2ème partie de notre entretien avec Père Nathan
J'ai un enfant non-né, que dois-je faire pour lui ?



Les enfants non-nés
sont des êtres humains spirituels


Père Nathan. Les enfants qui nous sont confiés et qui ne sont pas nés, eux, sont humains dans leurs actes. Pour être psy, il faut qu’il y ait un début de développement cérébral et de réflexivité.

Et comme ce sont les êtres qui dans leurs actes sont les plus humains du monde, il faut apprendre à les aimer, il faut apprendre à les rencontrer, à les découvrir, à faire l’expérience de leur vie spirituelle et de leur humanité, à voir comment ils aiment, comment ils restent libres dans la liberté du don, comment ils restent disponibles spirituellement, comment ils restent contemplatifs mystiquement et comment ils restent humains avec toutes les forces natives de leur humanité embryonnaire.

Sachant que, bien sûr, ils ne sont pas nés mais qu’ils continuent à grandir. Un enfant qui n’est pas né il y a vingt-deux ans continue à grandir puisqu’il y a des cellules staminales embryonnaires qui restent vivantes dans la moelle osseuse, le sang et le névraxe de la maman pendant cinquante ans.

Donc leur corps reste vivant à titre personnel comme support de vie. Et vous savez très bien que le génome de leur Memoria Dei corporellement vivant, biologiquement vivant porte en lui tous les développements. Les télomères des chromosomes sont là et ils vieillissent comme pour nous adultes qui sommes nés. L’âme de ces enfants se développe en fonction du corps vivant. Le Concile de Vienne avait indiqué que l’âme est la forme substantielle du corps. Et donc ces enfants continuent à grandir parce qu’il y a encore quelque chose de vivant dans leur corps.

Mais grâce à Dieu les fonctions cérébrales, les fonctions du concupiscible, les fonctions de l’irascible, les fonctions nerveuses, les fonctions perceptives, les fonctions réflexives ne s’exercent pas, si bien qu’ils grandissent, ils ont vingt ans, quarante ans, cinquante ans mais ils n’ont gardé que leurs forces spirituelles natives.

On fait tellement de psycho-spirituel, de cacouna, etc, qu’on se dit : « Mon Dieu, ce qu’on leur a fait ! Il faut guérir leurs blessures. Ils doivent être complètement traumatisés, ces enfants ! Ils doivent avoir une névrose abortive intime, un problème d’identité. Donc il faut leur apprendre à pardonner à leurs parents. » : c’est une projection, un transfert. C’est exactement le contraire qui est vrai : ils sont spirituellement ouverts.



La première chose, c’est d’apprendre à les aimer


La première chose, c’est d’apprendre à les aimer, apprendre à les regarder, apprendre à les voir, apprendre à les découvrir, savoir qu’ils sont là. C’est d’autant plus facile s’ils viennent de nous.

Depuis 1970 en France, d’après les chiffres officiels du gouvernement, les statistiques, en raison du port du stérilet, des formules anti-gestatives, des avortements cliniques, des accidents, il y a par femme en moyenne entre trente et quarante enfants non-nés. Depuis 1970 cela fait un milliard deux cents millions (1200000000) d’enfants non-nés, donc vous n’allez pas me dire que vous ne connaissez personne dans votre famille, dans votre fratrie, ou vous-même.

Ces enfants font partie de notre sang, nous nous en préoccupons, il faut les voir.

« Dans la famille il y en a peut-être effectivement cent cinquante à deux cents, mais je ne les ai jamais regardés, je n’ai jamais senti qu’ils étaient là.
- Ah ? Tu n’as pas senti ?
- J’ai senti une névrose abortive chez ma sœur, mais l’enfant non, je ne perçois pas l’enfant. »

C’est incroyable ! C’est étonnant ! Donc il faut apprendre à découvrir l’enfant.

Les premières fois que nous avons fait des cérémonies pour aider les enfants – ça a duré une trentaine d’années et c’est pareil encore aujourd’hui –, ces cérémonies ont attiré du monde mais pas pour les enfants : parce que cela guérissait les névroses abortives de la mère, cela leur obtenait une grâce psycho-spirituelle, elles allaient mieux. A chaque fois je leur disais : « Et cet enfant ? », mais elles ne s’en occupaient pas. Ce n’est pas normal.

Si vous êtes un être spirituel normal, vous ne cherchez pas la guérison psy de celui qui fait le sacrifice expiatoire.

Vous cherchez, s’il est encore vivant, à faire respirer, à voir, à trouver où se trouve l’agonisant. Et c’est vrai, il est sur le bord. Il faut regarder ce qu’il a, où est-ce qu’il est, de quoi il a besoin. Il faut le porter sur votre monture, sur l’âne, avec toutes vos forces, votre patience, votre durée. Vous l’apportez jusqu’à la maison, jusqu’à ce qu’il soit en pleine santé.

