre d’Israël n’est pas polythéiste : particularité religieuse très bizarre pour l’époque. Son message est d’ordre moral, et est transmis grâce à des hommes non moins « bizarres » : les prophètes. Ce sont eux qui finalement vont faire du judaïsme ce monothéisme absolu que nous connaissons aujourd’hui, qui vont en faire également une religion, un mode de vie éthique. Ainsi naît le judaïsme.
L’apparition de la royauté de Saül, vers la fin du Xième siècle avant notre ère, et surtout celle de la royauté unifiée de David vers l’an 1000, marquent une étape très importante de l’histoire d’Israël, en quelque sorte sa véritable entrée dans l’histoire. (A. Lemaire, cité par l’Encyclopédie des religions, F. Lenoir et Ysé Tardan-Masquelier, Bayard. P.245) |
Le message de Moïse est avant tout un message prophétique, et je pense que c’est cela qui est important. L’idée que Dieu s’adresse aux hommes avec des exigences de comportement moral, c’est cela qui fait finalement le judaïsme ; tout tourne autour de cette idée que la Loi – reçue de Dieu à travers Moïse et les prophètes qui lui succèdent – donne un projet particulier à la société humaine. Et c’est au peuple hébreu qu’il est demandé de réaliser ce projet.
Hébreux, Israélites, Juifs…
Précisions : en se référant à la Bible, les
populations qui franchirent le Jourdain pour entreprendre la conquête de
Canaan étaient nommées « Hébreux ». Après le passage du Jourdain
ils reçoivent le nom d’ »Israélites ». Aujourd’hui on continue à
appeler leur langue l’hébreu, de
même qu’on emploie l’adjectif hébraïque En français, on appelle « juifs » (du latin judaeus, de Juda) les israélites rescapés des guerres et déportations en Assyrie et à Babylone (VIIIème au Vième siècle avant notre ère), essentiellement donc des habitants du territoire de l’ancien royaume de Juda et leurs compatriotes restés en Babylonie. Leur religion reçoit alors le nom de « judaïsme » (cf. ; Encyclopédie des religions, F. Lenoir et Ysé Tardan-Masquelier, Bayard. P. 245) Kabbale : Kabbalah, littéralement tradition, désigne à partir du XIIIème siècle, un système doctrinal particulier de la mystique juive. |
R. A. M. – Il
s’agit là d’une 2ème période. Après la destruction du 1er
Temple et l’exil à Babylone, c’est le retour et la reconstruction du Temple.
Les Juifs sont alors devant un choix à faire. Trois tendances se font jour.
Les Sadducéens pensent que la
spiritualité juive ne peut s’accomplir qu’à travers un cadre politique, ils
sont plutôt pour un retour au temps du 1er Temple voulant tout
centrer autour du roi et du pouvoir. Leur lecture du message divin est plutôt
littérale, parce que réactionnaire.
Les Pharisiens, eux, sont un peu le reflet du judaïsme qui s’est développé au contact de l’exil à Babylone. Ils tendent à détacher le spirituel du politique et privilégient l’étude de la Torah. A travers celle-ci, ils renouvellent la lecture de la tradition. Et ce n’est pas pour rien si le premier pharisien que nous rencontrons est Ezra (Esdras). C’est lui, par exemple, qui institue la lecture de la Torah ‘Né 8), c’est-à-dire qu’il fait la connaissance de la Torah un objzt démocratique, et non plus aristocratique comme auparavant, puisqu’il était un privilège des prêtres et de la tribu de Lévi.
Pour les Esséniens, la prophétie n’a pas disparu. Ce qui est important ce n’est ni le politique, ni l’étude, mais d’être attentif aux messages que Dieu continue à prodiguer par ses prophètes et de se comporter en fonction de ces messages.
Le judaïsme tel que nous le connaissons aujourd’hui est
l’héritier du judaïsme pharisien.
En effet la destruction du Temple en l’an 70 de notre ère entraîne la
disparition de l’appareil à la fois culturel et politique qui était
indispensable aussi bien pour le courant sadducéen que pour les Esséniens. Les
Esséniens vont sans doute se prolonger, dans une certaine mesure, à travers le
christianisme, mais ça c’est une aventure qui sort du peuple juif.
R.A.M. – Le judaïsme, après la destruction du Temple, devient mono-expressif. Jusque là il y avait une pluralité de façons de comprendre le judaïsme ; à partir de là il y a un monopole du judaïsme qui s’exprime à travers le judaïsme rabbinique au sein duquel se manifeste un autre type de pluralité qui s’exprime dans des écoles différentes : Hillel et Shammaï, et, plus tard, toutes les grandes tendances du judaïsme rabbinique, les traditions séfarade et ashkénaze, etc.
Que devient ce judaïsme sans le Temple,
devenu 100% pharisien, et en grande partie exilé ?
R.A.M. – Depuis que le Temple a été détruit, dit-on, Dieu qui ne peut plus être présent dans le Temple, est dorénavant présent entre les quatre coudées de la Halakha (Ensemble de la législation juive est désigné par ce terme générique qui signifie aller, marcher).
C’est de là, en effet, que date le Talmud, réactualisation constante de la Torah par les pharisiens et
les rabbins qui permettent ainsi aux juifs de faire face aux nouveaux problèmes
qui se posent. Effectivement la Loi (l’étude et le vécu) va devenir centrale.
Dès 70, Rabbi Yohana ben Zakaï prend
un certain nombre de décisions par rapport à ce que l’on doit faire maintenant
que le Temple n’existe plus. Par exemple, comment fêter Pâque ou Soukkot ? Des discussions
s’élèvent, des interprétations prennent naissance autour de l’interprétation
des Ecritures. Ainsi s’élabore peu à peu la Loi
orale.
après la rédaction du
Talmud, en 500, comment se fera l’unité des juifs présents alors sur tout le
bassin méditerranéen en Babylonie, et même au-delà ?
R.A.M. – En réalité, le Talmud n’a jamais été clos. On a continué à l’interpréter, à se poser de nouvelles questions. Pour les résoudre, on écrit aux grands décisionnaires de la Loi, et ils répondent. Ces rabbins sont en Babylonie d’abord, puis, lorsque les centres spirituels se déplacent, en Espagne et dans le nord de la France et en Allemagne. Ainsi naît tout une littérature (les responsa) qui complète et actualise en permance le Talmud.
De temps en temps, un maître du judaïsme, comme on le verra pour Maïmonide et au plus tard Joseph Karo au XVIème siècle, essaie de faire une synthèse, et propose un code qui résume l’état présent de la halakha. Il se passe alors la même chose que pour le Talmud : on interprète le code et on y ajoute des commentaires.
Tous se réfèrent au même ensemble. Encore aujourd’hui , pour considérer la façon d’être juif, on parle parfois de « l’océan de la Loi » - qui a commencé avec les Phrisiens et qui n’a jamais cessé de se développer.
