9. Arrivée de Simon. Pierre donne la sainte communion à la sainte Vierge.
- Etat de Jérusalem à cette époque.

(Le 11 août 1821.) Je vis aujourd'hui arriver un autre apôtre : c'était Simon. Il manquait encore Jacques le Majeur, Philippe et Thomas. Je vis aussi plusieurs disciples, parmi lesquels je me rappelle seulement Jean Marc, et ce fils ou petit-fils du vieux Siméon, qui était chargé de l'inspection des victimes au temple, et qui immola le dernier agneau pascal pour Jésus. Ils étaient bien une dizaine.


Il y eut de nouveau service divin à l'autel, et je vis quelques-uns des nouveaux arrivés avec leurs habits relevés, ce qui me fit croire qu'ils voulaient repartir tout de suite. Devant le lit de la sainte Vierge était un petit escabeau triangulaire, comme celui sur lequel avaient été déposés les présents des trois rois dans la grotte de la Crèche. Il y avait dessus une tasse avec une petite cuiller brune transparente. Je ne vis aujourd'hui qu'une femme dans la chambre de Marie.


Je vis Pierre, après le service divin, lui donner de nouveau la sainte communion. Il apporta le Saint Sacrement dans cette pyxide en forme de croix dont j'ai déjà parlé. Les apôtres étaient rangés sur deux lignes, depuis l'autel jusqu'à sa couche, et ils s'inclinèrent profondément quand Pierre passa devant eux avec le Saint Sacrement. Les cloisons qui entouraient la sainte Vierge, était ouvertes de tous les côtés.


Quand j'eus vu cela près d'Ephèse, j'eus le désir de voir ce qui se passait à Jérusalem pendant ce temps ; mais la longueur du voyage qu'il fallait faire pour cela m'effrayait. Alors la sainte vierge et martyre Suzanne, dont c'est aujourd'hui la fête, dont j'ai là une relique, et qui a été près de moi toute la nuit, vint à moi et m'encouragea en me disant qu'elle m'accompagnerait. Je traversais la terre et la mer, et nous fûmes bientôt à Jérusalem. Elle était tout autrement que moi ; elle était extrêmement légère, et, quand je voulais la toucher, je ne le pouvais pas. Quand j'assistais à une scène dans un lieu déterminé, comme, par exemple, à Jérusalem, elle disparaissait ; mais, chaque fois que je passais d'un tableau à un autre, elle m'accompagnait et me consolait.


Je me trouvai sur la montagne des Oliviers, et je vis tout dévasté et changé par comparaison avec l'état antérieur. Je pus pourtant reconnaître chaque place. La maison voisine du jardin de Gethsémani, où les disciples s'arrêtaient, avait été démolie. Il y avait là des fossés et des murs qui en rendaient l'accès impossible. Je me rendis ensuite au tombeau du Sauveur ; il était comblé et muré. Au-dessus, sur le haut du rocher, on avait commencé à bâtir un édifice qui ressemblait à un petit temple. Il n'y avait encore que les murs. Comme je regardais avec tristesse les dévastations qui avaient été faites, mon fiancé céleste m'apparut sous la même figure qu'il s'était montré en ce lieu à Madeleine, et me consola.


Je trouvai aussi le Calvaire dévasté et bâti. Le petit monticule sur lequel la croix avait été érigée avait été remué et fouillé. Il y avait aussi tout autour des fossés et des murs, en sorte qu'on ne pouvait pas l'aborder. J'y arrivai pourtant et j'y priai. Alors le Sauveur s'approcha encore pour me consoler et m'encourager. Lors de ces apparitions du Seigneur, je ne vis pas sainte Suzanne prés de moi.


Je passai ensuite à un tableau des guérisons miraculeuses de Jésus dans les environs de Jérusalem, et je revis plusieurs de ces guérisons. Comme je réfléchissais sur la grâce des guérisons par le nom de Jésus, qui est plus particulièrement accordée aux prêtres, et comme je pensais à la manifestation de cette grâce à notre époque, dans la personne du prince de Hohenlohe, je vis ça prêtre faisant usage de ce don. Je vis plusieurs malades guéris par ses prières, entre autres, des hommes qui cachaient sous de sales haillons des ulcères infectés Je ne sais pas si c'étaient réellement des ulcères ou bien des symboles de vieux péchés restés sur la conscience Même dans mon voisinage, je vis d'autres prêtres qui possédaient au même degré ce pouvoir de guérir, mais chez lesquels le respect humain, la dissipation, la préoccupation des affaires mondaines et le manque d'énergie l'empêchaient de se produire. J'en vis spécialement un qui secourait quelques personnes dont je voyais le coeur rongé par d'affreuses bêtes ; mais, par suite de sa dissipation, il négligeait d'en secourir d'autres, qui étaient couchées ça et là, en proie à des maladies corporelles. Il avait en lui-même divers obstacles qui l'en empêchaient.

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