Institut Nazareth

  

 

1/ Le rôle de l’Eglise dans le vote de la réforme de la loi 1994 sur le clônage

Dans les discussions du comité national d’éthique, le gouvernement a tenu à consulter l’avis des représentants religieux… C’est le père Brughès op qui a pensé inopportun de donner les textes et positions catholiques sur la dimension religieuse du problème, la question de l’animation, et les textes récents de Rome sur ce sujet… Il a été suivi en ce sens par les autres représentants religieux de France.

Le Président Chirac informé par le groupe de vigilance clônage, a dit son opposition à cause de ce caractère sacrilège d’une intrusion de l’humanité dans le « sanctuaire » de la vie. Résultat, la loi qui était prévue pour le printemps est repoussée à un nouveau projet en octobre 2001. Ce projet est lui-même remplacé par un texte du conseil d’Etat en juin, où le mot clonage est supprimé des textes, mais non sa possibilité de réalisation en termes techniques ( loi envisagée pour la période post présidentielle )

Les semaines sociales de Paris ( 2000 participants ), avec deux évêques assistants ( Mgr Dubost et l’évêque de Moulin ), et le père Dinechain sj, se sont fait remarquer par leur silence insistant, lorsque les intervenants ont noté que « la seule lumière définitive sur la question du clonage, la position théologique, était constamment réclamée mais sans résultat ». Motif exprimé par P. Dinechain : « les positions explicites d’animation immédiate du Pape sont le résultat de ‘ pressions monumentales’ , mais ne traduisent pas la pensée vraie » … Résultat, le projet de discussion parlementaire est envisagé pour les 15/16/17 janvier 2002.

Les évêques ne semblent pas avoir entrevu que le clonage y était envisagé sous l’appellation camoufllée de : ‘recherche et production de cellules totipotentes sous condition qu’elle se fasse à partir d’embryons surnuméraires congelés sans projet parental ‘ . Leur seule réaction est de noter qu’on va chosifier l’embryon ( texte du 25 juin 2001 )

Le rôle de l’Eglise dans la formulation de la loi prévue pour le 15 janvier a été fondamental … La position forcée de la non-animation immédiate, contraire aux textes romains, y a joué le rôle déterminant.

On peut dire que l’abomination de la désolation va se réaliser avec la complicité passive et active des représentants des catholiques et des théologiens de France…

2 / Les Congrégations romaines ne sont pourtant pas avares sur la question de l’animation immédiate

Le St Père a un reproche sérieux à nous faire .. Il concerne cette question du service que nous n’avons pas rendu à l’Eglise, très particulièrement sur cette question de l’animation immédiate. Nous avons profondément déçu ses attentes.
VOICI EN EFFET QQ TEXTES EXPLICITES DU ST PÈRE QUI PAR AILLEURS A DEMANDÉ EN PARTICULIER QUE NOUS ENGAGIONS NOS FORCES DANS CE TRAVAIL : ELLES EXPRIMENT TOUTES QUE SI L’ANIMATION IMMEDIATE N’EST PAS ENCORE EXPRIMÉE DOGMATIQUEMENT, ELLE RESTE L’UNIQUE PENSÉE ORDINAIRE DU MAGISTÈRE DE L’EGLISE…CE QUI EXPLIQUE LE SENSUS FIDEI DES CHRÉTIENS FIDÈLES UNANIMES À CROIRE QUE DIEU EST BIEN LE CRÉATEUR IMMÉDIAT DE L’ÂME IMMORTELLE DANS LE PREMIER INSTANT DE LA PREMIÈRE CELLULE FÉCONDÉE
A- « Le principe de la recherche, c’est l’animation immédiate » ( et nous, au contraire avons mis toutes nos forces du côté d’une recherche affirmant l’animation tardive, sans jamais aller dans le sens de la recherche selon le principe donné par le St Père )
[ Acad. Pont. des sciences/ OSS.ROM. 30-11-93 / Chaque être humain doit être considéré et respecté comme une personne dès le moment de sa conception, constituée d’un corps et d’une âme spirituelle et ayant valeur intrinsèque : tel est pour l’Eglise le principe qui guide le développement de la recherche (20/11/93) …. Noter le rajout du verbe « considérer » dans ce texte par rapport à Donum Vitae, pour montrer qu’il n’y a pas désormais que le souci éthique ( cf le verbe « respecter » ) mais surtout le souci spéculatif ]