R.A.M. – L’éparpillement fait que des traditions différentes se développent, mais l’essentiel ne varie pas. Le texte de la Torah lu le samedi est le même dans une synagogue séfarade ou ashkénaze. La mélopée ne sera pas la même parce que chacun a développé sa propre tradtion musicale, mais c’est le même texte, lu en hébreu, partout.
Jusqu’au XVIIIème siècle, les juifs, qui vivaient dans un monde qui ignorait l’athéisme et le laïcisme que l’on connaît aujourd’hui, bénéficiaient d’une autonomie très grande, de sorte que leur appartenance religieuse était aussi nationale. C’est vrai qu’ils n’étaient pas un peuple vivant sur sa terre faite de nombreuses petites communautés ayant chacune leur autonomie.
En fait les juifs étaient alors soumis
à leur propre loi plus qu’à celle du pays où ils vivaient ?
R.A.M. – Ils jouissaient d’une très grande autonomie juridique. La Pologne au XVI-XVIIème atteint un sommet avec le Conseil des quatre pays, constitué des différents rabbins et dirigeants communautaires de l’ensemble de la Pologne, de la Lituanie et de toute cette région ce conseil avait pratiquement droit de vie et de mort sur chaque juif !
Un grand changement se produit lors de la Révolution
Française qui supprime la possibilité d’autonomie des groupes minoritaires.
Dans un Etat-Nation, un groupe minoritaire ne peut avoir un fonctionnement
propre, indépendant de la loi du pays.
C’est à ce moment-là, en un sens, que le judaïsme devient une religion – en
Occident, tout au moins – en perdant sa dimension nationale. C’est d’ailleurs,
ce que dit le Comte de Clermont-Tonnerre à l’Assemblée Nationale en 1789 lors
du premier débat sur le sort des juifs : il faut tout donner aux juifs en tant qu’individus, et tout leur
refuser en tant que nation. Les juifs, pour être émancipés et participer à
la modernité, se voyaient forcés de renoncer à leur dimension nationale. On
devenait français de religion juive, et
non sujet royal appartenant au peuple juif, ce qui est complètement
différent. Il y a un événement qui transforme profondément le judaÏsme.
Le judaïsme actuel ne porte-t-il pas
aussi les conséquences de la perte du sens des valeurs spirituelles et de
l’athéisme ?
R.A.M. – Dans ce contexte se développe un paradoxe. Beaucoup de juifs acceptent de devenir des citoyens de religion juive, mais comme ils deviennent athées, ils ne sont plus citoyens de religion juive, mais d’origine juive.
Il semblerait que l’attachement à l’identité nationale du judaïsme est tellement fort que beaucoup de juifs ne peuvent pas la perdre. Souvent, il s’agit de juifs profondément déjudaïsés au plan de la connaissance et de la pratique, mais qui restent juifs parce que, dans leur inconscient, cette appartenance nationale existe encore. Ils se sentent profondément français, mais savent que dans une certaine dimension de leur personnalité, ils sont juifs. Il se crée une catégorie de juifs particuliers : les juifs laïcs en diaspora.
Les juifs sionistes eux, choisissent l’émancipation, dans leur propre cadre national. Le sionisme moderne : nous pouvons entrer dans la modernité, mais en restant juif nationalement, pas seulement de manière religieuse, ou par ascedance, mais parce que j’ai fait un choix nationale volontaire, d’appartenir au peuple juif, et pour que ce choix puisse se réaliser, il faut venir en Israël.
Le sionisme, c’est aussi une réponse à
la nouvelle forme d’antisémitisme qui naît avec l’Etat-Nation ?
R.A.M. – Bien sûr. Mais c’est assez complexe. Le sionisme est à la fois une réponse à l’antisémitisme, et une prise de conscience que l’émancipation classique n’est pas une solution à l’antisémitisme.
Un sioniste, même s’il n’est pas un juif « religieux » est relié de manière très profonde à l’identité juive fondée sur la tradition religieuse même s’il ne la vit pas au quotidien par l’accomplissement des commandements.
Par exemple, il serait absurde pour un juif israélien moyen de ne pas avoir de lien avec la Bible ou avec la tradition orale, cela fait partie du bagage national du peuple juif. La source de la culture nationale d’Israël est alimentée par ce que les rabbins ont fait pendant 2500 ans.
pourriez- vous tracer un portrait du
juif du XXIème siècle ?
R.A.M. – Toutes les études se recoupent. En Israël, les juifs se répartissent ainsi : 18 à 20 % de religieux, 18 à 20 % d’athées et tous les autres, 60%, se considèrent traditionalistes, c’est-à-dire reliés au judaïsme religieux, bien que ne pratiquant qu’occasionnellement.
Par ailleurs, les communautés juives de
la dispersion sont nombreuses : si environ 40 % du peuple juif se trouve
en terre d’Israël 60 % est en exil.
C’est un défi : comment aujourd’hui les Israéliens juifs religieux ou non,
mais qui se reconstruisent une identité nationale particulière, vont-ils
continuer à avoir des relations avec les juifs de diaspora, qui eux n’ont pas
la même aventure et donc n’ont pas le même vécu du judasme ? Comment
fonctionner ensemble alors que nous avons un vécu d’identité qui est
extrêmement différent ?
Zohar : Le « Livre des
splendeurs de la Loi »,
Sanhédrin : Institution suprême des juifs à l’époque du second Temple, assemblée composée de soixante et onze membres, chargée des affaires religieuses, judiciaires et politiques. Texte
massorétique : En Palestine et en Babylonie, entre le VIIème et le
Xème siècle les « maîtres de la massore », ba’alé massoret, créèrent des signes graphiques pour fixer les
textes de la Bible pourvus de notes, appelés textes massorétiques. Protocole des sages de Sion : Fabrication de toute pièce par les Illuminatis d’un faux document rendant compte d’une prétendue réunion secrète de dirigeants juifs conspirant pour amener le monde sous domination juive, pour faire haïr ces derniers à leur place et rendre possible l’holocauste. Bien qu’il ait été prouvé qu’il s’agissait d’un faux grossier, ils furent et sont encore diffusés par la propagande antisémite. La Shoah : Génocide
entrepris contre les juifs par le régime nazi. Le 20 janvier 1942 eut lieu à
Berlin la conférence de Wannsee à laquelle fut présentée la « solution finale ».
