24. Origine de la fête de la Nativité de Marie

Le soir du 7 septembre, veille de la fête, la soeur se trouva pleine d'une joie inaccoutumée et qu'elle appelait surnaturelle, quoiqu'elle se sentit en même temps très malade '. Elle fut bientôt très animée et éprouva une ferveur extraordinaire. Elle parla d'une allégresse universelle qui s'était manifestée dans la nature à l'approche de ta naissance de Marie, et dit qu'elle avait le pressentiment qu'elle aurait une grande joie le lendemain : " pourvu qu'elle ne se tourne pas en douleur ", ajouta-t-elle. Voici ce qu'elle raconta.


Il y a une jubilation inexprimable dans la nature ; j'entends les oiseaux chanter, je vois les agneaux et les chevreaux bondir ; les tourterelles, dans le pays où était la maison d'Anne, s'assemblent en grandes troupes et tournent en cercle comme ivres de joie. Il ne reste plus rien de la maison et de ses entours : c'est maintenant un désert. J'ai vu quelques pèlerins avec des ceintures, de longs bâtons et des étoffes roulées autour de la tête ; ils traversent le pays, se dirigeant vers le mont Carmel Il y a ici quelques ermites venus du Carmel. Les pèlerins leur demandent avec surprise d'où vient cette joie dans la nature, et ceux ci répondent qu'il en est toujours ainsi la veille de la Nativité de Marie ; que la maison de sainte Anne était probablement dans ce lieu, et qu'ils tiennent d'un pèlerin qui avait voyagé ici antérieurement, que cette manifestation de joie, remarquée, il y a bien longtemps, par un saint homme, a donné lieu à l'institution de la fête.


La sainte Vierge lui était apparue et lui avait promis que le lendemain. 8 septembre, qui était aussi le jour de la naissance de la soeur, elle recevrait une grâce, qui consisterait à pouvoir se redresser sur sa couche pendant quelques semaines, quitter son lit et faire quelques pas dans sa chambre, ce qui ne lui était pas arrivé pendant un intervalle de dix ans. Cette promesse eut son accomplissement avec accompagnement de toute espèce de souffrances spirituelles et corporelles, qui lui avaient été annoncées en même temps, ainsi qu'on le dira en son 1ieu.


Je vis alors comment cette fête fut instituée. Deux cent cinquante ans après la mort de la sainte Vierge, je vis un homme d'une grande sainteté parcourir la Terre Sainte, rechercher et honorer tous les lieux où se trouvaient des traces du séjour de Jésus sur la terre. Je vis que ce saint homme recevait des directions d'en haut, et était souvent retenu plusieurs jours dans certains endroits par de grandes consolations intérieures, et par des révélations de plusieurs espèces, qui lui arrivaient dans la prière et la méditation. C'est ainsi que, pendant plusieurs années, dans la nuit du 7 au 8 septembre, il avait remarqué une grande joie dans la nature et entendu dans les airs des chants harmonieux ; enfin, sur son instante prière, un ange lui avait appris en songe que c'était la nuit pendant laquelle était née la très sainte vierge Marie. Il avait reçu cette communication lors d'un voyage au mont Sinai ou au mont Horeb. Je le vis ensuite sur le mont Sinaï. L'endroit où se trouve aujourd'hui le couvent était déjà, à cette époque, habité par des anachorètes dispersés, et, du côté de la vallée, il était aussi peu accessible qu'il l'est à présent, que l'on s'y fait hisser à l'aide d'une poulie. Je vis que, sur la foi de cette communication, la fête de la Nativité de la sainte Vierge fut célébrée le 8 septembre par les solitaires. C'était vers l'an 250 ; plus tard, elle passa de là dans l'Eglise catholique.

 

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