La soeur Emmerich, dans ses visions quotidiennes sur la prédication de Notre Seigneur, vit, le lundi 26 septembre 1821, Jésus enseigner dans la synagogue de Gophna et y séjourner dans la famille d'un chef de la synagogue, parent de Joachim. Elle entendit à cette occasion deux veuves, filles de cet homme, s'entretenir ensemble du mariage des parents de Jésus, auquel elles avaient assisté dans leur jeunesse avec d'autres parents, et elle communiqua ce qui suit : Comme les deux veuves rappelaient dans leur conversation le mariage de Marie et de Joseph, je vis un tableau de ce mariage et je fus frappée de la beauté de l'habit de noce de la sainte Vierge.
Les noces de Marie et de Joseph, qui durèrent sept à huit jours,
furent célébrées à Jérusalem dans une maison
près de la montagne de Sion, qu'on louait souvent pour de semblables
occasions. Outre les maîtresses et les compagnes de Marie à l'école
du temple, il y avait beaucoup de parents d'Anne et de Joachim, entre autres
une famille de Gophna avec deux filles. Les noces furent solennelles et somptueuses.
Beaucoup d'agneaux furent immolés et offerts en sacrifice.
J'ai très bien vu Marie dans son vêtement de fiancée.
Elle avait une robe très ample, ouverte par devant, avec de larges
manches. Cette robe était fond bleu, semée de grandes roses
rouges, blanches et jaunes, entremêlées de feuilles vertes, comme
les riches chasubles des anciens temps. Le bord inférieur était
garni de franges et de houppes. Par-dessus sa robe, elle portait un manteau
bleu de ciel qui avait la forme d'un grand drap. Outre ce manteau. les femmes
juives portaient encore dans certaines occasions une espèce de manteau
de deuil à manches. Le manteau de Marie retombait sur les épaules,
revenait en avant des deux côtés et se terminait en queue.
Elle portait à la main gauche une petite couronne de roses de soie
rouge et blanche ; elle tenait à la main droite, en guise de sceptre
un beau chandelier doré, sans pied, surmonté d'un petit plateau,
où brûlait quelque chose qui produisait une flamme blanchâtre.
Les vierges du temple arrangèrent la chevelure de Marie : plusieurs
d'entre elles s'y employèrent, et cela se fit plus vite qu'on ne pourrait
le croire. Anne avait apporté l'habit de noce, et Marie, dans son humilité,
ne voulait pas consentir à s'en revêtir après les fiançailles
; ses cheveux furent rattachés autour de sa tête, on lui mit
un voile blanc qui pendait jusqu'au dessous des épaules, et une couronne
fut placée sur ce voile.
La sainte Vierge avait une chevelure abondante d'un blond doré, des
sourcils noirs et élevés, de grands yeux habituellement baissés
avec de longs cils noirs, un nez d'une belle forme un peu allongé,
une bouche noble et gracieuse' un menton effilé ; sa taille était
de moyenne grandeur : elle marchait revêtue de son riche costume avec
beaucoup de grâce, de décence et de gravité. Elle mit
ensuite pour ses noces un autre habit moins magnifique, dont je possède
un petit morceau parmi mes reliques Elle portait cet habit rayé à
Cana et dans d'autres occasions solennelles. Elle mettait quelquefois sa robe
de noce pour aller au temple. Il y avait des gens riches qui changeaient trois
ou quatre fois d'habits pour leur mariage. Dans ces habits de parade, Marie
rappelait un peu certaines femmes illustres d'une époque postérieure,
par exemple l'impératrice sainte Hélène, et même
sainte Cunégonde, quoiqu'elle s'en distinguât par le manteau
dans lequel s'enveloppaient ordinairement les femmes juives, et qui ressemblait
davantage à celui des dames romaines il y avait à Sion, dans
le voisinage du cénacle, un certain nombre de femmes qui apprêtaient
de belles étoffes de toute espèce, ce que je remarquai à
l'occasion de ces habits
Joseph avait une longue robe fort ample de couleur bleue ; les manches, qui
étaient fort larges, étaient attachées sur le coté
par des cordons. Autour du cou, il avait comme un collet brun, ou plutôt
une large étole, et sur sa poitrine pendaient deux bandes blanches.
J'ai vu toutes les circonstances des fiançailles de Joseph et de Marie,
le repas de noces et les autres solennités : mais je vis en même
temps tant d'autres choses, et je suis si malade et si dérangée
de mille façons, que je ne me hasarde pas à en dire davantage,
de peur de mettre trop de confusion dans le récit.
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