5 à 6 millions de juifs furent exterminés. Pendant l’été 1944, à Auschwitz,
les fours crématoires brûlèrent plus de 20 000 cadavres par jour. Les
événements et le nombre approximatif des victimes sont aujourd’hui bien
établis. |
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V-587 av.
j-c : destruction du 1er Temple, 1er exil sous
Nabuchodonosor - 537 : retour d’exil - 332 : début des grandes conquêtes d’Alexandre le Grand 165 av. j-c :
révolte des Maccabées, début de la période hasmonéenne - 60 : Pompée impose le joug romain sur la Judée 70 ap. j-c : 1ère
révolte juive en Judée, destruction du second Temple par Titus - 135 : 2ème révolte avec Bar Kokhba, destruction complète de Jérusalem sous Hadrien 220 :
compilation de la Mishna par Yéhouda haNassi (enseignement des tanaïm 425 : abolition du sanhédrin 500 : fin de
la période talmudique (enseignement des amoraïm) VIIème s. : fixation du texte massorétique de la
Bible
589-711 : domination des
wisigoths en Espagne (persécutions) 882-942 : Saadya Gaon en Babylonie. 1040-1105 :
Rachi de Troyes 1099 : 1ère croisade, nombreux progroms au bord du Rhin 1138-1204 :
Maimonide 1242 : 24 charretées de Talmud brûlées à Paris XIIIème s. : rédaction du Zohar 1290 : expulsion des juifs d’Angleterre 1306 et 1394 : expulsion des juifs de France 1391 : conversions
forcées en Espagne (les marranos) 1492 :
expulsion des juifs d’Espagne De nouvelles
communautés se créent en Terre Sainte, Turquie et Pologne-Lituanie. 1567 : le Shoulkhan Aroukh de Joseph Karo, Safed 1648 :
massacres en Pologne lors de l’invasion cosaque de Khmielnitsky 1654 : création d’une communauté
à la nouvelle-Amsterdam (future New York) 1666 :
apostasie de Shabbataï Zvi, le faux-messie 1720 :
naissance du Hassidisme en Podolie fin XVIIIème s. : 1ère émancipation en France et aux Etats-Unis fin XIXème s. : 2ème émancipation e Europe occidentale 1880 : début
de l’antisémitisme moderne 1881 : pogroms en Russie 1894 : l’Affaire Dreyfus 1897 : « L’Etat juif »
par Théodore Hertzl, début du sionisme politique XXème s. Fortes émigrations vers les Etats-Unis et la
Palestine
1904 : diffusion du « Protocole des sages de Sion » 1933-1945 : le
Nazisme et la Shoah 1948 : déclaration
d’indépendance d’Israël |
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De Jean-Marie Allafort
Ta loi fait mes délices ! (Ps 118,
77)
Telle est l’affirmation que fait sienne tout juif
« religieux », qui ne se lasse jamais de scruter la Loi pour en
découvrir toute la saveur et en observer avec amour les commandements. Essayons
de comprendre de quoi il s’agit.
LA QUESTION DE LA LOI et des
commandements dans le judaïsme est un sujet délicat et complexe qu ne peut se
réduire à quelques stéréotypes ou schémas simplistes. La Loi donnée par Dieu à
Moïse est le lieu de toute réflexion sérieuse sur IsraËl et sur le judaïsme.
les mots pour le dire
En hébreu, plusieurs mots désignent la
réalité de la Loi.
le premier terme utilisé est Torah, qui signifie « enseignement » dans un sens large,
ou « loi » dans un sens plus étroit. De fait, la Torah comme livre
(Pentateuque) contient deux genres littéraires qui sont considérés comme
enseignement divin : le prescriptif (les commandements) et le descriptif
(les récits). On ne peut donc réduire la Torah à son aspect législatif. La Torah au sens fort du terme est un enseignement
de Dieu.
L’ensemble de la législation juive est désigné par le terme générique de halakhah, mot venant de la racine halakh qui sigifie aller, marcher. Sous cet angle la loi juive est vue comme un processus dynamique et une mise en application dans une situation concrète qui évolue avec le temps et qui oblige en permanence à reconsidérer ces modes d’applications. La halakha, pour le juif, c’est le sens de la marche, c’est le chemin qui conduit vers Dieu lui-même, un moyen pas une fin.
Lorsqu’on veut parler d’un commandements précis, on le
désigne par le mot mitsva qui vient
de la racine hébraïque signifiant « ordonner ». Une mitsva
est un ordre de Dieu à l’homme. Dans le jardin d’Eden, la première parole que Dieu adresse à Adam est un commandement : « Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre… » (Gn 1, 28). Le Dieu créateur se révèle à l’homme à travers
un commandement le mettant d’emblée dans une position d’obligé et de responsable. Le premier mot de Dieu est pour mettre l’homme face à sa responsabilité. Le judaïsme insiste sur le lien étroit qui existe entre la création et la révélation (le don de la Torah) car la Loi est en vue de l’utilisation du monde selon le projet du Créateur ou, en d’autres termes, de la réhabilitation du monde en tant que créé.
La tradition juive établit que la Torah contient 613 mitsvot divisées en deux catégories :
248 mitsvot positives (tu feras…) qui correspondent, suivant la tradition des sages du Talmud (Makkot 23b), au nombre de parties dans le corps humain.
365 mitsvot négatives (tu ne feras pas…) qui correspondent au nombre de jours d’une année solaire.
Ces 613 commandements sont en quelque sorte des têtes de chapitres qui doivent être explicités en vue d’une mise en pratique concrète.
Prenons par exemple le commandement honore ton père et ta mère qui au premier abord, semble clair et précis, mais en réalité pose la question de son interprétation en vue de sa mise en pratique. De fait, pour que tel commandement soit réalisé concrètement, il faut passer par l’interprétation qui permet le passage de l’énoncé général à une mise en pratique dans une réalité qui évolue. Il faut expliquer la loi en assurant son passage du général au particulier. Ce travail d’interprétation est indispensable et n’est pas un appendice contingent ajouté mais une partie organique de la Loi elle-même. Ainsi pour la loi d’honorer son père et sa mère, les sages, suite à une exégèse serrée du texte, vont fixer un minimum requis pour sa mise en application concrète : « Nos maîtres enseignent : qu’est-ce que craindre et qu’est-ce qu’honorer ? Craindre c’est ne pas s’asseoir sur leur siège, ne pas les contredire ou prendre fait et cause pour eux dans un débat. Honorer c’est les nourrir et les désaltérer, les habiller et les chausser, les aider à entrer et à sortir. « hilkhot Mamrim 6,3)
La Loi juive se fonde sur une révélation minimale et sur une interprétation maximale. Les commandements ne sont pas des idéaux mais un mode d’appropriation de la réalité en vue de la sanctifier.
La tradition juive distingue donc entre les commandements de la Torah (613) et les commandements rabbiniques (bien plus nombreux) qui les explicitent et les amplifient. Certains commandements rabbiniques n’ont aucun encrage dans l’Ecriture, mais ont été fixés pour faire une « haie » autour de la Loi, c’est-à-dire pour protéger l’esprit de la Loi face à de possibles risques de dérapage quant à l’interprétation. Enfin, certains de ces commandements rabbiniques sont liés à des circonstances historiques précises et n’ont pas à priori de justification scripturaire. Il n’en reste pas moins qu’ils sont considérés comme Parole de Dieu puisqu’ils émanent des Sages.