Vous regardez, vous ne passez pas à côté en disant : « Celui qui a broyé cet enfant sur le bord de la route, il doit être mal dans sa peau en ce moment », vous ne continuez pas la route, vous vous occupez de celui qui est sur le bord de la route.

Quand les gens participent à ces Cérémonies, ils le font souvent pour la guérison, pour redonner la vie à la mère, pour qu’elle soit débarrassée par la confession, par la miséricorde de Dieu, de la blessure de son avortement, et ils oublient l’enfant. C’est grave ! C’est très significatif en même temps. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas faire ces cérémonies.

Il faut toujours réorienter ces prières et notre vision, notre considération, notre regard, notre contemplation, pénétrer à l’intérieur, les aimer et ensuite retrouver leur manière à eux de conserver mémoire de leur liberté totale dans l’acquiescement de ce qu’ils vivent, et voir à quel point l’innocence divine originelle que nous avons encore est spirituellement admirable.

Alors en les suivant, comme dit Saint Thérèse de l’Enfant Jésus, nous pouvons faire remonter à la surface dans toutes les cellules les génomes animés spirituellement de notre corps primordial, refaire vivre comme eux cette liberté originelle.

Et du coup dans l’Eucharistie faire rentrer la liberté originelle des premiers instants de Jésus dans le sein de Marie pour conjoindre les deux et apporter une force rédemptrice, surnaturelle et divine à cette liberté qui est la nôtre.

Et se conjoindre ensuite par l’âme en s’engloutissant à l’intérieur de leur âme pour voir ce qui se passe et contempler ce qui s’y produit, parce que lorsque deux intellect-agents se conjoignent se réalise une amitié de Lumière qui fait que l’humanité devient tout à fait elle-même. Il faut chercher la Vérité.

Je dirais personnellement qu’un des meilleurs moyens de retrouver les forces natives de nos trois puissances de vie spirituelle consiste à porter notre attention sur les enfants que nous avons eus et qui ne sont pas nés. Sur tous ensemble ou sur l’un d’entre eux, de toute façon c’est en vase communicant.

Nous suivons l’enseignement de l’Eglise mais aussi l’enseignement de la métaphysique de l’homme pour voir que ce que nous vivons là n’est pas imaginaire, ni psychologique, ni métapsychique. Il faut en même temps être attentif aux fausses voies d’accès. C’est tout un programme, nous sommes d’accord. Cela vous met dans un état !

Marie-Alice. Oui.

Père Nathan. Cela nous rend muets.

Une participante. En fait il faut que nous les remerciions, ces enfants, d’être non-nés.

Père Nathan. Je comprends bien ! Vous pouvez les remercier.

La même participante. Et même les mères qui sont là.

Père Nathan. Vous avez raison de dire cela. Quand le prêtre voit en confession une femme qui n’avait pas réalisé… Cela m’arrive. Quand il y a des enfants ce n’est pas difficile à voir. La maman pense qu’il n’y en a pas, elle a toujours tout fait bien, il n’y a pas de problème, elle est une nana admirable, elle a toujours été remarquable, elle a beaucoup souffert, elle a eu beaucoup de blessures et elle est géniale, les autres lui ont fait du mal mais elle non, elle n’a jamais fait de faute, jamais de péché, rien. Le confesseur, quel est son devoir ? C’est de regarder s’il y a des enfants non-nés. Il les perçoit immédiatement, il n’est pas idiot, et donc il essaie de faire découvrir à la mère qu’elle a des enfants.

Marie-Alice. Ce n’est pas tous les prêtres qui savent voir ces choses-là.

Père Nathan. Oui. La mère oublie très vite à cause du déni, du déplacement, de la cristallisation et de la justification, et du coup il y a des milliers de couches qui viennent par-dessus et elle ne peut évidemment pas se rappeler. C’est dans la fameuse conscience de culpabilité qui produit des séquelles négatives de la conscience de culpabilité qui fait qu’on oublie complètement cela. Alors bien sûr chaque femme de France en a eu trente à quarante, à peu près, et il n’y en a quasiment aucune qui s’en souvienne.

Cela va peut-être faire partie du travail que nous aurons à faire pendant vingt-deux minutes le jour de la dernière demi-heure. Il y aura un travail collectif considérable à faire, peut-être qu’il faut s’entraîner.

Pour que la mémoire revienne à la mère, il faut faire sauter les conséquences négatives de la conscience de culpabilité.

