CLONAGE
Position Protestante Rabbinique
Orthodoxe de l'Islam
POSITION
RELIGIEUSE SUR LA QUESTION DE L’INSTANT DE L’ANIMATION
(pour la résolution de la question ontologique
posée par la loi sur le clonage)
TROISIEME
PARTIE :
UN APERCU DE LA PENSEE ORTHODOXE
( du P. B. Bobrinskoy, 4ème Colloque orthodoxe de bioéthique à Paris)
«
En novembre 2000 le premier ministre a substitué au terme même
de clonage cellulaire, le terme de « transfert de cellules somatiques,
réservant le terme de clonage au seul clonage reproductif qui, nous
« dit-il, sera toujours interdit. Nous voici dans une confusion de
langage qui ne permet plus de savoir « ce qui est quoi : quand commence
la vie ?
« Les deux premiers colloques de notre Association orthodoxe d’études
bioéthiques sont arrivées au « consensus ecclésial
que, dès la fécondation, existe un être qui est un être
humain, qui est une « personne, non pas une personne potentielle (ce
qui implique un non-être en réalité), mais une «
personne en évolution. Autrement dit, dès la fécondation
est conçu un être unique, porteur de « l’image
de Dieu, animé par le souffle divin, aimé de Dieu, appelé
dans une perspective d’éternité à « devenir
Fils adoptif du Père, appelé à la déification
pour laquelle Dieu s’est fait homme …
«
Nous ne sacralisons pas l’embryon: nous nous contentons…d’affirmer
sa nature d’enfant de Dieu, « et ce langage rend totalement
obsolète toute référence à une quelconque réification…de
cet « embryon…
« Ce clonage échappe à la loi naturelle et universelle
de la reproduction sexuée au profit d’une « manipulation
biologique artificielle : ce qui amène certains à dire que
le produit de ce clonage n’est « pas un être humain et
donc autorise toutes les manipulations et toutes les recherches sur lui
…
»Ne doit-on pas mettre en garde contre un nouveau refus de l’Amour
divin dont nous ne pouvons « pas prévoir les conséquences…
»On troque la manifestation de l’Amour de Dieu contre les promesses
insensées d’une science qui « refuse la seule source
réelle de la connaissance ; et lorsque j’envisage ce type de
clonage j’entends « résonner les paroles du Prophète
Jérémie « Ils M’ont abandonné, Moi la source
d’eau vive, pour se « créer des citernes qui ne tiennent
pas l’eau »
»Comment refuser sa nature humaine à l’embryon ainsi
conçu ? Le langage de la foi nous fait dire « que quelle que
soit la technique utilisée, même si elle apparaît inacceptable,
nul ne peut s’arroger le « droit de juger de la valeur d’une
vie qui n’appartient qu’à Dieu… La seule réponse
possible est le « respect d’une vie qui vient de Dieu malgré
l’intervention humaine et qui n’appartient qu’à
Lui. « Nous verrons plus tard que cette question n’est pas un
pur exercice de philosophie mais sous-tend « des problèmes
que l’on pourrait qualifier de diaboliques…
« En réalité qu’est ce qu’un clonage reproductif
? Est-ce le fait de mener à terme un embryon jusqu’à
« ce qu’il devienne un enfant, ou est ce que c’est tout
simplement le fait de reproduire une vie « humaine ? Alors est ce
que la vie humaine est déterminée uniquement par la volonté
de l’homme « d’implanter ou de ne pas implanter un embryon
dans un utérus pour le faire évoluer ? C’est une «
main-mise de l’homme sur la notion même de la vie. Dieu n’existe
plus. On voudrait que Dieu « n’existât plus …
[Embryons surnuméraires] « On oublie simplement dans ce raisonnement
que l’embryon « surnuméraire n’est pas un être
en état de mort cérébrale mais une vie innocente condamnée
à « mort… Toutes les communautés mondiales se
dressent contre la pratique en Chine de prélèvements «
d’organes sur des condamnés à mort. Où est la
différence, bien que la culpabilité de ces fameux «
condamnés à mort ne soit pas démontrée, où
est la différence, si ce n’est l’innocence ? Accepter
« cela nous … mènera dans la voie de la création
d’embryons dans un but de clonage…au mépris de «
l’Amour de Dieu, en délaissant la seule voie de la vie éternelle
au profit d’une santé, d’un confort, « ou simplement
de désirs parfaitement temporaires et limités et cela de façon
sournoise en faisant « rentrer dans un cycle que l’on connaît
déjà fort bien : interdictions, fraudes, moratoires, puis
« légalisation.
« … Un monde où l’homme se veut plus fort que Dieu
court à sa ruine parce que, sans s’en rendre « compte,
il est sous le joug du démon.
[Citation du biologiste Henri Atlan :] « Je crois qu’il faut
faire un pas de plus dans cette direction,
«celle des projets de culture d’organes et de fabrication de
substances physiologiques
« de remplacement. La logique de l’instrumentalisation a déjà
fait envisager que l’on
« fabrique des clones sans cerveau. On aurait donc des corps humains
maintenus en vie
« artificiellement mais qui ne pourraient être considérés
comme des personnes
« puisqu’elles seraient dépourvues de sensibilité,
d’émotions, de pensée, de conscience
» et de tout ce que nous attribuons à l’existence même
d’une personne. Ces sacs
» d’organes pourraient fournir des pièces de remplacement
totalement compatibles
» avec le greffé puisque génétiquement, ils seraient
identiques… J’appellerai ça une
« fabrication d’organes artificiels…. ce ne serait donc
pas ‘un clone sans cerveau’, c’est
« une espèce de système vivant dans lequel les organes
peuvent se développer : eh bien
« c’est magnifique !! »
« … De tels procédés témoigneraient que
nous voulons être complices contre Dieu d’un monde séparé
« de Lui. … La société recherche… le bien
d’une humanité idolâtrée et globalisée,
mais elle ferme « les yeux, parfois volontairement, sur un Démon
auquel elle ne veut plus croire…. »