Pour bien saisir la
« centralité » de la Loi pour le juif religieux il faudrait pouvoir
parler de tout ce qui fait son quotidien. Tous les gestes de sa vie sont des
occasions d’accomplir les commandements de Dieu. Depuis le matin où, en ouvrant
les yeux il se tourne vers Dieu, jusqu’au soir où il remet son existence dans
les mains de Créateur, le juif religieux essaie de conformer sa vie à l’idéal
de la Torah par la mise en pratique
des commandements qui sont l’expression de la volonté divine. Les commandements
touchent les relations entre l’homme et Dieu, l’homme et le monde, l’homme et
autrui et l’homme avec lui-même. Aucune structure de la réalité n’échappe au
monde de la halakha.
La Loi, dans la conception rabbinique, ne sauve pas celui qui l’accomplit pas plus qu’elle ne le justifie.
Cette problématique souvent évoquée et émanant d’une fausse interprétation du texte paulinien est étrangère à la pensée des sages qui insistent d’avantage sur le commandement comme service désintéressé de Dieu : « Rabbi Eléazar ben Zadok a dit : « Accomplis les commandements pour l’amour de leur Auteur « (Nedarin 62a).
Dans la pensée du judaïsme rabbinique d’ailleurs, les
questions de salut et de rédemption ne sont pas premières.
Universelle tout en les distillant dans
le cœur et la vie de son peuple.
Le rocher (le précepte moral universel
hors de portée de l’homme et qui l’écrase) est
réduit, par la Loi, en un sable fin et onctueux qui pénètre la pierre du
cœur de l’homme pour le faire battre comme un cœur de chair. La La Loi juive ne
se réduit pas à une morale. La Torah, en effet, comprend des commandements
culturels, ainsi que des ordonnances qui ne donnent pas prises à la
rationalisation. Il est clair que le sacrifice de la vache rousse ( Nb 19) ou l’interdictio n de manger du
lapin ne sont pas des actes moraux ou immoraux.
D’autre part, la morale naturelle
universelle est entièrement présente dans la Bible et déductible des Ecritures.
Mais ce que le discours moral habituel ne perçoit pas, c’est le fait que la Loi
juive intègre toutes les exigences de la Loi Loi contient dans sa forme
l’essence de toute morale qui est parole de Dieu adressée à l’homme, Davar. La Torah et ses commandements ne sont pas des prétextes à servir
l’intérêt de l’homme mais à faire la volonté de Dieu.
La mise en pratique des commandements
est liée à l’étude de la Torah, approfondissement
nécessaire pour une mise en pratique adéquate et une recherche de sens et de
signification jamais close. Il ne s’agit pas d’accomplir de façon magique des
rites ou des gestes mais de prendre conscience à chaque instant de l'existence
que tout vient de Lui et de vouloir faire sa volonté : « Pour accomplir un précepte l’intention est
nécessaire. » (Berakhot 13a) De plus, les .
attitudes extérieures doivent essayer
de correspondre à une attitude intérieure :
« Un disciple de la Torah dont l’intérieur n’est pas comme l’extérieur n’est pas un disciple. » (Yoma 72b).
En conclusion, on peut dire que, pour le juif religieux, la Loi est le lien réel de la foi, qui n’a pas de consistance en dehors de la mitsva. D’une certaine façon l’acte répétitif du commandement, intégré et intériorisé, crée en l’homme une seconde nature. L’homme juif religieux par sa vie devient Torah vivante.
La Kasherout
ON APPELLE KASHER les aliments jugés « aptes » à la consommation suivant les lois alimentaires bibliques et rabbiniques. L’ensemble de ses règles sont appelées kacherout (aptitude). Bon nombre de ses lois trouvent leur appui scripturaire dans le livre du Lévitique (ch. 11) qui dresse une liste détaillée des animaux impropres à la consommation. Ces lois ne concernent pas les fruits et les légumes. La loi fondamentale de la kacherout est l’interdiction de consommer le sang (Lv 7, 26-27). Il en résulte un certain nombre de procédures obligatoires dans la préparation de la nourriture, depuis l’abattage de l’animal jusqu’à sa cuisson. La séparation du lait et de la viande est un autre principe fondamental de la kacherout dérivé de l’injonction biblique : « Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère » (Ex. 23, 19). Il est ainsi interdit de manger dans un même repas du fromage et du poulet ou de mélanger une sauce à la crème fraïche avec un rôti de veau. De nombreuses autres règles sont liées à cet interdit. |
Le Shabbat
TERME HEBREU signifiant
« repos » qui apparaît pour la première fois dans le livre de la
Genèse au terme de l’œuvre de la Création (Gn
2, 1-3) et qui désigne le septième jour de la semaine. C’est un jour de
repos ordonné par Dieu dont l’injonction est répétée 48 fois dans le
Pentateuque. Le Shabbat est le
signe de l’alliance conclue entre Dieu et son peuple ( Ex 31, 13). Le peuple, de par son élection, est appelé à
sanctifier le temps par le respect du Shabbat
d’abord et des autres fêtes ensuite. C’est un jour saint qui donne sens à
toute son existence et qui l’oriente. En Israël, pour signifier quelqu’un
respecte les commandements, on dit de lui qu’il est « gardien du Shabbat ». Dans l’Ecriture, il y
a un interdiction formelle d’accomplir quelques besogne que ce soit le jour
de Shabbat. La tradition fixe au nombre de 39 les
travaux principaux interdits ce jour-là. « Un seul homme pèche et tu ·
t’emportes
contre la Communauté tout entière. » (Nb 16, 22) Rabbi Shimeon bar Yoha¨a enseigné une
parabole… Des hommes se trouvaient sur un bateau. L’un d’eux prit
une tarière et commença à percer un trou sous sa propre place. Ses compagnons
lui dirent : qu’est-ce que tu
fais ? – Il leur répondit : que
vous importe ? N’est –ce pas à ma
propre place que je fais un trou ? – Ils lui répliquèrent : mais les eaux vont monter et engloutir le
bateau avec nous tous. |
Le Kaddish
QUE SOIT BENI,
célébré, glorifié, exalté, honoré, magnifié et loué le nom du
Saint-Béni-soit-il au-dessusde toute bénédiction, chant, louange et hommage,
qui sont prononcés dans le monde ; Et on dira : amen Que les prière et les supplications de tout Israêl soient accueillies par leur Père céleste. Et on dira : amen Que la paix plénière nous vienne d’en haut sur nous et sur tout Israêl. Et on dira : amen Que celui qui établit la paix
dans les hauteurs l’établisse aussi parmi nous et sur tout Israël. |
MENORAH
CANDELABRE à sept branches, dont on trouve la description Ex 25, 31 et sq, une des pièces maîtresses du mobilier du Tabernacle (sanctuaire portatif qui accompagnait les israélites dans le désert), puis du Temple. « Tu feras un
candélabre d’or pur… Six branches s’en détacheront sur les côtés.. Puis tu
fabriqueras au nombre de sept, les lampes qui doivent garnir le candélabre
et on les disposera de manière qu’elles projettent leur clarté en avant de
lui… « (Ex 25, 31 et sq): |
Un juif
lui pardonne
J’AI GRANDI comme fils d’un homme en
colère. Survivant de l’holocauste en Hongrie, mon père était en colère contre
ses compagnons juifs parce qu’ils n’avaient pas résisté aux Nazis ; en
colère contre ses compagnons hongrois qui n’avaient rien fait pour sauver leurs
voisins juifs et qui même se réjouissaient de leur disparition ; en colère
contre les Chrétiens qu’il accusait d’avoir préparé le chemin de l’holocauste
par leurs enseignements chargés de mépris antisémite ; et finalement en
colère contre Dieu qui avait choisi le peuple juif et avait ensuite semblé
l’abandonner.