Pour faire sauter les conséquences négatives de la conscience de culpabilité, il faut leur dire : « Vous savez, vous avez des enfants, vous en avez conçu et ils sont encore là, les cellules biologiques sont encore vivantes ». Nous expliquons le processus scientifique, biologique. Ordinairement elles se rappellent un, surtout si ça a été en clinique.

« Je vais vous dire : l’état dans lequel il est n’est pas un état d’accusation, ce n’est pas un cri silencieux : « Ma mère m’a oublié ! », « J’ai une souffrance horrible, atroce, c’est l’oubli de ma mère ! », ce n’est pas cela, il n’y a aucune accusation, aucun mouvement de ce genre, parce qu’ils sont des êtres spirituels humains, ils sont très spirituels, très humains, ils n’ont pas eu le temps de rentrer dans le péché personnel de la revanche, de la vengeance, de la souffrance ».

Si tu rumines ta souffrance, ta douleur, tu engendres une névrose d’abandon. L’enfant n’a pas cela, ce n’est pas possible. Evidemment tu peux toujours projeter la chose.

Il faut dire à la mère : « L’enfant est dans un Oui. La puissance spirituelle de la liberté du don, l’innocence divine, c’est essentiellement de dire Oui : « Je suis prêt et je me livre, je dis Oui dans l’inscription du Livre de Vie, je suis prêt à traverser tout, et ce qui m’arrive je le traverse encore ».

C’est cela qui domine dans l’âme de l’enfant. Pas dans l’âme des spectateurs extérieurs, mais dans l’âme de l’enfant c’est cela qui domine. Pas dans l’âme du psy, pas dans l’âme du métapsy. Les métapsy imaginent plein de choses qui se passent dans la névrose abortive de l’enfant, il y a des textes là-dessus mais c’est faux.

Je ne dis pas que je suis infaillible mais au moins j’essaie de dire ce qui philosophiquement est correct, j’éloigne ce qui est inutile et surtout ce qui est impossible selon les lois de la nature métaphysique d’un être humain commençant.

Il faut qu’il y ait un support corporel pour qu’il y ait réflexivité, névrose, etc, il faut un support biologique pour cela.

Ces enfants sont beaucoup plus proches du fait qu’ils existent et qu’ils ont reçu l’existence grâce à leur mère, donc dès qu’ils sont dans le regard de leur mère ils voient que leur mère continue à les porter vivants et donc ils ont essentiellement vis-à-vis de leur mère une relation de gratitude, d’action de grâce :

« C’est grâce à elle que j’existe, que mon Oui se produit ».

Cette vie spirituelle qui est la leur est dans la Lumière et ils contemplent.

Il leur est donné beaucoup de choses, à ces enfants, parce que l’Eglise existe.

Il y a beaucoup d’Eucharisties qui sont célébrées et qui leur donnent par torrents de la Lumière venue de l’Eglise

Cette vie contemplative, ils la reçoivent, bien sûr, peut-être par petites gouttes parce que personne ne la leur donne nommément, directement et sans voile, c’est vrai, mais n’empêche qu’ils la reçoivent, ils contemplent, cela centuple leur vie contemplative et leur union transformante naturelle en sagesse et cela leur donne une gratitude bien supplémentaire encore.

A la rigueur ils pourraient développer un sentiment de compassion vis-à-vis de leur mère et des êtres adultes qui survivent ou de leurs frères et sœurs qui sont survivants parce que peut-être qu’ils peuvent percevoir dans leur lucidité contemplative la grossièreté spirituelle de ceux qui ont survécu et la grégarité de la médecine psychiatrique ou psycho-bio-métapsychique.

Mais ils ont de l’amour aussi parce qu’ils ont cette capacité bien sûr d’aller chercher dans les autres un amour qu’ils n’ont pas en eux et de se nourrir de l’amour qu’il y a dans le cœur des autres, donc ils ont un exercice spirituel d’amour aussi.

Et ce qui domine dans ces enfants par rapport à leur mère, c’est de la gratitude.

A partir du moment où la maman dit : « Ah bon, ils ont de la gratitude ? », elle commence à dire : « Oui mais j’en ai eu deux autres », et à la fin de la confession, ça va, nous avons trouvé les vingt-quatre. C’est constant, je peux vous le dire.

Il y a des lois dans la vie spirituelle d’une âme humaine, il y a une croissance, donc la mère doit apprendre à voir qu’elle n’a pas à projeter des sentiments de culpabilité ou de souffrance qu’elle a elle dans un enfant qui n’en a pas.

L’enfant a une gratitude, il existe.

« Primo cadit in intellectu ens ».

L’enfant, lui, c’est son existence, son je suis. Il se rappelle très bien que son je suis est dans le Je suis de la Paternité créatrice de Dieu et dans le Je suis du Verbe qui l’a illuminé à l’instant où il est venu en ce monde.