B- « l’animation n’est liée à un corps formé »
[/Evangelium vitae, 25/3/95, n°60- Certains tentent de justifier l’avortement en soutenant que le fruit de la conception, au moins jusqu’à un certain nombre de jours, ne peut pas être considéré comme une vie humaine personnelle. En réalité, dès que l’ovule est fécondé se trouve inaugurée une vie qui n’est ni celle du père, ni celle de la mère, mais un nouvel être humain qui se développe pour lui-même
(n°61-) (Dieu) le voit alors qu’il n’est encore que petit embryon informe dont les jours sont comptés et dont la vocation est déjà consignée dans le Livre de la vie] [Noter ici qu’un corps informe ne fait pas objection, et que Dieu n’a pas besoin d’une synthèse organique pour créer l’âme spirituelle, position hélas officielle de théologiens néo-scolastiques]

C- Donum vitae & Catech 2258 : La vie humaine est sacrée parce que dès son origine elle comporte l’action créatrice de Dieu et demeure pour toujours dans une relation spéciale avec le Créateur, son unique fin. [ Noter ici que le simple projet parental ou l’intention de sagesse créatrice de Dieu ne sont pas de soi aptes à être les sujets d’une relation spéciale avec le Créateur comme leur unique fin ; le syllogisme de la position correspondante saute aux yeux ]

D-/Foi catholique, Dumeige p.158 . Doctrine 1 Magistère de l’Eglise sur l’homme :
L’âme humaine est crée par Dieu n°235 ; 247
Dès le moment de sa conception n°261 ; 262
Elle est immortelle n°267
Et forme substantielle du corps humain n°265 ; 267

E- / Réponse de la Cong. pro doctrina fidei à la demande des évêques ( visite limina Provence – Côte d’azur 1997), demandant une définition à Rome de la date de l’infusion de l’âme spirituelle dans le processus embryonnaire : « Si l’âme est le principe vital et la forme d’un corps dont la science révèle l’humanité et l’existence individuelle dès le premier instant, on ne voit pas comment ce corps pourrait subsister, et encore moins se développer, sans une âme humaine. »

- F- /…et SURTOUT JEAN PAUL II : " Le génome humain est porteur d'une dignité anthropologique qui trouve son fondement dans l'AME SPIRITUELLE QUI L'IMPREGNE ET LE VIVIFIE" (IVe Assemblée à Rome, Acad. pont. p. la Vie 24 fév. 1998 - Doc. 2179 - 05 avril 1998) [ rappeler la phrase précédente indiquant qu’il s’agit du génome produit à la rencontre du patrimoine génétique du père et de la mère, phrase où le St Père exprime le fait de l’unité substantielle du corps et de l’âme spirituelle créée par Dieu ; il s’agit bien de la première cellule ]


3/ Petit rappel sur les objections scientifiques :
- Les jumeaux homozygotes : le syllogisme de l’absurdité de deux âmes dans la première cellule est évident ; c’est entre le 4ème et le 7ème jour environ qu’apparaît la première cellule totipotente ( zigote ) du deuxième jumeau ; c’est évidemment à ce moment que s’inscrirait l’animation de ce dernier.
- La quantité considérable d’œufs fécondés rejetés : outre l’explication selon laquelle il s’agit en importante partie de chiasmes ( cellules polaires fécondées par ex ), de fécondations démarrant sur des anomalies essentielles dans le patrimoine génétique ( pire par ex que la trisomie 21 ) et en conséquence impliquant la non-disposition à l’âme spirituelle, d’œufs blancs enfin,
il faut noter également, ce que l’on découvre dans les ( hélas ) actuelles tentatives de clonage humain, la dégénérescence presque systématique du pré-embryon à la 4ème mitose, laquelle dégénérescence
existe bel et bien aussi en fécondation naturelle, et qui peut s’expliquer par la fameuse liberté de Dieu de créer ( tant de fois affirmée dans les Ecritures , mais obvie aussi en Sagesse naturelle )
- L’objection selon laquelle la science et donc l ‘épistémologie est « non capax » sur ce sujet, qui serait réservé à la Révélation surnaturelle, ne tient pas non plus puisque nous tenons précisément le point de vue de la démonstrabilité philosophique de l’existence d’une liberté spirituelle actuée à travers la mémoire génétique de la première cellule .
- L’objection thomiste plaçant à 40 jours pour le garçon et 80 pour la fille la date de l’animation spirituelle est basée sur la Génèse : « zakar w nekeva bara elohim » ; c’est le caractère masculin ou féminin qui détermine le « bara » du Créateur. La position contemporaine de ST Thomas est donc évidente : la première cellule est déterminément masculine ou féminine ( XX ou XY ), et donc l’animation est immédiate
- L’objection « aristotélicienne » ne tient que si on garde également la vision de la genèse embryonnaire qui date d’Hypocrate, et aussi si l’on nie la Memoria Dei augustinienne…




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