Mon père n’a jamais cessé de croire en
Dieu ; mais après la guerre il décida de punir Dieu en refusant de le
prier. A la maison, nous étions tous d’accord que Dieu existait, mais il était
considéré comme inconséquent. Nous observions les commandements non pour
l’amour de Dieu, mais uniquement pour les martyrs. Nous observions le judaïsme
en leur mémoire : les commandements étaient liés à eux. Dans la synagogue
des survivants dans laquelle, jeune garçon, j’allais avec mon père, je ne me
rappelle guère de personnes priant. Les hommes parlaient entre eux de
politique, des affaires, de la famille, de la guerre, de tout, sauf de Dieu.
C’était une synagogue d’hommes sans foi :et parmi ceux qui reconnaissaient
que Dieu existait (et certainement la plupart d’entre eux), peu étaient prêts à
croire à la bienveillance de Dieu.
Puis il y eut les six jours de juin
1967. Immédiatement après la guerre, mon père et moi avons pris l’avion pour
Israël : j’avais 14 ANS. A Jérusalem, nous avons rejoint des foules
marchant comme dans un rêve vers le Kotel,
le Mur Ouest. Là, mon père pleura. Peut-être qu’il s’autorisait enfin à
pleurer sur les victimes, plutôt que de rage contre les criminels et les
spectateurs.
Au Kotel
j’ai prié, peut-être pour la première fois. J’avais toujours récité les
prières par routine : les phrases en hébreu sortaient de moi, parfaitement
accentuées, mais incompréhensibles, comme si quelqu’un parlait à travers moi,
Maintenant, pourtant, je me prosternais devant les grandes pierres et lisais
les prières lentement, savourant les paroles comme des prophéties :
« Rassemble nos exilés de parmi les
nations… Retourne à ta Cité, Jérusalem.. Béni es-tu, qui fais fleurir la
puissance de rédemption ». Je me demandais comment les juifs dans le
passé avaient pu trouver la force de répéter ces prières, les préservant de
moments de revendication. Et je me sentis reconnaissant d’être juif à ce
moment-là, quand foi et réalité fusionnaient.
Durant ces semaines, mon père et moi
avons découvert Dieu. Le passage d’Auschwitz
à Jérusalem balayait le doute, l’infidélité. Si les juifs avaient pu se
détourner de Dieu à cause de l’holocauste, en revanche, il était raisonnable
d’adhérer à Lui, maintenant. Dieu avait fait Teshuva, repentance ;
et avec la magnanimité des vainqueurs, nous lui pardonnions.
L’histoire, bien que pas toujours
explicable, était devenue rétroactivement supportable. Enfin les évènements
tournaient exactement comme la Bible l’avait prévu, exactement comme les juifs
avaient cru que cela serait. Mais peut-être encore plus étrangement. Nous
avions été témoins de notre résurrection, nous levant de nos tombeaux, de
retour dans la Bible, au temps de notre jeunesse
victorieuse. Quel juif, dans l’été
1967, ne croyait pas dans le Dieu d’Israël ?
Talmud,
midrash, targum, termes souvent entendu mais difficiles à situer. Le Père
Michel Remaud, à Jérusalem depuis 22 ans, spécialiste de la tradition juive
nous donne des clés pour aborder cet univers de la littérature dite rabbinique,
fondement de l’étude, qui est au cœur de la vie juive.
PRESENTER en quelques lignes un
ensemble aussi vaste et complexe que la littérature rabbinique est un exercice
périlleux. On risque en effet de passer sous silence des éléments importants(
et surtout de présenter sans les nuances nécessaires des points sur lesquels la
recherche est loin d’être unanime, au risque de faire passer les hypothèses
pour des certitudes.
Avant de parler de littérature
rabbinique, il faut souligner que la tradition d’Israël, pendant des siècles,
est restée orale. Ce n’est probablement qu’au début du quatrième siècle qu’on
s’est résolu à l a mettre par écrit. Les Sages du courant pharisien, qui est
devenu plus tard celui des maîtres de la Mishna et du Talmud, prohibaient
sévèrement de conserver par écrit des textes autres que bibliques.
Pour eux, l’Ecriture ne va pas sans une
« tradition » par laquelle la parole de Dieu est reçue, traduite dans
la pratique, enseignée et transmise. La tradition est par nature vivante :
c’est l’activité du peuple qui assimile la Révélation. La mise
par écrit pouvait apparaître comme une
contradiction, puisqu’elle avait pour effet de figer ce qui devait rester
vivant. Le chapitre 8 du livre de Néhémie, considéré traditionnellement comme
la naissance du judaïsme, nous fait assister, au moins symboliquement, à cet
accueil de la Parole par Israël. Ce qui est lu dans « le livre de la Loi
de Moïse » est entendu par le peuple, traduit et expliqué (Ne 8, 7-8).
On a probablement ici le schéma de ce
qui va devenir, pendant la période du second
Temple, l’assemblée synagogale.
Cette tradition vivante, qui se
renouvelait et s’enrichissait tout en restant fidèle à elle-même, s’est peu à
peu structurée selon deux axes, que l’on désigne par les mots hébreux de halakha et de aggada.
de la Tradition
Le propos de la halakha est de régir la
vie juive, publique et privée, dans les domaines religieux et civils. Le terme
de aggada désigne tout le reste : considérations spirituelles, exégèse,
récits, spéculations sur le sens des mots, etc.
Cependant, la halakha n’a pas pour seul
objet de définir des normes : dans les discussions halakhiques, entre
aussi la gratuité de l’étude de la Parole de Dieu pour elle-même.
Précisons enfin que halakha et aggada ne désignent pas deux séries de textes
distinctes l’une de l’autre, mais deux styles, qui sont mêlés, dans des
proportions variables, à l’intérieur des mêmes sources.
Les
grandes compilations
La plus ancienne compilation officielle
conservée par la tradition est la Mishna. Il s’agit d’un recueil de
(promulgué vers l’an 220 de notre ère
par le président du sanhédrin, Rabbi
Yéhouda hanassi (Rabbi Juda le Prince), connu aussi sous la désignation de
Rabbénou haqqadosh (notre saint maître), ou, tout simplement, de Rabbi.
La Mishna est divisée en six ordres et
subdivisée en traités, selon un plan systématique. L’ordre dit « des
fêtes » (mo`ed) comprend par
exemple les traités Shabbat, Rosh-hashana, etc.
Même si la Mishna comporte plus de cinq
cents citations de l’Ecriture, beaucoup des règles qu’elle contient n’ont pas à
proprement parler de fondements bibliques et s’appuient uniquement sur des
traditions.