Cette dignité opère en son âme une dilatation extraordinaire. Il n’y a pas plus dilatant que la vie contemplative. La vie contemplative ouvre toutes les portes du corps encore vivant.

Et il y a encore quelque chose de leur corps qui est vivant pendant cinquante ans.

C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ne vont pas au Ciel, puisqu’ils ne sont pas tout à fait morts.

La même participante. Pardon. Et alors une femme qui a avorté ou qui n’a pas d’enfant, qui est travaillée par cette histoire-là et qui trouve un prêtre qui lui dit qu’il va faire une… ce n’est pas une bénédiction, nous n’allons pas dire cela, mais il fait quelque chose pour cet enfant parce que la mère l’a demandé… La mère n’est pas bien, elle le demande, elle est mal dans son être.

Père Nathan. La mère reste la mère, c’est pour ça qu’elle souffre tant qu’elle n’a pas retrouvé son enfant et tant que l’enfant ne l’a pas retrouvée avec un flux et un reflux d’âme à âme, d’esprit à esprit, de cœur à cœur et de lumière à lumière. Elle demande de l’aide au Bon Dieu, pas forcément explicitement mais implicitement.

Vous, la question que vous posez, c’est : « Qu’est-ce que le prêtre doit faire pour elle ? ».

Le prêtre ne doit rien faire pour elle parce que le prêtre n’est pas un psy. « Vous devez demander pardon à votre enfant, vous devez guérir vos blessures, vous devez vous réconcilier, demander pardon, recevoir l’absolution, la confession », tout cela est très bien, ça peut aider. Le prêtre va aider, l’Eglise va aider, Dieu va aider, Jésus va aider, la Sainte Vierge va aider. Il est évident qu’ils vont aider la mère.

Mais c’est l’enfant qui aide le plus la mère. Donc le prêtre va dire : « Regardez votre enfant, laissez-le vivre, vous êtes sa mère ». L’enfant ne peut vivre qu’avec elle. Elle va laisser liberté à l’enfant de vivre, elle va découvrir sa présence, il va y avoir une proximité, une complicité lumineuse, une complicité maternelle, une complicité filiale.

Il va naître à ce moment-là un courant d’amour.

Il n’y aura plus cette nécessité de dire : « J’ai avorté cet enfant, mais qu’il s’en aille ! » et elle l’avorte une deuxième fois. Puis deux ans après : « Mais il est encore là, qu’il s’en aille ! ». Donc elle l’avorte en fait des milliers de fois, cet enfant.

Là où elle doit s’aider elle-même, c’est de dire : « Je vais laisser cet enfant respirer, je vais laisser cet enfant vivre, bouger, se manifester, s’exprimer, je veux que cet enfant vive et du coup je vais faire vivre aussi ma respiration maternelle vis-à-vis de lui, je vais lui redonner la Lumière, mon affection, ma tendresse, ma proximité, ma présence, ma disponibilité ».

Et il y a une réciprocité qui se fait à ce moment-là.
Du coup elle va sentir très fort la gratitude que l’enfant a vis-à-vis d’elle, sa mère.
Qu’est-ce qu’il est content qu’elle lui ait donné la vie, l’existence !

Que cet enfant ne soit pas né à cause d’un avortement clinique, à cause d’un accident de voiture ou à cause d’une maladie, croyez-vous que cela change quelque chose pour l’enfant ? Croyez-vous que cet enfant a un traumatisme parce que c’est un avortement clinique intentionnel ? C’est exactement la même chose pour l’enfant. Pour la mère non, parce qu’elle a fait un péché ou elle n’a pas fait de péché, mais pour l’enfant c’est exactement la même chose.

C’est là que la procréation est importante. Dieu a engendré en elle à partir de son unité sponsale avec… j’allais dire Joseph, Il a créé un enfant dans la gratitude universelle, et de Dieu, et de la terre, et de l’univers, et du Ciel, et du monde angélique, et du corps vivant de la mère, et donc il y a une gratitude.

Cette gratitude d’exister va revenir à la mère dès lors qu’elle décide de redevenir la mère.

C’est pour ça que nous allons toujours proposer aux mères, si nous sommes dans une perspective chrétienne – mais il faut faire l’équivalent quand nous sommes dans une perspective médicale humaine métaphysique ontologique, cela peut se faire en sagesse humaine –, qu’il y ait d’abord une réconciliation spirituelle contemplative, amoureuse, tendre et incarnée avec l’enfant.

Cela se reconnaît à ce que la paix est revenue.
Je n’ai plus du tout l’intention de ne plus y penser, au contraire je veux y penser tout le temps librement. Le flux et le reflux se font et la croissance se fait dans la gratitude.