Promulguée dans une période de retour à
une stabilité institutionnelle après les catastrophes du début du siècle, la
Mishna est l’instrument d’une unification de la pratique, alors que le judaïsme
du second Temple était plus souple et plus varié. Précisons enfin que la
fixation de la Mishna a probablement précédé d’au moins un siècle sa mise par
écrit. Dans des sources postérieures à 200, on trouve encore l’interdiction
d’écrire la tradition.
De quelques années posterieure à la
Mishna est la Tosephta (supplément),
construite sur le même plan que la Mishna. Parmi les nombreuses hypothèses
proposées pour expliquer l’origine et le statut de la Tosephta, l’une des plus
vraisemblables y voit une sorte de « deuxième édition » de la Mishna,
complétée et précisée. Ce serait donc l’amorce du travail qui va devenir plus
tard celui du Talmud.
A la même époque que la Tosephta, apparaissent les premières
compilations midrashiques portant sur les quatre derniers livres du
Pentateuque. Ces midrashim, appelés parfois halakhiques,
contiennent en effet une forte proportion de halakha (plus de la moitié
pour certains d’entre eux). Il n’est pas toujours facile de savoir si le but de
ces passages halakhiques est de dégager de l’Ecriture des normes pour la
pratique, ou au contraire de relier un peu articiellement à l’Ecriture des
traditions indépendantes. Les noms des Sages qui sont cités dans ces midrashim,
les tannaïm sont pour une bonne part
les mêmes que ceux dont la Mishna cite les noms.
Dans les écoles rabbiniques, la Mishna
va faire elle-même l’objet de commentaires, qui constituent la matière de la
Guemara (complément). La Guemara rapporte les discussions des maîtres de
l’antiquité sur les thèmes énoncés par la Mishna.
Schématiquement, on peut dire que le
Talmud est l’ensemble constitué par la Mishna et la Guemara. Contrairement à une idée réçue, le Talmud n’est pas un
code, mais plutôt un débat, qui reste souvent ouvert. La Mishna ayant été enseignée
dans les écoles rabbiniques en terre d’Israël et ne Babylonie, le Talmud a pris
la forme de deux compilations distinctes, sensiblement différentes l’une de
l’autre : l’une appelée Talmud de
Jérusalem, élaborée en fait en Galilée, l’autre connue sous le nom de Talmud de Babylone.
Le Talmud de Babylone (le Babli) est
trois foix plus ample que celui de Jérusalem. Il contient beaucoup plus de aggada (mais paradoxalement l’essentiel
de sa aggada provient de la terre
d’Israël), et son élaboration s’est poursuivie un siècle après la clôture de
celui de Jérusalem, qui était terminé à la fin du IVème siècle ou au début du
cinquième. Depuis le début du cinquième siècle, le centre de la vie juive s’est
déplacé de la Galilée en Babylonie, et les académies babyloniennes, héritières
sans interruption de la tradition du Babli,
sont restées l’autorité de référence dans tout le monde juif jusqu’au début
du deuxième millénaire. C’est ce qui explique que, lorsqu’on parle du Talmud
sans autre précisions, il s’agit de celui de Babylone.
Parallèlement à l’élaboration du Talmud
et au-delà, s’est poursuivie en terre d’Israël la compilation des midrashim. Ce
sont des collections de commentaires sur l’Ecriture, très disparates par leur
ampleur et leur style. Ces midrashim sont essentiellement aggadiques. Leur
élaboration s’est poursuivie jusqu’au Moyen-Age, mais les midrashim aggadiques
classiques sont ceux des quatrième, cinquième et sixième siècles. on peut les
répartir en deux grandes catégories : homilétiques (collections d’homélies
pour les fêtes et certains shabbats) et exégétiques (commentaires plus ou moins
continus des textes bibliques).
Enfin, on ne doit pas oublier que les
recueils de prières font partie de cette tradition, d’abord orale et souple,
puis fixée progressivement par écrit.
Même si la tradition rabbinique a pris
au cours des siècles la forme d’un vaste corpus littéraire, on continue
aujourd’hui à désigner cette
littérature par la formule Torah she-be-al pe, Tora orale. Même écrite, la tradition ne
prend toute sa signification que si elle est transmise et expliquée de maître à
disciple, et si elle est le support d’un commentaire vivant, qui n’est autre
que l’accueil et la mise en pratique de la Tora par le peuple qui en est
dépositaire.
Les tannaïm
sont
les maîtres de l’époque de la Mishna, (approximativement les deux premiers
siècles de notre ère). Les amoraïm
sont leurs successeurs,
les maîtres des troisième et quatrième siècles (et jusqu’au cinquième
en Babylonie), dont les noms apparaissent dans la guemara ou dans les midrashim contemporains. Targum
:
Paraphrase araméenne du texte biblique. Le Targum ditd’Onqelos,
est une quasi traduction du Pentateuque en araméen babulonien. On possède
aussi deux targums palestiniens du Pentateuque pratiquement complets,
dans lesquels les gloses, explications, commentaires, illustrations
et applications pratiques sont interpolés dans la traduction proprement
dite. Ils reflètent probablement le style et le contenu de la prédication
synagogale ancienne. On connaît aussi des targums sur les autres livres
de la Bible. Pesiqta
: Recueils
d’homélies pour les fêtes ou certains sabbats. Le terme désigne en particulier
deux grandes collections d’homélies : la
Pesiqta de-Rav Kahana et la Pesiqta Rabbati. |
« Dieu l’appela du
buisson et dit : Moïse Moïse ! » (Ex 3, 3) Tu constates que pour : « Abraham ? Abraham ! » (Gn
22, 11), il y a une pause. Pour : « Jacob ? Jacob ? » (Gn 46, 2), il y a une pause. Mais pour « Moïse Moïse ! « , il y a pas de pause. Pourquoi ? (C’est que Dieu est) comme un
homme qui est chargé d’un énorme fardeau et qui appelle : « Un tel
Un tel, viens me décharger de ce fardeau ! » Autre
commentaire : avec tous les prophètes, (Dieu) a
cessé de parler, mais avec Moïse, il n’a jamais cessé de parler de toute sa
vie. Exode Rabba 2, 6 sur Ex 3, 3. |
Comment Moïse
à 3
ans échappa à la mort
« Quand Moïse fut dans sa
troisième année, Pharaon offrit un dîner, la reine Alfar’anit à sa droite, sa
fille Bityah, avec l’enfant Moïse sur ses genoux, à sa gauche… Au cours du
dîner l’enfant Moïse ôta la couronne de la tête du roi et la plaça sur la
sienne. Quand le roi et les princes virent cela, ils furent terrifiés… On
décida de faire venir tous les juges et tous les sages pour savoir si la
condamnation à mort convenait à l’enfant. Le pharaon, fit venir tous les sages
d’Egypte… Or l’Ange Gabriel était déguisé comme l’un d’eux … Il proposa : S’il plaît au roi,
qu’il place devant l’enfant une pierre d’onyx, et un charbon ardent ;
s’il tend sa main et saisit la pierre d’onyx, nous saurons que l’enfant a
accompli tout ce qu’il a fait avec sagesse, et nous le tuerons. Mais s’il
saisit le charbon ardent, nous saurons qu’il n’a pas agi en pleine
conscience, et il vivra. » Le conseil plut au roi… Moïse tendit sa main pour saisir la
pierre d’onyx, mais l’ange Gabriel dirigea sa main vers le charbon ardent. Or
le charbon brûla la main de l’enfant, il la leva et le porta à sa bouche, se
brûlant une partie des lèvres et la langue. C’est pour cela que Moïse eut la
parole lente et la langue engourdie toute sa vie. » Il
eut la vie sauve. |
JE ME SOUVIENS de
Barassy, de mon enfance à Barassy. Une maison juive, insérée dans un quartier
juif. Pour paraphaser notre grand poète Y.L. Peretz : chez nous, à
Barassy, le fleuve lui-même parlait le yiddish ; et les arbres, mois après
mois, se pavanaient ou se lamentaient en yiddish…
Le temps s’écoulait
selon les rythmes et les saisons de la Torah. On observait le repos du septième
jour, on se nourrissait de matza durant la fête de Pâques, on jeûnait le jour
du Grand Pardon, on s’enivrait pour célébrer la Loi ; on allumait des
bougies pour éclairer des victoires et des miracles plusieurs fois
millénaires ; on priait pour la reconstruction du Temple dont les ruines
nous attristaient. Le roi David et ses psaumes, Salomon et ses paraboles ;
Elie et ses compagnons, le Besht et ses disciples habitaient parmi nous. Rabbi
Akiba, Rabbi Shimeon bar Yohaï, le petit rabbi Zeira de Babylone faisaient
partie de notre paysage familier ; et les écoutais, leur parlais, jouais
avec leurs enfants…
Lorsque j’eu trois
ans, mon père m’enveloppa dans son immense et lourd châle rituel et me porta
chez Reb Gamliel-le-Tuteur. Mine
sévère, sourcils touffus, barbe hirsute, il semait la terreur. Nous étions une
dizaine ou une vingtaine d’enfants – je ne savais pas encore compter – à
apprendre en chantonnant les lettres sacrées et éternelles à l’aide desquelles
nous, ses adversaires, rationalistes acharnés, pensons pouvoir l'expliquer. les
cancres tremblaient tous les matins, les autres aussi : Reb Gamliel
n’hésitait pas à faire claquer son fouet sur le dos des récalcitrants, des
distraits…
Mais à présent,
lorsque je dresse le bilan de ces années lointaines, j’évoque mon vieux tuteur
avec nostalgie et affection. Ne me dites surtout pas que c’est naturel ;
ne me dites pas que les juifs aiment souffrir. Nous ne sommes pas si bêtes. Si
j’éprouve de la tendresse pour un vieux bonhomme qui jadis me faisait mal, ce
n’est aucunement par amour de la douleur mais par amour de la connaissance.
Karl
Marx, Albert Einstein, Itshaq Rabin sont des personnages de l’histoire juive au
même titre que Baruch Spinoza, Hillel et ShammaÏ et même… Jésus !
Agnostiques, athées, rabbins ou autres, tous ils se considèrent comme juifs, alors
qui est juif ?
de
Fr. Clément de Rome
LA
HALAKHAH reconnaît
comme juif toute personne née de mère juive ou convertie au judaïsme. La
conversion requiert la circoncision masculine, l’immersion dans un bain rituel
et le respect des commandements.
Une telle acceptation de la judaïté
reste incontestée jusqu’au XVIIIème
siècle .
Apparaît alors Moïse Mendelssohn, leader du mouvement juif des lumières, qui
devient le théoricien de l’émancipation (mouvement pour la reconnaissance des
droits civils des juifs commença à se manifester en Occident au XVIIIème
siècle. Moïse Mendelssohn, intellectuel de Prusse très respecté, en fut le
premier artisan, il demeura fidèle à sa religion tout en revendiquant l’égalité
des droits), celui qui fait sortir les juifs de leur ghetto. Dans cette lignée,
la Révolution Française fait de tout juif un citoyen, éradiquant ainsi la
notion de nation juive et réduisant le judaïsme à une pratique religieuse
autorisée.
Avec la création de l’Etat Juif en
1948, vient la nécessité de définir légalement qui est juif, et, par
conséquent, peut prétendre à la nationalité israélienne. La législation
actuelle reconnaît comme juif toute personne née de mère juive ou ayant vécu
une conversion dans n’importe quel courant du judaïsme.
La diversité d’expression de la foi
juive est liée pour une part à la diversité des cultures d’origine des
communautés.
Ainsi son appelés Sefaradin les descendants
des juifs qui vécurent dans la péninsule ibérique avant l’expulsion de 1492 et Ashkenazim
les descendants des ancêtres établis
dans l’Europe du Nord-Ouest au début du Moyen-Age.
Par ailleurs, au XIXème siècle dans le monde askénaze, différents courant se
mettent en place :
Les Orthodoxes
rejettent toute sécularisation et observent rigoureusement la loi, écrite
comme orale. On distingue parmi eux les hassidim (plus mystiques) et les Mitnagdim
(plus intellectuels).
Les Réformés nient le
caractère immuable de la loi écrite et s’adaptent aux exigence et à l’esprit du
temps.
En réaction au fixisme des orthodoxes
et au relâchement des réformés, les conservateurs représentent le moyen
terme : ils préservent la halakha tout
en l’adaptant aux exigences de l’époque.
Enfin le mouvement reconstructioniste relève
le défi de la modernité en présentant un judaïsme vu comme une civilisation
dynamique, privé de surnaturel.
«
Seigneur quand tu reviendras dans la gloire, ne te souviens pas seulement des
hommes de bonne volonté. Souviens-toi également des hommes de mauvaises
volonté. Mais ne te souviens pas alors de leurs cruautés, de leur sévices, de
leurs violences. Souviens-toi
plutôt des fruits que nous avons portés à cause de ce qu’ils ont fait. Souviens-toi
de la patience des uns, du
courage des autres, de l’humilité, de la grandeur d’âme, de la fidélité
qu’ils ont réveillés en nous. Et
fais, Seigneur, que ces fruits que nous avons portés soient un jour leur
Rédemption. » |
Dans un prochain dossier sur les
rapports de l’Eglise et du judaïsme nous serons conduits à reparler des fêtes
juives. Celles-ci revêtent une importance particulière car la sanctification de
l’espace et du temps est une dimension essentielle du judaïsme.
de
F. Olivier Monniot
L’ANNEE
JUIVE est rythmée par des jours de fêtes qui célèbrent essentiellement les
interventions de Dieu dans l’histoire de son peuple.
Il convient de distinguer les fêtes
prescrites par la Torah et celles qui ont été instituées par les rabbins. Outre
le shabbat hebdomadaire, la loi biblique instaure 7 jours de fête où tout
travail est interdit.