Du coup la vertu de gratitude, d’action de grâces, ne cesse d’augmenter. La vénération de l’enfant vis-à-vis de sa mère augmente. Si on est chrétien, l’Esprit de piété aussi, les Dons du Saint-Esprit aussi. Tout cela ne cesse de grandir, les vertus, l’eutrapélie, la gaieté mutuelle, la joie de vivre ensemble.

Cela devient tellement vrai, tellement vivant, la maternité est tellement revenue à elle-même, la maman s’est réconciliée avec sa maternité et cet enfant vit pleinement de cette maternité dans l’action de grâces, c’est tellement vrai que du coup cet enfant existe enfin dans une famille, il existe dans sa mère, il existe dans la famille humaine, et comme il existe dans la famille humaine il a un nom.

On ne peut pas vivre avec quelqu’un si on ne sait pas quel est son nom, et donc automatiquement, le signe que ce n’est pas psy c’est que l’enfant va me dire quel est son nom. Ce n’est pas moi qui vais lui imposer son nom, c’est l’enfant qui va venir me dire son nom :
« Moi c’est Isabelle.
- Ah, c’est une petite fille ! »

Tu te réveilles d’un seul coup dans l’oraison, ou le matin, ou en pleine nuit à deux heures du matin : « Patricia ».

Je connais une mère qui s’est réveillée avec sept noms. Elle s’est rendormie et les sept à nouveau se sont présentés le matin quand elle s’est réveillée. Pourquoi ? Parce que c’était vrai.

Dès que c’est vrai, dès que ça y est, dès qu’elle n’est plus dans un état où elle continue à tuer l’existence, la respiration vivante de cet enfant avec elle, en elle, à travers elle dans notre monde, son nom va être donné et donc nous allons célébrer une deuxième Messe.



Quand l’enfant donne son nom,
nous pouvons célébrer la deuxième Messe,
dite Messe de Justification


La première Messe, dite Messe de Réconciliation, c’est pour qu’il y ait une grâce, pour que cet enfant puisse venir respirer en moi petit à petit et que cela devienne de plus en plus vrai, que l’Evangile de la vie puisse se déployer, que le centre de gravité ne soit pas les séquelles négatives de la conscience de culpabilité.

C’est pour ça que la première Cérémonie peut aider, la Confession, la Miséricorde, l’Evangile de la vie. Bien sûr on peut mettre des prénoms sur l’autel, on peut donner des prénoms. Je considère que ces prénoms qu’on donne dans la première Cérémonie, sauf s’ils vous ont été donnés par eux, ce sont des surnoms, en attendant.

Ordinairement c’est à la date anniversaire que les enfants donnent leur prénom.

J’ai dit à une maman que j’ai vu récemment qui en a eu vingt-huit : « Vous prenez un an. Vingt-huit, ça fait presque trois par mois. Tous les soirs vous mettez dans votre lit un coussin tissé d’or, de soie, et vous dormez là : « Ah il y a le coussin, ah oui, c’est vrai ! Mes enfants, je vous aime, je suis en train de découvrir l’amour, la lumière, que je suis une mère, je suis en train de découvrir un père, je suis en train de découvrir la vie grâce à vous, nous allons prier ensemble, dites-moi comment vous vous appelez. » »

Tous les soirs tu fais comme cela et tu te rappelles cela puisqu’il y a un coussin.
La mémoire joue un certain rôle, le coussin te fait te rappeler.

Elle en avait eu vingt-huit et effectivement au bout de sept mois il y en avait vingt. Il reste quatre mois, il y aura les huit autres.

Ils donnent leur prénom un à un, souvent à la date anniversaire. Mais ce n’est pas systématiquement le cas, quelquefois c’est à la date anniversaire d’autre chose.

La règle absolue c’est que c’est l’enfant qui se manifeste et qui confirme à la mère qu’elle s’est réconciliée avec sa maternité humaine vis-à-vis de lui. C’est l’enfant seul qui peut le confirmer, de même que c’est l’enfant seul qui décide de naître et qui commence à provoquer les contractions de la naissance. Cela vient de l’enfant parce que l’enfant est libre.

Une autre participante. Et dans quelle mesure une tierce personne peut intervenir dans cette relation mère-enfant ?

Père Nathan. Par la prudence, il faut avoir les paroles ajustées, par le conseil, il faut donner des conseils, il faut dire ce que je suis en train de vous dire : « Si j’étais à ta place, voilà ce que je ferais ». Les tiers sont là pour aider les gens à prendre conscience. « Oui, je vais le faire, on ne m’avait jamais dit cela ». Nous ne pouvons pas le faire à leur place, d’accord ?, mais nous pouvons leur dire : « Voilà ce que tu dois faire ».

Nous pouvons aussi adopter ses enfants si la nana n’en a rien à cirer. Lisez par exemple le témoignage de Lisbeth Burger qui est la sage-femme : quelquefois elle rencontre des mamans qui ne veulent rien savoir.

Mais il ne faut pas être psychorigide. Il faut dans l’immense douceur exprimer cela à une mère. Il faut faire sauter les conséquences négatives de la conscience de culpabilité, cela implique qu’il faut lui parler spirituellement, humainement. Il ne faut surtout pas que ce soit un langage psy. Il ne faut pas s’attaquer à sa névrose abortive, surtout pas !, parce que là tu ne t’en sors plus, c’est fini.

C’est comme cela qu’il faut les aider.

En priant pour ses enfants, toi-même tu vas avoir avec ses enfants une relation de plus en plus spirituelle, et après tu parles à la mère : « Tu sais, ces enfants, je les aime bien », ce que tu dis est vrai.

Il faut la vérité, il faut la lumière, il faut le cœur spirituel, il faut la liberté et il faut la communion des personnes. Cette relation de charité, ou d’amour, ou d’amitié, de communion des personnes est d’abord par rapport aux enfants. A ce moment-là tu trouveras les mots pour parler à la mère.

La même participante. Mais nous ne pouvons pas parler à toutes les mères qui ont avorté en France ?

Père Nathan. Tu peux dire : « Cette vidéo tellement admirable a déjà été écoutée plus de dix millions de fois, tu peux l’écouter toi aussi ».

Une autre participante. Je connais un prêtre qui fait cela avec des femmes qui ont besoin, qui demandent. Il faut qu’il y ait une demande. Il fait cela au moment de la Messe, nous sommes tous ensemble.

Père Nathan. C’est beau. Comment s’appelle-t-il ?

La même participante. Il s’appelle Frantz.

Père Nathan. C’est le Père Frantz. Alleluiah !

La même participante. Il nous fait cela pendant la Messe, une petite Messe où nous ne sommes pas toujours très nombreux, et nous participons tous à cette Cérémonie.

Père Nathan. C’est bien. C’est un champ morphogénétique, il faut élargir le champ, au début nous ne sommes pas nombreux. Mais il ne faut pas oublier qu’à l’Avertissement les moindres petits champs collectifs de charité, d’humanité et de sainteté surnaturelles qui seront là déjà à l’état de perfection dans la septième demeure de sa perfection vont se répandre immédiatement dans toute la nature humaine présente dans notre univers.

La même participante. Oui, c’est cela qui est beau.

Père Nathan. C’est pour ça que c’est bien de s’y préparer. C’est dans la dernière demi-heure que la guerre eschatologique va complètement désamorcer toutes les bombes des affidés du Mauvais.

La deuxième étape c’est qu’une fois que vous êtes sûre que cet enfant existe pour vous, qu’il fait votre préoccupation maternelle, paternelle ou fraternelle, au même titre que les survivants, lorsque c’est sûr que c’est vrai, à ce moment-là oui, ça va, voilà, nous allons le consacrer et nous allons demander à l’Eglise qu’il obtienne la grâce sanctifiante qu’il n’a pas reçue puisqu’il n’a pas été baptisé.

D’ailleurs c’est ce qu’a dit la Commission Théologique Internationale à Rome : ils ne vont pas au Ciel puisqu’il y a le péché originel. La Commission dit aussi que ces enfants peuvent, doivent même, être "arrosés" – je ne sais pas le mot qu’ils emploient – de la préoccupation de l’Eglise pour qu’à travers l’Eucharistie ils puissent être incorporés à la grâce qu’ils n’ont pas parce qu’ils sont encore dans le péché originel.

Nul ne pénètre au Ciel avec la tache du péché originel. Un avortement ne donne pas automatiquement la disparition du péché originel. Cela, c’est la foi catholique.

Il va falloir, donc, qu’il y ait une deuxième Cérémonie pour que cet enfant soit pris nommément parce qu’il y a une relation physique – attention, j’ai bien dit physique – à la mère, il y a une relation réelle comme on dit avec Saint Thomas d’Aquin, une relation réelle vivante corps âme et esprit de l’enfant à une famille de la terre et il a un nom. A ce moment-là il est présenté sur l’autel et nous le baptisons.

Nous le baptisons, je n’hésite pas à dire cela. D’accord, je baptise avec de l’eau, ce n’est pas le Baptême du Saint-Esprit mais je le baptise, je le plonge, je l’incorpore dans le Corps mystique vivant de Jésus, je l’incorpore dans une vie humaine pleinement rétablie dans la réceptivité de la grâce sanctifiante.