Ces fêtes sont appelées ainsi car il
était recommandé de monter au Temple de Jérusalem pour y offrir un sacrifice.
Pessah (15 nisan / 28 mars) : La
Pâque juive commémore la sortie d’Egypte. Célébrée durant 8 jours, l’élément le
plus signifiant de cette fête est le seder,
repas liturgique où l’on revit la sortie d’Egypte en lisant la Haggadah de Pâque ;
Shavouot (6 sivan / 17 mai) :
La Pentecôte ou fêtes des semaines se déroule 50 jours (7 semaines) après Pessah. Selon la tradition, Shavouot est le jour où Dieu a donné la
Torah sur le Mont Sinaï. C’est aussi le jour où les apôtres ont reçu le
Saint-Esprit.
Soukkot (15 tishri / 21 sept.) : La
fête des tabernacles ou des cabanes célèbres les 40 ans passés dans le désert
durant lesquels le peuple a séjourné dans des demeures provisoires, les soukkot. Dans chaque foyer une soukkah est construite et l’on y prend
les repas.
La fête dure 8 Jours et se termine par Shemini Atsèret, le huitième jour de
l’assemblée, jour où l’on prie pour la pluie et par Simha torah (joie de la Torah) jour où se termine et recommence le
cycle des lectures liturgiques.
Rosh ha-shanah (1er tishri / 7
sept.) : Le nouvel an juif célèbre le jugement
de Dieu sur le monde. C’est l’occasion de faire un examen de conscience. Durand
10 Jours chacun s’efforce de reconnaître son péché, de pardonner aux autres et
de revenir à Dieu afin de recevoir le pardon le jour de Kippour.
Yom kippour (10 tishri / 16 sept.) : Jour
du pardon ou Grand pardon, cette fête est le jour le plus saint et le plus
solennel. Marquée par un jeûne strict, la majeure partie de la journée se passe
à la synagogue où les offices contiennent des prières de demande de pardon.
Les deux plus importantes sont Pourim
et Hanoukkah qui comportent des ajouts liturgiques. Mais le
calendrier comprend aussi Tou bi-Shevat le Nouvel an des
arbres où est célébré le renouvellement de la nature (15 shevat / 28 janvier), Lag
ba-Omer 33ème jour entre pessah
et shavouot, et Tishah be-Av jour
de jeûne qui commémore la destruction
du premier Temple en 586 av. J.C. et la destruction du second Temple en 70 ap.
J.-C. (9 av / 18 juillet).
Hanoukkah (25 kislev / 30
novembre) : Cette fête qui dure huit jours
commémore la victoire des Maccabées sur
les Syriens qui voulaient helléniser le peuple juif (165-163 av. J.-C.) et la dédicace
du Temple purifié après la
profanation par les grecs. Comme dans le temple où brillait à nouveau le
candélabre, chaque soir on allume le chandelier de Hanoukkah.
Pourim ( 14 adar / 28 février)
célèbre le salut accordé, par l’intermédiaire d’Esther, aux juifs de
l’Empire perse menacés par Haman le grand vizir du Roi Assuérus.
Nombre de ces fêtes sont mentionnées
dans le Nouveau Testament. Les fêtes d’origine biblique ainsi que hanoukkah ont été célébrées par Jésus et
ses disciples.
les
grandes étapes de la
Vie
Dans le judaîsme, les grandes
étapes de la vie sont sanctifiées par des rites transmis par la tradition. Si
la forme varie, elle est toujours l’expression que rien dans la vie du juif
n’échappe à la présence de Dieu.
d’Olivier Monniot
A la naissance, la circoncision ou berit milah scelle l’alliance entre Dieu
et l’enfant. Abraham fut le premier circoncis alors qu’il était âgé de 99 ans.
Isaac son fils fut circoncis à 8 jours (Gn 17). C’est pourquoi, la
circoncision, qui consiste en l’ablation du prépuce de tout nouveau-né
masculin, se fait à l’âge de 8 jours. C’est à ce moment que le petit garçon
reçoit son prénom. On circoncit aussi tout homme non juif qui se convertit.
A 13 ans pour les garçons, la Majorité religieuse ou
bar-mitsva est l’occasion d’une fête. Bar-mitsva
signifie « fils du commandement » et c’est à partir de ce jour
que l’adolescent est tenu de garder les commandements. A la synagogue, il accomplit
avec solennité certains gestes pour la première fois : mettre les téfilin, lire la Torah… Pour les filles, la majorité est fixée à 12 ans et la
cérémonie s’appelle batmitsva.
Le mariage est la norme pour tout juif.
Il s’inscrit dans le plan divin de la Création et est considéré comme un
commandement. Plus qu’un simple contrat entre deux personnes, le mariage est
appelé qiddoushin (sanctification). De nos jours, malgré la
diversité des coutumes, la cérémonie traditionnelle peut être décrite selon le
schéma suivant : sous la houppah (le
dais nuptial) le rabbin récite deux bénédictions sur une coupe de vin, le
fiancé remet un anneau à la fiancée ; on lit
la ketoubbah
(contrat de mariage) et 7 bénédictions sont prononcées sur une seconde
coupe de vin (cérémonie des nissouïn). Ensuite
le jeune marié brise un verre en commémoration de la destruction du Temple, et
les époux s’isolent quelques instants pour symboliser la consommation du
mariage. A la fin du repas de fête on récite de nouveau sept bénédictions.
La tradition juive proscrit
l’euthanasie sous quelque forme que ce soit. Le mourant, comme le corps que
l’âme vient de quitter,
est l’objet d’un grand respect. Une
fois la mort établie, on ferme les yeux et la bouche, on pose le corps sur le
sol et on le couvre ; on le veille en lisant des psaumes, c’est un
commandement (mitsvah). Avant
l’enterrement, on fait la toilette du corps et on le revêt de son linceul de
lin blanc. La tombe est traitée avec un grand respect, une pierre en marque
l’emplacement, dont la position varie selon les traditions.
Shema Israël Ecoute,
Israël, Adonaï est notre Dieu, Adonaï est unique. Tu aimeras Adonaï ton Dieu de tout
ton cœur, de toute ton âme et de tous tes moyens. Que ces paroles que je te prescris
aujourd’hui restent dans ton cœur ! Tu les répéteras à tes fils, tu les
leur diras aussi bien assis dans ta maison que
marchant sur la route, couché aussi bien que debout ; tu les attacheras
à ta main comme un signe, entre les yeux comme un bandeau ; tu les
écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. |
LA PRIERE DU SHEMA
est
avec la Amidah (les dix-huit
bénédictions) le noyau central
des offices quotidiens du matin et du soir. Shema
est le premier mot du verset
où s’exprime et s’affirme la profession de foi fondamentale du judaïsme :
Ecoute, Israël, l’Eternel est
notre Dieu, l’Eternel est un. Tout juif adulte,
de sexe masculin, est tenu de dire le Shema
deux fois par jour.
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