Il est donc d’un seul coup incorporé et il rentre dans les capacités réceptives de tous les fruits des sacrements à partir de ce jour-là, et cela c’est drôlement bien.

Mais je dois dire aussitôt que j’ai été un petit peu déçu, étonné disons, de voir qu’il y a des enfants qui ont été présentés, on leur a donné le prénom, et puis comme je vous l’ai dit je crois avant-hier, je rencontre la maman trois ans après, par chance je me rappelle les six prénoms, mais elle ne se rappelait pas.

Cela veut dire : « J’ai demandé une deuxième Messe spécialement pour lui et maintenant terminé, je ne suis plus sa mère ».

C’est embêtant parce que cet enfant est vivant, il vit pendant tout un jubilé de miséricorde temporelle de l’Eglise militante, il a besoin de nourriture quotidienne.



Cet enfant non-né est vivant,
il a besoin de nourriture quotidienne
pour la croissance de son union transformante


Si nous sommes chrétiens, il a besoin de la nourriture quotidienne pour la croissance de son union transformante surnaturelle.

Il doit rentrer dans les processus de la croissance de l’union transformante, la purification.
Il doit être purifié des séquelles du péché originel, première demeure.
Il doit librement rentrer dans cette union transformante, deuxième demeure.
Troisième demeure, dans l’Eglise ma Mère je suis l’amour.

Il doit rentrer dans la quiétude, la disponibilité surnaturelle à la transformation des sept Dons du Saint-Esprit dans un océan pacifique qui rayonne dans tous les Arbres de Vie de ceux qui sont comme lui assoiffés.

Il est disponible aussi pour le passage de Dieu dans sa vie embryonnaire en croissance, pour que Dieu passe par lui pour aider d’autres mères, d’autres pères dans le monde entier.

Il doit rentrer dans la croissance de la sainteté chrétienne, il a besoin pour cela d’une nourriture, il a besoin que l’Eglise, sa famille, continuent de penser à lui.



La Messe Perpétuelle est célébrée
pour les enfants non-nés
chaque jour dans le monde entier


C’est pour ça que – je crois que cela vient d’une inspiration de Dieu – avant qu’il y ait l’Avertissement cela paraît absolument nécessaire – me semble-t-il, et cela va se faire – que soit proposée dans le monde entier une Messe Perpétuelle pour les enfants non-nés chaque jour.

« J’ai dix-huit enfants, j’ai dix-huit prénoms, les dix-huit je les ai en moi, peut-être que je vais devenir gâteuse, peut-être que mes fonctions dégénératives cellulaires font que je ne vais pas me rappeler à un moment donné, mais je veux que quelqu’un se rappelle, je veux que mes proches se rappellent, je veux que quelque chose soit fait tous les jours pour eux, alors je vais les inscrire à la Messe Perpétuelle ».

Chaque jour la Messe est dite lorsqu’un enfant est inscrit, son nom est sur l’autel.
La Messe est célébrée pour qu’il reçoive la Communion eucharistique, c’est-à-dire la Res du sacrement, chaque jour, et c’est sur son nom, nommément, pendant cinquante ans.

Cela paraît nécessaire puisque nous entendons quelquefois :
« Vous êtes chrétien ?
- Ah oui, moi mon Père j’ai été baptisé, j’ai fait ma première Communion, et maintenant ça va, j’ai tout fait.
- Non, tu n’as pas tout fait, et tu étouffes puisque tu n’as pas tout fait. »

Une participante. Le Pape nous invite à prier pour les enfants non-nés.

Père Nathan. Oui, évidemment. Je dirais donc qu’il y a trois étapes :


Première étape
La restauration et l’entrée dans la vie humaine et dans la famille humaine de l’enfant.


Deuxième étape
La circulation libre de la maternité et de la filiation se manifeste dans ce fait que le nom est donné.
Du coup nous le consacrons et il reçoit la libération de la grâce sanctifiante
qu’il n’avait pas reçue puisqu’il n’a pas reçu le Baptême.


Troisième étape
Il faut qu’il soit nourri spirituellement et surnaturellement tous les jours nommément,
donc Messe Perpétuelle pour les enfants non-nés.
Je réfère pour cela au site « Messe Perpétuelle pour les Enfants Non-Nés »
Vous vous inscrivez là, vous inscrivez vos enfants
et leur prénom sera sur la Messe Perpétuelle.



Pour inscrire à la Messe Perpétuelle notre enfant non-né ou l'enfant non-né que nous avons adopté, cliquer ici


http://catholiquedu.free.fr/non-nesInscriptionMessePerpetuelle.htm



Une participante. Faut-il forcément qu’il y ait un prénom ?

Père Nathan. Oui, il faut passer par l’étape n°2 avant de passer à l’étape n°3. Pour recevoir la Communion eucharistique il faut d’abord que tu sois baptisée, d’accord ?

La même participante. Mais qu’est-ce qu’on fait de tous ces enfants qui seront oubliés pendant trop longtemps parce qu’on n’a pas pensé à eux ? Est-ce que nous pouvons suppléer ?

Père Nathan. Mais oui. [A Marie-Alice] C’est cela que vous vouliez poser comme question ?

Marie-Alice. Exactement, mais je ne vous coupe pas la parole.

Père Nathan. C’est sûr. Là, je m’adresse aux mères et aux pères.

Je suis d’une famille de cinq enfants, par exemple, et je sais que ma mère en a conçu douze. Il y a eu des fausses-couches à répétition, personne ne s’en est aperçu. Ma mère et mes frères et sœurs s’en fichent mais moi j’aime mes frères et sœurs non-nés, donc je vais faire cela à la place de mes parents : il y a une adoption de substitution.

C’est pareil même si ce n’est pas ma famille et mon sang.
C’est le même schéma qui est repris à chaque fois pour la cause finale.

« J’ai mis le stérilet mais mon gynécologue m’a dit qu’il n’y a aucun avortement, c’est un stérilet anti-abortif, donc je sais qu’il n’y a pas d’avortement.
- Oui mais enfin, il y a quand même eu une petite gélatine à un moment donné.
- Oui, un amas cellulaire, mais il n’y a pas eu de nidation, il n’y a pas eu d’avortement.
- Cet amas gélatineux est un enfant, il a une vie spirituelle beaucoup plus déployée dans les capacités et les puissances de lumière, d’amour et de liberté que la vôtre aujourd’hui. »

Et donc il y a beaucoup de femmes et de familles pour qui ces enfants n’existent pas.
Pour elles ils n’ont jamais vécu, ils n’ont jamais été créés par Dieu, ils n’ont jamais eu de vie.

Toi, tu es à côté et tu regardes la philosophie. Cette fois-ci c’est une affaire philosophique puisque c’est l’existence même qu’elles ne voient pas.

Une maman qui considère que cet enfant n’existe pas n’est plus une maman. Le papa non plus. Et d’ailleurs selon le droit naturel. Ce n’est pas du tout le droit de l’Eglise, c’est le droit naturel.

Il y a même des juridictions qui indiquent que si des parents ont perdu substantiellement toute perspective parentale vis-à-vis de leurs enfants et s’ils disent : « Moi ? Je n’ai pas d’enfants, pas du tout », s’ils ne les voient même pas, s’ils sont devenus cinglés, aveugles, cataleptoïdo-somnambuliques, partis en astral, c’est-à-dire la majorité des gens d’aujourd’hui… toi tu es le voisin, tu leur dis : « Ce sont vos enfants » et ils te répondent : « Mes enfants ? Pas du tout ! », la loi, le juge dit – c’est le jugement de Salomon, c’est le procès de Maryville – : « C’est vous la maman puisque vous avez un regard vis-à-vis de cet enfant et donc le droit parental vivant, même de corps à corps, est transféré de la mère biologique à la mère ontologique », tu deviens la vraie mère, tu deviens le vrai père, tu deviens le vrai frère.

Il y en a une multitude comme cela, tu les adoptes et tu peux avoir cette relation.

Il y en a qui le font très gentiment et les enfants sont contents d’avoir des parents adoptifs, ils donnent leur prénom et la chose se fait comme cela. C’est bien, c’est sûr.

Cela veut dire qu’il y a du boulot parce que sur les deux cents milliards qui sont non-nés depuis 1970, je ne sais pas combien il y en a qui ont été restitués à la vie de famille, à notre humanité et au Corps mystique de l’Eglise, mais ce n’est peut-être pas la majorité. Si, parce que les Messes sont dites pour tous mais…

Une participante. Pas avec un prénom.

Père Nathan. D’après le droit naturel tu deviens la maman, le papa ou le frère. A ce moment-là tout ce que les parents ont comme possibilité de faire selon leur droit naturel lorsqu’ils en assument la responsabilité est transféré à ceux qui reconnaissent l’existence de ces enfants comme des êtres vivants.

Quelle est la famille qui reconnaît ces enfants-là comme des êtres vivants et qui du coup juridiquement, d’après le droit naturel, devient la mère réelle, en relation réelle, de tous ces enfants ? L’Eglise catholique.


3ème partie de la vidéo : le rôle du Saint-Père et de l'Eglise Suite : le rôle du Saint-Père et de l'Eglise



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